Chapitre 25 : Trouver Sirius

Le lendemain matin, Harry s'éveilla beaucoup plus en forme que la veille au soir. La nuit avait été réparatrice. Il se sentait prêt à tout affronter pour retrouver son parrain. Il sauta sur le lit de Ron, lui arracha l'oreiller dans lequel celui-ci tenter de s'enfouir et le lui écrasa sur la tête à plusieurs reprises jusqu'au complet réveil de son ami. Tu vas payer chèrement cet affront Harry Potter, dit Ron en prenant une voix caverneuse qu'il voulait effrayante. Je t'attends de pied ferme Ron Weasley, rétorqua Harry, qui, à genoux, s'était redressé et attendait l'assaut de Ron Non mais vraiment ! Vous êtes pire que des gamins ! Hermione était adossée au chambranle de la porte, les bras croisés. Oh.ben on est des gamins, répondit Ron avec un sourire. Désolé Hermione, dit Harry en pouffant, mais c'était la seule manière de le réveiller. Et bien si ces messieurs ont fini leur gymnastique du matin, je leur suggère de s'habiller. Je vous attends en bas. J'ai déjà commander le petit déjeuner. Harry et Ron s'habillèrent rapidement après s'être lavé et descendirent dans la grande salle de l'auberge. Ils déjeunèrent aussi bien que possible. Bon, dit Hermione, je propose que nous reprenions nos investigations là où nous les avons laissées hier. Il nous reste bien une quinzaine de boutiques qu'on n'a pas encore vu, ajouta Ron en engouffrant une moitié de croissant. Mais comment peux-tu manger autant ? dit Hermione d'un air à moitié contrarié. Tu vas devenir énorme si tu continues. Ben, il a encore le temps pour ça, ajouta Harry avec un sourire provocateur, pour l'instant il n'a ni graisse.ni muscles. Ah ne recommencez pas vous deux, on a des choses sérieuses à faire. Sirius est sans doute en danger en ce moment même. Cette dernière réflexion ramena instantanément le calme. Ils sortirent de l'auberge après avoir payé leur petit déjeuner et traversèrent les rues qu'ils avaient déjà visitées la veille. Il commencèrent par les magasins d'une rue perpendiculaire. Elle était petite, étroite, sombre. On l'aurait qualifiée de poussiéreuse tant les devantures des magasins semblaient vieilles et peu entretenues. Ils passèrent dans une librairie, un magasin de vêtements et arrivèrent enfin dans une vieille brocante. L'enseigne annonçait Antiquité Brocante, et le petit chat noir qui trônait en bas à droite, indiquait que la boutique était tenue par des sorciers. Ils poussèrent la porte et une petite grappe de clochettes en laiton tinta longuement avant de s'immobiliser. Devant eux s'étalait un fouillis indescriptible d'objets divers. Il y avait des meubles bancales, des miroirs cassés par endroit, des pendules, des assiettes.L'ensemble était sombre et poussiéreux. Au fond du magasin, derrière une pile d'in-folio posée sur un petit bureau de bois sombre, se tenait un homme assez vieux, une large moustache grisonnante lui barrait le visage. Il tenait à la main, un gros livre relié plein cuir qu'il était en train de lire. Harry, Ron et Hermione s'avancèrent dans la boutique en regardant autour d'eux les nombreux objets. Le vieil homme leva enfin les yeux de son livre et considéra longuement les trois amis. Bonjour, dit-il en Espagnol, puis-je vous aider. Oui, répondit Hermione en Espagnol aussi, nous sommes Anglais, nous venons de Poudlard et. Poudlard ! Anglais ! reprit l'homme en parlant lui-même en Anglais avec un fort accent. Je suis ravi d'accueillir de jeunes sorciers Anglais. Si vous voulez vous donner la peine.ajouta-t-il avec un geste vers le fond du magasin, les objets qui peuvent vous intéresser sont par là. L'homme s'était levé, et les précéda au fond de la boutique. Ils passèrent derrière un rideau et se retrouvèrent devant une glace d'apparence fort banale. Je vous en prie dit l'homme en désignant la glace comme s'il s'agissait d'une porte ouverte. Hermione s'avança la première et parut traverser la glace. Ron et Harry étaient trop étonnés pour poser des questions. Ils franchirent à leur tour la glace. De l'autre côté, ils retrouvèrent Hermione. C'est un sort d'illusion, leur dit-elle sans rentrer plus