Coucou ! Je suis très énervée, j'étais persuadée d'avoir recopié ce
chapitre sur mon ordi et j'avais jeté mon brouillon, et qu'est-ce que je
vois quand j'ai voulu updater ? JE N'AVAIS PAS RECOPIE LE
CHAPITRE ! ! ! ! ! AHHHHHH ! ! Donc je me suis détestée et j'ai été obligée
de le retraduire en quatrième vitesse pour respecter mon délai ! Bref, sur
ce, j'espère que ça vous plaira et j'attends vos impressions ! Au fait,
pendant que j'y pense, j'ai oublié le disclaimer, donc pour faire court,
rien n'est à moi, tout est à J.K. Rowling, à part cette fic qui est à
Blanche Malfoy.
Je voudrais dire un grand MERCI à Caro pour ses conseils pour le DVD !
Cora : désolée pour le petit retard et j'espère que la suite te plaira !
Chari : j'adore ta phrase « je deviens folle ! mon genre de mec c'est en général grand brun aux yeux foncés et là je deviens dingue d'un grand blond gay ! » lol. Moi aussi, c'est mon genre de mec, avec les yeux clairs par contre (enfin, les yeux foncés, ça me dérange pas !). Mais il est adorable, ce petit Dracounet !
Saael' : j'adore « Harrynounet » et surtout « Draki-choucou » ! Il faudra que je la ressorte celle-là ! Draki-chouchou ! J'A-DO-RE ! lol Et merci pour ta review enthousiaste !
Elava : je suis contente que tu aimes et j'espère qu'il y aura assez de détails dans cette partie lol. Je t'ai fait une petite dédicace à un moment !
Sia : merci merci. Là j'avoue qu'il m'a fallu du courage quand j'ai vu que je devais tout retraduire ce chapitre. J'étais prête à jeter l'éponge, mais j'ai pensé à vous et je me suis dit 'non, Jess, tu vas le faire !'. Et je l'ai fait !
Hedwige : mais non, tu ne radotes pas ! Elles me font super plaisir tes reviews ! J'espère que je ne te décevrais pas dans ce chapitre !
Ange Rogue : merci pour toutes tes reviews et oui, Harry est mignon, oui, il est compliqué, et oui, il ne devrait pas se poser autant de questions dans les bras de Draco !
Elfina : merci pour tous tes compliments, ça me touche que tu lises ma traduction après avoir lu l'original. Et puis un grand MERCI pour tes astuces pour le DVD de Harry Potter !
Nicolina : merci pour tes encouragements ! Bisous bisous !
Bonne lecture !
PASSION
Comment cela était-il arrivé ? Comment m'étais-je empêtré dans cette obsession ? Et qu'est-ce que je racontais ? Une obsession ? Ah ! Seulement dans tes rêves, mon cher Harry. Seulement dans tes rêves...Ce que je ressentais pour ce petit con n'était pas qu'une banale obsession. C'était tellement plus que ça. Au fond de moi, je le savais, mais je ne pouvais pas l'admettre. C'était trop effrayant.
Je ne voulait pas avoir besoin de lui comme ça. Je ne voulais avoir besoin de personne, d'ailleurs. Mais...deux jours plus tard, je sus que je ne pouvais plus l'ignorer. Peut-être que je n'étais pas prêt à crier mes sentiments pour lui sur tous les toits, mais je reconnus devant Ron et Herm que nous étions...plus que de simples bons amis. Ils le savaient déjà, ce n'était pas une grande nouvelle pour eux, mais je savais combien c'était important pour Malfoy que je le présente comme mon...euh...partenaire. Je n'étais pas sûr de pouvoir déjà l'appeler mon 'petit ami'.
La seule chose ennuyeuse était son insistance pour que je l'appelle Draco. Dieu, c'était tellement énervant. C'est vrai, c'était juste un satané nom ! Pourquoi s'en souciait-il autant ? Ce fut la nuit de Noël que je découvris pourquoi.
****
La nuit de Noël, il prit la parole brusquement, alors que je ne m'y attendais pas. C'était tout à fait Malfoy. Imprévisible jusqu'au bout.
« Appelle-moi Draco. Juste une fois » dit-il.
C'était moi ou sa voix semblait suppliante ? Non, j'avais probablement tort. Draco n'était pas ce genre de mec.
Je détournai le regard, ne voulant pas lui faire face. Je ne savais pas pourquoi je ne pouvais pas l'appeler par son prénom. C'était une idiotie d'ordre psychologique. Peut-être que je devrais faire une thérapie [ben il y va avec sa chouette, comme ça il aura un tarif groupé !]. Je savais qu'il attendait une réponse, donc je dis simplement « Je ne peux pas », comme si cela suffisait. Ca ne lui suffit pas, et ça l'énerva juste un peu plus.
« Mais pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y a de si difficile ? C'est juste un bon dieu de nom ! »
Il se leva et, malgré le fait qu'il avait un air assassin, je ne pus m'empêcher d'observer son stupéfiant corps nu. [qui bave ? lol]
« Je te comprends pas, j'te jure ». Qui le pourrait ? Certainement pas moi. Il continua. « J'essaie autant que possible...mais je ne te comprends pas, Potter. Et je crois que je ne te comprendrai jamais »
Bienvenue au club, alors ! Moi non plus, je ne me comprenais pas. Mon c?ur était un mystère, même pour moi.
« Je suis désolé » dis-je, sachant que ça ne suffisait toujours pas.
« Pourquoi ? Tu n'aimes pas ce que nous avons ? »
Bien sûr que si !
« Où suis-je juste quelqu'un pour passer le temps en attendant que Cho Chang décide si elle veut de toi ou pas ? »
QUOI ? ?
« Est-ce que c'est ça ? Tu l'attends, n'est-ce pas ? Tu te réserves pour elle ! »
Ok. Je crois que là, il y a vraiment un malentendu ! Je ne pensais plus à Cho depuis longtemps. Comment aurais-je pu, quand je l'avais, lui ?
« Je parie que tu l'appelleras Cho et pas Chang quand tu la baiseras. Cho, chaud...c'est plutôt marrant ». Et il rigola.
Il riait si fort que, au bout d'un moment, je me rendis compte qu'il avait du mal à reprendre son souffle. J'écarquillai les yeux, ne sachant pas du tout quoi faire. Son visage s'empourprait et...Merde ! Qu'est-ce que j'étais censé faire ? Il déraillait.
« Arrête ! » criai-je, comme si juste ça allait aider.
Il eut un rire encore plus hystérique qu'avant et je paniquai.
« Arrête ! Tu me fais peur ! »
Mon Dieu, mais qu'est-ce qu'il faisait, à rire comme un forcené, comme s'il avait perdu l'esprit ? Et j'étais une petite merde inutile, parce que je ne savais pas quoi faire. Je me souvins d'une situation semblable, quand George avait dit une plaisanterie très drôle et que Ginny s'était mise à rire exactement comme Malfoy. Je me renfrognai quand je me souvins que Hermione l'avait giflée pour qu'elle revienne à la normale. Et ce fut ce que je fis à Malfoy, sans même sourciller. Ca marcha, mais je ne crois pas qu'il m'en fut reconnaissant. En fait, il paraissait fou de rage.
« Je suis désolé mais tu avais presque arrêté de respirer » essayai-je d'expliquer.
Il se contenta de me regarder.
« Dis quelque chose ! ». Je le secouai, mais il se dégagea.
« Sors d'ici » dit-il froidement.
« Quoi ? »
« Je t'ai dit de sor- »
« Je sais ce que tu as dit ». Je me rapprochai de lui. « Mais ce que je n'ai pas compris, c'est pourquoi. C'est parce que je ne veux pas t'appeler par ton prénom ? C'est ça ? C'est une raison débile et tu le sais »
« Va te faire foutre ! C'est mon nom, par Merlin ! Et c'est juste un foutu nom ! Tu ne te saloperas pas ta jolie petite bouche en le disant ! Tu m'as déjà embrassé. Mon Dieu ! Tu m'as même sucé, et il n'y a pas si longtemps en plus ! » s'écria-t-il.
Oh oui, je m'en souvenais très bien. Mon visage s'enflamma. Je pouvais sentir la chaleur qui s'en dégageait. Ca avait été une expérience merveilleuse, mais également drôle car j'avais été très maladroit. Mais malgré mon manque de savoir-faire en la matière, Draco avait semblé apprécier. En fait, je crois qu'il avait plus aimé le fait de m'apprendre comment faire que la fellation en elle-même. [dédicace à Elava !]
« En plus » continua-t-il, « tu m'as giflé ! Personne n'a le droit de lever ne serait-ce que le petit doigt sur moi. Personne, tu m'entends ? Même mon père ne m'a jamais giflé ! »
« Je suis désolé. Ton visage était rouge et tu étais à bout de souffle. J'ai vu Hermione faire ça une fois à Ginny quand elle était dans cet état et je croyais bien faire. Franchement, je n'étais pas...je...Merde ! Je pensais t'aider ! Je n'avais pas l'intention de te faire mal, je le jure sur la tombe de ma mère ! S'il te plaît, pardonne-moi ! Je t'en prie ! »
Je ne pouvais même pas dire à quel point j'étais désolé. J'aurais dû penser à quelque chose d'autre pour le faire arrêter. La baffe était apparemment une mesure draconienne [bon, d'accord, jeu de mots à deux balles, alors 'radicale', si vous préférez !]. Ginny n'avait pas été aussi énervée...Je me demande pourquoi. Peut-être qu'elle aimait bien être un peu bousculée [si vous voyez ce que je veux dire...du style elle aime bien les fessées, quoi. Un peu SM sur les bords !]. Mauvaise idée ! Ginny était une fille si douce...Elle n'aimait pas ce genre de trucs.
« C'est bon » finit-il par dire. « Mais si jamais tu refais ça... ». Il laissa la phrase en suspens.
« Je ne le referai pas ! Je le jure ! La prochaine fois, je pense que je te jetterai de l'eau à la figure. Qu'est-ce que t'en penses ? Ca pourrait marcher, non ? Mon Dieu, j'aurais dû y penser avant ! Je pense que ça aurait marché ». Ca ressemblait à une plaisanterie, mais quand j'y avais pensé, ça m'avait vraiment paru une bonne idée.
« S'il te plaît...La ferme ! »
« Pourquoi est-ce que tu rigolais ? »
Il haussa les épaules. « Parce que j'en avais envie »
Ouais, c'est ça.
« Tu étais nerveux » déclarai-je.
« Et comment tu peux le dire ? »
« Parce que je te connais »
Assez bizarrement, je le connaissais réellement. Je l'avais observé de nombreuses fois jadis. J'avais appris beaucoup de choses sur lui depuis qu'on était devenus plus intimes.
