Le Chemin de Traverse
Durant les trois semaines écoulées, Lily s'était occupée d'Elwood et relire la lettre aussi souvent qu'elle l'avait fait n'avait pas poussé le temps à s'écouler plus vite.
Chère Mademoiselle Evans,
...
Collège Poudlard, Ecole de Magie et de Sorcellerie
...
Sa mère l'avait surprise deux ou trois fois en train de lire ce parchemin que lui avait apporté le hiboux et vite le cacher sous ses couvertures à son approche mais n'avait rien dit.
La veille au soir durant le repas, les Evans avaient surtout discuté de la journée suivante et Lily n'avait toujours pas trouvé comment amener ses parents au 'Chaudron Baveur'.
"On t'attend Chérie." cria son père amusé en bas des escaliers avec un clin d'oeil à Lily tandis qu'ils attendaient sa mère.
Lily était prète depuis très tôt ce matin et son enthousiasme frénétique n'avait échappé à personne. Ayant préparé elle-même le petit-dejeuner, elle avait agréablement surpris ses parents qui furent un peu désorientés et bousculés lorsqu'elle arriva en trombe dans leur chambre pour leur apporter le tout sur un plateau.
Dans la voiture, absorbée par ses pensées, Lily n'entendait qu'à moitié la discution de ses parents: "boutique de maillots de bain... nouveau centre commercial..."
Elle avait inventé une librairie près du Chaudron Baveur en espérant qu'il y en aurait effectivement une et les avait convaincus d'y passer au début de leur visite. Ca se passait plutôt bien pensait elle.
~*~
Ils venaient de tourner au coin d'une rue lorsqu'elle vit l'enseigne en bois du pub sur le trottoir d'en face et son coeur manqua un battement... Ils passèrent devant et Lily ne put s'empêcher à quel point l'endroit semblait miteux. Tout en marchant, elle se posait des questions quant au fait de poursuivre son idée quand elle apperçut deux personnes en sortir. Il y avait assurément quelquechose de très étrange chez ce couple. Sans pour autant ressembler aux sorcières et aux magiciens de ses contes de fées, ils portaient un accoutrement absolument insolite. Elle portait une longue cape plutôt chaude pour la saison dissimulant ses vêtements et lui ne portait pas moins qu'une longue robe verte. On avait beau être à Londres, on les remarquait sans peine.
Lily continua de marcher entourée de ses parents et ils dépassèrent le pub. On pouvait imaginer les rouages de son cerveau tourner rien qu'à son expression et d'un coup elle stoppa, feignant de ne pas trouver la librairie dont elle avait parlé. Elle se retourna et regarda à nouveau le pub, les personnes avaient disparu.
"J'étais sûre que c'était dans cette rue, on pourrait aller demander dans ce truc." fit elle d'un air qui se voulait innocent.
Au regards qu'eurent ses parents, elle sut qu'ils doutaient de l'endroit Elle regarda alors sa mère dans les yeux intensément.
"Je t'ai vu quand on est passés devant" dit celle ci avec un sourire compréhensif, "je ne suis pas tombé de la dernière pluie." Elle marqua une pause. "Ca ne me parait pas l'endroit idéal pour une fille de ton âge Lily." Mais quand elle lut le regard insistant dans les yeux brillants de sa fille, elle lança un coup d'oeil à son mari qui acquiesca de la tête.
"Entendu on y va," soupira-t-elle "mais tu peux nous dire pourquoi au moins."
"Vous vous souvenez de cette lettre qu'Elwood a apportée... Ce n'est peut être pas important mais..." Lily sortit le parchemin soigneusement plié d'une poche et le tendit à sa mère.
Elle vit dans leurs yeux pendant qu'ils la parcouraient différentes expressions et elle crut y reconnaitre parfois un air amusé et parfois un air soucieux...
