Chapitre 19 : Vivant mais mort

Série: Les contes de Gundam Crypte

Auteurs: Nous sadiques? Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan

Genre: De pire en pire, tripotage de Duo, mais pas par Heero, retour du space zombi

Couple: 3+4 Solox2 1+2 (quel veinard ce 2 ^^)

Mail: kineko et asukasama chez ifrance.com

Disclaimer: Rêvez pas, même si ils étaient à nous on vous les donnerais pas.

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Alive But Dead

Music by P. Wagner, C. Efthimiadis / Lyrics by P. Wagner

As I walk the streets I feel no pain,
there is no love or hate, can't see no certain state I'm in.
And a fog has laid itself on my heart
like this misty morning as this cloudy day begins.

Still I wonder should I be afraid
about what's happening and how long has it been -don't know.
Why did come this shadow in my head
like I have lost my soul, like I'm alive but dead.

As I walk the streets I feel no fear,
although I notice that there is no feeling anymore.
And I try to send my mind back to the times
when I was able to live something to the core.

Dark, dark as the grave, my heart is dead,
I'm just a slave to what they've said. (this decay)
Still I'm alive but I feel dead.
Dark, dark as the grave, my heart is dead,
I'm just a slave to when you call, (my disease)
Still I'm alive but I must be dead.

Alive but dead
can't fill my head

Darkness, there's darkness everywhere.
You gotta help me out of here,
I don't want to stay alive without the capability to feel!

Alive but dead

Comme je marche dans les rues, je ne sens aucune douleur

Il n'y a ni amour ni haine, je ne peux voir l'état dans lequel je suis

et un brouillard s'est posé sur mon cur

comme ce matin brumeux quand ce jour couvert s'est levé

Je me demande encore devrais-je être effrayé

à propos de ce qui se passe et depuis combien de temps ça dure- je ne sais pas

Pourquoi cette ombre est-elle venue dans ma tête

Comme si j'avais perdu mon âme, comme si j'étais vivant mais mort

Comme je marche dans les rues, je ne ressens aucune peur

bien que je remarque que je ne ressens plus rien

Et j'essaye de renvoyer mon esprit aux temps

où j'étais encore capable de vivre quelque chose jusqu'au cur

Sombre, sombre comme la tombe, mon cur est mort

je suis juste un esclave de ce qu'ils disent (ce pourrissement)

Toujours je suis vivant mais je me sens mort

Sombre, sombre comme la tombe, mon cur est mort

Je suis juste un esclave quand tu appelles (ma maladie)

Toujours je suis vivant mais je dois être mort

Vivant mais mort

peux plus emplir ma tête

Obscurité, l'obscurité est partout

Tu dois m'aider à sortir de là

Je ne veux pas rester vivant sans la capacité de ressentir!!

Vivant mais mort

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Pour ce soir, Heero dort donc de nouveau dans la même pièce que moi, mais pas le même lit. Il squatte un canapé. Heureusement pour moi puisque ça me permet de lui fausser compagnie pour me faufiler en douce à la cuisine quand je suis réveillé par une méchante fringale en plein milieu de la nuit. Bon après tout je suis chez Treize, je vais pas me gêner. Me demande ce qu'il y a dans le frigo d'un mec plein aux as. Espérons qu'il y ait au moins de la glace.

Je me glisse jusqu'à la cuisine avec un art consommé, sur la pointe des pieds, me jouant des divers systèmes de sécurité censés servir à prévenir ce genre de balades nocturnes. Franchement, je devrais dire à T-chan que son alarme est de la merde ?

Naaaaan.

Finalement, j'arrive à la cuisine, et là je tombe à genoux et je rends grâce. De la bouffe partout. Maaaangeeeeer.

Je me jette sur le plus grand des frigos tel un vautour sur le petit lapinou. Avant de partir le cuisinier de Treize a dû lui faire des plats tout prêts, c'est bourré de trucs cuisinés. Je tombe en arrêt devant une magnifique dinde qui me tend les ailes. Elle doit être à l'étroit là dedans.

Et il y a même un pot de mayonnaise fait maison à côté. Si c'est pas tendre la fourchette. Bon bah oublions la glace, j'ai mieux pour caler mon creux. Je mangerai de la glace plus tard pour le dessert

Je soulève avec révérence (tout en essayant de ne surtout pas la ressusciter) la dinde solitaire et son pot de mayo, referme la porte d'un coup de pied adroit (des années d'exercice) , et me retourne pour aller la déposer sur la table de la cuisine.

Pas étonnant que je ne l'aie entendu ni a) vu venir (après tout c'est lui qui m'a appris l'art du cambriolage discret) ni b) senti venir, étant donné qu'étant mort il ne se présente plus à mon radar interne, alias l'instinct du terroriste.

La dinde s'écrase au sol dans un grand fracas de plat qui se brise.

Solo me plaque contre la porte du frigo avant même que j'aie eu le temps de crier, me bâillonnant d'une main tout en s'appuyant contre moi de tout son corps, m'immobilisant totalement. Je DETESTE quand il fait ça.

J'essaye de me débattre, mais il a beau être mal en point, il est encore trop fort pour moi.

Arrêt sur image. Mal en point ?

Son visage tout proche est à demi couvert de sang séché qui s'est déversé de sa large blessure en demi lune sur le crâne la peau pend, découvrant son crâne en dessous. Erk. Apparemment sa tête de cochon a rencontré un objet contondant.

Il grogne quand je frappe sa cuisse d'un coup de genou, et je ne comprends pas tout de suite pourquoi, puisque avec le recul que j'ai je ne devrais même pas lui faire mal. Et puis mon genou s'écorche sur quelque chose de pointu qui ne peut être qu'une esquille d'os. Qui a pu le mettre dans cet état-là ?

Question stupide. La dernière fois que je l'ai vu (intact) c'était quand ? Quand Heero s'est retourné vers lui et qu'il lui a fait un grand sourire. J'aurais peut-être dû le prévenir que Heero prend les sourires comme des provocations.

Revenons au sujet principal. Solo est toujours en train de me presser contre le frigo, sa main sur ma bouche.

Au moment où je m'apprête à l'envoyer balader avec ma force verte, il me regarde d'un air implorant et me demande

en chuchotant :

-Sans-nom, Duo, s'il te plaît écoute-moi!

J'en suis tellement surpris que j'hésite à le détruire comme j'en avais eu l'intention.

-Je vais te lâcher, je te jure, mais je t'en prie, ne crie pas

Lentement il ôte sa main et se recule, prudent.

Il fait bien. Il s'est pas écarté de vingt centimètres que je lui file un coup de genou dans les couilles et recule d'un bond de l'autre côté de la cuisine, à côté du râtelier à couteaux de cuisine.

-Mais, Duooooo il gémit en se pliant en deux.

