Chapitre 5 : blessures.
Ils arrivèrent avec seulement 30 min de retard par rapport aux autres convives (un exploit qu'elle avait accompli grâce à son nouveau moteur supersonique…), car il avait fallu acheter un costume taillé sur mesure à Végéta, dont la musculature était bien trop développée pour les vieilles nippes de son père. Elle avait ainsi pu lui choisir une couelur assortie à sa propre robe, et, ansi vétus, ils formaient selon Bulma, le plus beau couple de la soirée…
A cela, Végéta n'avait pu s'empêcher de rire d'elle moqueur : un couple sayien-terrienne ? Il n'y avait que Carot pour se prêter à un petit jeu aussi ridicule !
Néanmoins, elle était heureuse qu'il aie voulu l'accompagner.
Elle se présenta au majordome censé les accueillir :
« Oh, vous devez être Bulma Brief ? Nous vous attendions…
-Oui, pardonnez moi du retard, nous avons quelques problèmes de…euh… elle jeta un regard entendu à Végéta…d'organisation…
-Ce n'est rien, nous sommes habitués à ce que vous ayez des problèmes…après tout, ce ne doit pas être très facile d'organiser une boîte aussi grande que la capsule corporation, n'est-ce pas ?
-Hum…en effet. » Elle sourit. Il était bien plus difficile de s'organiser avec Végéta qu'avec la société toute entière.
Lorsqu'ils eurent salué toutes les grandes personnalités de la réception, ils allèrent s'assoir à une table.
Végéta, qui n'avait rien dit jusque là, se laissa tomber sur une chaise et la regarda d'un air impatient :
« Ca y est, on bouffe ?
-Dans quelques minutes, sois patient s'il te plaît !
-Rmffff ! Si j'ai pas à manger dans 5 minutes, je casse tout, c'est clair, femme ?
-Maaaais oui… »
Elle commençait à s'habituer à ses menaces incessantes.
« Jusque là, tiens toi tranquille, je t'en prie.
-Tsk ! »
Il détourna la tête d'un air borné.
« Ca va pas être facile, il n'y a que des têtes à baffes, ici.
-Je sais, sans compter les hypocrites, les lubriques, les liposucé(e)s, j'en passe et des meilleures !
-Des lipoQUOI ?! »
Un jeune homme du genre Dom Juan et un peu trop sûr de lui les interrompit :
« Excusez moi, miss, puis-je vous enlever à votre père quelques minutes ?
-Pourquoi pas ? »
Elle pris la main tendue (est-ce qu'on pouvait saisir son ennui de mettre un terme à leur conversation ?) et se leva, évitant le regard pesant du sayien.
Végéta ne releva pas la remarque (tuer un homme aurait probablement énervé Bulma…) et les regarda tous deux se diriger vers la piste de danse…
Mais pourquoi les gens jugent-ils aussi passionnant le fait de se donner en spectacle de la sorte ?
Il soupira d'agacement. Au moins, la musique n'était pas comme celle qu'écoutait la fille à longueur de journée…
Son regard s'ancra sur Bulma et l' »homme » (ce genre de minet était donc l'idéal masculin des femmes terriennes ? Sur sa planète, les sayiennes étaient plutôt attirées par le genre baraqué…) qui commençait à se montrer (un peu trop) entreprenant avec elle, dont la tension augmentait dangereusement…
Il décida de la laisser se débrouiller toute seule, amusé, mais voyant que l'autre se révélait être un peu plus fort qu'il n'y paraissait (et surtout plus fort qu'elle, ce qui n'était pas bien difficile en y réfléchissant) et qu'il refusait toujours de la lâcher (mais où veut donc l'emmener cet abruti ?), il décida d'intervenir, en dépit de la politesse terrienne que, de toute façon, il ne connaissait pas, et dont il se foutait totalement…
« Ca suffit, lâchez moi !
-Mais miss, je ne veux que prendre un verre avec vous…
-On sait où ça se termine, ce genre de chose…je ne suis pas intéressée, veuillez me lâcher !
L'autre serra encore plus son bras, qui commençait à la faire douloureusement souffrir, et lui jeta un regard plus agressif. Malgré l'air calme qu'elle s'efforçait de garder, elle sentit avec horreur les larmes lui monter aux yeux.
