Chapitre 12 Le retour de Sirius
Ron ne resta que la nuit à l'infirmerie. Le jour suivant, il avait rejoint Harry et Hermione au premier cour de la journée. Il ne discutèrent de ce qu'il s'était passé la veille qu'à midi, quand les autres élèves furent sortis de table.
Je me demande ce que Dumbledore va faire à propos de ce qu'on a vu hier soir, commença Harry. Aucun professeur n'a l'air au courant et je n'ai vu ni Rogue, ni Dumbledore à midi... Et moi, je me demande si ce sera comme ça à chaque fois que je regarde dans les vasques, dit pensivement Ron. Ron, il ne faudra plus t'en servir. Tu as entendu ce qu'a dit le professeur Dumbledore.Ca peut être dangereux, lança Hermione. Ecoute, Hermione, répondit Ron, c'est la seule chose que je suis capable de faire d'un peu hors du commun et en plus, ça peut être très utile, alors je ne crois pas que j'oublierai ça. Devant l'air inquiet que prit Hermione, il ajouta : Mais je serai prudent, Hermione. Enfin ! Si on t'interdisait, à toi, de lire tous tes livres parce que ça peut être dangereux, tu suivrais le conseil ? Et si on disait à Harry d'arrêter de voler sur son balai parce qu'il pourrait se tuer, crois-tu qu'il obéirait ? Ron a raison, intervint Harry. Simplement, il faudra que tu fasses très attention. Très bien, répondit Hermione, que ces arguments avaient touché, mais alors promets-nous de ne jamais utiliser les vasques sans que nous soyons là pour t'aider. Je ne sais rien encore sur ces objets mais je vais immédiatement à la bibliothèque pour me renseigner. Elle se retourna et ajouta : tu n'as plus le droit de me faire peur comme ça.Enfin, de nous faire peur à Harry et à moi, précisa-t-elle en rougissant un peu avant de se précipiter vers l'escalier qui montait à la bibliothèque. Restés seuls, Harry ne fit aucun commentaire sur l'intérêt que portait Hermione à Ron, et la conversation s'orienta sur le match de Quidditch contre les Serdaigles qui devait se dérouler deux jours plus tard. Harry avait passé plus de temps à préparer des stratégies pour l'équipe qu'à s'entraîner lui-même, ce qui, pensait-il, était normal pour le capitaine de l'équipe. Mais il avait maintenant un poste très difficile car il ne pourrait plus se contenter de suivre le match en altitude pour repérer le vif d'or. Il lui faudrait être à côté des joueurs pour les conseiller. Cela menaçait d'être compliqué, d'autant que l'équipe de Serdaigle était excellente. Leur conversation fut interrompue par l'arrivée d'Hedwige, qui vint déposer une lettre devant Harry avant de s'agripper à son épaule. C'est une lettre de Si.de Sniffle, reprit Harry en employant le nom de code que son parrain lui avait demandé d'utiliser l'année passée pour plus de discrétion. Il nous demande de le rejoindre à l'endroit habituel à la prochaine sortie à Près au Lard. L'idée de revoir enfin son parrain ravissait Harry, d'autant qu'il pourrait lui raconté leur histoire d'hier et que lui pourrait peut-être leur en dire plus que ce qu'avait bien voulu leur révéler Dumbledore. La première sortie à Près au Lard était prévue le samedi suivant.