Apparemment c'est encore sensible. Remarque je savais déjà que ça réagissait encore.

Mauvaise image mentale, mauvaise image mentale !!!!

-Ça c'était pour la dinde, je réplique en saisissant un couteau bien pointu. C'est pas toi qui m'as appris à jamais gâcher la nourriture ? Bon maintenant, qu'est-ce que tu veux ? crache vite ou je te désosse.

-Ok, ok Ton sang.

-Je me disais aussi. Bouge pas que je t'achève.

-Sans-nom, siffle-t-il, exaspéré.

Bizarre avant il avait une patience infinie pour ce genre de dialogues, c'était à qui craquerait en premier. Comme il le disait, sur L2 les insultes imagées, les gosses des rues les ont élevées au niveau d'art martial. C'est peut-être son esquille d'os qui le rend râleur.

Mais il est différent. De l'époque L2, je le savais, mais différent de depuis qu'il est, heu, revenu quoi Déjà, il n'est pas sarcastique. Ni agressif bon ok il m'a sauté dessus, mais il m'a lâché.

Où est le piège ?

-Sans-nom, je sais ce que tu dois penser, il n'y a pas de piège. Je te le jure, je ne suis pas là pour te faire du mal.

-Oui, juste pour aider d'autres à le faire à ta place ? je réplique, hargneusement.

La mort de sur Helen m'est encore en travers de la gorge, et l'attaque de Hilde aussi.

-Sans-nom, si les autres étaient là ils t'auraient déjà sauté dessus, il réplique.

-Qui me dit que tu veux pas m'entraîner dehors pour m'emmener là où vous pourrez me tuer sans risquer de voir mes amis se ramener ?

-Je ne te demande pas de sortir. T'as même pas besoin de t'approcher d'une fenêtre, ajoute-t-il , avec la patience qui commence à s'épuiser.

D'ailleurs il a l'air épuisé, enfin autant que peut l'être un cadavre

-T'es sacrément amoché Qui t'a fait ça ?

-Le crâne c'est ton chien de garde, la cuisse, c'est cette salope de Hilde. Je savais que tu aimais les femmes avec du caractère, mais là c'est de l'abus

-Un, il s'appelle Heero, et deux Comment ça Hilde ?

-J'ai eu de la chance d'avoir réussi à m'enfuir avant que le vieux Max m'attrape sinon ce serait pire, il me réplique.

Le père Maxwell ?

-Minute là je pige plus. Pourquoi ils voudraient t'attaquer ? T'es leur allié !!

-J'ai pas un très grand crédit chez eux, je t'ai déjà raté deux fois. Ils croient que je l'ai fait exprès C'est un peu vrai d'ailleurs.

Je cligne des yeux plusieurs fois.

-Paaaaaaaaaaardooooooon ?

-Sans nom, t'as peut-être mué depuis le temps mais tu pars toujours aussi haut dans les aigus quand tu veux il me réplique en se débouchant les oreilles.

Ça c'est le Solo que je connais. Mais c'est toujours pas une réponse.

-Solo, tu m'expliques clairement ou je t'encastre dans le mur ?

-La maladie, tu y as déjà survécu, tu as sans doute des anticorps. Je savais que tu ne pouvais pas mourir de ça à la deuxième exposition alors que la première ne t'avait rien fait.

Je hoche la tête mais je suis sceptique. Peut-être qu'il y a pensé après seulement. Ou qu'il avait jamais eu l'intention de me tuer, juste de me foutre les jetons. Entre nous ça a bien marché.

-La deuxième Le coup dans les côtes, c'était censé me couper la respiration Je ne respire plus. Et puis c'est moi qui t'ai appris à te faufiler dans une foule. Et mes jambes sont plus longues que les tiennes. J'aurais pu te rattraper quand je voulais.

-Admettons. J'ai dit admettons, hein, j'ai pas dit que j'acceptais. Tu veux quoi ?

-Duo, tu as vu mon état ? J'ai besoin de ton sang pour me réparer. Je sais pas si tu connais beaucoup de gens qui peuvent marcher avec une jambe cassée mais laisse-moi te dire que c'est pas des plus agréables, loin de là !!

-Ah bon ? Heero, ça avait pas eu l'air de le déranger

J'ai réussi à clouer le bec à Solo. Faut que je le marque sur le calendrier. Dommage que ça ne dure pas plus longtemps que ça.

-Heuuuuu Excuse moi de te dire ça, mais je pense pas qu'il soit très normal ce mec

-Ah bon ? pour une goule, il m'a semblé assez banal

-Une QUOI ?

-Chhhhh !! Et c'est toi qui veux attirer personne ?! Pff, crétin va

Qu'est-ce que je m'amuse J'avais toujours rêvé de traiter Solo comme il me traitait moi.

-Une goule, c'est un apprenti vampire, si tu préfères.

-Ça existe les vampires ?! il me demande, les yeux ronds, avant de regagner (avec effort) son attitude sûre de lui.

-C'est un cadavre ambulant qui me demande ça ?

-Oh ça va hein. Je croyais même pas aux zombies avant, alors Je fréquente pas vraiment les cercles des Ténèbres.

-Certes. Et si je te donne de mon sang, qu'est ce que tu fais après ?

J'ai découvert que je développais une habilité très intéressante ces derniers temps, encore plus que d'habitude. Solo ne mentait jamais, mais sa personnalité de Zombie, peut-être qu'elle le fait après tout, ce ne sont que des versions plus ou moins corrompues des gens que je connaissais. Mais ça ne changerait rien. Non seulement je peux sentir quand on me ment, mais je peux aussi faire en sorte qu'on ne me dise que la vérité, même malgré soi je commence même à sentir quand on en omet une partie.

- Rien. Ce que tu veux. Je sais pas. Je veux juste pouvoir me regarder dans un miroir sans avoir envie de vomir. C'est dérangeant comme envie quand on a pas mangé depuis plus de sept ans.

-Avec la gueule que tu te tapes en ce moment m'étonne pas. Heureusement que la dinde était pas allée plus loin, elle serait repartie aussi sec

-Oh ta gueule Et puis j'en ai marre de sentir mon fémur qui glisse chaque jour un peu plus loin dans ma cuisse. Bientôt il aura sectionné entièrement le muscle et je me retrouverai cul-de-jatte, j'ai pas envie de passer toute ma non-mort à cloche-patte.

-Merci de l'image mentale, j'en avais besoin. Tu vas m'attaquer alors ?

- Non. Je ne t'attaquerai plus.

-Tu ne me livreras pas aux autres ?

