Disclaimer : Même si je crois l'avoir déjà dit, presque rien de tout ceci ne m'appartient. Le Grand Tribunal est rien qu'à moi (Je suis riche soudainement), certains personnages également, mais le reste est à Joanne Katlheen Rowling.

Le Procès de Peter Pettigrow

Défense

La salle n'était pas aussi remplie que la veille. Quelques Sorciers avaient jugé que l'affaire était dans le sac. Peter serait déclaré coupable, et emprisonné pour le reste de son existence à Azkaban. Il subirait la torture éternelle qu'imposait la présence des Détraqueurs, et mourrait probablement dans son sommeil dans les années à venir. Ils savaient que tous les jurés étaient persuadés de la culpabilité du traître, et l'avocat avait fait une belle prestation. Peter n'avait aucune chance de réduction de peine depuis qu'il avait refusé de révéler le nom du Mangemort qui l'avait autrefois introduit dans les rangs du Seigneur des Ténèbres. La presse et l'opinion publique étaient contre lui et les articles ne reflétaient aucunement la possibilité de la clémence de la Cour. Mais la plupart étaient restée pour assister à la déchéance d'un des derniers partisans de Voldemort, pour pouvoir applaudir quand le verdict tomberait. Les Sorciers et les Sorcières qui pénétraient actuellement dans la pièce donnaient l'impression d'aller assister à une pièce de théâtre qu'ils avaient déjà vue. Une pièce de théâtre tragique, où l'on rendait oeil pour oeil et dent pour dent. Les chefs d'accusations étaient nombreux et variés, et nombreux étaient les Sorciers qui avaient personnellement un compte à régler avec Peter, généralement indirectement. Peter était responsable de la renaissance de Voldemort, après tout.

Les gradins se remplissaient dans le désordre, et l'on se bousculait autant que l'on se saluait dans l'assemblée. Un brouhaha épais saturait la salle, tandis que les derniers invités y pénétraient, après avoir montré patte blanche auprès des Gardiens de la porte. Les journalistes s'échangeaient leur impression sur les différents articles qui avaient été publié sur le procès. Actuellement, le représentant de la 'Gazette du Sorcier' se disputait avec le jeune reporter de 'Mage du soir'. Ce dernier critiquait les adjectifs emphatiques qu'avait utilisé l'auteur de l'article de la Gazette, tandis que l'autre, au moins deux fois plus âgé, s'indignait de l'avis de ce 'freluquet aux dent longue'.

-Pas du tout, disait le plus âgé, un homme petit et assez épais au crâne dégarni, la Gazette n'est pas du tout de la presse à sensation. Il s'adresse au Sorcier de la rue, c'est tout. Il n'a pas la prétention de s'adresser - il eut un regard méprisant - aux 'huiles' de la Sorcellerie, qui se pavanent dans leur manoir avec leurs dizaines d'Elfes de maisons à leurs basques.

Ce fut au tour du jeune reporter de 'Mage du soir' d'être indigné :

-'Mage du soir' est objectif, dit-il en insistant sur le mot objectif, et sa clientèle n'est pas du tout la jet-set de la Sorcellerie ! Nous nous adressons à tout types de lecteurs, sans rien leur cacher.

L'autre journaliste se choqua à nouveau et parût très contrarié du sous- entendu qu'avait employé son collègue, et leur dispute se poursuivit. A présent, la majorité du public était assise et avait fait les salutations qu'elle avait désiré faire, mais le brouhaha ne baissait pas, car on s'échangeait à présent des nouvelles banales au sujet d'enfants, de Quidditch, ou des nouvelles bévues du ministère, qui consistait un véritable feuilleton. Ron et Hermione assis l'un à côté de l'autre, ne parlaient pas. Ils se tenaient la main. Le Juge n'était pas encore arrivé, mais les jurés et les plaignants s'étaient installés, au grand bonheur des journalistes qui se précipitèrent, tels une meute affamée, vers eux pour les interroger. Harry n'aimait pas beaucoup les journalistes, et il fut soulagé lorsque Septimus Faraday entra dans le Grand Tribunal et intima aux chroniqueurs, de son ton cassant habituel, de regagner leur place. Il dut invoquer la menace de l'expulsion devant la déception manifeste des représentants des divers éditions du pays. Une fois que l'incident fut clos, il gagna le trône de décision. Le silence s'était imperceptiblement imposé dans le public, et il s'installa définitivement quand Peter Pettigrow entra dans la pièce, escorté pas les deux gardiens patibulaires de la veille.

