Chapitre 29 Retour à Poudlard

« Et oui ! Colin Crivey vient encore de stopper superbement ce tir puissant des Poufsouffle. » Le terrain de Quidditch était plein. Cela faisait maintenant plus d'une semaine qu'Harry, Hermione et Ron était revenus à l'école. Le professeur McGonagall avait annoncé aux autres élèves qu'ils étaient partis pour un voyage d'étude, mais bien entendu, personne ne l'avait cru. Tout le monde était au courant de la bataille rangée qui avait eu lieu sur les côtes écossaises. La gazette du Sorcier avait publié un long article où les rumeurs les plus folles circulaient. Cornélius Fudge était revenu s'entretenir avec Dumbledore, et on l'avait vu ressortir et repartir, l'air fatigué et ennuyé. Hermione n'avait cessé de faire travailler Harry et Ron. Remus et Sirius avaient proposé leur aide pour leur faire rattraper le temps de cours perdu. Harry avait été obligé de faire un entraînement par soir pendant la semaine qui précédait le match pour que son équipe soit au niveau. Le match se poursuivit avec acharnement. Bien que l'équipe des Poufsouffle ait moins de bons joueurs, leur capitaine les avait fait travailler la technique avec acharnement. Les Gryffondor peinaient à maintenir le score. L'attrapeur des Poufsouffle vit le vif d'or en même temps qu'Harry. Les deux joueurs foncèrent ensemble. Harry avait très nettement l'avantage avec son éclair de feu. Il saisit le vif d'or sous les hourras de la foule. Gryffondor gagnait une nouvelle année la coupe de Quidditch. Fred et Georges exultaient. Les tribunes étaient en délire. Seul, la tribune des Serpentard restait silencieuse, comme d'habitude. Curieusement, Drago n'eut pas une remarque désagréable pour Harry. Il avait perdu son air supérieur. Il avait même plutôt l'air triste, inquiet. Harry eut juste le temps de s'en apercevoir avant d'être entraîné vers la grande salle du château où un banquet les attendait. - Tu ne sais donc pas ? dit Fred à Harry, alors que celui-ci était en train de commenter la pauvre et inhabituelle mine de Drago avec Hermione. - Je ne sais pas quoi ? répondit Harry en se tournant vers Fred. - Le père de Drago a eu un accident. - Un accident ! s'écrièrent en même temps Ron et Hermione. - Oui reprit Georges, il est à Sainte Mangouste. On ne sait rien de plus, mais Drago en a pris un sacré coup au moral. Je suis sûr que son accident est en fait la vengeance de tu-sais-qui parce qu'il a encore raté, ajouta-t- il avec un sourire. - Même si je n'aime ni Drago, ni son père, dit Harry, je ne trouve rien de réjouissant dans le fait de voir un autre sorcier tomber sous les coups du Seigneur des Ténèbres. La conversation s'arrêta là car Dumbledore venait d'appeler les capitaines des différentes équipes de Quidditch. Harry, s'avança donc et reçut la coupe des mains du professeur Bibine sous les applaudissements des autres capitaines, des élèves et des professeurs. La fin du banquet se déroula dans la bonne humeur, les plaisanteries et autres farces et attrapes des jumeaux Weasley.

Les deux dernières semaines avant les vacances furent occupées par le passage des BUSES pour les élèves de cinquième année. Hermione, Ron et Harry en obtinrent tous les maximum possible même si certains professeurs se montrèrent vraisemblablement assez souples quant à la notation pour ces trois élèves là. Pour le dernier cour de divination, le professeur Trelawney leur avait laissé le choix de l'activité. Chacun avait donc choisi, une tasse de thé, une boule de cristal, une vasque, un jeu de tarot, et tout le monde s'amusait plus que ne travaillait à construire des prédictions plus que fantaisistes sur les vacances à venir. Ron et Harry était assis dans un coin du grenier. Ron avait bien sur choisi une vasque du destin et essayait depuis dix minutes de provoquer des visions pour savoir où Harry passerait ses vacances. - Rien à faire, dit Ron, il ne se passe rien, dit-il en continuant d'agiter les mains au-dessus de la vasque. - Laisse, dit Harry. De toute façon, Sirius et Remus devraient être revenus ici avant le banquet de la fin d'année. Je saurai alors ce qui est possible pour moi. - En tout cas, ajouta Ron d'un air convaincu, tu passeras au moins le mois d'août au terrier si tu n'es pas avec Sirius. J'espère que Tu-sais-qui nous laissera... Mais Ron n'eut pas le temps d'achever sa phrase. La vasque posée entre eux venait de se mettre à bouillir. Le liquide tourbillonna, et la marque des ténèbres apparut. Harry et Ron était comme pétrifiés devant la vision. L'image s'effaça. A sa place, Harry vit ses parents apparaître. Sa mère tenait Harry bébé dans ses bras. A côté d'eux, Dumbledore, un Dumbledore plus jeune d'une quinzaine d'années, leur parlait. - Oui, James, il en fait partie, dit Dumbledore en désignant Harry du doigt. C'est même un des maillons indispensables de la chaîne... Mais vous comprenez aussi que cela veut dire qu'il est une menace pour les autres. Il est donc en danger et vous aussi. Vous devez le protéger et vous protéger... La vision s'estompa. Ron avait l'air en transes. Sur son front, de grosses gouttes de sueur coulaient jusqu'au bout de son nez. Il s'écroula en haletant comme s'il venait de courir un cent mètres. - Ron ! s'écria Harry. - Ca va, ça va, répondit Ron en se soulevant. C'est seulement un peu éprouvant, dit-il. Le professeur Trelawney s'était approchée d'eux. Elle regarda Ron d'un air sombre, puis, s'adressant à Harry elle dit : - Je crois que monsieur Weasley a besoin de prendre l'air. - Oui, professeur, vous avez raison, dit Harry. Ils sortirent tous les deux. - Je vais passer la fin de l'heure dans la salle commune, dit Ron. J'ai besoin de faire une sieste. - Je te rejoins tout à l'heure, Ron. Harry laissa Ron aller vers la tour des Gryffondor et se précipita vers le bureau de Dumbledore. Après avoir passé la statue dont le mot de passe n'avait pas changé, il frappa à la porte. Une voix jeune lui répondit d'entrer. Dumbledore n'était pas là. Eleor lui faisait face assis dans le grand fauteuil de Dumbledore. Il avait retrouvé son apparence habituelle et le capuchon de son manteau dissimulait son visage. - Je t'attendais Harry. - Eleor... commença Harry - Non, coupa Eleor, le professeur Dumbledore n'est pas là, et oui, je sais ce que Ron et toi avez vu dans la vasque. - Mais comment ...? dit Harry d'un air de ne rien y comprendre. - Si tu as écouté ce qu'a dit Alienciel, tu dois avoir compris qu'il n'y a pas qu'un pouvoir à Poudlard, et que le château n'est pas seulement une école. Tu dois aussi savoir maintenant que tu es particulier... C'est pour cela que tes parents sont mort Harry, pour que tu puisses tenir ta place quand le temps sera venu... Du moins si c'est là ton choix. - C'est parce que tout le monde dit que je suis l'héritier de Gryffondor ? demanda Harry. C'est pour ça que mes parents sont morts ! Il y avait maintenant de la colère dans la voix de Harry et ses mains tremblaient.