-Je ne veux plus rien à voir avec les autres, il me répond, voix grondante de rage contenue. Quand je me suis réveillé, j'étais encore très confus, et puis j'ai été fou de rage. Je le prenais comme une trahison, ce que tu avais fait. On s'est monté la tête les uns aux autres. Et puis Hilde est venue nous chercher. Et là j'avais pas trop envie de te faire du mal, mais les autres me poussaient, et j'étais méga confus, et J'avais oublié que Moi, Solo, je ne pense que ce que j'ai envie de penser, pas ce que les autres essayent de me faire avaler et que tu étais mon meilleur ami. Je Tu m'as manqué, sans nom

-Parole ?

-Sur mon nom.

Il n'a pas menti. Pas une seule fois.

-Et puis Tu t'es joliment développé pendant toutes ces années Moi qui m'inquiétais du détournement de mineurs

Il a pas changé.

-J'regrette qu'une seule chose.

Je crains le pire.

-Je voulais être ton premier.

J'interpose prudemment le couteau de cuisine entre lui et moi.

-Heu mec c'est pas que je sois pas flatté, mais, t'es un peu mort

-C'est de la discrimination, il me réplique en faisant la moue.

Petit silence, que son os met à profit pour craquer bruyamment.

-Bon, ok, viens là, je capitule.

Au dernier moment, je me rappelle une allusion de Heero.

Je ne le laisse pas prendre l'initiative. C'est mon poignet que j'entaille pour lui. Et c'est moi qui lui tends ma plaie.

-Bois.

Ma voix est basse, rauque et solennelle. Une impassibilité incroyable se répand en moi, et dans le sang qu'il boit coule mon pouvoir, instinctivement.

-Par mon sang je te fais mien.

Les mots sont venus tous seuls. Il me regarde, étonné, ses lèvres rouges de mon sang, et sa réponse vient toute seule elle aussi, et visiblement il ne s'y attendait pas.

-Je t'appartiens.

Jamais il n'a déclaré de mot plus vrai.

Le moment est brisé et nous nous regardons en clignant des yeux, aussi surpris l'un que l'autre.

Ses plaies se referment à vue d'il, c'est extraordinaire. En quelques minutes à peine, il a l'air en pleine santé. Enfin, si on ne compte pas le sang séché qui couvre une partie de sa figure et ses mèches encroûtées. Faudra qu'il prenne un bain. Rectification, DEUX bains. Si ça se trouve il s'est pas lavé depuis la dernière pluie avant sa mort. Nan, ça se sentirait

Je pique un torchon pour bander vaguement mon poignet et lui fais signe de me suivre dans l'un des salons. A ma grande surprise, et à la sienne, il obéit naturellement, sans un temps d'arrêt. Je le guide jusqu'à l'un des canapés et m'assieds. Il s'assied tout contre moi, sa cuisse contre la mienne, et pose son bras autour de mes épaules et sa tête sur mon épaule. Je me tends une seconde, et puis je sens par ce drôle de lien que j'ai avec mon sang en lui que ce n'est pas par attrait sexuel, mais plutôt comme un souvenir de nos embrassades quand j'étais encore son petit frère.

-Je vais te raconter une histoire, tu veux ? je lui demande.

C'est bizarre, cette fois c'est moi le grand frère.

-Oui il répond en murmurant.

-Il était une fois, un chevalier dragon qui réveillait les morts

-Déliiiire Alors pendant tout ce temps là je connaissais de la royauté et je le savais même pas ?

-Dis toi que moi non plus

On est totalement affalés l'un sur l'autre, ma jambe par dessus sa cuisse, son bras derrière mon dos, ma tête sur la sienne, nos colonnes vertébrales aussi consistantes que celle d'une méduse. Ma gorge est sèche d'avoir trop parlé.

On est bien. Confortables.

C'est ce moment que Heero choisit pour arriver.

J'suis maudit.

Deux minutes, des hurlements meurtriers de part et d'autre, trois chandeliers et le canapé cassés plus tard, je parviens enfin à me dresser entre eux pour les arrêter. Heero me prend aussi sec par le bras et me fout derrière lui pour me protéger. Je sais pas si je dois être heureux qu'il m'aie protégé ou plutôt enragé qu'il ne m'écoute même pas et en plus me fasse l'affront de me prendre pour une mauviette. Ce vase est d'un moche.

BLANG !!!!!

Heero se fige. Il a pas eu si mal que ça, il chancelle même pas, mais au moins sa surprise a permis à Solo de se planquer derrière l'autre canapé. Je vais devoir lui redonner de mon sang Ce Heero alors, quelle brute.

-Calmé, Yuy ?

Il se retourne.

-Mais Il

-Il ne me fera plus de mal.

-Comment tu peux en être sûr ? !

Je lève ma main, poignet entaillé vers lui.

-Il m'appartient, je déclare sereinement.

Heero déglutit et suit du regard une goutte de sang qui échappe de la plaie encore mal refermée.

Oups, depuis quand il a pas mangé lui?

-J'peux sortir, Médor est calmé ?

Je soupire. Ça promet.

-Solo, il s'appelle Heero, je te l'ai déjà dit. Et te protéger quand il t'attaque sans raison je veux bien mais si tu le provoques, tu te démerdes avec lui, moi je l'arrêterai pas.

Il fait un peu la grimace mais ne s'autorise pas à se plaindre, et se redresse avant de faire prudemment le tour du canapé, du côté le plus éloigné du japonais. Heero lui coupe le chemin vers moi, penché en avant, poings serrés. Il a pas l'air disposé à faire la paix comme ça, m'enfin je l'en blâme pas. Etre le garde du corps d'un zigoto comme moi doit pas être facile.

-Ne t'avise pas d'approcher de Duo, gronde Heero (j'ai déjà dit qu'il ne dort qu'en spandex et que son cul magnifiquement moulé est surmonté de son dos musculeux ? Accessoirement, il me tourne le dos. Bave.)

-Dis donc toi, ça fait sept ans que j'attends que Duo soit d'âge, alors je vais pas me laisser détrôner par un type qui le connaît depuis même pas un an !

-Pour ton information, réplique Heero avec un sourire plein de dents, cela fait plus de quinze ans que je connais Duo.

-Il était pas né.

-Et alors? Et d'abord ce n'est pas à toi ou moi de choisir, mais à lui.

J'ai vraiment entendu ça ?

Heero se conduit comme un insensible sans cur la plupart du temps, ou comme une brute obsédée par sa mission Ou comme un suicidaire qui se fout de tout. Et de temps en temps il me sort un truc comme ça et je me rappelle pourquoi je me contente pas de le désirer. Et le meilleur c'est qu'il fait même pas exprès autrement dit ça vient du cur. Je fonds.

- en attendant il est de mon devoir de le protéger.

-Je pense pas que protection rapprochée soit dans la description du job persifle Solo.

