------- Je suis en train de traduire 'Le pitpoulpe' en anglais et je recherche quelqu'un pour bêtatester.

Titre : Quand fleurit l'épipogon. Suite de 'Le pitpoulpe de Mr Pennycuik Shomburgk'.

Auteur : Stupid Axolotl, la salamandre décolorée bloquée en stade juvénile. Bêtatesté par le Nico aux mille tentacules.

Disclaimer : Je ne possède toujours rien en ce qui concerne Harry Potter. Par contre, j'ai six adorables petits Xénopes (Merci Shinia Marina) qui répondent (enfin, façon de parler...) aux noms débiles de Glox, Pennycuik, Charpennes, Castalie, Laxanope et Watterson.

Avertissement : Beaucoup de biologie, un peu de slash (Un peu En langage manga on dirait shonen aiEuh, léger shonen ai même. Alors dois-je proposer le terme de 'slashen ai' ? heh)

PG -13 par scrupuleux acquis de conscience. Mais bon, ne lisez pas si vous êtes allergiques aux gays ou à la biologie, heh. (Perso, je suis seulement allergique à ma prof de dynamique des populationsQuoique j'ai trouvé de quoi m'occuper pendant ce cours, je traduit FAKE de l'allemand au français, rhhaaa, une ignoble traduction de traduction, lol! J'espère que la prof ne se demandera jamais pourquoi j'ai besoin d'un dictionnaire d'allemand pour son cours.)

J'utilise les noms anglais pour les personnages, mais pas forcément pour les objets et lieux.

POV de Draco + narration

Paroles entre guillemets, pensées entre étoiles.


Résumé : Suite du pitpoulpe de Mr Pennycuik Shomburgk. Après la pluie de pitpoulpes, Harry et Draco doivent retourner à Hogwart, alors qu'une tempête de neige s'abat sur la forêt interdite. Léger slash.


1) Une tempête de neige
2) Quand fleurit l'épipogon
3) A l'infirmerie
4) Intermède forestier
5) La nuit, tous les poulpes sont gris
6) Les algues indigo gonflantes
7) Combat de Plantimagi

Note : MAT m'a fait remarqué que j'écris parfois 'épipoGNON' a la place de 'épipoGON'. Désolée... La bonne orthographe est épipogon.

Chapitre 7 : Combat de Plantimagi




Draco n'alla pas se coucher, mais s'arrêta à la salle commune et s'assit dans un fauteuil. Il était somnolant, car l'heure était tardive, mais il y avait ce trouble dû aux paroles d'Harry et au hug qu'ils avaient échangé, et cette confusion était suffisamment importante pour le dissuader d'essayer de dormir.

*Je pensais être un peu fou parce que je me rendais compte qu'Harry comptait tant pour moi, mais j'étais persuadé de ne pas compter beaucoup pour lui. Il vient de me dire le contraire. Je ne suis peut-être pas si fou que cela. * Draco fronça les sourcils. *D'un autre côté Ca me rassure, ça me fait plaisir, bien sûr, mais ça ne change pas grand-chose. C'est même pire. Je dois toujours jouer ce rôle abject auprès des Slytherins et ignorer Harry toute la semaine. Ce n'est plus possible. Un jour ou l'autre, je risque d'oublier et de l'étreindre au beau milieu de la grande salle.* L'idée de la confusion que cela entraînerait amusa Draco.

*En tout cas, il semble bien que je vais devoir continuer ainsi jusqu'à la fin de l'année. Il n'y a aucune chance que les choses changent. Dumbledore n'a pas de raison de changer d'avis et de révéler la vérité. Harry non plus. Il fait même tout son possible pour rendre ma version plus plausible. Je leur en suis gré, mais cet arrangement ne me convient pas non plus. Je l'ai accepté parce qu'a ce moment, ce qui était le plus important pour moi, c'était de ne pas me retrouver dans un environnement hostile de Slytherins en rage. A présent, ce qui compte le plus, ce n'est pas cela, c'est l'amitié que j'ai pour Harry, et cette situation commence à devenir intolérable. Je dois passer la journée à dire d'Harry le contraire de ce que je pense. J'emprunte la véhémence de mes critiques factices à la fougue de mon affection réelle, et j'accepte de le critiquer uniquement parce que c'est toujours penser à lui. Cela devient ridicule. Mais, encore, je ne vois pas comment cela pourrait changer*

Draco soupira. Finalement, il se leva et alla rejoindre son dortoir.





