Where do we go, nobody knows
I've got to say I'm on my way down
God gave me style and gave me grace
God put a smile upon my face

God put a smile upon my face, Coldplay

Disclaimer : Heero et Duo en voient déjà de toutes les couleurs alors imaginez si ils étaient à moi…*fantasme*

Silmarill : Euh, n'allons pas par là et revenons en au fic…

La chanson "Me and Julio down by the schoolyard" de Paul Simon est extraite de l'album "Paul Simon" et peut aussi être trouvée sur l'album "Paul Simon Greatest Hits". J'y peux rien, à chaque fois que j'entends cette chanson, je pense à Duo… Peut-être parce qu'elle est trop cool, trop bondissante, légèrement déjantée bref, si Duoesque ?

Le présent fic est une parodie de tous ces fics où l'auteur dépourvu de la moindre imagination envoie les deux pilotes dans une énième infiltration dans un lycée… C'est également, comme vous vous en êtes sûrement déjà rendu compte, un fic dans la droite lignée de ceux où Duo apprend les choses de la vie *hum-hum* à Heero. Donc, ne vous étonnez pas si ce fic n'a quasiment rien à voir avec le "schoolfic" moyen : c'est parfaitement voulu. Soyez prévenus : vous lisez à vos risques et périls.

Au programme : 2x1 en vue ! Petit à petit, Duo fait son lit…

Erszebeth

Me and Heero down by the schoolyard

Chapitre trois : Travaux pratiques

Depuis l'aveu décontracté (ou du moins, décontracté selon l'avis de Heero) de Duo, le japonais n'arrivait pas à se mettre hors de la tête l'étrange concept de deux hommes… ensemble. Pire, lorsqu'il imaginait Duo avec quelqu'un d'autre, il sentait comme des fourmis dans ses poings.

Il avait eu du mal à fermer l'œil de la nuit. D'habitude, il s'endormait en un instant et son corps se réveillait lui même à l'heure souhaitée avec la même précision qu'une horloge atomique. Mais cette nuit là, tandis que Duo bougeait dans ses rêves peuplés de Heeros pas très habillés, le japonais lui, avait connu les affres de la jalousie sans le savoir.

Finalement le réveil sonna et la tresse se dressa à la verticale tandis que son fier propriétaire baillait d'une manière qui ne peut être décrite que par le terme "kawaï !" [1]. De toute évidence, le tableau que peignait l'américain était on ne peut plus attirant : les yeux entrouverts, mal réveillé, le nez froncé comme celui d'un chat et le tee-shirt qui laissait entrevoir une épaule nacrée, Duo Maxwell aurait pu faire la page centrale du magazine "Play Gundam Pilot" [2] si celui-ci existait.

Le tout était tellement "oooh miam" que Heero senti une réaction très inhabituelle (du moins, pour lui) parvenir de son entrejambe, laquelle était heureusement dissimulée par le drap.

Cette réaction aurait sûrement été très appréciée par Duo si celui-ci n'avait pas été occupé à massacrer le pauvre réveil à coup de botte de combat. L'offensante source du bruit enfin anéantie, Duo abandonna l'idée de continuer à dormir et saisi sa brosse à cheveux pour commencer son rituel matinal du brossage de sa manne châtain clair.

Comme d'habitude, Heero fit semblant de ne rien voir tout en ne ratant en fait pas une miette du spectacle tandis que Duo, lui, faisait comme si il ne s'apercevait pas du manège du japonais.

Serrant sa poigne sur le manche de sa brosse (en poil de sanglier, parce que c'est ce qu'il y a de mieux et que Duo le vaut bien…) l'américain prit sa décision. Ses cheveux représentaient beaucoup pour lui mais il était prêt à laisser Heero les toucher. Il prit donc son plus beau ton pleurnichard et dit :

- Hey, Heero, tu peux pas me donner un coup de main ?

