Chapitre 8 : Pitié

Série: La fièvre du Samedi soir !!!!

Auteurs: Kinigami et Onisuka

Genre: Yaoi, ooc, necromancie, pourissage de perso Duo en cuir (Asuka arrête de baver) OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN HEERO !!!!

Couple: rien de neuf

Mail: kineko@ifrance.com et asukasama@ifrance.com

Disclaimer: Les fringues qu'ils portent sont a nous, on peut les recuperer ?

********************

Oh Pitié

Mou doko ni mo doko he datte

Ittatte ii

Mou dare demo dare da sae mo

Aishite mo ii

Ah kisetsu wa toorisugite fuyu no sora he to

Ah hitori de machi no naka he magirete iku yo

Sou nido to wa aenai koto wakatte iru sa

Sou kokoro ni tsubuyaitemo kienai honou

Ah futaride kurashita hibi he iga no you da

Ah saigo no bamen sae mo utsukushisugite

Mercy Mercy Mercy Mercy

Mercy Mercy Mercy

Sou tsutanai ai no kotoba kizuna ni shiteta

Sou tenshi ni odorasarete

Surreal ni obore

Ah ano mama iki o hizome toki o tometara

Ah futari wa tsumi o koete yurushiaetarou

Mercy Mercy Mercy Mercy

Mercy Mercy Mercy

Ici ou ailleurs, où que ce soit,

C'est bon pour moi

Qui que ce soit, toi ou une autre,

J'aimerais de la même manière

Ah -- Les saisons passent et se rapprochent du ciel de l'hiver

Ah – Seul, je me perds quelque part dans le cur de la ville

Je sais que nous nous reverrons pas une seconde fois

Alors que mon cur murmure, il brûle d'une flamme sans fin

Ah – Nous vivons ces jours heureux comme dans acteurs dans un film

Ah – Même la scène finale est trop belle

Pitié, pitié, pitié, pitié

Pitié, pitié, pitié

Ces mots d'amour maladroits deviennent des chaînes

Et nous dansons jusqu'à ce que nous soyons dans anges,

Noyés dans le surnaturel

Ah -- Nous retenons notre souffle, alors que le temps semble s'arrêter

Ah -- Nous dépassons le péché, ici pour oublier, ensemble

Pitié, pitié, pitié, pitié

Pitié, pitié, pitié

********************

Fiesta. Bringue. Teuf. Lambada. Célébration Bamboula.

Fête quoi

Oui, on va faire la fête.

On a les zombis au train mais c'est trop important

Bon j'avoue, en fait c'est une mission. On doit rencontrer un informateur dans une discothèque.

J'aime quand les informateurs ont des goûts comme ça.

Trowa et Quatre seront les contacts, Wufei nous attend dehors avec la voiture, Heero et moi sommes en couverture, cachés dans la foule en essayant de nous y fondre comme n'importe quel être humain normalement constitué.

Enfin.. Je me fond dans la foule comme n'importe quel humain normalement constitué Heero a une manière de passer inaperçu qui rendrait malade de jalousie un éléphant dans un magasin de porcelaine. C'est pas qu'il ne soit pas discret ou qu'il attire l'attention par son attitude, au contraire Mais ce mec a une de ces auras La foule s'écarte devant lui quand il marche alors que le commun des mortels (aka : le reste de la bande) en est réduit à faire confiance à Trowa pour le retrouver quand on le perd. Ha les crises de fou rires chaque fois qu'on passe en ligne, main dans la main, dans le sillage du soldat parfait Trowa adore ces petits moments-là, excellente excuse pour prendre la main de Quatre

L'effet romantique serait optimum si je n'étais pas accroché de l'autre côté en train de traîner un Wufei furibard Ok je le cherche un peu mais même

Bref.