Le ministère de la magie était en pleine ébullition. L'histoire du village moldus dévasté était connue et la disparition de la tribus des géants de la montagne de feu intriguait et inquiétait Cornelius Fudge, le ministre de la Magie. Depuis qu'il s'était opposé à Dumbledore au sujet d'un éventuel retour de vous-savez-qui sur le devant de la scène, Cornelius Fudge n'osait plus envoyer de hiboux au Directeur de Poudlard. Son c?ur s'était endurci et il refusait de faire un pas vers ce vieil idiot, même si, aujourd'hui, les nouvelles de l'extérieur le laissaient désemparé. Peut- être n'était-il pas grand Maître de l'ordre de Merlin, mais il n'était pas plus bête qu'Albus. Il prendrait donc seul les décisions qui s'imposaient dès qu'il en saurait plus. Assis au fond de son fauteuil, les mains devant la bouche comme pour une prière muette, Cornelius avait un air perdu. Il aurait préféré que les choses soient plus simples. Il allait attendre encore.pour voir. Il ne pouvait se permettre de faire la moindre chose qui discrédite le ministère, ou pire.lui-même. Arthur Weasley était venu le voir pour tenter de lui faire lancer un appel aux sorciers de bonne volonté, mais Fudge ne faisait aucune confiance à ce sorcier qui refusait toutes les promotions et ne faisait pas grand cas de son avancement. Il aurait pu être aujourd'hui directeur d'un des départements. Il en avait largement les capacités.Et puis, il était trop souvent de l'avis de Dumbledore. Non, décidément, Fudge ne bougerait pas le petit doigt tant qu'il n'aurait pas de preuves tangibles. Mieux, il allait faire surveiller Weasley et Poudlard.pour éviter que les ennuis ne viennent d'eux. Il ne tolérerait pas que qui que ce soit jette le chaos dans SA politique.
Les Serdaigles menait la danse. Ils avaient déjà trente points d'avance. Harry avait raté par deux fois le vif d'or, trop occupé à donner ses consignes à ses équipier pour pouvoir se concentrer sur son rôle d'attrapeur. Collin s'était surpassé mais il n'avait pu arrêter les attaquants des Serdaigles, qu'aucune défense ne venait freiner. C'était la mi-temps. Les membres de l'équipe de Gryffondor étaient assis, la tête baissé, devant Harry qui ne savait pas trop par où commencer. Je ne sais pas quoi vous dire. Nous n'avons jamais aussi mal joué. Pourtant, la tactique paraissait bonne mais rien ne fonctionne comme je l'avais prévu et je ne sais pas pourquoi. En disant cela, Harry était rouge. Il se rendait compte à quel point il était difficile de diriger une équipe. Il n'osait pas faire de critiques virulentes, et d'ailleurs, il aurait été bien en peine d'en trouver une. Fred releva la tête : Dis, Harry. On peut te parler franchement ? Bien sûr Fred. Il n'y a que comme ça que ça marche. Bon, et bien, commença Fred d'un air gêné, je pense que si on est aussi mauvais c'est. à cause de toi. Sur le coup, Harry pâlit. Il ne s'était pas attendu à cela. Entends-moi bien Harry, ça n'a rien à voir avec tes talents d'attrapeur ou la stratégie que tu as inventé pour le match. Tu es un excellent attrapeur et ta stratégie vaut sans problème celles d'Olivier. Mais alors, qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Harry qui décidément ne comprenait pas. Et bien tu vois, quand Olivier nous avait expliquer ses plans, nous avait hurler dessus pour qu'on se surpasse, il prenait sa place de gardien et nous laissait jouer sans intervenir beaucoup, au moins jusqu'à la mi-temps. Toi, tu es tout le temps à côté des poursuiveurs, des batteurs voire du gardien, pour lui donner des consignes. Du coup, on ne joue plus d'instinct. Tu veux dire que j'en fais trop ? demanda Harry. Oui. Tu en fait trop et du coup, tu n'as plus le temps de te consacrer à ton boulot. Je sais que c'est toi le capitaine, mais comme tu nous as demandé notre avis. Fred avait un air penaud en disant cela mais soudain, le visage d'Harry s'éclaira d'un grand sourire et il enchaîna avec une mauvaise foi rigolarde. Bon alors il va falloir vous défoncer pour la deuxième mi-temps parce que je ne compte pas vous materner comme à la première.J'ai un vif d'or à attraper moi. Faites votre boulot. Tout le monde retrouva le sourire et Harry ajouta : Je vous remercie de m'aider aussi. C'est pas facile d'être capitaine et je viens de prendre ma première leçon.Mais on fait un super équipe quand même. La seconde mi-temps fut, au grand soulagement de McGonagall et des élèves de Gryffondor très différente de la première. Ils réussirent à marquer vingt points avant qu'Harry n'attrape le vif d'or presque sous le nez du capitaine des Serdaigles qui vint le féliciter juste après, pour sa superbe performance. - Mon éclair de feu, il faut bien le dire, y est pour quelque chose répondit Harry un peu gêné. Il venait de remporter sa première victoire en qualité de capitaine attrapeur, et toute l'équipe fit deux tours d'honneur, saluée par les ovations des autres élèves, à l'exception des Serpentards qui, comme d'habitude, n'eurent que des commentaires désagréables. Après le match, Harry rejoint Fred et Georges. Merci Fred. Pour m'avoir remis à ma place et pour m'avoir conseillé Collin. Il est vraiment super comme gardien. Mais c'est normal, oh capitaine vénéré. On n'allait pas te laisser devenir pire qu'une mère poule. Oui, ajouta Georges avec un sourire malicieux. Et compte sur nous pour te faire remarquer à chaque fois que tu deviendras trop pénible. Il regagnèrent ensemble le château en continuant de plaisanter.
