Chapitre 4 :décision.
Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis le retour de Végéta, et, outre leurs disputes incessantes à propos de broutilles (il faut dire que Végéta semblait adorer ennuyer Bulma, qui démarrait toujours au quart de tour !), rien ne se passait, car Bulma (qui était à présent certaine de ses sentiments ) n'osait faire le premier pas, quant à Végéta… eh bien, il trouvait plus intéressant de s'entraîner et ne semblait pas accorder d'importance à ses sentiments, s'il parvenait à les voir...
Yamcha repassait chez elle de temps à autre pour l'aider à tuer le temps : depuis le voyage de Végéta, même s'ils n'étaient plus ensembles, ils avaient décidé de rester bons amis mais elle ignorait s'il avait vraiment compris les véritables raisons de sa rupture.
Il arrivait donc qu'elle se trouve à table avec les deux guerriers, qui passaient tout le repas soit à s'échanger des regards meurtriers (le repas se finissait alors très souvent par son départ, furieuse et lassée de ce combat ), soit à s'insulter.
Elle en était ici à broyer du noir lorsque son père l'interrompit dans ses pensées en lui tapotant l'épaule.
« Qu'y a-t-il, ma chérie ?
-Rien, papa, soupira-t-elle. Qu'est-ce que tu veux ?
Elle savait que lorsque son père quittait le labo pour aller la voir, c'était pour lui demander un service de la plus haute importance.
-Tehem…eh bien, voilà, je suis invité après demain soir à une réception par le maire, mais je ne pourrais pas y aller, du fait que je dois assister à une réunion de la plus haute importance entre savants, et je pensais que tu pourrais y aller avec quelqu'un, histoire de te changer les idées… «
C'était donc ça…elle sourit et se leva de son fauteuil :
« -Pourquoi pas ? Si ce vieux lubrique de maire ne tente pas de me tripoter,je crois même que je vais m'y amuser…
-Ma petite Bulma, fais moi plaisir, ne lui mets pas ton poing dans la figure comme l'autre fois, tu sais à quel point ta mère a été gênée face à ses anciennes collègues… »
« collègues »…des vieilles mémés jalouses de la ligne conservée par sa mère, dont la seule fierté étaient qu'elles furent « miss monde », « miss univers » ou autres débilités…
« Ne t'en fais pas, papa, j'essaierai de ne rien faire qui puisse choquer ces vieilles pimbêches !
-Bien. Merci beaucoup. »
Elle le regarda quitter la pièce, un sourire aux lèvres…Peut-être que cette sortie lui permettrait d'engager la conversation avec Végéta pour lui dire autre chose que des insultes !
Elle se précipita donc dans sa chambre et procéda à divers essayages, puis, lorsqu'une robe lui plut, elle l'enfila puis entra dans la chambre de Végéta (qui s'y reposait de temps à autre…elle avait de la chance que ce jour là, ce soit le cas ! ) qui regardait la tv. Elle éteint le poste et se planta, les poings sur les hanches, devant l'écran.
« Eh bien ?
Il leva vers elle son regard habituel, noir et indéchiffrable, et la détailla de haut en bas.
-Qu'as-tu, encore ?
-Je te demande de me donner ton avis sur cette robe ? Comment tu la trouves ?
-Hein ?
-Cette robe, elle me va ou pas ? Je suis censée rencontrer des gens importants dans 2 jours et j'ai besoin d'un avis masculin -toi, en l'occurrence-, donc comment tu me trouves ?
Il détourna la tête, visiblement peu intéressé.
-Je m'en fous. «
Elle sentit la moutarde lui monter au nez, mais n'avait pas envie de s'énerver véritablement contre lui, car elle le connaissait suffisamment bien pour savoir qu'il ne ferait que l'ignorer ou dans le meilleur des cas, se moquer d'elle. (« …et je ne lui ferai pas ce plaisir !!! »)
« MERCI BEAUCOUP ! »
Elle tourna les talons et empoigna la porte, prête à la claquer au point de faire tomber les tableaux des murs avoisinants comme elle en avait l'habitude…
« Oh, Bulma !
Tiens ? Depuis quand m'appelle-t-il par mon prénom ?
-Quoi ?
-Change de coupe.
-Pardon ? »
Il soupira d'un air las et se leva tranquillement pour rallumer la télévision.
« Tu es ridicule avec cette coupe de cheveux. Change la. »
Machinalement, elle y porta la main. C'est vrai qu'elle commençait elle-même à être lassée par la choucroute qu'elle avait sur la tête, mais de là à se trouver ridicule…
« Mes cheveux ne regardent que moi ! Et puis, tu t'es vu, toi ? Crétin !!! »
Elle se contenta de fermer la porte avec rudesse.