Je décide de profiter un peu du cadre pour me détendre un minimum, tout en jetant de discret mais fréquent coup d'il vers Quatre et Trowa qui attendent, assis à une table à l'écart. Ils sont adorables assis l'un en face de l'autre à se parler à voix basses. Un vrai couple d'amoureux. Et c'est pas la faune locale qui va les emmerder pour ça. Depuis que je suis arrivé j'ai compté trois couples d'homosexuels males, deux femelles, et un très joli sandwich bi à triple épaisseurs. Les veinards. Sans compter les célibataires, toutes les drag queens, les fêtards accoutrés bizarrement (j'ai même vu une Joséphine Baker avec sa ceinture de bananes. Oops, correction, UN Joséphine Baker). Je ne m'étonne plus qu'on ai laissé passer Heero Spandexman Yuy a l'entrée Ha, un homme approche de la table. Je vois Trowa se tendre, prêt a se battre ou a fuir au besoin, mais il se calme vite. L'informateur, bin-go !!! Tout en dansant je jette un il à Heero, accoudé au bar en train de siroter je ne sais quoi. Ho la vue mamma mia Et dire que je voulais lui faire enfiler quelque chose de plus classe pour sortir en boîte !!! Dieu maudisse mes idées parfois Parfois hein !!! Pas toujours. Personnellement, j'ai revêtu une de mes tenues de chasse (noire, ça vous étonne ?) constituée d'un jean très étroit (un peu plus et j'aurais à me le faire enlever par chirurgie pour en changer) et d'un tee-shirt sans manches accompagné d'une chemise trois fois trop large. Le col arrête pas de glisser de mes épaules quand je danse mais c'est pas grave !! La vie est belle !!! Les DJ mettent une autre chanson et j'en profite pour me glisser prés d'Heero et lui piquer un peu de sa boisson. Il me jette un regard noir, comme d'hab' et je lui réponds par un grand sourire avant de m'étouffer à moitié. Mais il boit quoi exactement ? De l'alcool à 90° ?!!!

-C'est du saké Duo, ça ne se boit pas cul sec, me signale-t-il en me tapotant distraitement le dos.

-Merci de prévenir !!!

-Tu ne m'en as pas laissé le temps

Je rêve ou il devient bavard ? Doit être bourré c'est sûr Bon, on est pas censés rester groupés nous deux, c'est la procédure standard. Dommage j'aurais bien aimé l'embêter encore un peu. Je fais demi-tour et repars en courant vers la piste de danse ou résonnent les premières mesures d'une de mes chansons favorites d'il y a un siècle et demi. Ouais, j'aime la vieille musique et après ? Sans cesser de surveiller les trois autres, je continue à danser, les bras au dessus de ma tête. J'adore cette vieille chanson, ça vient d'un dessin anime maintenant oublié, une histoire d'assassins. Je ferme à demi les yeux, porté par la voix des chanteurs.

mou doko ni mo doko e datte

ittatte ii

mou dare demo dare da sae mo

aishite mo ii

Ici ou ailleurs, où que ce soit,

C'est bon pour moi

Qui que ce soit, toi ou une autre,

J'aimerai de la même manière

Je manque de percuter le plafond quand deux bras solides entourent ma taille. Par réflexe, je tente de me dégager en prenant la voix la plus autoritaire possible. Après tout c'est juste que la huitième fois que je me fais allumer ce soir. Et je compte que les hommes.

-Désolé mec j'suis pas là pour ça je soupire en me disant qu'au moins, il m'a pas agrippé le postérieur comme ce buf que j'ai dû enfoncer dans la porte des toilettes.

-Etrange, nous avions pourtant rendez-vous

Au son de cette voix, je sens soudain le sang se figer dans mes veines. Lentement, je tourne la tête vers mon interlocuteur. Des mèches blondes trop longues me caressent le nez.

-Solo ?

-Bonjour Sans Nom.

Ah kisetsu wa toori-sugite fuyu no sora e to

Ah hitori de machi no naka e magirete iku yo

Ah -- Les saisons passent et se rapprochent du ciel de l'hiver

Ah – Seul, je me perds quelque part dans le cur de la ville

Merdeuh. Et je le répète Merdeuh Mais ils sont pas censé entré sans y être inviter mince !! Heu non, ça c'est les vampires, mais bon bref pareil !!! Qu'on nous ai laissé entrer nous alors qu'on ne nous donnerait pas 17 ans pour rien au monde et sous un mauvais éclairage, ok, mais qu'on laisse entrer Solo qui a quatorze ans à peine

OK, je sais techniquement, il a presque vingt-deux ans mais allez faire avaler ça au portier vous Vingt deux ans Si il avait vécu, ça aurait donné quoi ?Je me tend comme un arc comme un baiser effleure ma nuque.

-Solo, arrête !!!

Ça sert à rien mais on peut rêver

-Pourquoi ? Me souffle-t-il, ça ne te plait pas ?