L'accusé semblait étrangement serein, et plus aucune crainte ne se lisait sur son visage. Il avait été habillé de la cape noire à capuchon que l'usage imposait aux accusés. Contrairement à la veille, il ne transpirait plus comme la veille. Son regard généralement craintif s'était fait rigide et droit. Curieusement, et paradoxalement, il fit une bonne impression à la plupart des jurés qui avaient son sort entre leur mains. On vit Séverus Rogue, membre des jurés, noter précipitamment quelques phrase sur son parchemin. Seule la tristesse, le regret peut-être, transparaissait sur son visage. Il avait l'air fatigué, quoique las soit peut-être un meilleur adjectif. C'est donc d'une démarche posée qu'il s'assit sur le Siège qui lui était assigné. Il laissa placidement les fers entourer ses bras. Il affronta sans ciller le regard du Juge, puis dévisagea les plaignants, chacun à leur tour. Il fixa pendant quelques secondes Remus, qui l'observait d'un air étonné, voire curieux, puis s'attarda sur Sirius, dont le visage n'était que haine. Il regarda longuement Harry, avant de détourner les yeux. Mais Faraday, qui semblait avoir reprit contenance, ne lui laissa pas poursuivre plus loin ses investigations :

-Moi, Septimus Faraday, Juge des Grandes Instance des Tribunaux du Département de la Justice Magique de Grande-Bretagne, déclare officiellement la reprise du procès de M. Peter Pettigrow.

Il fit une brève pause.

-Nous allons entendre aujourd'hui la défense de l'accusé. Peter Pettigrow a choisi de son plein gré de l'assumer lui-même.

Il se tut. Peter savait qu'il devait commencer. Il le savait. Mais il hésitait. A quoi cela lui mènerait-il ? Il avait pertinemment qu'il n'avait aucune chance, pas la moindre en tout cas, depuis qu'il avait refusé de dénoncer Lucius. Car c'était bien Lucius Malefoy qui l'avait bien des années auparavant conduit vers Son Maître. Il eut une pensée fugitive : vengeance. Mais vengeance ou trahison ? Il voulait loyalement et réellement - pour la première fois de sa vie, pensa-t-il avec amertume - éviter la deuxième possibilité. Vengeance parce que c'était Malefoy qui avait fait de lui ce qu'il était devenu, dénonciation parce qu'il trahirait ainsi celui qui avait compté parmi ses 'collaborateurs'. La frontière était parfois floue.

-L'accusé est invité à parler pour sa défense, rappela Faraday.

Peter crut déceler de la part du Juge un once d'inquiétude. Faraday avait- il peur pour lui ? Il était certain que s'il se taisait, il ramenait encore ses chances plus près de zéro. Il eut nouveau regard pour Sirius et Remus. A eux. Il devait leur expliquer au moins à eux. Il prit la parole, mais ce n'était pas du ton craintif, balbutiant et hésitant qu'on lui connaissait. Peut-être pace que pour la première fois il était sûr de sa cause, il commença d'une voix décidée. Il avait cessé d'être un faible.

-Mesdames et Messieurs les jurés, Monsieur le Juge, avant de commencer toutes les explications dont j'aimerais vous faire part, je tiens à déclarer que je plaide coupable.

Un murmure abasourdit parcourut la pièce, mais il s'éteignit aussi vite qu'il était né car chacun était impatient d'entendre la suite.

-Oui, poursuivit-il d'une voix assurée, je plaide coupable. J'assume maintenant totalement les actes que j'ai commis, et je les regrette. Je ne m'attends, pas plus que je ne désire, la moindre clémence de la Cour. J'irai donc à Azkaban où je subirai la géhenne pour le reste de mes jours. Heureusement, je crois ne plus être en très bonne santé. J'ai bon espoir que mes souffrances finiront bientôt. Tout ce qu'à dit Maître Hector Grafon, absolument tout, est véridique. Il a bien parlé et je reconnais avoir été ce qu'il a cité : un traître, un lâche, un assassin et d'une grande cupidité. Cependant, il a aussi mentionné la cruauté, et c'est bien la seule erreur qu'il ait commise dans sa plaidoirie. Non, je ne suis pas cruel, et, même s'il m'est arrivé de torturer un homme sous Son règne, jamais je n'en ai retiré le moindre plaisir, ni même contentement. Du dégoût, peut-être. Comme l'a fait Maître Grafon, je vais reprendre mon histoire chronologiquement. Mon enfance a été heureuse, comme l'a dit Maman. Mais elle savait, comme l'on sut tous ceux qui m'ont côtoyé, que j'étais un faible. Toujours, j'ai eu besoin du soutien de plus fort que moi. Je ne fus pas plus doué à l'école primaire Moldue que plus tard à Poudlard. Dans mon enfance mes protecteurs étaient mes parents, et mon frère Harold, qui est mort pendant la guerre. Je n'étais heureux que lorsqu'ils étaient avec moi. Je vivais dans leur ombre. J'étais si fier de mon père qui aimait les Moldus.