Ils ne dirent rien pendant quelques secondes quand ils eurent finis et regardèrent Lily d'un air concernés. Des larmes se formaient aux coins de ses grands yeux verts et elle essayait de trouver de quoi justifier le fait d'avoir cru en quoi que ce soit dans cette lettre mais les mots ne voulaient pas sortir tant elle sentait la désapprobation de sa mère. Son père avait l'air plus léger, il se baissa pour mettre ses yeux au niveau de ceux de sa fille et ouvrit la bouche pour parler lorsqu'il entendit un léger 'Pop' dans une ruelle à quelques mètres derrière lui. Il n'y préta pas attention et voulu continuer mais ce qu'il vit entrer dans son champ de vision le stoppa dans son élan. Un morceau de tissus vert sur lequel étaient brodées des étoiles s'arrêta près d'eux. Il leva les yeux vers l'inconnu qui regarda alternativement la lettre qu'il avait dans la main et le visage de la petite fille aux yeux rougit.
L'homme portait une longue robe et une barbe grisonnante lui descendait sur le torse. Un chapeau du même tissus que la robe lui couvrait la tête et derrière de petites lunettes en demi-lunes se dessinait un regard pétillant de malice.
"Bonjour Lily" dit l'étranger à la petite fille avec un clin d'oeil. "Je sui le professeur Albus Dumbledore, et je crois savoir que tu es ici pour une bonne raison... Tu as bien reçu ton hiboux d'admission."
Lily ne sut quoi répondre et se contenta d'un simple "Bonjour."
La mère de Lily ne savait pas trop quoi penser de cet homme pour le moins étrange et le regardait d'un air soupçonneux lorsque son mari la devança "Et bien bonjour Monsieur, pouvez vous nous expliquer ce que tout cela signifie?"
"Je pense que vous aurez bon nombre de réponses à l'intérieur et même plus encore" leur dit il avant de lancer un nouveau regard sympathique à Lily et les invita d'un geste de la main à traverser la rue pour rejoindre le pub.
Ils se dirigèrent donc vers la porte, rassurés par la gentillesse du vieil homme mais toujours perplexes.
Si le Chaudron Baveur avait l'air bizarre de l'extérieur, ce n'était nullement comparable avec ce qu'on pouvait y trouver à l'intérieur. Le barman salua Albus puis se tourna vers les nouveaux arrivants et leur souhaitant la bienvenue.
Le pub était plein de personnes toutes aussi étrange les unes que les autres, portant de longues robes, capes et chapeaux pointus. Il y avait même un homme portant une queue de pie et un haut-de-forme. Quelques familles à l'air 'normal' étaient attablées, tout aussi déconcertées que l'étaient les Evans.
Albus leur proposa de prendre une table. La mère de Lily crut l'entendre commander du jus de citrouille pour tout le monde puis il s'approcha de leur table et sortit une baguette de bois de sa robe. Il fit un mouvement de celle ci en murmurant 'Deliciosa Sorbetia'. Ce qui suivit provoqua des murmures de la part des tables voisines où étaient les autres familles. De la lumière sortit de sa baguette et une glace aux couleurs appétissantes apparut devant Lily, flottant dans les airs et attendant qu'elle s'en saisisse. Tout d'abord appeurée par l'étrange sensation ressentie durant l'opération, Lily souriait désormais de toutes ses dents. Le pub miteux était devenu un endroit fantastique.
Dumbledore se retourna vers le barman et lui dit "Désolé, je sais que ce n'est pas bon pour ton commerce". Mais le barman lui répondit en riant "Ne vous inquiétez pas pour ça Albus, je ne vous lancerais pas le Ministère aux trousses pour ça."
Pendant qu'il réitérait l'opération aux quelques tables voisines, on leur apporta leurs jus de citrouille. C'était tout simplement délicieux.
Albus s'éclaircit la gorge pour attirer l'attention de tout le monde et expliqua qu'ils partiraient lorsque tout le monde serait arrivé pour un autre endroit.
