Chapitre 14 L'ordre
Mais alors qu'est-ce qu'il a voulu dire ? Les trois amis étaient assis dans la salle commune de la tour des Gryffondors. C'était le soir. Tous les autres élèves étaient partis se coucher. Harry, Ron et Hermione, qui venaient de poser cette question, essayaient de comprendre ce qu'il pouvait bien se passer avec Sirius. Ils l'avaient trouvé tout à la fois très inquiet et très confiant. Ils tentaient de comprendre le sens de ses paroles. Il avait dit « nous nous reverrons bientôt » d'un ton énigmatique. Il n'avait rien voulu expliquer non plus du vrai but de son voyage. Mais enfin, continua Hermione, on ne va pas chercher un grand Maître de l'ordre de Merlin juste pour lui dire bonjour. Le professeur Dumbledore doit avoir une idée derrière la tête. C'est toi qui est préfète, avait dit Ron, c'est toi qui est la mieux placée pour en apprendre d'avantage. En plus, McGonagall a un faible pour toi et je n'imagine pas qu'elle ne soit au courant de rien. Oui c'est vrai, dit Hermione pensivement. Je vais essayer de la voir et de lui faire dire ce que je peux mais je risque de tomber sur un os.Elle n'apprécie pas vraiment que les élèves se mêlent de choses qui ne les regardent pas.Même une préfète. Mais ça nous regarde, dit Harry vivement. Ca fait même cinq ans que ça n'arrête pas de nous concerner. Mais le plus souvent, on nous a tenu à l'écart. Résultat, on a appris les choses par nous-mêmes et quelque fois trop tard. Harry pensait aux années précédentes où ses amis et lui-même avaient été si souvent en danger. Je pourrais regarder dans les vasques, avança Ron. Non Ron, ça n'est pas sans risque et nous devons garder ça pour les cas d'urgence, coupa vivement Hermione, qui n'avait pas l'air d'apprécier l'idée que Ron puisse faire des choses dangereuses. Oui, Hermione a raison, renchérit Harry. De toute façon Sirius nous a dit que nous saurions bientôt. Mais Harry ne termina pas sa phrase. Le portrait de la grosse dame venait de pivoter, laissant apparaître la haute silhouette de Dumbledore. Je constate avec plaisir que vous n'êtes pas encore coucher, commença Dumbledore de sa voix grave et douce avec son éternel petit sourire au coin des lèvres. Cela m'évitera donc de te réveiller Harry. Et comme il est sans doute impossible de te dire quelque chose sans que Monsieur Weasley et notre nouvelle préfète ne soient au courant, je pense que je vais vous autorisez à nous suivre Harry et moi. Qu'est-ce que nous avons fait ? commença Ron légèrement inquiet. Oh, rien de grave, rassurez-vous. Mais, vous êtes ensemble depuis le début et je crois qu'il est préférable que vous le restiez encore pour la suite des événements, que ceux-ci soit bons ou mauvais. Et où allons-nous professeur Dumbledore ? demanda Hermione. Nous allons tenter de refaire ce qui a été déjà été fait, reprit Dumbledore d'un ton sérieux. Et je ne sais pas qu'elle sera le résultat. Il est important que je vous rappelle cependant que vous devrez garder secret tout ce que vous allez voir ce soir. Je sais bien que ce conseil est sans doute superflu.Vous nous avez montré assez souvent par le passé que vous ne faisiez pas facilement étalage des choses que vous appreniez. Même quand vos professeur vous le demandaient. Néanmoins, je me dois d'insister. Notre affaire va bien au-delà de tout ce qui s'est passé les années précédentes. Beaucoup de vie sont en jeux, dont les vôtres, et l'existence du monde des sorciers, de celui des moldus et même d'autres, en est l'enjeu. Mais suivez moi maintenant, car ça n'est pas le lieu pour les secrets. Sans ajouter un mot, les trois amis suivirent le professeur à travers les couloirs et les escaliers de Poudlard. Le circuit que leur fit parcourir Dumbledore fut long et étrange. Harry prit la pleine mesure de la taille du château. Tantôt ils montaient des escaliers qui semblaient sans fin, à d'autres moments, ils avaient l'impression de descendre aux enfers. Ils passèrent un grand nombre de portes secrètes