Le mercredi suivant, Harry proposa quelque chose à Draco. Le printemps arrivait, les plantes géophytes° commençaient à pousser à nouveau, mais elles étaient encore petites et frêles. Harry pensait que c'était le bon moment pour Draco d'essayer de se débarrasser de sa peur panique des végétaux. Ils pourraient aller faire un petit tour aux abords de la forêt, sans trop s'éloigner d'Hogwarts. Seulement, ce n'était pas possible de nuit : les plantes étaient assoupies et, si on les réveillait brutalement, il y avait des chances qu'elles attaquent sans préavis. Harry proposa donc à son ami d'y aller le samedi après-midi, moment où Draco pourrait sans doute s'éclipser sans attirer l'attention des Slytherins. Justement, lui appris Draco, ils avaient prévu d'aller à Hogsmeade, et Draco les avait déjà prévenu qu'il ne viendrait pas.


Le samedi après-midi, Draco s'éclipsa dès que possible et alla rejoindre Harry. Il était quelque peu stressé, mais il restait confiant. Il faisait beau, sec, et définitivement trop chaud pour un jour de fin mars, mais cela rendrait la promenade tout à fait agréable. Draco chemina sans trop penser aux plantes qu'il allait devoir rencontrer.

Harry l'attendait sur le chemin qui menait à la maison d'Hagrid, ce chemin qu'il avait emprunté tous les mercredis soirs depuis plus de deux mois. A présent, il avait repris son tapis d'herbes, et sa mousse s'était revivifiée. Elle formait un tapis vert et agréablement mou sous les semelles de tous les promeneurs, Draco excepté. Pour lui, la mousse se comportait comme une sorte de colle qui le ralentissait et le fatiguait. Il tentait de ne marcher qu'aux endroits où la terre était apparente, mais ce n'était pas toujours possible. Harry le fit s'arrêter et observer la mousse. Il prétendait que ce n'était qu'en connaissant les plantes qu'il vaincrait la peur qu'il avait d'elles, et que c'était cette peur que les végétaux ressentaient en lui qui les faisait l'attaquer. Draco voulait bien le croire, mais quant à se pencher vers la mousse pour l'observer, c'était autre chose Il finit par le faire, très progressivement. Il faut dire que lorsqu'il vit Harry s'asseoir sur un beau tapis de mousse, il fut un peu jaloux de ne pas pouvoir faire de même. Il se consola du reste très vite, car Harry se releva, fort mécontent, après s'être rendu compte que la mousse, bien sèche extérieurement, était littéralement gorgée d'eau en profondeur.

Après quelques timides tentatives, Draco finit par poser sa main sur une touffe de mousse, et, à son effarement, il ne se passa rien. Ni morsures, ni brûlures, la mousse resta inerte.

" Tu vois " dit Harry d'un ton neutre. " Si elles ne sentent pas d'animosité de ta part, elle n'attaque pas. "

Puis il éclata de rire en voyant l'expression de Draco. Il avait l'air heureux et fier, comme s'il venait d'accomplir un exploit.

" Hé, Draco, c'est de la mousse, pas un botryche lunaire ! "

" Je sais. Essayons autre chose " suggéra-t-il. " Mais pas une plante dangereuse ! "

" Il y a un buisson de buis gigoteur ici " Harry pointa du doigt un arbuste.

" Je ne les crains pas. J'ai dû me cacher dans l'un d'entre eux quand je te suivais chez Hagrid, en décembre. J'ai fini par m'y habituer. "

" Tu t'es caché dans un buisson, toi qui a horreur des plantes ? " s'étonna Harry.