« Allez, viens ! Je suis sûr que tu vas bien t'amuser…
Elle ouvrit la bouche pour répliquer quelque chose lorsque l'autre la lâcha brusquement en ouvrant de grands yeux terrifiés (quoi ? J'ai mon brushing de travers ou quoi ?!), puis il bredouilla de vagues excuses et pris les jambes à son cou.
Elle se tourna et avisa un Végéta dans son état habituel : indifférent (mais était-ce son indifférence qui avait tant effrayé celui qui l'importunait ?) et au regard noir.
Il la saisit par la taille et la souleva sans difficulté, toujours impassible. Elle pâlit et s'accrocha à lui (qu'est-ce qui lui prend ?! Aurait-il finalement décidé de détruire la salle dans laquelle ils se trouvaient ???), constatant avec stupeur à quel point elle était faible (sur le point de s'évanouir ? Elle avait tellement eu peur…), et combien il lui serait facile de tout détruire sans qu'elle ne puisse rien dire…Etait-ce pour cela qu'il a voulu m'accompagner ? Pour me montrer comment il se débarrasse des gêneurs ?..Est-ce qu'il veut qu'ils me servent…d'exemple ?
Il la regarda soudain d'un œil narquois (est-ce qu'il voit ce que je pense ? Est-ce qu'il m'entend ???), et, avisant une fenêtre grande ouverte non loin d'eux, s'envola, toujours muet.
Le froid mordant de la nuit et la vitesse à laquelle ils allaient la firent encore plus frissonner (n'est-ce pas plutôt le simple contact avec lui ?), et des larmes coulèrent bientôt à cause du vent mais elle était plus excitée par ce qu'elle voyait à travers elles que par ce qu'elle ressentait :
Elle volait au-dessus de la ville à une vitesse vertigineuse, que jamais Yamcha ou tous ses appareils supersoniques n'avaient pu atteindre…
Bulma commençait juste à apprécier le spectacle, lorsqu'elle sentit Végéta ralentir : il avait reconnu sa maison, et visiblement, ne se considérait pas comme un avion !
Il atterrit dans sa chambre, laissée ouverte (une mauvaise habitude pour laquelle elle ne cessait de le réprimander), et la posa à terre avec précaution. Puis il recula et l'observa, toujours moqueur, et lui tendit le mouchoir qu'elle lui avait fourré dans la poche une heure plus tôt.
« Je te savais pas aussi émotive, fillette !
Elle observa le mouchoir toujours tendu, puis la main qui le tendait, qui se dédoubla soudain, puis se troubla totalement, et Végéta, qui commençait à s'effacer…
-Je…je…
-Que ?! Bulm… »Sa voix commençait à baisser, puis le son et l'image furent coupés.
Elle s'évanouit.
« Hé, femme ! Debout ! «
Il lui tapota les joues, n'ayant pas envie de lui arracher la tête par mégarde.
« … ! »
Le sayien se gratta la tête. Et maintenant ? Il supposait qu'elle n'était pas morte, vu qu'elle respirait, mais cette façon de s'écrouler était tout à fait caract…
« Oh, merde ! »
Elle n'était pas morte ou quoi que ce soit de ce genre, elle était simplement inconsciente !!! C'est drôle, personne ne l'a frappée, pourtant ? C'est peut-être le fait de voler ? Les femelles terriennes n'y sont peut-être pas habituées…Et puis, il avait remarqué ses larmes…
Il soupira, troublé par cette réaction anormale, et remarqua qu'elle avait la chair de poule. Il émit un « tsss !!! » d'impatience, la ramassa et la porta jusqu'à sa chambre (je la laisse habillée pour la coucher ou pas ? Elle est capable de m'engueuler su j'abîme sa robe…), puis, après mûre réflexion (si elle se réveille déshabillée, elle va croire que je suis un pervers !), la déchaussa et la coucha toute habillée.
