Titre : Une histoire simple...

Auteur : Anrluz.

Genre : univers réel, très OOC  + yaoi

Source : Les personnages de Gundam Wing...

Précision : Dans cette histoire, les g-boys ont 20, 21 ou 22 ans...

Couple(s) :  Je sais pas trop, je verrai...

Une histoire simple...

Chapitre 1 : Arrivée...

   Encore un trajet... C'est si monotone.

   Toutes les villes se ressemblent... Toutes les histoires sont semblables... Il n'y a pas d'exception. Les gens sont tous pareils, partout. Aucun ne m'apportera une raison... Une vérité...

   La réalité...

   Si terne...

   Il ne souriait pas et regardait par la vitre, les yeux dans le vague... Sans aucune expression, comme une habitude... Son passé lui paraissait déjà si loin... Comme un rêve...

   Pourtant, un mois plus tôt...

"- Tu ne peux pas faire ça ! Tu ne vas pas partir ? C'est pas vrai !

  - Je suis désolé.

  - Mais... Et nous qu'est-ce qu'on devient ?

  - Nous ? Ça n'existe plus.

  - Mais... Pourquoi ?

  - Nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre.

  - Comment peux-tu dire une chose pareille ? Après ce qu'on a vêcu ensemble ! Notre amour ne représente donc rien pour toi ?"

   Le jeune homme déterminé ne répondit rien et lui tourna le dos. Cependant, avant de quitter la pièce, il parla une dernière fois à celui qui fut son amant pendant plus de quatre ans... Mais ce n'était pas un simple au-revoir pour lui, c'était définitif.

"- Adieu Trowa."

   Et il partit sans un dernier regard.

   En se rappelant leur séparation, il se dit que c'était peut-être la meilleure chose qu'il ait faite. Ils se connaissaient depuis le lycée et ils avaient été de grands amis avant de devenir des amants. Ils avaient partagé d'excellents moments ensemble. Une fois passées les barrières de distance que Trowa mettait toujours entre lui et les autres, il s'était aperçu que c'était quelqu'un de merveilleux, c'est vrai... Et il avait de magnifiques yeux couleur d'émeraude... Dommage qu'il les cache sous une mèche de cheveux châtains... Une fois qu'on le connaissait bien, il pouvait être aimable et gentil, mais si possessif et jaloux aussi.

   Et il ne supportait plus ses crises aiguës de jalousie. Par Gundam ! Il avait vingt-deux ans et une affreuse envie de s'amuser, de rire, de voyager... De vivre ! Et vivre avec Trowa n'était pas possible. Il vérifiait sans cesse son emploi du temps, ses appels téléphoniques, les gens qu'il côtoyait... Il en était même arrivé à le suivre pour surveiller ses faits et gestes. Il voulait tout savoir, tout connaître, tout contrôler de sa vie... Et ça, il n'en pouvait plus !

   En plein milieu d'un restaurant, il s'était rendu compte, dans un miroir, de sa présence. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder l'océan ! Si encore Trowa avait eu des raisons de s'inquiéter... Bon, c'est vrai, il voulait bien l'avouer, il avait eu quelques aventures d'un soir. Mais c'était sans conséquence pour lui, jamais il n'avait éprouvé le moindre sentiment pour ces hommes-là. Il n'avait aimé que Trowa, il le savait. Pourtant, il avait besoin de voir d'autres gens, d'autes personnes que Trowa. Pourquoi n'avait-il jamais compris ce besoin-là ?

   Il aurait fallu qu'il reste près de Trowa, qu'il soit toujours à ses côtés... Mais il n'était pas comme ça, il avait toujours rêvé d'être libre et avec Trowa ce n'était pas possible. Il n'y avait pas de liberté envisageable avec Trowa. C'est pour cela qu'il avait rompu, parce qu'il ne pouvait plus respirer, parce qu'il ne pouvait plus vivre... Parce qu'il ne supportait plus les éternels interrogatoires à quatre du mat' quand il rentrait tard et qu'il avait oublié de prévenir.

   En s'installant avec lui deux ans plus tôt, il n'avait pas imaginé qu'un jour ça se passerait ainsi, qu'il aurait l'impression d'avoir gâché une partie de sa vie... Alors qu'il était si heureux à l'idée d'emménager avec lui !

   Quand donc tout cela avait-il commencé à prendre un tournant tragique ? Qu'avait-il fait pour que Trowa n'ait plus aucune confiance en lui ? Mais était-ce vraiment un manque de confiance de sa part, n'était-ce pas plutôt la peur de se retrouver seul ? Trowa était asocial, froid et distant avec la majorité des gens, pratiquement tout le monde. Il pouvait même se montrer très méprisable par moment. Le faisait-il intentionnellement ? S'en rendait-il seulement compte ?

   D'ailleurs, n'était-ce pas à cause de lui qu'il s'était fâché avec tous ses amis du lycée ? Simplement en prenant sa défense... Trowa, lui, il s'en foutait d'avoir des amis, des relations du moment qu'il réussissait à avoir ce qu'il voulait. Et il l'avait eu, lui... Il était tombé innocemment dans ses filets.

