Disclaimer : la majorité des personnages ci-dessous sont à Mme J. K.
Rowling, je ne fais aucun bénéfice sur cette histoire.
Le procès de Peter Pettigrow
Le Grand Tribunal
Le 18 octobre 2006, Londres, Grand Tribunal du Département de la Justice Magique.
Le Grand Tribunal, nommé ainsi car il était le plus spacieux d'Angleterre, avait rarement connu une telle affluence. C'était une pièce souterraine sans aucune décoration. Les murs étaient de pierre dure, et elle était éclairée par de nombreuses torches enflammées, puisque aucune fenêtre n'apportait la lumière du jour, excepté un soupirail sinistre, dont les barreaux d'acier évoquaient déjà la prison. Cette pièce était assez différente de tout ce à quoi on pourrait s'attendre en voyant un tribunal. Elle était rectangulaire. On l'appelait parfois 'le couloir d'Azkaban' dans la presse pour deux raisons : premièrement elle ressemblait assez à un couloir très large, et deuxièmement c'était le plus sûr moyen pour les criminels d'entrer à la prison bien connue. On y accédait par une porte monumentale en acier, percée d'un volet grillagé qui avait sans doute servi au Moyen-Age, mais dont la majorité avait oublié l'usage. Une fois dans la pièce, le spectateur avait devant lui le 'Siège du condamné', appelé ainsi car c'était dessus que s'installait l'accusé. Le 'Siège du condamné' n'était pas confortable, même si peu de ceux qui s'y étaient assis étaient encore là pour l'affirmer. Aucun renflement n'offrait à l'accusé le loisir de s'y installer commodément. La caractéristique qui faisait que tous les Sorciers et Sorcières de Grande-Bretagne redoutaient le Siège était principalement les fers de métal dont il était pourvu. Les accusés qui s'étaient succédés sur ce Siège y étaient enchaînés, par des liens enchantés pour résister à n'importe quelle force ou Magie. Le Siège faisait face à un grand U de gradins de bois. Là encore, ils n'étaient pas rembourrés, excepté les premiers rangs destinés aux avocats aux jurés et aux témoins ou plaignants. La pièce était haute, et une vingtaine de gradins successifs s'empilait avant d'arriver au mur de pierres. C'était une des plus vieilles salles du Ministère. Elle avait été construite même avant que celui-ci s'installe définitivement à Londres, avant même l'époque des Quatre Fondateurs. Son âge n'avait pas désaffecté la pièce, il l'avait rendu plus sinistre, plus chargée. Elle avait été le théâtre de nombreux et cruciaux évènements du monde Magique, depuis son inauguration jusqu'à nos jours. Elle était réservée au procès majeurs, aux jugements importants. Les juges qui s'étaient succédés au Trône de Décision qui faisait face au Siège du condamné avaient presque tous eu leur nom dans des livres d'archives qui prenaient la poussière dans les bibliothèques. C'était un lieu mythique, les Sorciers qui faisaient du tourisme en Angleterre ne retournaient pas au pays sans l'avoir vu la Salle. Et ils en sortaient troublés.
La porte d'acier du Grand Tribunal, contrairement à d'habitude, était grande ouverte. Deux sorciers, portant sur leurs capes l'emblème de la justice Magique brodé - une balance -, demandait à tous les arrivants qui affluaient en nombre de décliner leur identité. Ils étaient intraitable envers ceux qui n'avaient pas été convoqués et les priaient froidement de se retirer pour laisser la place aux autres. L'un des deux portait devant lui un parchemin où une longue liste de noms s'étirait. De nombreux journalistes en quête de scoop furent expulsé car le représentant de leur édition était déjà rentré. Mais ils ne furent pas pas trop déçus, car ils eurent l'occasion d'interroger de nombreux hauts fonctionnaires qui se présentaient pour assister au procès ou dont la présence avait été demandée. Lorsqu'ils virent M. Fudge, Ministre de la Magie, ils se précipitèrent sur lui, tandis qu'il essayait vainement de remettre sa cape correctement.
-Quel est le nom du juge M. Fudge ? Pensez-vous que Peter Pettigrow a la moindre chance de s'en sortir ? Verra-t'on M. Potter au jugement ? Quels sont les témoins à charge ?
M. Fudge sembla un peu perdu face au nombre de questions que les journalistes déchaînés lui posaient.
-Ecoutez, dit-il d'une voix qui se voulait à la fois autoritaire et sympathique, laissez la justice faire son travail. Vous avez chacun en représentant à l'intérieur donc vous aurez toutes ces informations dès leur sortie.
Un murmure de protestation se fit entendre.
-M. Fudge, dit un jeune reporter de 'Mage du Soir', apparemment décidé, juste une seule question je vous en prie !