Heero hypnotisé par le jeu de lumière dans les mèches tantôt blond foncé, tantôt auburn, ne remarqua pas que son corps avait pris le pas sur son cerveau et se retrouva la brosse dans les mains et assez proche de Duo pour sentir l'odeur à peine perceptible du shampoing de ce dernier.

Comme dans un rêve, il passa la brosse et ses mains dans les longues boucles et le temps paru s'arréter en cet instant magique ou les deux pilotes semblaient tous les deux captifs du rayon de soleil qui passait par la fenêtre.

Finalement, Duo poussa un petit soupir de plaisir et ramena la masse châtain vers lui pour la tresser. Se retournant, il adressa un doux sourire à son compagnon. Heero eu beau essayer, il n'arriva pas à se rappeler un moment aussi pacifique dans toute sa vie.

Il resta là, sur le bord du lit de Duo, regardant celui-ci croiser et recroiser avec dextérité ses mèches pour enfin obtenir sa coiffure, observant sa grâce féline.

Décidément, il y avait un je ne sais quoi chez Duo qui émouvait bizarrement le soldat parfait.

Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin et les deux pilotes durent retourner en classe pour maintenir leur couverture.

************

Duo avait fait de son mieux pour égayer cette morne matinée de lundi matin en mettant subrepticement le feu à la perruque du professeur de sciences et en libérant les grenouilles à disséquer en cours de biologie mais la journée restait tout de même trop terne à son goût.

Heureusement, à la mi-journée, il s'avéra que le docteur J leur avait envoyé les détails de la mission et Heero et l'américain se dirigèrent donc dans un coin reculé du parc pour en discuter.

Installés sous un saule pleureur, ils recensaient les moyens discrets de s'introduire dans le complexe d'Oz afin de voler les plans de la dernière puce intelligente pour mobile dolls quand Heero repéra un manège inhabituel.

Apparemment, les coins sombres et éloignés du campus n'attiraient pas seulement les terroristes comploteurs mais également les amoureux en mal de discrétion…

Le couple inconnu (et qui le restera car il ne sert ici que d'exemple éducatif pour Heero) était en plein échange brûlant de phéromones. Et bien sûr, vu que nous sommes dans un fic yaoï, le couple en question était strictement masculin.

Vous vous attendiez à quelque chose d'autre ?

Heero écarquilla les yeux et attira l'attention de Duo :

- Ils sont…gay ?

- Comme tu peux le voir.

Le spectacle n'était pas déplaisant, la technique qu'exhibaient les deux amoureux était parfaite et Duo la détaillait avec satisfaction tout en essayant de ne pas trop fantasmer sur ce qu'il pourrait éventuellement tester avec Heero. C'était un peu comme regarder un film érotique et Duo se surprit à chercher le popcorn qui aurait dû être à proximité. Ce que le japonais lui voyait surtout, c'est que le couple (toujours inconnu) avait l'air de prendre beaucoup de plaisir à cette activité. Il n'arrivait pas à détacher ses yeux de cette représentation à guichets fermés du désir, tellement plus réelle que tout ce qu'il avait pu imaginer.

La voix de l'américain l'interrompit dans sa contemplation :

- Dis, Hee-chan, tu crois pas qu'on devrait les laisser un peu seuls ?

Le japonais ne décrocha pas son regard de la scène classée NC-17 qui se déroulait sous leurs yeux.

- Si ils voulaient être seuls, ils ne feraient pas ça en pleine nature.

- Euh, comment t'expliquer, Heero… ce n'est pas spécialement bien vu d'observer des gens qui se livrent à se genre d'activité…

- Comment ça ? On ne fait rien de mal…

Non bien sûr, pensa Duo. Nous sommes deux terroristes qui réfléchissent au meilleur moyen de faire sauter une base d'Oz tout en se rinçant l'œil en contemplant un couple qui n'a aucune idée que nous sommes là tant ils sont occupés à se faire des léchouilles… Mais à part ça, non, on ne fait absolument rien de mal.

Il semblait bien à Duo qu'en plus de n'avoir jamais appris les choses de la vie à Heero, le professeur J avait oublié de lui inculquer la plus petite notion de morale.

