Titre : Enfant.

Auteur : Kinochan.

Chapitre : séquelle du chapitre 12.

Genre : une journée en compagnie d'Hôji… souvenirs douloureux d'une môman… et total OOC d'Heero.

Base : GW.

Disclamer : Tous les personnages (sauf Heero) m'appartiennent ! na ! et je proute les propriétaires des g-boys-bishous !

… et pis… c'est tout je crois…

Enfant… Séquelle #1

Misao Tsunoda éteignit son téléphone portable devant l'air menaçant du cerbère qui gardait l'accueil.

Elle attendait depuis bientôt un quart d'heure, à l'étage « pédiatrie », assise sur un petit siège en plastique qui ne faisait que lui rompre le dos.

Heero Yuy était en retard… elle n'aimait pas ça… mais alors pas du tout.

La veille, alors qu'elle montait en voiture pour rejoindre son travail qu'elle avait quitté en urgence, elle lui avait fait signe pour qu'il s'approchât.

Ce jeune garçon lui plaisait vraiment beaucoup…

Au départ, quand il était entré dans la petite cafétéria enfumée, elle avait cru qu'il était froid et distant… imbu de sa personne, même…

Mais dès qu'elle avait commencé à parler de son projet, elle crut faire face à un gamin renfermé sur lui même…

Incapable de s'affirmer. Il ne rougissait pas, mais semblait juste avoir passé une journée éreintante…

Il s'excusa encore une fois pour ce qu'il avait fait avec Hôji.

Comment pouvait-elle lui en vouloir ?

Son… son fils avait changé…

_Pardonnez moi… je me suis levé en retard.

Le jeune Yuy apparu devant elle, rouge et essoufflé.

_Ce n'est pas grave. Comme je vous l'ai dit hier avant de partir, j'ai pris ma matinée pour toutes les préparations. Mais… je ne vous ai pas donné mon numéro de portable pour rien… vous auriez pu m'appeler.

_Je… j'étais dans le métro.

_Vous habitez si loin ?

Yuy baissa la tête. La femme prit ça pour de la gêne, alors qu'il ne faisait cela que pour cacher son regard triste.

_J'habitais avec des amis, mais j'ai pris une chambre dans un hôtel pour la nuit.

_Oh… Petite amie ?

Le regard du jeune homme s'illumina d'intérêt.

_Pour tout vous dire, madame… je suis gay.

Madame Tsunoda le regarda, sans pour autant perdre le sourire qu'elle gardait depuis deux semaines ou plus.

_… Oh, pardon, petit ami alors !

Heero avait dû voir une façon de s'échapper de son engagement, manque de bol, la femme était yaophile.

_… Heu… non plus.

_Bon, très bien, puisque vous ne voulez pas m'en dire plus… allons voir mon fils !

Il prirent l'ascenseur, et lorsqu'il marqua l'arrêt au second, Misao pu parfaitement sentir la tension qui émanait du corps de sa nouvelle « gouvernante ».

Heero avait eu peur, un instant, de croiser ses amis.

Heureusement pour lui, la chambre de Nao se trouvait au fin fond du couloir et celle de Hôji près de l'ascenseur.

_Toc, toc, toc !!! se mit à rire madame Tsunoda.

Elle entra dans la chambre de son fils sans plus de cérémonie et se dirigea vers son lit pour lui dire bonjour.

Lorsque ce dernier aperçut Heero, son visage s'éclaira de façon étonnante.

_Vous voyez bien monsieur Yuy, il vous aime déjà.

Bien sûr, elle ne marqua pas – volontairement – sa triste mine lorsqu'il vit qu'il était « seul ».

_Bonjour Hôji…

Le petit lui fit un signe de tête en guise de salut et Heero fronça les sourcils.

_Bon, Madame Tsunoda, je pense que tout est prêt, vous pouvez nous laisser.

La femme fit le tour de la pièce pour voir si rien ne manquait et claqua des mains.

_Parfait ! Vous avez votre lit, monsieur Yuy, et si jamais il n'est pas assez confortable, dites le moi, je m'en chargerai !

_Je vous ai dit de m'appeler Heero… grogna-t-il.

_Mais oui, mais oui !! Bon, mon chéri, je te laisse, maman doit aller travailler, mais je reviens dés que je peux, promis !

Hôji l'embrassa en passant difficilement ses bras autour de son cou, mais sa mère resta patiente et lui fit un grand sourire lorsqu'il eut desserré son étreinte.