" Il le fallait bien. Où serais-tu maintenant si je ne l'avais pas fait ? "

Draco regardait Harry d'un air protecteur et tendre, ce que celui-ci prit prit pour une invitation à lui donner un hug.

" Hé ! " protesta Draco, qui n'était définitivement pas habitué à ce genre de manifestations.

Harry rit.

" Tu es bizarre. " Il le regardait comme s'il était une bête curieuse, uniquement pour l'énerver, bien sûr. " Bon. Et la muscatelle°, qu'est-ce que tu en penses ? " demanda Harry qui avait failli écraser plusieurs de ces petites plantes vertes et insignifiantes.

" Il y a pire " répondit Draco. Il se pencha vers les petites fleurs vertes d'un des plants. L'herbe secoua son inflorescence et éternua.

" Qu'est ce que je disais " plaisanta Harry. " Elles sont allergiques à toi ! "

Mais Draco avait tendu la main vers la plante et celle-ci n'attaqua pas ni ne montra une quelconque crainte.


Harry et Draco se promenèrent ainsi pendant une heure, sans avoir de problèmes avec les plantes, hormis une aubépine qui paniqua complètement et griffa les deux garçons, et un asaret° qui mordit Draco. Ils étaient en train de rentrer quand ils entendirent un bruissement de feuilles près d'eux. Draco sursauta. Il se retourna et scruta la haie toute proche.

" Tu as entendu ? " demanda-t-il à Harry.

" Oui, il y a une bestiole qui vient de passer le long de la haie " répondit celui-ci calmement.

" On aurait plutôt dit le bruit d'une plante qui se déplacerait, Harry "

" Peut-être. Beaucoup de plantes se déplacent. "

" Celle-ci ne me plaît pas ! " Draco s'inquiétait vraiment. Harry s'en rendit compte, et accorda plus d'importance à cette plante mystérieuse. Il regarda tout autour de lui, mais ne vit rien.

Tout à coup, il entendit à nouveau le bruit de feuilles, très près. Draco tressailli et attrapa le bras d'Harry.

Ils contournèrent la haie.

Devant eux se dressait un énorme botryche lunaire. Il faisait plus d'un mètre de haut, et les différentes frondes s'étendaient, telles de tentacules de méduses, sur plusieurs mètres autour du pied. Draco et Harry reculèrent, épouvantés. Le botryche s'arracha du sol et avança prestement vers eux. Draco vit Harry sortir sa baguette et lancer un sort qui parut déstabiliser la plante. Il répéta le sort et Draco, cette fois, entendit duquel il s'agissait. C'était ce fameux Antirubisco. Mais s'il avait été fatal au petit botryche de Mrs Sprout, ce botryche géant-là ne semblait guère être éprouvé. Tout au plus Harry, qui lançait le sort quantité de fois, pouvait-il maintenir le monstre à distance. Draco était terrorisé et ne savait pas quoi faire. Il ne pouvait aider Harry, et la plante avançait inexorablement. Il n'était pas non plus question de fuir en l'abandonnant. Draco resta donc à côté de lui, inactif et terrifié. Il était spectateur de cette lutte terrible, voyait son ami perde du terrain et s'en voulait terriblement de ne rien pouvoir faire. S'il avait pensé que ce puisse être utile à Harry, il se serait élancé vers le botryche et aurait essayé de lutter directement avec lui. Mais il savait d'expérience que la plante aurait le dessus.

Grâce à de nombreux Antirubisco, Harry repris momentanément l'avantage. La plante, blessée, se regroupa et resta immobile quelques instants. Puis elle lança à nouveau ses frondes, et dans le même temps, un nuage de fumée grisâtre. Draco et Harry, stupéfiés, le virent former la marque de Voldemort.

" Voldemort est un Plantimagus ? " dit très vite Harry. " Mais ça explique pourquoi les sorts Antirubisco sont inefficaces. Un Plantimagus n'est pas une vraie plante. "

Draco admira la propension qu'Harry avait à discuter sur des points théoriques alors qu'ils étaient en danger de mort et que leur seule arme s'était avérée inutile. Mais il était surtout horrifié par le manque total de solution qui s'offrait à eux.