-Très bien, mais une, accepta Fudge d'un air résigné.
-Quel est le nom du juge, s'exclama le chroniqueur vraisemblablement ravi.
Des exclamations indignées fusèrent de partout, la plupart des journalistes semblaient déjà au courant de cette information et lancèrent des regards venimeux au novice qui n'en sembla pas autrement altéré.
-Il s'agit de M. Septimus Faraday, jeune homme. Maintenant dit-il en haussant la voix pour couvrir celle de la meute de journalistes parés pour la question suivante, je vous prie de m'excuser, j'ai à faire. Non, je vous en prie. Excusez-moi, plus maintenant.
Fudge se précipita vers l'entrée du Grand Tribunal ou le garde en faction le laissa entrer sans même consulter sa liste.
La plupart des Sorciers et Sorcières invités étaient déjà présents lorsque Conélius Fudge fit son entrée. La Salle était bondée et bruyante. Douloureusement conscient que sa cape était mal accrochée, il distribua des sourires et des signe de tête a gens qu'il connaissait, la majorité en fait, et s'assit sur la chaise rembourrée réservée au Ministre de la Magie.
Seule les premiers rangs étaient encore vide, car il était de tradition que les plaignants, avocats et témoins rentrent un par un après avoir été annoncé par le juge. Les journalistes regroupé dans un coin de la salle griffonnaient déjà, avec des plumes enchantées ou non, sur des parchemins. Le brouhaha était constant et légèrement anxieux, ce qui trahissait une excitation déguisée du public.
Soudain, le Juge fit son apparition, sans avoir été annoncé car c'était lui- même qui, toujours selon la coutume, avait cette charge. Mais il n'avait pas besoin d'être annoncé. Instantanément, les commérages et les salutations cessèrent. Septimus Faraday, Juge des Grandes Instances de Grande-Bretagne, se tenait seul dans l'encadrement de la porte de métal qu'il avait si souvent franchie. C'était un homme de belle prestance dont aucune mauvaise langue au monde n'avait réussi à accuser de partialité. Il avait les cheveux blancs coupés courts, un visage décidé et bien rasé et des épais sourcils blancs. Seuls ses yeux verts trahissaient parfois ses émotions. Quand il annonçait la condamnation à l'emprisonnement à vie d'un grand criminel, ils reflétaient la compassion. Septimus Faraday avait été le second de Bartémius Croupton lorsque ce dernier était directeur du Département de la Justice Magique. Quand celui-ci était passé au département de la Coopération Internationale quelques années avant sa mort, Septimus Faraday l'avait remplacé, et tous avaient découvert ses capacités et son impartialité et s'en étaient réjouis. Depuis maintenant plus de 30 ans, il régissait de main de maître son département.
Il fit face au public comme la tradition l'exigeait, et il prononça les mots d'ouverture :
-Mesdames Messieurs, je vous prie de respecter la parole de chacun y compris de l'accusé. Les interventions et les objections doivent être annoncées en levant la main et autorisées par le Juge, sinon elles ne seront pas prise en compte. Je vous remercie.
Sa voix avait résonné sur les murs de pierres et aucun Sorcier du public n'osa plus bouger.
-Moi, Septimus Faraday, Juge des Grandes Instance des Tribunaux du Département de la Justice Magique de Grande-Bretagne, déclare officiellement le procès de M. Peter Pettigrow ouvert.
La formule d'introduction avait été prononcée, le jugement pouvait commencer.
-Mesdames, Messieurs, Maître Hector Grafon, avocat des plaignants.
Un homme assez jeune, aux cheveux noir et portant une courte barbe, aux yeux bleus brillants, fit son entrée dans le Grand Tribunal. Il s'inclina devant le Juge et gagna sa place.
-Il n'y aura pas d'avocat pour l'accusé, qui a choisi de son plein gré d'assumer sa défense tout seul.
Aucun membre du public ne put voir une lueur s'éteindre dans les yeux vert du Juge. « Il est perdu », pensa-t'il. Une rumeur étonnée parcourut la salle, que Faraday tua dans l'?uf en annonçant les suivants arrivants.
-Mesdames, Messieurs, voici les jurés.
Plusieurs personnes portant l'insigne de la Balance entrèrent dans la salle. Conformément à l'usage, ils s'inclinèrent devant Faraday et s'installèrent. Le Juge ne perdit pas de temps :
-Mesdames, Messieurs, premier plaignant. Sirius Henry Black, membre du Grand Ordre du ph?nix, décoré de l'Ordre de Merlin première classe, actuellement Auror au service du Ministère
Sirius Black entra dans la pièce. Rasé de près, ses longs cheveux propres et soignés, Sirius Black ne ressemblait plus à l'homme en fuite jugé deux ans plus tôt. Enveloppé dans sa cape noire, il regarda un instant le public et son regard s'attarda sur Severus Rogue, professeur à Poudlard, assis parmi les jurés. Il s'assit au premier rang.
