Love, when you work it out I'm worse than you

Yeah, when you work it out I want it too

Now, when you work out where to draw the line

Your guess is as good as mine

God put a smile upon my face, Coldplay

Disclaimer : Nan, y sont pas à moi… Je joue juste avec !

La chanson "Me and Julio down by the schoolyard" de Paul Simon est extraite de l'album "Paul Simon" et peut aussi être trouvée sur l'album "Paul Simon Greatest Hits". J'y peux rien, à chaque fois que j'entends cette chanson, je pense à Duo… Peut-être parce qu'elle est trop cool, trop bondissante, légèrement déjantée bref, si Duoesque ? Et oui, c'est juste cette petite chanson qui m'a inspiré ce fic monstrueux. Tremblez mortels !

Le présent fic est une parodie de tous ces fics où l'auteur dépourvu de la moindre imagination envoie les deux pilotes dans une énième infiltration dans un lycée… C'est également, comme vous vous en êtes sûrement déjà rendu compte, un fic dans la droite lignée de ceux où Duo apprend les choses de la vie *hum-hum* à Heero. Donc, ne vous étonnez pas si ce fic n'a quasiment rien à voir avec le "schoolfic" moyen : c'est parfaitement voulu. Soyez prévenus : vous lisez à vos risques et périls. FIC EXPERIMENTAL !!!

Au programme : Un brin d'angst,  2x1, torture de Heero, torture de Duo et une grosse dose de surréalisme en fin de chapitre.

Erszebeth

Me and Heero down by the schoolyard

Chapitre 6 : Le nerf de la guerre

En conduisant la jeep vers le lycée, Duo réfléchissait. En vérité, si les soldats d'Oz n'avaient pas surgi au moment critique, il y a de grandes chances pour que Heero eu perdu sa virginité de manière fort peu élégante contre un des murs de la base comme n'importe quel inconnu ramassé dans une boîte de nuit…

Duo réalisait avec horreur ce qu'il aurait pu faire. Il désirait Heero, oui, mais pas seulement son corps.

Il n'avait pas le choix, il fallait faire comprendre ça à Heero d'une manière ou d'une autre. Mettre les choses au clair. Quoique il puisse se passer entre eux, Duo souhaitait de tout son cœur que cela dure plus longtemps qu'une nuit. Après tout, il ne pouvait espérer  que Heero se montre franc avec lui si il n'en faisait pas autant.

**********

Heero sentit un frisson le parcourir tandis que la porte de leur chambre se refermait sur eux. L'américain avait l'air inhabituellement sérieux. La tension entre eux n'en avait pas disparu pour autant, elle avait juste changé de nature. Assez pour doucher le désir de Heero. Il ne savait plus où il en était. Depuis qu'ils étaient rentrés en infiltration dans ce lycée, il avait l'impression de vivre sur des montagnes russes émotionnelles. Avait il commis une erreur de calcul en tentant de séduire Duo ? Ça avait pourtant eu l'air d'être une bonne idée au départ, surtout en voyant les réactions de l'américain…

Et pourtant, après avoir transformé quelques Ozzies en pâtée pour chien, Duo ne lui avait plus adressé un regard et s'était refermé sur lui-même. Ce changement déstabilisait le japonais. Dans leur couple, c'était toujours Duo qui initiait le contact et les discutions. Heero ne savait tout simplement pas comment faire pour communiquer avec le pilote du Deathscythe.

Il avait quelque chose qui n'allait pas, une information essentielle qui lui manquait pour comprendre la situation. Cette insécurité minait son comportement habituel, il ne savait plus comment réagir… Pour la première fois, Heero Yuy expérimentait le sentiment de se sentir rejeté et ce sentiment le paniquait au plus au point. En quelques jours, Duo avait pris une importance grandissante à ses yeux, sans même qu'il s'en rende compte…

En clair, Heero était largué en beau milieu d'un champ de mines sans le plus petit début d'idée qui puisse l'aider à s'en tirer en un seul morceau. La mission était comme qui dirait sérieusement compromise tout d'un coup.