Huit jours plus tard, le samedi matin, Harry se réveilla d'excellente humeur. La sortie pour Près au Lard était pour aujourd'hui et il allait enfin pouvoir revoir son parrain. Il ne savait pas ce qu'avait fait Sirius depuis qu'il l'avait vu l'année dernière et comptait bien avoir tous les détails. Sirius avait pris pour habitude de les attendre à Près au Lard sous sa forme de chien noir avant de se transformer en sorcier, quand ils étaient arrivé dans une grotte dans les montagnes. Comme l'année passé, Harry, Ron et Hermione passèrent aux cuisines où Dobby, un des elfes de maison de Poudlard, leur fit un accueil triomphale. Après l'avoir félicité de ses nouveaux vêtements dépareillés qui faisaient sa fierté, les trois amis repartirent, les bras chargés de victuailles pour Sirius, qui, pensaient-ils, devait plus ou moins mourir de faim, seul dans sa colline. C'est en sortant du château qu'ils se trouvèrent nez à nez avec Malefoy, Crabbe et Goyle. Celui-ci remarqua aussitôt les paquets contenant la nourriture et. Et bien Potter, tu aides Weasley a emporter des provisions qu'il vole à Poudlard pour sa Pauvre famille...Ils n'ont même plus que quoi se nourrir tes parents Weasley ? Ca ne m'étonne pas. Mais il ne put continuer car Hermione, sans un mot, s'était emparée de sa baguette et d'un geste ample elle en avait balayé les trois compères, en murmurant une formule inaudible. Toute expression quitta le visage de Drago et de ses acolytes et ils s'effondrèrent dans l'herbe. Mais qu'est-ce que tu leur a fait ? demanda Ron mi terrifié, mi admiratif, en regardant Hermione. Un sort de sommeil profond. Au fond, ils n'ont pas besoin d'aller à Près au Lard. Ils sont certainement fatigués et font une bonne sieste à l'ombre d'un arbre du parc. Et bien, si un jour je ne trouve pas le sommeil, je ferai appelle à toi, ajouta Harry en riant. Et tu as appris ce sort quand ? Les préfets ont quelques avantages. En particulier, on peut accéder à la réserve de la bibliothèque sans avoir besoin d'autorisation. J'ai trouvé ce sort dans un des livres que j'ai emprunté. Ils continuèrent leur route vers près au Lard. Arrivés au bout du village de sorciers, il repérèrent tout de suite un gros chien noir assis tranquillement près d'une barrière. Bonjour Sniffle, dirent joyeusement Harry, Ron et Hermione au chien qui, les ayant aperçus remuait la queue. Sirius les conduisit à l'écart du village dans la campagne et pas dans la montagne comme précédemment. Quand ils furent assez loin du village, Sirius se transforma à nouveau. Harry s'attendait à le trouver amaigri et sale, mais ce n'était pas le cas. Sirius avait l'air en pleine forme ; un peu fatigué peut-être. Il était rasé et ne semblait pas affamé. Harry sauta presque dans les bras de son parrain. Sirius ! Que fais-tu ici ? demanda Harry, plus sérieusement. C'est dangereux, les détraqueurs pourraient. Les détraqueurs ne sont plus à ma poursuite, le coupa Sirius, et les gens du ministère ont beaucoup trop de problèmes pour s'inquiéter de moi pour l'instant. Je vois que vous m'avez apporté de la nourriture.J'aurai dû vous dire que je n'en aurais pas besoin. Mais comment faites-vous ? Où habitez-vous si vous ne vous êtes pas réfugié dans la montagne ? demanda Hermione. C'est une longue histoire et je ne peux rien