Je sens que ça va être une dure cohabitation. Je veux pas jouer l'état tampon comme Quatre doit le faire sans cesse

Quand on parle du loup Pardon, du piaf qui se tape un loup

-Qu'est-ce qui se passe ici ?! s'exclame Quatre en débarquant dans la pièce, suivi de près de Trowa, Treize et Zechs.

Wufei arrive plus lentement, pas encore tout à fait réveillé.

-Kessispasse ?

-Oh trois fois rien, Solo est redevenu gentil mais lui et Heero arrêtent pas de se regarder en chiens de faïence. Je fais quoi ?

-Je ne savais pas qu'un regard faisait autant de dégâts, répond Treize en regardant les dommages que les deux autres ont fait à son salon.

Le canapé a été renversé avec tant de violence que le dossier est sûrement abîmé, un des coins s'est enfoncé dans le mur, il y a des chaises renversées de partout

-Cépamafaute, je lâche. Ce sont ces deux-là. Visiblement, être mort ça fait des merveilles pour le taux de testostérone.

-Duo ? Heero est en train de secouer Solo dans tous les sens, me signale Quatre.

-Bon sang

Je commence vraiment à être fatigué.

-ARRIERE TOUS DEUX !!!

Le pire c'est qu'ils obéissent instantanément, sans protester. J'ai dû utiliser mon pouvoir à un moment ou à un autre.

-On en parlera demain. J'ai SOMMEIL. On va DORMIR. Demain, on parle. Parler, j'ai dit, Heero, pas s'arracher les yeux.

-M'en fous j'ai qu'à les remettre moi

-Solo ta gueule. Si Heero t'arrache quelque chose ce sera pas les yeux.

-Je peux dormir avec toi ? demande le blond en s'agrippant à mon bras comme s'il était terrorisé.

C'est marrant qu'il se mette sous ma protection, il est plus grand que moi, et puis avant c'était toujours le contraire.

Mais vu comme Heero gronde de rage rien qu'en entendant cette supposition, je sais que j'ai pas intérêt à l'accepter. Putain, j'avais bien besoin de ça. Comme si mes rapports avec lui étaient déjà pas assez compliqués

-Désolé Solo, tu dors pas avec moi.

Il me fait une mine de chien battu.

-je dors avec qui alors ?

-Sais pas, avec Wufei ? entre nous, j'ajoute en aparté, s'il y avait pas Heero je lui aurais sauté dessus depuis longtemps. Premier choix, je termine avec un grand sourire complice.

D'où vous croyez que je tiens ma tolérance et surtout l'ouverture d'esprit nécessaire pour mes tendances ?

-Lequel ?

-Le petit chinois encore à moitié endormi.

-Je vais l'aider à se mettre au lit.

Mais il n'a pas fait trois pas dans sa direction que Wufei sort son sabre et l'interpose, une grimace de dégoût au visage.

-Recule si tu tiens à rester entier.

-Mais Wuwu

-Maxwell, il n'est pas question que Que ton 'ami' dorme avec moi !

-Je serai sage !!! assure Solo avec son irrésistible sourire qui indique bien qu'il ne le sera pas du tout.

-Vu que tu as plus ou moins élevé Duo je ne prend pas ca comme une garantie, réplique Wufei.

Solo boude un peu et moi je retiens un fou rire. Si Solo n'était pas.. Heu vitalement désavantagé, j'aurais tenté de le maquer avec Wufei, juré !!! Si il n'avait pas été mort, est ce que c'est de lui que je serais tombé amoureux ? Si si si Je ne saurai jamais

-Et le blond super canon là, je peux ? il demande ensuite en montrant Zechs.

Zechs frissonne de dégoût et commence à dégainer son épée qui brille on ne peux plus blanche et pure, si pure que ca me fait presque mal aux yeux.

-Bon stop, suffit, limitons les dégâts, je m'entends dire. Ok, Solo tu pourras dormir dans ma chambre et non, tu veux pas dormir avec Treize, je crois pas qu'il soit pédophile ou dans ton cas, zombiphile.

-T'es pas drôle Duo.

-Jamais quand j'ai sommeil tu sais bien, allez au lit

Je pousse Solo vers la chambre et me tourne un peu vers Heero pour lui adresser un sourire d'excuse.

-Je suis désolé Heero, mais je ne veux pas de problème avec les autres.

-C'est toi qui décide, grommelle Heero avant de retourner lui aussi dans la chambre.

Je le regarde repartir dans la chambre en silence, l'air extrêmement ronchon et contrarié même malgré le sceau de la personnalité. Je sent que ça va être une longue nuit.

Solo a déjà envoyé ses fringues aux quatre vent et s'est étalé sur le lit langoureusement. Je me souviens maintenant d'ou viennent mes habitudes au lit Ok, manuvre deux, mettre tout le monde au lit. Si je dors avec Solo, Heero va me faire une crise de jalousie à n'en plus finir et tel que je le connais ça se traduira par un renfermement sur lui même que la coquille Saint Jacques c'est une pâle copie à côté, mais si je dors avec lui, je risque 1) de le tripoter 2) De vexer Solo qui n'est quand même revenu que pour moi. J'ai mal au crâne. Comment Quatre peut-il supporter de jouer les autos tamponneuses entre les conflits ? Et comment fait-il pour les gérer déjà ? Ah oui, diplomatie, ce que je n'ai pas. A l'aide quelqu'un

-Tu viens te coucher Sans Nom ? demanda Solo en soulevant les draps.

Heero me coupe soudain la parole alors que j'allais essayer de gérer la crise.

-Il a un nom.

-Hoooooooo, tiens donc ? Réplique Solo, ha oui j'oubliais si tu le connais si bien que ça tu dois le savoir ?

-Emrys Shinken Shinigami, répond Heero rapidement avant de se mordre la lèvre et me jeter un coup d'il rapide, mais on l'appelle Duo.

-Tu m'étonnes, heureusement qu'aucun de tes amis n'est bègue Sans Nom.

Emrys? Joli Mais pas mon nom. Je suis Duo.

-Un peu de respect espèce de

-OK OK C'EST BON !! ON ARRETE LES FRAIS LA !!! SOLO TU RESTES OU TU ES, HEERO TU TE COUCHES LA, MOI ENTRE LES DEUX ET VOUS DORMEZ FOUTREDIEU !!!!

-Un problème Duo ? demande Quatre en entrebâillant la porte.

-VA TE COUCHER !!!! Je rétorque avant d'éteindre le lumière et me jeter sur le lit d'un bond. Maintenant dodo

J'ouvre un il. La lumière filtre par une fente entre les deux volets, et de petites poussières y dansent, décrivant un chemin doré dans les airs. Quand j'étais petit, j'essayais toujours de les attraper. Je me demandais si, si jamais j'en trouvais un assez grand, de ces chemins d'or dansant, je pourrais l'emprunter Le pays de la Magie

Eh bien, la magie j'y suis en plein dedans, et c'est pas aussi génial que je pensais. C'est sûr, à six ans je ne pensais pas aux responsabilités qui accompagnent le pouvoir.

