Chapitre 14: Du berceau à la tombe
Série: Gundam Zombie
Auteurs: Kineko et Asuka
Genre: Cafouillage amoureux, yaoi, révélation Ah oui, nécromancie aussi
Couple: Duo±Heero
Mail: kineko@ifrance.com asukasama@ifrance.com
Disclaimer: Shindamachi, Jehovad, Nahad et Maeve sont à nous Le reste, non
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From The Cradle To The Grave
Musci by P.Wagner, S. Efthimiadis
Lyrics by P.Wagner
There is a window out of pain
but the grief will come again
swallow all the light and steal the sleep
tonight
I'll never see the day to take it all away
There was a time to play my cards
drown my anchor in the hearts
find the tracks to love and get the tricks to shove
I never found a way to make it here to stay
My world is a dark and out of touch
I'm left alone a bit too much
What you see is what you get
but when you can't there's nothing left
I'll miss it from the cradle to the grave
My world is full of mortal scenes
that blind my eyes and steal my dreams
What you see is what you get
but when you can't there's nothing left
I'll miss it from the cradle to the grave
My world is a dark and out of touch
I'm left alone a bit too much
What You see is what you get
but when you can't there's nothing left
My world is full of mortal scenes
that blind my eyes and steal my dreams
I can't see or feel it yet
and as I can't there's nothing left
I'll miss it from the cradle to the grave
I'll miss it from the cradle to the grave
I'll miss you from the cradle to the grave....
Il y a une fenêtre hors de la douleur
mais le deuil reviendra encore
avaler toute la lumière et voler le sommeil
cette nuit
Jamais n'arrivera le jour qui me soulagera de tout
Il y avait un temps où j'aurais pu jouer mes cartes
noyer mon ancre dans les curs
trouver la piste vers l'amour et les blagues à jouer
Je n'ai jamais trouvé le moyen de le faire rester
Mon monde est sombre et sans plus de contacts
On me laisse un peu trop souvent seul
Ce que tu vois c'est ce que tu as
mais quand tu ne peux pas il ne reste plus rien
Ca me manquera du berceau à la tombe
Mon monde est plein de scènes mortelles
qui aveuglent mes yeux et volent mes rêves
Ce que tu vois c'est ce que tu as
Mais quand tu ne peux pas il ne reste plus rien
Ca me manquera du berceau à la tombe
Mon monde est sombre et sans plus de contacts
On me laisse un peu trop souvent seul
Ce que tu vois c'est ce que tu as
mais quand tu ne peux pas il ne reste plus rien
Mon monde est plein de scènes mortelles
qui aveuglent mes yeux et volent mes rêves
Ce que tu vois c'est ce que tu as
Mais quand tu ne peux pas il ne reste plus rien
Ca me manquera du berceau à la tombe
Ca me manquera du berceau à la tombe
Tu me manqueras du berceau à la tombe
Quand je retourne à l'appartement le soir venu, Quatre m'accueille d'un grand sourire qui se fige aussitôt devant mon regard noir.
-Ça ne s'est pas bien passé ? demande-t-il en me faisant entrer.
-Je hais cette femme.
J'entre dans l'appartement d'un pas las, accroche mon manteau et entre dans le salon. Wufei lit un livre en chinois et Trowa discute avec Heero. Je leur adresse à peine un petit signe de la main avant d'aller vers le canapé avec le pas traînant de celui qui n'a plus une once d'énergie.
Le canapé s'écarte de moi avec un sinistre craquement. Je regarde les coussins d'un air bovin puis pointe la porte derrière moi.
-Toi, basta. Je suis pas d'humeur
Une forme vaguement humanoïde (mais alors plus que vague hein, océanique) sort d'entre deux coussins en sifflant d'un air penaud, provoquant un petit cri de surprise de la part de Wufei. Sans faire gaffe aux autres, je re-montre la porte.
-Pour ce soir, va hanter AILLEURS, je suis pas d'humeur, compris ?
L'esprit m'adresse encore la parole dans une espèce de souffle, comme le sifflement du vent, à la limite de l'audible.
-M'en fous, la plante verte si ça te chante, la cafetière ou.. tiens, va hanter Jehovad, ça lui fera les pieds !