vous dire là-dessus pour l'instant. Mais vous le saurez très bientôt. Tu peux au moins nous dire où tu étais tout ce temps ? demanda Harry. Oui, je peux vous en parler un peu, dit Sirius. En fait, je suis parti en Amérique du Sud. En Amérique du Sud ! Mais pour quoi faire ? demanda Ron. Le professeur Dumbledore m'avait demandé de retrouver un sorcier errant et de lui demander de rentrer en contact avec lui. Et tu l'as trouvé ? demanda Harry. Oui, dans une montagne de la Cordillère des Andes, au Pérou. Il y a des sorciers au Pérou ? demanda Harry d'un air étonné. Oui Harry, il y a des sorciers partout. Mais lui, a été particulièrement difficile à trouver. Et qu'a-t-il de particulier ce sorcier? demanda Hermione C'est l'un des douze grands maîtres de l'ordre de Merlin, dit Sirius avec un sourire. Il y a douze grands maîtres dans l'ordre de Merlin ? s'étonna Harry. Et le professeur Dumbledore essaye de les réunir pour combattre Voldemort ? Non Harry. Les grands Maîtres ne sont pas des guerriers. Ce sont des sages et des mages puissants mais ils refuseraient de faire la guerre, fusse à Voldemort. Mais alors, pourquoi a-t-il besoin d'eux ? demanda Ron. Pas de tous, Ron. Certains grands maîtres sont plutôt des adeptes de la magie noire. Mais, je ne peux rien vous dire pour l'instant. Vous en saurez plus, plus vite que vous ne le croyez. Mais il est essentiel, Harry, que tu ne fasses aucune imprudence jusque là. Voldemort a retrouvé ses partisans. D'autres se sont alliés à lui. Des géants, des gobelins et.les détraqueurs. En entendant ces derniers mots, Harry pâlit. Deux ans plus tôt, il avait été confronté à ceux qui étaient alors les gardiens de la prison d'Azkaban, où Sirius avait été emprisonné à tord. Les détraqueurs étaient des créatures répugnantes qui se nourrissaient de la joie et des pensée heureuses des hommes. Harry avait appris à les éloigner avec un sort de Patronus que lui avait enseigné Remus Lupin, son professeur des forces du mal d'alors. Remus et Sirius se connaissaient comme deux frères et avaient tous les deux étaient des amis intimes du père d'Harry : James Potter. Que fait le ministère de la Magie contre eux ? demanda alors Hermione. Malheureusement Fudge refuse toujours de voir la vérité en face. Il ne s'est même pas aperçu que la prison d'Azkaban se vidait des partisans de Voldemort. Ceux-ci le rejoignent discrètement, on ne sait pas où. Les trois amis étaient atterrés. Harry voyait se concrétiser ses pires cauchemars. Voldemort avait retrouvé son corps et une grande partie de sa puissance. Pire, il rassemblait ses partisans.Pour faire quoi ? Je le répète Harry. Tu ne dois faire aucune imprudence. Tu restes la première cible de Voldemort. Et vous, ajouta Sirius en se tournant vers Ron et Hermione, c'est le moment plus que jamais, de veiller et d'aider votre ami. Je vais vous raccompagner jusqu'à Près au Lard. Nous nous reverrons très bientôt dit-il en faisant un clin d'?il à Harry, avant de se transformer à nouveau en chien. Harry, Ron et Hermione rentrèrent au château silencieusement. Toutes ces mauvaises nouvelles venaient assombrir sérieusement l'année à venir. Ils ne remarquèrent pas que Sirius les suivait de loin et qu'il rentra dans Poudlard lui aussi, par une porte de service utilisée par les Elfes de maison.