Je soupire et tourne la tête vers l'oreiller.

Les cheveux bruns et courts que j'ai sous les yeux dansent sous mon souffle, et me chatouillent le nez. Je souris, passe lentement ma joue sur ces cheveux fins comme du duvet qui parsèment la nuque de

Oh, mince, j'ai recommencé Pas étonnant que j'aie chaud, je suis moulé contre le dos de Heero des clavicules jusqu'aux cuisses, si étroitement que je perçois parfaitement bien la ligne de ses sous-vêtements

Gloups.

Et puis, comme je prends conscience de mon corps, je me rends compte d'une chose. J'ai des bras autour de la taille, mais ce ne sont pas ceux de ma goule, puisque celui-ci me tourne le dos.

Oh-oh.

Solo.

Je me crispe, je ne sais pas quoi faire. Je suis en sandwich entre mes deux morts-vivants perso et si jamais je bouge d'un pouce, je vais les réveiller tous les deux. Mais je peux pas rester comme ça, c'est trop agréable, je vais finir par faire une bêtise!! J'ai déjà du mal à m'empêcher d'embrasser la nuque de Heero Et le poids des bras de Solo est agréable.

Et puis je sens le bras en question bouger, sa main remonter vers mon torse. Ooh noooon Il est réveillé? Je m'en suis pas aperçu!

Minute. Y a un truc auquel j'ai pas pensé hier soir, avec le stress et tout.

Il est mort.

Il a pas besoin de dormir.

Oh le connard.

Je lui file un coup de coude, essayant de m'arranger pour ne pas déranger Heero qui lui dort bel et bien même s'il a le sommeil très léger.

-Lâche, crétin, je souffle.

-Nope, il me répond en rigolant, tout contre mon cou.

Je frissonne. Mon cou et mes oreilles ont toujours été extrêmement sensibles Et ce bâtard en profite!!

-Solooooo je couine.

Vi, je couine. Pas de ma faute. Essayez de vous empêcher de a) gémir de plaisir b) glapir de surprise c) crier avec agacement et je peux vous assurer que vous aussi vous allez couiner.

-Quoi? me demande-t-il en souriant.

Et je sais qu'il sourit, non seulement parce que je l'entends dans sa voix, mais parce que je sens ses lèvres bouger sur ma peau!

-Solo je ne peux pas m'empêcher de souffler, troublé.

Il rit encore, doucement, un rire de gorge trèèèès sexy, et se met à me mordiller l'oreille.

C'est ce moment précis que choisit Wufei pour passer la porte.

-Yuy, Maxwell, vous

Il aperçoit le sandwich avec moi au milieu, mes bras autour de la taille de Heero (ai-je précisé que je dormais torse nu à cause de la chaleur et que les couvertures montent jusqu'à mi ventre, donnant l'impression que nous sommes nus et que ma main disparaît je ne sais où ?) et Solo qui me mordille l'oreille, sa main à plat sur mon torse.

Puis il devient très rouge, avant de devenir très violet, puis de passer au blanc.

-Rienvurienentenduj'enpenserienetdetoutefaçonveupassavoir, lâche-t-il avant de faire demi-tour et de sortir de la pièce en claquant la porte plutôt bruyamment.

Solo se met à rire et attaque à nouveau mon cou, mais je le repousse avec un coup de coude et une main à plat sur sa figure.

-Casse-toi!

Ayayayaie si Heero se réveille Mais, en tant que soldat surentraîné à réagir au moindre bruit, il devrait pas l'être déjà?

-Heero? je souffle le plus doucement possible, espérant ne pas le réveiller s'il ne l'est pas déjà. Heero, tu dors?

-Non.

Ooops, réponse claire nette précise et pas joviale pour un sou. Monsieur est énervé.

-Excuse-moi, vieux

-Contente-toi de te taire, grommelle-t-il sans bouger d'un pouce.

Ouch. Enfoiré. Des fois je me demande ce que je lui trouve.

-C'est pas de ma faute, je

-Tais-toi.

Je me demande réellement ce que je lui trouve. Je sais pas si je devrais pas sortir avec Solo plutôt, tiens. Il m'aime, il est sympa, il a de l'humour, et il n'a pas de problèmes avec l'expression de ses sentiments. La seule chose qui me gêne chez lui c'est la fait qu'il soit un peu plus mort que Heero, mais bon Après tout qu'est-ce que la nécrophilie pour un nécromancien, hein? Ouais, c'est une bonne idée, et en plus, ça lui ferait les pieds à ce glaçon.

Enfin, en admettant qu'il s'intéresse réellement à moi pour moi et ne soit pas si protecteur et possessif uniquement à cause de sa fonction par rapport à moi, ou de ce lien vampire/calice qu'on avait initié il y a peu de temps Ouais, c'est peut-être ça, il protège sa source de bouffe contre un autre prédateur, c'est tout.

Oh, putain que ça me met de mauvais poil tout ça.

Vexé, je dégage mon bras qui était toujours autour de lui et essaye de reculer, mais ma natte est coincée sous son épaule.

-Bouge de là, Yuy, je lui jette en tirant sur mes cheveux.

Il n'a même pas l'air de se soucier le moins du monde que je râle, hein Il s'en tape vraiment de me faire mal comme ça, ou il s'en rend même pas compte? Il se soulève de quelques millimètres puis retombe à sa place.

Et comme je m'y attendais pas, je perds l'équilibre pour tomber sur Solo.

Qui évidemment en profite pour se mettre à me peloter allègrement.

Je crierais bien, mais l'homme au spandex de gundanium a décrété qu'il voulait du silence, aussi je me tortille juste, en essayant de déloger son attaque pieuvresque sur mon corps intouché heu ok peut-être pas intouché.

Argh, mais il a cent mains ou quoi? Comment il fait pour me maintenir contre lui, me caresser le ventre et triturer l'élastique de mon caleçon en même temps? Sans compter ses bisous dans mon dos

-Eh, t'as fait quoi de ton calebard?! je proteste, oubliant Heero qui d'ailleurs s'en fout. Remets-le!!

C'est une chose de savoir qu'il dort nu, c'en est une autre de sentir qu'il dort nu!!

-J'avais chaud, il me répond en rigolant contre ma peau.

-Je croyais que tu sentais plus ce genre de choses?

Sans rien dire, notre voisin de lit se lève et va fouiller dans ses vêtements, ayant apparemment décidé qu'il ne peut plus dormir et que mieux vaut ne même pas essayer. Son protégé est en train de se faire à demi violer, mais il a pas l'air de s'en soucier, bâtard! Oh que je hais le soldat parfait!!

