Chapitre 8 Rentrée

Dumbledore était assis dans le grand fauteuil de son bureau. McGonagall était en face de lui, l'air inquiet, elle l'écoutait la rassurer sur Harry. Ne vous inquiétez pas Minerva, Harry va très bien et il arrivera tout à l'heure avec les autres, je peux vous le garantir. Mais enfin, Albus, je l'ai vu disparaître sous mes yeux. C'est moi qui était de surveillance. J'étais assise sur un poteau de la voie. Je l'ai vu : on aurait dit qu'il transplanait ! Oui, professeur, je sais tout cela. Mais maintenant, tout est revenu en ordre. Il est dans le Poudlard Express à rassurer ses amis et il ne risque plus rien. Croyez-moi. ajouta Dumbledore en fixant McGonagall par dessus ses lunettes en demi-lune, avec un sourire apaisant sur le visage.

Fumseck, le phénix de Dumbledore vint se poser sur son épaule et passa sa tête dans la barbe de celui-ci. McGonagall se résigna donc à ne pas en demander plus et se leva pour repartir. Que fait-on vis-à-vis de Potter quand il arrivera ? demanda McGonagall. Rien, répondit Dumbledore. Considérons que l'incident est clos. Harry aura déjà bien du mal à s'expliquer devant ses camarades. Le mieux que nous puissions lui offrir est de faire comme si tout avait été parfaitement normal. Tenons-nous à ce que nous avions prévu pour lui. Ni plus, ni moins. Bien professeur Dumbledore. Je vais m'assurer que tout est prêt pour accueillir les élèves. Parfait Minerva. Nous nous verrons tout à l'heure au banquet. Dumbledore resta seul dans son bureau. Il caressait la tête de Fumseck tout en réfléchissant.

La deuxième partie du voyage fut beaucoup plus mouvementée que la première dans le Poudlard Express. L'arrêt imprévu et l'arrivée in extremis d'Harry provoquèrent une vague d'excitation et de joie que les préfets, Hermione en tête, ne purent ni ne voulurent arrêter. Ils étaient eux-mêmes trop contents, tout préfets qu'ils soient, de voir Harry revenir et aussi trop impatients d'écouter ce qu'il s'était passé. L'explication officielle que donna Harry refroidit les ardeurs des gens qui se pressaient autour de lui. Il prétexta d'un air gêné qu'il avait été pris d'une.envie vraiment très pressante et qu'il avait cherché l'endroit adéquat. Qu'il avait loupé le train à cause de cela mais qu'il avait trouvé un contrôleur sorcier bienveillant qui lui avait permis de rejoindre le train ici. Cette révélation fit partir d'un grand éclat de rire un groupe d'élèves qui écoutait avec attention les propos d'Harry. Tout le monde se retourna vers eux. Au centre du groupe, il y avait bien entendu Malefoy flanqué de ses inséparables acolytes, Crabbe et Goyle. Oh, le pauvre petit Potter. Sa maman a du oublier de lui mettre ses couches ! Laissa tomber Drago Malefoy avec un mauvais sourire. On ne t'a pas demandé le numéro de tes caleçons Malefoy, laissa tomber Ron qui, les poings crispés, s'apprêtait comme tous les ans à ouvrir clairement les hostilités. Non, laisse-le, coupa Harry avec un sourire vers Malefoy. Il n'a pas tort cette fois. Mon histoire n'a rien de très glorieux. On pourrait même en rire si je ne vous avais pas fait vous inquiéter pour moi inutilement. Je suis vraiment désolé Cho, dit Harry en s'avançant vers elle. Je ne sais pas comment me faire pardonner. Ce n'est pas grave Harry. L'important c'est qu'il ne te soit rien arrivé. C'est oublié et pardonné. Elle se rapprocha de lui et lui murmura pour que personne ne l'entende : Ce sera pardonné quand tu m'auras dit la vérité. Je ne suis pas stupide, Harry . J'étais juste derrière toi.Tu ne cherchais certainement pas des toilettes. Elle avait dit cela en regardant Harry droit dans les yeux avec un regard pénétrant. Harry s'empourpra et hocha la tête en signe d'acquiescement. Allons, allons, dégagez le passage, avaient alors dit Fred et Georges comme s'ils jouaient les gardes du corps d'Harry et Cho. Il faut leur laisser un minimum d'intimité avait ajouté Fred sur le ton tragi-comique de quelqu'un qui se fiche de la tête de quelqu'un d'autre. Les sourires parcoururent l'assistance, et chacun regagna son compartiment en commentant abondamment l'incident. Cho laissa Harry avec Ron et Hermione dans le compartiment qu'ils occupaient non sans lui avoir lancé un regard qui disait : j'attends des explications. Je n'oublierai pas.

