Ce n'est qu'une petite fic sans prétentions. L'idée m'est venue en lisant un roman d'Agatha Christie (Madame Christie, tu fais de bon livres! ^_^). Ceci n'est que le premier chapitre, j'en prévois deux autres, mais ça pourrait s'étirer, éventuellement…
Svp, reviewez!!! (Je voudrait sincèrement m'excuser à l'Office Nationale de la Langue Française pour ce verbe ^_^)
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"Il pleuvait…"
CHAPITRE I
Il pleuvait.
Le vent était léger, transportant dans sa danse de vieux papier journaux et des sacs de plastiques négligemment jeté par des passants peu respectueux. La petite rue Kensington, comme à son habitude, grouillait d'activités en ce jour de mars où divers petits commerces fêtaient la St-Patrick, arborant fièrement des affiches à dominant vertes et réduisant un tantinet leurs prix pour l'occasion. Les gens qui parcouraient les étroits trottoirs semblaient tous se connaître les uns les autres. Si on y tendait bien l'oreille, on pouvait dissocier du bruit ambiant un nombre impressionnant de phrase telles: "Tiens, George! Comme on se retrouve!", "Anita? Quelle surprise!" ou bien "Mon dieu, comme tu as grandi!".
Mais par-dessus tout, il pleuvait.
Ce n'était après tout que quelques gouttes au milieu d'un ciel partiellement dégagé qui laissait passer le soleil, étalant du même fait un arc-en-ciel lumineux.
Mais c'était suffisant.
Thed Fairway détestait la pluie. C'est donc pourquoi, même si l'ambiance générale de Kensington était des plus sympathique, il était ce qu'on pourrait qualifier "de mauvais poil". Pour cette raison, la jolie petit blonde au tricot bleu clair n'avait point besoin de s'inquiéter de l'état de ses charmes quand il passa près d'elle sans daigner lui accorder un regard car non seulement était-il de mauvaise humeur, mais il avait une mission à accomplir, et rien ne pouvait détacher son esprit de celle-ci.
Tout en sortant de sa poche un flasque dont il tira quelques gorgée, il espérait de tout cœur que ce qu'il s'apprêtait à faire n'allait pas trop prendre de temps.
***
Ryan n'était pas Irlandaise. Elle n'avait aucune famille là-bas et n'est jamais allée visiter cette terre, elle n'avait même qu'une vague idée de la position de ce pays sur le globe. Alors à quoi bon allée fêter la St-Patrick? La vérité est que Ryan voulait éviter toute occasion qui pourrait la mettre en contact avec les autres membres de son voisinage, qu'elle trouvait par ailleurs fort pathétiques.
L'horloge grand-père, acculée dans le coin de son salon déjà surchargé, venait de sonner le dernier des douze coup annonçant l'heure du midi lorsque que la sonnette retentit dans tout l'appartement. Celle-ci, qui, connaissant peu de personnes à Londres, ne recevait pratiquement jamais de visite et c'est donc avec des sourcil froncés, chargés d'interrogations, qu'elle ouvrit la porte.
- Bonjour Madame! pourrais-je parler à monsieur Ryan Bantlett?
Elle jaugea son interlocuteur du regard. Plutôt grand, environ 33 ans, les cheveux auburn mal coiffés peignés maladroitement vers l'arrière, les yeux très noirs dans lesquels semblaient scintiller un lueur indescriptible, il avait tout de ce que sa collègue de travail, Gladys, aurait qualifié de "bon parti", juste avant de rajouter une phrase légendaire du style : "Il a l'air de manquer sérieusement d'affection, et je sais qui pourrait le guérir...". Ryan se demanda quel genre d'animal de compagnie cet homme pouvait bien avoir. D'ailleurs, c'était là son point faible; elle était constamment plongée dans ses réflexions, abandonnant fréquemment les sphères du commun des mortels.
- Euh…Madame? Miss? s'enquit l'inconnu, quelque peu gêné devant cette hurluberlue qui le regardait sans répondre à sa question. Est ce que ça va?