_Au revoir mon bébé !

Une fois qu'elle eut fermé la porte, Heero s'approcha et pris une chaise prés du lit.

_Bon, maintenant tu vas me dire pourquoi tu ne parles pas !

Le petit ouvrit de grands yeux.

_J… je… ne… je.. ne… je ne… peux…

Heero sourit gentiment, lui montrant ainsi qu'il l'écoutait et avait tout son temps.

_… Pas !

L'ancien soldat l'examina pendant quelques secondes.

_C'est dur, hein ?

Hôji hocha vivement de la tête en souriant.

_Et tu dois bien faire des exercices ?

Le petit lui jeta un regard désespéré… comment lui faire comprendre que l'infirmière s'occupant de ses exercices de dictions se trouvait être « le dragon » ?

Il gonfla les joues et fit une grosse grimace de dégoût.

Heero éclata de rire et répondit doucement.

_Ok, ok, je vois ! Tu veux que l'on aille voir le docteur Endo pour lui demander si on peut les faire que tous les deux ?

Hôji le gratifia d'un sourire comme jamais il n'en avait vu…

Visiblement, la vieille n'était pas crainte de lui seul…

***

Quelques heures plus tard, ils se retrouvaient dans la piscine à barboter joyeusement.

_Heero… Ce petit doit faire sa kiné, pas les « bébés-nageurs »… laisse-le retourner avec son prof, je t'en prie…

_Mais c'est pas moi, fit-il en soulevant son bras, auquel pendait difficilement un gosse aux longs cheveux pâles, réjoui.

_Très amusant… Hôji… fais-moi plaisir et fais ta Kiné… Heero, viens, j'ai à te parler.

Heero alla déposer le petit dans les bras d'un médecin velu avec une grimace.

_Quoi ? fit-il en s'essuyant après être monté sur le rebord.

_J'ai parlé au docteur Chiro.

_Ah ? Et alors ? Il est ok, on pourra éviter la sorcière ?

_… Mouais… il est d'accord… mais une chose… tu vas aller voir le docteur Chiro pour qu'il t'explique comment se passent les séances… et si au bout d'un mois on obtient aucun résultat, je suis désolé mais tu devras laisser faire un professionnel…

_T'inquiètes… ça ira.

_Écoute, Heero… tu n'auras pas juste à lui faire découvrir des images ou autre. Je ne sais pas ce que tu t'imagines, mais un patient qui sort du coma n'est pas à prendre à la légère.

_Je le sais bien, ne t'en fais pas… j'irai voir le docteur Chiro dés que possible.

Zechs le regarda, assommé.

_Heero… Ça va être très dur… ce ne sera pas comme avec Nao… il… lui, il est une exception… personne ne se remet jamais aussi vite d'un coma.

_Je sais bien, je te dis… mais…

_Combien t'a-t-elle donné ?

Bouche bée, Heero lui lança un regard mauvais…

_Shinta ! Tu crois que je fais ça pour l'argent ?!… Je… laisse tomber… Tu dois avoir des patients… va-t'en occuper !

_Heero…

Mais déjà il ne l'écoutait plus, se replongeant dans la piscine pour aller prés d'Hôji et lui apporter son soutient.

***

Misao entra sur la pointe des pieds dans la petite chambre de son fils. Heero l'entendit s'approcher mais ne fit pas un geste, et continua son exercice.

Il faisait passer des petits morceaux de nourriture ou de papiers imbibés d'essences naturelles sous le nez d'Hôji.

Le petit, aux anges, s'amusait à renifler tout ce qui lui passait sous le nez pour tenter de l'identifier sur des cartes posées devant lui.

_Est-ce que je vous dérange ?

_Man !!! susurra le petit garçon.

_Bonjour mon poussin ! fit-elle en le prenant dans ses bras.

Heero rangea tous ses ustensiles dans une petite mallette qu'il déposa près de son lit.

Il lissa son pantalon pour le débarrasser d'éventuels plis ou poussières et s'avança pour serrer la main de son employeur.

_Nous avons réussi à nous arranger pour que je fasse faire à Hôji ses exercices de rééducation.

_Oh mais c'est très bien ça ! fit-elle en lissant les cheveux de son fils.

Elle le déposa dans son lit et s'approcha d'Heero.

_Je ne le savais pas mais tout ce travail est difficile, autant pour les patients que pour les médecins …

_Oui… c'est vrai…

Misao leva les yeux et détourna vivement le visage.