Le fantôme hoche la tête et disparaît vers le plafond. Je me laisse enfin tomber sur le canapé avec délice et m'étire langoureusement avant de retomber, presque amorphe. Le silence règne dans le salon, jusqu'à ce que Wufei approche avec précaution.
-Ça c'est si mal passé ?
Marrant, c'est toujours Wufei qui pose les questions, je le savais pas si curieux.
-C'est une sadique
-La magie est comme un muscle, intervient Heero en se penchant par dessus le dossier du canapé, il faut l'entraîner pour que ça marche.
Je grogne mon désaccord en me roulant en boule sur le flanc. Je suis tout bonnement lessivé. Pas que les exercices aient été vraiment dur, non, mais j'ai pas l'habitude de sortir la Force Verte (non finalement je vais rester au vent malsain) et surtout de la contrôler Quatre approche à son tour et s'assied près de mes pieds, un gentil sourire aux lèvres.
-Tu as faim Duo ?
Grouiiiiiiiiiiiik
-On a des restes de pizza, mais Trowa a fait des spaghettis aux herbes ce soir.
GROUIIIIIIIIIIK
-Je mangerais Sultan si il était bien présenté.. fais-je en frottant mon bruyant organe (mais non pas la bouche, l'autre voix de ma raison, celle de mon estomac).
-Evite, fait Heero en me tendant une canette, il était mort depuis deux jours quand elle l'a ressuscité.
Merci Heero, ça fait plaisir de voir que tu développes un sens de l'humour mais j'ai PAS ENCORE MANGE !!!
Finalement, Trowa Quatre et Wufy vont se coucher tôt et je reste seul avec Heero dans la cuisine. Je suis certain qu'il ne m'a pas lâché de la journée, même quand j'étais seul avec Lucrézia. Je sentais sa présence dans la pièce. Peut être qu'il regardait juste d'un coin de l'ombre, ou carrément d'un trou dans la cloison mais même si je percevais sa présence, je ne l'ai pas vu à ce moment là
Maintenant je le vois. Il est assis en face de moi et me regarde manger/aspirer le plat de spaghettis. J'aime la cuisine de Trowa Même si on doit insister pour lui faire CUIRE la viande. Finalement je sauce mon assiette, avale un grand verre d'eau et me rabats en arrière, appuyé contre mon dossier. Ça va tout de suite mieux avec des protéines dans l'estomac. Bien mieux. Attention monde des vivants (et des morts) Duo Maxwell Shinigami a MANGE !!!
Bref.
Je m'étire un peu puis regarde à nouveau Heero.
-Voilà enfin un moment au calme, je soupire avec contentement. Les autres dorment, pas de mission pour l'instant et pas de zombis dans les parages.
-Techniquement, les zombis sont très courant ici, réplique Heero en se levant pour débarrasser la table.
-Tu sais très bien de quels zombis je parle. Attend laisse, je vais le faire
Je me lève en vitesse et lui prend mes couverts des mains avant de les placer dans l'évier et de commencer la vaisselle. Tout en lavant l'assiette je sens un regard sur moi et me tourne vers Heero. Rien qu'à la manière dont il me regarde je sais à quoi il pense.
Et non ce n'est pas à ce que j'aimerais qu'il pense en me regardant.
-Heero, je peux encore laver une assiette et des couverts sans avoir besoin de ta protection ou ton aide
Il rosit. Légèrement.
-Si tu veux vraiment m'aider, essuie la vaisselle.
Et il le fait
Ça me fait bizarre de le voir obéir comme ça. Ça ne lui ressemble pas. Heero était peut être un bloc de glace mais il avait sa fierté. Seul J pouvait lui ordonner des choses Maintenant que j'y pense, est-ce que tout ça c'était juste une invention ? Est ce que ce Heero n'était là que pour moi ? L'avenir de l'humanité, les colonies, sauver les innocents, il s'en fiche ? Vu l'état dans lequel il était après la tragédie Noventa j'en doute Mais encore une fois, ce n'était pas vraiment lui là haut Mon regard glisse sur son tatoo. Je sais plus vraiment quoi penser
-Hn ? Fait il en remarquant mon regard.
-Rien enfin si Tu connaissait bien mes parents ?