« Non, tu ne me connais pas ! » dit-il, indigné.
« Et j'ai fait la même chose une fois parce que j'étais nerveux »
« Vraiment ? »
« Oui »
Nous restâmes silencieux un moment, puis je me rendis compte que nous étions tous les deux nus. La Serdaigle avait raison. Bon sang ! Rien qu'à penser à lui et elle ensembles, ça me donnait envie de gerber. J'étais jaloux. Et alors je me rendis compte d'autre chose.
« Tu es jaloux de Cho, hein ? Puis-je savoir pourquoi ? »
Il sembla surpris par ma question. Très surpris, en fait.
« Ne sois pas stupide, Potter. Je ne suis pas jaloux de cette maigrelette ! Pourquoi tu l'aimes bien d'ailleurs ? Elle est tellement moche ! »
Quoi ? C'est totalement faux.
« Elle n'est pas moche ! » protestai-je. « Elle est superbe et a de doux cheveux noirs qui sentent très bon et- »
« Oh là ! Ne me dis pas ça ! Trop de renseignements ! »
Je souris. « Tu es jaloux, Malfoy ! ». Et cette pensée me réchauffa le c?ur.
« Oui, je suis jaloux ! Et tu peux penser ce que tu veux ! »
Je ne m'étais pas attendu à cet aveu, parce que ce n'était pas le genre de Malfoy d'avouer une faiblesse.
« Tu l'aimes bien ? ». Je décidai de le provoquer. Je savais très bien qu'il était jaloux d'elle, et pas de moi.
« Et toi ? » me renvoya-t-il. Le con !
« J'l'ai demandé en premier ! »
Il se rassit sur son lit et ferma les yeux. « Tu es tellement bête, Potter. Ce n'est pas évident ce que je ressens ? »
Il ouvrit les yeux pour me regarder et je m'assis à côté de lui, ne sachant pas quoi dire. C'était pas aussi évident qu'il le prétendait. La seule certitude que j'avais, c'était qu'il avait envie de moi. S'il ressentait quelque chose d'autre pour moi, eh bien, c'était une toute autre histoire.
« Non » répondis-je.
« Je...je... » bredouilla-t-il. J'adorais quand il faisait ça.
Il marmonna quelque chose que je ne saisis pas.
« Quoi ? Je n'ai pas entendu »
Il marmonna à nouveau très vite quelque chose et sa voix était encore plus basse qu'avant. Encore une fois, je ne compris pas un mot de ce qu'il dit. Peut-être que j'étais sourd. Ou peut-être qu'il devrait parler plus fort !
« Je n'ai pas compris, désolé. Tu peux répéter ? » demandai-je.
Et alors il dit d'un ton brusque : « Oh, par Merlin ! ». Il se planta en face de moi et hurla : « JE T'AIME ! Voilà ce que j'ai dit ! JE - T'AIME ! C'est si dur à comprendre ? J'AIME TOUT EN TOI ! COMMENT PEUX-TU PENSER QUE J'AIME CETTE...CETTE...SERDAIGLE ! ELLE NE T'ARRIVE MÊME PAS A LA CHEVILLE ET JE NE SAIS FRANCHEMENT PAS POURQUOI TU L'AIMES TELLEMENT ! TU PEUX AVOIR TELLEMENT MIEUX QU'ELLE ! TU PEUX M'AVOIR, MOI ! COMBIEN DE PERSONNES PEUVENT EN DIRE AUTANT ? »
Oh mon Dieu. Mes yeux s'écarquillèrent sous le choc. Ca, c'était un putain d'aveu. Il l'avait dit. Il avait dit haut et fort - très fort, en fait - qu'il m'aimait. Il m'aimait ! Il m'aimait ! Il m'ai...Ok, ça devient chiant. Juste une dernière fois. IL M'AIMAIT !
« Voilà, t'es content ? » me demanda-t-il, bouleversé. « Tu me rends fou »
Content ? Je ressentais tellement de choses différentes. J'étais heureux. Mais surtout, j'étais pétrifié de peur. Parce que je sus tout à coup ce que je ressentais pour lui. Ce n'était pas une passade ou une obsession. C'était de l'amour. J'étais amoureux de lui [ben c'est pas trop tôt, mon gars !]. J'étais probablement amoureux de lui depuis longtemps. Mais ça ne m'était pas facile de le dire. J'avais peur de l'amour depuis la guerre. Aimer quelqu'un, c'était être vulnérable pour toujours. Il y avait des centaines de chansons là-dessus, non ? Aimer voulait dire souffrir.
« Dis quelque chose, Potter ! »
Il n'y avait qu'une seule chose que je pouvais faire. Je l'embrassai en y mettant tout mon amour et toute ma souffrance, et je le fis basculer sur moi. Je sus à ce moment exact que je serais sien. Pour toujours. Ce n'était plus la peine de le cacher. Je lui appartenais, aussi gnan gnan que cela puisse paraître.
Je le rendis fou avec mes coups de langue et mes morsures. Cette fois, c'était moi qui voulais le dévorer. Nos corps trouvèrent une parfaite synchronisation. Il embrassa mes points sensibles, ce qui me grisa. Je frissonnai, incapable de me contrôler. Puis je gémis. C'était la première fois que je m'entendais gémir et ça me fit vraiment un choc. Draco semblait adorer ça, car à chaque fois que je faisais un bruit, il embrassait mon corps encore plus sauvagement qu'auparavant. Je réclamais et suppliais pendant qu'il me léchait à un endroit qui me fit rougir rien qu'à y penser.
Alors qu'il entrait en moi, il m'assura que ça ne ferait pas mal, mais ça me fit mal. C'était comme si quelque chose me déchirait en deux. Cependant, j'essayai de ne pas hurler car, aussi étrange que cela puisse paraître, je n'avait pas envie qu'il se retire. La douleur fut bientôt remplacée par une nouvelle sorte de plaisir que je n'avais encore jamais ressenti. Je renversai la tête en arrière et mon corps frémit. Je nageais dans le bonheur. Je lui mordis l'épaule et il gémit à voix haute, à mon grand plaisir. Je lui murmurai des propos incohérents à l'oreille, et il accéléra le rythme de ses va-et-viens.
Je renversai une nouvelle fois la tête en arrière et il embrassa ma pomme d'Adam. Je souris, mes mains agrippant ses bras jusqu'à ce que mes jointures blanchissent, et je me mordis la lèvre inférieure pour m'empêcher de hurler comme une fille. A mon étonnement, il me demanda de ne pas refaire ça. Il ne voulait pas que je me fasse du mal comme ça. Je pensais lui répondre quelque chose, mais il me caressa rapidement tout en continuant de bouger en moi. Je perdis le sens de la réalité et je jouis.
Pleinement satisfaits, nous nous enlaçâmes. Il était si beau et si paisible dans mes bras. Comme un ange. Mon ange.
« Je t'aime » soufflai-je, me surprenant moi-même.
Il ouvrit les yeux pour me regarder et je me rendis compte qu'il n'avait pas entendu ce que j'avais dit.
« Tu as dit quelque chose, Harry ? » murmura-t-il.
Je souris et lui caressai tendrement le visage : « Rien d'important. Endors- toi »
« Tu seras là demain ? » demandai-je, ensommeillé.
« Oui. J'ai un cadeau pour toi »
« Vraiment ? Je croyais que tu m'avais déjà donné ton cadeau » me taquina-t- il.
Je gloussai. Je gloussai vraiment. « J'ai quelque chose d'autre pour toi »
Il sourit. « J'en ai un pour toi, moi aussi. Ca ne te fait rien si je te le donne demain ? Je suis trop fatigué pour me lever ». Il ferma les yeux.
« Pas de problème »
Il se pelotonna contre moi. « Promets-moi que tu seras là demain matin quand je me réveillerai »
« Je serai là, ne t'inquiète pas. Tu t'inquiète trop »
Il haussa les épaules et je ris.
« Je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme toi » dis-je.
« Ben, c'est normal, Harry. Je suis unique et exceptionnel »
Et très modeste, aussi. Mais j'adorais ça chez lui.
« Oui, tu l'es »
Pour moi, il était unique.
« Fais de beaux rêves, Harry »
« Fais de beaux rêves, Draco »
****
Après cette nuit, je perdis carrément presque toutes mes inhibitions. Draco - c'était Draco à présent - devint une partie de moi que je ne pouvais laisser, ne serait-ce qu'une minute. Je pensais à lui encore plus qu'avant, et je ne ratais pas une occasion d'être avec lui. Nous faisions l'amour partout. J'étais vraiment insatiable. Si le désir de l'autre devenait trop pressant, nous n'attendions même pas d'être dans sa chambre ; nous allions simplement dans la salle de classe la plus proche - et vide, bien entendu -, et je le laissai me faire tout ce qu'il voulait.
Une fois, alors que je me rappelais qu'il n'avait jamais dansé la Macarena pour moi, je finis par lui avouer que le premier baiser que nous avions échangé avait été un moment d'inspiration de ma part. J'avais tellement envie de l'embrasser le jour où tout avait commencé que je l'avais fait.
Il finit par danser la Macarena, à force d'insistance. Je lui montrai les mouvements, terriblement honteux de ma nudité et de ces pas ridicules. Mais ce fut pire quand il dansa pour moi. Je découvris que Draco Malfoy avait un côté rigolo. Il sembla d'abord gêné de danser devant moi mais à la fin, il était très à l'aise et nous rîmes beaucoup. Nous terminâmes en faisant tendrement l'amour pendant le reste de la nuit.
Il m'écrivit même un poème. C'était tellement beau. Je savais qu'il était doué de ses mains - c'était vraiment un attrapeur merveilleux, sans parler de ses autres talents -, mais je n'aurais jamais cru qu'il avait un tel don avec les mots.
Je le surpris même en train de donner un cours de Potions à Neville, avec plus de patience que je n'aurais cru possible, vu sa nature. C'était génial de connaître le côté plus doux de sa personnalité. Je l'aimais tellement. Le seul problème était que je n'avais toujours pas le courage de lui avouer les sentiments que j'éprouvais pour lui. Je savais qu'il avait très envie d'entendre ces trois petits mots sortir de ma bouche, mais en plus de ma timidité, j'avais encore des doutes [ça faisait longtemps !]. Je ne doutais pas de mon amour pour lui, mais du sien. A côté de ça, je devenais trop attaché à lui, ce qui n'était pas bon du tout. Je m'étais promis après la guerre de ne pas faire ça et de n'aimer personne, mais je ne pouvais pas résister à Draco.
