Chapitre 22 Match
Peu à peu, les esprits se calmèrent dans le monde des sorciers. Les journaux qui s'étaient déchaînés sur la réapparition de Voldemort, la mort de Hans et l'incompétence du ministère, avaient d'un coup cesser leurs attaques. Même la réapparition de Peter Pettigrow ne fit pas les gros titres. Il faut avouer que l'affaire de l'évasion de Black deux ans plus, était plus intéressante pour un journaliste que la déclaration de son innocence. Beaucoup de monde s'interroger sur les raisons que Pettigrow avait eu de revenir. Peu de gens savaient que Peter avait une dette envers Harry, qui l'avait sauvé deux ans plus tôt. Peter s'était échappé et avait réussi à rejoindre Voldemort, son ancien maître. Il avait aidé celui-ci à retrouver un corps grâce au sang qui avait été pris à Harry le jour où il avait été enlevé. Mais il avait vécu depuis comme l'esclave d'un maître qui ne cessait de le considérer comme tel et qui le menaçait perpétuellement d'une mort aussi proche qu'affreuse. Peter était lâche. Il avait été toute sa vie sous la protection des uns ou des autres. La période la plus heureuse de sa vie avait été ses années à Poudlard, quand ils formaient une joyeuse bande avec James Potter, Sirius Black, Remus Lupin et lui. Il en gardait un souvenir impérissable. Quand lord Voldemort avait commencé de grandir et s'était intéressé à lui, il avait eu peur et était devenu son serviteur, son espion de l'ombre. Voldemort le tenait. Il savait aussi que Pettigrow était ami des Potter et qu'il les trahirait s'il avait suffisamment peur. Voldemort ne s'était pas trompé, pourtant, aujourd'hui, Peter avait eu le courage de laisser son ancien maître. Il se savait condamné et c'est pour cette raison qu'il n'avait pas eu peur d'affronter les deux mangemorts à l'entrée de Poudlard. Depuis, il avait été soigné à l'infirmerie du château, avant d'être transférer dans une des cellules d'attente du ministère. Il n'était certes pas guéri mais il aurait préféré mourir. L'attente, et la certitude que Voldemort le retrouverait pour se venger, l'empêchait de dormir, de manger. Il était beaucoup plus terrifié que quand Sirius était à sa recherche. Pourtant, il avait contribué à sauver Harry Potter du piège que lui tendait Voldemort. Il avait affronté et blessé deux mangemorts. J'aurai toujours dû être comme cela, pensa-t-il. Jamais je n'aurai dû me laisser envahir par la peur de Voldemort. J'aurai dû. Son retour avait, de fait, innocentait Sirius. Harry, qui l'avait appris, essayait de voir son parrain depuis. Mais pour l'instant, McGonagall lui avait expliqué que Sirius était parti pour une autre mission. Il serait intelligent, Potter, de ne pas lui envoyer de hiboux pour l'instant. Vous le verrez dès qu'il reviendra, je vous l'assure. Après la cérémonie de l'invocation, Harry était retourné avec Ron et Hermione dans leur dortoir. Harry ne sentait pas du tout différent. Je ne vois pas la différence. Et bien, c'est que tu ne t'es pas vu dans la salle pendant l'invocation, dit Ron en hochant la tête d'un air entendu. Les invocations sont des rites magiques très compliquées, ajouta Hermione d'un ton doctoral. Il est très difficile de les pratiquer et plus difficile encore de savoir quels seront les résultats. Mais il est certain qu'il s'est passé quelque chose. Oui, tu étais.lumineux ! Et ce gros griffon qui est apparut derrière toi.et puis Eleor.je veux dire Fumseck qui a volait au-dessus.C'était fantastique ! Oui.peut-être à ce moment là, dit Harry pensivement, peut-être qu'à ce moment précis, j'ai ressenti. Je ne sais pas comment dire. C'était un peu comme si je n'avais pas de limites. Je me sentais capable de réussir n'importe quel sort, même compliqué. Je sentais que j'aurai été capable de le faire comme ça.sans baguette, sans incantation. C'est ce que tu as fait dans la ruelle quand le géant t'a attaqué, ajouta Hermione d'un air entendu. En fait, je pense que l'invocation n'était qu'une cérémonie. Tu es l'héritier et tu l'étais avant aussi. Peut-être, dit Harry en se rembrunissant, mais ça ne m'a pas permis de sauver Hans, ni Cédric l'année dernière, ni mes parents. Ne dis pas de bêtises, tu n'étais qu'un bébé ! coupa