Série : Gundam Wing

Titre : Memories

Genre : Pov de Duo. Yaoi.  Bon, il sera plus conséquent dans la suite ! Il y a quand même certaines évocations…Sinon, j'avoue que cette fic est assez mélancolique, et triste.

Note : J'ai eu du mal à démarrer pour ce chapitre. Ne m'en veuillez pas si c'est mal écrit ! ^_^ Je précise encore que je n'ai pas vu Endless Waltz et la fin de GW ! Mon interprétation des événements essaie d'être fidèle. Essaie !

Je vous remercie tous pour les reviews ! Ca motive beaucoup !

Marsupi, j'espère que tu vas pouvoir te faire une opinion plus précise !

Lynne, Nicolina, Lizzie, voici la suite !

Lilith et Meanne77, j'ai encore placé des petites phrases concernant Hee-chan !

Bonne lecture !

Chapitre 1 : « Duo… »

Ma vie a toujours été liée à la Mort. Après tout, aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais connu mes parents. Comment étaient-ils ? Mont-ils aimé ? Et ont-ils eu le temps et l'envie de s'attacher à leur enfant ? Je ne le saurai probablement jamais. De toute façon, quelle importance ?

Je crois que j'avais quatre ans quand je me suis retrouvé seul, abandonné dans une rue déserte en pleine nuit. Avant cela, peut-être avais-je vécu dans un orphelinat, ou dans une famille… Il faisait froid… sombre. Il n'y avait pas de lune. Cette fois-là, je dormais dans une poubelle. J'ai pleuré. Jusqu'à ce que je m'endorme. C'est de cette manière qu'à commencer mon existence d'enfant des rues.

Au début, je cherchai dans les détritus de quoi me nourrir. Car manger est le plus important. C'est obéir aux instincts d'animaux que nous possédons. Quelle bassesse de la part d'un futur pilote de Gundam, hein Wufei Chang ? Sauf que je n'avais pas le choix. Et malheureusement pour moi, L2 était très pauvre, tout comme ses habitants et il ne restait que peu de choses à se mettre sous la dent. Les premiers temps j'arrivai à survivre de mes quelques trouvailles. Assez longtemps pour atteindre mes cinq ans. Seulement, un jour je compris vite, que dehors, le vol devient vite inévitable.

J'attendais patiemment que le boulanger jette les quelques misérables bouts de pains rassis invendus, quand je vis arriver trois gamins en courant. L'un me bouscula et alors que deux d'entre eux lancer des pierres à l'artisan, l'autre s'emparait de ce qui aurait dû me servir de déjeuner. A peine mon trésor en sa possession, la bande disparut au coin de la ruelle. Je n'avais rien pu faire. Ils m'avaient doublé. Volé. Et ce n'était pas tout. Je fus brutalement soulevé de terre par une main robuste qui m'empoigna par le col de mon tee-shirt déchiré. L'homme semblait si fort et surtout très en colère. J'avais peur. Là encore je pleurais, mais il ne cessa pas de me frapper. Il me faisait mal. Ses yeux, les mots qu'il me crachait au visage aussi. Voleur, sal merdeux, pourriture… Il me projeta violemment loin de lui, et rentra dans sa boutique. Personne. Personne n'avait tenté de l'arrêter, de retenir ses coups. Chaque sanglot me coûtait, mes bras et mon visage me brûlaient. Même aujourd'hui, les interrogatoires de OZ me paraissent dérisoires comparé à cela. Parce que j'étais seul. Car quoi que tu en penses, tu es celui qui m'a permit de tenir bon, de résister alors que les soldats ennemis me torturaient. Heerlen. Je me disais que toi, tu ne craquerais pas. Plus que notre idéal, plus que toutes les personnes que j'ai aimé, tu es la lumière qui me donnait toute ma force. Mais ce jour-ci, tu n'étais pas là… comme maintenant... Et à cause de moi ?