avant dans les explications. Le brocanteur les rejoignit. Ils étaient dans une pièce étroite, tout en longueur. De chaque côté, de lourdes étagères de bois étaient chargées de toutes sortes d'objets bizarres. Il y avait des boules de cristal, des télescopes, des fioles, et d'autres objets comme de la vaisselle ou de vieux vêtements. Vous cherchez quelque chose en particulier ? demanda le vieil homme. Et bien, je cherche mon oncle, commença Harry. Il nous a dit de le rejoindre à Barcelone, mais nous avons un jour d'avance et nous voudrions lui faire la surprise. Alors, nous le cherchons un peu au hasard et. Je vois, fit le vieil homme. Oui, je vois.Il vous faudrait.une amulette guide. Une amulette guide ? demanda Ron d'un air étonné. Qu'est-ce que c'est. Et bien, c'est une amulette munie d'un double de sortilège. Un sert à entrer en contact avec son porteur, l'autre sert à localiser son désir et à le guider vers lui. Comment peut-elle nous guider ? demanda Hermione en fronçant les sourcils. Le porteur de l'amulette ressent la direction vers laquelle il doit se diriger, expliqua le vieil homme. Et vous en vendez ? demanda Harry. Oui, bien sur, dit l'homme en se dirigeant vers une des étagères. Il monta sur un petit escabeau, prit un coffret de fer, tout en haut et redescendit avec. Il posa le coffret et l'ouvrit devant les yeux des trois amis, qui s'étaient rapprochés pour mieux voir. A l'intérieur, il y avait un unique médaillon. Il représentait un centaure en or qu'entourait un cercle d'argent. Une longue chaîne aux épais maillons permettait de le suspendre à son cou. Combien le vendez-vous ? demanda Harry. Oh, pour vous ce sera deux galions, dit l'homme avec un sourire en se frottant les mains doucement. Harry sentit soudain qu'il n'avait aucune confiance dans cet homme. Il interrogea Ron et Hermione du regard, mais ceux-ci ne semblaient pas éprouver le même sentiment. Et bien, si c'est vraiment efficace, dit Hermione, il ne faut pas hésiter. D'accord, poursuivit Harry en se retournant vers l'homme. Il prit sa bourse dans sa poche, en sortit deux galions et les tendit à l'homme. Merci beaucoup, ajouta celui-ci. N'hésitez pas à revenir si vous avez d'autres petits soucis de ce genre.Ce sera toujours un plaisir.continua l'homme en les raccompagnant vers la porte du magasin. Harry avait passé l'amulette autour de son cou, et l'avait caché sous son pull pour plus de discrétion. Ils dirent au revoir au vieil homme et se retrouvèrent dans la ruelle. Elle était déserte et semblait toujours aussi sombre et poussiéreuse malgré le soleil du milieu de la matinée qui tentait en vain de l'éclairer. Qu'est-ce que tu ressens ? demanda Hermione en se retournant vers Harry Rien, répondit celui-ci. Il faut peut-être attendre un certain temps, ajouta Ron avec une moue dubitative. Par là, dit soudain Harry, en désignant le bout de la ruelle. Sans plus poser de question Ron et Hermione suivirent Harry, qui avait pris la direction du bout de la ruelle et marchait assez rapidement. Ils tournèrent au bout de la ruelle sans se retourner. Dans la boutique, le vieil homme se frottait les mains avec un mauvais sourire. Vous avez été parfait, dit une voix derrière lui. Le vieil homme sursauta et se retourna. Debout derrière lui se tenait un homme qu'un manteau de sorcier noir recouvrait et dont le capuchon cachait le visage. Voici pour vous, lui dit l'homme en tendant au vieil homme une bourse pleine. Vous pouvez retourner auprès de votre maître. Ne reprenez pas le magicobus. Il est maintenant surveillé. Je ferai comme vous le voulez, dit l'homme en prenant la bourse et en baissant la tête en signe de soumission. Il prit sa cape et sorti du magasin. L'homme resta quelques instants immobile dans le magasin, la tête levée comme s'il cherchait à voir quelque chose à travers les murs, puis, il sortit lui aussi dans la ruelle déserte. Il marchait tranquillement dans la ruelle et disparut d'un seul coup. Seul un chat de gouttière qui cherchait dans une poubelle son repas fut témoin de la scène et hérissa tout ses poils avant de s'enfuir à toutes pattes.