Ron ne resta que la nuit à l'infirmerie. Le jour suivant, il avait rejoint Harry et Hermione au premier cour de la journée. Il ne discutèrent de ce qu'il s'était passé la veille qu'à midi, quand les autres élèves furent sortis de table.
Je me demande ce que Dumbledore va faire à propos de ce qu'on a vu hier soir, commença Harry. Aucun professeur n'a l'air au courant et je n'ai vu ni Rogue, ni Dumbledore à midi... Et moi, je me demande si ce sera comme ça à chaque fois que je regarde dans les vasques, dit pensivement Ron. Ron, il ne faudra plus t'en servir. Tu as entendu ce qu'a dit le professeur Dumbledore.Ca peut être dangereux, lança Hermione. Ecoute, Hermione, répondit Ron, c'est la seule chose que je suis capable de faire d'un peu hors du commun et en plus, ça peut être très utile, alors je ne crois pas que j'oublierai ça. Devant l'air inquiet que prit Hermione, il ajouta : Mais je serai prudent, Hermione. Enfin ! Si on t'interdisait, à toi, de lire tous tes livres parce que ça peut être dangereux, tu suivrais le conseil ? Et si on disait à Harry d'arrêter de voler sur son balai parce qu'il pourrait se tuer, crois-tu qu'il obéirait ? Ron a raison, intervint Harry. Simplement, il faudra que tu fasses très attention. Très bien, répondit Hermione, que ces arguments avaient touché, mais alors promets-nous de ne jamais utiliser les vasques sans que nous soyons là pour t'aider. Je ne sais rien encore sur ces objets mais je vais immédiatement à la bibliothèque pour me renseigner. Elle se retourna et ajouta : tu n'as plus le droit de me faire peur comme ça.Enfin, de nous faire peur à Harry et à moi, précisa-t-elle en rougissant un peu avant de se précipiter vers l'escalier qui montait à la bibliothèque. Restés seuls, Harry ne fit aucun commentaire sur l'intérêt que portait Hermione à Ron, et la conversation s'orienta sur le match de Quidditch contre les Serdaigles qui devait se dérouler deux jours plus tard. Harry avait passé plus de temps à préparer des stratégies pour l'équipe qu'à s'entraîner lui-même, ce qui, pensait-il, était normal pour le capitaine de l'équipe. Mais il avait maintenant un poste très difficile car il ne pourrait plus se contenter de suivre le match en altitude pour repérer le vif d'or. Il lui faudrait être à côté des joueurs pour les conseiller. Cela menaçait d'être compliqué, d'autant que l'équipe de Serdaigle était excellente. Leur conversation fut interrompue par l'arrivée d'Hedwige, qui vint déposer une lettre devant Harry avant de s'agripper à son épaule. C'est une lettre de Si.de Sniffle, reprit Harry en employant le nom de code que son parrain lui avait demandé d'utiliser l'année passée pour plus de discrétion. Il nous demande de le rejoindre à l'endroit habituel à la prochaine sortie à Près au Lard. L'idée de revoir enfin son parrain ravissait Harry, d'autant qu'il pourrait lui raconté leur histoire d'hier et que lui pourrait peut-être leur en dire plus que ce qu'avait bien voulu leur révéler Dumbledore. La première sortie à Près au Lard était prévue le samedi suivant.