Heero sentait divers symptômes qui lui étaient jusque là inconnus le parcourir. Il avait des sueurs froides, la gorge sèche, le cœur qui battait à tout rompre, les mains moites et l'estomac serré.

Autrement dit et pour la première fois de sa vie, Heero Yuy trouillait comme un malade.

Duo finit par prendre la parole :

- Heero, est ce que tu te rends bien compte de ce qui aurait pu se passer ? C'est un coup à foutre toute la mission en l'air !

L'américain aurait souhaité dire tout cela avec infiniment plus de diplomatie et de calme mais la tension de la journée se faisait définitivement sentir.

Heero resta choqué un bon moment en contemplant piteusement le sol d'une manière totalement non Heeroïque. Il avait été tellement pris par sa mission secondaire qu'il avait complètement oublié pourquoi ils étaient dans ce lycée en premier lieu. L'américain avait raison, il avait carrément merdé !

Voyant la réaction du japonais, Duo regretta ses mots durs et saisit le bras de son partenaire :

- Comprends moi bien Heero, je ne suis pas du tout opposé à l'idée que tu me séduises, bien au contraire mais il y a un temps et une heure pour ce genre de choses.

Il resta silencieux un moment, observant les réactions de l'asiatique puis d'une main releva le visage de Heero qui contemplait toujours obstinément le plancher.

- Et puis franchement, tu as envie que ta première fois se passe en cinq minutes dans une base d'Oz ? Remarque, c'est le genre de première fois que tu ne risques pas d'oublier, mais pas pour de bonnes raisons…

Les yeux violets scrutaient sans pitié les siens. Duo attendait apparemment une réponse. Heero hocha négativement la tête.

Duo soupira :

- Heero, tu ne dois pas donner ton corps si facilement. Crois moi, c'est infiniment mieux si tu fais ça avec quelqu'un pour lequel tu as des sentiments.

Heero le fixait sans comprendre, alors Duo fit la seule chose qui puisse faire passer le message : très doucement, avec infiniment de tendresse, il embrassa le japonais.

Celui-ci cligna des yeux ; il ne s'attendait définitivement pas à cela. Mais, malgré le choc, il s'aperçut de la différence entre ce baiser et ceux qu'ils avaient déjà partagé… Celui-ci était moins chargé de désir que de sentiments et Heero se sentit fondre à son contact.

Et quand le contact se rompit, ce fut Heero qui soupira et qui retrouva la parole. Ce baiser lui avait définitivement délié la langue.

- Duo, tu as… des sentiments pour moi ?

Bizarrement, le cœur du japonais battait à tout rompre dans sa poitrine.

Un drôle de petit sourire étira les lèvres de Duo :

- Des sentiments ? Heero, je t'aime !

Dire que Heero fut choqué par cette révélation est une terrible atténuation de la pensée. En fait, ce qu'il ressentit à ce moment là était beaucoup plus proche de la panique.

Tellement en fait, qu'avant même d'avoir pu sérieusement y penser ou que Duo n'ait pu l'en empêcher, Heero se précipita hors de la chambre en claquant la porte derrière lui.

Duo cligna de l'œil. Il aurait pu jurer qu'il venait de voir une hallucination visuelle persistante sous la forme d'un chibi Deathscythe tenant une pancarte marquée "Shit" passer tranquillement sous son nez. En l'occurrence, l'inscription sur la pancarte décrivait lapidairement et très exactement ce que pensait l'américain à l'instant même. La frustration commençait à lui monter au cerveau.

Wow, j'imagine que je viens d'accomplir un exploit : je viens de faire fuir le perfect soldier ! Si je ne me sentais pas aussi nul et pitoyable, je me féliciterais presque.

Duo attendit un moment après que Heero eut fui puis finit par s'écrouler sur le lit le plus proche.