-Mesdames, Messieurs, reprit Faraday, second plaignant. Remus Basile Lupin, membre de l'Ordre du Ph?nix, décoré du Grand Ordre de Merlin première classe, actuellement professeur à l'Ecole de Sorcellerie de Poudlard.
Remus Lupin pénétra à son tour dans la pièce. Vêtu lui aussi d'une cape noire neuve achetée pour l'occasion, il s'inclina devant le Juge. Tout le monde pu constater que M. Lupin avait l'air extrêmement fatigué. Ses cheveux étaient totalement gris. Un murmure d'intense indignation parcourut la pièce et une main se leva. Le Juge la remarqua. Il savait à qui appartenait la main, mais l'usage exigeait que celui qui désirait la parole se présente avant de parler.
-Vous avez la parole, dit le juge, veuillez décliner votre identité.
L'homme parut indigné.
-Tu sais très bien qui je suis, Septimus, railla la voix.
-Je vous prie de décliner votre identité, répondit Faraday, inaltérable, sans cela votre déclaration sera déclarée irrecevable. Je vous prie également de me vouvoyer et de m'appeler Monsieur le Juge.
Malefoy sourit, mais devant le juge intraitable qui était devant lui, il se leva.
-Je suis Lucius Malefoy, déclara-t'il d'une voix haineuse, membre de la Confédération Internationale des Mages et Sorciers.
-Bien, admit Faraday sans aucun mouvement d'humeur, veuillez continuer.
Faraday éprouvait cependant une intense antipathie envers Lucius Malefoy, qui s'était un jour assit sur le Siège du Condamné, mais qui s'en était tout juste sortit. Faraday avait soupçonné qu'étant extrêmement riche, il avait réussi à corrompre ou à menacer la majorité des jurés.
-J'exige que la Cour déclare le témoignage de Lupin irrecevable, s'exclama Malefoy.
-Pour quelle raison introduisez-vous cette demande ?
-Ne me dit pas que tu l'ignore, Septimus, tu sais très bien que.
-Veuillez me vouvoyer et m'appeler Monsieur le juge, interrompit Faraday, c'était le dernier avertissement.
La haine dans les yeux de Lucius Malefoy crût encore, mais il obtempéra cependant :
-J'exige, Monsieur le juge, dit-il d'une voix impertinente et insultante, que le témoignage de Monsieur Remus Lupin soit déclaré par la Cour irrecevable. C'est un loup-garou.
Un frisson parcourut les membres du public qui l'ignoraient encore. Septimus leva les sourcils et regarda Remus. Il le rassura d'un regard.
-Objection rejetée, dit-il simplement.
Il ne fit pas attention à la fureur de Malefoy ni au scepticisme de certains membre du public et poursuivit :
-Mesdames, Messieurs, troisième plaignant. Amos Diggory, décoré du Grand Ordre de Merlin seconde classe, membre du Département du Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques.
Amos Diggory entra dans la pièce. Il semblait avoir beaucoup vieilli suite à la mort de son fils, et encore plus suite à la mort de sa femme. Ses cheveux et sa barbe avaient viré au gris et une tristesse inexprimable se voyait clairement dans ses yeux. Il s'inclina devant le Juge et s'assit à côté de Sirius.
-Mesdames, Messieurs, reprit Faraday, quatrième plaignant. Albus Dumbledore, Chef de l'Ordre du Ph?nix, Commandeur du Grand Ordre de Merlin, Docteur es Sorcelleries, Enchanteur en Chef, Manitou Suprême de la Confédération Internationale des Mages et Sorciers, décoré de la médaille du Mérite, actuellement directeur de Poudlard.
Albus Dumbledore fit son entrée. L'étrange personnage avait ressenti le poids des années qui commençait à s'accumuler sur ses épaules. Pourtant, il restait droit, et sa longue barbe argentée descendait toujours jusqu'à sa taille. Il souriait et lançait des clins d'?il à des anciens élèves de Poudlard, ce qui représentait la majorité des personnes qui se tenaient dans la salle. Faraday en faisait partie, et il avait pour son ancien directeur un profond respect et une grande amitié qu'il savait réciproque. Il ne s'attendait pas à voir Dumbledore s'incliner, étant donné sa position sociale et son âge, mais il le fit. Il gagna ensuite sa place en lui souriant. Un peu perturbé, il attendit un instant avant de poursuivre :
-Mesdames, Messieurs, cinquième et dernier plaignant. Harry Potter, membre de l'Ordre du Ph?nix, décoré du Grand Ordre de Merlin première classe, Docteur es Sorcelleries, décoré de la Médaille du Mérite, décoré de la Médaille du Quidditch, actuellement étudiant en Magies avancées.