Harry continuait à essayer de repousser la chose, avec encore plus de vaillance depuis qu'il savait qui il affrontait, mais il perdait peu à peu du terrain et devait reculer. Draco aussi reculait, honteux de son inactivité et de son incompétence.

Harry rata un sort Antirubisco, et Voldemort en profita pour faire un grand saut dans sa direction. Instinctivement, Draco s'écarta, mais au moment même où il eut ce mouvement, il se reprit et, sur un coup de tête, avança sur le botryche. Il avait un drôle d'impression, indéfinissable, comme si quelque chose changeait en profondeur chez lui, mais il mis cela sur le compte de l'action désespérée qu'il tentait. Il entendit vaguement Harry lui crier quelque chose. Il voulu lui répondre, mais en fut incapable. Harry continuait à lui crier des choses qu'ils ne comprit pas, mais il entendit dans sa voix une terreur immense.

*Il ne veut pas que je le fasse, mais je le ferais. C'est la seule façon de lui laisser suffisamment de temps pour s'échapper.*

Draco avança plus vers le botryche qui s'était arrêté, comme dans l'expectative, depuis qu'il avait marché vers lui. Mais tandis qu'il avançait, il sentit une gêne au niveau de ses jambes. Il regarda ce dont il s'agissait.

Il n'avait plus de jambes. Il s'agissait maintenant de multiples lianes à feuilles énormes, vaguement cordiformes. *Non ! Non ! Moi aussi ?*

Il ne se laissa pas le temps de réfléchir à sa situation. Ce qui importait pour l'instant, c'est qu'il était ainsi plus à même de se battre contre le botryche. Celui-ci était resté calme, toujours méfiant. Draco l'attaqua sans prévenir. Il enroula ses deux lianes principales autour de la tige du botryche et tira de toute ses forces. Voldemort, soudain réveillé, répliqua en lacérant les feuilles de Draco avec ses suçoirs.

La lutte fut longue. Harry aidait avec des sorts Antirubisco à chaque fois qu'il pouvait en lancer un sans risques d'atteindre Draco. Celui-ci luttait toujours, mais il n'avait plus une feuille intacte. Voldemort commençait aussi à faiblir.

Soudain, le botryche disparu dans un nuage de fumée.

Draco tomba par terre.

Il vit Harry s'approcher.

" Tu l'as eu " dit-il, essoufflé. " Enfin, pour cette fois-ci "

Il ramassa Draco. Sous cette forme, il était très léger, mais Harry ne savait pas comment transporter ces lianes de plusieurs mètres sans les abîmer plus.

" Tu ne peux pas heuredevenir normal ? " lui demanda Harry.

Draco ne pouvait pas. Il était épuisé. Harry entreprit donc d'enrouler délicatement la liane en la reposant sur son épaule, comme il aurait fait d'un tuyau d'arrosage.

" Je suis désolé de te faire ça, mais je ne vois pas d'autre solution. "

Draco répondit en s'enroulant doucement autour d'Harry.



Harry retourna tout doucement à Hogwarts, en essayant de ne pas bousculer son ami. Il se dirigea vers l'infirmerie, en évitant de croiser quiconque.

Mrs Pomfrey fut très étonnée quand elle vit arriver Harry qui portait une grande aristoloche-boa, et fut encore plus déconcerté après qu'Harry lui eut expliqué que c'était Draco. Puis elle reprit ses esprits.

" Dépose-le là " dit-elle en pointant du doigt un lit. " Je ne crois pas qu'il soit possible de faire quoique ce soit tant qu'il ne s'est pas retransformé. Mais j'avoue que je n'ai encore jamais été dans une telle situation. "

Elle examina Draco.

" Il n'a de blessures que sur les feuilles, les tiges sont intactes " dit Mrs Pomfrey, qui se rendait compte alors qu'elle parlait de l'étrangeté de ses paroles. " Je pense qu'il n'y a pas trop de mal de fait. Il est juste épuisé. "

Elle alla chercher des ouvrages de médecine magique dans l'espoir de trouver quelque chose sur les soins à donner aux Plantimagi blessés. Harry resta près de Draco et ne cessa de lui parler.

