Tristis usque ad mortem
Chapitre I : L'ombre d'une vie
Les Premiers rayons du soleil remplirent la chambre d'une lumière ocre et chaude, chassant les dernières ombres d'une nuit sans étoiles. Allongé en chien de fusils, les bras croisés, le jeune homme plissa ses yeux fermés, luttant contre le réveil avec une volonté de fer, en vain. Son rêve s'évapora et il se retrouva face à l'écran obscure de ses paupières fermées. Il eut un soupir de lassitude et ouvrit légèrement les yeux. Ses pupilles se rétractèrent sous l'effet de la lumière, laissant plus largement apparaître leur vert sombre et profond. Le jeune homme regarda sa montre électronique et eu un moment d'arrêt en remarquant qu'elle affichait huit heure quatre vingt huit, puis le coin de sa bouche se plissa en un sourire attendri.

« Évidement. » murmura t'il.

Il se pencha, ouvrit le tiroir de sa table de chevet et en sortit une vieille montre gousset en argent. Il eut un nouveau soupire de lassitude en constatant qu'elle affichait six heures.

« Question d'habitude y paraît. » bailla-t-il.

Il se leva et, tout en s'étirant avec délectation, observa sa chambre. Rien n'avait changé depuis l'année précédente. La décoration de la chambre était assez particulière. Les murs couverts de poster ou se côtoyaient Nirvana, les Doors, Martin Luther King le poster animé des Coqs, l'équipe national de quidditch de France, celui de l'équipe de France de Football.

« Pas vraiment les même résultats. » pensa-t-il tristement à l'idée que les Coqs avaient été impitoyablement éliminés pendant le match d'éliminatoires par les Irlandais, ces derniers ayant d'ailleurs remportés la coupe du monde l'année précédente.

Les meubles étaient usés et envahit de babioles, des partitions de guitare, des cendriers, des rouleau de parchemins, divers objets magiques comme des multiplettes ou des souvenirs qu'il avaient ramenés de ces nombreux voyages à l'étranger, la bibliothèque était remplis de livre de sorcellerie, de livre d'auteur prestigieux de tous les horizons, Victor Hugo, Oscar Wild, Martin Heidegger, J.D. Salinger, Gilderoy Lochlhart.

« Oui enfin bon. » ironisa-il en repensant à ce qu'on lui avait dit à propos des talents de Lockhart, l'illustre amnésique.

Le jeune homme se dévêtit lentement, se dirigea vers la salle de bain et entra dans la baignoire. S'étant consécutivement gelées puis brûlées les cuisses en jurant copieusement dans toutes les langues qu'il connaissait, il finit par trouver la bonne température et se lava paresseusement, pestant vaguement contre le soleil qui lui avait ravi un si précieux sommeil. Sortant de la douche, il s'essuya consciencieusement puis sortit un pot de gel de l'armoire à pharmacie et eu un sourire de satisfaction en constatant qu'il n'avait ni séché ni moisie. Il y plongea les doigts et les passa dans ses cheveux à plusieurs reprises puis leva les yeux vers le miroir. Il y vit un visage fin, légèrement émacié d'où les dernières traces de l'adolescence avaient complètement disparu et ou l'age adulte était affirmé par un bouc fin. Ses cheveux noirs étaient coiffés en pic, allongeant d'autant plus son visage bronzé.

« Humm. » fit-il amusé, « pas mal du tout. » Il repassa dans la chambre, ouvrit son armoire et attrapa un caleçon, une paire de chaussette, un pantalon et un pull noir. Il enfila le tout, attrapa son éternel manteau noir à capuche qui traînait sur une chaise l'enfila et sortit.

Les couloires du château étaient plus sombre que sa chambre et les murs semblait toujours humide. Il frissonna légèrement et accéléra le pas. Il traversa plusieurs couloirs, répondant distraitement au personnages des tableaux qui le saluaient, descendît deux escaliers, traversa de nouveau plusieurs couloirs et arriva devant une lourde porte en chêne qu'il ouvrit avec précaution. Il pénétra alors dans une chambre sombre à la décoration austère, éclairé par une unique bougie. Il n'y avait personne.

« Déjà levé ?! » murmura t'il surpris.

Il eut alors un instant d'inquiétude. Il ne pouvait être partit en mission, au beau milieu de l'été, sachant que le jeune homme arrivait. Il se précipita dans l'escalier, manqua une marche qui faillit lui être fatal, jura un bon coup, puis continua à courir à travers plusieurs couloirs. Il traversa le hall d'entrée et pila tout à coup. Il se retourna et constata qu'effectivement la porte de la Grande Salle était entrebaîllée. A l'intérieur, il entendit divers petit bruit, des froissements d'étoffes et ce qui ressemblait à des murmures. Il s'approcha des grandes portes et tendit l'oreille. Pas de doute, à six heures du matin, pendant les grandes vacances, période reconnu comme étant celle de la désertion généralisée des lieux d'enseignement, plusieurs personnes chuchotaient dans la grande salle du château. Sérieusement inquiet et bien décidé à savoir de quoi il retournait, il ouvrit le pan gauche de son manteau crispa sa main droite et instantanément sa baguette vola dans sa main. Il passa sa main gauche derrière le dos et sa jambe gauche en arrière, la campant solidement au sol. Il était en position de duel. D'un geste large de sa baguette, il fit alors valser les portes de la grande salle.