C'est le problème, ça me plait TROP. Il me tient contre lui, me berçant presque au rythme de la musique. Mais pourquoi personne ne s'aperçoit que je me débat ? Trowa et Quatre sont occupés avec l'informateur, Heero toujours accoudé au bar

-N'essaye même pas d'appeler à l'aide, fait Solo de sa voix monstrueusement sexy.

-Ils ne te voient pas ?

Gagner du temps avec des questions stupides, ça marche toujours Enfin avec les vivants.

-Nous sommes morts Sans Nom Les vivants ont tendance a ne pas nous remarquer, sauf quand on le veux Ils n'en ont pas envie. La mauvaise foi est une merveilleuse chose

Si je pouvais juste essayer d'appeler Trowa Ou Quatre.. il ne sent rien avec son empathie ? Ha non c'est vrai, il monte tous ses boucliers quand il est dans une foule, il deviendrait dingue sinon Alors que je jette un regard désespéré à mon ami blond, je vois l'informateur me jeter un coup d'il par dessus mon épaule.

sou nido to wa aenai koto wakatte iru sa sou kokoro ni tsubuyaitemo kienai honou

Je sais que nous nous reverrons pas une seconde fois Alors que mon cur murmure, il brûle d'une flamme sans fin

Mon cur s'arrête après une série de battements à cent à l'heure.

Père Maxwell

Je reste bloqué sur la piste et Solo en profite pour me faire pivoter, me détournant de mes compagnons et de mon ancien père adoptif.

-Il ne faut pas crier Sans Nom, d'accord ?

-Ils n'ont rien à voir là dedans Laissez-les partir

-Chais paaaaaaas, j'hésite après tout, l'un d'eux a cassé Mya

Cassé ? Elle n'est pas retournée parmi eux ? J'essaye de me tourner vers lui mais il me retient de sa poigne d'acier, m'enfonçant les doigts dans la hanche. Je grimace de douleur, ça fait un mal de chien !!!

-Ça fait tellement longtemps qu'on attend ça, Sans Nom

Ah futaride kurashita hibi eiga no you da

Ah saigo no bamen sae mo utsukushi-sugite

Ah – Nous vivons ces jours heureux comme des acteurs dans un film

Ah – Même la scène finale est trop belle

Ma voix est étrangement calme et posée quand je prend la parole. Etonnant Est ce que c'est ça la crête de la peur ? Quand on est tellement terrifié qu'on ne ressent plus rien ? J'ai l'impression d'être bloqué en système zéro tiens

Mercy For my heart Mercy For my life

Pitié Pour mon cur Pitié Pour ma vie

-De quoi ? Me tuer ?

-Ho ouiiiiiii

Mercy For my soul Mercy For my heart

Pitié Pour mon âme Pitié Pour mon cur

-Tu aurais eut des tonnes d'occases Solo Pourquoi.. Pourquoi vous êtes pas venus plus tôt ?

Il me dépose une ligne de petits baisers sur mon cou et je le sent presque froncer des sourcils contre ma peau avant qu'il reprenne.

-C'est loin L2 tu sais On pouvait pas en partir

Hein ? Mais alors comment Comment ils sont arrivés ici ?!!! C'est une question que je n'avais pas pensé a me poser. En fait si mais j'avais envisagé un quelconque pouvoir zombifique, du genre qui les fait arriver à mes cotés où que je sois. Ça aurait expliqué pas mal de chose Je sent la main de Solo remonter mon tee-shirt et se glisser dessous. Ho non. Non non non.. Je me tortille pour éviter tout contact avec sa main brûlante mais je ne parviens qu'à me coller plus prés de lui. Il est visiblement intéressé. Baaaah.

C'est un cercle vicieux Détourner son attention jusqu'a ce que Heero me repère, lui il m'aidera

Mercy For my life Mercy For my soul

Pitié Pour ma vie Pitié Pour mon âme

-Solo, pourquoi vous essayez de me tuer ? Je veux dire.. Quand j'étais sur L2.. Avant ta mortGwendy a pas essayé de me tuer, Nelson non plus et Teddy non plus et

-Pourquoi crois tu qu'ils ne venaient pas ? Sans Nom, Sans Nom, fait il de ce ton moqueur qu'il aurait du déposer, de mon vivant, je les empêchait de t'approcher A la réflexion.. Je n'aurais peut être pas dû Nous serions peut être mort en paix Ou nous ne serions pas mort du tout

Mercy For my love

Pitié Pour mon amour

Ça, ça me fait plus mal que n'importe quel coup de couteaux, de pistolet ou que n'importe quoi. Mais je ne vais pas lui donner le plaisir de le savoir, aussi je rengaine l'insulte qui montait à mes lèvres.