Il s'arrête un bref moment puis hoche la tête tout en rangeant le torchon.
-Ton père m'a en quelque sorte élevé.
-Ha bon ?
Mon père a élevé Heero ? Mon père a été la figure paternelle pour l'homme de ma vie ? Marrant Je verse deux tasse de café et me rassieds à la table, en tendant une à Heero qui la fixe un moment comme une bombe H avant de la prendre.
-Tu bois toujours du café au moins ?
-Je peux. Mais je n'en ai pas besoin
-Ho..
Toujours pas évident de le faire causer Mais maintenant que nous sommes seuls
-Heero, je voudrais que tu me parles de mes parents.
Il hésite visiblement et boit une gorgée lentement avant de se décider.
-Tu en es sûr Duo ?
-Oui !!! Pourquoi ? Y'a des trucs qui risquent de pas me plaire ? Ils étaient mabouls ? Cruels ?
- Laisse moi en placer une.
-ho pardon.
Il repose sa tasse et se frotte les mains pensivement en essayant de trouver ses mots. Vu qu'il a pas l'habitude ça risque de prendre un moment Mais je me tais et j'attend.
-Tes parents Etaient extraordinaire.
Je ne peux m'empêcher de ricaner et il me jette un regard intrigué.
-Désolé, je m'excuse avec un petit geste de la main, mais ma définition de l'extraordinaire a un peu évolué ces derniers temps
Il hoche la tête et précise.
-Pour Shindamachi Ton père était Parfois un peu froid Mais il savait être juste. Et.. Tu as le même sens de l'humour que lui, ajoute t'il avec une petite grimace.
Immense sourire. Le charme Shinigami sûrement
-Du genre ?
-Blagues douteuses. Le serpent squelette. Il le glissait dans les manches de ceux qui lui serraient la main.
Je manque de m'étouffer dans mon café en explosant de rire. Ça c'est un truc que je pourrais faire..
-Eclater de rire en plein milieu du conseil aussi
-Je sens que je l'aurais apprécié
Heero hausse les épaules.
-Hn, pense pas. Il y a un conflit de dominance entre nécromanciens.
Ha, c'est peut être pour ça que Lu peut pas me blairer et inversement.
Ou alors c'est à cause de la fois ou j'ai peint son bien aimé Taurus en vert kaki.
-Et ma mère ?
Et là je manque de laisser tomber ma tasse. Un petit sourire tendre et doux effleure les lèvres de Heero et son regard se fait un peu plus vague. Bon sang mais.. A quoi il pense ?!!
-Ta mère Qu'est ce que tu veux savoir ?
Je me secoue un peu. Il a arrêté de sourire mais il me semble.. Plus doux sûrement une idée.
-Ben Son nom
-Maève.
-Ha.. C'était une nécromancienne elle aussi ?
Il secoue la tête.
-Ta mère était une des rares humaines de Shindamachi.
-Agru ?
Il prend une autre gorgée de café avant de continuer.
-Un vampire avait décidé de se rebeller contre le Conseil et faisait un massacre à la surface. Ton père est allé le.. Calmer définitivement.
Ok, je vois le genre. Désassemblement en gros Nettoyage par le vide.
-C'est le boulot des Shinigami ?
-Aa, en tant que chef de Shindamachi.
-Mais Quel rapport avec ma mère ?
-Ses parents ont été tués par le vampire. Comme elle avait tout vu, ton père l'a ramenée et me l'a confiée.
-Ha d'accord.
Minute. Quel âge avaient Heero et mon père ?
-Heero ? Quel AGE as-tu ?
Il calcule mentalement avant de répondre.
-J'ai quarante cinq ans cette année.
Ho. Pu. Tain. Mon air de merlan frit ne lui échappe pas et il explique en soupirant.
-Jehovad m'a Vampirisé quand j'avais cinq ans. J'ai vieilli d'à peu près 10 ans en 40 ans.
Je remonte ma mâchoire d'un geste habitué. Bien, l'homme de ma vie a trois fois mon age
-Tu as dit que mes parents t'avaient presque élevé
-Aa Ton père avait presque cent ans à sa mort.
-NANI ?!!!!
Heero me bâillonne gentiment.
-Ch, tu vas réveiller les autres.