Harry Potter entra à son tour dans la pièce. Il avait 26 ans, sa cape noire flottait en tourbillon derrière lui alors qu'il s'avançait vers le juge. Il sourit aux autres plaignants, il avait l'air un peu nerveux. Son apparence physique n'avait pas tellement changé au cours des années. Il était resté assez petit et plutôt maigre, même si c'était devenu un homme accomplis. Harry ne s'était jamais marié, et aucune presse à sensation n'avait fait mention d'une quelconque relation. Il sourit également à Ron Weasley et à Hermione Granger, ses deux meilleurs amis qui se trouvaient dans le public et s'inclina devant Faraday. Alors qu'il aurait dû s'asseoir directement mais ne le fit pas.
-Je sollicite une faveur de la part de la Cour, proclama-t'il.
Intéressé par ce jeune homme résolu qu'il n'avait jamais vu, Faraday l'encouragea à poursuivre. Sans s'emmêler les pinceaux, Harry poursuivit :
-Je désirerais que Peter Pettigrow fasse son entrée accompagnés de gardiens humains et non pas de Détraqueurs. La cour doit tenir compte du fait qu'il doit assumer lui-même sa défense. Je trouve qu'il est normal qu'il le fasse en pleine possession de ses moyens.
Septimus regarda Harry étonné : c'était ainsi qu'il parlait du traître de ses parents ? Apparemment, il n'était pas le seul à être ahuri. Sirius le regarda avec un visage interrogateur, Remus l'imita et Amos parût plutôt fâché. Seul Dumbledore sembla comprendre. Le vieux directeur sourit : ce n'était pas la première fois qu'il était fier de Harry. Les journalistes écrivirent de plus belle. La grande majorité des anciens professeurs de Harry avaient été convoqués et ils le regardèrent intensément, tandis que Ron et Hermione fixaient Harry. Eux aussi approuvaient, semblait-il. La première vague d'étonnement passée, le juge considéra le demande d'Harry Il réfléchit en silence. Ce cas ne lui était encore jamais arrivé. Les Détraqueurs étaient des créatures qu'il n'aimait pas, bien sûr. Ils plongeaient leurs victimes dans leurs plus affreux souvenirs. Pettigrow devait assurément en avoir de fameux. Harry avait raison. Il ne serait pas capable de se défendre ainsi. Il était d'accord. Seulement, la décision n'appartenait pas qu'à lui seul.
-La Cour va considérer votre demande, déclara-t'il.
Il se tourna vers les jurés et tenta de les convaincre, tandis qu'un brouhaha s'installait dans la salle. Harry était resté debout devant le trône de décision. Il attendait. Un petit quart d'heure plus tard, Faraday se plaça à nouveau face à Harry.
-La Cour accepte. M. Pettigrow sera escorté par des gardiens Sorciers, quoique menotté.
Harry eu un grand sourire que le vieux Juge ne comprit pas.
-Je vous remercie, Monsieur le Juge.
Et il gagna sa place. Faraday le suivit du regard, puis énonça :
-Mesdames, Messieurs, l'accusé. Peter Firmin Pettigrow, décoré de l'Ordre de Merlin première classe, actuellement en attente d'être jugé.
Peter Pettigrow entra, escorté par deux Sorciers qui tenaient leur baguettes pointées sur lui. De lourdes menottes lui joignaient les mains. Harry fut étonné qu'il n'ait guère changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, pendant la guerre. Il était toujours aussi petit, et il avait gardé malgré les privations de sa fuite son embonpoint. Il avait également toujours sa main d'argent que lui avait offert Voldemort lors de sa régénération à laquelle Harry avait assisté. Les petit yeux toujours bleu et humide de Qeudver allaient de part et d'autre de la salle. On pouvait y lire toute la crainte du monde. Soudain, ses yeux s'arrêtèrent. Il se figea. Il fixait une femme âgée dans le public.
-Maman, cria-t'il d'une voix éteinte, je suis désolé. Je. Je ne voulais pas.
Tous les yeux s'étaient tournés vers la femme âgée, légèrement replète, comme son fils. C'était une Moldue, l'information avait été rendue publique quelques heures plus tôt. Elle était silencieuse. Les gardiens de Peter le poussèrent vers le Siège du Condamné, où il s'assit, horrifié par tant de haine dirigée contre lui. Les fers ensorcelés du fauteuil se refermèrent fermement sur ses bras, et on l'entendit gémir. Il faisait face au Juge. Il savait que tout était presque terminé.