" Je ne pense pas que sous cette forme, il se rende compte de ce qui se passe autour de lui, Harry " dit Mrs Pomfrey qui revennait avec deux livres.

" Si " répliqua Harry, et pour le prouver, Draco enroula une tige autour de sa main.

Harry expliqua rapidement à Mrs Pomfrey ce qui s'était passé. Elle fut très choquée de savoir que Voldemort avait encore une fois réussi à s'approcher autant de l'école.

" C'est à Dumbledore que tu devrais dire cela " pointa-t-elle.

" Je le ferai. "

" Fais-le maintenant " conseilla-t-elle.

Harry répugnait à quitter Draco, mais il accepta néanmoins.




Draco se transforma alors qu'Harry était absent. Mrs Pomfrey le soigna et lui donna à manger. Il attendit longtemps le retour d'Harry. Celui-ci finit par arriver, essoufflé.

" Tu as été long " nota Draco, un peu contrarié.

" Je suis désolé. Je tenais à passer voir Mrs Sprout pour lui demander quelques explications. "

" Quoi donc ? "

" Je lui ai demandé pourquoi tu te faisais toujours agresser par les plantes alors que tu en es une en partie. Elle m'a dit - c'est vraiment étrange - que la plupart des Plantimagi, avant qu'ils sachent qu'ils en sont un, ont des problèmes avec les plantes, sans doute parce qu'ils ne savent pas comment se placer par rapport à elles. Ce qui veut dire " conclut Harry, " que normalement, tu ne devrais plus avoir de difficultés avec les végétaux, dorénavant. "

" Je ne pense pas non plus " souffla Draco. " J'ai quelque chose à te demander " dit-il après un temps.

" Oui ? "

" Où as-tu appris le sort Antirubisco ? "

" Ah, ça Tu sais, Neville aime bien les plantes. A une époque, il s'occupait des mélampyres° de Mrs Sprout. Il en a ramené un dans la salle commune des Gryffindors, une fois. La plante a eu peur. On ne pouvait plus la tenir. Neville a du lui faire un Antirubisco. Ce sort m'a intrigué, je l'ai trouvé intéressant, alors je lui ai demandé de me l'apprendre. "

" Tu as bien fait. Il y a une espèce de morale à tout ce qui nous est arrivé : n'importe quel sort apparemment désuet peut être utile. " remarqua Draco.

" Tu me fais penser que je n'ai toujours pas demandé s'il existait un sort tournebroche. "

Draco rit.

" Exact. Voilà encore un sort qui serait utile. Même si on a pu faire sans. "

Ils restèrent silencieux quelques minutes.

" N'empêche " reprit Draco, " depuis que nous sommes amis, j'ai l'impression que je passe beaucoup plus de temps qu'avant à l'infirmerie. "


" Heh. Et on va encore devoir y rester quelques jours. "

" 'On' ? Tu es blessé toi aussi ? " s'enquerra Draco.

" Non, mais c'est toujours la même chose. Dumbledore ne veut pas de fuites avant qu'il ait parlé. "

" Toujours la même chose ? J'espère bien que c'est la dernière fois ! "

" Moi aussi " avoua Harry.






Ils restèrent trois jours à l'infirmerie. Dumbledore fit un discours qui fut accueilli avec effarement. En effet, après discussion, et en accord avec Harry et Draco, il avait explicité tout ce qu'il s'était passé. Il ne tenait pas à cacher encore une fois la vérité, et Draco en avait définitivement assez de cette dissimulation.


Le lendemain matin, l'arrivée de Draco et d'Harry en cours de potions provoqua beaucoup d'émoi parmi les élèves. Draco crut sa dernière heure arrivée quand il entra dans la pièce et remarqua les regards meurtriers des autres Slytherins. Fort heureusement, la présence du professeur Snape les força à rester plus ou moins calmes.