-Dis, Sans Nom... tu sais comment nous te trouvons toujours? comment on fait?

Son souffle dans mon cou est chaud et lourd, je peux sentir son sourire contre ma peau.

-Dis-moi Sans Nom, dis-le à ton Solo, comment crois-tu qu'ils te retrouvaient? insiste-t-il.

-J'en sais rien, je lâche, plus que stressé.

-Quelqu'un nous a été d'une aide précieuse... Quelqu'un que tu connais bien...

Je me fige. Non, il ne dit pas ce que je crois comprendre... Il ne me dit pas que l'un de mes proches me trahit en les aidant.

Il se frotte contre mon dos de tout son corps, ses lèvres voyagent sur ma nuque jusqu'à l'autre côté. Il me mordille l'oreille, avant d'y souffler:

-Son nom commence par un H...

sou tsutanai ai no kotoba kizuna ni shiteta sou tenshi ni odorasarete Surreal ni obore

Ces mots d'amour maladroits deviennent des chaînes

Et nous dansons jusqu'à ce que nous soyons des anges, noyés dans le surnaturel

H Jusqu'à présent ça me semblait une lettre innocente H comme Hydravion, comme Horreur, comme Hullahup.

Comme Heero Yuy qui ne regarde même pas dans ma direction alors qu'un zombi me tripote.

Comme Heero je saute d'un immeuble de trente étage et m'en sort sans presque une seule égratignure.

Comme Heero je survis à l'explosion de mon gundam.

Heero l'immortel

Ou plutôt le déjà mort.

Ah ano mama iki wo hizome toki wo tometara Ah futari wa tsumi wo koete yurushi-aetarou

Ah -- Nous retenons notre souffle, Alors que le temps semble s'arrêter Ah -- Nous dépassons le péché, Ici pour oublier, ensemble

Non.

Non.

Oh seigneur non...

Et là je passe en mode survie. Plus tard les réflexions, je suis trop furieux pour penser, comme un animal. Je me dégage d'un coup de coude à la mâchoire de toute beauté et me précipite à travers la foule vers Trowa et Quatre, m'arrangeant pour bousculer des personnes derrière moi et couper ainsi le passage à Solo. A quelques pas de la table, je saisis une bouteille presque pleine, que je fracasse avec enthousiasme sur la tête du père Maxwell qui n'a pas eu le temps de me voir arriver. Je saisis Quatre par le coude et le traîne vers la sortie, là où Wufei nous attend. Trowa suivra automatiquement. Là où va Quatre

Mercy For my heart

Pitié Pour mon cur

La foule s'écarte devant moi, peut-être dû au col de bouteille ensanglanté dans ma main.

Quatre essaye de se dégager, je me rends compte que je suis près de lui briser le poignet.

-Mais, Duo!!!

-C'était le père Maxwell!! je hurle par dessus la musique en agitant le tesson de bouteille pour lui faire comprendre de qui je parle.

Mercy For my life

Pitié Pour ma vie

Effet immédiat, il me pousse vers la sortie, suivi de Trowa. Tournant la tête, je vois d'abord Solo aider le père Maxwell à se relever, puis se prendre une beigne, visiblement pour m'avoir laissé partir, la foule s'agite de plus en plus, chacun essayant de s'enfuir, sans parvenir à autre chose que d'augmenter la panique. J'entrevois Heero, juché sur le bar, qui essaye de nous rejoindre, luttant contre la foule qui le repousse, mais je détourne le regard. Si je le regarde maintenant.. Je vais exploser. Un truc comme ça ou Vraiment pas le moment Trowa essaye de protester comme Quatre et moi le poussons dehors.

-Attends, Heero

Mercy For my soul

Pitié Pour mon âme

-On attend pas Heero !!! Je m'entend hurler hystériquement, moitié pour me faire entendre dans le bordel sonore, moitié parce que mine de rien, ça défoule.

-Mais, Duo

-Heero est l'un d'entre eux !!!