Le procès de Peter Pettigrow
Le Grand Tribunal
Le 18 octobre 2006, Londres, Grand Tribunal du Département de la Justice Magique.
Le Grand Tribunal, nommé ainsi car il était le plus spacieux d'Angleterre, avait rarement connu une telle affluence. C'était une pièce souterraine sans aucune décoration. Les murs étaient de pierre dure, et elle était éclairée par de nombreuses torches enflammées, puisque aucune fenêtre n'apportait la lumière du jour, excepté un soupirail sinistre, dont les barreaux d'acier évoquaient déjà la prison. Cette pièce était assez différente de tout ce à quoi on pourrait s'attendre en voyant un tribunal. Elle était rectangulaire. On l'appelait parfois 'le couloir d'Azkaban' dans la presse pour deux raisons : premièrement elle ressemblait assez à un couloir très large, et deuxièmement c'était le plus sûr moyen pour les criminels d'entrer à la prison bien connue. On y accédait par une porte monumentale en acier, percée d'un volet grillagé qui avait sans doute servi au Moyen-Age, mais dont la majorité avait oublié l'usage. Une fois dans la pièce, le spectateur avait devant lui le 'Siège du condamné', appelé ainsi car c'était dessus que s'installait l'accusé. Le 'Siège du condamné' n'était pas confortable, même si peu de ceux qui s'y étaient assis étaient encore là pour l'affirmer. Aucun renflement n'offrait à l'accusé le loisir de s'y installer commodément. La caractéristique qui faisait que tous les Sorciers et Sorcières de Grande-Bretagne redoutaient le Siège était principalement les fers de métal dont il était pourvu. Les accusés qui s'étaient succédés sur ce Siège y étaient enchaînés, par des liens enchantés pour résister à n'importe quelle force ou Magie. Le Siège faisait face à un grand U de gradins de bois. Là encore, ils n'étaient pas rembourrés, excepté les premiers rangs destinés aux avocats aux jurés et aux témoins ou plaignants. La pièce était haute, et une vingtaine de gradins successifs s'empilait avant d'arriver au mur de pierres. C'était une des plus vieilles salles du Ministère. Elle avait été construite même avant que celui-ci s'installe définitivement à Londres, avant même l'époque des Quatre Fondateurs. Son âge n'avait pas désaffecté la pièce, il l'avait rendu plus sinistre, plus chargée. Elle avait été le théâtre de nombreux et cruciaux évènements du monde Magique, depuis son inauguration jusqu'à nos jours. Elle était réservée au procès majeurs, aux jugements importants. Les juges qui s'étaient succédés au Trône de Décision qui faisait face au Siège du condamné avaient presque tous eu leur nom dans des livres d'archives qui prenaient la poussière dans les bibliothèques. C'était un lieu mythique, les Sorciers qui faisaient du tourisme en Angleterre ne retournaient pas au pays sans l'avoir vu la Salle. Et ils en sortaient troublés.
La porte d'acier du Grand Tribunal, contrairement à d'habitude, était grande ouverte. Deux sorciers, portant sur leurs capes l'emblème de la justice Magique brodé - une balance -, demandait à tous les arrivants qui affluaient en nombre de décliner leur identité. Ils étaient intraitable envers ceux qui n'avaient pas été convoqués et les priaient froidement de se retirer pour laisser la place aux autres. L'un des deux portait devant lui un parchemin où une longue liste de noms s'étirait. De nombreux journalistes en quête de scoop furent expulsé car le représentant de leur édition était déjà rentré. Mais ils ne furent pas pas trop déçus, car ils eurent l'occasion d'interroger de nombreux hauts fonctionnaires qui se présentaient pour assister au procès ou dont la présence avait été demandée. Lorsqu'ils virent M. Fudge, Ministre de la Magie, ils se précipitèrent sur lui, tandis qu'il essayait vainement de remettre sa cape correctement.
-Quel est le nom du juge M. Fudge ? Pensez-vous que Peter Pettigrow a la moindre chance de s'en sortir ? Verra-t'on M. Potter au jugement ? Quels sont les témoins à charge ?
M. Fudge sembla un peu perdu face au nombre de questions que les journalistes déchaînés lui posaient.
-Ecoutez, dit-il d'une voix qui se voulait à la fois autoritaire et sympathique, laissez la justice faire son travail. Vous avez chacun en représentant à l'intérieur donc vous aurez toutes ces informations dès leur sortie.
Un murmure de protestation se fit entendre.
-M. Fudge, dit un jeune reporter de 'Mage du Soir', apparemment décidé, juste une seule question je vous en prie !