D'autres familles arrivaient encore et lorsque la porte s'ouvrit une nouvelle fois, ils virent une femme à l'humeur joyeuse gloussant tandis qu'une main énorme lui tenait la porte et que son possesseur l'invitait à entrer, ainsi qu'une famille avec un garçon du même âge que Lily, d'une voix portant un très fort accent. A la suite de la famille entra l'impressionant propriétaire de la main. Du haut de ses deux mètres cinquantes le géant hirsute salua tout le monde d'un air enjoué puis rejoint Dumbledore.
Lily, de surprise en surprise, n'en croyait pas ses yeux. Ce dont elle avait révé pendant trois semaines prenait une forme bien plus précise et tangible dans son esprit.
Quand tout le monde fut arrivé, Dumbledore réclama l'attention générale: "Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, vous avez été conviés ce jour afin que nous vous fassions connaître notre monde, dans l'espoir que vous accepterez de donner à vos enfants la chance qu'il méritent, entrer au Collège de Poudlard et y suivre les études pour devenir les sorcières et sorciers de la prochaîne génération. Si les enfants ont finis leurs glaces," il fit un clin d'oeil à Lily "nous allons pouvoir y aller. Je voudrais vous présenter les deux personnes qui vont nous accompagner durant cette journée, le Professeur Rynn Warrington, directrice adjointe, ainsi que Rubeus Hagrid, gardien des clefs à Poudlard. Maintenant si vous voulez bien suivre le professeur Warrington."
Tout le monde se leva et suivit la directrice adjointe.
Lily jeta un coup d'oeil à Dumbledore et à Hagrid au bar. Etait-ce l'éclat d'une pièce d'or qu'elle venait de voir? Encadrée par ses parents elle se dirigeait vers le fond du pub. Elle se retourna pour voir que Dumbledore et Hagrid les suivaient alors qu'elle sentait le sol et entendait les poutres du plafond trembler à chaque pas du géant. Pas tout à fait rassurée quant à Hagrid, elle avait néanmoins totalement oublié les bûchers et les tortures de la bibliothèque. Ca avait même l'air plutôt amusant.
Tout le monde était réunit dans une petite court derrière le pub et quand Dumbledore et Hagrid furent arrivés le Professeur Warrington tapota de sa baguette quelques points d'un mur vide. Celui-ci s'anima et les briques qui le composaient entrèrent alors dans un ballet minutieusement organisé pour former une arche de laquelle provenait le son d'une rue très fréquentée. Les différentes familles s'y engoufrèrent et quand Lily arriva au niveau du portail, elle ne put empêcher ses lèvres de s'ouvrir en un 'oh' muet.
"Bienvenue sur le Chemin de Traverse." les accueillirent leur accompagnateurs, les incitant à s'engouffrer dans la foule. "Pour faire simple, ceci est le coeur magique de Londres. C'est ici que vous pourrez vous procurer vos fournitures scolaires les enfants."
Lily et ses parents se remémoraient un paragraphe de la lettre dans lequel était indiqué les informations concernant la monnaie en cours chez les sorciers ainsi que la procédure à suivre pour s'en procurer. Il fallait aller en changer dans une banque. Cela au moins paraissait normal... paraissait...
Après que Dumbledore et Warrington eurent exposés les quelques endroits dans lesquels se rendre pour trouver les fournitures, le groupe se dirigea vers la banque Gringotts où les parents, s'ils le souhaitaient, pourraient de manière anticipée échanger Livres contre Galions, Mornilles et Noises.
La banque comme les autres bâtiments, s'en rendait maintenant compte Lily, disposait d'une architecture assez chaotique et elle se demandait comment toutes ces constructions pouvaient ne pas s'écrouler comme de vulgaires châteaux de cartes tant ils contredisaient les lois de la gravité.