   Euh... Pas si innocemment que ça... C'est vrai qu'il lui plaisait un peu... Bon d'accord, beaucoup ! Oui, Trowa lui plaisait à l'époque. Il admirait sa musculature parfaite et cette façon qu'il avait de paraître en marge de la société. Combien de fois l'avait-il caressé du regard dans les vestiaires ? Assis derrière lui en classe, combien de fois avait-il laissé ses yeux s'abîmer sur sa nuque délicate ?

   Mais tout cela était du passé désormais. Il allait enfin pouvoir recommencer à vivre ! Il était libre... Libre !

   Une nouvelle ville... Une nouvelle vie...

   Il avait coupé les ponts avec toutes ses connaissances. Il débarquait dans ce coin comme un étranger. Il voulait être un inconnu, que personne ne le connaisse... Il voulait demeurer dans l'ombre... Le temps que Trowa l'oublie...

   Car cela il n'en doutait pas : Trowa allait tout faire pour le retrouver, où qu'il soit, jusqu'à ce qu'il se lasse... Ou qu'il trouve quelqu'un d'autre...

   Il n'avait pas peur de lui, Trowa ne lui ferait aucun mal. Enfin, il voulait le croire. Mais si jamais ils devaient se battre, il savait qu'il ne ferait pas le poids contre lui. Il n'avait pas eu un père militaire qui lui avait appris plusieurs sortes de combats. Trowa aurait facilement été capable de tenir tête à une bande de cinq ou six mecs bien baraqués.

   C'est une des raisons qu'il lui avait fait fuir sa région natale. La crainte de revoir Trowa. Il n'avait jamais eu l'occasion de le voir se mettre vraiment en colère. Mais une fois, sans effort apparent, il avait failli casser le bras d'un type à la sortie d'une boite. Le mec voulait juste lui demander du feu...

   Alors, rompre au moment où Trowa ne s'y attendait pas, puis mettre le plus de distance entre eux avaient été ses priorités des derniers jours. Le stress commençait un peu à disparaître, mais il ne voulait pas baisser sa garde. Trowa était capable de surgir à l'instant où il n'y croirait plus... Et peut-être de s'en prendre aux personnes qu'il croisait. Aussi, il valait mieux qu'il évite pour l'instant de s'intéresser à quelqu'un...

   ... Et encore moins à ce jeune homme qu'il venait d'entr'apercevoir à la sortie du supermarché, par la vitre du bus...

   Un jeune homme qui étrangement avait lui-aussi des cheveux châtains... Presque de la même couleur que ceux de Trowa...

* * * * *

   Voyons voir, est-ce qu'il avait tout pris ?

   Le jeune homme refit mentalement la liste de ses courses en remplissant le coffre de sa voiture.

   Une boite de disquettes, un lot de cassettes vidéos vierges, des feuilles blanches et quatre bloc-notes, une bouteille de produit vaisselle parfum citron car le dernier était presque vide, mouchoirs en papier et papier-toilette, deux paquets de yaourts un nature et un aux fruits, des œufs, du lait pour lui et le chat, du beurre, quelques conserves diverses, trois boites de fruits secs à grignoter, des brioches pour le petit déjeuner, un mélange de fruits frais ( deux poires, six pommes et une orange ) et un kilo d'abricots, des haricots verts pour faire rager son frère, cinq kilos de pommes de terre, deux lots de quatre pizzas pour tenir une semaine sans avoir à en commander au livreur ( ça revenait chère à force !), du riz, une bouteille de rhum, six litres de jus d'orange vitaminé et trois à la pomme, deux packs d'eau minérale et, surtout les fameuses bouteilles de son frère... Et les gâteaux, bien sûr ! Une bonne dizaine de paquets de toutes sortes, avec une dominante pour les gâteaux au chocolat. Sans ça, il se faisait tuer à son retour, ou plutôt, il se ferait engueuler pas possible...

   Oui, à première vue, il n'avait rien oublié...

   Après avoir rangé le caddie, il prit le volant de sa petite voiture grise et rentra jusque chez lui. Il avait une chance sur cinq pour que son frère soit déjà au studio qu'ils partageaient depuis trois ans. S'il était là, il lui donnerait un coup de main pour décharger, mais en profiterait pour vérifier ses achats. S'il était absent, il aurait des chances de pouvoir sauver les tablettes de chocolat pendant deux ou trois jours, le temps pour son frère d'essayer de les trouver. C'était un jeu, il s'achetait du chocolat et son frère se faisait un malin plaisir d'en manger au moins la moitié ! Non, il n'était pas toujours ainsi. Plus d'une fois, il avait terminé le chocolat et, pour s'excuser, lui en avait racheté deux jours plus tard...

   En entrant sur le parking, il remarqua le jeune homme assis sur un des petits murets de la résidence. Il reconnut aussitôt la voiture et quand elle fut arrêtée, c'est tout naturellement qu'il vint proposer sa contribution. En ouvrant le coffre, il sourit au blondinet qui lui répondit de même. L'ami de son frère était aussi aimable et serviable que son frère pouvait être exaspérant.

"- De l'aide, Heero ?