Et puis Solo me plaque sur le lit en riant, et Me roule une pelle.

/sa bouche sur la mienne Solo Solo tu m'es revenu pas mort Solo mon Solo, et puis le goût du sang, immonde, pourquoi es-tu comme ça? pourquoi tu me fais du mal?/

Un souvenir d'une fraction de seconde, et ça a suffi pour me faire perdre le contrôle. Je me retrouve seul sur le lit, des bouts de couverture de satin et des rembourrages de coussins voletant dans les airs à côté de moi, le baldaquin brisé dont les morceaux retombent un peu partout commençant à craquer autour de moi.

Treize va me tuer.

Solo a frappé le mur avec une violence presque suffisante pour l'imprimer dedans. Il y a un peu de sang brun sur la tapisserie. Heero a fait volte-face au son de l'explosion et est encore accroupi au sol, son revolver sorti. Heureusement il n'a pas été atteint par les éclats de bois.

-Heu Désolé les gars J'ai pas fait exprès! Mais c'est de ta faute aussi, Solo, de m'attraper par surprise comme ça ! Putain, t'as de la chance de pas avoir été déchiqueté, bon sang !

Le zombie se relève et me regarde d'un air étonné et un peu méfiant avant de reprendre contenance et de s'avancer vers moi, tout sourires.

-Bon sang, Duo, tu m'as fait peur! s'exclame Solo. Fais toi pardonner, il ajoute avec un sourire malicieux en posant ses mains sur mes joues et en me tendant ses lèvres.

J'écarquille un peu les yeux de le voir si proche, cligne des paupières, et hop y a plus personne devant moi. Heero vient de tarter Solo avec une force qui envoie le zombie frapper contre le mur pour la deuxième fois. Il se dresse, fumant de rage, entre lui et moi, ses poings se fermant et s'ouvrant rythmiquement comme il le fait toujours quand il est très en colère et souhaite ardemment tenir son revolver ou le cou de la personne.

Le tatoo de dragon est réapparu sur son dos. Les scellés sur ses pouvoirs et sa personnalité sont levés. Comment, je ne sais pas, sans doute à cause de ma décharge d'énergie Le fait est là. Mon Heero est revenu!

Et il a l'air d'en avoir gros après Solo.

-STOP!! je crie en m'agrippant à son bras. Heero, s'il te plaît!

Il s'immobilise quelques secondes, ses muscles se raidissent sous mes mains, puis il se dégage vivement et sort de la pièce d'un pas qui est à la limite de la course, sans me regarder, sans même regarder Solo. Je regarde son dos s'éloigner, sans comprendre. Une seconde il en est à frapper Solo pour le faire garder ses distances, la seconde d'après il se casse

-Mec Il avait l'air bizarre murmure Solo en relevant un sourcil.

-Comment ça?

-Ben, triste

Oh merde.

Il a dû croire que je protégeais Solo même quand celui-ci était chiant, que j'étais du côté de Solo

-Heero, attends-moi!! je crie en me précipitant derrière lui.

Il est presque au bout du couloir quand je le rattrape. Je pose une main sur son épaule et il se tend encore une fois, comme s'il s'attendait à ce que je le frappe pour le punir d'avoir attaqué le zombi. Il garde son dos tourné.

Je veux voir ses yeux. Je veux savoir si c'est le soldat ou la goule à qui je parle

-Heero, je Heu

Quoi, moi, le moulin à paroles Maxwell, à court de mots? Arrêtez de rire, hein.

-Merci.

Il est si surpris qu'il se retourne et me dévisage d'un il presque rond.

- Nani?

-Pour m'avoir protégé merci. Je veux dire, je sais que Solo ne voulait pas mal faire, mais il ne se rend pas compte Enfin, tu sais, il abuse un peu quoi Je sais pas si le frapper comme ça c'était vraiment civilisé, mais je pense pas qu'il comprenne un autre langage de toute façon. Alors, merci de t'occuper de moi.

Je ris un peu, gêné. Mon dieu, c'est si formel. Ca me fait penser à cette manière de se présenter tellement japonaise, "je m'en remets à votre bienveillance". Remarque s'il a été élevé selon la culture japonaise, ça devrait pas le dépayser.

Quand, dix secondes plus tard, il n'a toujours pas dit que c'était son job d'une voix froide et indifférente au possible, je tourne les yeux vers lui, surpris. Je croyais pouvoir prévoir ses réactions

Il me dévisage, sans expression. Ni en colère, ni agacé, ni ennuyé, ni moqueur Ni même indifférent. Juste neutre.

-Je suis désolé, il finit par dire après quelques minutes de regardage dans le blanc de l'il.

-Hein?! Pourquoi ça?

-Je savais que le zombi n'était pas un vrai danger et que tu étais parfaitement capable de le remettre à sa place tout seul. Je n'aurais pas dû intervenir. Je me suis comporté comme si tu m'appartenais. Désolé.

-Je Ca ne me dérange pas, Heero, je lui assure à voix basse, mon cur battant soudain la chamade devant son admission. Je veux dire

Normalement, si, ça me dérange un peu. Mais qu'il s'en excuse Ca me semble trop.

-J'étais juste en colère qu'il ose s'imposer à toi comme ça il avoue à voix encore plus basse que la mienne.

J'ai envie de me mettre à rire tellement je suis heureux qu'il avoue être jaloux, mais vu comme il est il croirait que je me paye sa tête. Je serre juste son épaule, brièvement, et je lui souris.

Soudainement, il prend une inspiration et baisse les yeux au sol.

Et il rougit.

-Heero? j'appelle doucement, totalement stupéfait.

Houlàlà, c'est une vraie centrale émotionnelle aujourd'hui! Est-ce que c'est le contrecoup d'avoir été libéré du sceau?

-Duo Duo, je

Il bégaye. Je ne peux pas le croire.

Je me rapproche de lui, pose mon autre main sur son autre épaule, essaye de me pencher pour voir sa figure.

-C'est juste que je ne sais plus Je commençais juste à me faire à l'idée, et voilà qu'il arrive, lui et ses insinuations, et ses commentaires, et vous êtes amis depuis si longtemps, et il te comprend

-Te faire à l'idée? je l'encourage à voix basse.

Il ne veut toujours pas me regarder et essaye d'échapper à ma prise sur lui. Je ne vais certainement pas le laisser faire. Je le repousse contre le mur, le bloquant.

-L'idée, Heero?

-Que tu Ce que tu m'avais dit A propos de tes

-Oui?

-Tes sentiments pour m

Nous y voilà enfin. Mes sentiments pour lui. L'arrivée de Solo qui ne cache pas son attirance envers moi et avec qui je m'entends comme larrons en foire.