Mais pourquoi est-ce qu'il faut que ça tombe sur moi ?

Ces réflexions furent coupées par la voix pensive de Heero :

- Ils ont vraiment l'air d'aimer ça…

La sexualité nécessitait une étude plus approfondie, venait de décider Heero. Duo, lui, était à deux doigts de mourir de rire : Heero Yuy, soldat parfait et… voyeur ? On lui aurait dit cela, il ne l'aurait jamais cru. Trop beau pour être vrai ! Il avait peut-être toutes ses chances, finalement et puis, être le Pygmalion en matière d'éducation sexuelle avait sans aucun doute ses avantages…

Qui aurait cru que sous le soldat parfait se cachait un soldat… pervers !

L'américain fini par persuader Heero de laisser les deux tourtereaux roucouler sans spectateurs et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Sans réfléchir, Heero la prit et sentit comme un étrange courant électrique entre eux deux. Duo l'avait probablement perçu aussi car un lent sourire étira ses lèvres et, inexplicablement, Heero se senti faible dans la région des genoux.

C'était bien la première fois que ça lui arrivait.

***********

Durant les cours de l'après midi, Duo réfléchit aux nouveaux aspects de Heero qu'il avait découvert.

Le japonais alliait le professionnalisme du soldat à l'innocence d'un enfant dans certains domaines. Ok, un enfant qui sait préparer une bombe, mais un enfant quand même. Le mélange des deux était à la fois un peu effrayant et curieusement rafraîchissant, tout comme l'était le fait de vivre dans le cadre de cette école. En temps que pilote de gundam et orphelin de guerre, Duo n'était pas habitué à la stabilité. Le rythme bien défini de la vie scolaire était rassurant et, avec sa grande adaptabilité, il était immédiatement rentré dans le moule. C'était sans doute un aspect de la propre innocence de Duo.

Vous aurez beau faire, des adolescents de 16 ans auront toujours gardé un petit quelque chose de leur enfance.

La fascination et la curiosité que montrait Heero au sujet de la sexualité étaient pleines de promesses. Les jeux étaient faits… Et rien n'allait plus.

Il était temps pour Duo de ramasser la mise.

***********

La fin des cours avait été une terrible attente pour les deux pilotes. Quand ils se retrouvèrent enfin seuls dans leur chambre, Duo réfléchit rapidement pour essayer d'aborder intelligemment le problème qui l'intéressait, à savoir comment proposer à Heero d'effectuer avec lui le patin du siècle sans que celui-ci le prenne mal.

Il écarta "Hey bébé, ça t'intéresserait de savoir combien de temps tu peux rester sans respirer avec ma bouche sur la tienne" (trop direct) et se grattait pensivement la tête pour essayer de sortir une proposition qui ait plus de tact quand la voix de Heero retentit :

- Dis Duo, qu'est ce qu'on ressent quand on s'embrasse ?

Pour le coup, Duo oublia de respirer pendant quelques secondes. Ça ne pouvait pas être aussi simple, si ?

- Euh, c'est assez difficile à expliquer…

La voix de Heero se fit hésitante :

- Tu pourrais peut-être me montrer ?

Duo écarquilla les yeux : ça n'était pas possible, il devait être en train de rêver. Il glissa une main derrière lui et se pinça les fesses ; ça faisait mal… ça n'était pas un rêve.

Son cerveau égrainait une litanie : Ohboyohboyohboyohboy…. Je dois avoir mal entendu !

Mais Heero le fixait, son comportement devait sembler bizarre… Duo se ressaisit donc avec rapidité. Si il laissait s'échapper une telle opportunité, il ne se le pardonnerait jamais.

Avec tout le calme dont il se sentait capable, Duo s'assit sur le lit de Heero, juste à coté de ce dernier.

- Tu es sûr, Heero ?

Celui-ci hocha la tête.