Ce qu'ils découvrirent à l'intérieur les étonna plus encore. Après avoir croisés toutes sortes de personnages bizarroïdes sur le chemin, ils croyaient avoir tout vu mais les guichetiers leurs firent comprendre à quel point ils avaient encore à apprendre vis-à-vis de ce monde.
D'horribles petites créatures aux dents acérées et aux oreilles pointues les regardèrent pénétrer dans le hall d'un air méfiant.
"Voici les gobelins de Gringotts," indiqua Dumbledore à l'assemblée qui s'était étrangement resserée, "Ils sont chargés tout comme vos banques de la garde de vos bien et de votre argent."
Un des gobelins se dirigeait vers le directeur de Poudlard et arrivé près de lui, il le salua: "Bonjour Professeur, votre ponctualité est toujours très appréciée, surtout en cette occasion particulière."
Dumbledore lui rendit son salut et ajouta "Je pense que certaines de ces personnes voudrons effectuer des opérations de change, je vous les confie et vous attendrai ici une fois ceci terminé."
"Entendu." fit la créature. "Mesdames et Messieurs, veuillez passer au guichet pour ceux qui sont intéressés."
Lily pensa que sa petite voix aiguë et désagréable collait parfaitement avec l'air antipathique du personnage.
Elle ne savait pas ce que ses parents pensaient de tout ça. Ils étaient, et cela semblait être le cas général, plongés dans une stupeur d'acceptation et avaient suivis ces inconnus; elle voulait tellement prendre ce comportement pour un oui quant à son entrée à Poudlard.
Le père de Lily rompit le silence: "Chérie... je doute qu'ils acceptent les chèques."
Lily, à un mètre d'eux, paraissait tout à coup très concentrée sur la conversation qui venait de commencer.
"On pourra toujours revenir la semaine prochaine avec plus de liquide." répondit sa mère.
Malgré la déception visible de Lily de devoir remettre à plus tard ses achats, ses parents entendirent un petit cri de joie provenant de leur fille chérie, qui depuis le début s'efforçait de rester le plus sage possible.
Ils se retournèrent vers elle :"Ca ne devrait pas poser de problème de transférer l'argent qu'on avait prévu pour tes études ici." lui dit sa mère avec un clin d'oeil après que son mari lui ai jeté un regard entendu.
Elle leur sauta dans les bras.
"Allez, viens avec moi." lui dit sa mère. Elle indiqua à son mari de faire la queue puis elle se dirigea vers Hagrid suivie de près par une petite Lily trépidante.
"Excusez moi monsieur..." l'interrompit elle un peu intimidée par la stature de l'homme malgré son apparente bonhommie. "Nous avons prévu de revenir plus tard pour ouvrir un compte à Lily mais pourriez vous nous indiquer des achats... euh comment dire... plus.. enfin de quoi la faire patienter jusque samedi prochain?"
Très heureux que quelqu'un vienne lui demander conseil, Hagrid se passa une main dans les cheveux: "Euh laissez moi rréfléchirr." dit il de son accent qui donnait envie à Lily de rire. Tout à coup son visage s'éclaira: "Vous savez toute sorrrcièrrre ou sorrrcier qui se rrrespecte se doit d'avoir un animal... euh comment dirrre plutôt orrriginal. Il y a quelques boutiques où on peut trrrouv-"
Lily l'écouta réciter des noms de créatures tous aussi bizarres les uns que les autres mais aucun ne lui disait vraiment. Elle appréciait beaucoup les représentants de Poudlard qu'elle avait rencontrés et elle ne voulait pas blesser Hagrid. Elle s'en sortit en précisant qu'elle s'occupait déjà du hiboux de l'école et elle préférait porter son attention sur...
"Une baguette dans ce cas?" lui proposa il avec un air songeur. Il vit au sourire de Lily qu'elle avait choisi cette option. "La première baguette d'un sorrrcier est très imporrrtante, tu devrrras en prrrrendre grrrand soin." Il donnait a présent plus encore de penser à quelquechose à regrets. Il se ressaisit: "Tu en trrrouverrras une chez Ollivander, c'est le meilleur fabrrriquant d'Angleterrre. C'est là-bas que j'irrrai."