Remus Lupin se reposait de ses transplanages successifs. Il était toujours fatiguant, de parcourir ainsi de longues distances. Il était sur un pic rocheux quelque part dans les Pyrénées. Un battement d'aile lui fit tourner la tête. Un grand Duc, vint se poser à côté de lui. Fixé à sa patte, il y avait un message. Remus détacha le message et déplia le parchemin. Il le parcouru des yeux et pâlit. Il laissa tomber le message et disparut en transplanant. Le hibou regarda le parchemin tombé au sol. Il venait de Poudlard :

Remus, Harry, Ron et Hermione ont disparu. Eleor m'a dit qu'ils ont appris la disparition de Sirius et sont partis à sa recherche. Ils ont fait appel au magicobus. Il doivent déjà être à Barcelone. Il est impératif que vous les retrouviez avant tout. Eleor ne peut rien pour eux là où ils sont. Sirius devait avoir une maison au 56, rue Esteban. Allez voir là-bas si Sirius y est. Si vous avez besoin d'aide n'hésitez pas à m'envoyer un hibou. Albus Dumbledore

La chouette sautilla jusqu'au parchemin, referma une griffe dessus et reprit son vol vers Poudlard.

Harry ne ralentissait pas. Il ressemblait à un écolier qui s'est attardé sur le chemin vers chez lui, et qui tente de rattraper le temps perdu pour ne pas arriver trop en retard. Ron et Hermione marchaient à ses côtés. Et bien je ne sais pas où on va arriver, dit Hermione, mais cette amulette à l'air de fonctionner. Oui, mais ce serait pas mal si tu ralentissais un peu, ajouta Ron en soufflant. Harry ne répondit pas. Il était concentré, et filait droit à travers les rues de Barcelone. Il arrivèrent dans une rue animée et Harry s'arrêta devant une des maisons qui en bordaient l'un des côtés. Il est là, dit Harry dans un souffle. Tu es sûr ? demanda Ron. Oui, répondit Harry, il est dans cette maison. Hermione ne disait rien. Elle regardait Harry d'un air inquiet. Il était essoufflé, et des gouttes de sueur coulaient le long de son front. Il avait l'air étrangement concentré et parla à Ron et Hermione comme s'ils n'étaient pas là. Il faut que je rentre, maintenant. Joignant le geste à la parole, Harry s'approcha de la porte d'entrée et avança la main vers la poignée. Attends ! Hermione lui avait posée la main sur le bras pour l'arrêter. Harry sembla faire un effort considérable de volonté pour stopper son geste et se retourner vers Hermione. Que t'arrive-t-il, Harry ?, demanda Hermione maintenant franchement inquiète. Tu ne sais pas où tu te trouves, ni ce qu'il y a derrière cette porte. Il faut au moins avoir un plan si c'est un piège. Non ! dit Harry d'une voix grave que ni Ron ni Hermione ne lui connaissait. Il faut que je rentre. Harry repoussa Hermione avec tant de force qu'elle partit en arrière et fut rattrapée de justesse par Ron. Harry avait posé la main sur la poignée et l'avait actionnée. La porte tourna silencieusement sur ses gonds et Harry pénétra dans la maison sans plus s'inquiéter de Ron ou d'Hermione. - Harry.Attend ! cria Ron. Mais, Hermione sans un mot se précipita à la suite d'Harry et Ron suivit. Harry était debout à l'entrée de la pièce principale, il semblait pétrifié . Hermione se précipita sur lui et lui arracha l'amulette sans manière. Harry s'affaissa et tomba lourdement sur le sol. Ron se précipita à son tour. Harry.Harry ! Il était apparemment inconscient et Hermione le secoua pour tenter de le réveiller. Il ouvrit enfin les yeux. Désolé, dit Harry, je n'y pouvais rien. J'étais conscient de tout ce qui se passé mais c'était comme si on m'avait lancé un sort d'Imperio. C'est cette fichue amulette, dit Ron avec colère, si je retrouve ce brocanteur à la noix. Du calme, dit Hermione en aidant Harry à se relever. Ils étaient dans un salon dont tous les volets avaient été fermés. Les trois amis, commencèrent à faire le tour de la pièce. Ils avaient sorti leurs baguettes magiques et restaient très silencieux. Là ! dit soudain Harry. Il se précipita dans un coin de la pièce et tomba face contre terre à côté de Sirius. Sa baguette roula sous un fauteuil. Croyant à un autre moment de faiblesse, Ron et Hermione se précipitèrent à leur tour et tombèrent eux aussi, pris dans le sortilège d'endormissement qui avait déjà surpris Sirius et Harry. Une porte s'ouvrit et l'homme pénétra dans la pièce. Son visage était toujours caché par sa capuche. Il s'approcha de l'endroit où Harry, Ron, Hermione et Sirius étaient tombé et fit un geste de la main comme pour chasser un insecte. - Et bien voilà, dit l'homme d'une voix glaciale. Tu as rempli ton office Sirius. Tu m'as emmené le jeune Harry et même deux autres de ses amis. L'homme éclata d'un rire sinistre, fit un autre geste de la main en murmurant des paroles à voix basse. Une barque apparut alors. Une vraie barque de bois, assez longue et large pour accueillir dix personnes. L'homme se baissa souleva Harry puis le déposa dans la barque. Il fit de même avec Ron et Hermione. Il laissa Sirius là où il se trouvait et monta lui même à l'avant. - Il est temps qu'Harry Potter échappe enfin à Dumbledore et à Voldemort, dit l'homme. Il est temps qu'il serve enfin mes intérêts. Il fit à nouveau quelques gestes en murmurant des paroles inaudibles et la barque sembla glisser vers le mur où elle disparut dans un éclair d'argent.

Le professeur Lupin frappa à la porte deux heures plus tard. Devant l'absence de réponse, il actionna la poignée et entra. Il vit aussitôt Sirius et se précipita vers lui. Enervatum, dit-il en dirigeant sa baguette vers son ami. Sirius reprit conscience. Lupin ? Que s'est-il passé ? C'est plutôt à toi de me le dire.Où sont Harry Ron et Hermione ? Harry ? Il est ici ? Sirius paraissait totalement éberlué. Remus lui expliqua la situation : sa disparition et celle de Harry Ron et Hermione. Je n'ai rien vu, dit Sirius. Il ne m'ont certainement pas trouvé ici, ajouta-t-il. Si, ils t'ont trouvé.Remus s'était baissé, et il tenait à la main la baguette magique de Harry. La question est plutôt de savoir pourquoi ils ne sont plus là.