Hermione. Et puis, tu n'es encore qu'en cinquième année. Oui, et bien j'ai hâte de pouvoir me servir de tout ce que j'ai en moi pour éviter que de telles choses se reproduisent, dit Harry, les mâchoires serrées, en regardant Ron et Hermione d'un air décidé. Alors, il faut travailler tes cours, dit Hermione en inclinant la tête de façon théâtrale. Alors ça, ça m'aurait étonné, ajouta Ron en riant. Fais attention Harry sinon notre chère préfète va se proposer pour te donner des cours en plus et de gros bouquin poussiéreux et ennuyeux pour occuper tes longues soirées d'hiver. Non mais, vraiment.commença Hermione en jetant un regard furibond à Ron et Harry qui pouffait. Mais Hermione aussi avait besoin de souffler et de se détendre. Elle partit d'un grand éclat de rire et les trois amis regagnèrent la grande salle pour prendre le repas de midi. Toute cette agitation n'avait pas perturbée les Elfes de Maison, qui comme d'habitude depuis le début de l'année leur servaient des plats exotiques. Les élèves s'étaient aperçu que les elfes variaient l'origine des pays en fonction des jours. Aujourd'hui, c'était des plats de Chine. Les élèves virent donc arriver des rouleaux de printemps, du riz cantonais, du porc au caramel.Certains élèves faisaient la moue devant tant de nouveauté, mais tout le monde finissait par trouver tout cela très bon. Fred et Georges se penchèrent vers Harry et engagèrent la conversation sur le match de Quidditch qui devait avoir lieu deux jours plus tard contre les Serpentards. On a pas eu beaucoup de temps pour s'entraîner avec tout ce qu'il s'est passé, dit Fred. Oui, ajouta Georges, on va finir par s'encrasser. En plus, les Serpentards se sont entraînés toutes les semaines. Tu les as espionné ? demanda Harry sans y croire. Non, pas moi, c'est Collin. Il a pris des photos de toutes leurs nouvelles tactiques. Collin ! dit Harry d'un ton faussement en colère. Collin avait baissé la tête quand il avait entendu qu'on parlait de ses exploits. Collin, continua Harry, comment as-tu pu allé les espionner ? C'est comme si on trichait. Ben en fait Harry.commença Collin mal à l'aise. En fait, le coupa Fred, c'est moi qui lui ait dit d'y aller parce qu'ils font la même chose pour nous et ça depuis le début de l'année ! Quoi ? dit Harry, mais comment. Je n'ai jamais vu aucun Serpentards sur le terrain quand on s'entraînait. Oh non, tu n'en as pas vu parce qu'ils n'y étaient pas.ajouta Georges d'un ton mystérieux avec un sourire en coin. En fait, ils n'étaient pas là en personne. Tu te souviens de tes multiplettes à la coupe du monde ? Oui, dit Harry qui essayait de comprendre. Et bien imagine une personne qui aurait placé une dizaine de multiplettes pour couvrir l'ensemble du terrain. Il les déclenche par un sort, attend que tout le monde parte et reviens chercher son butin tranquillement après. C'est mieux que tout ! Ils peuvent non seulement nous voir, mais aussi nous revoir aussi longtemps qu'ils veulent ! Même au ralenti, continua Fred d'un air dégoûté. Ca n'est pas grave de toute façon, dit Harry, nous allons élaborer dès ce soir une autre tactique en vérifiant qu'il n'y ait pas de multiplettes.Ne fais pas cette tête là Fred, le monde ne s'écroule pas ! Mais ça n'est pour ça, protesta Fred. Je suis dégoûté de ne pas y avoir pensé avant et encore plus dégoûté que ça soit sorti de la cervelle d'un Serpentard ! Tout le monde éclata de rire devant la mine piteuse de Fred. Et Collin se sentit revivre. Et puisque c'est comme ça, on se servira de tes photos Collin, ajouta Harry avec un sourire. Mais au fait, comment les as-tu prises sans te faire prendre ? Et bien. commença Collin en rougissant jusqu'aux oreilles. .Non Collin, coupa Georges en le regardant les sourcils froncés. Tu as promis. Mais il a promis quoi ? intervint Hermione. Il a promis de ne pas dire comment, surtout aux oreilles d'une préfète ! Collin, je te préviens.commença Hermione, mais tout le monde se leva de table à ce moment là, sauvant le pauvre Collin d'explications douloureuses avec la préfète des Gryffondors. A ce soir pour l'entraînement cria Harry avant de partir avec Ron et Hermione qui lançait des regards inquisiteurs à Collin.