Duo fixa le japonais dans les yeux ; pupilles rétractées : proie effrayée ou menaçante ; pupilles dilatées : proie excitée. Les yeux de Heero étaient définitivement dilatés. L'américain interpréta cela comme un bon signe, assez bon pour qu'il rapproche ses lèvres un peu plus jusqu'à ce qu'elles rentrent en contact avec celles de Heero. C'était plus un test qu'autre chose mais Heero ne broncha pas. Lorsque Duo fit marche arrière, Heero le contempla avec des yeux inquisiteurs et dit :

- Leurs baisers avaient l'air plus passionnés.

Le pilote du Wing avait l'air sérieux.

- Tu es sûr que c'est ce que tu veux, Heero ?

- Si je te demande une démonstration, je veux qu'elle soit complète.

Oui, le japonais était définitivement sérieux. Duo se demanda jusqu'où il pourrait aller avec ce genre de permission. Il ne faisait pas totalement confiance à ses hormones, mises à rude épreuve par la proximité avec la peau délicatement bronzée de son partenaire. Il se pencha de nouveau pour prendre les lèvres humides du japonais et, naturellement, le baiser s'approfondit, Duo mordillant  la lèvre inférieure de Heero.

Celui-ci avait du mal à analyser le phénomène. Le baiser s'avérait très agréable et de lui même, il ouvrit la bouche et laissa la langue de l'américain caresser la sienne. Même si le seul contact vraiment intime était celui de leurs bouches, le reste de son corps semblait lui aussi chercher celui du corps de Duo. Une étrange chaleur se répandait en lui, ressemblant un peu à ce qu'il avait ressenti à chaque fois que Duo l'avait touché par le passé. Ou peut-être pas. Non, c'était bien plus intense et doux… Il était à deux doigts de se laisser aller contre le lit quand Duo cessa le baiser.

Tout en caressant doucement le visage de Heero, un sourire aux lèvres, il murmura :

- Je pense que ça suffit pour une première leçon. Je reste à ta disposition si tu veux en savoir plus.

L'américain se leva, se dirigea vers la  salle de bains et ferma la porte. Décidément, avec Heero, c'était la douche écossaise : La dernière fois il avait dû prendre une douche brûlante parce qu'il mourrait de froid mais là, à l'évidence, une douche froide s'imposait parce que soudain, il faisait beaucoup trop chaud.

Heero, lui, toujours sur le lit, passait pensivement un doigt sur ses lèvres. Une partie de lui même criait à cause de la suppression de la stimulation tandis que l'autre semblait soulagée qu'elle ait cessé. La sensation de la bouche et des mains de Duo sur lui avait été si forte qu'elle avait menacé de submerger tout, sa logique, son bon sens, sa pensée.

Etait-ce ça, le désir ? Il n'avait pas le souvenir d'avoir jamais senti quelque chose d'aussi fort. Quelque chose qui donnait l'envie de vouloir…

Mais qu'est ce qui "voulait" son corps ou son esprit ? Et vouloir quoi ?

Duo ?

Tout était si confus tout d'un coup…

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Notes de l'auteur :

[1] Pour ceux qui ont oublié leur dico japonais, Kawaï signifie : mignon.

[2] une version de play boy pour les fan féminines du boy's band de l'espace…Regardez-moi dans les yeux et dites moi que ça ne vous intéresse pas…

Bon, la première scène c'est comme qui dirait quelques grammes de finesse dans un monde de brutes. Je vais pas juste mettre de l'humour, il faut du romantisme aussi… La deuxième… j'aurais pu la faire plus salée mais un peu de classe n'a jamais fait de mal à personne. Quant à la troisième, c'est le genre de scène dure à écrire… A un moment, Heero était en autopilote et était prêt à se laisser trousser dans la paille par Duo, le petit coquin… Il a fallu reprendre vite fait le contrôle, ils ne sont pas censés aller aussi loin à ce niveau du fic !

Jikaï : Tous aux abris ! "Elle" arrive !

Le chapitre à venir est probablement la "chose" la plus déjantée que j'ai jamais écrit…