Il profita de ce moment d'inattention de son interlocutrice pour se bâtir une idée d'elle. Taille moyenne, cheveux bruns clairs légèrement bouclés, yeux gris qu'encadraient de long cils noirs, la forme sa tête était longue et fine. Il estima son âge à 25 ans. Ses vêtement étaient ce qu'on pourrait qualifier de "décontractés", elle portait aussi une sorte de collier fait de perles en bois – une nouvelle mode que Ted trouvait particulièrement ridicule. Voyant qu'elle ne bougeait toujours pas, il se passa la main dans les cheveux –un tic- et il frappa dans ses mains tout près son visage.
Clap!
Elle eut un léger sursaut, s'extirpant de ce fait de sa rêverie en marmonnant :"Un cocker beige…".
- Pardon?
- Peu importe, répondit-elle, chassant cet épisode d'un geste du revers de la main. Ne souhaitant pas se répandre, comme elle avait en horreur, en formules de politesse qui auraient été pourtant de mises en pareilles circonstances, elle ajouta d'un ton légèrement plus brusque qu'elle ne l'aurait souhaité: Que voulez-vous?
- Je désirerais m'entretenir avec Monsieur Ryan Bantlett, articula l'homme, ennuyé d'avoir à perdre son temps à se répéter.
- Je suis Ryan Bantlett.
- Oh! Veuillez me pardonnez! s'empressa-t-il de répondre. Voyez-vous, je croyais, d'après votre prénom, que vous étiez un homme…
- Ce n'est pas grave, coupa-t-elle, ce genre de quiproquo m'arrive souvent. Que voulez-vous?
Quelque peu réfréné par le ton glacial de son interlocutrice, il continua néanmoins sur une voix cordiale:
- Je me présente: Ted Fairway. Je suis venu de la part de la boutique antiquaire Blake & fils, je…euh…il a été entendu qu'un représentant se présenterait chez vous pour évaluer une pièce de votre collection. Vous…euh…Vous vous souvenez?
Miss Bantlett fronça les sourcils en fouillant dans sa mémoire qui avait d'ailleurs les propriétés d'une passoire.
- Euh…Oui! Oui! s'exclama-t-elle lorsque le fait lui revint en tête. Elle se glissa derrière sa porte pour laisser passez Fairway. Entrez, entrez…
***
L'oncle de Ryan, Barry, avait, de son vivant, une passion sans bornes pour les artefacts datant du début du XXe siècle. Alors que sa nièce n'avait que six ans, elle eut la malheureuse idée de poser une question à son oncle au sujet d'un des objets de sa collection. Depuis ce jour, Barry Sonnenfield était persuadé que Ryan partageait la même affection que lui et c'est pourquoi, à sa mort, il lui légua tous ces précieux objets centenaires.
Cependant, l'oncle Barry avait tort à propos de sa nièce et c'est pourquoi elle désirait plus que tout de se débarrasser de tout ce bric-à-brac qui encombrait son petit appartement et qui la gênait dans ses mouvements quotidiens. Elle fut donc soulagée de l'arrivée de Ted Fairway, venu pour mesurer la valeur de sa collection. Celui-ci avançait dans sa demeure à petit pas, fouillant du regard les moindres recoins de l'appartement.
- Voyez-vous, Madame…
- Mademoiselle, corrigea-t-elle.
- Pardon – mademoiselle, reprit Ted en se tournant vers elle. Voyez-vous, nous sommes particulièrement intéressé par cette peinture d'une femme au cheveux violets que vous nous avez décrite au téléph…
- Oh! Oui! Celle-là!
À cette remarque précipité de Miss Bantlett, Ted s'attendit à ce qu'elle aille chercher l'objet dans les délais les plus brefs. Mais cette dernière était replongée dans pensées. C'était cette toile qui avait attiré son attention alors qu'elle n'était qu'une enfant, et qui lui avait acheté l'affection de son oncle Barry.