Un éclair de nostalgie passa dans ses yeux. Sirius le regardait étrangement. Il n'avait jamais entendu cette confession.

-Ensuite, je suis rentré à Poudlard. J'étais terrorisé à l'idée de quitter mes parents, et mon frère Harold avait déjà fini ses études, je serais donc complètement seul. Je devais être le plus inquiet de tous les nouveaux élèves. Je me rappelle - là il rit, à la grande stupeur de toute la salle - de la traversée du lac en bateau. Je n'ai jamais compris comment je n'en suis sortis vivant. Je savais qu'il y avait la cérémonie de répartition, et j'espérais de toutes mes forces qu'il ne me ridiculise pas devant toute la salle, en me disant de retourner chez les Moldus. Je priais intérieurement pour qu'il m'envoie à Gryffondor lorsque Lily Evans fut envoyée dans cette Maison, car je savais qu'elle me soutiendrait. Je me souviens - il rit encore une fois en regardant le plafond avec des yeux rêveurs - lorsque Figmond, la sous-directrice de l'époque m'a appelé. Je n'ai pas trébuché, mais j'avançais comme un zombie en direction de Choixpeau. Le Choixpeau a réfléchi longtemps avant de m'envoyer à Gryffondor. Je n'ai compris qu'il y a peu pourquoi il m'y avait envoyé. Je n'étais pas vraiment à la hauteur de la réputation de la Maison de la hardiesse et du courage, de la force et de l'audace. Mais je crois comprendre à présent son raisonnement. Il a agi par élimination. Il ne pouvait pas m'envoyer à Poufsouffle, chacun ici sait que je ne suis pas loyal. Je n'étais pas ambitieux, ni même rusé, Serpentard ne m'aurait pas mieux convenu. Je ne suis pas non plus studieux et avide de savoir, Serdaigle ne m'allait pas mieux. Si Godric Gryffondor s'imaginait rassembler tous les caractères possibles en inaugurant le système des Maisons, il s'est bien trompé. Le Choixpeau, probablement déconcerté, m'a donc envoyé à Gryffondor, bien que je sois peureux et craintif. Mais j'ai à présent une autre hypothèse pour justifier ce choix. Peut-être a-t-il décelé une forme de courage, qui ne se déclarerait que bien plus tard. C'est de ce courage, Mesdames et Messieurs les jurés, Monsieur le Juge, dont je veux faire preuve aujourd'hui.

Le discours de Peter avait frappé l'assemblée. La stupeur de ceux qu'il connaissait, l'indignation aussi ne l'empêchèrent pas de poursuivre :

-J'ai ensuite rencontré des gens formidables : il s'agissait de toi, Remus, et toi, Sirius, ainsi que James. Ils remplacèrent, que dis-je remplacèrent, ils surpassèrent de loin mes parents en me défendant. Mais ils firent bien mieux encore que de me protéger, ils m'acceptèrent dans leur groupe et m'aidèrent à gagner un peu de confiance en moi. Car c'est ensemble, vraiment à quatre, que nous avons réussi à vaincre nos vrais problèmes, que nos farces et nos facéties dissimulaient. Remus était Loup-Garou, bien entendu, mais Sirius avait des problèmes familiaux nous avons ensemble dépassé. James avait également ses chagrins intérieurs. Je crois que tu seras d'accord, Sirius ?

L'intéressé consentit à hocher légèrement la tête.