Quelque temps plus tard, je me remis de mes blessures. Il le fallait sinon, je signais mon arrêt de mort. Cependant, j'avais pris conscience des lois qui régissaient  la vie des rues. Voler c'est de l'art. Il y a des personnes douées et d'autres qui le sont moins. Quatre par exemple. Déjà par éthique, ça le répugne mais il n'est pas habile en la matière. Trowa et Fei s'en sortent mieux, mais ça reste très « grossier ». En fait, toi et moi sommes les meilleurs.

            A partir de ce moment, ma vie s'est améliorée. Car je mangeais un peu plus à ma faim, et je ne dépendais de personne. Je trouvais même cela amusant des fois. Au début, j'éprouvais du remord. Puis ce sentiment me quitta. Il était inutile. Mais j'étais encore seul. Or je voulais quelqu'un à qui parler, demander des conseils. Qui soit ma famille.

            Par chance, mon chemin a croisé celui qui devait remplir ce rôle. « Solo ». Ce nom résonne dans les ruines de l'église Maxwell. Il fut mon premier ami, et la première blessure faîte à mon cœur.

            Depuis un certain temps, un petit groupe de jeunes s'était formé et chaque jour parvenait à déjouer les militaires chargés de la surveillance de la ville. Pour moi, tant qu'il ne chassait pas sur mon terrain, peu importait. Je m'attendais plus ou moins à les rencontrer, quand fatalement je m'intéresserais au même objectif qu'eux. Pourtant, je fis la connaissance de Solo

d'une toute autre manière. Un soir, j'entendis un cri étouffé provenant d'une impasse. Je ne pouvais pas continuer mon chemin, sans voir ce qui en était à l 'origine. Et je les aperçus. Le soldat gisait à terre, inconscient. A ses côtés, se tenait un jeune homme. Plus grand plus fort que moi. Il me fixa sans rien dire de ses yeux noirs et essuya son couteau.

« Du sang ?, murmurai-je.

-Tu devrais t'en aller, petit. » Sa voix me surpris. Elle était chaude, calme. Je ne lui obéissais pas et au contraire m'approchai de lui. Il continua de me regarder et je pus distinguer ses traits. Ses cheveux bruns mi-longs flottaient librement sur ses épaules. Il avait un visage… beau. Pas adorable comme celui de Quatre, sérieux comme celui de Wufei, inexpressif comme celui de Trowa. Mais un peu comme le tien. Noble, fin. Je…j'aime ton visage qui me trouble encore…qui… me manque…

« Il est mort ?

-Va-t-en.

-Non. » Ma réponse le déstabilise. Et je sens que son attention suit tous mes mouvements, alors que j'effleure le sang qui s'écoule de la plaie béante du soldat.

« Pourquoi tu l'as tué ?

-Il aurait fait subir le même sort à ceux que je dois protéger.

-Tu dois protéger quelqu'un ? Moi je ne protège personne, sauf moi-même.

-Tu es un gosse des rues ?

-Oui. Et ça me va. » Ses lèvres veulent répliquer mais un bruit nous alerte. Il s'empare de l'arme de l'homme qu'il vient de supprimer et me fait signe. J'ai compris. Nous sortons de l'impasse et courons dans la direction opposée. J'entends les paroles des officiers de l'Alliance qui viennent de découvrir leur camarade. Leurs cris de rage. Mon cœur qui bat. De peur, de panique ?

            Nous arrivons dans un quartier qui m'est inconnu. Je suis toujours cet étranger et il me conduit à un véritable taudis.

Un réflexe m'avertit. Nous ne sommes pas seuls. Je glisse ma main vers ma ceinture où repose mon couteau. Sa main interrompt mon geste. Je suis la direction de son regard et je remarque qu'une silhouette émerge de cet assemblage de planches, de pneus et divers matériaux. Une fille. Une enfant de mon âge qui court se jeter dans les bras de mon compagnon. Je le observe intrigué. Ils se sourient. Il lui tend un morceau de gâteau, et appelle les neufs autres gamins qui viennent à nous.