-Désolé. Mais comment..
-A l'age adulte, m'explique Heero, les nécromanciens cessent de vieillir Vos cellules ne meurent pas. Vous êtes potentiellement immortels Sauf par mort violente.
Gloups. Immortel Je sais pas si ça me plairait
-Pourquoi crois-tu que tu as échappé a la contagion sur L2 ?
Logique et ineffable Si je ne suis pas humain, je dois avoir une résistance différente.
Je ne suis pas humain.
Merde, ça vient de me venir à l'esprit.
Je croyais que les nécromanciens étaient des humains à pouvoirs mais non Avec ce que vient de me dire Heero
Changement de sujet, je repasserai là-dessus quand je serai mentalement apte.
-Alors.. Tu as élevé ma mère.
-Aa Mais elle a toujours eu énormément de mal à admettre le fait que j'avais l'âge de son père. Et Quand elle a grandi
-Laisse moi deviner, mon père l'a regardé d'un autre il et instante réciprocité des sentiments
Il me fixe d'un air dubitatif et un léger sourire vient déformer son visage.
-Hn Une fois qu'elle a arrêté de lui mettre des gifles.
Là j'avale les mouches. Puis j'explose de rire, affalé sur la table.
-Ce qui était assez étrange vu qu'elle mesurait un mètre cinquante. Et ton père un mètre quatre-vingt.
Holala holala, arrête Heero laisse moi respirer !!!
Il me tapote aimablement le dos.
-Respire
-J'essaye Alors.. Ouf, je leur ressemble ?
-Hn Physiquement plus à ta mère sauf la longueur des cheveux et la couleur des yeux. Vient de ton père.
Je triture machinalement ma natte.
-Mon père avait les cheveux long ?
-Hn Il s'asseyait dessus parfois
Il me prend la natte des mains pour m'empêcher de la traumatiser en la tordant dans tous les sens, une mauvaise habitude quand j'ai pas mal à penser, et la retient des deux mains pour m'empêcher de la reprendre. Perdu dans ses souvenirs, comme son petit sourire rêveur me le confirme, il n'a pas l'air de se rendre compte qu'il joue avec, les caressant du pouce et les serrant comme un gosse avec son doudou.
Je me fige. Comme il est près... Et son expression, la manière qu'il a de caresser mes cheveux...
-Heero? je murmure, hésitant à le sortir de sa transe.
Il cligne des yeux, mais ne lâche pas ma natte.
-Elle me laissait la coiffer des fois, répond-il d'un ton rêveur. Quand elle était petite, c'était moi qui devais m'occuper de l'habiller et de la coiffer puisque lui trouver une babysitter n'était pas possible et qu'elle aurait été en danger avec la majorité des races ici présentes, et je ne savais pas vraiment comment j'étais censé le faire, alors je regardais dans des magasines qui venaient d'En Haut pour savoir à quoi les petites filles devaient ressembler. Qu'est-ce qu'elle m'en a voulu la première fois que j'ai essayé de lui faire des couettes... Elle avait l'air d'un palmier...
Il rit doucement et enroule machinalement un cran de natte autour de son poignet, continuant à jouer avec les cheveux dénoués du bout. Il ne se rend pas compte que ça m'oblige à me rapprocher de lui. Ce n'est pas qu'il tire fort, non... Je sens à peine la pression. C'est comme si j'étais attiré magiquement. Pas besoin de traction physique.
-Quand elle a grandi, ensuite, elle n'a plus eu besoin de moi, mais quelquefois, elle me laissait l'aider... J'aimais bien... C'étaient nos petits moments entre nous... Comme avec une sur.
Il lève les yeux et je le vois changer d'expression soudainement, passant de la nostalgie amusée à la surprise quand il se rend compte que mon visage et le sien ne sont pas à dix centimètres l'un de l'autre.
Il est trop beau pour être honnête.
Je sens ses mains agripper convulsivement la natte quand, cédant sous le charme, je l'embrasse doucement, mais tout ce que ça fait, c'est de m'attirer plus près de lui. Je pose une main sur son épaule pour garder l'équilibre, et continuer de l'embrasser tout doucement, pas sûr de ce qu'il veut, même pas sûr de ce que je veux, moi.