Le ministère de la magie était en pleine ébullition. L'histoire du village moldus dévasté était connue et la disparition de la tribus des géants de la montagne de feu intriguait et inquiétait Cornelius Fudge, le ministre de la Magie. Depuis qu'il s'était opposé à Dumbledore au sujet d'un éventuel retour de vous-savez-qui sur le devant de la scène, Cornelius Fudge n'osait plus envoyer de hiboux au Directeur de Poudlard. Son c?ur s'était endurci et il refusait de faire un pas vers ce vieil idiot, même si, aujourd'hui, les nouvelles de l'extérieur le laissaient désemparé. Peut- être n'était-il pas grand Maître de l'ordre de Merlin, mais il n'était pas plus bête qu'Albus. Il prendrait donc seul les décisions qui s'imposaient dès qu'il en saurait plus. Assis au fond de son fauteuil, les mains devant la bouche comme pour une prière muette, Cornelius avait un air perdu. Il aurait préféré que les choses soient plus simples. Il allait attendre encore.pour voir. Il ne pouvait se permettre de faire la moindre chose qui discrédite le ministère, ou pire.lui-même. Arthur Weasley était venu le voir pour tenter de lui faire lancer un appel aux sorciers de bonne volonté, mais Fudge ne faisait aucune confiance à ce sorcier qui refusait toutes les promotions et ne faisait pas grand cas de son avancement. Il aurait pu être aujourd'hui directeur d'un des départements. Il en avait largement les capacités.Et puis, il était trop souvent de l'avis de Dumbledore. Non, décidément, Fudge ne bougerait pas le petit doigt tant qu'il n'aurait pas de preuves tangibles. Mieux, il allait faire surveiller Weasley et Poudlard.pour éviter que les ennuis ne viennent d'eux. Il ne tolérerait pas que qui que ce soit jette le chaos dans SA politique.
Les Serdaigles menait la danse. Ils avaient déjà trente points d'avance. Harry avait raté par deux fois le vif d'or, trop occupé à donner ses consignes à ses équipier pour pouvoir se concentrer sur son rôle d'attrapeur. Collin s'était surpassé mais il n'avait pu arrêter les attaquants des Serdaigles, qu'aucune défense ne venait freiner. C'était la mi-temps. Les membres de l'équipe de Gryffondor étaient assis, la tête baissé, devant Harry qui ne savait pas trop par où commencer. Je ne sais pas quoi vous dire. Nous n'avons jamais aussi mal joué. Pourtant, la tactique paraissait bonne mais rien ne fonctionne comme je l'avais prévu et je ne sais pas pourquoi. En disant cela, Harry était rouge. Il se rendait compte à quel point il était difficile de diriger une équipe. Il n'osait pas faire de critiques virulentes, et d'ailleurs, il aurait été bien en peine d'en trouver une. Fred releva la tête : Dis, Harry. On peut te parler franchement ? Bien sûr Fred. Il n'y a que comme ça que ça marche. Bon, et bien, commença Fred d'un air gêné, je pense que si on est aussi mauvais c'est. à cause de toi. Sur le coup, Harry pâlit. Il ne s'était pas attendu à cela. Entends-moi bien Harry, ça n'a rien à voir avec tes talents d'attrapeur ou la stratégie que tu as inventé pour le match. Tu es un excellent attrapeur et ta stratégie vaut sans problème celles d'Olivier. Mais alors, qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Harry qui décidément ne comprenait pas. Et bien tu vois, quand Olivier nous avait expliquer ses plans, nous avait hurler dessus pour qu'on se surpasse, il prenait sa place de gardien et nous laissait jouer sans intervenir beaucoup, au moins jusqu'à la mi-temps. Toi, tu es tout le temps à côté des poursuiveurs, des batteurs voire du gardien, pour lui donner des consignes. Du coup, on ne joue plus d'instinct. Tu veux dire que j'en fais trop ? demanda Harry. Oui. Tu en fait trop et du coup, tu n'as plus le temps de te consacrer à ton boulot. Je sais que c'est toi le capitaine, mais comme tu nous as demandé notre avis. Fred avait un air penaud en disant cela mais soudain, le visage d'Harry s'éclaira d'un grand sourire et il enchaîna avec une mauvaise foi rigolarde. Bon alors il va falloir vous défoncer pour la deuxième mi-temps parce que je ne compte pas vous materner comme à la première.J'ai un vif d'or à attraper moi. Faites votre boulot. Tout le monde retrouva le sourire et Harry ajouta : Je vous remercie de m'aider aussi. C'est pas facile d'être capitaine et je viens de prendre ma première leçon.Mais on fait un super équipe quand même. La seconde mi-temps fut, au grand soulagement de McGonagall et des élèves de Gryffondor très différente de la première. Ils réussirent à marquer vingt points avant qu'Harry n'attrape le vif d'or presque sous le nez du capitaine des Serdaigles qui vint le féliciter juste après, pour sa superbe performance. - Mon éclair de feu, il faut bien le dire, y est pour quelque chose répondit Harry un peu gêné. Il venait de remporter sa première victoire en qualité de capitaine attrapeur, et toute l'équipe fit deux tours d'honneur, saluée par les ovations des autres élèves, à l'exception des Serpentards qui, comme d'habitude, n'eurent que des commentaires désagréables. Après le match, Harry rejoint Fred et Georges. Merci Fred. Pour m'avoir remis à ma place et pour m'avoir conseillé Collin. Il est vraiment super comme gardien. Mais c'est normal, oh capitaine vénéré. On n'allait pas te laisser devenir pire qu'une mère poule. Oui, ajouta Georges avec un sourire malicieux. Et compte sur nous pour te faire remarquer à chaque fois que tu deviendras trop pénible. Il regagnèrent ensemble le château en continuant de plaisanter.