« JOYEUX ANNIVERSAIRE MAGUS ! ! ! » crièrent en ch?ur une dizaine de voix.

Sous le choc, son c?ur manqua un battement et il eut un mouvement de recule. Il regarda incrédule les professeurs de la prestigieuse école de Poudelard coiffés de bonnets de fêtes, debout devant la table qui leur étaient réservés et qui étaient couverte de cadeaux, riant aux éclats devant l'effet qu'ils avaient produit sur lui.

« Waoh ! soufflât-il, époustouflé ! Mais comment saviez vous que j'étais arrivé ? » « J'ai vu un faucon pénétrer dans ta chambre par hier soir en revenant d'une promenade dans la forêt et j'ai alerté le professeur Dumbledore et le professeur Rogue ! » articula Rubeus Hagrid avec peine, entre deux éclats de rires. « Il ne nous a pas fallut longtemps pour découvrir le pot aux roses. » répliqua Albus Dumbledore avec un sourire amusé.

Magus eut un sourire gêné, et se mit à rougir en rangeant rapidement sa baguette dans la poche cousue à cet effet dans son manteau, plus pour se donner une constance qu'autre chose.

« Et quand comptait-tu nous prévenir que tu étais un animagus ? » lança Severus Rogue, cassant. « Euh, bahenfaitc'estadireque. »bafouilla le jeune homme pris de cour. « Ou plus exactement quand comptait-tu expliquer cet état de fait à ton parrain-si-fier de-toi-mais-trop-fier-pour-te-le-dire-et-qui-n'as-pas- arreter-de-nous-en-parler-pendant-toute-la-matiné. »rectifia Minerva McGonagal avec un sourire amusé à l'adresse du professeur Rogue, provoquant un éclat de rire général et faisant rougir l'interessé. « Oui bon bref. » articula vaguement ce dernier avant de se diriger vers Magus.

Il le prit par les épaules, le regarda d'un regard ou perçait un mélange de fierté et de tendresse si caractéristique, puis le serra dans ses bras sous le regard ému (et toujours un peu surpris malgré les années) des autres professeurs, puis il fit un pas en arrière et le toisa avec un air faussement réprobateur.

« D'autre nouvelle du genre ou tu nous as dressé tout le tableau ? » « Bah, en fait, fit Magus d'un air gêné, puisque tue parle, j'ai rencontré une petite vampire à Paris (Severus devint livide) et elle est tombée enceinte (le regard de Severus exprima son ahurissement) et je vais devoir l'épouser. Mais sinon, le calme plat, à part cette morsure de loup-garou qui. » « Stop ! » l'interrompit son parrain avec un regard ou perçait encore l'effarement. « Et pas de blague sur les loups-garous, s'écria-t-il avec un air revêche, j'en ai eu ma dose. »

Puis il accompagna son filleul à sa place, ignorant volontairement les gloussements de ses collègues et Magus put déballer ses paquets. Surtout des babioles magiques que Magus possédait déjà en nombre conséquent, fruits de ses incessants voyages. Mais certains étaient beaucoup plus intéressants. Le cadeau de McGonagal, un manuel pour apprendre à maîtriser et supporter les transformations en animagus (l'aspect du livre le laissa présager de sa sombre provenance), bien que peu surprenant, tombait vraiment à pic. Hagrid lui avait offert un manuel sur les méthodes de vol des rapaces d'Europe.

« Bien pensé ! S'était-il exclamé en découvrant l'ouvrage, se demandant tout de même ou Hagrid avait pu trouver un tel bouquin. »

.Dumbledore lui offrit un livre (encore un, pensa-t-il en souriant) sur la nature des sortilèges de la région de l'Indus. Magus crut s'étouffer et dut relire plusieurs fois le titre avant d'en croire ses yeux. Il regarda le Directeur stupéfait. Celui-ci arborait toujours ce même sourire amusé, mais ces yeux fixaient le jeune homme d'un regard pénétrant que ce dernier ne connaissait que trop bien. Il ne se risqua pas à soutenir le regard de Dumbledore et se tourna vers le cadeau de son parrain avec un vague pressentiment. Était-il au courant de ses recherches ? Le cadeau de Severus était plus étrange. C'était une plaque ronde sertie de pierres rouges, verts, marrons et lapis, arborant entre chaque rangée de pierre un premier cercle de bronze, un second cercle d'argent et enfin un cercle d'or entourant un symbole compliqué, d'une couleur bleu-mauve que Magus, légèrement vexé à cette idée, n'avait jamais rencontré. Il était accroché à une chaîne en argent. A vrai dire, le jeune homme n'avait aucune idée de ce dont il s'agissait.