C'est agréable.
Qui est ce que je trompe la ?
Bon sang c'est le PARADIS !!! J'exagère un peu, d'accord. Juste un tout petit peu. Un mini peu.
J'embrasse Heero!
J'embrasse Heero mais
Mais lui ne m'embrasse pas. Si vous voyez ce que je veux dire. Non ?
Il Il ne réagit pas.. Pas plus qu'une statue.
Est ce parce qu'il est trop surpris ? Ou qu'il ne sait pas quoi faire ou Ou que ça ne lui plait pas ? Mince ça se trouve il est hétéro ! MAUVAISE IDEE MAUVAISE IDEE
Oublions ça.
Et embrassons Heero.
Et la loi de l'emmerdement maximum aidant, nous sommes interrompus.
Et pas en douceur s'il vous plaît.
Je manque de me rétamer par terre quand, tout en même temps, la porte claque, Heero lâche ma natte et j'entend une fort belle litanie d'injures en italien.
-CE PETIT FIGLIO DI PUTANA VA ME LE PAYER UN JOUR !!!!
Noin.
Je reste assis par terre à me demander ce que j'ai bien pu faire aux dieux pour mériter ça pendant que Heero sort de la cuisine pour voir le problème. Sans même faire attention à moi.
Parfois je le comprends pas. Mais alors pas du tout. Il passe d'un extrême à l'autre avec la facilité d'un Schizo.
Hypothèse à vérifier.
Je me lève, de fort méchante humeur, et m'apprête à aller engueuler Noin quand Heero et elle reviennent dans la pièce. Je comprends alors le problème.
Elle a son débardeur déchiré et le maintient d'une main dans les limites autorisée par la pudeur. Elle aussi un bleu sur la joue et Sultan la suit, hérissé comme une pelote d'épingles, son pelage taché de sang.
-Qu'est-ce qui s'est passé ?
-Jehovad, répond Heero en faisant asseoir Noin sur sa chaise.
-QUOI ?!!!!
Je m'entend hurler. Merde je le savait salaud mais là Noin tremble de rage et de peur mêlée. Mince elle est vraiment choquée Mais bon ça a l'air d'aller sinon
-Qu'est-ce qu'il a fait exactement?
-Il a voulu me boire, elle répond entre ses dents serrées, folle de rage. Entre autres. Il avait même presque réussi à me contrôler. Heureusement, Sultan lui a sauté à la figure avant que je sois trop près de lui, mais
Elle fait un geste en direction de son corsage déchiré jusqu'au nombril.
-Je peux pas croire que ce vieil enfoiré ait osé faire ça!!
-Tu sais pourtant qu'il n'hésiterait pas, soupire Heero en servant une tasse de café à Lucrezia.
-Je pensais que la dernière fois lui avait suffi, souffle Noin.
Heero hausse les épaules, montrant là tout ce qu'il peut penser de Jehovad.
-Quelqu'un ici a besoin de se faire châtrer, je grommelle en me laissant retomber sur ma chaise.
-Il ne pourra pas entrer ici, déclara Heero, tu dormiras ici ce soir.
Et sur ce, il sort de la pièce d'un pas ferme pour aller chercher un pull à la jeune femme. Bon j'ai rien d'autre à faire autant aller dormir
Je suis en train de me déshabiller dans la chambre de Heero, tout en me demandant comment on va passer la nuit cette fois quand Heero arrive, chargé d'un maki (sushi roulé dans une feuille d'algue) géant.
Autant pour moi, c'est Wufei.
Heero le pose sans douceur sur le lit où il rebondit un moment avant de se redresser. Wufei est rouge de colère.
-YUY !! J'espère que tu as une explication logique et
-Tu dors avec Duo, protège le.
Et Glaçon Man s'en vas s'en un mot.
Je cligne des yeux. Une fois. Deux fois.
-NON MAIS C'EST QUOI CETTE EMBROUILLE?!??? je hurle en avançant vers la porte, rouge de colère.