-Ca n'a pas changé, tu sais, je le rassure. C'est vrai, s'il avait vécu, j'aurais pu l'aimer. Peut-être. Mais ça je ne le saurai jamais, parce que c'est toi, celui que j'aime maintenant. Juste toi. Solo est un ami, un frère, et il le restera.

-Tant mieux, je l'entends murmurer.

Et puis il lève enfin la tête vers moi, et j'aperçois ses yeux, et il me sourit. Et son sourire est doux et tendre et si inattendu que je ne sais plus que faire ni que dire, que je reste juste capable de le regarder bouche bée, totalement époustouflé. Je trouvais qu'il était beau avant, avec ses airs de statue de glace. Ca se voyait que je ne l'avais jamais vu comme ça.

Et puis ses mains se referment sur les poignets de mes mains toujours sur ses épaules, et avec un mouvement tournant, je me retrouve acculé au mur à sa place, et il

Oh Dieux Oh Dieux Oh Dieux Oh Dieux

Ses lèvres fermes sur les miennes et ses bras autour de ma taille, possessifs, et tout son corps qui s'appuie sur le mien, m'enfermant dans ses bras, et son souffle, et la douceur presque douloureuse avec laquelle il explore ma bouche, et la passion montante dans son baiser, et le petit grognement qu'il pousse quand mes bras se referment autour de ses épaules, mus par une volonté propre, et son odeur, et sa chaleur. Heero. Heero.

A force de caresses, sa langue pousse la mienne à rendre la pareille, et je me mets prudemment à explorer son palais, jouant au passage avec les canines légèrement hypertrophiées dans sa bouche, jouissant des grognements qu'il pousse, aussi incrédule de plaisir qu'il semble l'être.

Je vais exploser de bonheur si ça dure encore. Il va se rendre compte de ce qui se passe, ne va pas me laisser faire, ou alors il va arriver quelque chose, d'une seconde à l'autre, et le moment sera fini à tout jamais, gâché, et

Ca continue quand même.

Finalement, il me relâche, se recule de quelques centimètres. Refusant de laisser les choses où elles en sont, je le poursuis un peu avant d'admettre que mes jambes déjà flageolantes ne supporteraient pas trente secondes de plus de roulage de pelle avec lui.

Il me regarde, son âme totalement à nu dans ses yeux, un peu surpris, un peu incrédule, un petit sourire hésitant aux lèvres.

-Oh, seigneur, je t'aime tant je lui dis en enfouissant ma tête dans son cou, totalement bouleversé, tremblant d'émotion.

Mes jambes me lâchent presque, les siennes aussi, je le sens à la manière dont il s'appuie sur moi. Je recule contre le mur, me laisse glisser jusqu'au sol, sans le lâcher, le forçant à me suivre pour s'asseoir par terre à côté de moi.

On reste là quelques minutes qui semblent à la fois des secondes et des éternités, sa chaleur contre moi, nos têtes penchées vers l'autre.

Et puis un pas se fait entendre dans le couloir, des semelles qui claquent bruyamment. Qui ici porte ce genre de bottes?

Les ozzis

Oups.

Heero et moi, on se regarde, mi-embarrassés, mi-rieurs, et puis on se lève en vitesse pour descendre le couloir dans la direction d'où vient Treize Kushrenada. Il a dû être alerté par ma décharge de pouvoir, il y a Dix minutes pas plus? Dur à croire

Je lance un avertissement sans trop savoir par où ça passe à Solo, lui enjoignant de filer en vitesse, et reçois en retour la sensation/vision qu'il va utiliser la fenêtre, et puis nous passons le coin du couloir, côte à côte, et faisons mine d'être surpris de le voir.

Whoa la robe de chambre. Bleu roi, tramée d'or. A mon avis, elle sort du même tailleur que son uniforme, sans aucun doute. Il devait avoir du tissu en rab'.

Je file un coup de coude en douce à Heero qui essayait de prendre l'air innocent (c'est un coup à nous faire griller ça) et lance un grand sourire totalement pas sincère à l'homme.

-Tiens, Treize? De si bon matin?

-Dois-je vous faire remarquer que vous êtes debout aussi?

-Certes, certes. Comment va depuis hier soir?

Il lève un sourcil sardonique. Aïe. Il ne mord pas à l'hameçon du bavardage amical.

-J'avais cru sentir un petit trouble dans les énergies Ténébreuses

-Oh, ça? J'ai descellé Heero.

Après tout je ne mens pas, non? Même si ce n'était pas le but initial, c'est ce qui s'est passé.

Il me regarde, surpris, puis dévisage Heero d'un air pensif, son regard s'attardant sur les bouts de tatouage qu'il voit.

Décidément, être le centre d'intérêt d'un mec de ce genre, aussi froid et calculateur, sans façons. Toujours l'impression d'être disséqué en permanence, observé de haut Brr. Temps d'entamer un repli stratégique.

-Tu nous excuseras, j'ai la dalle. Salut!

Et sans lui laisser le temps d'en placer une, je traîne Heero par le bras derrière moi, au cri de 'J'ai faiiiim!!!'

Nous attendons d'être sûrs qu'il soit bien avancé dans le couloir avant de faire demi-tour sur la pointe des pieds et de l'épier du coin du mur.

En passant, il jette un regard par réflexe par la porte ouverte, continue à avancer, puis stoppe net et re-regarde dans la chambre. Et cligne des yeux, incrédule devant le désastre.

Heero et moi nous enfuyons dans les couloirs en courant comme des dératés, gloussant comme deux gosses après un mauvais tour.

On retrouve Solo dans le jardin. Il était pas propre hier, mais maintenant, en plus, il est boueux et il a des branchettes dans les cheveux. En passant par la fenêtre, il a atterri dans un rosier. Il en rate pas une.

Je soupire lourdement en l'apercevant au loin, puis me retourne vers mon homme.

Mon homme Je peux le dire maintenant, lalalaaaa!!!! Pour un peu je me mettrais à piailler et à sauter sur place Bref.

-Duo? m'appelle Heero alors que je commençais à avancer vers le zombi.

-Hm?

-J'aurai besoin Plus tard Enfin, si ça ne te dérange pas

Je le dévisage, surpris. Bah alors, qu'est-ce qui lui arrive?

-J'ai soif

Je commence presque à lui demander pourquoi il ne va pas boire quand je comprends.

Oh. Cette soif-là. Bah Ca m'avait pas fait si mal la dernière fois.

-Ok, je réponds avec un grand sourire.

Soulagé, il me rend mon sourire. Je me retourne vers le zombi, qui vient de nous apercevoir.

-Toi, tu me suis.

-On va où? demande Solo.

-Vérifier si c'est vrai ces histoires de riches qui ont des salles de bains plaquées or.

-Sans Nom ? Appelle plaintivement Solo de la salle de bain (qui soit dit en passant n'est pas plaquée or pas entièrement. Juste les conduits).