Ils rient, ils ont l'air heureux de le revoir. Il y en a qui pleurent. C'est gênant, ils sont étranges. J'ai envie de m'écarter et de fuir. De les laisser en famille…

« Attends. Reste avec nous, propose le garçon en me souriant.

-Pourquoi tu me proposes ça ?

-Je ne sais pas moi-même. Mais reste un peu. » Il me sourit gentiment. Un sourire franc, agréable, tel que tu sais les faire quand tu t'en donnes la peine, Heero.

« Je m'appelle Solo. Et toi ?

-Je… » Ma voix se  bloque. Un nom ? Je n'en ai pas. Je n'en ai jamais eu besoin. Personne ne me connaissait, ne se souciaient de moi.

« Je n'en ai pas… » Ma réponse ne le choque pas. Il rit et me tend sa main.

-C'est pas grave. Sans nom, bienvenue dans la famille ! »

            « La famille… J'ai ressenti de la joie en comprenant le sens de ce mot avec mes nouveaux amis. C'était partager, aider, rire, pleurer, chanter, ensemble. Solo et moi, nous devînmes inséparables. Il m'apprit tout ce que je sais maintenant dans l'art de voler. Il me fit entendre le son de mon propre rire et me fit partager sa joie de vivre. Il souriait souvent, nous remontant le moral, chantait une mélodie joyeuse de sa voix magnifique. A sept ans j'avais enfin trouvé un frère, une idole et un être à aimer. Je m'ouvris par rapport aux autres et bientôt, je maîtrisai toutes les façons d'amuser mes petits compagnons. Solo me comprenait, me traitait d'égal à égal. Car je connaissais ses secrets, comme il connaissait les miens. Nous avions tous les deux les mains sales. J'avais moi aussi dû les tacher de sang pour défendre notre groupe des soldats, désirant en finir avec ces voleurs. Un côté pile, un côté face… Un ange et un démon… Duo était né.

            Enfin presque… La vie aurait pu continuer ainsi si le destin ne s'y était pas mêlé. Cette même année, une épidémie devait ravager notre ville. Une sorte de peste ou de tuberculose. Solo et moi rentrions d'une de nos sorties nocturnes quand Mika vint à notre rencontre en trébuchant. C'était Luca. Nous étions tous inquiets depuis un moment déjà. Une fois à son chevet, Solo prit le petit garçon de cinq ans dans ses bras et nous restâmes là, comme des idiots, à attendre que ses quintes de toux passent. Mais au matin… il était parti… Il était mort. Solo serra sa main toute menue dans la sienne, et ferma les yeux. Je croyais qu'il allait pleurer, mais non. Il releva la tête et prit le cadavre dans ses bras. Je voulus l'aider mais il m'ordonna de rester là où j'étais. Il passa devant moi et les autres et il sortit.

            Nous attendîmes à l'intérieur pendant qu'il enterré notre petit frère. J'essayai de dormir, cependant quelque chose m'en empêchait. Je me glissai dehors, et je distinguai l'ombre de Solo, assis non loin sur un tas de gravas.

« Solo ? » Il avait l'air absent et ne me répondit pas.

-Solo…

-Cette fois, obéis-moi.

-Quoi ?

-Va-t-en !

-Mais je…

-Pars d'ici ! Tu… » Sa voix se fit sèche et il ne put se retenir de tousser. Il ne faisait pas clair, et il s'essuya promptement la main. Mais j'avais vu. Il avait craché du sang.

« Tu comprends Sans-nom ? Fiche le camp d'ici, avant qu'il ne soit trop tard !

-Non ! » Pourquoi ? Pourquoi il me disait ça ? Ca me faisait mal de l'entendre dire de l'abandonner avec les autres ! Et toi quand tu me parlais sur un ton sec, glacial et distant, ça me blessait encore plus fort !!!