Je suis fou de rage. Alors c'est ça sa réponse? C'est pour ça qu'il n'a pas répondu au baiser?!? Il n'avait qu'à me le dire, merde, qu'il n'avait pas envie de ça, au lieu de trouver un moyen de s'éloigner le plus loin possible de moi!! Il pense quoi, que je vais lui refaire le coup de ce matin alors que je sais qu'il est pas intéressé!? Merde, c'est pas mon genre de m'imposer là où on me veut pas, même si... Même si moi, je le veux si fort que ça fait mal...
Je m'arrête, la main déjà sur la poignée. Ça fait mal... C'est ça qui me met en colère, ça me fait mal... Il a réussi à me faire mal, moi qui me barricade si soigneusement. Je lui ai donné l'accès, et voilà, il a fait comme tout le monde. Moi qui pensais...
... Lui qui m'a laissé penser!!!!
Eh bien, qu'il aille se faire foutre ailleurs, et je l'emmerde!!! Pas besoin de lui!!!
Je fais demi-tour et me jette sur le lit avant de me glisser sous les couvertures, me désintéressant complètement de Wufei qui me dévisage avec les yeux légèrement ronds du mec qui a loupé un épisode.
Je ne vais certainement pas courir après Yuy. J'ai ma fierté. Il ne veut pas de moi, très bien, mais il pouvait me le dire avec un poil plus de tact. Ne même pas me prévenir qu'il ne veut plus dormir avec moi, c'est... C'est... Je le déteste!
Non, je ne pleure pas. C'est la couverture qui me fait transpirer.
-Duo...?
La voix de Wufei interrompt mes récriminations. Je ne me retourne pas. Je ne veux parler à personne. Qu'il me laisse m'enfoncer encore un peu dans ma colère contre Yuy, c'est tout ce que je demande. Qu'il me laisse assez de temps pour remplacer la souffrance par de la rage.
-Duo, que se passe-t-il, là?
-Rien qui te concerne. Ce ne sont pas tes affaires, je gronde, toujours sans me retourner.
Evidemment étant Wufei il ne s'émeut pas de ma tentative d'intimidation.
-Ce n'étaient pas mes affaires quand Yuy ne m'avait pas encore agrippé hors d'un sommeil réparateur pour me balancer à côté de toi et que tu n'avais pas détruit mes oreilles par ton hurlement pour ensuite me piquer la moitié des couvertures dans un effort passablement dérisoire pour ressembler à une taupe.
Je cligne des yeux. Bah, il est pas drôle, et ma crise de rage alors? Si on peut même plus bouder tranquille ici...
Je jette un regard par dessus mon épaule. Wufei s'est dégagé de sa couverture et se penche vers moi, l'air interrogateur et
Inquiet.
Un peu comme avec Sally après le coup des zombis mais moins Moins intime.
J'aimerais que Heero s'inquiète pour moi comme Wufei pour Sally. Mais il s'en tape. Pour lui, je suis juste un job.
-Duo Qu'est ce qui ne va pas ?
Bon sang, comment cette voix douce peut venir de Wufei-je-déteste-le-monde-entier-et-tout-ceux-qui-vivent-dedans-Chang ? Il a l'air tellement compréhensif que je résiste pas
Je lui explique tout d'une traite. De la discussion sur mes parents jusqu'à l'intervention de Lucrezia et le pourquoi, et bien sûr en passant par le baiser. Mais aussi l'attirance que j'ai pour Heero, les problèmes avec les zombis, la mort de Sur Helen, le coup de ce matin avec la fringale de Heero. Tout.
En tout cas, ça me calme. Une fois que j'ai finit de pester, râler, hurler contre ce crétin de japonais, je me tais brusquement et je le regarde. J'ai dû parler une heure, peut être deux. Je me sens vide. J'ai toujours mal, mais.. Je suis plus en colère
Wufei n'a rien dit. Il s'est contenté de m'écouter, de rester devant moi.
Ça fait du bien d'avoir au moins quelqu'un de neutre qui écoute vraiment.
Quatre m'écoute, mais il est pas vraiment ce qu'on peut appeler neutre. En plus la, il est occupé, je voudrais pas le déranger avec Trowa
-Ça va mieux ? demanda Wufei.
Je hoche la tête en me recroquevillant.
-Duo Je pense comprendre Heero.
-Tu seras bien le seul alors
Il ne relève pas et remonte la couverture sur nous deux.
-Duo, Heero est là pour te protéger, d'accord ?