« C'est une amulette qui symbolise l'équilibre, » entama son parrain , « les pierres symbolisant les quatre éléments, tous également représentés. Elle aide à conserver l'esprit clair quand on utilise des formes de concentration magiques, ou des mantras magiques si tu préfère. » « Le symbole est en quelle langue ? » risqua Magus « Hum hum, » fit Severus en ce raclant la gorge. « Ah. d'accord, » fit Magus, en comprenant ce que ce raclement de gorge signifiait. Severus n'avait pas la moindre idée de la provenance de ce signe, ni même probablement du médaillon. Il réprima un éclat de rire mais remercia chaleureusement son parrain et passa le médaillon autour de son cou.

La cérémonie de l'ouverture des cadeaux achevée, ils se mirent tous à table, savourant les mets préparés par les elfes de maison. Magus se crispa légèrement à l'idée des Elfes. Il restait personnellement révolté par leur condition mais considérait comme peine perdue l'idée de faire évoluer les mentalités en la matière. D'autant que les Elfes étaient désarment de servitudes et semblaient prendre plaisir à leur condition.

A la fin du repas, il eut même droit à un gâteau d'anniversaire. Magus dut recourir discrètement à un sortilège pour finalement parvenir à éteindre les 20 bougies traîtresses qui se rallumaient en permanence, malgré les efforts redoubler du jeune homme qui avait commencé à souffrir d'hyper ventilation.

Après le repas, Magus et Severus entamèrent une promenade digestive dans le parc du château, ayant comme vague but de récupérer les lettres que les amis de Magus avaient put lui envoyer, dans la volière. Magus ne voyait pas bien comment ses amis pouvaient savoir qu'il était à Poudelard mais ça n'était qu'un détail. Un bon hibou postal n'avait pas besoin d'adresse, juste d'un nom.

Magus sortit une cigarette et claqua des doigts. La cigarette s'embrasa aussitôt. Il tira avidement sur la cigarette puis recracha des volutes de fumé de toutes les forme, du simple rond au joueur de quidditch animé. Il s'était longtemps entraîné pour maîtriser ce sort là et n'en était pas peu fier. Severus eut un regard désapprobateur mais ne dit rien. Après tout, son filleul était majeur et libre de ses choix. Mais tout de même, on n'avait pas idée de jouer avec sa santé comme ça.

Magus observa son parrain avec tendresse. Au grand damne du jeune homme, il avait toujours eu tendance à le surprotéger, voire le couver. Il faisait parfois figure de mamie gâteau dans l'esprit du jeune homme. Mamie gâteau. Severus Rogue, le professeur le plus craint de Poudelard. Grand, maigre, toujours vêtu de cette immense cape noire qui tournoyait au moindre mouvement brusque (Magus le suspectait même d'en rajouter un peu) et qui lui donnait l'aspect d'une chauve sourie géante. Il n'avait aucun mal à s'imaginer l'air terrorisé d'un élève voyant Rogue fondre sur lui, le regard froid et dure, la voix glaciale et cassante, prêt a sortir une réplique cinglant en n'importe quelle occasion et à n'importe qui. Sauf lui. Jamais Severus n'avait élevé la voix, ne l'avait regardé autrement qu'avec tendresse et inquiétude, comme on regarde un enfant malade, ou bien avec fierté quand il rapportait un carnet de note irréprochable, ou lorsqu'il parvenait à maîtriser des sortilèges trop compliqués pour son age. Cela aussi était un sujet d'inquiétude pour son parrain qui voyait la magie et les capacités de son filleul se développer, vite, trop vite c'était évident. Mais inévitable. Il était un De Gryphée, et avait, à l'age de cinq ans, vécu des évènements qui avaient réveillé sa magie, trop tôt sans doute.

Severus se tourna vers lui, l'observant à son tour, puis sourit tristement

« Tu ressemble tellement à ton père. »

Puis il baissa les yeux et eu ce regard, encore. Ce moment, Magus l'avait vécu un nombre de fois incalculable au cours de ces quinze dernières années. Et ce regard, combien de fois l'avait-il vu ? Un regard ou perçait la culpabilité, une culpabilité qui le terrassait, où perçait la haine, la haine de soi même, celle d'une personne qui se croit éternellement impardonnable. Une ombre.. Dans ces moments, Severus Rogue n'était plus que l'ombre de lui-même et tranchait d'autant plus d'avec l'image que l'on se faisait de lui. Et ce sentiment était redoubler par le fait que Severus pensait que Magus n'avait pas la possibilité de le haïr comme il méritait d'être haie, étant sa seule famille. Des dizaines, des centaines de fois, Magus avait tenté de le convaincre qu'il n'avait rien à se reprocher. Que la seule personne au monde qui pouvait lui en vouloir ne lui en voulait pas du tout, et lui était au contraire reconnaissant de tout ce qu'il avait fait pour lui, c'est à dire tout ce qu'un homme était en mesure de faire pour le bonheur d'un enfant, de son enfant, en un sens... Mais rien n'y faisait. Severus écartait la question avec ce même sourire triste et se renfermait sur lui-même. Il avait tout essayer. Presque. Il restait une solution, une possibilité qu'il n'avait jamais exploité. Il faudrait bien qu'il le fasse un jour ou l'autre, avant qu'il ne soit trop tard.