Puis il trouva une chaise et s'y assis, désireux de se moquer d'elle sans lui laisser le temps de se plaindre, quand il l'entendit gémir. Il se pencha sur elle (Quoi ENCORE ?! Qu'est-ce qu'elle a maintenant ?!), et sursauta lorsqu'il vit qu'elle venait simplement de se réveiller, et qu'elle le regardait d'un air étonné, puis, rassemblant ses esprits, lui demanda (une voix si faible !!! Est-ce que c'est moi qui… ?) :
« Qu'est-ce que tu fais dans mon lit, toi ?
- Imbécile.
- Comment ? » Elle se redressa,étourdie et un peu étonnée par l'insulte, puis réalisa qu'il se trouvait à côté du lit, et non dans le lit.
« Oh. Pourquoi je suis là, on devait pas aller voir le maire ?
Il eut l'air agacé par la question.
-C'est fait.
-Ah bon ? Et qu'est-ce qui s'est passé ? J'ai trop bu ?
-Tu m'ennuies, femme. On est partis avant la fin parce que tu étais malade !
-Hein ?
Il se leva, visiblement ennuyé par sa réaction.
-Couche toi et dors. On en reparlera demain.
-Mais…quoi ? »
Voyant qu'il sortait et qu'il ne lui donnerait pas de réponse, elle décida de suivre son ordre, encore un peu pâteuse (mais…qu'est-ce qui m'a mise dans cet état ?!), après avoir pris un bon bain.
Végéta s'allongea sur le lit, un peu déçu : pour une fois qu'il aurait pu l'engueuler, voilà que la terrienne avait oublié ce qu'il venait de se passer…il cala sa tête sur ses bras repliés, et se tourna vers la fenêtre, à hauteur de ses yeux pour contempler son propre reflet dans la vitre.
Et maintenant ?
Ses yeux charbons se lancèrent des éclairs.
Maintenant rien, arrête de m'emmerder.
Il se dévisagea.
Qu'est-ce qui se passe pour que j'aie changé à ce point ?
Il changea de position.
Hmf. J'en ai marre.
Voyant que rien d'intéressant ne se passait à l'extérieur, il se leva et commença à se déshabiller (comment font les terriens pour enfiler ce genre de frusques aussi inconfortables et fragiles que du papier à longueur de journée ? S'il devait mettre ces vêtements de façon quotidienne, il lui en faudrait deux par jour !!) et enfila une tenue d'entraînement il se dirigea ensuite vers la salle de gravité, lorsque son estomac (rappelons qu'il n'avait pas été correctement rempli lors du repas précédent) émit un gargouillement qui fit trembler les vitres de sa fenêtre. Il y porta la main , plutôt soulagé que personne ne l'aie surpris à ce moment gênant, et décida de changer de programme : d'abord, la bouffe, ensuite, l'entraînement…
Elle se plongea dans un bain moussant avec délices, humant le parfum vanille que dégageait la mousse, et se perdit encore dans ses pensées…l'eau l'avait un peu réveillée, mais elle ne parvenait toujours pas à se souvenir ce qui c'était passé un peu plus tôt… elle tenta un effort d'enchaînement…
Voyons…père m'a parlé d'une soirée avec le maire demain soir, puis je suis allée essayer une robe, je l'ai montrée à cet imbécile de Végéta, qui m'a dit d'aller me couper les cheveux car il me trouvait ridicule, je suis allée chez le coiffeur, et…
Ayant (enfin !!!) achevé son repas, le guerrier quitta la table, laissant tout en plan pour faire enrager Bulma, et alla dans la salle de gravité. Il leva la tête, écoutant quelque chose d'inaudible à l'oreille humaine, et fronça les sourcils.
Cette stupide humaine ne l'avait donc pas écouté ?! Mais que faisait-elle encore debout à cette heure-ci et malgré son état ?
Il ferma les yeux et concentra son ouie. Des bruits d'eau ? Elle se baignait dans la piscine ? Il secoua la tête en grognant :
« J'ai une bonne oreille, mais pas à ce point ! « La piscine était tout de même dans la maison voisine, et même si elles étaient collées l'une à l'autre, il n'aurait pu en percevoir les bruits…
Il haussa un sourcil, perplexe, et abandonna la tâche qu'il aurait dû accomplir avec joie : s'entraîner.