Une fois la porte refermée, Hermione, toujours debout, se campa face à Harry, les bras croisés avec l'air d'une mère attendant les explications de son garçon qui arrive de l'école avec trois heures de retard. Alors ? Explique : qu'est-ce que c'est que cette histoire ?

La posture d'Hermione, le ton autoritaire de sa voix et l'insigne de préfet tout neuf qui brillait sur sa poitrine eurent raison du sérieux d'Harry. Excusez-moi Madame La Préfète, dit Harry d'un ton chevrotant et pleurnichant, j'ai pas fait exprès. Ron qui s'était assis sur une banquette à côté ne pu s'empêcher de pouffer. Hermione tordit le nez, pinça la bouche dans une mimique furieuse ; les mains sur les hanches, elle poursuivit : Harry ne plaisante pas avec ça, on était mort d'inquiétude pour toi. Du coup Harry arrêta de sourire. Oui, excuse-moi Hermione et toi aussi Ron. Mais j'avais besoin de me lâcher un peu. Harry leur raconta alors son aventure dans le parc, l'étranger, ce qu'il lui avait dit. Il leur raconta aussi la conversation surprise entre Hagrid et ce même étranger, Harry en était sûr maintenant. Ron et Hermione écoutaient, serrés l'un contre l'autre avec des mines de ne pas y croire. Mais enfin Harry , comment as-tu pu faire confiance à un parfait inconnu ? Je ne sais pas, répondit Harry les yeux dans le vague, alors qu'il essayait de retrouver les sensations qu'il avait eu alors. C'est comme si je savais que je pouvais avoir confiance en lui. Comme si je le connaissais déjà. Enfin, le principal, reprit Ron, c'est que Vous-savez-qui n'ai rien à voir là-dedans. Les trois amis parlèrent d'autre chose jusqu'à l'arrivée à Poudlard. Sur le quai, ils laissèrent les premières années au bon soin de Hagrid, non sans l'avoir salué au préalable, puis il s'engouffrèrent dans une diligence qui les amena jusqu'au Château. Ils allèrent directement dans la grande salle où ils rejoignirent les autres élèves à la table des Griffondor. Ils devaient attendre maintenant la cérémonie de la répartition avec l'éternelle chanson du Choixpeau. Les professeurs firent leur entrée, et tous les regard tombèrent sur un nouveau professeur. C'était une femme d'une quarantaine d'année, grande, mince, de longs cheveux bruns tombant librement sur ses épaules. Ses yeux presque noir lui donnaient cependant un regard doux et sa bouche finement dessinée esquissait un charmant sourire en parcourant les tables des élèves. A ses côté, le professeur Rogue, était en train de lui expliquer quelque chose et avait, chose rarissime pour lui, une expression de bienveillante satisfaction. Fred et Georges se poussèrent du coude en pouffant : Et bien on dirait que Rogue ne perd pas de temps avec les nouveaux professeurs, dirent-ils en le regardant. Ce fut une lourde erreur car au même moment, le regard de Rogue se posa justement sur eux et il surprit leur sourire goguenard. Il dit quelques mots à l'oreille du nouveau professeur et se leva pour se diriger droit vers Fred et Georges, qui avalèrent avec difficulté leur salive. En arrivant près d'eux, Rogue ne souriait plus du tout. Vous avez un problème messieurs ? Ou avez-vous décidé de me donner quelques motifs dès le début de l'année pour vous punir. Devant le silence gêné et la mine piteuse des deux frère Weasley, Rogue repris : Parfait, je pense donc que j'ai mal interprété vos sourires. Puis, se retournant vers Harry, Hermione et Ron, il laissa tomber avec un regard pénétrant : Bonsoir Monsieur Potter, Monsieur Weasley, Mademoiselle Granger.J'ose espérer que tout se passera pour le mieux pour vous cette année. Il laissa sa phrase en suspens et regagna rapidement la table des professeurs où il reprit sa conversation avec le nouveau professeur. Harry avait les yeux ronds. Rogue venant leur souhaiter le bonsoir et s'inquiétant de leur sort. Oh, bien sûr, il avait toujours son air désagréable, mais il faut bien avouer que c'était bien la première fois qu'Harry ne craignait plus d'avoir à subir ses cours pour l'année à venir. Il fut tiré de ses méditations par l'entrée de McGonagall, suivie des élèves de première année. La cérémonie de la répartition allait commencer. Le Choixpeau fut apporté et posé sur son tabouret . Le silence se fit dans la salle.