_Heero… Je reviens… Je vais me prendre un café, vous en voulez un ?

_Oui, oui… je veux bien, merci…

*

*       *

Madame Tsunoda s'appuya avec difficulté contre la machine à boissons.

Oh ça oui, elle savait combien les traitements étaient difficiles… pour les parents aussi d'ailleurs…

***

Trois semaines plutôt.

_Madame ?…

La jeune femme aux cheveux pâles leva brusquement la tête.

_Madame Tsunoda ?

_Oui… oui ?

Les yeux encore embués par son léger sommeil, elle fixa le Docteur Chiro sans vraiment le voir.

_Madame, il faut laisser votre fils… nous devons lui faire faire de la kinésithérapie…

_Mais… Docteur… je ne peux pas rester avec lui ? Depuis six mois qu'Hôji est là, jamais je n'ai pu y assister…

Le pédiatre la regarda avec un air triste.

_Madame… les séances sont très dures… Je ne sais pas si c'est une…

_Je vous en prie ! Je veux rester avec lui !!!

Résigné, l'homme aux cheveux grisonnants lui désigna un siège en dehors de la chambre, d'où elle pourrait voir son fils à travers la vitre.

Les exercices commencèrent par des échauffements musculaires et des massages pour éviter l'atrophie des muscles que pouvait entraîner le coma.

Puis les son fils fut recouvert de crèmes et autres lotions… adoucissantes pour sa peau d'enfant qui pouvait, elle aussi subir des répercussions…

Misao souriait tristement devant ces si doux traitements qu'il pouvait recevoir.

Cet être si petit et si fragile…

Bientôt six mois que son fils « dormait »… et aucune amélioration…

Elle en avait assez de pleurer toutes les nuits…

Comme si toute sa vie ne tournait plus qu'autour de la mort… non, d'une pseudo mort qui la faisait tellement souffrir…

La jeune femme se tint la tête entre les mains et poussa un long et douloureux soupir. Plongée dans ses pensées, elle ne prêtait plus aucune attention aux médecins.

Elle s'était replongée dans un passé peu lointain : huit mois auparavant, neuf tout au plus, lorsque sa famille n'était pas encore détruite…

***

Elle travaillait tard ce jour là, comme cela lui arrivait quelquefois.

Mais elle essayait toujours de rendre ses absences les plus rares possibles.

Elle aurait dû le faire cette nuit là, elle le savait bien maintenant.

Elle s'en voulait tant…

Elle aurait dû empêcher son mari de prendre la voiture pour venir la chercher…

Il était instituteur, aimant son travail avec toute la force que son cœur d'or lui donnait, et ses élèves le lui rendaient bien…

Ils furent anéantis par la nouvelle.

Ce jour là, il avait pris Yumi avec lui, leur fille unique, la sœur jumelle d'Hôji.

Celui-ci dormait comme un bien heureux dans son petit lit. Lorsque Misao était rentrée, il n'en avait pas bougé.

Ils avaient été tués tous les deux à quelques rues de son bureau.

Un coin mal famé.

C'était pourquoi l'héritière Tsunoda avait interdit à son mari de venir pour quelque raison que ce fusse…

Mais comme à son habitude, Seichi Tsunoda n'en avait fait qu'à sa tête… une dernière fois.

Ce soir là, elle reçu un coup de fil.

Il retira son bonheur.

Pourquoi les avaient-ils tués ? Pourquoi même une enfant de cinq ans ? Pourquoi lui avaient-ils arraché sa famille ?

Ce fut lorsqu'on lui dit « l'enfant » et non « les » enfants qu'elle s'arrêta brusquement de pleurer.

Oui, elle viendrait identifier les corps,  puisque c'était la procédure…

Oui, elle irait porter plainte…

Oui, demain.

Mais pour le moment, ce soir… cette nuit… elle devait briser le cœur du seul être cher que les cieux lui avaient laissé…

Rentrée chez elle, elle avait couru jusqu'à son petit lit. En s'approchant un peu plus, elle fit un triste sourire face à celui qu'arborait son fils.

Il avait de longs et beaux cheveux, comme ceux de sa mère.

La petite Yumi avait tenu à se les faire couper.

Elle entendait encore la voix de son enfant si douce.

                        « Maman… ça me gène… »

Et lorsque à contre cœur elle avait pris les ciseaux.