***
Elle se souvenait de la première fois qu'elle l'avait vue. En toute bonne enfant curieuse qu'elle était, tous ces objets étranges que l'oncle Barry possédait l'intéressaient, un peu comme de nouveaux jouets. Mais lorsque son regard s'était posé sur cette toile, ce fut le coup de foudre total. Drapée d'une robe noire faites de plusieurs voiles transparents, la femme qui s'y trouvait avait un regard ensorcelant. Ses cheveux, qui d'ailleurs, étaient de couleur violette, étaient remonté en formant une coiffure qui étaient très à la mode en ce temps-là. Le portrait en lui-même dégageait quelque chose d'infiniment attirant et pourtant un sentiment d'effroi s'y prêtait en même temps.
Le vieux Barry s'approcha d'elle silencieusement alors qu'elle contemplait la peinture, émerveillée.
- Tu aimes cette peinture?
La petite Ryan se tourna vers lui avec un expression de sévérité qui était presque comique chez une enfant de son âge, mais pourtant inhabituelle.
- Elle est spéciale, expliqua la petite fille de six ans, elle-même surprise de ce qu'elle venait de dire.
Les yeux de Barry Sonnenfield s'allumèrent d'une étrange lueur à cette remarque.
- Pourtant, ta mère trouve qu'elle est plutôt banale comme peinture, dit-il, le regard fixé sur Ryan.
- Ma mère ne sait rien, expliqua-t-elle avec sa candeur enfantine.
- C'est pourtant une peintre, tu sais?
Mais il ne lui laissa pas le temps de répondre, il s'agenouilla près d'elle pour se mettre à sa hauteur.
- Mais tu as raison, il y a des choses que ta mère ignore. Beaucoup de choses. Et un jour, toi (il posa sa main sur la frêle épaule de la jeune fille), tu les apprendra.
Ryan ouvrit de grand yeux d'incompréhension et laissa son vieil oncle continuer.
- Il y a quelque chose qu'il faut que tu sache sur cette peinture, mais tu ne le dit à personne, n'est ce pas? Sacrebleu! Ne l'oublie jamais!
Elle attendit patiemment la suite de ces paroles qui ne vint jamais. Elle fut toujours intriguée par ce que l'oncle Barry avait dit ce jour-là, mais ne put jamais apprendre ce qu'elle devait savoir sur ce portrait car lui et sa mère s'étaient brouillés alors qu'elle avait environ dix ans. Elle ne le revit plus jamais.
***
Clap!
Ted Fairway avait encore tapé dans ses mains pour la tirer de sa rêverie. Pour lui, le temps pressait.
- Miss? Veuillez me pardonner… Pourrais-je voir cette peinture?
Ryan prit quelque seconde pour comprendre de quoi il parlait et s'exécuta en lançant un "Oui! Oui! Tout de suite!" légèrement insolent. Ted se passa la main dans les cheveux. Quelques instants plus tard, Ryan revint dans le hall d'entrée avec, dans les mains, l'artefact voulu.
- J'ignore vraiment sa valeur, expliqua-t-elle en déposant la toile. Vous voyez, ma mère est peintre et prétend que l'artiste n'était pas de grand talent. Quoique je ne suis pas vraiment de son opinion, je n'ai quand même aucune connaissance en la mati…
Mais Mis Bantlett aurait pu tout aussi bien parler au mur derrière Monsieur Fairway car celui-ci ne l'écoutait pas. Il examina intensément le portrait. Oui, c'était bien lui qu'il cherchait. Il se passa la main dans les cheveux et dit:
- Je vous en offre cinq cent livres…
- Tant que ça? s'exclama Ryan. Et dire que ma mère l'estimait à quatre-vingt livres! Vendu, mon cher monsieur Fairway.
Celui-ci lui accorda un sourire et sortit de sa poche quelques billets qu'il tendit à son interlocutrice.