Le terrain de Quidditch était plein. Malgré le froid, un superbe soleil brillait. Tous les élèves et les professeurs étaient présents. Dans les gradins, tout le monde arborait une grande écharpe aux couleurs de sa maison. Les serpentards regardaient d'un air mauvais les Gryffondors. Bien heureusement, les supporters étaient séparés par le terrain, sans quoi, certains parmi les grands élèves en seraient venus aux mains.Mais les cris redoublèrent lorsque les deux équipes pénétrèrent sur le terrain par deux entrées différentes. Harry était sur son éclair de feu. Il regardait ébahi l'équipe des Serpentards. Malefoy, qui jouait comme attrapeur, affichait un sourire supérieur. Les Gryffondors étaient tous aussi surpris qu'Harry et parmi les spectateurs, il en était de même. Un pesant silence se fit, le temps que tout le monde comprenne que l'équipe des Serpentards au complet avait des éclairs de feu. Dans les tribunes, leur supporters, qui avaient certainement été prévenus se déchaînèrent. Sont coulés avant même le début de la partie, dit un Serpentard avec un mauvais sourire. Tu parles, déjà avant les Gryffondors n'ont gagné que par chance.disait un autre. Seuls les membres de l'équipe des Serpentards restaient silencieux, sûr de leur victoire avant même le début du match. Et oui Potter, dit Malefoy assez fort pour être entendu de tout le monde. Mon père trouvait intolérable qu'une équipe aussi minable que celle des Gryffondor, soit la seule à avoir un éclair de feu. Maintenant les chances sont égales. Les chances sont égales ! s'emporta Georges. Il n'y a qu'Harry à avoir un éclair de feu. Vous, vous en avez tous un ! Et oui Weasley, continua Malefoy, fallait demander à ton papa de t'en acheter un.A pardon, c'est vrai. vous êtes pauvre. Je préfère être pauvre d'argent que pauvre d'esprit Malefoy, lança Fred. Allons, allons, ça suffit, intervint Madame Bibine. Le match va commencer et je veux un fair play parfait des uns et des autres.quelque soit l'avantage qu'aient certains, ajouta-t-elle en regardant droit dans les yeux Malefoy, sans le moindre sourire. Le match commença. Les Gryffondors avaient travaillé une nouvelle tactique d'attaque défense et connaissaient en partie le jeu des Serpentards grâce aux photos de Collin mais l'avantage de la vitesse, et de la plus grande maîtrise de la direction des balais donnait aux Serpentards une avance certaine. Même quand ils commettaient de grossières erreurs tactiques, ils avaient le temps de revenir à une vitesse vertigineuse sur leurs éclairs de feu. Collin faisaient de son mieux pour arrêter les tirs incessants des attaquants Serpentards, mais il ne pouvait tout arrêter. A la mi-temps, le score était de 0 pour les Gryffondors à 70 pour les Serpentards. Les Gryffondors étaient démoralisés. Ils sont trop rapides, dit Georges. Ils vont deux fois plus vite que nous Oui, et ils tournent trois fois plus vite, ajouta Fred Ne vous découragez pas, coupa Harry. Il suffit d'utiliser un jeux d'équipe différent. Tout le monde va rester grouper quand on aura le souaffle. Un attaquant avec le souaffle, les deux autres.un devant et un derrière pour empêcher les autres d'approcher. Les deux batteurs.un de chaque côté, pour faire masse et repousser les cognards. Vous ne formerez qu'une masse. Arrivés devant les buts, une seule passe à celui qui est le plus en arrière et qui tire tout de suite. Si on marque et qu'ils récupèrent le souaffle, tout le monde retourne vers nos buts et les protègent en demi cercle. Moi, j'essaye d'attraper le vif d'or le plus vite possible. On verra pour une autre tactique au prochain match. Si vous avez des idées, c'est le moment d'innover. Le match reprit donc. La tactique des Gryffondors déconcerta quelques temps les Serpentards. Mais elle n'était ni très efficace ni très délicate. Cependant, ils marquèrent 40 points les dix minutes suivantes et ne prirent aucun autre but. Malefoy avait toujours le même sourire sûr de lui. Les tribunes étaient chauffées à blanc. Le vif d'or apparut alors à un bout du terrain, ondulant près du sol. Harry fit virer son éclair de feu et fonça. Le vent lui sifflait aux oreilles. Malefoy était juste devant lui. Rien n'était perdu, ni gagné. Harry se rapprochait centimètre par centimètre, il aurait pu toucher le balai de Malefoy.C'est alors que celui-ci, après avoir jeté un coup d'?il derrière, lui sortit la main de sa poche et l'ouvrit. Harry fut instantanément aveuglé. Il ressentit une brûlure cuisante dans les yeux et des nausées. N'y voyant plus rien, ne sachant où il allait, il vint buter contre un des pilonnes de but et tomba de son balai. Le sol n'était heureusement qu'à un mètre. Assis par terre, il se frottait les yeux. La brûlure s'estompait ainsi que les nausées. Il remit ses lunettes pour voir les serpentards, suivant triomphalement Malefoy qui tenait le vif d'or.