                        « Vas-y ! Coupe ! Coupe ! Coupe !! »

Pour lui faire un carré parfait…

Tous ses souvenirs remontaient dans son cœur, sa tête, comme des vagues douloureuses qui menaçaient de l'emporter au loin…

Si seulement elle avait pu être peintre comme elle l'avait souhaité il n'y a pas si longtemps... Sa maison déborderait aujourd'hui de dizaines, de centaines de dessins, portraits de sa famille si fragile…

Des êtres qui faisaient battre son cœur.

Une petite main sur sa joue envahie de larmes la fit sortir de ses pensées.

_Maman ?… c'est… c'est Yumi ? murmura Hôji.

Elle hocha la tête doucement.

_Elle et ton papa ont eu un acci…

_NON !!!!

Il avait hurlé, malmenant un peu plus le cœur de sa mère devant son refus d'accepter la réalité.

_Non… non… Yumi est toujours là… toujours… non…

Il fit un petit sourire et caressa les longs cheveux de sa mère.

***

Ce ne fut que deux mois plus tard que l'enterrement se fit.

Ce ne fut que deux mois plus tard qu'Hôji eut une réaction

Tous ces vautours… Toute sa famille qui lui tournait autour en piaillant :

« Sincères condoléances… »

Misao avait crut vomir devant tous ces bons sentiments.

Resserrant un peu plus ses bras autour d'Hôji qui regardait tout autour de lui, apeuré, elle souffla doucement.

« Très belle cérémonie… »

            Bien sûr… Ils ne cherchaient qu'à savoir si elle était encore en état de diriger son entreprise… s'ils n'avaient pas une chance d'en récupérer une partie…

Elle ne remarqua que quelques secondes plus tard qu'Hôji, descendu de ses bras, n'était plus à ses côtés.

De ses petites jambes, il s'approcha doucement, guidé par l'encens… cette douce odeur de jasmin l'attirait et l'enivrait…

Il s'agenouilla doucement et fit passer ses doigts sur les cadres.

Pourquoi y avait-il une photo de son père et de Yumi ?…

Sans trop comprendre comment, ses larmes coulèrent d'elles même… à flots…

Et puis…

Rien… le noir.

Et puis…

Un monde parfait… dans lequel il se plairait pendant six mois… Une éternité…

De loin, Misao Tsunoda vit son fils s'évanouir, et lorsqu'elle tenta de le réveiller, rien n'y fit.

Ni ses mots d'amour, si doux. Ni ses hurlements de désespoir… Rien.

Hôji était parti ailleurs.

Dans un autre monde. Où, même si cela se révélait être un mensonge par la suite, sa famille était… vivante.

***

Misao sortit brusquement de ses songes et se mit à crier, abattant ses mains sur la vitre

_NON !!! ARRÊTEZ ! Stop !!!! Que lui faites-vous ?! Ne le touchez pas !!

Des électrochocs.

Petits, c'est vrai, mais…

Voir les jambes de son fils secouées de légers tremblements lui donnait l'impression qu'il était devenu une sorte de zombie.

Le docteur Chiro arrêta son traitement et sortit de la pièce.

_Madame… Vous devez comprendre que le corps humain est complexe… il y a des nerfs, des muscles que la kinésithérapie et les massages ne peuvent stimuler. Je vous promets qu'il ne souffre pas, mais il ne faut plus crier ainsi… C'est pour cela que je ne voulais pas. S'il vous plait… calmez-vous, et pensez à son corps. Nous ne devons pas le laisser mourir.

Comme déconnectée, la jeune femme se laissa retomber sur sa chaise… Ses yeux fixaient un point imaginaire.

***

Une semaine plus tard.

            Tap, tap, tap…

_Ne courez pas dans les couloirs !! hurla une infirmière.

_Désolée… pardon…

            Tap, tap, tap, tap…

            'Plus vite !' pensa-t-elle.

Il fallait qu'elle arrive plus vite…

Elle reprit son beeper d'une main tremblante et relut le message qu'elle venait de recevoir :

                        « Venez ! C'est Hôji… Vite !

                                   doc. Chiro »

_Je suis là !! cria-t-elle en entrant dans la chambre de son fils.

_Chut… lui murmura le docteur Chiro, j'ai une très bonne nouvelle… C'est une merveilleuse journée !! Mes deux patients dans un état critique viennent enfin d'ouvrir les yeux !

Ce n'est qu'à ce moment là que Misao réalisa quelque chose.