-Oui
-Mais il a peur que si vous deveniez plus intimes il te blesserait. Réfléchis Duo. Boire ton sang, ou même juste te serrer dans ses bras. Avec sa force, il pourrait te tuer. En plus Duo, sans vouloir être grossier ou critiquer ta méthode de séduction, tu lui fais du rentre dedans.
J'ai vraiment un esprit pervers.
-Pas comme ça, précise t'il.
Je ne peux pas m'empêcher de rire. J'ai la voix un peu étranglée, ça fait bizarre.
-Duo, tu es le spécialiste de la Drague, alors en toute franchise, penses tu que Heero ait une quelconque expérience à ce niveau là ?
Wu marque un point.
Et un beau.
Heero vit à Shindamachi, la ville des morts. Pas dans n'importe quelle ville normale avec des gens de son âge. Bon sang je suis bête !!!! Je lui saute dessus comme ce pervers qui m'a coincé dans les chiottes en discothèque.
Je lui fais peur.
-Ho mais quel crétin je fais !!! Je gémis, la tête dans l'oreiller.
-Ça va sans dire.
-Merci de ton inestimable compassion, Fei-chan.
-De rien, ça vient du cur.
Je le frappe avec l'oreiller avant de me retourner sur le dos d'un coup de reins style carpe et de croiser mes bras derrière ma tête, position réflexion intense.
-T'avoueras quand même que le tact, c'est pas ce qui l'étouffe.
-Duo, tu n'es pas logique. Je croyais que tu le connaissais bien. Est-ce que tu t'es jamais attendu à quoi que ce soit ressemblant ne serait-ce que vaguement à de la politesse, courtoisie, tact ou même civilité venant de lui depuis que tu le connais?
-Heu, non...
-Alors pourquoi tu te mets à en attendre maintenant?
-Je sais pas....
-Parce qu'il agit vaguement plus civilisé maintenant, ou du moins il en donne l'air. Mais Duo, s'il agit comme ça, c'est parce qu'une part de lui qui était réprimée est libérée depuis notre entrée dans Shindamachi. Ses sentiments sont de nouveau là. Mais tout le temps qu'il était avec nous en haut, il ne s'en est jamais servi. Ce n'est pas parce qu'il a des émotions maintenant qu'il sait ce que c'est et comment il faut y réagir. Au contraire. Je pense que ça lui fait peur. Le tact, ça s'apprend... Je ne pense pas qu'il ait jamais appris... Pas plus que de contrôler ses hormones d'ailleurs. Il craint de te faire du mal en se laissant aller.
-Il est pire qu'un glaçon et tu me parles de ses hormones
-Les contrôler, Duo, pas les supprimer ou refuser d'y penser.
-Mouais.
-Bon bref, évite de tirer des conclusions parce qu'il ne se comporte pas comme quelqu'un de mûr relationnellement parlant. Parce qu'il ne l'est pas. Il va falloir que tu y ailles en douceur avec lui si tu ne veux pas qu'il se braque et refuse tout en bloc parce que ça compliquerait trop les choses pour lui.
Je réfléchis longuement. Je dois l'admettre, Wu a raison, je l'ai poussé un peu vite. Renfermé et amical comme il est, je suppose que mister yeux de glace n'a jamais réfléchi à ce qu'on devrait faire dans ce genre de situations pour ne pas blesser les autres.
Bon, je vais lui accorder un sursis. Mais dès que je peux, je le coince, et on parlera. Et cette fois je ne lui permettrai pas de tourner autour du pot, je lui ferai avouer ce qu'il veut, clairement. En attendant, je vais éviter de faire allusion à ce que moi je ressens, puisque ça le stresse tant que ça. Après tout, c'est pas comme si j'avais pas l'habitude de me maîtriser autour de lui. J'ai envie de lui depuis qu'on s'est rencontrés.
-Merci Wufei, je finis par dire à voix basse.
-Merci de quoi? je fais ça uniquement parce que tu m'aurais empêché de dormir toute la nuit si je t'avais laissé ronchonner.
Je rigole et l'étouffe joyeusement sous mon oreiller avant de me coucher. Allons! cette fois on dort.
Dans ce bled, comment savoir ce que me réserve demain?