Il ferma les yeux, courroucé par les cris de la terrienne venue le déranger. Ignorait-elle donc la signification du mot « silence « ? Il se mit en tête de lui en apprendre la définition dès ce soir et de faire tomber la barrière qui commençait à s'épaissir entre eux deux…après s'être amusé avec ce terrien si sympathique…comment s'appelait-il, déjà …Yamcha ?
Il s'approuva silencieusement. Oui, ce soir, il lui montrerait.
Le soir même :
Yamcha n'était pas venu. Bulma, quand à elle, avait préféré manger toute seule, probablement toujours fâchée contre lui. Il se trouvait donc seul devant son repas, préparé au préalable par Bulma, qui lui avait laissé un message sur le frigo pour lui expliquer comment le faire réchauffer, car il avait déjà fait sauter la cuisine, en partie mécontent de ne rien comprendre à tous ces appareils terriens, en partie pour causer des problèmes à Bulma…c'était d'ailleurs peine perdue puisque ses parents s'étaient occupés des réparations à sa place…
Le téléphone sonna. Une fois. Deux fois. Trois fois. Il grogna.
« N'y a-t-til donc personne pour répondre ? «
Il décrocha :
« QUOI ?!
-Hé ! T'énerve pas, mon vieux !
-Yamcha, appelle moi encore comme ça et je te tue, c'est clair ?
-Euh…
-Rmf ! Qu'est-ce que tu veux ?
-Ben, je pourrais pas venir ce soir, et…
-Sans blague ?! »
Il raccrocha, ne laissant aucune chance au pauvre Yamcha de se justifier, et retourna à son repas, qu'il entrepris de dévorer avec un plaisir non dissimulé, quand le téléphone sonna à nouveau.
« Encore ce crétin… »
Il lâcha le morceau de viande qu'il mastiquait peu de temps auparavant, et décrocha à nouveau , certain à présent que la terrienne ferait toujours la sourde oreille rien que pour lui porter tort…
« Quoi ENCORE?!
Une voix féminine et rieuse lui répondit :
-Allô, mon petit Végéta ?
La mère de la terrienne. Plutôt sympathique, cette petite soirée en solo…
-Quoi ?
-Ma fille est-elle à la maison ?
-J'en sais rien.
-Oh. Eh bien, je suppose que vous vous êtes encore disputés, n'est-ce pas ? Vous devriez vous comporter en galant homme et tenter de couper le gaz, si j'ose dire ! «
Elle se mis à rire. Imbécile.
« Enfin, je suppose que vous savez comme moi à quel point elle est fragile : si l'un de vous deux se décidait enfin à faire un petit effort, je pense que la situation changerait un tant soit peu … Et, vous savez, un peu de paix dans la maison ne ferait de mal à personne, d'autant que mon mari est très souvent fatigué ces derniers temps, alors… »
Oh non, pas la vie du mari…
« …alors je me demandais si vous ne pouviez pas essayer d'y mettre un petit peu du vôtre, tous les deux je sais que vous n'aimez pas parler de ces choses, mais il suffit de si peu tenez, c'est comme du temps où j'étais mannequin, le grand couturier Arthur-Martin disait toujours…
-Pitié, dites moi ce que vous voulez, que je puisse finir de bouffer ! »
Il l'aimait bien, mais si on pouvait la faire taire définitivement…
Elle rit à nouveau, un peu gênée :
« -Oh, pardonnez moi, Végéta, j'oublie toujours que vous êtes du genre taciturne…eh bien voilà, mon mari s'est trompé de date : la réception n'est pas demain, mais ce soir,dans 3 heures, c'est bête, hein ? »
Bête ? La terrienne avait paru ravie d'y aller, ce matin…si elle la ratait, il était certain qu'elle passerait ses nerfs sur lui…en passant son temp à crier et en lui faisant sauter des repas ?!! Il allait raccrocher, quand…
« Au fait, cette soirée, il n'est possible d'y aller qu'à deux personnes, n'oubliez pas de lui rappeler d'appeler Yamcha pour l'accompagner ! Bonsoir, Végéta !
-Ouais, ouais. Salut. »
Il posa le combiné et, laissant avec regret son dîner, se rendit dans la chambre de Bulma.
« Cher journal, je pense que je suis totalement à côté de la plaque… »
Affalée sur son lit, Bulma commençait à rédiger son journal intime, qu'elle tenait depuis son voyage à travers le monde pour rechercher les 7 boules de cristal, quand la porte de sa chambre s'ouvrit avec fracas, lui faisant faire une rature (qui prenait quand même toute la page) sur son cahier, qui, malgré toutes ses aventures, était resté immaculé. Elle jura :
« Non mais ça va pas de rentrer de cette façon ?! On t'a jamais appris à frapper avant d'entrer, non ? »
Végéta se contenta d'esquisser un sourire narquois. Elle était pire que lui, s'il fallait comparer leurs entrées respectives. Il ouvrit ses placards et commença à y fouiller.