"Va pour la baguette" dit enfin sa mère. "Vous... Vous avez une idée du prix?" rajouta-t-elle.
"Les baguettes standarrrds vallent sept gallions. Je me tiens assez bien au courrrant de ce genrrre de choses." Devant leur dernier regard interrogateur il leur indiqua également: "C'est juste en sortant d'ici sur la droite... puis vous marchez une cinquantaine de mètres. Vous ne pouvez pas le rater et au pire tout le monde connait."
"D'accord, on y va Lily?"
Elle n'eut pour toute réponse qu'un grand sourire.
"Merci Monsieur Hagrid." finit-elle par dire.
"Oh tu peux m'appeler Hagrid tout court" finit-il avec un clin d'oeil.
~*~
"Je ne sais pas si je m'y ferais un jour" se plaint le père de Lily alors qu'ils étaient à nouveau au milieu de la rue, entourés de gens parlant bizarrement dans toutes sortes de langues et pour le peu de personnes qui s'exprimaient en anglais, ils avaient pour la plupart un accent vraiment marqué.
Ils avaient du mal à l'expliquer mais malgré la bizarrerie des lieux, ils éprouvaient une certaine sensation de bien-être depuis qu'ils avaient pénétrés plus tôt dans le Chaudron Bâveur.
"C'est ici, Chez Ollivander, Depuis 382 avant J.C. ...Mesdames..." Indiqua Monsieur Evans avec un large sourire tandis qu'il tenait la porte de la boutique.
Lily entra en pouffant suivie de ses parents, apparemment ravis de la voir s'amuser autant.
La petite clochette du magasin n'avait pas fini de tinter qu'un homme vétu d'une redingotte glissa du fond du magasin jusqu'à coté d'eux sur une échelle coulissante parmi des étagères couvertes d'innombrables boites.
"Bien le bonjour à vous" les accueillit-il avec une large sourire. "Première année j'imagine? Mademoiselle..?"
Lily hocha la tête, un sourire sur les lèvres: "Evans, Lily Evans."
"Vous êtes des Moldus si je ne m'abuse... sans vouloir vous offenser bien sur?"
"C'est quoi un 'moldu'?" demanda Lily. Elle avait déjà entendu ce mot plusieurs fois, également à son propos.
"Oh rien de bien méchant, les Moldus sont tout simplement les gens qui ne sont pas sorciers." Précisa-t-il. Puis il ajouta "mais tu sais, il y a beaucoup d'enfants qui deviennent de grands sorciers ou sorcières et qui sont issus de parents Moldus. Tu n'as pas à t'en faire." Il finit par un clin d'oeil. "Si nous en revenions à la raison pour laquelle vous êtes là?" A la seconde où il finit sa phrase, du bout de sa main se déroula un mêtre ruban... et... vers le haut.
Lily cligna des yeux d'étonnement pour la millième fois de la journée tandis qu'il prenait toutes sortes de mesures sur elle.
"Ca chatouille!" rigola-t-elle pendant qu'il lui mesurait l'écartement entre les narines.
"C'était la dernière." indiqua-t-il. Puis il partit dans ses étagères.
Au bout de quelques instants, il revint avec une boite recouverte de poussière, l'ouvrit et sortit une baguette soigneusement polie de son écrin de soie. "Bois de saule, 13 pouces de long avec un coeur en crin de licorne." fit-il en lui tendant l'objet.
"Licorne!?" Lily n'en croyait pas ses oreilles. Ses parents lui avaient laissé exprimer la question qu'ils partageaient.
"Oui même les Moldus connaissent les licornes? Non?"
"Euh oui" fit Lily. "Mais je croyais qu'elles n'existaient que dans les contes de fées..."