Tu devrais arrêter de regarder dans cette vasque intervint Hermione. Mais c'est peut-être ce qui va se passer demain, protesta Ron en relevant la tête. Oui, dit Harry, mais on était pas venu ici pour voir un possible match de Quidditch. Il devait être minuit et le match n'avait lieu que le lendemain. Je ne crois pas Malefoy assez idiot pour tricher de la sorte sous le nez de tous les élèves et les professeurs, ajouta Hermione De toute façon, si ta vision s'avère exact, Ron, continua Harry, n'intervenez pas ! Nous ne sommes pas censé nous servir des vasques et moins encore pour voir un match de Quidditch en avance. Oui, mais s'ils trichent, protesta Ron d'un air outragé. On ne va pas le laisser faire ! Rassure toi Harry, coupa Hermione, on ne fera rien pendant le match.
La journée se passa lentement jusqu'au match. C'est en entrant sur le terrain, qu'Harry vit Malefoy et les Serpentards. Les supporters étaient silencieux et regardaient les éclairs de feu. Il fut envahi, d'une sueur froide. Il pensa aux cours du professeur Trelawney sur les rêves prémonitoires.Il pensa aussi à ce que disait toujours Dumbledore : L'avenir est difficile à connaître, car chacun peut choisir de le modifier selon ce que sa conscience lui dicte. Et bien Harry comptait bien en profiter. A la mi-temps, le score était bien de 70 à 0. Il tint le même discours que celui qu'il s'était vu prononcer dans les vasques mais quand il repartit sur le terrain, il alla plus bas et vers l'endroit où le vif d'or était apparu. Malefoy le suivait de près. C'est alors qu'ils le virent ensemble : le vif d'or, mais pas du tout là où Harry s'attendait à le voir. Il fonça en même temps que Malefoy qui était juste devant lui. Celui-ci mit une main dans sa poche et laissa échapper une fine poudre blanche. Harry ne put rien faire. Il se retrouva par terre et quand il leva les yeux, Malefoy portait le vif d'or ! On ne pouvait pas changer l'avenir. Harry était anéanti, mais Hermione s'avança sur le pelouse à la rencontre du professeur Bibine. Après avoir discuté avec elle et lui avoir montré quelque chose qu'Harry ne voyait pas, le professeur Bibine, appela sur l'herbe les joueurs des deux équipes. Un silence lourd suivit les cris de joie des Serpentards. Monsieur Malefoy, commença le professeur Bibine d'un ton glacial, puis-je voir vos poches je vous prie. Mais quoi ? Que me reproche-t-on ? Je ne suis pas un voleur pour qu'on me demande de retourner mes poches. Saisie d'une rage folle, Hermione s'était avancée d'un pas volontaire et, sous les regards médusés des spectateurs et des autres joueurs, elle avait attrapé la poche de Malefoy qui se débattit violemment. La poche craqua et un nuage de poussière blanche s'en échappa et flotta sur les joueurs de Serpentards, Hermione et Madame Bibine. Il fallut cinq longues minutes avant que tout le monde y voit claire. Les autres professeurs et certains des élèves étaient descendu sur le terrain et il régnait une confusion totale. Dumbledore intervint alors. Du calme je vous prie. Que se passe-t-il ? Professeur Dumbledore, commença Madame Bibine, Malefoy a jeté de la poudra aveuglanta à Potter au moment où il allait attrapé le vif d'or.. C'est un mensonge commença Malefoy. .Miss Granger, continua le professeur Bibine, qui suivait le match avec des multiplettes a pu me remontrer la scène au ralenti. Il n'y a aucun doute. Et bien, professeur, dit Dumbledore, je vois que vous avez la situation en main. Je vous laisse annoncer les résultats. Les professeurs et les élèves regagnèrent les tribunes et le professeur Bibine annonça que l'attrapeur adverse ayant triché honteusement, le match était remporté par l'équipe des Gryffondors. Malefoy, au lieu d'avoir honte de son acte, lançait des regards meurtriers à Hermione et à Harry. Les Serpentards ne disaient rien. Les Gryffondors et les autres maisons exultaient. Gryffondor remportait un match d'une manière qu'on avait encore jamais vu à Poudlard. Personne ne s'inquiéta de savoir pourquoi Hermione avait justement pris des multiplettes pour ce match là. Le festin du soir fut joyeux et tout le monde alla se coucher l'esprit paisible. Seul Harry s'interrogeait. Ce qu'il avait vu dans les vasques s'était passé. Ses tentatives pour changer l'avenir avaient échoués. Cela serait-il toujours pareil ? L'avenir était-il écris d'avance ? Dumbledore se trompait-il pour une fois ?