que défendaient des tableaux ou des statues. A chaque fois, Dumbledore donnait un mot de passe différent. Ils finirent leur cheminement par la montée d'un escalier qui déboucha sur un long couloir au bout duquel il n'y avait qu'une porte. une gigantesque porte de chêne foncé, délicatement ciselée de motifs compliqués entrelacés qui encadraient la représentation d'un grand oiseau d'argent dont les plumes semblaient consumées de grandes flammes qui venaient caresser ses flancs. La porte était gardée par deux personnages encapuchonnés dont on ne voyait pas le visage, aussi immobiles que l'auraient été deux statues. Le visiteur qui s'approchait, passait entre ces deux gardiens et voyait la porte s'ouvrir. L'intérieur était une vaste salle dont le plafond se perdait dans la pénombre que seuls dissipaient les flammes des torchères de fer forgé suspendues aux huit murs de la pièce. Le centre étaient occupé par une vaste table octogonale en chêne sombre et brillant que de grands fauteuils cathédrales entouraient. Les personnes présentes étaient silencieuses. Harry, Ron et Hermione étaient stupéfiés. Il y avait là, autour de la table seize personnes dont certaines étaient plus que connues de nos trois amis : McGonagall, Rogue, Sirius, Lupin, Arthur Weasley. Les autres personnes étaient des sorciers, des gobelins et même un géant. Ils regardaient tous, les trois amis avec des sourires graves. Dans un coin de la pièce, sur un petit tabouret, était assis Hagrid. Lorsqu'ils entrèrent, le demi géant se leva et ils virent clairement qu'il portait ouvertement une longue et fine baguette à la ceinture. Harry repensa immédiatement à la journée avec Hagrid, Chemin de Traverse. Mes amis, commença Dumbledore en s'adressant à tous, il est temps que l'ordre se dévoile. Le jeune Harry Potter est depuis le début au centre de la disparition et du retour de Voldemort. Il n'a été tenu à l'écart les années précédentes, que pour sa sécurité, mais nous ne pouvons plus continuer ainsi. Cela est d'autant plus vrai, continua Dumbledore avec un sourire, qu'Harry a toujours réussi à être au courant de ce qu'il se passait grâce entre autre à ses amis. Je ne ferai pas la même erreur que l'année dernière. Il doit être au courant de ce dont nous sommes sûr et il doit savoir qui nous sommes. Les autres membres de l'ordre acquiescèrent silencieusement. Dumbledore alla s'asseoir au bout de la table et Hagrid apporta trois autres chaises qu'il désigna à Harry, Ron et Hermione en haussant les sourcils avec un geste d'encouragement. Les trois amis, assez impressionnés, s'assirent en silence. Harry regardait tour à tour les membres de l'ordre assis autour de la table. Son regard s'arrêta sur le professeur Lupin et sur Sirius, assis à ses côtés. Les deux sorciers lui adressèrent un sourire complice. Rogue avait toujours sa mine renfrognée et McGonagall son air sévère et distant habituel. Mes amis, commença Dumbledore, je vais reprendre pour tous, l'histoire de l'ordre du Phénix. Elle commence, il y a bien longtemps, bien avant moi, et se continuera, je l 'espère bien après.Il y a de cela longtemps, sont nés quatre enfants dans différents endroits de notre beau pays. Leurs parents étaient sorciers, et il allait en être de même pour eux. Une de ces familles était avide de pouvoir et de gloire. Ils n'avaient rien de maléfique pourtant, seulement une volonté de changer le monde en mieux, selon leurs désirs. C'est ce qui poussa le père de cette famille à tenter seul, une invocation difficile. Il n'avait lui-même pas réussi à atteindre son but et s'était promis que son fils l'atteindrait pour lui. Il fit donc appelle à une très ancienne magie. Il proféra une invocation si puissante que tout contrôle lui échappa. Son enfant fut recouvert par un pouvoir bien plus grand qu'il ne l'avait escompté, mais bien plus malicieux aussi. Le sorcier fut terrifié par ce qu'il avait accompli mais il ne pouvait plus rien y changer. Harry et Ron se regardèrent. C'était, à