Son fils respirait normalement… plus de tuyaux dans le nez… plus de machines aux 'bips' infernaux…

Il dormait… 'normalement'…

N'écoutant plus le pédiatre, elle s'approcha de son enfant.

_Hôji ?… fit-elle en glissant une main dans ses cheveux.

_Mmh…

_Bébé… réveille-toi.

_Mmh… nan…

Le sourire de la femme lui monta jusqu'aux oreilles quand elle entendit son fils rechigner.

_Hôji… debout !

Un œil s'ouvrit avec difficulté…

_Maman ?…

_Hôji !!

_Hein ?… maman ?

_Oui, c'est moi... Hôji, je…

_Maman… où est-il ?…

_Qui donc ?

_Petit frère… où est Hôji ?…

_Qu…Quoi ?

_Maman… tu sais bien qu'il a peur sans moi ? fit le petit garçon d'une voix qui se voulait crécelle…

_Yu… Yumi ?

_Oui, quoi ? lui répondit-il avec un grand sourire.

_Oh… oh non… Kami-sama…

*

*       *

_Le présent_

Misao poussa un énième soupir.

Enfin, tout était redevenu 'normal'… enfin.

La petite porte de la chambre s'ouvrit doucement.

Heero en sortit et fit un mouvement de tête en direction de la jeune femme.

_Il dort.

_Ah ?… Très bien... Il doit être épuisé…

_Madame, je voulais savoir…

_Oui ?

_… Heu… Qui est ''Yumi'' ?

La femme ouvrit de grands yeux.

_Pardon ?

_Hôji… pleurait en dormant… il appelait son père et « Yumi »…

_Je… elle… était sa sœur jumelle…

_…

_Elle est morte avec son père, il y a neuf mois environ…

_Je… Pardon… Ça ne me regarde pas…

_Si monsieur Yuy… et il faut que vous sachiez autre chose… à son réveil, Hôji à fait une sorte de 'transfert'…

_Comment ça ?

_Il se prenait pour Yumi… Il voulait savoir où se trouvaient ''Hôji'', son ''frère'', et son père… il… enfin… jusqu'à ce qu'il vous rencontre…

_Ah, je vois… c'est pour ça que…

_Heu… oui, fit-elle en rougissant, vous savez, il… quand il ''était'' Yumi, il pouvait parler normalement, et presque marcher…

_Et pourquoi maintenant, il ne…

_Le Docteur Endo m'a dit quelque chose comme : « C'est Hôji qui est tombé dans le coma, pas Yumi, c'est lui qui, maintenant, a tout à réapprendre… ». Enfin, c'est son hypothèse.

_Oh…

Heero se posa sur un siège près de Misao et lui prit la main.

_Je ne le laisserai pas, je vous le promets… Mais il faut que je vous dise : je ne suis pas la raison de ce changement… c'est un petit garçon… il s'appelle Nao…

_Comment ?

_Il était, lui aussi dans le coma, il y a encore deux semaines.

_Hôji aussi en est sorti il y a deux semaines…

_Je… Hier, je les ai laissés tous les deux quelques instants… En revenant,  Nao m'a présenté Hôji comme étant son meilleur ami…

_Ah ? Mais… Hôji ne s'est jamais attaché à personne d'autre qu'à sa sœur… Il ne m'a jamais parlé d'un ''Nao''…

Heero leva la tête.

_Il s'est réveillé, murmura-t-il.

_Ah ? Comment savez… ?

_… un jour je vous expliquerai…

_Heu…

Il la tira par le bras et entra.

Hôji s'était redressé sur ses petits coudes et regardait sa mère en souriant.

_Man…

Elle le prit dans ses bras et le berça doucement.

_Oui, mon bébé, que se passe-t-il ?…

_Dans… dans… nos rêves…

_Quoi ? Que se passe-t-il dans « nos » rêves ?

_Na… Nao…

L'héritière Tsunoda fit un sourire étonné et chuchota :

_Oui bébé… tu me raconteras quand tu le pourras… quand tu le voudras…

Hôji sourit dans le cou de sa mère et se rendormit tranquillement.

Quand elle se retourna, Heero avait disparu, leur laissant un moment de douceur retrouvée…

Elle le garda longtemps dans ses bras, caressant son dos, le berçant tout doucement, lui chuchotant au creux de l'oreille de douces mélodies…

Puis, quand la respiration de son enfant se fit régulière, Misao le coucha entre ses draps, avant de s'installer à ses côtés et de s'assoupir, elle aussi.

Owari…