Je braille sur Trowa en agitant mon tesson de bouteille sur son nez. Le pauvre gars n'a d'autre choix que de reculer. Quatre essaye de me calmer d'une pression sur le bras mais je suis pas d'humeur réceptrice. Nous sortons de la discothèque, poussés par la foule derrière nous et nous précipitons vers la voiture banalisée où nous attend Wufy. Surpris de notre arrivée impromptue et en avance il nous jette un regard surpris auquel je ne peux que répondre d'un autre regard, vide celui-là.

-On dégage, je lâche, d'une voix sans inflexion.

Mercy For my heart

Pitié Pour mon cur

Je me sens complètement vacant, soudain. L'un de mes meilleurs amis... L'homme que j'aime... il est l'un d'entre eux. Il les renseigne même... le pire, c'est que pendant ces dernières semaines, j'avais eu l'impression qu'il se réchauffait, s'ouvrait un peu à moi. Quand est-il mort? Quand est-il passé d'un mec qui ne s'intéressait absolument pas à moi, à quelqu'un qui voulait ma peau?

Mercy For my life

Pitié Pour ma vie

Wufei tente de demander où est Heero, mais je ne le laisse même pas ouvrir la bouche. Si j'entends encore le nom de ce traître, je vais hurler. Ou planter Wu avec ce tesson de bouteille que je tiens toujours.

-Yuy leur sert d'informateur, je lâche, atone.

Ça doit être le fait que j'ai utilisé son nom de famille qui le renseigne le plus sur mon humeur.

Sans plus poser de questions, Wufei démarre au quart de tour.

Mercy For my soul

Pitié Pour mon âme

Je ne peux pas m'en empêcher, je me retourne une dernière fois. Est-ce que ça lui fait plaisir qu'à défaut de m'avoir tué, il m'aie déchiré le cur au-delà de tout espoir de rémission? Il est en millions de pièces, et je suis sûr qu'il ne savait même pas qu'il l'avait en sa possession je ne pourrai jamais recoller ça.

Il est là, immobile sur le pas de la porte de derrière, et nous regarde s'éloigner, sans expression. Solo et le père Maxwell sont debout à quelques mètres derrière lui, immobiles aussi. La dernière chose que je vois avant que Wufei ne passe le tournant, c'est lui qui se retourne très calmement vers les autres zombies pour leur adresser la parole. Et Solo qui lui sourit.

Mercy For my love

Pitié Pour mon amour

Quand nous arrivons à la cachette, Trowa réussit enfin à me faire abandonner la bouteille que je n'ai pas lâché de tout le trajet. Pas faute de me l'avoir demandé gentiment, mais je suis complètement déconnecté d'avec mon corps. Pas par peur cette fois ci...

De douleur.

J'ai mal comme c'est pas possible, comme ça devrait pas être permis. La douleur physique ne me fait rien ou presque rien. Mais ça...

Heero m'a trahi.

Il m'a trahi...

Et ça fait encore plus mal que les autres, parce que contrairement aux autres, je ne pensais pas l'avoir perdu.

Aussi parce que, le croyant indestructible, je m'étais autorisé à l'aimer de tout mon cur, persuadé que la malédiction qui me suit depuis toujours ne pouvait pas l'atteindre.

Je m'étais trompé. Je ne l'ai pas perdu de la même manière.

J'aurais peut-être préféré.

Encore une nouvelle planque. Celle-là est plus petite que l'ancienne, mais nos affaires y sont déjà. Sally est allée changer nos effets personnels de place quand Wufei lui a envoyé un message pour la prévenir.

Je me précipite dans la chambre qui m'est réservée, froid, glacé. Plus personne ne peut m'atteindre. Je me sens détaché de tout, indifférent.

Elle ne savait pas, on a juste eu le temps de lui dire qu'on déménageait, et qu'on lui ferait un topo plus tard. Sally a posé le sac contenant mes vêtements et mes affaires personnelles sur un lit.

Sur le lit juste à côté, séparé du mien par la largeur de la table de chevet, le sac de mon Heero... Mon Heero...

Elle a assumé que nous partagerions une chambre Et si tout avait été normal, nous l'aurions fait.