peu de chose près, les images qu'ils avaient vus dans la vasque la première fois que Ron avait eu des visions. Hermione qui n'était pas là alors, écoutait Dumbledore avec intérêt. C'est ainsi qu'est né Salazar Serpentard. Tout aurait pu tourner différemment car le pouvoir invoqué aurait pu être utilisé à de bonnes fins. Mais devant le choix, Salazar choisit peu à peu la facilité et la domination plutôt que le travail et le libre arbitre. Son père toutefois, conscient des dangers, s'était ouvert de ses actes à un de ses amis qui venait lui aussi d'avoir un fils. Ils décidèrent de tenter une autre invocation mais cette fois en réunissant assez de sorciers pour que l'invocation ne leur échappe pas. Ils avaient en tête de permettre à un autre pouvoir de s'opposer au premier, si celui-ci dérivait vers le mal. Le deuxième enfant reçut ainsi l'invocation de douze mages ; il s'appelait Godric Gryffondor. Il reçu un grand pouvoir, mais différent de celui de Salazar. Là encore, il fallait veiller à ce que ce pouvoir évolue vers le bien. Il fut alors décidé de créer un ordre secret, l'Ordre du Phénix. Les dix-sept membres de cet ordre auraient pour double tâche de s'opposer au mal, s'il venait à apparaître et d'instruire et guider le deuxième enfant. Les deux enfants grandirent côte à côte et devinrent amis. Ils se lièrent à d'autres sorciers et, quand ils furent à leur tour devenus de puissants sorciers, ils décidèrent de fonder une école pour que leur savoir ne se perde pas. La suite, vous la connaissez. Poudlard est né de cette union. Salazar Serpentard s'est alors écarté des autres. Il nourrissait des ambitions personnelles. Il avait suffisamment travaillé les pratiques anciennes pour savoir que son esprit survivrait à son corps. C'est ainsi qu'il savait qu'il aurait un descendant à chaque génération. Ce qu'il savait aussi c'est que ce descendant aurait à choisir entre le bien et le mal. Aussi, laissa-t-il derrière lui de nombreux éléments que seul son héritier pourrait trouver et utiliser. Ce qu'il ne savait pas, c'est que l'autre invocation avait eu les mêmes effets. Il y aurait donc également à chaque génération un héritier de Godric Gryffondor. L'Ordre du Phénix devait se reformer à chaque fois que le mal menaçait. C'est aujourd'hui le cas. En disant ces derniers mots, Dumbledore avait tourné la tête et posé son regard sur Harry. Celui-ci avala sa salive avec difficulté. Il n'osait comprendre ce que venait de dire Dumbledore. Excusez-moi Professeur, commença-t-il, mais quel rapport avec moi ? Et bien Harry, je pense que tu es cet héritier dont je viens de parler, dit doucement Dumbledore. Encore que je n'en sois pas totalement sûr. Moi ? dit Harry d'un air incrédule. Excusez-moi professeur, mais vous devez faire erreur.Je suis Harry.Juste Harry. Tout en disant cela, Harry avait croisé le regard de Hagrid. Celui-ci lui fit un sourire en hochant la tête comme la première fois qu'ils s'étaient rencontrés, cinq ans plus tôt, dans une cabane sur une île perdue au milieu d'une tempête. Ron dévorait Harry des yeux. Wahou.L'héritier de Godric Gryffondor. Ben, ça expliquerait comment tu as pu résister à Tu-sais-qui quand tu étais bébé. Non, écoute.le professeur Dumbledore lui-même n'est pas sûr.N'est-ce pas professeur ? Mais Dumbledore se contenta de regarder Harry. Enfin, vous devez vous tromper. Si j'étais l'héritier de Godric Gryffondor, je serai un élève exceptionnel qui réussirait tout du premier coup et. Tu te trompe Harry, intervint Hermione. N'as-tu pas écouté ce qu'à dit le professeur Dumbledore. Pour parvenir à utiliser tes dons, il faudra que tu travailles. C'est ce la différence. Mais au fait professeur, demanda Hermione en se retournant vers Dumbledore. Il y a deux choses que je voudrais savoir. Je vous écoute Miss Granger, répondit aimablement Dumbledore. Tout à l'heure, vous avez parlé de dix-sept membres. Et il n'y a autour de la table que seize personnes. Qui est le dix-septième ? A cette question, je ne puis pas répondre, reprit Dumbledore. Il le fera lui-même quand il jugera que le temps est venu pour cela. Car, si je préside l'Ordre, lui, il l'a vu naître et il l'a toujours suivi depuis. Mais vous aviez deux questions Miss Granger. Peut-être pourrai-je répondre plus facilement à la seconde ? Et bien, je me demandais si la mission de Sirius en Amérique du Sud avait un rapport avec l'Ordre. Hermione pâlit soudain en regardant Sirius. Peut-être n'aurait-elle pas dû parler de cela.Peut-être Sirius ne souhaitait pas que tous soient au courant de son voyage.Mais Sirius eut un sourire entendu et prit la parole.
Décidément professeur McGonagall, vous avez une élève qui fait les rapprochements avec une vivacité d'esprit remarquable. Oui, répondit McGonagall en se trémoussant sur son siège, il est vrai que Mlle Granger est une de nos plus brillante élève. Et bien pour te répondre, reprit Sirius, il y a effectivement un rapport. Je ne pouvais vous en dire plus l'autre jour, car il me fallait attendre que vous soyez au courant de tout ce que vous avez appris ce soir. Maintenant, je pense que plus rien n'interdit de vous mettre au courant. Tout en disant cela, Sirius s'était retourné vers Dumbledore en attendant son approbation. Celui-ci acquiesça et Sirius reprit . Je suis allé chercher un des grands maîtres de l'ordre de Merlin, à la demande de l'ordre du Phénix. En fait, cinq autres membres ont été dépêché de par le monde pour faire de même. Mais pourquoi aller chercher des grands maîtres si ce n'est pas pour combattre Vous-savez-qui, demanda Ron d'un air perplexe. Il nous reste une chose à faire avant de savoir si Harry est bien l'héritier de Godric Gryffondor, reprit Dumbledore. Une invocation puissante qui nécessite la présence de cinq autres mages en plus de moi pour qu'elle ait une chance de réussir. C'est pour cela que nous sommes réuni ce soir Harry. Pour que tu saches et nous avec toi si tu es vraiment l'héritier de Godric Gryffondor.
Mais alors qu'est-ce qu'il a voulu dire ? Les trois amis étaient assis dans la salle commune de la tour des Gryffondors. C'était le soir. Tous les autres élèves étaient partis se coucher. Harry, Ron et Hermione, qui venaient de poser cette question, essayaient de comprendre ce qu'il pouvait bien se passer avec Sirius. Ils l'avaient trouvé tout à la fois très inquiet et très confiant. Ils tentaient de comprendre le sens de ses paroles. Il avait dit « nous nous reverrons bientôt » d'un ton énigmatique. Il n'avait rien voulu expliquer non plus du vrai but de son voyage. Mais enfin, continua Hermione, on ne va pas chercher un grand Maître de l'ordre de Merlin juste pour lui dire bonjour. Le professeur Dumbledore doit avoir une idée derrière la tête. C'est toi qui est préfète, avait dit Ron, c'est toi qui est la mieux placée pour en apprendre d'avantage. En plus, McGonagall a un faible pour toi et je n'imagine pas qu'elle ne soit au courant de rien. Oui c'est vrai, dit Hermione pensivement. Je vais essayer de la voir et de lui faire dire ce que je peux mais je risque de tomber sur un os.Elle n'apprécie pas vraiment que les élèves se mêlent de choses qui ne les regardent pas.Même une préfète. Mais ça nous regarde, dit Harry vivement. Ca fait même cinq ans que ça n'arrête pas de nous concerner. Mais le plus souvent, on nous a tenu à l'écart. Résultat, on a appris les choses par nous-mêmes et quelque fois trop tard. Harry pensait aux années précédentes où ses amis et lui-même avaient été si souvent en danger. Je pourrais regarder dans les vasques, avança Ron. Non Ron, ça n'est pas sans risque et nous devons garder ça pour les cas d'urgence, coupa vivement Hermione, qui n'avait pas l'air d'apprécier l'idée que Ron puisse faire des choses dangereuses. Oui, Hermione a raison, renchérit Harry. De toute façon Sirius nous a dit que nous saurions bientôt. Mais Harry ne termina pas sa phrase. Le portrait de la grosse dame venait de pivoter, laissant apparaître