-Très bien, mais une, accepta Fudge d'un air résigné.
-Quel est le nom du juge, s'exclama le chroniqueur vraisemblablement ravi.
Des exclamations indignées fusèrent de partout, la plupart des journalistes semblaient déjà au courant de cette information et lancèrent des regards venimeux au novice qui n'en sembla pas autrement altéré.
-Il s'agit de M. Septimus Faraday, jeune homme. Maintenant dit-il en haussant la voix pour couvrir celle de la meute de journalistes parés pour la question suivante, je vous prie de m'excuser, j'ai à faire. Non, je vous en prie. Excusez-moi, plus maintenant.
Fudge se précipita vers l'entrée du Grand Tribunal ou le garde en faction le laissa entrer sans même consulter sa liste.
La plupart des Sorciers et Sorcières invités étaient déjà présents lorsque Conélius Fudge fit son entrée. La Salle était bondée et bruyante. Douloureusement conscient que sa cape était mal accrochée, il distribua des sourires et des signe de tête a gens qu'il connaissait, la majorité en fait, et s'assit sur la chaise rembourrée réservée au Ministre de la Magie.
Seule les premiers rangs étaient encore vide, car il était de tradition que les plaignants, avocats et témoins rentrent un par un après avoir été annoncé par le juge. Les journalistes regroupé dans un coin de la salle griffonnaient déjà, avec des plumes enchantées ou non, sur des parchemins. Le brouhaha était constant et légèrement anxieux, ce qui trahissait une excitation déguisée du public.
Soudain, le Juge fit son apparition, sans avoir été annoncé car c'était lui- même qui, toujours selon la coutume, avait cette charge. Mais il n'avait pas besoin d'être annoncé. Instantanément, les commérages et les salutations cessèrent. Septimus Faraday, Juge des Grandes Instances de Grande-Bretagne, se tenait seul dans l'encadrement de la porte de métal qu'il avait si souvent franchie. C'était un homme de belle prestance dont aucune mauvaise langue au monde n'avait réussi à accuser de partialité. Il avait les cheveux blancs coupés courts, un visage décidé et bien rasé et des épais sourcils blancs. Seuls ses yeux verts trahissaient parfois ses émotions. Quand il annonçait la condamnation à l'emprisonnement à vie d'un grand criminel, ils reflétaient la compassion. Septimus Faraday avait été le second de Bartémius Croupton lorsque ce dernier était directeur du Département de la Justice Magique. Quand celui-ci était passé au département de la Coopération Internationale quelques années avant sa mort, Septimus Faraday l'avait remplacé, et tous avaient découvert ses capacités et son impartialité et s'en étaient réjouis. Depuis maintenant plus de 30 ans, il régissait de main de maître son département.
Il fit face au public comme la tradition l'exigeait, et il prononça les mots d'ouverture :
-Mesdames Messieurs, je vous prie de respecter la parole de chacun y compris de l'accusé. Les interventions et les objections doivent être annoncées en levant la main et autorisées par le Juge, sinon elles ne seront pas prise en compte. Je vous remercie.
Sa voix avait résonné sur les murs de pierres et aucun Sorcier du public n'osa plus bouger.
-Moi, Septimus Faraday, Juge des Grandes Instance des Tribunaux du Département de la Justice Magique de Grande-Bretagne, déclare officiellement le procès de M. Peter Pettigrow ouvert.
La formule d'introduction avait été prononcée, le jugement pouvait commencer.
-Mesdames, Messieurs, Maître Hector Grafon, avocat des plaignants.
Un homme assez jeune, aux cheveux noir et portant une courte barbe, aux yeux bleus brillants, fit son entrée dans le Grand Tribunal. Il s'inclina devant le Juge et gagna sa place.
-Il n'y aura pas d'avocat pour l'accusé, qui a choisi de son plein gré d'assumer sa défense tout seul.
Aucun membre du public ne put voir une lueur s'éteindre dans les yeux vert du Juge. « Il est perdu », pensa-t'il. Une rumeur étonnée parcourut la salle, que Faraday tua dans l'?uf en annonçant les suivants arrivants.
-Mesdames, Messieurs, voici les jurés.
Plusieurs personnes portant l'insigne de la Balance entrèrent dans la salle. Conformément à l'usage, ils s'inclinèrent devant Faraday et s'installèrent. Le Juge ne perdit pas de temps :
-Mesdames, Messieurs, premier plaignant. Sirius Henry Black, membre du Grand Ordre du ph?nix, décoré de l'Ordre de Merlin première classe, actuellement Auror au service du Ministère
Sirius Black entra dans la pièce. Rasé de près, ses longs cheveux propres et soignés, Sirius Black ne ressemblait plus à l'homme en fuite jugé deux ans plus tôt. Enveloppé dans sa cape noire, il regarda un instant le public et son regard s'attarda sur Severus Rogue, professeur à Poudlard, assis parmi les jurés. Il s'assit au premier rang.