En bref, les choses allaient on ne peut mieux. Mais alors, tout commença à s'écrouler.
****
La première étape de la dégringolade fut quand j'entendis un groupe de filles de sixième année parler de Draco. Je ne voulais pas écouter, mais mon côté obscur s'arrêta pour entendre la conversation, sans la moindre gêne. Elles disaient à quel point Draco était différent.
« Je pense qu'il est amoureux » dit la blonde.
« Oh, non. Je ne crois pas. C'est vrai, la seule personne qui traîne toujours avec lui, c'est Harry Potter »
« Et alors ? Tu ne sais pas ce qu'il fait la nuit » dit la plus petite. « Une Préfète m'a dit que chaque nuit elle entend des gémissements très suspects provenant de la chambre de Draco »
« Peut-être qu'il sort avec Harry Potter » suggéra l'une d'entre elles.
« QUOI ? » s'écria la brune. « Pas du tout ! Potter est bien le genre. Mais Draco ? Nan. C'est un vrai tombeur. Je ne crois pas qu'il soit gay. Je serais très déçue s'il l'était. C'est vrai, un homme qui embrasse comme ça ne peut pas être gay »
« Tu l'as embrassé ? »
« Oh oui » dit la fille, rêveuse.
« Oh, t'as vraiment de la chance » murmura la blonde.
Je me renfrognai, détestant le tour que prenait cette conversation.
« Et on a couché ensembles »
Un ch?ur de « Oh » s'ensuivit. Je croisai les bras, bouleversé.
« Comment c'était ? »
« Le paradis, chérie. Le paradis . »
« Mais il semble vraiment amoureux. Et Harry est mignon » dit une quatrième fille. « Je trouve qu'ils sont mignons ensembles »
« OH, s'il te plaîîît » dit la brune, en roulant des yeux.
Cette fille me tapait sur le système. Je me fis un pense-bête mental pour me souvenir de prendre le nom de cette fille et de lui faire quelque chose de très désagréable. [lol]
« Draco couche peut-être avec le pauvre Harry Potter, mais c'est probablement par charité [ça casse]. C'est vrai, Potter a tellement besoin d'aide, hein ? Peut-être que Draco a pitié de lui. C'est possible. Mais je doute qu'il soit amoureux de lui. Non, Draco n'est pas le genre de mec qui tombe amoureux ». Soudain, les yeux de la fille s'éclairèrent. « Ou peut- être qu'il s'amuse juste avec Potter. C'est vrai, ils étaient ennemis. Peut- être que coucher avec lui est le moyen que Draco a trouvé pour se venger de lui. Oh, j'adore cette idée ! »
« Je ne sais pas. Peut-être qu'il est réellement amoureux. Tu sais ce qu'on dit : 'Entre la haine et l'amour, il n'y a qu'un pas' » insista la quatrième fille. C'était une chic fille. « Tu ne devrais pas être aussi méchante, Penny. Harry Potter est sympa. Il ne mérite pas d'être traité comme de la merde »
Dieu, je l'aurais embrassée. Mais la méchante Penny grogna.
« Je ne vois pas Draco se caser. Il aime simplement s'amuser. Potter est un défi pour lui. Mais franchement, je ne crois pas que Draco perdrait son temps avec quelqu'un d'aussi peu gracieux que Potter. Il est beau et riche. Pourquoi voudrait-il Potter quand il peut avoir qui il veut ? »
C'était vraiment une très bonne question.
****
Je ne parlai pas à Draco de ce que j'avais entendu. Je savais à l'avance quelle serait sa réaction. Il me traiterait de stupide pour croire une parfaite inconnue ; puis il rirait et me taquinerait sur ma jalousie. Donc il n'y avait aucune raison de parler de ça.
Mais cette conversation était gravée dans mon esprit, et ça n'arrangea pas du tout les choses quand le jour suivant, j'entendis une discussion similaire, cette fois entre quelques garçons de sixième année. Ils affirmaient que Draco était trop malin pour se faire attraper par l'amour. Ses relations ne duraient jamais. La personne qu'il fréquentait en ce moment ne ferait pas long feu.
Et puis, pour parfaire ma journée, Rogue me parla de ma relation avec Draco. Rogue, entre tous ! J'eus ce connard graisseux en horreur quand il me sermonna sur Draco et moi. Je n'arrivais pas à croire qu'un jour, j'avais vraiment dit à Draco qu'au fond de moi, j'admirais Rogue. Pouah ! Je le détestais totalement, oui !
« Je n'approuve pas votre relation avec M. Malfoy ! Il est constamment en train de rêvasser pendant mes cours et il ne prend plus son travail de Préfet au sérieux. Saviez-vous qu'il n'a assisté à aucune des réunions ? Il se relâche dans toutes les matières et ses notes ont baissé. Il pourrait perdre son poste de Préfet, et si cela arrive, ce sera de votre faute ! »
Je ne dis rien. J'avais envie de hurler que c'était un sale menteur mais, pour être honnête, je ne savais pas quels étaient les devoirs de Draco en tant que Préfet. Je savais que Hermione - qui était Préfète - était tout le temps très occupée par ça, mais c'était Hermione. Elle avait tendance à tout prendre au sérieux.
Quand Rogue me congédia, j'était plus abattu que jamais. Je maudis le jour où Malfoy avait croisé mon chemin. Pourquoi ne m'avait-il pas parlé de ses responsabilités ? Pourquoi Rogue était-il aussi méchant ? Et pourquoi avais- je écouté ces personnes qui disaient que Draco était juste en train de s'amuser avec moi ?
J'avais juste besoin de me calmer. Peut-être qu'après un moment de réflexion intense, je verrais les choses d'un autre point de vue.
Mais Draco ne me laissa pas un instant de répit. Il me traîna dans une salle vide avant que j'aie pu réagir correctement et il me parla précipitamment de plein de choses à la fois. C'en était trop pour moi. Il avait entendu ma conversation avec Rogue et il essayait de me convaincre que ce n'était pas ma faute s'il risquait de perdre son badge. J'étais tellement fatigué. Je voulais simplement être seul.
« Je ne sais pas. Peut-être qu'on devrait faire une pause, tous les deux » dis-je.
« Non ! Ce n'est pas ta faute »
« Bien sûr que ça l'est ! Je suis tout le temps avec toi ! Et Rogue a été très clair sur le fait qu'il n'appréciait pas ce qu'il y avait entre nous »
Je ne me préoccupais pas vraiment de l'opinion de Rogue. Ou peut-être que si. Parce que je savais que beaucoup de gens penseraient exactement comme lui. Beaucoup de gens condamneraient ma relation avec Draco, et ça me faisait peur.
« Ecoute, j'en ai rien à faire de ce badge ». Il l'enleva et le balança par terre. Je sus rien qu'en le regardant qu'il était bouleversé. « Je n'en ai rien à faire de Rogue et de sa mentalité débile, ou s'il approuve notre relation ou pas. Je me préoccupe seulement de nous. Tu t'occupes tant que ça de son opinion ? »
« Non. Mais je ne veux pas te faire du tort. Je ne veux pas que tu perdes ton badge à cause de moi »
« Je te dis que ce n'est pas ta faute ! »
« Si, ça l'est ! Et ne discute pas avec moi là-dessus ». Parce que je n'avais pas envie de discuter.
« Qu'est-ce que ça veut dire alors ? Que tu veux rompre ? »
Je me mordis la lèvre inférieure, réfléchissant à la question. Non, je n'avais pas envie de rompre, mais peut-être que c'était la meilleure solution. Je sentis une boule se former dans ma gorge lorsque je dis très sèchement : « Rompre ? On n'est même pas un couple ! »
Le truc, c'était que je voulais le blesser. Beaucoup. Il ne le méritait pas, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. J'avais entendu tellement de mauvaises choses sur lui. J'avais peur de n'être qu'un défi pour lui.
« Pardon ? ». Il semblait si perdu.
« On n'est pas un couple. Ce sont les couples qui rompent. On est des amis et- »
« Des amis ? ». Il se rapprocha de moi, en colère. « Après tout ce que nous avons fait ensemble, tu crois toujours que nous sommes juste des amis ? Je ne peux pas te croire ». Il passa la main dans ses cheveux et les ébouriffa. Quand il faisait ça, j'étais sûr qu'il était très énervé contre moi. « Va te faire foutre, Potter. J'en peux plus. Tu veux une pause ? TRES BIEN ! J'en ai marre de ton petit jeu ! Une minute, tu veux de moi, et celle d'après, non. Je ne peux pas vivre comme ça ! Je t'aime ». Sa voix se brisa et je sentis quelque chose se rompre en moi. « Tu sais quoi ? C'est pas ta faute. Pas vraiment. C'est ma faute si je suis si têtu. Je croyais que j'arriverais à te faire tomber amoureux de moi. Mais c'est clair que je ne le peux pas. Tu es toujours amoureux de Cho Chang. Tu veux un conseil ? Parle-lui. Dis-lui ce que tu ressens. Vois si elle ressent la même chose. Sois heureux. Quoi qu'il arrive »
Il semblait tellement blessé que j'eus envie de me claquer. Mais j'étais aussi en colère contre lui. Qu'est-ce que Cho avait à faire là-dedans ? Et comment osait-il supposer des trucs sur moi ? Il allait juste abandonner ? Juste comme ça ?
Il essaya de sortir mais je l'en empêchai. Je le plaquai contre le mur et hurlai, en pointant mon index sur lui : « Ne fais pas des suppositions sur moi ! »
« J'ai parfaitement le droit de supposer des trucs sur toi parce que tu ne me dis absolument rien ! »
Il marquait vraiment un point. Je ne lui avais jamais dit que je l'aimais et je savais à quel point il désirait l'entendre. Mais j'avais carrément peur de le lui dire. Et s'il me quittait ? Et si je n'étais qu'un jeu pour lui ?
Il s'ensuivit une série de cris et d'accusations, jusqu'à ce que nous soyons tous les deux fatigués de tout ça.
« Qu'est-ce que tu as ? » demanda-t-il en me regardant, vaincu.
« Qu'est-ce que tu as, TOI ? T'es sur le point de perdre ton poste et t'en as rien à foutre »
« Pourquoi tu t'en préoccupes autant ? C'est mon problème ! »
Ce fut à mon tour de rugir.
« Je m'en occupe parce que être Préfet suppose être responsable, Malfoy. Tu es responsable de ta maison. Tu travailles en parfait accord avec Rogue ». Même si ce n'était pas nécessairement une bonne chose. « Tu es responsable de toutes les règles de conduite. Tu peux les améliorer si tu veux »
J'étais vraiment gonflé. Qu'est-ce que j'en savais, des règles ? J'avais passé ma vie à les enfreindre.