Huit jours plus tard, le samedi matin, Harry se réveilla d'excellente humeur. La sortie pour Près au Lard était pour aujourd'hui et il allait enfin pouvoir revoir son parrain. Il ne savait pas ce qu'avait fait Sirius depuis qu'il l'avait vu l'année dernière et comptait bien avoir tous les détails. Sirius avait pris pour habitude de les attendre à Près au Lard sous sa forme de chien noir avant de se transformer en sorcier, quand ils étaient arrivé dans une grotte dans les montagnes. Comme l'année passé, Harry, Ron et Hermione passèrent aux cuisines où Dobby, un des elfes de maison de Poudlard, leur fit un accueil triomphale. Après l'avoir félicité de ses nouveaux vêtements dépareillés qui faisaient sa fierté, les trois amis repartirent, les bras chargés de victuailles pour Sirius, qui, pensaient-ils, devait plus ou moins mourir de faim, seul dans sa colline. C'est en sortant du château qu'ils se trouvèrent nez à nez avec Malefoy, Crabbe et Goyle. Celui-ci remarqua aussitôt les paquets contenant la nourriture et. Et bien Potter, tu aides Weasley a emporter des provisions qu'il vole à Poudlard pour sa Pauvre famille...Ils n'ont même plus que quoi se nourrir tes parents Weasley ? Ca ne m'étonne pas. Mais il ne put continuer car Hermione, sans un mot, s'était emparée de sa baguette et d'un geste ample elle en avait balayé les trois compères, en murmurant une formule inaudible. Toute expression quitta le visage de Drago et de ses acolytes et ils s'effondrèrent dans l'herbe. Mais qu'est-ce que tu leur a fait ? demanda Ron mi terrifié, mi admiratif, en regardant Hermione. Un sort de sommeil profond. Au fond, ils n'ont pas besoin d'aller à Près au Lard. Ils sont certainement fatigués et font une bonne sieste à l'ombre d'un arbre du parc. Et bien, si un jour je ne trouve pas le sommeil, je ferai appelle à toi, ajouta Harry en riant. Et tu as appris ce sort quand ? Les préfets ont quelques avantages. En particulier, on peut accéder à la réserve de la bibliothèque sans avoir besoin d'autorisation. J'ai trouvé ce sort dans un des livres que j'ai emprunté. Ils continuèrent leur route vers près au Lard. Arrivés au bout du village de sorciers, il repérèrent tout de suite un gros chien noir assis tranquillement près d'une barrière. Bonjour Sniffle, dirent joyeusement Harry, Ron et Hermione au chien qui, les ayant aperçus remuait la queue. Sirius les conduisit à l'écart du village dans la campagne et pas dans la montagne comme précédemment. Quand ils furent assez loin du village, Sirius se transforma à nouveau. Harry s'attendait à le trouver amaigri et sale, mais ce n'était pas le cas. Sirius avait l'air en pleine forme ; un peu fatigué peut-être. Il était rasé et ne semblait pas affamé. Harry sauta presque dans les bras de son parrain. Sirius ! Que fais-tu ici ? demanda Harry, plus sérieusement. C'est dangereux, les détraqueurs pourraient. Les détraqueurs ne sont plus à ma poursuite, le coupa Sirius, et les gens du ministère ont beaucoup trop de problèmes pour s'inquiéter de moi pour l'instant. Je vois que vous m'avez apporté de la nourriture.J'aurai dû vous dire que je n'en aurais pas besoin. Mais comment faites-vous ? Où habitez-vous si vous ne vous êtes pas réfugié dans la montagne ? demanda Hermione. C'est une longue histoire et je ne peux rien