-Mesdames, Messieurs, reprit Faraday, second plaignant. Remus Basile Lupin, membre de l'Ordre du Ph?nix, décoré du Grand Ordre de Merlin première classe, actuellement professeur à l'Ecole de Sorcellerie de Poudlard.
Remus Lupin pénétra à son tour dans la pièce. Vêtu lui aussi d'une cape noire neuve achetée pour l'occasion, il s'inclina devant le Juge. Tout le monde pu constater que M. Lupin avait l'air extrêmement fatigué. Ses cheveux étaient totalement gris. Un murmure d'intense indignation parcourut la pièce et une main se leva. Le Juge la remarqua. Il savait à qui appartenait la main, mais l'usage exigeait que celui qui désirait la parole se présente avant de parler.
-Vous avez la parole, dit le juge, veuillez décliner votre identité.
L'homme parut indigné.
-Tu sais très bien qui je suis, Septimus, railla la voix.
-Je vous prie de décliner votre identité, répondit Faraday, inaltérable, sans cela votre déclaration sera déclarée irrecevable. Je vous prie également de me vouvoyer et de m'appeler Monsieur le Juge.
Malefoy sourit, mais devant le juge intraitable qui était devant lui, il se leva.
-Je suis Lucius Malefoy, déclara-t'il d'une voix haineuse, membre de la Confédération Internationale des Mages et Sorciers.
-Bien, admit Faraday sans aucun mouvement d'humeur, veuillez continuer.
Faraday éprouvait cependant une intense antipathie envers Lucius Malefoy, qui s'était un jour assit sur le Siège du Condamné, mais qui s'en était tout juste sortit. Faraday avait soupçonné qu'étant extrêmement riche, il avait réussi à corrompre ou à menacer la majorité des jurés.
-J'exige que la Cour déclare le témoignage de Lupin irrecevable, s'exclama Malefoy.
-Pour quelle raison introduisez-vous cette demande ?
-Ne me dit pas que tu l'ignore, Septimus, tu sais très bien que.
-Veuillez me vouvoyer et m'appeler Monsieur le juge, interrompit Faraday, c'était le dernier avertissement.
La haine dans les yeux de Lucius Malefoy crût encore, mais il obtempéra cependant :
-J'exige, Monsieur le juge, dit-il d'une voix impertinente et insultante, que le témoignage de Monsieur Remus Lupin soit déclaré par la Cour irrecevable. C'est un loup-garou.
Un frisson parcourut les membres du public qui l'ignoraient encore. Septimus leva les sourcils et regarda Remus. Il le rassura d'un regard.
-Objection rejetée, dit-il simplement.
Il ne fit pas attention à la fureur de Malefoy ni au scepticisme de certains membre du public et poursuivit :
-Mesdames, Messieurs, troisième plaignant. Amos Diggory, décoré du Grand Ordre de Merlin seconde classe, membre du Département du Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques.
Amos Diggory entra dans la pièce. Il semblait avoir beaucoup vieilli suite à la mort de son fils, et encore plus suite à la mort de sa femme. Ses cheveux et sa barbe avaient viré au gris et une tristesse inexprimable se voyait clairement dans ses yeux. Il s'inclina devant le Juge et s'assit à côté de Sirius.
-Mesdames, Messieurs, reprit Faraday, quatrième plaignant. Albus Dumbledore, Chef de l'Ordre du Ph?nix, Commandeur du Grand Ordre de Merlin, Docteur es Sorcelleries, Enchanteur en Chef, Manitou Suprême de la Confédération Internationale des Mages et Sorciers, décoré de la médaille du Mérite, actuellement directeur de Poudlard.
Albus Dumbledore fit son entrée. L'étrange personnage avait ressenti le poids des années qui commençait à s'accumuler sur ses épaules. Pourtant, il restait droit, et sa longue barbe argentée descendait toujours jusqu'à sa taille. Il souriait et lançait des clins d'?il à des anciens élèves de Poudlard, ce qui représentait la majorité des personnes qui se tenaient dans la salle. Faraday en faisait partie, et il avait pour son ancien directeur un profond respect et une grande amitié qu'il savait réciproque. Il ne s'attendait pas à voir Dumbledore s'incliner, étant donné sa position sociale et son âge, mais il le fit. Il gagna ensuite sa place en lui souriant. Un peu perturbé, il attendit un instant avant de poursuivre :
-Mesdames, Messieurs, cinquième et dernier plaignant. Harry Potter, membre de l'Ordre du Ph?nix, décoré du Grand Ordre de Merlin première classe, Docteur es Sorcelleries, décoré de la Médaille du Mérite, décoré de la Médaille du Quidditch, actuellement étudiant en Magies avancées.