« Mais t'es trop égoïste pour t'en occuper. Tu ne penses qu'à toi-même et à tes besoins. Tu te fous de moi ». Oh oui, c'était là le centre de mon problème. Pas cette stupide histoire de badge, mais le fait que je ne voulais pas être uniquement son objet sexuel. « Je suis juste un défi pour toi. Tu prétends m'aimer mais où étais-tu quand j'avais le plus besoin de toi ? Quand mon monde s'effondra autour de moi et que les personnes que j'aimais moururent à cause de moi ? Quand Voldemort m'obligea à regarder Hagrid se faire torturer et puis tuer... ». Je fermai les yeux essayant de retenir mes larmes. « Et puis, quand tout fut terminé, tout autour de moi les gens continuèrent à vivre comme si rien ne s'était passé ! Et ils voulaient que je redevienne comme avant, mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais tout simplement pas. Et toi...tu ne t'es jamais préoccupé de ses choses-là. Et tu ne t'en préoccupes toujours pas »
Au fond de moi, je savais qu'il ne méritait pas que je lui dise tout ça, mais d'une part, j'avais besoin que ça sorte une bonne fois pour toutes. Et d'autre part, je voulais savoir ce que Draco avait fabriqué pendant la guerre. Je savais qu'il avait été ni un Mangemort, ni un membre de l'Ordre du Phénix. Je voulais savoir la vérité et le seul moyen de le faire parler était de le blesser jusqu'à ce qu'il craque.
« Tu as toujours eu la vie facile, Malfoy »
Il me lança un regard plein de haine.
« Je veux dire, même si ton père était un Mangemort, il t'aimait, d'accord ? Et ta mère aussi. Tu as toujours eu ce que tu voulais. Ton père a acheté des balais à toute l'équipe de Serpentard juste à cause de toi »
« Mon père ne m'a jamais aimé, et ma mère non plus d'ailleurs » avoua-t-il, tête basse.
« Quoi ? Mais tu recevais toujours des cadeaux de ta mère et... »
Qu'est-ce que j'en savais après tout ? Draco ne m'avait jamais rien dit à propos de sa famille. Et c'était moi qui n'aimait pas raconter ma vie .Il ne m'avait pas parlé de sa vie, lui non plus.
« Tout des mensonges pour sauvegarder les apparences de la parfaite famille Malfoy » commença-t-il. « Je ne peux pas beaucoup me plaindre. Tu as raison quand tu dis que j'ai toujours eu ce que je voulais. Mais tu n'as pas été le seul à souffrir quand Voldemort est redevenu tout puissant »
« Tu n'as jamais pris parti » lui fis-je froidement remarquer.
Il eut un sourire qui me fit froid dans le dos.
« Non, c'est vrai. Parce qu'à la fin, je ne voulais pas faire partie des plans insensés de Voldemort, mais en même temps je ne voulais pas me battre du côté de l'Ordre car je n'étais pas assez bon pour y entrer. Mais j'ai essayé... ». La voix lui manqua et mon c?ur se serra. « Tu étais désespéré quand Hermione disparut. Elle avait été faite prisonnière par Voldemort. Il voulait la tuer devant toi. Je ne pouvais pas laisser ça arriver car je savais que ça te détruirait. Alors je fis ce que je devais faire. Je la libérai et j'en payai le prix »
Cela expliquait pourquoi Hermione lui était si reconnaissante.
Il se mit à pleurer, et je me demandai si je devais le prendre dans mes bras. Je préférai ne pas le faire. Je n'avais pas le droit de le toucher après tout ce que je lui avais dit. J'avais peur de demander ce qu'il entendait par 'en payer le prix'. Quel prix ? Je connaissais l'esprit dérangé de Voldemort et si Draco avait été pris en train d'aider Hermione, quelque chose de très mauvais avait dû lui arriver. Je frémis.
« Qu'est-ce qui s'est passé ? » demandai-je, terrifié par la réponse
« Qu'est-ce que tu crois ? J'ai été torturé. J'ai frôlé la mort. Rogue m'a sauvé à la dernière minute ». Il disait ça comme si c'était une bagatelle ! Dieu, si Voldemort n'était pas déjà mort, je l'aurais tué.
« Je ne savais pas... » murmurai-je. Je ne pouvais rien dire pour qu'il se sente mieux. Et mon côté trouillard n'avait pas envie d'entendre les détails de ce qui lui était arrivé.
« Oh, tu ne sais pas un tas de choses. Tu penses être le seul à avoir souffert ? Des centaines de personnes ont perdu des parents, des amis et des amants. Et oui, ils continuent, en faisant semblant que rien ne soit arrivé. Tu sais pourquoi ? Parce que c'est la seule façon de s'en sortir ! Les nouvelles générations n'ont pas à payer le prix de nos erreurs ! La vie continue ! Je ne dis pas que nous devrions oublier tout ça. Bien sûr que non ! Mais nous ne pouvons pas nous effondrer car sinon, Voldemort gagne ! Peut-être que tu ne t'en rends pas compte, mais il t'a eu, Harry. Tu l'as vaincu, mais une partie de toi est morte avec lui »
Je méritais d'entendre ça. Je méritais même encore plus. Et il continua.
« C'est TOI qui ne devrait pas faire des suppositions sur moi ! Tu ne me connais pas ! Tu n'as jamais voulu me connaître ! » cria-t-il. « Et ne t'avise pas de dire que je ne t'aime pas. Tu ne me connais pas assez pour affirmer cela. Je t'aime, et Dieu seul sait pourquoi ! »
Je savais pas si lui et moi, on avait vraiment envie de le savoir. Pourquoi m'aimait-il, si ça le faisait souffrir à ce point ? J'étais fatigué et déboussolé. Je me laissai tomber sur le sol, la tête entre les mains.
« Je crois...je crois que c'est moi l'égoïste alors » murmurai-je. « C'est juste que...je suis tellement perdu... »
Je croyais qu'il partirait. Il avait le droit. Mais il ne le fit pas. A la place, il s'agenouilla devant moi et me dit de la voix la plus douce au monde : « Tu n'es pas égoïste, Harry »
Je me retins de ricaner. Depuis quand le petit con était-il devenu aussi diablement compréhensif et doux ?
« Si, je le suis » dis-je amèrement. « Je t'ai observé, ces derniers temps. Tu fais le dur, mais en même temps tu fais toutes ces choses, comme aider Neville à faire ses devoirs de Potions. Tu le détestais et pourtant, tu étais là, à lui apprendre des trucs avec une patience que je ne t'avais jamais vue. Et tu m'as aidé de toutes les manières possibles, ne te décourageant pas malgré le nombre de fois où je t'ai envoyé balader. Tu es toujours là, malgré tout ce que je t'ai dit ! Je te fais du mal, je continue de te repousser et tu continues de revenir. Je ne te mérite pas. Je ne mérite pas ton amour. Je ne mérite l'amour de personne »
Ce fut à ce moment que je m'effondrai et, à ma grande surprise, il me prit dans ses bras et pleura avec moi. La triste réalité était que Draco Malfoy était trop bien pour moi, et non l'inverse. Je ne le méritais pas.
Il murmura qu'il était désolé. Je secouai la tête et le serrai plus fort, le faisant s'asseoir sur mes genoux.
« Ce n'est pas ta faute, Draco. Je suis vraiment un aveugle, doublé d'un imbécile »
« Tu as raison. Je dois être plus responsable » murmura-t-il.
« Et je dois être moins égocentrique »
« Ouais, c'est vrai » dit-il en souriant.
« Peux-tu vraiment me blâmer ? Les gens m'ont toujours traité comme si j'étais la seule personne qui comptait au monde » plaisantai-je.
« C'est vrai »
Je fus sur le point de lui tirer la langue mais je me retins au dernier moment.
« Ce que tu as dit sur le fait que tu ne méritais pas d'être aimé, Harry, c'est faux. Tu le mérites »
Je le regardai, stupéfait par la personne qu'il était devenue. Le bon vieux Draco Malfoy était bien loin. Celui-là, c'était un nouveau, aussi charmant qu'avant, mais avec un c?ur d'or. Il me rendit mon regard et j'enfouis mes doigts dans ses doux cheveux blonds, respirant son parfum.
Je ne sais pas combien de temps nous restâmes comme cela, front contre front, à écouter la respiration de l'autre, perdus dans notre propre monde. Je l'embrassai doucement et tendrement.
« Je t'aime » murmura-t-il contre mes lèvres.
C'était le moment de lui dire que je ressentais la même chose. J'étais amoureux de lui, moi aussi. Plus de peurs ou d'excuses. C'était le moment.
« Draco, je- »
Je ne pus terminer ma phrase car quelqu'un ouvrit la porte, ce qui me fit une peur bleue. Je ne vis pas tout de suite la personne, mais quand j'entendis cette voix mélodieuse, je sus exactement qui c'était. Et mes yeux s'ouvrirent en grand.
« Harry ? Qu'est-ce que tu fais avec Malfoy sur tes genoux ? » demanda Cho.
Cho ? MERDE ! Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? C'était vraiment pas le moment !
« Cho ? Qu'est-ce que tu fais ici ? » demandai-je, atterré.
« Qu'est-ce que tu veux dire ? Tu ne te souviens pas que nous étions sensés nous voir aujourd'hui ? » répliqua-t-elle.
Merde ! Merde ! Merde ! Je m'en souvenais, maintenant. En fait, cette rencontre avait été prévue depuis si longtemps que je l'avais totalement oubliée. Flûte ! Comment avais-je pu oublier ? C'était entièrement la faute de Draco, bien sûr [mauvaise foi .]. Je n'avais pas été capable de penser à autre chose qu'à lui. Draco ! Merde ! Qu'est-ce qu'il allait penser de moi ?
« Putain » marmonnai-je, en n'osant pas le regarder.
Puis je grommelai un truc que je ne compris pas moi-même. A vrai dire, j'étais sans voix, et je ne savais vraiment pas quoi faire. J'étais sûr que Draco allait mal réagir et j'avais raison. Je le regardai et je remarquai qu'il était tendu. Il se leva de mes genoux et toisa Cho. Je savais que j'aurais dû dire quelque chose mais je me contentai de retenir mon souffle dans l'expectative.
« Je vais vous laisser seuls, tous les deux. Amuse-toi bien avec ton petit ami. Bien que, je dois dire, j'ai pris du bon temps avec lui dernièrement » railla-t-il.
« Draco, non ! Elle n'est pas...je veux dire...elle...juste... » essayai-je de dire.
« Si tu veux, Potter »
Et il sortit.