« Qu'est-ce qui te prend ? Si tu as besoin de vêtements, je te signale que tu te trompes de chambre ! »
Malgré elle, elle se sentait rougir. Il avait atteint le placard des lingeries fines…
« Non mais tu m'écoutes, oui ?! «
Elle attrapa la lampe de chevet et lui balança à la tête. Il l'attrapa au vol et cessa un instant de fouiller.
«Ta mère a appelé.
-Et alors ?! En quoi ça te permet de fouiller dans mes dessous ?!
-Tes quoi ?
-Ces trucs que tu as dans la main. »
Il rougit violemment et jeta les dentelles à travers la pièce comme si elles l'avaient brûlé. Ca n'allait pas du tout comme il l'aurait voulu…
« Du calme, ça va pas te manger ! Elle se mis à rire devant l'air interloqué du guerrier. Visiblement, il n'était pas aussi pervers que certains…
-Ne te moque pas de moi, femme !
-Oh, mais je ne me moque pas, monseigneur Végéta, prince des pivoines ! »
Elle rit de plus belle.
Lui décida magnanimement de ne pas y prêter attention et continua à fouiller, jusqu'à ce qu'il trouve enfin la robe qu'elle lui avait montrée dans la matinée.
Il la jeta sur le lit où se tenait Bulma, qui ne cessait de rire.
« Mets ça.
-Quoi ? Tout de suite ?
-Ta ré-machinchose est ce soir et pas demain. Ton abruti de père s'est trompé.
Elle cessa brusquement de rire, mais gardait toujours un sourire en coin. Végéta la regarda, étonné. Il s'attendait à une toute autre réaction de sa part…décidément, même cette fille ne se comportait pas comme il le prévoyait…
-Ah bon ? Ca m'étonne pas de lui, ça, tiens ! »
Elle s'empara de la robe qu'il lui avait jetée.
« Alors elle te plaît, finalement ?
Il grogna, planté au milieu de la pièce, les bras croisés.
-Change toi.
Elle sourit encore plus et dit d'un air provocant :
-Comme ça, devant toi ?
Il haussa les sourcils. Il savait qu'elle voulait le taquiner, mais il en avait effectivement envie… il se tourna, de sorte à ne pas la voir, et grogna à nouveau.
-Imbécile. Dépêche toi avant que je ne m'énerve.
-Bien, bien…Au fait, Yamcha est en bas ? Il était censé m'accompagner à cette réception…
-non.
-QUOI ?!!! »
Il sourit. Enfin une réaction à laquelle il s'attendait.
« Il ne croit quand même pas que je vais y aller toute seule, non ?! Et est-ce qu'il a appelé, au moins ?
-Ouaip.
-Et alors, quelle est son excuse.
-'Sais pas, j'ai raccroché.
Elle soupira, de guerre lasse. Elle n'allait tout de même pas lui faire l'affront de lui proposer de l'accompagner, d'autant qu'elle connaissait déjà la réponse du Sayïen…
-Tant pis,je vais y aller toute seule, alors…
-…
-Quoi, encore ? Je croyais que tu avais fini avec les mauvaises nouvelles…
-Ta mère dit qu'il faut que tu sois accompagnée.
-Argh. Zut. »
Elle retomba sur son lit.
« Je suppose donc que je peux faire une croix sur cette soirée…*soupir*…tant pis !
-Bulma ?
-Mh ?
-Je peux me tourner ?
-Bien sûr.
Elle était plutôt amusée de la soudaine pudeur du guerrier.On en découvre tous les jours, avec lui ! elle sourit encore plus.
Il se retourna et la dévisagea. Ses cheveux étaient redevenus lisses et longs. Elle avait finalement changé de coupe, comme il le lui avait suggéré…il eut un sourire carnassier. De toute façon, si elle ne l'avait pas fait, il s'en serait chargé par lui-même…à coups de rasoir !
« Bon, alors je t'accompagne.
Elle ouvrit des yeux ronds.
-J'ai dû mal comprendre…
Il tourna les talons et se dirigea vers sa propre chambre.
« Et magne toi si tu veux pas que j'y aille en tenue d'entraînement ! »
Elle se lança derrière lui, maugréant quelque chose à propos de sa goujaterie. Il sourit de plus belle, certain qu'elle ne le voyait pas, et heureux de sa victoire. Même si la fille n'avait pas pu se rendre compte de l'effort qu'il avait fourni, la barrière avait enfin fini par céder…