Peu à peu, les esprits se calmèrent dans le monde des sorciers. Les journaux qui s'étaient déchaînés sur la réapparition de Voldemort, la mort de Hans et l'incompétence du ministère, avaient d'un coup cesser leurs attaques. Même la réapparition de Peter Pettigrow ne fit pas les gros titres. Il faut avouer que l'affaire de l'évasion de Black deux ans plus, était plus intéressante pour un journaliste que la déclaration de son innocence. Beaucoup de monde s'interroger sur les raisons que Pettigrow avait eu de revenir. Peu de gens savaient que Peter avait une dette envers Harry, qui l'avait sauvé deux ans plus tôt. Peter s'était échappé et avait réussi à rejoindre Voldemort, son ancien maître. Il avait aidé celui-ci à retrouver un corps grâce au sang qui avait été pris à Harry le jour où il avait été enlevé. Mais il avait vécu depuis comme l'esclave d'un maître qui ne cessait de le considérer comme tel et qui le menaçait perpétuellement d'une mort aussi proche qu'affreuse. Peter était lâche. Il avait été toute sa vie sous la protection des uns ou des autres. La période la plus heureuse de sa vie avait été ses années à Poudlard, quand ils formaient une joyeuse bande avec James Potter, Sirius Black, Remus Lupin et lui. Il en gardait un souvenir impérissable. Quand lord Voldemort avait commencé de grandir et s'était intéressé à lui, il avait eu peur et était devenu son serviteur, son espion de l'ombre. Voldemort le tenait. Il savait aussi que Pettigrow était ami des Potter et qu'il les trahirait s'il avait suffisamment peur. Voldemort ne s'était pas trompé, pourtant, aujourd'hui, Peter avait eu le courage de laisser son ancien maître. Il se savait condamné et c'est pour cette raison qu'il n'avait pas eu peur d'affronter les deux mangemorts à l'entrée de Poudlard. Depuis, il avait été soigné à l'infirmerie du château, avant d'être transférer dans une des cellules d'attente du ministère. Il n'était certes pas guéri mais il aurait préféré mourir. L'attente, et la certitude que Voldemort le retrouverait pour se venger, l'empêchait de dormir, de manger. Il était beaucoup plus terrifié que quand Sirius était à sa recherche. Pourtant, il avait contribué à sauver Harry Potter du piège que lui tendait Voldemort. Il avait affronté et blessé deux mangemorts. J'aurai toujours dû être comme cela, pensa-t-il. Jamais je n'aurai dû me laisser envahir par la peur de Voldemort. J'aurai dû. Son retour avait, de fait, innocentait Sirius. Harry, qui l'avait appris, essayait de voir son parrain depuis. Mais pour l'instant, McGonagall lui avait expliqué que Sirius était parti pour une autre mission. Il serait intelligent, Potter, de ne pas lui envoyer de hiboux pour l'instant. Vous le verrez dès qu'il reviendra, je vous l'assure. Après la cérémonie de l'invocation, Harry était retourné avec Ron et Hermione dans leur dortoir. Harry ne sentait pas du tout différent. Je ne vois pas la différence. Et bien, c'est que tu ne t'es pas vu dans la salle pendant l'invocation, dit Ron en hochant la tête d'un air entendu. Les invocations sont des rites magiques très compliquées, ajouta Hermione d'un ton doctoral. Il est très difficile de les pratiquer et plus difficile encore de savoir quels seront les résultats. Mais il est certain qu'il s'est passé quelque chose. Oui, tu étais.lumineux ! Et ce gros griffon qui est apparut derrière toi.et puis Eleor.je veux dire Fumseck qui a volait au-dessus.C'était fantastique ! Oui.peut-être à ce moment là, dit Harry pensivement, peut-être qu'à ce moment précis, j'ai ressenti. Je ne sais pas comment dire. C'était un peu comme si je n'avais pas de limites. Je me sentais capable de réussir n'importe quel sort, même compliqué. Je sentais que j'aurai été capable de le faire comme ça.sans baguette, sans incantation. C'est ce que tu as fait dans la ruelle quand le géant t'a attaqué, ajouta Hermione d'un air entendu. En fait, je pense que l'invocation n'était qu'une cérémonie. Tu es l'héritier et tu l'étais avant aussi. Peut-être, dit Harry en se rembrunissant, mais ça ne m'a pas permis de sauver Hans, ni Cédric l'année dernière, ni mes parents. Ne dis pas de bêtises, tu n'étais qu'un bébé ! coupa Hermione. Et