J'aurais été si heureux de cet arrangement, me réveiller tous les matins, pour le voir dormir à moins d'un mètre de moi. Pouvoir le regarder dans son sommeil, le graver dans ma mémoire, admirer le jeu de la lumière de l'aube sur son si beau visage. Le frôler par inadvertance, sentir son odeur

Le contrôle glacé explose en petits morceaux et je me jette sur mon lit, et explose en sanglots. Les garçons ne pleurent pas... Les hommes si. Je ne suis plus un enfant.

Heero... Pourquoi?

J'entend la porte de ma chambre s'entrouvrir et me retourne vivement, jetant la première chose qui vient a ma portée sur l'intrus. Fort heureusement, ce n'est que Quatre, je n'avais qu'un oreiller sous la patte et les larmes m'empêchent de viser juste.

-DEGAGE !!!! JE VEUX VOIR PERSONNE !!!!

La porte se referme en claquant, plus par peur que par réelle vexation et je m'écroule de nouveau sur le lit. Quatre a dû m'entendre pleurer ou a senti mon malaise et est venu voir.

Je m'en fiche.

Tout mon monde est déjà partit en sucette, c'est pas de ma réputation que je vais me soucier, surtout pas en ce moment

Les murs sont si fins, que, pendant un moment où mes sanglots se calment, le temps de reprendre mon souffle, j'entends Hilde parler, comme si j'étais à côté d'elle. Probablement que nous le sommes, à pas trois mètres de distance.

-Vous êtes là ? Où est Duo ?

-Dans sa chambre, fait la voix de Quatre, soucieuse. Il.. A été salement secoué Heero

-Ouais ben justement Heero, le docteur J a envoyé un message, il serait en train de massacrer tout les clients de la discothèque !!!

Je ravale mes sanglots avec difficulté. Ça y est, plus la peine pour lui de faire semblant Il se montre sous son vrai jour. Je voudrais le haïr pour ce qu'il fait, mais je n'y arrive pas. Mon Heero Même si c'est.. C'était un soldat Un tueur des fois Ce n'était pas un meurtrier. Il aurait évité le maximum de perte civiles possibles. Mon Heero est mort. Même si son corps est vivant Ce qu'il était est mort et bien mort

Et ça, c'en est la preuve.

J'entends la voix de Wufei.

-On ne peut pas le laisser faire. C'est de notre devoir de le mettre hors d'état de nuire. Il était... Un ami. Nous devons y aller.

J'entends Quatre donner son accord, pensif, puis Trowa. Je suis trop enfoncé dans ma déprime pour y prêter vraiment attention cependant.

Quatre frappe à la porte, timide.

-Duo? ... Nous... Avons un petit problème à régler. Nous revenons. OK? Hilde reste là.

Je sens qu'il va ajouter quelque chose du genre tout ira bien, aussi, d'une voix venimeuse au possible, je lâche :

-Casse-toi Quatre.

Je ne suis pas sourd; ils doivent pas se douter que j'ai entendu, et ils ne veulent pas me faire de la peine en me disant qu'ils vont abattre Hee... Non; non, ce n'est pas Heero, je dois m'en souvenir, ce n'est qu'un double maléfique qui a pris sa place. Ils vont tout au plus rendre permanent le décès de celui qui était mon ami, empêcher un autre de nuire en son nom. Je peux pleurer sa mort... pas sa trahison. Ce n'était pas de la faute du vrai, de l'original.

Depuis quand était-il mort? J'essaye de rappeler le souvenir d'une mission pendant laquelle il aurait pu trouver la mort, mais je n'arrive pas à y penser, ça me fait mal de réfléchir à ça. Est-ce qu'il était déjà un zombi quand il m'a retenu les cheveux, quand je vomissais? Est-ce que c'était lui ou son double maléfique qui m'a tenu dans ses bras après la mort de sur Helen? Quand... Quand? Ça me torture, et je ne saurai sûrement jamais. Etait-ce lui, tous ces petits signes de dégel? ou est-ce que le zombi cherchait juste à endormir ma vigilance, à jouer avec moi avant de me porter le coup de grâce? eh bien, il n'a pas fait si mal que ça. Je souffre tellement, maintenant... Je ne sais pas si, s'il apparaissait à ma fenêtre, je ne le laisserais pas m'achever.

Je ne sais pas comment ni quand j'ai ouvert son sac, mais j'ai soudain le visage enfoui dans un débardeur qui porte encore son odeur.

Comment est-il mort...? Est-ce qu'il a souffert? est-ce qu'il était seul...?

Je veux mourir aussi.