la haute silhouette de Dumbledore. Je constate avec plaisir que vous n'êtes pas encore coucher, commença Dumbledore de sa voix grave et douce avec son éternel petit sourire au coin des lèvres. Cela m'évitera donc de te réveiller Harry. Et comme il est sans doute impossible de te dire quelque chose sans que Monsieur Weasley et notre nouvelle préfète ne soient au courant, je pense que je vais vous autorisez à nous suivre Harry et moi. Qu'est-ce que nous avons fait ? commença Ron légèrement inquiet. Oh, rien de grave, rassurez-vous. Mais, vous êtes ensemble depuis le début et je crois qu'il est préférable que vous le restiez encore pour la suite des événements, que ceux-ci soit bons ou mauvais. Et où allons-nous professeur Dumbledore ? demanda Hermione. Nous allons tenter de refaire ce qui a été déjà été fait, reprit Dumbledore d'un ton sérieux. Et je ne sais pas qu'elle sera le résultat. Il est important que je vous rappelle cependant que vous devrez garder secret tout ce que vous allez voir ce soir. Je sais bien que ce conseil est sans doute superflu.Vous nous avez montré assez souvent par le passé que vous ne faisiez pas facilement étalage des choses que vous appreniez. Même quand vos professeur vous le demandaient. Néanmoins, je me dois d'insister. Notre affaire va bien au-delà de tout ce qui s'est passé les années précédentes. Beaucoup de vie sont en jeux, dont les vôtres, et l'existence du monde des sorciers, de celui des moldus et même d'autres, en est l'enjeu. Mais suivez moi maintenant, car ça n'est pas le lieu pour les secrets. Sans ajouter un mot, les trois amis suivirent le professeur à travers les couloirs et les escaliers de Poudlard. Le circuit que leur fit parcourir Dumbledore fut long et étrange. Harry prit la pleine mesure de la taille du château. Tantôt ils montaient des escaliers qui semblaient sans fin, à d'autres moments, ils avaient l'impression de descendre aux enfers. Ils passèrent un grand nombre de portes secrètes que défendaient des tableaux ou des statues. A chaque fois, Dumbledore donnait un mot de passe différent. Ils finirent leur cheminement par la montée d'un escalier qui déboucha sur un long couloir au bout duquel il n'y avait qu'une porte. une gigantesque porte de chêne foncé, délicatement ciselée de motifs compliqués entrelacés qui encadraient la représentation d'un grand oiseau d'argent dont les plumes semblaient consumées de grandes flammes qui venaient caresser ses flancs. La porte était gardée par deux personnages encapuchonnés dont on ne voyait pas le visage, aussi immobiles que l'auraient été deux statues. Le visiteur qui s'approchait, passait entre ces deux gardiens et voyait la porte s'ouvrir. L'intérieur était une vaste salle dont le plafond se perdait dans la pénombre que seuls dissipaient les flammes des torchères de fer forgé suspendues aux huit murs de la pièce. Le centre étaient occupé par une vaste table octogonale en chêne sombre et brillant que de grands fauteuils cathédrales entouraient. Les personnes présentes étaient silencieuses. Harry, Ron et Hermione étaient stupéfiés. Il y avait là, autour de la table seize personnes dont certaines étaient plus que connues de nos trois amis : McGonagall, Rogue, Sirius, Lupin, Arthur Weasley. Les autres personnes étaient des sorciers, des gobelins et même un géant. Ils regardaient tous, les trois amis avec des sourires graves. Dans un coin de la pièce, sur un petit tabouret, était assis Hagrid. Lorsqu'ils entrèrent, le demi géant se leva et ils virent clairement qu'il portait ouvertement une longue et fine baguette à la ceinture. Harry repensa immédiatement à la journée avec Hagrid, Chemin de Traverse. Mes amis, commença Dumbledore en s'adressant à tous, il est temps que l'ordre se dévoile. Le jeune Harry Potter est depuis le début au centre de la disparition et du retour de Voldemort. Il n'a été tenu à l'écart les années précédentes, que pour sa sécurité, mais nous ne pouvons plus continuer ainsi. Cela