puis, tu n'es encore qu'en cinquième année. Oui, et bien j'ai hâte de pouvoir me servir de tout ce que j'ai en moi pour éviter que de telles choses se reproduisent, dit Harry, les mâchoires serrées, en regardant Ron et Hermione d'un air décidé. Alors, il faut travailler tes cours, dit Hermione en inclinant la tête de façon théâtrale. Alors ça, ça m'aurait étonné, ajouta Ron en riant. Fais attention Harry sinon notre chère préfète va se proposer pour te donner des cours en plus et de gros bouquin poussiéreux et ennuyeux pour occuper tes longues soirées d'hiver. Non mais, vraiment.commença Hermione en jetant un regard furibond à Ron et Harry qui pouffait. Mais Hermione aussi avait besoin de souffler et de se détendre. Elle partit d'un grand éclat de rire et les trois amis regagnèrent la grande salle pour prendre le repas de midi. Toute cette agitation n'avait pas perturbée les Elfes de Maison, qui comme d'habitude depuis le début de l'année leur servaient des plats exotiques. Les élèves s'étaient aperçu que les elfes variaient l'origine des pays en fonction des jours. Aujourd'hui, c'était des plats de Chine. Les élèves virent donc arriver des rouleaux de printemps, du riz cantonais, du porc au caramel.Certains élèves faisaient la moue devant tant de nouveauté, mais tout le monde finissait par trouver tout cela très bon. Fred et Georges se penchèrent vers Harry et engagèrent la conversation sur le match de Quidditch qui devait avoir lieu deux jours plus tard contre les Serpentards. On a pas eu beaucoup de temps pour s'entraîner avec tout ce qu'il s'est passé, dit Fred. Oui, ajouta Georges, on va finir par s'encrasser. En plus, les Serpentards se sont entraînés toutes les semaines. Tu les as espionné ? demanda Harry sans y croire. Non, pas moi, c'est Collin. Il a pris des photos de toutes leurs nouvelles tactiques. Collin ! dit Harry d'un ton faussement en colère. Collin avait baissé la tête quand il avait entendu qu'on parlait de ses exploits. Collin, continua Harry, comment as-tu pu allé les espionner ? C'est comme si on trichait. Ben en fait Harry.commença Collin mal à l'aise. En fait, le coupa Fred, c'est moi qui lui ait dit d'y aller parce qu'ils font la même chose pour nous et ça depuis le début de l'année ! Quoi ? dit Harry, mais comment. Je n'ai jamais vu aucun Serpentards sur le terrain quand on s'entraînait. Oh non, tu n'en as pas vu parce qu'ils n'y étaient pas.ajouta Georges d'un ton mystérieux avec un sourire en coin. En fait, ils n'étaient pas là en personne. Tu te souviens de tes multiplettes à la coupe du monde ? Oui, dit Harry qui essayait de comprendre. Et bien imagine une personne qui aurait placé une dizaine de multiplettes pour couvrir l'ensemble du terrain. Il les déclenche par un sort, attend que tout le monde parte et reviens chercher son butin tranquillement après. C'est mieux que tout ! Ils peuvent non seulement nous voir, mais aussi nous revoir aussi longtemps qu'ils veulent ! Même au ralenti, continua Fred d'un air dégoûté. Ca n'est pas grave de toute façon, dit Harry, nous allons élaborer dès ce soir une autre tactique en vérifiant qu'il n'y ait pas de multiplettes.Ne fais pas cette tête là Fred, le monde ne s'écroule pas ! Mais ça n'est pour ça, protesta Fred. Je suis dégoûté de ne pas y avoir pensé avant et encore plus dégoûté que ça soit sorti de la cervelle d'un Serpentard ! Tout le monde éclata de rire devant la mine piteuse de Fred. Et Collin se sentit revivre. Et puisque c'est comme ça, on se servira de tes photos Collin, ajouta Harry avec un sourire. Mais au fait, comment les as-tu prises sans te faire prendre ? Et bien. commença Collin en rougissant jusqu'aux oreilles. .Non Collin, coupa Georges en le regardant les sourcils froncés. Tu as promis. Mais il a promis quoi ? intervint Hermione. Il a promis de ne pas dire comment, surtout aux oreilles d'une préfète ! Collin, je te préviens.commença Hermione, mais tout le monde se leva de table à ce moment là, sauvant le pauvre Collin d'explications douloureuses avec la préfète des Gryffondors. A ce soir pour l'entraînement cria Harry avant de partir avec Ron et Hermione qui lançait des regards inquisiteurs à Collin.