-Ce furent des années pleines de joies et de peines, de Quidditch et d'aventures, ce sont des souvenirs qui me sont très chers, et c'est seulement pour cela que je regrette d'avoir à aller à Azkaban car les Détraqueurs s'en empareront et les détruiront. Mon père est mort dans des circonstances mystérieuses lors de ma deuxième année. Je me suis toujours demandé si ce n'était pas des Mangemorts qui l'avaient tué, tout en faisant passer ça pour un accident, car il aimait les Moldus. Les années passèrent. Nous parvînmes à devenir des Animagi, et je ne nie pas avoir eu beaucoup plus de difficultés que les autres. Mais ce fut à cette époque que Voldemort.

Le public eut un sursaut. Les plaignants le regardèrent avec effarement et les jurés sursautèrent. Sirius Black se leva, il était furieux :

-Tu ose prononcer Son nom, pourriture ! Tu ne peux pas salaud ! Tu as compté parmi les Siens ! Tu.

Faraday dut lui imposer le silence. Il appliqua plusieurs fois avec force son maillet sur son lutrin. Il lui obligea à parler calmement et sans vulgarité. Faraday se montrait aussi intraitable avec les plaignants qu'avec l'accusé. Cependant, Sirius se rassit. Peter reprit alors, en s'adressant à Sirius :

-Je ne prononce Son nom que depuis peu, Sirius. Depuis que j'ai choisi, comme tu l'as fais avant moi.

Sirius leva les yeux aux ciel, signe qu'il croyait que Peter faisait du bluff et qu'il tentait de jouer la corde de l'émotion. Mais il ne dit rien. Il laissa Peter poursuivre.

-Je disais donc que c'était à cette époque que Voldemort vu son pouvoir croître exponentiellement. La seule circonstance atténuante que les jurés pourront citer lors du verdict est la malchance d'avoir été contemporain de Voldemort.

-Objection !

C'était Grafon. Il s'était levé.

-Nous sommes tous des contemporains du Seigneur des Ténèbres, nous n'avons pas tous pour autant basculé de son côté. Je demande aux jurés de ne pas considérer cette déclaration.

-Ca, ce sera à eux d'en décider, dit Faraday avec un petit sourire.

Il s'amusait de constater que le jeune avocat ressemblait assez à ce qu'il était à son âge : aussi enflammé, aussi doué.

-Que l'accusé reprenne sa défense !