Pendant tout le cours, il y eut une agitation peu ordinaire. Il y eut un nombre considérable de pots reversés et d'ingrédients confondus. Seuls Harry et Draco firent preuve de beaucoup de calme. Seulement, quand Harry, qui revenait de la réserve avec un stock de scolex° de ténias armés, passa vers Draco et se pencha pour lui faire part d'une réflexion sur l'agitation alentours, Snape ne les rata pas. Il devait avoir attendu patiemment depuis le début du cours un prétexte pour les réprimander, mais ils ne lui en avait pas donné.

" Ca suffit, vous deux ! Il n'y a pas de quoi se prendre pour des héros ! Vous perturbez la classe. "

Il prit un petit pot en terre et le tendit à Draco.

" Allez plutôt me remplir cela de Staphylins° huileux. "

Harry et Draco sortirent, plutôt soulagés.

" Des Staphylins huileux Tu sais où on en trouve ? " demanda Harry.

" Un peu n'importe où, dans des milieux bien ombragés avec de la matière en décomposition. On peut commencer par les souches de saules morts près du lac."

Ils avancèrent jusqu'au lac. Il y avait en effet beaucoup de souches, tout ce qui restait des saules qui avaient été coupés plusieurs années auparavant. Elles étaient en partie décomposées, mais avec une coque d'écorce encore bien résistante. Draco s'agenouilla devant la première souche et commença à triturer à l'intérieur avec un petit bâton.

" Mmmh. Je ne vois pas de Staphylins. Par contre, si quelqu'un a besoin de larves de Cétoines°, il y en a plein. "

" Des larves de Cétoines ? " répéta Harry, " il paraît que c'est délicieux en beignets ! "

Draco fit une moue écurée.

" Et bien, tu pourras aller les chercher plus tard, mais je ne veux pas entendre parler de tes recettes ignobles. Ah ! "

" Quoi ? " demanda Harry.

Draco avait mis la main dans la souche et la retira, terreuse, le poing fermé.

" Tu as le pot ? " demanda-t-il à Harry.

Celui-ci lui tendit. Draco y fit tomber un très laid insecte.

" Berk " fit Harry en regardant le coléoptère aux courtes élytres, " ça, je n'en mangerais pas. "

L'animal, apeuré, sortit ses deux organes oléifères°.

" A quoi peuvent bien servir ces insectes dégoûtants ? " s'enquerra Harry.

" Ils servent à aromatiser le jus de citrouille " affirma Draco, très sérieusement.

" QUOI ? "

Harry était horrifié. Puis il vit un petit sourire flotter sur les lèvres de Draco.

" Tu t'es fichu de moi ! " protesta Harry.

" Il faut bien que je me venge pour tout ce que tu as ri de moi à propos des plantes " répondit simplement Draco.

Harry le regarda d'un air réjoui.

" Heh. C'est vrai. "

Il poussa un peu Draco pour pouvoir lui-même fouiller la souche pour y trouver les Staphylins.

" Hé ! ! " protesta Draco, qui perdit l'équilibre et glissa sur l'humus.

Quand il se releva, il était couvert de terre.

" Tu vas regretter cela, Harry " s'esclaffa-t-il. Il se pencha, prit une pleine poignée de terreau et le lança à la figure d'Harry. Celui-ci ne s'en étonna pas, et essaya de lancer à son tour du terreau à Draco. Mais comme ses lunettes étaient couvertes de terre, il n'arriva pas à bien viser, et rata Draco qui éclata de rire.

Harry enleva ses lunettes et les essuya.

*Il est amusant comme cela* pensa Draco. Harry avait le visage terreux, particulièrement les joues et le front, et cela lui faisait une sorte de masque qui épargnait le tour des yeux, où la peau apparaissait très pâle.

*Mais pas seulement amusant* se dit Draco, *il est absolument adorable.*

Il fut tiré de ses pensées par Harry qui avait trouvé un autre Staphylin.

" Il est encore plus laid que l'autre " remarqua Harry. " Et en plus, il est couvert de terre. "

" Toi aussi, tu es couvert de terre " pointa Draco, " mais tu n'es pas laid, au contraire. "

Harry abandonna sa souche et se regarda Draco d'un air intrigué.