Le terrain de Quidditch était plein. Malgré le froid, un superbe soleil brillait. Tous les élèves et les professeurs étaient présents. Dans les gradins, tout le monde arborait une grande écharpe aux couleurs de sa maison. Les serpentards regardaient d'un air mauvais les Gryffondors. Bien heureusement, les supporters étaient séparés par le terrain, sans quoi, certains parmi les grands élèves en seraient venus aux mains.Mais les cris redoublèrent lorsque les deux équipes pénétrèrent sur le terrain par deux entrées différentes. Harry était sur son éclair de feu. Il regardait ébahi l'équipe des Serpentards. Malefoy, qui jouait comme attrapeur, affichait un sourire supérieur. Les Gryffondors étaient tous aussi surpris qu'Harry et parmi les spectateurs, il en était de même. Un pesant silence se fit, le temps que tout le monde comprenne que l'équipe des Serpentards au complet avait des éclairs de feu. Dans les tribunes, leur supporters, qui avaient certainement été prévenus se déchaînèrent. Sont coulés avant même le début de la partie, dit un Serpentard avec un mauvais sourire. Tu parles, déjà avant les Gryffondors n'ont gagné que par chance.disait un autre. Seuls les membres de l'équipe des Serpentards restaient silencieux, sûr de leur victoire avant même le début du match. Et oui Potter, dit Malefoy assez fort pour être entendu de tout le monde. Mon père trouvait intolérable qu'une équipe aussi minable que celle des Gryffondor, soit la seule à avoir un éclair de feu. Maintenant les chances sont égales. Les chances sont égales ! s'emporta Georges. Il n'y a qu'Harry à avoir un éclair de feu. Vous, vous en avez tous un ! Et oui Weasley, continua Malefoy, fallait demander à ton papa de t'en acheter un.A pardon, c'est vrai. vous êtes pauvre. Je préfère être pauvre d'argent que pauvre d'esprit Malefoy, lança Fred. Allons, allons, ça suffit, intervint Madame Bibine. Le match va commencer et je veux un fair play parfait des uns et des autres.quelque soit l'avantage qu'aient certains, ajouta-t-elle en regardant droit dans les yeux Malefoy, sans le moindre sourire. Le match commença. Les Gryffondors avaient travaillé une nouvelle tactique d'attaque défense et connaissaient en partie le jeu des Serpentards grâce aux photos de Collin mais l'avantage de la vitesse, et de la plus grande maîtrise de la direction des balais donnait aux Serpentards une avance certaine. Même quand ils commettaient de grossières erreurs tactiques, ils avaient le temps de revenir à une vitesse vertigineuse sur leurs éclairs de feu. Collin faisaient de son mieux pour arrêter les tirs incessants des attaquants Serpentards, mais il ne pouvait tout arrêter. A la mi-temps, le score était de 0 pour les Gryffondors à 70 pour les Serpentards. Les Gryffondors étaient démoralisés. Ils sont trop rapides, dit Georges. Ils vont deux fois plus vite que nous Oui, et ils tournent trois fois plus vite, ajouta Fred Ne vous découragez pas, coupa Harry. Il suffit d'utiliser un jeux d'équipe différent. Tout le monde va rester grouper quand on aura le souaffle. Un attaquant avec le souaffle, les deux autres.un devant et un derrière pour empêcher les autres d'approcher. Les deux batteurs.un de chaque côté, pour faire masse et repousser les cognards. Vous ne formerez qu'une masse. Arrivés devant les buts, une seule passe à celui qui est le plus en arrière et qui tire tout de suite. Si on marque et qu'ils récupèrent le souaffle, tout le monde retourne vers nos buts et les protègent en demi cercle. Moi, j'essaye d'attraper le vif d'or le plus vite possible. On verra pour une autre tactique au prochain match. Si vous avez des idées, c'est le moment d'innover. Le match reprit donc. La tactique des Gryffondors déconcerta quelques temps les Serpentards. Mais elle n'était ni très efficace ni très délicate. Cependant, ils marquèrent 40 points les dix minutes suivantes et ne prirent aucun autre but. Malefoy avait toujours le même sourire sûr de lui. Les tribunes étaient chauffées à blanc. Le vif d'or apparut alors à un bout du terrain, ondulant près du sol. Harry fit virer son éclair de feu et fonça. Le vent lui sifflait aux oreilles. Malefoy était juste devant lui. Rien n'était perdu, ni gagné. Harry se rapprochait centimètre par centimètre, il aurait pu toucher le balai de Malefoy.C'est alors que celui-ci, après avoir jeté un coup d'?il derrière, lui sortit la main de sa poche et l'ouvrit. Harry fut instantanément aveuglé. Il ressentit une brûlure cuisante dans les yeux et des nausées. N'y voyant plus rien, ne sachant où il allait, il vint buter contre un des pilonnes de but et tomba de son balai. Le sol n'était heureusement qu'à un mètre. Assis par terre, il se frottait les yeux. La brûlure s'estompait ainsi que les nausées. Il remit ses lunettes pour voir les serpentards, suivant triomphalement Malefoy qui tenait le vif d'or.