Harry Potter entra à son tour dans la pièce. Il avait 26 ans, sa cape noire flottait en tourbillon derrière lui alors qu'il s'avançait vers le juge. Il sourit aux autres plaignants, il avait l'air un peu nerveux. Son apparence physique n'avait pas tellement changé au cours des années. Il était resté assez petit et plutôt maigre, même si c'était devenu un homme accomplis. Harry ne s'était jamais marié, et aucune presse à sensation n'avait fait mention d'une quelconque relation. Il sourit également à Ron Weasley et à Hermione Granger, ses deux meilleurs amis qui se trouvaient dans le public et s'inclina devant Faraday. Alors qu'il aurait dû s'asseoir directement mais ne le fit pas.
-Je sollicite une faveur de la part de la Cour, proclama-t'il.
Intéressé par ce jeune homme résolu qu'il n'avait jamais vu, Faraday l'encouragea à poursuivre. Sans s'emmêler les pinceaux, Harry poursuivit :
-Je désirerais que Peter Pettigrow fasse son entrée accompagnés de gardiens humains et non pas de Détraqueurs. La cour doit tenir compte du fait qu'il doit assumer lui-même sa défense. Je trouve qu'il est normal qu'il le fasse en pleine possession de ses moyens.
Septimus regarda Harry étonné : c'était ainsi qu'il parlait du traître de ses parents ? Apparemment, il n'était pas le seul à être ahuri. Sirius le regarda avec un visage interrogateur, Remus l'imita et Amos parût plutôt fâché. Seul Dumbledore sembla comprendre. Le vieux directeur sourit : ce n'était pas la première fois qu'il était fier de Harry. Les journalistes écrivirent de plus belle. La grande majorité des anciens professeurs de Harry avaient été convoqués et ils le regardèrent intensément, tandis que Ron et Hermione fixaient Harry. Eux aussi approuvaient, semblait-il. La première vague d'étonnement passée, le juge considéra le demande d'Harry Il réfléchit en silence. Ce cas ne lui était encore jamais arrivé. Les Détraqueurs étaient des créatures qu'il n'aimait pas, bien sûr. Ils plongeaient leurs victimes dans leurs plus affreux souvenirs. Pettigrow devait assurément en avoir de fameux. Harry avait raison. Il ne serait pas capable de se défendre ainsi. Il était d'accord. Seulement, la décision n'appartenait pas qu'à lui seul.
-La Cour va considérer votre demande, déclara-t'il.
Il se tourna vers les jurés et tenta de les convaincre, tandis qu'un brouhaha s'installait dans la salle. Harry était resté debout devant le trône de décision. Il attendait. Un petit quart d'heure plus tard, Faraday se plaça à nouveau face à Harry.
-La Cour accepte. M. Pettigrow sera escorté par des gardiens Sorciers, quoique menotté.
Harry eu un grand sourire que le vieux Juge ne comprit pas.
-Je vous remercie, Monsieur le Juge.
Et il gagna sa place. Faraday le suivit du regard, puis énonça :
-Mesdames, Messieurs, l'accusé. Peter Firmin Pettigrow, décoré de l'Ordre de Merlin première classe, actuellement en attente d'être jugé.
Peter Pettigrow entra, escorté par deux Sorciers qui tenaient leur baguettes pointées sur lui. De lourdes menottes lui joignaient les mains. Harry fut étonné qu'il n'ait guère changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, pendant la guerre. Il était toujours aussi petit, et il avait gardé malgré les privations de sa fuite son embonpoint. Il avait également toujours sa main d'argent que lui avait offert Voldemort lors de sa régénération à laquelle Harry avait assisté. Les petit yeux toujours bleu et humide de Qeudver allaient de part et d'autre de la salle. On pouvait y lire toute la crainte du monde. Soudain, ses yeux s'arrêtèrent. Il se figea. Il fixait une femme âgée dans le public.
-Maman, cria-t'il d'une voix éteinte, je suis désolé. Je. Je ne voulais pas.
Tous les yeux s'étaient tournés vers la femme âgée, légèrement replète, comme son fils. C'était une Moldue, l'information avait été rendue publique quelques heures plus tôt. Elle était silencieuse. Les gardiens de Peter le poussèrent vers le Siège du Condamné, où il s'assit, horrifié par tant de haine dirigée contre lui. Les fers ensorcelés du fauteuil se refermèrent fermement sur ses bras, et on l'entendit gémir. Il faisait face au Juge. Il savait que tout était presque terminé.