vous dire là-dessus pour l'instant. Mais vous le saurez très bientôt. Tu peux au moins nous dire où tu étais tout ce temps ? demanda Harry. Oui, je peux vous en parler un peu, dit Sirius. En fait, je suis parti en Amérique du Sud. En Amérique du Sud ! Mais pour quoi faire ? demanda Ron. Le professeur Dumbledore m'avait demandé de retrouver un sorcier errant et de lui demander de rentrer en contact avec lui. Et tu l'as trouvé ? demanda Harry. Oui, dans une montagne de la Cordillère des Andes, au Pérou. Il y a des sorciers au Pérou ? demanda Harry d'un air étonné. Oui Harry, il y a des sorciers partout. Mais lui, a été particulièrement difficile à trouver. Et qu'a-t-il de particulier ce sorcier? demanda Hermione C'est l'un des douze grands maîtres de l'ordre de Merlin, dit Sirius avec un sourire. Il y a douze grands maîtres dans l'ordre de Merlin ? s'étonna Harry. Et le professeur Dumbledore essaye de les réunir pour combattre Voldemort ? Non Harry. Les grands Maîtres ne sont pas des guerriers. Ce sont des sages et des mages puissants mais ils refuseraient de faire la guerre, fusse à Voldemort. Mais alors, pourquoi a-t-il besoin d'eux ? demanda Ron. Pas de tous, Ron. Certains grands maîtres sont plutôt des adeptes de la magie noire. Mais, je ne peux rien vous dire pour l'instant. Vous en saurez plus, plus vite que vous ne le croyez. Mais il est essentiel, Harry, que tu ne fasses aucune imprudence jusque là. Voldemort a retrouvé ses partisans. D'autres se sont alliés à lui. Des géants, des gobelins et.les détraqueurs. En entendant ces derniers mots, Harry pâlit. Deux ans plus tôt, il avait été confronté à ceux qui étaient alors les gardiens de la prison d'Azkaban, où Sirius avait été emprisonné à tord. Les détraqueurs étaient des créatures répugnantes qui se nourrissaient de la joie et des pensée heureuses des hommes. Harry avait appris à les éloigner avec un sort de Patronus que lui avait enseigné Remus Lupin, son professeur des forces du mal d'alors. Remus et Sirius se connaissaient comme deux frères et avaient tous les deux étaient des amis intimes du père d'Harry : James Potter. Que fait le ministère de la Magie contre eux ? demanda alors Hermione. Malheureusement Fudge refuse toujours de voir la vérité en face. Il ne s'est même pas aperçu que la prison d'Azkaban se vidait des partisans de Voldemort. Ceux-ci le rejoignent discrètement, on ne sait pas où. Les trois amis étaient atterrés. Harry voyait se concrétiser ses pires cauchemars. Voldemort avait retrouvé son corps et une grande partie de sa puissance. Pire, il rassemblait ses partisans.Pour faire quoi ? Je le répète Harry. Tu ne dois faire aucune imprudence. Tu restes la première cible de Voldemort. Et vous, ajouta Sirius en se tournant vers Ron et Hermione, c'est le moment plus que jamais, de veiller et d'aider votre ami. Je vais vous raccompagner jusqu'à Près au Lard. Nous nous reverrons très bientôt dit-il en faisant un clin d'?il à Harry, avant de se transformer à nouveau en chien. Harry, Ron et Hermione rentrèrent au château silencieusement. Toutes ces mauvaises nouvelles venaient assombrir sérieusement l'année à venir. Ils ne remarquèrent pas que Sirius les suivait de loin et qu'il rentra dans Poudlard lui aussi, par une porte de service utilisée par les Elfes de maison.