est d'autant plus vrai, continua Dumbledore avec un sourire, qu'Harry a toujours réussi à être au courant de ce qu'il se passait grâce entre autre à ses amis. Je ne ferai pas la même erreur que l'année dernière. Il doit être au courant de ce dont nous sommes sûr et il doit savoir qui nous sommes. Les autres membres de l'ordre acquiescèrent silencieusement. Dumbledore alla s'asseoir au bout de la table et Hagrid apporta trois autres chaises qu'il désigna à Harry, Ron et Hermione en haussant les sourcils avec un geste d'encouragement. Les trois amis, assez impressionnés, s'assirent en silence. Harry regardait tour à tour les membres de l'ordre assis autour de la table. Son regard s'arrêta sur le professeur Lupin et sur Sirius, assis à ses côtés. Les deux sorciers lui adressèrent un sourire complice. Rogue avait toujours sa mine renfrognée et McGonagall son air sévère et distant habituel. Mes amis, commença Dumbledore, je vais reprendre pour tous, l'histoire de l'ordre du Phénix. Elle commence, il y a bien longtemps, bien avant moi, et se continuera, je l 'espère bien après.Il y a de cela longtemps, sont nés quatre enfants dans différents endroits de notre beau pays. Leurs parents étaient sorciers, et il allait en être de même pour eux. Une de ces familles était avide de pouvoir et de gloire. Ils n'avaient rien de maléfique pourtant, seulement une volonté de changer le monde en mieux, selon leurs désirs. C'est ce qui poussa le père de cette famille à tenter seul, une invocation difficile. Il n'avait lui-même pas réussi à atteindre son but et s'était promis que son fils l'atteindrait pour lui. Il fit donc appelle à une très ancienne magie. Il proféra une invocation si puissante que tout contrôle lui échappa. Son enfant fut recouvert par un pouvoir bien plus grand qu'il ne l'avait escompté, mais bien plus malicieux aussi. Le sorcier fut terrifié par ce qu'il avait accompli mais il ne pouvait plus rien y changer. Harry et Ron se regardèrent. C'était, à peu de chose près, les images qu'ils avaient vus dans la vasque la première fois que Ron avait eu des visions. Hermione qui n'était pas là alors, écoutait Dumbledore avec intérêt. C'est ainsi qu'est né Salazar Serpentard. Tout aurait pu tourner différemment car le pouvoir invoqué aurait pu être utilisé à de bonnes fins. Mais devant le choix, Salazar choisit peu à peu la facilité et la domination plutôt que le travail et le libre arbitre. Son père toutefois, conscient des dangers, s'était ouvert de ses actes à un de ses amis qui venait lui aussi d'avoir un fils. Ils décidèrent de tenter une autre invocation mais cette fois en réunissant assez de sorciers pour que l'invocation ne leur échappe pas. Ils avaient en tête de permettre à un autre pouvoir de s'opposer au premier, si celui-ci dérivait vers le mal. Le deuxième enfant reçut ainsi l'invocation de douze mages ; il s'appelait Godric Gryffondor. Il reçu un grand pouvoir, mais différent de celui de Salazar. Là encore, il fallait veiller à ce que ce pouvoir évolue vers le bien. Il fut alors décidé de créer un ordre secret, l'Ordre du Phénix. Les dix-sept membres de cet ordre auraient pour double tâche de s'opposer au mal, s'il venait à apparaître et d'instruire et guider le deuxième enfant. Les deux enfants grandirent côte à côte et devinrent amis. Ils se lièrent à d'autres sorciers et, quand ils furent à leur tour devenus de puissants sorciers, ils décidèrent de fonder une école pour que leur savoir ne se perde pas. La suite, vous la connaissez. Poudlard est né de cette union. Salazar Serpentard s'est alors écarté des autres. Il nourrissait des ambitions personnelles. Il avait suffisamment travaillé les pratiques anciennes pour savoir que son esprit survivrait à son corps. C'est ainsi qu'il savait qu'il aurait un descendant à chaque génération. Ce qu'il savait aussi c'est que ce descendant aurait à choisir entre le bien et le mal. Aussi, laissa-t-il derrière lui de nombreux éléments que seul son héritier