Tu devrais arrêter de regarder dans cette vasque intervint Hermione. Mais c'est peut-être ce qui va se passer demain, protesta Ron en relevant la tête. Oui, dit Harry, mais on était pas venu ici pour voir un possible match de Quidditch. Il devait être minuit et le match n'avait lieu que le lendemain. Je ne crois pas Malefoy assez idiot pour tricher de la sorte sous le nez de tous les élèves et les professeurs, ajouta Hermione De toute façon, si ta vision s'avère exact, Ron, continua Harry, n'intervenez pas ! Nous ne sommes pas censé nous servir des vasques et moins encore pour voir un match de Quidditch en avance. Oui, mais s'ils trichent, protesta Ron d'un air outragé. On ne va pas le laisser faire ! Rassure toi Harry, coupa Hermione, on ne fera rien pendant le match.
La journée se passa lentement jusqu'au match. C'est en entrant sur le terrain, qu'Harry vit Malefoy et les Serpentards. Les supporters étaient silencieux et regardaient les éclairs de feu. Il fut envahi, d'une sueur froide. Il pensa aux cours du professeur Trelawney sur les rêves prémonitoires.Il pensa aussi à ce que disait toujours Dumbledore : L'avenir est difficile à connaître, car chacun peut choisir de le modifier selon ce que sa conscience lui dicte. Et bien Harry comptait bien en profiter. A la mi-temps, le score était bien de 70 à 0. Il tint le même discours que celui qu'il s'était vu prononcer dans les vasques mais quand il repartit sur le terrain, il alla plus bas et vers l'endroit où le vif d'or était apparu. Malefoy le suivait de près. C'est alors qu'ils le virent ensemble : le vif d'or, mais pas du tout là où Harry s'attendait à le voir. Il fonça en même temps que Malefoy qui était juste devant lui. Celui-ci mit une main dans sa poche et laissa échapper une fine poudre blanche. Harry ne put rien faire. Il se retrouva par terre et quand il leva les yeux, Malefoy portait le vif d'or ! On ne pouvait pas changer l'avenir. Harry était anéanti, mais Hermione s'avança sur le pelouse à la rencontre du professeur Bibine. Après avoir discuté avec elle et lui avoir montré quelque chose qu'Harry ne voyait pas, le professeur Bibine, appela sur l'herbe les joueurs des deux équipes. Un silence lourd suivit les cris de joie des Serpentards. Monsieur Malefoy, commença le professeur Bibine d'un ton glacial, puis-je voir vos poches je vous prie. Mais quoi ? Que me reproche-t-on ? Je ne suis pas un voleur pour qu'on me demande de retourner mes poches. Saisie d'une rage folle, Hermione s'était avancée d'un pas volontaire et, sous les regards médusés des spectateurs et des autres joueurs, elle avait attrapé la poche de Malefoy qui se débattit violemment. La poche craqua et un nuage de poussière blanche s'en échappa et flotta sur les joueurs de Serpentards, Hermione et Madame Bibine. Il fallut cinq longues minutes avant que tout le monde y voit claire. Les autres professeurs et certains des élèves étaient descendu sur le terrain et il régnait une confusion totale. Dumbledore intervint alors. Du calme je vous prie. Que se passe-t-il ? Professeur Dumbledore, commença Madame Bibine, Malefoy a jeté de la poudra aveuglanta à Potter au moment où il allait attrapé le vif d'or.. C'est un mensonge commença Malefoy. .Miss Granger, continua le professeur Bibine, qui suivait le match avec des multiplettes a pu me remontrer la scène au ralenti. Il n'y a aucun doute. Et bien, professeur, dit Dumbledore, je vois que vous avez la situation en main. Je vous laisse annoncer les résultats. Les professeurs et les élèves regagnèrent les tribunes et le professeur Bibine annonça que l'attrapeur adverse ayant triché honteusement, le match était remporté par l'équipe des Gryffondors. Malefoy, au lieu d'avoir honte de son acte, lançait des regards meurtriers à Hermione et à Harry. Les Serpentards ne disaient rien. Les Gryffondors et les autres maisons exultaient. Gryffondor remportait un match d'une manière qu'on avait encore jamais vu à Poudlard. Personne ne s'inquiéta de savoir pourquoi Hermione avait justement pris des multiplettes pour ce match là. Le festin du soir fut joyeux et tout le monde alla se coucher l'esprit paisible. Seul Harry s'interrogeait. Ce qu'il avait vu dans les vasques s'était passé. Ses tentatives pour changer l'avenir avaient échoués. Cela serait-il toujours pareil ? L'avenir était-il écris d'avance ? Dumbledore se trompait-il pour une fois ?