Ouf ! Putain, c'est minuit et demie, j'en peux plus ! En tout cas, j'espère que ça vous a plu. Blanche Malfoy n'a pas encore mis la suite en ligne, mais je vous promets que je la traduirai dès qu'elle le sera ! En attendant, si ça vous intéresse, je suis en train de traduire une fic Draco/Hermione, qui s'appelle 'Pacte avec le Diable'. Bisous et à bientôt ! Je vais me coucher ! lol
Je voudrais dire un grand MERCI à Caro pour ses conseils pour le DVD !
Cora : désolée pour le petit retard et j'espère que la suite te plaira !
Chari : j'adore ta phrase « je deviens folle ! mon genre de mec c'est en général grand brun aux yeux foncés et là je deviens dingue d'un grand blond gay ! » lol. Moi aussi, c'est mon genre de mec, avec les yeux clairs par contre (enfin, les yeux foncés, ça me dérange pas !). Mais il est adorable, ce petit Dracounet !
Saael' : j'adore « Harrynounet » et surtout « Draki-choucou » ! Il faudra que je la ressorte celle-là ! Draki-chouchou ! J'A-DO-RE ! lol Et merci pour ta review enthousiaste !
Elava : je suis contente que tu aimes et j'espère qu'il y aura assez de détails dans cette partie lol. Je t'ai fait une petite dédicace à un moment !
Sia : merci merci. Là j'avoue qu'il m'a fallu du courage quand j'ai vu que je devais tout retraduire ce chapitre. J'étais prête à jeter l'éponge, mais j'ai pensé à vous et je me suis dit 'non, Jess, tu vas le faire !'. Et je l'ai fait !
Hedwige : mais non, tu ne radotes pas ! Elles me font super plaisir tes reviews ! J'espère que je ne te décevrais pas dans ce chapitre !
Ange Rogue : merci pour toutes tes reviews et oui, Harry est mignon, oui, il est compliqué, et oui, il ne devrait pas se poser autant de questions dans les bras de Draco !
Elfina : merci pour tous tes compliments, ça me touche que tu lises ma traduction après avoir lu l'original. Et puis un grand MERCI pour tes astuces pour le DVD de Harry Potter !
Nicolina : merci pour tes encouragements ! Bisous bisous !
Bonne lecture !
PASSION
Comment cela était-il arrivé ? Comment m'étais-je empêtré dans cette obsession ? Et qu'est-ce que je racontais ? Une obsession ? Ah ! Seulement dans tes rêves, mon cher Harry. Seulement dans tes rêves...Ce que je ressentais pour ce petit con n'était pas qu'une banale obsession. C'était tellement plus que ça. Au fond de moi, je le savais, mais je ne pouvais pas l'admettre. C'était trop effrayant.
Je ne voulait pas avoir besoin de lui comme ça. Je ne voulais avoir besoin de personne, d'ailleurs. Mais...deux jours plus tard, je sus que je ne pouvais plus l'ignorer. Peut-être que je n'étais pas prêt à crier mes sentiments pour lui sur tous les toits, mais je reconnus devant Ron et Herm que nous étions...plus que de simples bons amis. Ils le savaient déjà, ce n'était pas une grande nouvelle pour eux, mais je savais combien c'était important pour Malfoy que je le présente comme mon...euh...partenaire. Je n'étais pas sûr de pouvoir déjà l'appeler mon 'petit ami'.
La seule chose ennuyeuse était son insistance pour que je l'appelle Draco. Dieu, c'était tellement énervant. C'est vrai, c'était juste un satané nom ! Pourquoi s'en souciait-il autant ? Ce fut la nuit de Noël que je découvris pourquoi.
****
La nuit de Noël, il prit la parole brusquement, alors que je ne m'y attendais pas. C'était tout à fait Malfoy. Imprévisible jusqu'au bout.
« Appelle-moi Draco. Juste une fois » dit-il.
C'était moi ou sa voix semblait suppliante ? Non, j'avais probablement tort. Draco n'était pas ce genre de mec.
Je détournai le regard, ne voulant pas lui faire face. Je ne savais pas pourquoi je ne pouvais pas l'appeler par son prénom. C'était une idiotie d'ordre psychologique. Peut-être que je devrais faire une thérapie [ben il y va avec sa chouette, comme ça il aura un tarif groupé !]. Je savais qu'il attendait une réponse, donc je dis simplement « Je ne peux pas », comme si cela suffisait. Ca ne lui suffit pas, et ça l'énerva juste un peu plus.
« Mais pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y a de si difficile ? C'est juste un bon dieu de nom ! »
Il se leva et, malgré le fait qu'il avait un air assassin, je ne pus m'empêcher d'observer son stupéfiant corps nu. [qui bave ? lol]
« Je te comprends pas, j'te jure ». Qui le pourrait ? Certainement pas moi. Il continua. « J'essaie autant que possible...mais je ne te comprends pas, Potter. Et je crois que je ne te comprendrai jamais »
Bienvenue au club, alors ! Moi non plus, je ne me comprenais pas. Mon c?ur était un mystère, même pour moi.
« Je suis désolé » dis-je, sachant que ça ne suffisait toujours pas.
« Pourquoi ? Tu n'aimes pas ce que nous avons ? »
Bien sûr que si !
« Où suis-je juste quelqu'un pour passer le temps en attendant que Cho Chang décide si elle veut de toi ou pas ? »
QUOI ? ?
« Est-ce que c'est ça ? Tu l'attends, n'est-ce pas ? Tu te réserves pour elle ! »
Ok. Je crois que là, il y a vraiment un malentendu ! Je ne pensais plus à Cho depuis longtemps. Comment aurais-je pu, quand je l'avais, lui ?
« Je parie que tu l'appelleras Cho et pas Chang quand tu la baiseras. Cho, chaud...c'est plutôt marrant ». Et il rigola.
Il riait si fort que, au bout d'un moment, je me rendis compte qu'il avait du mal à reprendre son souffle. J'écarquillai les yeux, ne sachant pas du tout quoi faire. Son visage s'empourprait et...Merde ! Qu'est-ce que j'étais censé faire ? Il déraillait.
« Arrête ! » criai-je, comme si juste ça allait aider.
Il eut un rire encore plus hystérique qu'avant et je paniquai.
« Arrête ! Tu me fais peur ! »
Mon Dieu, mais qu'est-ce qu'il faisait, à rire comme un forcené, comme s'il avait perdu l'esprit ? Et j'étais une petite merde inutile, parce que je ne savais pas quoi faire. Je me souvins d'une situation semblable, quand George avait dit une plaisanterie très drôle et que Ginny s'était mise à rire exactement comme Malfoy. Je me renfrognai quand je me souvins que Hermione l'avait giflée pour qu'elle revienne à la normale. Et ce fut ce que je fis à Malfoy, sans même sourciller. Ca marcha, mais je ne crois pas qu'il m'en fut reconnaissant. En fait, il paraissait fou de rage.
« Je suis désolé mais tu avais presque arrêté de respirer » essayai-je d'expliquer.
Il se contenta de me regarder.
« Dis quelque chose ! ». Je le secouai, mais il se dégagea.
« Sors d'ici » dit-il froidement.
« Quoi ? »
« Je t'ai dit de sor- »
« Je sais ce que tu as dit ». Je me rapprochai de lui. « Mais ce que je n'ai pas compris, c'est pourquoi. C'est parce que je ne veux pas t'appeler par ton prénom ? C'est ça ? C'est une raison débile et tu le sais »
« Va te faire foutre ! C'est mon nom, par Merlin ! Et c'est juste un foutu nom ! Tu ne te saloperas pas ta jolie petite bouche en le disant ! Tu m'as déjà embrassé. Mon Dieu ! Tu m'as même sucé, et il n'y a pas si longtemps en plus ! » s'écria-t-il.
Oh oui, je m'en souvenais très bien. Mon visage s'enflamma. Je pouvais sentir la chaleur qui s'en dégageait. Ca avait été une expérience merveilleuse, mais également drôle car j'avais été très maladroit. Mais malgré mon manque de savoir-faire en la matière, Draco avait semblé apprécier. En fait, je crois qu'il avait plus aimé le fait de m'apprendre comment faire que la fellation en elle-même. [dédicace à Elava !]
« En plus » continua-t-il, « tu m'as giflé ! Personne n'a le droit de lever ne serait-ce que le petit doigt sur moi. Personne, tu m'entends ? Même mon père ne m'a jamais giflé ! »
« Je suis désolé. Ton visage était rouge et tu étais à bout de souffle. J'ai vu Hermione faire ça une fois à Ginny quand elle était dans cet état et je croyais bien faire. Franchement, je n'étais pas...je...Merde ! Je pensais t'aider ! Je n'avais pas l'intention de te faire mal, je le jure sur la tombe de ma mère ! S'il te plaît, pardonne-moi ! Je t'en prie ! »
Je ne pouvais même pas dire à quel point j'étais désolé. J'aurais dû penser à quelque chose d'autre pour le faire arrêter. La baffe était apparemment une mesure draconienne [bon, d'accord, jeu de mots à deux balles, alors 'radicale', si vous préférez !]. Ginny n'avait pas été aussi énervée...Je me demande pourquoi. Peut-être qu'elle aimait bien être un peu bousculée [si vous voyez ce que je veux dire...du style elle aime bien les fessées, quoi. Un peu SM sur les bords !]. Mauvaise idée ! Ginny était une fille si douce...Elle n'aimait pas ce genre de trucs.
« C'est bon » finit-il par dire. « Mais si jamais tu refais ça... ». Il laissa la phrase en suspens.
« Je ne le referai pas ! Je le jure ! La prochaine fois, je pense que je te jetterai de l'eau à la figure. Qu'est-ce que t'en penses ? Ca pourrait marcher, non ? Mon Dieu, j'aurais dû y penser avant ! Je pense que ça aurait marché ». Ca ressemblait à une plaisanterie, mais quand j'y avais pensé, ça m'avait vraiment paru une bonne idée.
« S'il te plaît...La ferme ! »
« Pourquoi est-ce que tu rigolais ? »
Il haussa les épaules. « Parce que j'en avais envie »
Ouais, c'est ça.
« Tu étais nerveux » déclarai-je.
« Et comment tu peux le dire ? »
« Parce que je te connais »
Assez bizarrement, je le connaissais réellement. Je l'avais observé de nombreuses fois jadis. J'avais appris beaucoup de choses sur lui depuis qu'on était devenus plus intimes.
« Non, tu ne me connais pas ! » dit-il, indigné.
« Et j'ai fait la même chose une fois parce que j'étais nerveux »
« Vraiment ? »
« Oui »
Nous restâmes silencieux un moment, puis je me rendis compte que nous étions tous les deux nus. La Serdaigle avait raison. Bon sang ! Rien qu'à penser à lui et elle ensembles, ça me donnait envie de gerber. J'étais jaloux. Et alors je me rendis compte d'autre chose.