- Bien, maintenant que je suis seul avec ma misère, il ne me reste plus qu'à essayer de dormir…

Mais il eu beau tourner et virer, compter les moutons ou les chibis Deathscythes dansant la mazurka, le sommeil ne vint pas. Les ressorts grinçants du vieux matelas de la chambre d'étudiant, l'oreiller difforme et même l'univers tout entier conspiraient pour l'empêcher de trouver le sommeil.

Il faut dire aussi que dès que la porte s'était refermée, les fantasmes nécessitant Heero, de l'eau et du savon étaient revenus en quatrième vitesse,  ce qui fait que Duo était un peu trop stimulé pour essayer de dormir…

***********

Longtemps, Heero courut sans savoir où il allait jusqu'à ce qu'il se trouve dans une rue de la banlieue de la ville. Accroché à un mur lépreux, le néon grésillant d'un bar lui fit comme un clin d'œil. Le japonais ne s'était jamais bourré la gueule mais cette journée semblait être idéale pour une première fois et il entra donc dans l'établissement.

Heero s'assit au bar. Il lança son habituel regard de la mort qui tue à un barman suicidaire qui refusait de lui verser un verre à cause de son âge jusqu'à ce que celui-ci réalise qu'il n'était pas si suicidaire que ça en fin de compte. Le japonais avait des choses à réfléchir et bu plusieurs verres en le faisant. Pourquoi avait il fui ? Et quels étaient ses sentiments pour l'américain au juste ? Devant ses yeux passaient des images de Duo : Duo sourire, Duo en train de dormir, Duo sortant de la douche… Duo en train de l'embrasser.

- Tu es un idiot, tu le sais ça ?

Celle qui venait d'interrompre ses pensées était une jeune fille visiblement soûle et effondrée sur le comptoir du bar. Curieusement, Heero ne se souvenait pas l'avoir aperçue lorsqu'il s'était assis alors que c'était d'habitude le genre de détail qui n'échappait pas à ses sens aiguisés. Ses cheveux bouclés d'un blond miel coulaient autour d'elle et elle fixait de ses yeux verts goguenards le pilote. Celui-ci lui jeta un coup d'œil offensé qui n'eut pas l'air de lui faire le moindre effet. Elle continua :

- Tu l'aimes, tu le veux, alors qu'est ce que tu fous là au lieu d'être dans votre chambre et de le faire tien ? Ou mieux encore, le laisser t'avoir… Je sais que tu en meurs d'envie.

- Qui êtes vous ? Comment….

La blonde lui coupa la parole :

- Pour ce que tu en sais, je pourrais aussi bien être une hallucination issue de ton imagination venue te donner la permission de sauter sur Duo.

D'un seul regard, Heero réussit avec succès à faire passer toute son incrédulité et sa fureur :

- Je doute fortement que mon imagination – enfin, si du moins j'en avais une – vienne se bourrer la gueule dans un bar.

La blonde lapa une gorgée de son bloody mary avant de répliquer :

- Hey, tu peux pas me le rapprocher ! c'est pas franchement gai de passer son temps dans ta tête. Quoique… c'est moins ennuyeux ces derniers temps, surtout depuis qu'un certain américain a envahi tes pensées…voir franchement amusant quand tu me demandes de te trouver un nouveau moyen pour l'aguicher…

La voix de la jeune fille se fit rêveuse :

- Imagine… Duo sous la douche et sa bouche…

Tandis qu'elle parlait, Heero pouvait visualiser la scène qu'elle décrivait dans sa tête.

- … descendre sur ton torse nu puis plus bas encore…

La vision que l'inconnue invoquait semblait à Heero incroyablement réelle ; Il avait vraiment l'impression de sentir les lèvres de Duo sur sa peau soudain hypersensible. Son corps se cambra involontairement et il laissa échapper un gémissement.

Il se mit à maudire ses habituels shorts en lycra. Finalement, ils n'étaient pas confortables en TOUTES circonstances… En l'occurrence ils venaient subitement de devenir beaucoup trop serrés à cause de l'érection taille "city hunter"[1] qui venait soudain de se développer à l'invocation d'un Duo très mouillé en train de traiter son membre comme un esquimau géant…

Choqué, il ouvrit les yeux et tourna la tête vers l'endroit où aurait dû se trouver l'étrange jeune femme. Elle avait disparu.