            Je lui obéis pourtant. Du moins, je quittais la citée. Il n'y avait qu'un espoir. L'Alliance. Une rumeur comme quoi ses labos avaient découvert un vaccin. Encore à l'état de prototypes mais je n'avais pas d'autres alternatives ! Je devais sauver ceux que j'aimais ! Tant pis pour les risques. J'atteignis l'un de leur entrepôt le lendemain. Y entrer ne me posa pas de trop gros soucis. De toute façon, rien n'aurait entravé ma route. Une pièce à l'écart des autres attira mon attention. Dedans étaient

stockées ce dont j'avais besoin. Oui. Avec ça, je pourrais les sauver ! Je me précipitai hors de ce bâtiment. Il fallait que je me dépêche ! Solo allait vivre ! Il allait guérir !

            « Solo ! » Aucune voix. J'entrai dans notre refuge. Six de mes amis étaient assis les uns contre les autres, sans bouger. Ils me lancèrent un regard désespéré. Mon sourire toujours fixé sur mes lèvres, je m'approchai du corps étendu de mon protecteur. Il ne sembla pas m'entendre. Je le redressai et m'emparait d'un comprimé. Je voulus lui ouvrir la bouche, mais sa main si pâle stoppa mon geste. Il entrouvrit ses paupières et il me sourit tristement.

« Solo ? Prends ce médicament. S'il-te-plaît !

-Non…

-Solo…

-tu sais bien que c'est trop tard…

-Non…

-Tu le vois Sans Nom. Tes yeux ne mentes pas… » Il parlait si bas. Je sentais les larmes coulaient sur mes joues. Je l'enlaçai plus fort comme pour le retenir, juste un instant de plus avec moi.

« Donne-ça aux autres, d'accord ?

-Oui…

-Tu t'occuperas d'eux…

-Solo…

-Sans Nom… » Il leva doucement sa main vers mon visage et essuya cette eau, symbole de ma douleur.

« Boys don't cry…Je t'ai…

-Non…non…Solo…. S'il-te-plaît…" Je continuais à lui murmurer des mots entre deux sanglots. Il m'avait laissé… Abandonné… C'était pour lui que j'avais cherché ces comprimés. Mais c'était trop tard… j'avais échoué… Et il était mort ! Jamais je ne le reverrai. C'était ma faute… Lui aurait réussi… C'était ma faute… Oh mon Dieu, cet étau qui se ressert sur mon cœur, cette envie de hurler, de tout détruire. J'avais perdu celui à qui j'offrais toute mon affection… Il était mort… Mort… Heero ! Si tu avais pu être là… J'avais si mal… Et j'ai encore cette blessure au fond de moi. Heero, je t'en supplie…

            Je n'eu le courage d'enterrer Solo que deux jours plus tard. Mon visage ne cachait pas ma souffrance mais je ne pleurais pas. Non. Les garçons ne pleurent pas. Je forçai ceux qui avaient survécu à avaler le remède. J'éprouvais une rancœur, une haine profonde. L'Alliance. Si elle avait distribué ces médicaments, Solo serait encore vivant. Ceux qui en faisaient partie me le paieraient. Un jour il regretteraient tous.

            Un frisson me parcourt. La nuit est de plus en plus fraîche… Je ressers mes genoux contre moi. Je me sens si seul Je ne supporte plus ça. Plus maintenant. Cependant, je ne peux nier l'évidence. Quatre et Trowa, Wufei, Hilde. Personne.

Pas même toi. Si tu étais là, que ferais-tu ? Tu me consolerais ? Tu me regarderais en silence ? Tu irais t'isoler loin de ma tristesse ? Comment savoir. Alors que toi, tu ne pourrais même pas me donner une réponse. Mais je n'ai fini. Je dois terminer ce que j'ai commencé. C'est ce que vous me répétiez toujours, Père Maxwell, n'est-ce pas ?

Suite : « …Maxwell »