*Qu'est ce qu'il m'a pris de dire cela ?* se demanda Draco, un peu inquiet.

Mais Harry avait repris ses recherches puis, au bout d'un moment, il se leva.

" Il n'y a plus rien dans cette souche. J'en ai étudié chaque anfractuosité. "

Ils marchèrent jusqu'à la prochaine souche. Celle-ci était presque entièrement dans l'eau, ce qui ne convenait pas aux Staphylins. Ils allèrent donc voir la suivante.

" Il y en a un, là ! " s'exclama Harry. Il saisit l'insecte et le mit dans le petit pot, au moment même où Draco en découvrit un autre. Harry fouilla un peu dans la souche. Elle grouillait de Staphylins. Ils en ramassèrent le plus possible et les tassèrent dans le pot. Ceux qui y étaient déjà essayaient d'en sortir à chaque fois qu'ils soulevaient le couvercle, et ils en perdirent ainsi quelques uns. Finalement, ils en eurent un pot complet.

" Bon, on peut rentrer alors " prononça Draco, peu enthousiaste.

" Pas question. On aurait très bien pu avoir besoin de plus de temps pour ramasser les insectes. "

Harry s'assit dans l'herbe.

" C'est vrai. Tu as raison. En plus, je suis sûr que Snape sera ravi si on revient juste à la fin du cours " dit Draco, et il s'assit à côté d'Harry.

Celui-ci regardait au loin, de l'autre côté du lac. Ils restèrent longtemps là, silencieux. Au bout d'un moment, Draco s'ennuya un peu, mais il n'osa pas déranger Harry.

*Je me demande comment il peut rester calme comme cela. Que regarde-t-il ? Rien de spécial, j'imagine Il doit penser à quelque chose, mais à quoi ? "

Au bout d'un moment, Harry se retourna vers Draco et le regarda d'un air interrogateur, comme s'il s'était rendu compte de l'embarras de son ami.

" A quoi penses-tu ? " demanda Draco.

" A nous ", répondit Harry.

" Nous ? " répéta Draco, intrigué.

" Ah, non, pas 'nous' dans ce sens là " s'amusa Harry. " QuoiqueMais non, ce que je voulais dire C'est très étrange, tout ce qui est arrivé, et même si cela fait un certain temps que nous sommes amis, cela me semble toujours un peu bizarre. Tu es bizarre, d'ailleurs " ajouta-t-il après quelques secondes de réflexion. " Tu n'arrêtes pas de me témoigner ton affection, mais tu essayes toujours de fuir quand je veux te faire un hug. "

" Je n'ai pas l'habitude " chuchota Draco. " Mais j'aime bien. "

Harry se tourna vers lui et Draco se glissa dans ses bras.

" J'aime définitivement bien " confirma-t-il en fermant les yeux.

Quand il les rouvrit, Harry regardait à nouveau dans le vide, loin de l'autre côté de l'étang.

Il l'observa longuement. Il contempla son visage paisible, totalement lisse. Harry était apparemment très concentré. *Qu'est ce qu'il m'arrive ?* se demanda Draco. *Je Je voudrais pouvoir l'embrasser ?* Cette pensée le troubla. Elle lui était venue comme cela, de nulle part , mais elle ne lui était pas étrangère.

Il se rendit compte qu'Harry le regardait. Il soutint son regard.

" Je ne suis pas un Plantimagus toxique, tu sais "

" Hein ? " demanda Draco, sortant de sa rêverie.

" Je disais que je n'étais pas un Plantimagus toxique " répéta Harry avec un sourire quelque peu crispé, " tu peux m'embrasser sans risque d'empoisonnement. "

*Hein ? Oh Il a vraiment dit cela ? Et comment peut-il savoir que * Draco était complètement troublé. Harry en profita pour l'attirer contre lui. Voyant que Draco ne se décidait pas, il tenta de l'embrasser. Draco le laissa faire, mais Harry senti qu'il était crispé.

" Je suis désolé " murmura-t-il en essayant de se relever. Mais Draco le retint.

" Désolé ? pourquoi ? Dis-moi plutôt comment tu as su que "

Harry le coupa.