« Tu es jaloux de Cho, hein ? Puis-je savoir pourquoi ? »
Il sembla surpris par ma question. Très surpris, en fait.
« Ne sois pas stupide, Potter. Je ne suis pas jaloux de cette maigrelette ! Pourquoi tu l'aimes bien d'ailleurs ? Elle est tellement moche ! »
Quoi ? C'est totalement faux.
« Elle n'est pas moche ! » protestai-je. « Elle est superbe et a de doux cheveux noirs qui sentent très bon et- »
« Oh là ! Ne me dis pas ça ! Trop de renseignements ! »
Je souris. « Tu es jaloux, Malfoy ! ». Et cette pensée me réchauffa le c?ur.
« Oui, je suis jaloux ! Et tu peux penser ce que tu veux ! »
Je ne m'étais pas attendu à cet aveu, parce que ce n'était pas le genre de Malfoy d'avouer une faiblesse.
« Tu l'aimes bien ? ». Je décidai de le provoquer. Je savais très bien qu'il était jaloux d'elle, et pas de moi.
« Et toi ? » me renvoya-t-il. Le con !
« J'l'ai demandé en premier ! »
Il se rassit sur son lit et ferma les yeux. « Tu es tellement bête, Potter. Ce n'est pas évident ce que je ressens ? »
Il ouvrit les yeux pour me regarder et je m'assis à côté de lui, ne sachant pas quoi dire. C'était pas aussi évident qu'il le prétendait. La seule certitude que j'avais, c'était qu'il avait envie de moi. S'il ressentait quelque chose d'autre pour moi, eh bien, c'était une toute autre histoire.
« Non » répondis-je.
« Je...je... » bredouilla-t-il. J'adorais quand il faisait ça.
Il marmonna quelque chose que je ne saisis pas.
« Quoi ? Je n'ai pas entendu »
Il marmonna à nouveau très vite quelque chose et sa voix était encore plus basse qu'avant. Encore une fois, je ne compris pas un mot de ce qu'il dit. Peut-être que j'étais sourd. Ou peut-être qu'il devrait parler plus fort !
« Je n'ai pas compris, désolé. Tu peux répéter ? » demandai-je.
Et alors il dit d'un ton brusque : « Oh, par Merlin ! ». Il se planta en face de moi et hurla : « JE T'AIME ! Voilà ce que j'ai dit ! JE - T'AIME ! C'est si dur à comprendre ? J'AIME TOUT EN TOI ! COMMENT PEUX-TU PENSER QUE J'AIME CETTE...CETTE...SERDAIGLE ! ELLE NE T'ARRIVE MÊME PAS A LA CHEVILLE ET JE NE SAIS FRANCHEMENT PAS POURQUOI TU L'AIMES TELLEMENT ! TU PEUX AVOIR TELLEMENT MIEUX QU'ELLE ! TU PEUX M'AVOIR, MOI ! COMBIEN DE PERSONNES PEUVENT EN DIRE AUTANT ? »
Oh mon Dieu. Mes yeux s'écarquillèrent sous le choc. Ca, c'était un putain d'aveu. Il l'avait dit. Il avait dit haut et fort - très fort, en fait - qu'il m'aimait. Il m'aimait ! Il m'aimait ! Il m'ai...Ok, ça devient chiant. Juste une dernière fois. IL M'AIMAIT !
« Voilà, t'es content ? » me demanda-t-il, bouleversé. « Tu me rends fou »
Content ? Je ressentais tellement de choses différentes. J'étais heureux. Mais surtout, j'étais pétrifié de peur. Parce que je sus tout à coup ce que je ressentais pour lui. Ce n'était pas une passade ou une obsession. C'était de l'amour. J'étais amoureux de lui [ben c'est pas trop tôt, mon gars !]. J'étais probablement amoureux de lui depuis longtemps. Mais ça ne m'était pas facile de le dire. J'avais peur de l'amour depuis la guerre. Aimer quelqu'un, c'était être vulnérable pour toujours. Il y avait des centaines de chansons là-dessus, non ? Aimer voulait dire souffrir.
« Dis quelque chose, Potter ! »
Il n'y avait qu'une seule chose que je pouvais faire. Je l'embrassai en y mettant tout mon amour et toute ma souffrance, et je le fis basculer sur moi. Je sus à ce moment exact que je serais sien. Pour toujours. Ce n'était plus la peine de le cacher. Je lui appartenais, aussi gnan gnan que cela puisse paraître.
Je le rendis fou avec mes coups de langue et mes morsures. Cette fois, c'était moi qui voulais le dévorer. Nos corps trouvèrent une parfaite synchronisation. Il embrassa mes points sensibles, ce qui me grisa. Je frissonnai, incapable de me contrôler. Puis je gémis. C'était la première fois que je m'entendais gémir et ça me fit vraiment un choc. Draco semblait adorer ça, car à chaque fois que je faisais un bruit, il embrassait mon corps encore plus sauvagement qu'auparavant. Je réclamais et suppliais pendant qu'il me léchait à un endroit qui me fit rougir rien qu'à y penser.
Alors qu'il entrait en moi, il m'assura que ça ne ferait pas mal, mais ça me fit mal. C'était comme si quelque chose me déchirait en deux. Cependant, j'essayai de ne pas hurler car, aussi étrange que cela puisse paraître, je n'avait pas envie qu'il se retire. La douleur fut bientôt remplacée par une nouvelle sorte de plaisir que je n'avais encore jamais ressenti. Je renversai la tête en arrière et mon corps frémit. Je nageais dans le bonheur. Je lui mordis l'épaule et il gémit à voix haute, à mon grand plaisir. Je lui murmurai des propos incohérents à l'oreille, et il accéléra le rythme de ses va-et-viens.
Je renversai une nouvelle fois la tête en arrière et il embrassa ma pomme d'Adam. Je souris, mes mains agrippant ses bras jusqu'à ce que mes jointures blanchissent, et je me mordis la lèvre inférieure pour m'empêcher de hurler comme une fille. A mon étonnement, il me demanda de ne pas refaire ça. Il ne voulait pas que je me fasse du mal comme ça. Je pensais lui répondre quelque chose, mais il me caressa rapidement tout en continuant de bouger en moi. Je perdis le sens de la réalité et je jouis.
Pleinement satisfaits, nous nous enlaçâmes. Il était si beau et si paisible dans mes bras. Comme un ange. Mon ange.
« Je t'aime » soufflai-je, me surprenant moi-même.
Il ouvrit les yeux pour me regarder et je me rendis compte qu'il n'avait pas entendu ce que j'avais dit.
« Tu as dit quelque chose, Harry ? » murmura-t-il.
Je souris et lui caressai tendrement le visage : « Rien d'important. Endors- toi »
« Tu seras là demain ? » demandai-je, ensommeillé.
« Oui. J'ai un cadeau pour toi »
« Vraiment ? Je croyais que tu m'avais déjà donné ton cadeau » me taquina-t- il.
Je gloussai. Je gloussai vraiment. « J'ai quelque chose d'autre pour toi »
Il sourit. « J'en ai un pour toi, moi aussi. Ca ne te fait rien si je te le donne demain ? Je suis trop fatigué pour me lever ». Il ferma les yeux.
« Pas de problème »
Il se pelotonna contre moi. « Promets-moi que tu seras là demain matin quand je me réveillerai »
« Je serai là, ne t'inquiète pas. Tu t'inquiète trop »
Il haussa les épaules et je ris.
« Je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme toi » dis-je.
« Ben, c'est normal, Harry. Je suis unique et exceptionnel »
Et très modeste, aussi. Mais j'adorais ça chez lui.
« Oui, tu l'es »
Pour moi, il était unique.
« Fais de beaux rêves, Harry »
« Fais de beaux rêves, Draco »
****
Après cette nuit, je perdis carrément presque toutes mes inhibitions. Draco - c'était Draco à présent - devint une partie de moi que je ne pouvais laisser, ne serait-ce qu'une minute. Je pensais à lui encore plus qu'avant, et je ne ratais pas une occasion d'être avec lui. Nous faisions l'amour partout. J'étais vraiment insatiable. Si le désir de l'autre devenait trop pressant, nous n'attendions même pas d'être dans sa chambre ; nous allions simplement dans la salle de classe la plus proche - et vide, bien entendu -, et je le laissai me faire tout ce qu'il voulait.
Une fois, alors que je me rappelais qu'il n'avait jamais dansé la Macarena pour moi, je finis par lui avouer que le premier baiser que nous avions échangé avait été un moment d'inspiration de ma part. J'avais tellement envie de l'embrasser le jour où tout avait commencé que je l'avais fait.
Il finit par danser la Macarena, à force d'insistance. Je lui montrai les mouvements, terriblement honteux de ma nudité et de ces pas ridicules. Mais ce fut pire quand il dansa pour moi. Je découvris que Draco Malfoy avait un côté rigolo. Il sembla d'abord gêné de danser devant moi mais à la fin, il était très à l'aise et nous rîmes beaucoup. Nous terminâmes en faisant tendrement l'amour pendant le reste de la nuit.
Il m'écrivit même un poème. C'était tellement beau. Je savais qu'il était doué de ses mains - c'était vraiment un attrapeur merveilleux, sans parler de ses autres talents -, mais je n'aurais jamais cru qu'il avait un tel don avec les mots.
Je le surpris même en train de donner un cours de Potions à Neville, avec plus de patience que je n'aurais cru possible, vu sa nature. C'était génial de connaître le côté plus doux de sa personnalité. Je l'aimais tellement. Le seul problème était que je n'avais toujours pas le courage de lui avouer les sentiments que j'éprouvais pour lui. Je savais qu'il avait très envie d'entendre ces trois petits mots sortir de ma bouche, mais en plus de ma timidité, j'avais encore des doutes [ça faisait longtemps !]. Je ne doutais pas de mon amour pour lui, mais du sien. A côté de ça, je devenais trop attaché à lui, ce qui n'était pas bon du tout. Je m'étais promis après la guerre de ne pas faire ça et de n'aimer personne, mais je ne pouvais pas résister à Draco.
En bref, les choses allaient on ne peut mieux. Mais alors, tout commença à s'écrouler.
****
La première étape de la dégringolade fut quand j'entendis un groupe de filles de sixième année parler de Draco. Je ne voulais pas écouter, mais mon côté obscur s'arrêta pour entendre la conversation, sans la moindre gêne. Elles disaient à quel point Draco était différent.
« Je pense qu'il est amoureux » dit la blonde.