Aujourd'hui, fêtons l'arrivée En plein'nuit, un peu effrayés Des élèves qui sont destinés Aux maisons de tous les sorciers. Que tu sois à ton firmament Ou plus bas dans l'échelle du temps Je connais bien ton sentiment Aussi, la place que tu attends. Si tu as vraiment un c?ur d'or Et toujours redresse les torts Ta maison s'appelle Gryffondor Et sera ici ton décor Si c'est la science qui t'attire Et la connaissance, ton désir A Serdaigle tu dois vivre Pour ne point ici souffrir. Si tu aspires au travail Sans rien d'autre qui ne t'aille Poufsouffle sera ton rail Pour que rien ne te tenaille. Si c'est vers le pouvoir Et aussi vers la gloire A Serpentard tu dois croire Pour garder tous tes espoirs C'est la fin de ma chanson Et toujours avec raison Il est temps, choisissons Quelle sera cette saison Pour vous tous votre maison. Le Choixpeau se tut et fut applaudi comme à son habitude. Le professeur McGonagall appela ensuite les élèves les uns après les autres, et tous furent répartis entre les quatre maisons. Dumbledore prit la parole et souhaita un bon appétit à tout le monde, réservant comme d'habitude, les consignes pour l'année à venir, pour la fin du repas. Les plats apparurent, et les anciens élèves s'aperçurent que le passage des autres écoles l'année passée avait laissé des traces chez les Elfes de maison. Il y avait en effet, outre les plats traditionnels, d'autres spécialités en particulier de France. Tout étant absolument délicieux, personne n'y vit rien à redire et le festin de début d'année se passa dans une ambiance bon enfant. Tous les élèves ayant fini, Dumbledore frappa dans ses mains. Les plats se vidèrent des restes et brillèrent à nouveau et Dumbledore se leva. Chers élèves, j'ai quelques informations à vous donner. Les derniers bavardages cessèrent et tout le monde écouta religieusement le Directeur. Tout le monde est au courant, je pense, des tristes événements de l'année passée. Je vous demanderai donc d'être particulièrement vigilants à tous les événements hors du commun qui pourraient survenir et de ne pas tarder à en informer vos professeur ou vos préfets. Il n'est pas question bien sûr que le fonctionnement de l'école soit affecté cette année plus qu'une autre, j'ai donc décidé de maintenir les matches de Quidditch, la coupe des quatre maisons et les sorties à Près au Lard pour ceux qui en ont l'autorisation. Je tiens comme chaque année à rappeler aux premiers années que l'accès à la forêt interdite est interdite à... tous les élèves ! Je dois aussi vous faire part de la nomination de Miss Granger comme Préfète des Griffon d'or - Hermione, rouge pivoine, piqua du nez dans son assiette vide - et de la nomination comme capitaine de l'équipe de Griffondor de. - Ron et Harry écoutaient passionnément Dumbledore - . de monsieur Potter, qui a bien voulu accepter ce difficile poste. Tout en disant cela, le professeur Dumbledore posa un regard bienveillant et souriant sur Harry, qui, à cet instant, se serait senti mieux à dix pieds sous terre. Bien sûr, il avait rêvé d'être le capitaine de l'équipe, mais il avait refusé quand McGonagall le lui avait proposé. Et maintenant, Dumbledore, le désignait sans même lui avoir demandé. Ron le regardait avec des yeux énormes qui n'en revenaient pas - tu aurais pu me dire, lui glissa- t-il - Oui, répondit Harry, encore aurait-il fallu que je le sache. Harry n'entendit pas la fin du discours de Dumbledore. Il était aux anges : Capitaine de l'Equipe... Il faudra que je sois à la hauteur, pensa-t-il. Ca ne va pas être facile de remplacer Olivier. Arrête de faire cette tête là, lui dit Ron en le poussant du coude. Je sais ce que tu penses. Tu en es capable Harry, moi j'ai toute confiance en toi. Hermione ne dit rien mais elle le regarda avec un sourire et approuva de la tête. A l'autre table, Cho elle aussi lui adressait un sourire confiant. Décidément, l'année à Poudlard promettait de rester dans les mémoires pensa Harry en haussant les sourcils d'un air ébahi et réjoui tout à la fois. Il ne se trompait pas. Mais il ne savait pas encore à quel point.