-Quoi, tu sais pas te laver seul ? Je demande, un peu ronchon du coup qu'il m'a fait ce matin.

-Combien de fois je me suis lavé quand on était sur L2 ? Rétorque t'il du tac au tac.

J'ouvre la bouche pour répondre avant de croiser le regard de Heero. Ok, plus tard Il n'a peut être pas besoin de savoir avant le petit déj que j'ai pris autant de bains en tout et pour tout dans ma petite enfance que j'ai de doigts à une main.

-Si tu allais manger Heero? Ca risque de prendre du temps Je m'occupe de lui et je te rejoins, ok?

Il acquiesce en silence et s'en va.

Je rejoins donc Solo dans la jolie salle de bain en marbre de Treize. Je rêve, il a même du bain moussant parfumé à la rose. Solo est déjà à poil et jette un regard appréhensif à la baignoire vide. Qu'est ce qu'il est maigre seigneur J'ai la subite envie de le bourrer de machin sucré et gras pour lui faire prendre du poids Ouais mais il est mort, je sais même pas s'il peut digérer Remarquez, son corps à d'autres besoins moins prosaïques et Bain, chaud, maintenant.

-Premièrement, j'explique en ouvrant le robinet, on remplit comme ça

-Merci Ô grand Shinigami, soupire t'il en testant la température d'un doigt.

-Entre dedans, j'ordonne en m'agenouillant prés de la baignoire, un gant et du savon à la main.

Je jure que Solo est un hédoniste Rien qu'à voir comment il se glisse dans l'eau chaude en gémissant de plaisir ho pourquoi moiiiii ? Il s'allonge dans la baignoire, visiblement au paradis.

-Déliiiiiiiice suprême Tu me rejoins Duo ?

-Non, merci, je rétorque en essayant de ne surtout PAS regarder cette partie-là de son anatomie.

Il se laisse étriller (notez le choix des mots, vu la couche de sang séché qu'il a sur lui, faut au moins ça) en ronronnant presque ( et allez, maintenant Deathbringer déteint sur lui). Et comme j'essaye de penser à autre chose que son corps alangui dans de l'eau chaude et parfumée, je passe aussitôt à l'autre non-mort de ma vie, vous l'avez deviné : Heero.

Heero m'a embrassé.

Je suis choqué mais pas dans le sens horrifié du terme.

Je veux dire Ok on est devenu plutôt proches récemment, avec toute cette histoire, mais même maintenant Ce genre de chose faisait partie des trucs les plus improbables au monde, ex-æquo avec Howard étant le Père Noël et Kushrenada se mettant à la culture d'

Et je digresse

-Ca va Sans nom ?

Allo Duo, ici Solo Répondez Duo

-Heu oui ?

-Tu me grattes plus le dos ?

-Si si, je répond automatiquement en reprenant le mouvement là où je l'avais arrêté, quelque part entre sa cinquième et quatrième côte Sans vouloir être morbide, on pourrais jouer du xylophone sur ses côtes.

-Ca ne va pas ? Me demande soudain Solo avec un petit regard par dessus son épaule.

-Si, pourquoi tu demande ca ?

-Tu te tais, déclare t'il avec le plus grand sérieux, que je soupçonne pour une fois de ne pas être feint.

Et le pire c'est qu'il touche juste. Je n'arrive même pas à retenir un soupir d'abattement et lâche l'éponge dans l'eau tout en m'accoudant sur le bord de la baignoire.

-C'est glaçon Man ? C'est ça ? s'enquiert mon meilleur ami en se tournant vers moi, les sourcils froncés.

-Oui, mais pas comme tu crois, je répond avec un petit sourire.

-Ho hooooooooo des détails, il réclame aussitôt, vous en êtes ou ?

-Solo chambre le une seule fois a ce sujet et si il ne te démembres pas je le fais moi même capiche ? Je réplique aussitôt, plus durement que je ne l'aurais voulu.

Je me radoucis quand il recule précipitamment. Bon sang je dois arrêter de laisser filtrer mon pouvoir en fonction de mes émotions.

-Je veux dire Solo, il ne sait pas comment gérer ses émotions, avec lui c'est tout ou rien et Il Il est crustacé ascendant moule belge ! Il se referme sur lui même pour un rien et.. Je veux pas.. J'ai déjà eu suffisamment de mal pour qu'il s'ouvre enfin a moi et maintenant.. maintenant

-Je suis de trop ?

-NON !!!

Il tombe sous l'eau de surprise, oops Moi et mes grands cris nerveux heureusement qu'il a plus besoin de respirer Je fouille la mousse pour le retrouver et le ramène à la surface. Il est plus léger que moi...

-Désolé !

-KOF KEUF EURK !! BERK !!! J'en suis désormais sûr, le savon est mauvais pour la santé !!!

-Je suis désolé, je m'excuse encore, je voulais pas te faire peur

-Peur ? Moi ? Jamais !

-Solo Je ne veux pas que tu t'en ailles Je veux que tu restes avec moi Je J'aime Heero. C'est vrai, c'est l'homme de ma vie Mais c'est pas parce que je l'aime lui que Que je ne t'aime plus

Mais dans quel soap opéra j'ai péché une réplique aussi nulle ? Les mots suivent pas ce que je veux dire. Je suis un as du baratinage c'est vrai mais là c'est pas du baratinage.

Je voudrais pouvoir dire a Solo combien je l'aime, pas comme un amant mais comme un ami un frère Mais ca sort pas je le sais mais je n'arrive pas à le dire Je veux le lui dire mais Ca m'énerve

-Moi aussi je t'aime petit frère, il murmure soudain me faisant sursauter.

-Hein ?

Excusez la réplique, mais je marche en mode mono neurone la

-Je t'aime Sans nom Duo Répète t'il C'est vrai que j'aimerais être l'heureux élu Mais bon, je suis mort Et lui pas encore tout à fait donc il a l'avantage injuste de la vitalité.

Je ne peux pas m'en empêcher, j'éclate de rire quand il dit ca Ses mimiques sont impayables faut dire Il me sourit puis se lève et attrape une serviette.

-Mais je veux rester avec toi Il continue en me tournant le dos. On sait jamais hein, tu pourrais avoir besoin d'un mort vivant Et puis si jamais Yeux de Glace foire son coup, je veux être là pour en profiter.

-ABRUTI !!! Je râle pour rire en lui jetant l'éponge trempée à la tête.

Il esquive rapidement, presque aussi leste que Heero dans ses grands jours et se jette sur la porte qu'il ouvre en grand avant de m'adresser un salut moqueur, une courbette bien basse..

-Si Sa Majesté veut bien me permettre, salue-t-il avant de sortir.

Et là je me souviens qu'il est à poil

-SOLO REVIENS T'HABILLER !!!!