« Oh, non. Je ne crois pas. C'est vrai, la seule personne qui traîne toujours avec lui, c'est Harry Potter »
« Et alors ? Tu ne sais pas ce qu'il fait la nuit » dit la plus petite. « Une Préfète m'a dit que chaque nuit elle entend des gémissements très suspects provenant de la chambre de Draco »
« Peut-être qu'il sort avec Harry Potter » suggéra l'une d'entre elles.
« QUOI ? » s'écria la brune. « Pas du tout ! Potter est bien le genre. Mais Draco ? Nan. C'est un vrai tombeur. Je ne crois pas qu'il soit gay. Je serais très déçue s'il l'était. C'est vrai, un homme qui embrasse comme ça ne peut pas être gay »
« Tu l'as embrassé ? »
« Oh oui » dit la fille, rêveuse.
« Oh, t'as vraiment de la chance » murmura la blonde.
Je me renfrognai, détestant le tour que prenait cette conversation.
« Et on a couché ensembles »
Un ch?ur de « Oh » s'ensuivit. Je croisai les bras, bouleversé.
« Comment c'était ? »
« Le paradis, chérie. Le paradis . »
« Mais il semble vraiment amoureux. Et Harry est mignon » dit une quatrième fille. « Je trouve qu'ils sont mignons ensembles »
« OH, s'il te plaîîît » dit la brune, en roulant des yeux.
Cette fille me tapait sur le système. Je me fis un pense-bête mental pour me souvenir de prendre le nom de cette fille et de lui faire quelque chose de très désagréable. [lol]
« Draco couche peut-être avec le pauvre Harry Potter, mais c'est probablement par charité [ça casse]. C'est vrai, Potter a tellement besoin d'aide, hein ? Peut-être que Draco a pitié de lui. C'est possible. Mais je doute qu'il soit amoureux de lui. Non, Draco n'est pas le genre de mec qui tombe amoureux ». Soudain, les yeux de la fille s'éclairèrent. « Ou peut- être qu'il s'amuse juste avec Potter. C'est vrai, ils étaient ennemis. Peut- être que coucher avec lui est le moyen que Draco a trouvé pour se venger de lui. Oh, j'adore cette idée ! »
« Je ne sais pas. Peut-être qu'il est réellement amoureux. Tu sais ce qu'on dit : 'Entre la haine et l'amour, il n'y a qu'un pas' » insista la quatrième fille. C'était une chic fille. « Tu ne devrais pas être aussi méchante, Penny. Harry Potter est sympa. Il ne mérite pas d'être traité comme de la merde »
Dieu, je l'aurais embrassée. Mais la méchante Penny grogna.
« Je ne vois pas Draco se caser. Il aime simplement s'amuser. Potter est un défi pour lui. Mais franchement, je ne crois pas que Draco perdrait son temps avec quelqu'un d'aussi peu gracieux que Potter. Il est beau et riche. Pourquoi voudrait-il Potter quand il peut avoir qui il veut ? »
C'était vraiment une très bonne question.
****
Je ne parlai pas à Draco de ce que j'avais entendu. Je savais à l'avance quelle serait sa réaction. Il me traiterait de stupide pour croire une parfaite inconnue ; puis il rirait et me taquinerait sur ma jalousie. Donc il n'y avait aucune raison de parler de ça.
Mais cette conversation était gravée dans mon esprit, et ça n'arrangea pas du tout les choses quand le jour suivant, j'entendis une discussion similaire, cette fois entre quelques garçons de sixième année. Ils affirmaient que Draco était trop malin pour se faire attraper par l'amour. Ses relations ne duraient jamais. La personne qu'il fréquentait en ce moment ne ferait pas long feu.
Et puis, pour parfaire ma journée, Rogue me parla de ma relation avec Draco. Rogue, entre tous ! J'eus ce connard graisseux en horreur quand il me sermonna sur Draco et moi. Je n'arrivais pas à croire qu'un jour, j'avais vraiment dit à Draco qu'au fond de moi, j'admirais Rogue. Pouah ! Je le détestais totalement, oui !
« Je n'approuve pas votre relation avec M. Malfoy ! Il est constamment en train de rêvasser pendant mes cours et il ne prend plus son travail de Préfet au sérieux. Saviez-vous qu'il n'a assisté à aucune des réunions ? Il se relâche dans toutes les matières et ses notes ont baissé. Il pourrait perdre son poste de Préfet, et si cela arrive, ce sera de votre faute ! »
Je ne dis rien. J'avais envie de hurler que c'était un sale menteur mais, pour être honnête, je ne savais pas quels étaient les devoirs de Draco en tant que Préfet. Je savais que Hermione - qui était Préfète - était tout le temps très occupée par ça, mais c'était Hermione. Elle avait tendance à tout prendre au sérieux.
Quand Rogue me congédia, j'était plus abattu que jamais. Je maudis le jour où Malfoy avait croisé mon chemin. Pourquoi ne m'avait-il pas parlé de ses responsabilités ? Pourquoi Rogue était-il aussi méchant ? Et pourquoi avais- je écouté ces personnes qui disaient que Draco était juste en train de s'amuser avec moi ?
J'avais juste besoin de me calmer. Peut-être qu'après un moment de réflexion intense, je verrais les choses d'un autre point de vue.
Mais Draco ne me laissa pas un instant de répit. Il me traîna dans une salle vide avant que j'aie pu réagir correctement et il me parla précipitamment de plein de choses à la fois. C'en était trop pour moi. Il avait entendu ma conversation avec Rogue et il essayait de me convaincre que ce n'était pas ma faute s'il risquait de perdre son badge. J'étais tellement fatigué. Je voulais simplement être seul.
« Je ne sais pas. Peut-être qu'on devrait faire une pause, tous les deux » dis-je.
« Non ! Ce n'est pas ta faute »
« Bien sûr que ça l'est ! Je suis tout le temps avec toi ! Et Rogue a été très clair sur le fait qu'il n'appréciait pas ce qu'il y avait entre nous »
Je ne me préoccupais pas vraiment de l'opinion de Rogue. Ou peut-être que si. Parce que je savais que beaucoup de gens penseraient exactement comme lui. Beaucoup de gens condamneraient ma relation avec Draco, et ça me faisait peur.
« Ecoute, j'en ai rien à faire de ce badge ». Il l'enleva et le balança par terre. Je sus rien qu'en le regardant qu'il était bouleversé. « Je n'en ai rien à faire de Rogue et de sa mentalité débile, ou s'il approuve notre relation ou pas. Je me préoccupe seulement de nous. Tu t'occupes tant que ça de son opinion ? »
« Non. Mais je ne veux pas te faire du tort. Je ne veux pas que tu perdes ton badge à cause de moi »
« Je te dis que ce n'est pas ta faute ! »
« Si, ça l'est ! Et ne discute pas avec moi là-dessus ». Parce que je n'avais pas envie de discuter.
« Qu'est-ce que ça veut dire alors ? Que tu veux rompre ? »
Je me mordis la lèvre inférieure, réfléchissant à la question. Non, je n'avais pas envie de rompre, mais peut-être que c'était la meilleure solution. Je sentis une boule se former dans ma gorge lorsque je dis très sèchement : « Rompre ? On n'est même pas un couple ! »
Le truc, c'était que je voulais le blesser. Beaucoup. Il ne le méritait pas, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. J'avais entendu tellement de mauvaises choses sur lui. J'avais peur de n'être qu'un défi pour lui.
« Pardon ? ». Il semblait si perdu.
« On n'est pas un couple. Ce sont les couples qui rompent. On est des amis et- »
« Des amis ? ». Il se rapprocha de moi, en colère. « Après tout ce que nous avons fait ensemble, tu crois toujours que nous sommes juste des amis ? Je ne peux pas te croire ». Il passa la main dans ses cheveux et les ébouriffa. Quand il faisait ça, j'étais sûr qu'il était très énervé contre moi. « Va te faire foutre, Potter. J'en peux plus. Tu veux une pause ? TRES BIEN ! J'en ai marre de ton petit jeu ! Une minute, tu veux de moi, et celle d'après, non. Je ne peux pas vivre comme ça ! Je t'aime ». Sa voix se brisa et je sentis quelque chose se rompre en moi. « Tu sais quoi ? C'est pas ta faute. Pas vraiment. C'est ma faute si je suis si têtu. Je croyais que j'arriverais à te faire tomber amoureux de moi. Mais c'est clair que je ne le peux pas. Tu es toujours amoureux de Cho Chang. Tu veux un conseil ? Parle-lui. Dis-lui ce que tu ressens. Vois si elle ressent la même chose. Sois heureux. Quoi qu'il arrive »
Il semblait tellement blessé que j'eus envie de me claquer. Mais j'étais aussi en colère contre lui. Qu'est-ce que Cho avait à faire là-dedans ? Et comment osait-il supposer des trucs sur moi ? Il allait juste abandonner ? Juste comme ça ?
Il essaya de sortir mais je l'en empêchai. Je le plaquai contre le mur et hurlai, en pointant mon index sur lui : « Ne fais pas des suppositions sur moi ! »
« J'ai parfaitement le droit de supposer des trucs sur toi parce que tu ne me dis absolument rien ! »
Il marquait vraiment un point. Je ne lui avais jamais dit que je l'aimais et je savais à quel point il désirait l'entendre. Mais j'avais carrément peur de le lui dire. Et s'il me quittait ? Et si je n'étais qu'un jeu pour lui ?
Il s'ensuivit une série de cris et d'accusations, jusqu'à ce que nous soyons tous les deux fatigués de tout ça.
« Qu'est-ce que tu as ? » demanda-t-il en me regardant, vaincu.
« Qu'est-ce que tu as, TOI ? T'es sur le point de perdre ton poste et t'en as rien à foutre »
« Pourquoi tu t'en préoccupes autant ? C'est mon problème ! »
Ce fut à mon tour de rugir.
« Je m'en occupe parce que être Préfet suppose être responsable, Malfoy. Tu es responsable de ta maison. Tu travailles en parfait accord avec Rogue ». Même si ce n'était pas nécessairement une bonne chose. « Tu es responsable de toutes les règles de conduite. Tu peux les améliorer si tu veux »
J'étais vraiment gonflé. Qu'est-ce que j'en savais, des règles ? J'avais passé ma vie à les enfreindre.