pourrait trouver et utiliser. Ce qu'il ne savait pas, c'est que l'autre invocation avait eu les mêmes effets. Il y aurait donc également à chaque génération un héritier de Godric Gryffondor. L'Ordre du Phénix devait se reformer à chaque fois que le mal menaçait. C'est aujourd'hui le cas. En disant ces derniers mots, Dumbledore avait tourné la tête et posé son regard sur Harry. Celui-ci avala sa salive avec difficulté. Il n'osait comprendre ce que venait de dire Dumbledore. Excusez-moi Professeur, commença-t-il, mais quel rapport avec moi ? Et bien Harry, je pense que tu es cet héritier dont je viens de parler, dit doucement Dumbledore. Encore que je n'en sois pas totalement sûr. Moi ? dit Harry d'un air incrédule. Excusez-moi professeur, mais vous devez faire erreur.Je suis Harry.Juste Harry. Tout en disant cela, Harry avait croisé le regard de Hagrid. Celui-ci lui fit un sourire en hochant la tête comme la première fois qu'ils s'étaient rencontrés, cinq ans plus tôt, dans une cabane sur une île perdue au milieu d'une tempête. Ron dévorait Harry des yeux. Wahou.L'héritier de Godric Gryffondor. Ben, ça expliquerait comment tu as pu résister à Tu-sais-qui quand tu étais bébé. Non, écoute.le professeur Dumbledore lui-même n'est pas sûr.N'est-ce pas professeur ? Mais Dumbledore se contenta de regarder Harry. Enfin, vous devez vous tromper. Si j'étais l'héritier de Godric Gryffondor, je serai un élève exceptionnel qui réussirait tout du premier coup et. Tu te trompe Harry, intervint Hermione. N'as-tu pas écouté ce qu'à dit le professeur Dumbledore. Pour parvenir à utiliser tes dons, il faudra que tu travailles. C'est ce la différence. Mais au fait professeur, demanda Hermione en se retournant vers Dumbledore. Il y a deux choses que je voudrais savoir. Je vous écoute Miss Granger, répondit aimablement Dumbledore. Tout à l'heure, vous avez parlé de dix-sept membres. Et il n'y a autour de la table que seize personnes. Qui est le dix-septième ? A cette question, je ne puis pas répondre, reprit Dumbledore. Il le fera lui-même quand il jugera que le temps est venu pour cela. Car, si je préside l'Ordre, lui, il l'a vu naître et il l'a toujours suivi depuis. Mais vous aviez deux questions Miss Granger. Peut-être pourrai-je répondre plus facilement à la seconde ? Et bien, je me demandais si la mission de Sirius en Amérique du Sud avait un rapport avec l'Ordre. Hermione pâlit soudain en regardant Sirius. Peut-être n'aurait-elle pas dû parler de cela.Peut-être Sirius ne souhaitait pas que tous soient au courant de son voyage.Mais Sirius eut un sourire entendu et prit la parole.
Décidément professeur McGonagall, vous avez une élève qui fait les rapprochements avec une vivacité d'esprit remarquable. Oui, répondit McGonagall en se trémoussant sur son siège, il est vrai que Mlle Granger est une de nos plus brillante élève. Et bien pour te répondre, reprit Sirius, il y a effectivement un rapport. Je ne pouvais vous en dire plus l'autre jour, car il me fallait attendre que vous soyez au courant de tout ce que vous avez appris ce soir. Maintenant, je pense que plus rien n'interdit de vous mettre au courant. Tout en disant cela, Sirius s'était retourné vers Dumbledore en attendant son approbation. Celui-ci acquiesça et Sirius reprit . Je suis allé chercher un des grands maîtres de l'ordre de Merlin, à la demande de l'ordre du Phénix. En fait, cinq autres membres ont été dépêché de par le monde pour faire de même. Mais pourquoi aller chercher des grands maîtres si ce n'est pas pour combattre Vous-savez-qui, demanda Ron d'un air perplexe. Il nous reste une chose à faire avant de savoir si Harry est bien l'héritier de Godric Gryffondor, reprit Dumbledore. Une invocation puissante qui nécessite la présence de cinq autres mages en plus de moi pour qu'elle ait une chance de réussir. C'est pour cela que nous sommes réuni ce soir Harry. Pour que tu saches et nous avec toi si tu es vraiment l'héritier de Godric Gryffondor.