Avec un petit sourire il lui indiqua: "Et où crois tu que leurs auteurs ont trouvés inspiration? Essaies la." puis il lui tendit la baguette.
Lily la prit puis attendit. Voyant qu'il ne se passait rien, le vendeur lui demanda: "Allez, comme dans tes contes de fées... un petit mouvement suffit."
Mais il ne se passa rien. Il lui prit alors la baguette des mains et repartit dans ses étagères. Il revint a nouveau avec une autre boite.
"Bois d'ébène, 9 pouces et toujours crin de licorne. Celle-ci devrait convenir." fit-il en lui tendant la nouvelle baguette.
Lily la saisit et ne sentit tout d'abord qu'une légère vibration, puis la baguette iradia d'une douce lumière bleutée. Lily se sentait étrangement confiante et savourait l'énergie qui pulsait dans sa main. Elle fut interrompue de sa comtemplation par le vendeur: "C'est la bonne. Dômmage que je ne l'ai trouvée qu'au second essai."
"Qu'est ce que vous voulez dire?" demanda la jeune fille.
"Vois tu, il y a dans ce magasin exactement 8197 baguettes. Enfin 8196 désormais. Mais saches qu'elle seule pouvait se lier à toi. Seule celle-ci pouvait te convenir en quelques sorte."
L'effet de la baguette sur Lily avait cessé et comme elle paraissait déçue, il ajouta: "L'énergie que tu as ressentie était le sortilège de liaison. Tu apprendras tout ça pendant les années qui viendront."
La porte de la boutique s'ouvrit en faisant tinter la clochette.
A la vue du client qui venait d'entrer, le marchant lança: "Bonjour monsieur Potter, j'ose espérer que vous n'avez pas à nouveau cassé votre baguette!!"
Le garçon sortit une baguette de dessous sa robe et la brandit bien en vue en souriant: "Désolé de vous décevoir mais je tiens particulièrement à celle ci et je compte bien la garder longtemps. J'ai juste besoin d'un peu de matériel d'entr..." Il stoppa.
Trois personnes se tenaient face à lui dont une fille. Elle lui tournait le dos mais sa discussion avec le marchand l'avait faite tourner la tête vers lui. La petite boutique n'était pas vraiment éclairée avec toutes ces étagères recouvrant les fenêtres mais quelques rayons de soleil parvenaient à percer et venaient éclairer les magnifiques cheveux rougeoyant de cette inconnue. C'était un ange qui se tenait devant lui. Elle avait de grands yeux verts dont il ne voulait plus se détacher.
Devant le silence installé, le vendeur s'adressa aux parents de Lily: "Ca fera sept gallions tous ronds."
Le garçon était rouge de confusion devant son comportement si facilement déchiffrable et pendant que la mère de Lily se dirigeait vers le comptoir, il demanda à moitié à son père, à moitié à Lily si elle allait entrer en première année. Il rougit plus encore de son sourire lorsque la réponse de son père fut un oui amusé.
Lily n'osa guère parler et tenait toujours sa baguette. C'était une autre sensation qui la parcourait à présent, pas vraiment désagréable mais assurément peu comfortable. Il devait être à peu près aussi agé qu'elle. Avec ses lunettes et ses cheveux d'un noir profond en bataille, il était charmant.
Les parents de Lily se dirigeaient vers la sortie, et ne voulant pas la laisser partir sans avoir la réponse à sa question, il reprit à nouveau la parole: "Hum... je m'appelle James."
"Moi c'est Lily" répondit-elle avec un léger sourire.
"On se verra peut être à la gare?" avec un espoir contenu.
"Je ne me souviens pas du jour de mon départ..." lança-t-elle du pas de la porte.
"Oh... c'est pas un problème, tous les étudiants prennent le même train." la voix baissant alors que la porte se refermait.
Il la regarda marcher dans la rue au travers par les trous disponibles des étagères jusqu'à ce qu'elle fut trop éloignée.