« Mais t'es trop égoïste pour t'en occuper. Tu ne penses qu'à toi-même et à tes besoins. Tu te fous de moi ». Oh oui, c'était là le centre de mon problème. Pas cette stupide histoire de badge, mais le fait que je ne voulais pas être uniquement son objet sexuel. « Je suis juste un défi pour toi. Tu prétends m'aimer mais où étais-tu quand j'avais le plus besoin de toi ? Quand mon monde s'effondra autour de moi et que les personnes que j'aimais moururent à cause de moi ? Quand Voldemort m'obligea à regarder Hagrid se faire torturer et puis tuer... ». Je fermai les yeux essayant de retenir mes larmes. « Et puis, quand tout fut terminé, tout autour de moi les gens continuèrent à vivre comme si rien ne s'était passé ! Et ils voulaient que je redevienne comme avant, mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais tout simplement pas. Et toi...tu ne t'es jamais préoccupé de ses choses-là. Et tu ne t'en préoccupes toujours pas »
Au fond de moi, je savais qu'il ne méritait pas que je lui dise tout ça, mais d'une part, j'avais besoin que ça sorte une bonne fois pour toutes. Et d'autre part, je voulais savoir ce que Draco avait fabriqué pendant la guerre. Je savais qu'il avait été ni un Mangemort, ni un membre de l'Ordre du Phénix. Je voulais savoir la vérité et le seul moyen de le faire parler était de le blesser jusqu'à ce qu'il craque.
« Tu as toujours eu la vie facile, Malfoy »
Il me lança un regard plein de haine.
« Je veux dire, même si ton père était un Mangemort, il t'aimait, d'accord ? Et ta mère aussi. Tu as toujours eu ce que tu voulais. Ton père a acheté des balais à toute l'équipe de Serpentard juste à cause de toi »
« Mon père ne m'a jamais aimé, et ma mère non plus d'ailleurs » avoua-t-il, tête basse.
« Quoi ? Mais tu recevais toujours des cadeaux de ta mère et... »
Qu'est-ce que j'en savais après tout ? Draco ne m'avait jamais rien dit à propos de sa famille. Et c'était moi qui n'aimait pas raconter ma vie .Il ne m'avait pas parlé de sa vie, lui non plus.
« Tout des mensonges pour sauvegarder les apparences de la parfaite famille Malfoy » commença-t-il. « Je ne peux pas beaucoup me plaindre. Tu as raison quand tu dis que j'ai toujours eu ce que je voulais. Mais tu n'as pas été le seul à souffrir quand Voldemort est redevenu tout puissant »
« Tu n'as jamais pris parti » lui fis-je froidement remarquer.
Il eut un sourire qui me fit froid dans le dos.
« Non, c'est vrai. Parce qu'à la fin, je ne voulais pas faire partie des plans insensés de Voldemort, mais en même temps je ne voulais pas me battre du côté de l'Ordre car je n'étais pas assez bon pour y entrer. Mais j'ai essayé... ». La voix lui manqua et mon c?ur se serra. « Tu étais désespéré quand Hermione disparut. Elle avait été faite prisonnière par Voldemort. Il voulait la tuer devant toi. Je ne pouvais pas laisser ça arriver car je savais que ça te détruirait. Alors je fis ce que je devais faire. Je la libérai et j'en payai le prix »
Cela expliquait pourquoi Hermione lui était si reconnaissante.
Il se mit à pleurer, et je me demandai si je devais le prendre dans mes bras. Je préférai ne pas le faire. Je n'avais pas le droit de le toucher après tout ce que je lui avais dit. J'avais peur de demander ce qu'il entendait par 'en payer le prix'. Quel prix ? Je connaissais l'esprit dérangé de Voldemort et si Draco avait été pris en train d'aider Hermione, quelque chose de très mauvais avait dû lui arriver. Je frémis.
« Qu'est-ce qui s'est passé ? » demandai-je, terrifié par la réponse
« Qu'est-ce que tu crois ? J'ai été torturé. J'ai frôlé la mort. Rogue m'a sauvé à la dernière minute ». Il disait ça comme si c'était une bagatelle ! Dieu, si Voldemort n'était pas déjà mort, je l'aurais tué.
« Je ne savais pas... » murmurai-je. Je ne pouvais rien dire pour qu'il se sente mieux. Et mon côté trouillard n'avait pas envie d'entendre les détails de ce qui lui était arrivé.
« Oh, tu ne sais pas un tas de choses. Tu penses être le seul à avoir souffert ? Des centaines de personnes ont perdu des parents, des amis et des amants. Et oui, ils continuent, en faisant semblant que rien ne soit arrivé. Tu sais pourquoi ? Parce que c'est la seule façon de s'en sortir ! Les nouvelles générations n'ont pas à payer le prix de nos erreurs ! La vie continue ! Je ne dis pas que nous devrions oublier tout ça. Bien sûr que non ! Mais nous ne pouvons pas nous effondrer car sinon, Voldemort gagne ! Peut-être que tu ne t'en rends pas compte, mais il t'a eu, Harry. Tu l'as vaincu, mais une partie de toi est morte avec lui »
Je méritais d'entendre ça. Je méritais même encore plus. Et il continua.
« C'est TOI qui ne devrait pas faire des suppositions sur moi ! Tu ne me connais pas ! Tu n'as jamais voulu me connaître ! » cria-t-il. « Et ne t'avise pas de dire que je ne t'aime pas. Tu ne me connais pas assez pour affirmer cela. Je t'aime, et Dieu seul sait pourquoi ! »
Je savais pas si lui et moi, on avait vraiment envie de le savoir. Pourquoi m'aimait-il, si ça le faisait souffrir à ce point ? J'étais fatigué et déboussolé. Je me laissai tomber sur le sol, la tête entre les mains.
« Je crois...je crois que c'est moi l'égoïste alors » murmurai-je. « C'est juste que...je suis tellement perdu... »
Je croyais qu'il partirait. Il avait le droit. Mais il ne le fit pas. A la place, il s'agenouilla devant moi et me dit de la voix la plus douce au monde : « Tu n'es pas égoïste, Harry »
Je me retins de ricaner. Depuis quand le petit con était-il devenu aussi diablement compréhensif et doux ?
« Si, je le suis » dis-je amèrement. « Je t'ai observé, ces derniers temps. Tu fais le dur, mais en même temps tu fais toutes ces choses, comme aider Neville à faire ses devoirs de Potions. Tu le détestais et pourtant, tu étais là, à lui apprendre des trucs avec une patience que je ne t'avais jamais vue. Et tu m'as aidé de toutes les manières possibles, ne te décourageant pas malgré le nombre de fois où je t'ai envoyé balader. Tu es toujours là, malgré tout ce que je t'ai dit ! Je te fais du mal, je continue de te repousser et tu continues de revenir. Je ne te mérite pas. Je ne mérite pas ton amour. Je ne mérite l'amour de personne »
Ce fut à ce moment que je m'effondrai et, à ma grande surprise, il me prit dans ses bras et pleura avec moi. La triste réalité était que Draco Malfoy était trop bien pour moi, et non l'inverse. Je ne le méritais pas.
Il murmura qu'il était désolé. Je secouai la tête et le serrai plus fort, le faisant s'asseoir sur mes genoux.
« Ce n'est pas ta faute, Draco. Je suis vraiment un aveugle, doublé d'un imbécile »
« Tu as raison. Je dois être plus responsable » murmura-t-il.
« Et je dois être moins égocentrique »
« Ouais, c'est vrai » dit-il en souriant.
« Peux-tu vraiment me blâmer ? Les gens m'ont toujours traité comme si j'étais la seule personne qui comptait au monde » plaisantai-je.
« C'est vrai »
Je fus sur le point de lui tirer la langue mais je me retins au dernier moment.
« Ce que tu as dit sur le fait que tu ne méritais pas d'être aimé, Harry, c'est faux. Tu le mérites »
Je le regardai, stupéfait par la personne qu'il était devenue. Le bon vieux Draco Malfoy était bien loin. Celui-là, c'était un nouveau, aussi charmant qu'avant, mais avec un c?ur d'or. Il me rendit mon regard et j'enfouis mes doigts dans ses doux cheveux blonds, respirant son parfum.
Je ne sais pas combien de temps nous restâmes comme cela, front contre front, à écouter la respiration de l'autre, perdus dans notre propre monde. Je l'embrassai doucement et tendrement.
« Je t'aime » murmura-t-il contre mes lèvres.
C'était le moment de lui dire que je ressentais la même chose. J'étais amoureux de lui, moi aussi. Plus de peurs ou d'excuses. C'était le moment.
« Draco, je- »
Je ne pus terminer ma phrase car quelqu'un ouvrit la porte, ce qui me fit une peur bleue. Je ne vis pas tout de suite la personne, mais quand j'entendis cette voix mélodieuse, je sus exactement qui c'était. Et mes yeux s'ouvrirent en grand.
« Harry ? Qu'est-ce que tu fais avec Malfoy sur tes genoux ? » demanda Cho.
Cho ? MERDE ! Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? C'était vraiment pas le moment !
« Cho ? Qu'est-ce que tu fais ici ? » demandai-je, atterré.
« Qu'est-ce que tu veux dire ? Tu ne te souviens pas que nous étions sensés nous voir aujourd'hui ? » répliqua-t-elle.
Merde ! Merde ! Merde ! Je m'en souvenais, maintenant. En fait, cette rencontre avait été prévue depuis si longtemps que je l'avais totalement oubliée. Flûte ! Comment avais-je pu oublier ? C'était entièrement la faute de Draco, bien sûr [mauvaise foi .]. Je n'avais pas été capable de penser à autre chose qu'à lui. Draco ! Merde ! Qu'est-ce qu'il allait penser de moi ?
« Putain » marmonnai-je, en n'osant pas le regarder.
Puis je grommelai un truc que je ne compris pas moi-même. A vrai dire, j'étais sans voix, et je ne savais vraiment pas quoi faire. J'étais sûr que Draco allait mal réagir et j'avais raison. Je le regardai et je remarquai qu'il était tendu. Il se leva de mes genoux et toisa Cho. Je savais que j'aurais dû dire quelque chose mais je me contentai de retenir mon souffle dans l'expectative.
« Je vais vous laisser seuls, tous les deux. Amuse-toi bien avec ton petit ami. Bien que, je dois dire, j'ai pris du bon temps avec lui dernièrement » railla-t-il.
« Draco, non ! Elle n'est pas...je veux dire...elle...juste... » essayai-je de dire.
« Si tu veux, Potter »
Et il sortit.
Ouf ! Putain, c'est minuit et demie, j'en peux plus ! En tout cas, j'espère que ça vous a plu. Blanche Malfoy n'a pas encore mis la suite en ligne, mais je vous promets que je la traduirai dès qu'elle le sera ! En attendant, si ça vous intéresse, je suis en train de traduire une fic Draco/Hermione, qui s'appelle 'Pacte avec le Diable'. Bisous et à bientôt ! Je vais me coucher ! lol