-Donc, un Mangemort m'a accosté. Inutile, dit-il en voyant Faraday ouvrir la bouche, monsieur le Juge, je ne révèlerai pas son nom. Au début, j'ai eu peur. Je suis, ou plutôt j'étais, un faible. Le Mangemort en question était influent à Poudlard - on vit Lucius Malefoy se faire tout petit sur son siège - et également effrayant. Je ne savais pas lui tenir tête quand Remus, Sirius ou James n'était pas là. Et il m'accostait quand j'étais seul. Il m'a dit qu'une certaine personne était intéressée par moi, et qu'elle voulait me rencontrer. Il m'a fixé une date. Je n'ai pas osé ne pas y aller, par crainte de la réaction du jeune Mangemort. C'est ainsi que j'ai vu pour la première fois Lord Voldemort. Bien qu'une certaine personne dans cette salle ait déjà vu Lord Voldemort au sommet de sa puissance, il faut que j'explique aux jurés qui était vraiment cet homme. Car c'était un homme, et il n'a jamais cessé d'en être. Tous ses efforts pour s'octroyer l'immortalité furent vains, puisque tel un homme il mourut. Il avait des pouvoirs immenses. Ses yeux, je crois qu'ils me hanteront encore à Azkaban, ils étaient rouges, et ils contenaient tant de haine, tant d'absence d'humanité que je l'idolâtrais presque à l'instant. Cet homme savait séduire les gens dont Il avait besoin. Il avait besoin de moi pour espionner les Gryffondor, et les autres Maraudeurs qui se déclaraient imprudemment si ouvertement contre Lui. C'est ainsi que je suis devenu moi- même un espion. Il évitait soigneusement de me faire rencontrer Séverus Rogue, car nous étions ennemis par-delà notre alliance en tant que Mangemorts. Il craignait des dénonciations. J'étais alors envahi par un nouveau sentiment, l'adoration. Voldemort était devenu comme une sorte de phare, où tous ses moustiques de Mangemorts se rassemblaient. J'ai cru fermement à ses inepties sur le Bien et le Mal, sur le Pouvoir, sans m'interroger davantage tant il me fascinait. J'étais alors un Mangemort, un vrai. Bien que je ne fut pas marqué pour ne pas éveiller les soupçons. J'ai trahi mes amis, mes frères, toujours dans cet état de léthargie d'adoration. Et je l'avoue, pour mon plus grand déshonneur, je fus heureux d'apporter le Secret de Lily et James à mon maître. Il me félicita. Il n'aurait pas dû, car il disparut cette nuit là. J'ai eu vent de la disparition de mon maître, et je fus paniqué. Je ne savais plus que faire, je n'avais plus personne pour me protéger, j'étais seul. C'est comme une fourmilière, quand la reine meurt, les fourmis sont hébétées, et c'est chacun pour soi. Ce fut ce qu'il se passa. Les Mangemorts n'étaient plus unis sous Sa Marque, et, là où ils auraient pu se lier, ils se désorganisèrent et la Puissance Ténébreuse s'estompa. J'étais dans une très mauvaise posture. Mes amis, car je les considérais malgré tout toujours comme tels, savaient que je les avais trahis, et les Mangemorts fuyaient au plus pressé. J'ai essayé de fuir moi aussi, mais Sirius m'a rattrapé. Vous savez ce qu'il s'est passé ensuite. Après avoir tué tous ces Moldus et ces Sorciers, j'ai fui. Sirius, ironie du sort, s'est fait accuser à ma place. Là, après quelque temps d'errance, je me suis fait adopter en tant que rat chez les Weasley. Je me plaisais sous cette forme, et ils me nourrissaient bien. J'ai changé de propriétaire. Et Sirius s'est évadé. Là, j'étais terrorisé, il avait maintenant deux choses à venger, la mort de Lily et James, ainsi que ses années d'emprisonnement. Je me suis enfui, ils m'ont rattrapé. Remus et Harry ont été mis au courant de la véritable histoire. Mais j'ai réussi à m'enfuir. Là, je ne doutais pas que Sirius se mettrait à ma recherche sous peu. Et je ne pouvais pas me cacher éternellement. Et j'ai choisi ce qui me semblait être la moins mauvaise solution : j'ai essayé de rejoindre Voldemort. Je l'ai trouvé, et je l'ai aidé à recouvrir un corps viable. Mais, il n'avait plus les yeux et la prestance qui me fascinaient en tant que jeune Sorcier. Au contraire, j'étais dégoûté par le petit corps noirâtre qu'il s'était fait. Je regrettais vite de l'avoir retrouvé. J'ai tué Cédric Diggory comme j'ai tué tous ces innocents sur la rue en face de Sirius. Cela n'avait pas d'importance pour moi. Je me croyais excusé par je ne sais quoi. Jusqu'il y a peu, je n'avais jamais éprouvé le remord. Son plan diabolique réussi, et j'ai donné ma main pour Lui. Il est revenu à la vie. Et tout a recommencé. J'ai torturé pendant la guerre, c'est là que le remord est né. C'est là que tout a changé, que je me suis posé seul des questions. En entendant crier ce malheureux Moldu - sa voix se brisa - qui ne m'avait rien fait, je me suis demandé si tout cela était bien. Et j'ai réalisé que c'était bien moi qui était responsable de la mort de ces innocents. La question était posée, le plus gros du travail était fait. Mais je n'étais pas assez fort pour aller à l'encontre de mon Maître. Je l'avoue : s'il était encore vivant à ce jour, sans doute serais-je auprès de lui. Seulement, il semble que Lord Voldemort ait ressentit ce doute, et il ne m'a plus envoyé au front dans les batailles du début de son règne. Il m'a fait surveiller discrètement. Paradoxalement, j'ai été soulagé quand Il est mort et que Ses partisans se sont à nouveau dispersés dans la nature. J'ai fait de même. Et Harry m'a capturé.

Il eut un regard étrange, de la fierté ? Il regarda Harry.

-Tu es devenu un grand Sorcier Harry. Ton père aurait été fier de toi. Moi aussi je suis fier de toi.

Sirius ne dit rien, Harry non plus. En fait, toute la salle était silencieuse. Pettigrow reprit :

-Et me voilà là où tout devait terminer. J'ai cessé d'être un lâche, je ne laisserai personne dire le contraire. J'ai cessé d'être un faible. Trop tard. Je ne vous demande pas de me pardonner, bien que j'aimerais que vous le fassiez. Je crois que je ne mérite aucun pardon. J'encourage les jurés à prononcer la détention à vie. Je suis coupable, mais je l'assume.

Et il pleura.