Kuso ! Un soldat n'est pas censé avoir une imagination !

Il haussa les épaules en maudissant l'alcool quand le fantôme de la voix ironique de sa mystérieuse inconnue raisonna dans sa tête :

- Tu raisonnes trop… Tu prétends être un soldat ? Alors qu'est ce que tu attends pour passer à l'action ? Si tu veux une réponse alors donne-toi les moyens de l'obtenir et va jusqu'au bout !

In vino veritas se dit Heero en contemplant les glaçons fondre dans le peu de liquide qui restait dans son verre. Cette drôle de fille avait raison réalisa t'il, qu'elle soit une élucubration éthylique ou une incarnation de sa propre imagination apparemment débridée.

*************

En rentrant dans leur chambre commune, Heero avait toujours cette peur au ventre tout en sachant qu'il lui fallait pourtant aller au bout des choses.

Et oui, même le soldat parfait appréhendait de perdre sa virginité, ce qui prouvait qu'en fin de compte qu' il était aussi humain que vous et moi sous l'entraînement de léthale mécanique de guerre.

Une part de lui même aurait bien aimé que Duo soit endormi pour retarder l'inévitable mais le destin (ou une scénariste particulièrement vicieuse, allez savoir) était aux premières loges pour assister au spectacle et ne l'entendait pas de cette oreille. Duo était donc bel et bien éveillé dans la pièce à peine éclairée par une lampe de chevet ce qui donnait à l'ensemble l'effet intime d'une lumière tamisé que tout bon lemon qui se respecte cherche désespérément à obtenir.

Duo ne bougea pas en voyant la porte s'ouvrir et Heero Yuy apparaître, sentant instinctivement que tout mouvement de sa part pourrait faire à nouveau faire fuir le japonais. Sans quitter l'américain des yeux, l'asiatique avança et vint s'asseoir à coté de lui sur le lit. Duo resta immobile, essayant de trouver les réponses à ses questions dans les yeux cobalt de son partenaire. Leur dureté habituelle avait disparu et Duo y lisait autre chose sans pourtant bien  y croire… Jusqu'à ce que Heero se penche vers lui et l'embrasse d'abord un peu maladroitement, puis avec plus de ferveur.

Duo avait passé tant de temps à observer Heero qu'il comprit d'instinct ce que ce baiser voulait dire.

Jamais au cours de ces derniers jours Heero n'avait fait le premier pas. Aussi paradoxal que cela puisse sembler, ce baiser signifiait la reddition totale du japonais… et peut être même un peu plus.

Alors Duo laissa ses bras entourer la taille de Heero et les rapprocher un peu plus… Toujours plus.

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Notes de l'auteur agonisant :

[1] Si vous connaissez le manga original qui à donné lieu à la série nommée "Nicky Larson" dans nos douces contrées, une image très précise doit faire "pop" dans votre tête à cette expression… Et si vous ne connaissez pas le manga, alors un conseil, courez vous le procurer, c'est un must absolu… Tous les manga de Hojo Tsukasa sont des must…

Vive le Mokori ! *mdr*

Gomen nasaï pour le retard, j'ai dû refaire le chapitre 7 avant de pouvoir finir le chapitre 6… Blocage et surmenage s'y sont mélés, et voilà… Oh et si vous ne  comprenez pas le titre du chapitre… Le nerf de la guerre dans cette histoire, c'est l'amour ! (même si ça à l'air sappy quand je le dis)

Silmarill : Ah bon ? moi je croyais que le nerf de cette histoire c'était le sexe sous jacent, les sous-entendus de nature sexuelle et l'humour type Monthy Python's…

Erszebeth : Non, ça c'est la cerise sur le gâteau !

Bon d'accord, je suis diabolique de m'arrêter là, mais ça en laisse plus pour le prochain chapitre !

Jikaï : Vous savez, je crois bien que je peux résumer le prochain chapitre en un seul mot : LEMON !!!