  - Volontiers Quatre... Duo n'est pas là ?

  - Non, il avait rendez-vous à la bibliothèque. Il m'avait dit de passer vers 18 heures, il pensait qu'il aurait fini...

  - J'espère qu'il n'oubliera pas de refaire les inscriptions tant qu'il y est."

   Les deux jeunes gens s'appréciaient vraiment, mais Quatre préférait de loin le frère d' Heero. Autant Duo était sociable et joyeux, autant Heero savait se montrer distant et froid. En les rencontrant tous les deux, il aurait d'ailleurs été impossible de deviner qu'ils étaient frères. Bon, en vérité, ils n'étaient que demi-frères et Heero avait un an de plus.

   Ils ne se ressemblaient pratiquement pas, mis à part la couleur de leurs cheveux qui s'avoisinait un peu. Ils étaient tous les deux châtains, Heero peut-être un peu plus foncé et la grande dissemblance était leur façon de se coiffer. Heero avait gardé les cheveux courts, mais Duo, lui, avait voulu les faire pousser très long, le plus long possible. Ils lui arrivaient maintenant dans le bas du dos et il les attachait toujours en une longue tresse. Une autre de leur particularité était que le père d' Heero était japonais et celui de Duo, américain. Ils avaient toujours vécu avec leur mère avant de venir ici, l'un pour travailler et l'autre pour ses études.

   C'était d'ailleurs en première année de fac que Duo avait rencontré Quatre et les deux garçons avaient très vite sympathisé. Ils faisaient les mêmes études et c'est tout naturellement qu'ils en étaient venus à se retrouver en dehors des cours, d'abord pour boire un verre et ensuite pour sortir.

   Heero, quant à lui et même s'il le montrait peu, acceptait facilement le camarade de son frère car il connaissait Quatre et l'avait jugé à sa juste valeur dès la première fois où il l'avait vu. Il avait tout de suite compris que le jeune homme aux yeux turquoises n'allait pas entraîner Duo dans des milieux peu recommandables. Heero se montrait parfois très exigeant vis-à-vis de son frère, mais c'était parce qu'au fond, il l'aimait bien et voulait le protéger. Mais comment protéger un ouragan ?

    Quatre était d'un naturel doux et tranquille. Il arrivait parfois à calmer les ardeurs de Duo, et ça c'était une bonne chose. Combien de fois avait-il évité une catastrophe simplement en étant là ? Sa présence avait eu des répercussions sur la vie des deux frères. Heero faisait des efforts pour supporter l'intrusion de Quatre dans sa vie impassible et Duo était persuadé que cela le rendrait plus sociable. Quand à Duo, la présence de Quatre le rendait un peu plus calme... Sauf lorsqu'il invitait Quatre à le suivre dans une de ses idées bizarres. Le blondinet ne s'en formalisait pas tant que ça, car les sorties avec Duo lui permettait de s'ouvrir aux autres. Avant il était d'un naturel si renfermé et si discret. Le contact avec Duo lui était vraiment bénéfique.

   Heero ouvrit la porte du studio et de dirigea automatiquement vers la cuisine pour poser ses paquets. Quatre le suivit docilement, les bras aussi remplis. Le studio était situé au rez-de-chaussée de la résidence et comprenait, outre la cuisine, le salon et la salle de bain, deux chambres séparées. C'est ce qu'il fallait. Heero n'aurait certainement pas supporté de devoir dormir dans la même pièce que son frère. Il mettait dans de bazard partout et rangeait si peu. Heero, passant devant la porte ouverte de la chambre de son frère, se demandait souvent comment il faisait pour vivre là-dedans.

   Mais ils avaient réussi à trouver un terrain d'entente. Si Duo pouvait faire ce qu'il voulait dans sa chambre, il devait éviter de mettre le même désordre dans le reste du studio. En contre-partie, Heero acceptait de ne pas entrer dans la chambre de son frère avec l'objectif de tout ranger. Il l'avait fait une fois, Duo avait failli avoir une crise cardiaque en voyant sa chambre dans un état de propreté avancée et surtout il avait commencé à crier qu'il ne trouvait plus ce qu'il cherchait et que rien n'était à sa place. Finalement, au bout de trois heures, la chambre avait repris son ancien état désespérant.

   Cependant, Duo faisait des efforts. Il mettait régulièrement son linge dans la panière, surtout pour éviter qu'Heero ne vienne fouiller dans sa chambre, et il ne touchait plus à l'ordinateur portable de son frère depuis le jour où il y avait effacé un programme important, programme dont Heero avait absolument besoin le lendemain. Il avait dû passer toute la nuit à le reprogrammer correctement et Duo s'en était vraiment voulu. Si Heero n'avait pas réussi à le retrouver, il aurait pu se faire virer et c'était bien la dernière chose que voulait Duo. Il savait que son frère adorait son emploi d'informaticien, c'était vraiment la chose qui lui plaisait le plus : travailler sur des ordinateurs.

   Heero venait à peine de ranger les fruits dans la corbeille qu'un bruit de porte se fit entendre, bientôt suivi d'un cri reconnaissable entre tous...

"- À l'abordaaaaaaaaaage !!"