- C'est plus compliqué que ça Harry. - Mais alors expliquez-moi, cria-t-il. Peut-être que quelqu'un va enfin m'expliquer pourquoi Voldemort essaye de me tuer, pourquoi mes parents sont morts, pourquoi est-ce que je ne sais pas qui je suis ni où je vais ? Eleor regardait Harry en silence. Il reprit - Non, je ne le peux pas, Harry. Ni moi, ni Dumbledore, ni personne. C'est sans doute la pire chose qu'on puisse te dire, mais il te faudra continuer comme tu l'as fait jusqu'à maintenant. Ta première tâche est de te découvrir toi-même en apprenant ta propre histoire. Mais rien n'est établi d'avance et tu dois avoir le choix jusqu'au bout. C'est pour cela que personne ne peut rien te dire. Il faut que tu fasses ce chemin seul. Harry avait écouté Eleor. Il se calma d'un coup. - Est-ce que tu m'aideras, Eleor ? - Bien sûr, Harry, comme je l'ai toujours fait. Et je ne serai pas le seul à le faire. Tu as des amis Harry et tu dois t'appuyer sur eux, pour avancer quand tu trébuches, de la même façon qu'ils s'appuieront sur toi s'ils en ont besoin. - Alors je vais les rejoindre, dit Harry avec le sourire. - Voilà qui est une bonne idée, répondit Eleor. Au revoir, Harry, nous nous reverrons bientôt. Harry se retourna et sortit du bureau. Il se sentait libéré d'avoir pu enfin évacuer ses idées noires. Il alla réveiller Ron, et ils rejoignirent Hermione pour le cours suivant.

Le festin de fin d'année salua la victoire des Gryffondors une fois de plus. Le professeur McGonagall rayonnait, Rogue avait reprit son air noir et ses regards mauvais. Hagrid, qui arborait fièrement sa baguette magique au côté, discutait de dragons avec les frères Weasley qui étaient venus spécialement au festin. Tout était pour le mieux. Poudlard avait retrouvé son ambiance. Seul Harry ne participait pas à l'allégresse collective. Son visage s'éclaira quand il vit apparaître au bout de la grande salle Sirius accompagné de Remus. Il laissa sa table pour se précipiter vers eux. Sirius l'emmena à l'écart, dehors. - Harry, comment vas-tu ? - Bien Sirius et toi ? - Bien. Harry... Je ne pourrai pas passer les vacances avec toi. - Ah, fit Harry en baissant la tête. - En fait, j'aurai dû dire que je ne pourrai pas passer « toutes » les vacances avec toi. Harry releva la tête et regarda Sirius droit dans les yeux. - Et bien oui, tu dois passer trois semaines chez les Weasley, et au moins une semaine chez les Dursley... Non ! ne proteste pas : c'est absolument obligatoire ! - Juste une semaine chez les Dursley... Et le reste avec toi ! - Oui, enfin si tu acceptes de te retrouver dans ma modeste demeure qui deviendrait alors aussi ta modeste demeure ! Harry, malgré ses quinze ans, sauta presque dans les bras de son parrain. Remus, passa la tête par la porte. - Excusez-moi de troubler les retrouvailles familiales, mais le professeur Dumbledore fait son discours de fin d'année. Harry et Sirius rentrèrent dans la grande salle et restèrent au fond pour assister au discours du professeur Dumbledore.

Les vacances s'annonçaient belles, la vie aussi. Tout le monde continua la fête jusque tard dans la nuit. « La vie est belle malgré ses épreuves, pensa Harry. »

Fin du TOMEFIC 5 Harry Potter et l'ordre du Phénix