Quelque minutes plus tard, il sortit de la petite maison coincée entre deux boutique de Miss Bantlett, bifurqua vers une petite ruelle et, après s'être assuré que personne ne l'observait, sortit de sa poche un bout de bâton, le tapota sur le portrait et celui-ci se réduisit en taille de sorte à ce que Ted put le mettre ensuite dans sa poche. Mission accomplie! Il sortit son flasque de sa poche et en but quelques gorgées à nouveau pour la dernière fois ce jour-là, heureusement, car la mixture qui s'y trouvait était infect au goût.
Il sortit de la ruelle, très content de lui-même, en dépit des fines gouttes de pluie qui n'avait toujours pas cessé de tomber du ciel. Avant de partir, il jeta un coup d'œil à la maison de miss Bantlett et fut frappé de stupeur, un homme aux vêtement noirs la menaçait avec un bout de bois qui s'apparentait au sien. Ted lâcha quelque jurons et se précipita dans cette direction.
Arrivé au seuil de la porte, il n'eut qu'à prononcer quelques paroles étranges pour qu'elle s'ouvrit comme la caverne d'Ali Baba. Du permier coup d'œil, tout était normal. C,était le même petit appartement aux mur en vieux bois peints en bleu, encombré d'antiquités. mais ces derniers, justement, gisaient tous sur le sol. Des bruits l'attirèrent dans le hall d'entrée. Les cris de Ryan étaient apparemment étouffés par un bâillon et Ted pouvait clairement entendre l'homme renverser tout l'appartement à la recherche de quelque chose.
Mais cette chose, justement, se trouvait dans la poche de Ted.
Il prit un vase de qualité douteuse et le fit délibérément tomber par terre en un son retentissant. L'homme cessa de fouiller.
Tout se passa en un éclair. L'homme au manteau noir se montra du bout du couloir pour voir de quoi il en retournait. Ted sortit de sa poche son bout de bois, le pointa sur son adversaire et rugit des paroles étranges s'apparentant à "Avada Kedavra". Un puissant éclair de lumière jaillit de l'extrémité du bout de bois de Ted et frappa l'inconnu en pleine poitrine. Une vent inexplicable souffla dans l'appartement, l'inconnu s'effondra par terre.
Il était mort sur le coup.
Ted resta quelques instant à observer inutilement la cadavre, se demandant s'il avait une famille. Mais les cris de Ryan le ramenèrent à la réalité brusquement. Il la trouva dans la cuisine, ligotée de partout par de petit fils blancs. Ted conjura le sortilège et aida la jeune femme à se relever. Les joues rouges, les yeux ronds, la respiration haletante, cette dernière était paniquée, et Ted ne pouvait que la comprendre.
- Monsieur Fairway! s'exclama-t-elle, quelle chance que vous soyez venu me secourir! Que voulait cet homme? Vous le connaissiez? Que me voulait-il?
Ted laissait couler les questions de son interlocutrice tandis qu'il se forgeait intérieurement un bon mensonge pour réparer la situation. Dans son métier, c'était primordial comme habilité.
C'est à ce moment que le téléphone sonna. Ryan, encore ne état de choc, décrocha le combiné et marmonna un "bonjour" un peu secoué. La conversation ne dura que quelques instants durant lesquelles elle murmurait des "oui…oui…je comprends" d'une voix rauque. On aurait dit qu'elle parlait avec un fantôme. Ses yeux étaient encore grands ouverts d'incrédulité lorsqu'elle raccrocha. Elle se tourna alors vers Ted et demanda directement:
- Qui êtes-vous?
- Je…je vous demande pardon? balbutia Ted qui sentait la panique l'envahir.
- C'était Ted Fairway, expliqua-t-elle presque calmement en pointant le téléphone. Il me disait qu'il regrettait sincèrement de ne pouvoir venir me voir aujourd'hui car il venait de se souvenir d'un rendez-vous important.
Elle ne savait pas comment réagir face à cette situation peu habituelle. Elle aurait pu crier ou appeler la police mais cet homme venait, d'un autre côté, de lui sauver la vie.
Le faux Ted Fairway se passa la main dans les cheveux, soupira puis avoua:
- Je m'appelle Harry…Harry Potter.