Il suivit donc la source du bruit avec une légère curiosité, teintée d'un agacement sans pareil : quoiqu'elle soit en train de faire, elle avait réussi à l'affoler (si on appelle s'affoler le fait d'être un peu étonné), et malgrè ses ordres, elle avait l'air de vouloir recommencer…
Très bien Il sourit, découvrant ses dents. Si elle voulait la guerre, avec lui, elle ne serait pas déçue…il allait commencer par l'assommer véritablement et la ligoter sur son lit pour qu'elle dorme enfin… Ensuite, le lendemain, il aviserait !
Il ouvrit violemment la porte d'où provenait l'origine du bruit (tiens, je ne connais pas cette pièce…), et tomba nez à nez avec Bulma…dans son bain, donc pas habillée.
Il la regarda, interdit.
« Qu'est-ce que tu…
-DEGAAAAAAAGE !!!!! » Elle hurla et lui lança à la figure tout ce qui lui tombait sous la main, visiblement en colère à cause de son intrusion. Il sortit, ennuyé par la réaction de la terrienne, qu'il trouvait un peu exagérée : elle était peut-être pas habillée, mais lui, en tout cas, il n'avait rien vu !
Prêt à se défendre d'arrache pied face à Bulma, il croisa les bras et s'assis sur son lit, l'air renfrogné.
Celle-ci sortit rapidement de la salle de bains, plus en colère qu'il na l'avait jamais vue, et, à son grand dam, habillée.
Elle le fusilla du regard.
« Qu'est-ce qui t'a pris de venir me mater dans mon bain ? T'es encore pire que Tortue Géniale, lui, au moins, il reste un gentlemen !!!!
Il sourit.
-Ce vieux croûton ? Tu me prends pour qui ? Si j'avais su que t'étais à poil, j'aurais immédiatement rebroussé chemin, de toute façon !
Elle rougit violemment et ouvrit la bouche, mais Végéta la coupa :
-Et , si j'avais envie de te mater, je l'aurais fait depuis un moment, et j'aurais même pu te violer sans que tu t'en rendes compte ! Alors, femme,je ne vois pas pourquoi tu t'égosilles, après tout, ta vie est en suspens, ne l'oublie pas !
-Si tu crois que tu me fais peur…
-Oh, vraiment ? Eh bien, si tu n'as pas peur de moi, viens te battre !
-Tu me cherches ?!! Très bien ! «
Elle s'approcha de lui qui la regardait d'un air moqueur, toujours sur son lit et bras croisés, et lança son poing contre son visage le plus fort possible…
Il ne broncha même pas. Au contraire, il se leva pour la dévisager encore plus intensément. Il se moque de moi !!!!
« Peuh ! Tu n'es même pas capable de me faire mal, femme !
Elle le toisa d'un œil noir : ses doigts avaient beau être tout engourdis, elle se mis à marteler sa puissante poitrine de plus belle, jusqu'à ce que, lassé, le sayien l'attrape par les poignets.
-Abandonne, fillette, tu vois bien à quel point tu es faible !
-Ca, c'est pas sûr !
Elle lui envoya le genou dans l'entrejambe de toutes ses forces.
-AAAghhhh…
Pour son plus grand bonheur, Végéta arborait maintenant une autre tête, moitié grimaçante, moitié larmoyante, et la lâcha pour se plier en deux…
Merde, elle m'a eu, cette garce !!! Je vais …
elle se plaça derrière lui et s'apprêta à lui botter le derrière, lorsqu'une main puissante lui emprisonna les épaules.
ça y est, il va me tuer !
Elle était cependant très fière de ce qu'elle venait de faire, comme si, pendant quelques (merveilleuses) secondes, elle était devenue la femme la plus forte de l'univers… Elle se libéra de l'étreinte, se retourna et regarda Végéta droit dans les yeux. Son regard était indéchiffrable.
-Tu vas me tuer ?
Il sembla tout à coup très sûr de lui. Peut-être un peu trop à mon goût…
-Probable.
Il saisit doucement la terrienne qui semblait soudainement résignée à son triste sort par la nuque, et continua à la regarder de ce même regard indéchiffrable.
-Alors ?Tu veux un carton d'invitation ? Je te préviens que... »
Il l'embrassa.