" Je te l'ai déjà dit " dit-il en riant, " je peux détecter en toi des choses dont tu n'as même pas encore pris conscience. "

" Je sais ! ce que je voudrais bien savoir, c'est comment tu fais. "

" Tu sais, les plantes sont très faciles à analyser " taquina Harry, tout en entrouvrant machinalement le pot de Staphylins qu'il avait ramassé devant lui.

" Tu me traites de plante maintenant ? " s'indigna faussement Draco. Il se lança sur Harry qui poussa un cri et lâcha le pot. Il voulu le rattraper pour le fermer plus hermétiquement, mais quand Draco l'embrassa, il oublia totalement le pot.



Juste à côté d'eux, les Staphylins huileux avaient fait glisser le couvercle mal ajusté du pot, et se laissaient tomber, l'un après l'autre, dans l'herbe humide.


*********************************************Finis**********************************************


Note 1 : Comment ça, la dernière scène est nulle ? Bien sûr qu'elle est nulle ! Je suis une biologiste, pas un écrivain de trucs à l'eau de rose, d'abord ! heh. Et puis c'est super dur de faire plaisir à tout le monde. Dans cette fic, je sais pas si ça se voit, mais j'ai essayé de faire un mélange méticuleux et proportionné avec soin de biologie, de péripéties absurdes, de tentacules, de romance et de second degré (+ un acrostiche et un palindrome pour MAT et quelques privates jokes). Seulement, je ne suis vraiment pas douée pour la romance, et puis c'est compliqué de faire plaisir à tout le monde. Pourquoi les gens ne peuvent-ils pas tous avoir des goûts simples et sains et tous aimer, par exemple, au hasard, les poulpes ? :)

Lexique:

Géophyte : Une plante qui disparait totalement en-dessous de la surface du sol pendant la mauvaise saison. S'oppose aux hémicryptophytes dont les bourgeons sont juste au-dessus du sol.

Muscatelle : Adoxa moschatellina. Petite plante assez insignifiante, à fleurs vertes. En anglais, elle porte le nom amusant de 'townhall clock' (L'horloge de l'hôtel de ville) pour la ressemblance entre ses fleurs rondes et une horloge.

Asaret : Asarum europaeum. Plantes à feuilles luisantes en forme de rein. Les petites fleurs discrètes sont pourpres.

Mélampyre : Genre Melampyrum. Des plantes vraiment bizarres! Surtout l'espèce Melampyrum vaudense qui a des fleurs jaunes et des bractées (les bractées sont les sortes de petites feuilles associées aux fleurs) violettes!

Scolex : C'est la 'tête' des Ténias. (Genre Taenia)

Staphylins huileux : Ocypus olens. Coléoptères laids et puants. Nul besoin de préciser que je les adore! :)

Cétoines : Coléoptères aussi, mais beaucoup plus jolis, les adultes en tout cas. Ils sont verts métallisé. Les larves ressemblent à des larves de hannetons (vers blancs) et sont très sympas à élever dans un dressing ou un placard à provision (j'ai testé pour vous), et sont si grasses que malgré mon affection pour les miennes, j'ai toujours légèrement envie de les faire frire :)

Oléifère : producteur d'huile.

Réponse aux reviews :

Enishi : Merci :) Pour les plantes, tu sais... Si je ne me forçais pas un peu, j'écrirais des fics avec seulement des plantes, heh. Vive la bota :)

Cora : Ben voila, c'était le dernier chapitre, j'espère que ça t'a plut.

Saael' : Heh, avec moi, on ne peut pas échapper à la biologie. Par contre, SVT... Ca comprend la géologie, ça, non? Je hais la géologie! lol! Donc, il n'y aura jamais de géologie dans mes fics! heh. 'La toute jeune?' A quel point toute jeune, dis moi? heh

MAT : Rhhha, en effet c'était une ignoble faute de grammaire, le pire, c'est que c'est une des fautes que je déteste le plus! Je ne savais pas que j'étais capable de la faire! Un présent de l'indicatif à la place d'un impératif, berk, vilain! :)