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Zeynel/Himitsu/Gaëlle/Irumi

titre: La Réunion / Chapitre 22
Auteur: Zeynel, Himitsu, Gaëlle et Irumi
genre: Général
base: Harry Potter

La Réunion

Chapitre 22: La 'Mâtinée-de-l'Homme'...

Dans le lit, Rémus s'était inconsciemment réfugié dans le coin le plus éloigné de son compagnon dans son besoin désormais instinctif de fuir le contact. Le front couvert d'une fine pellicule de sueur, il tournait la tête de gauche à droite, ses lèvres articulant silencieusement des suppliques connues de lui seul.

Le bruit léger de l'entrée de Rogue tira de son sommeil, toujours prisonnier du cauchemar et il fixa le nouvel arrivant avec horreur, reculant devant lui, terrifié avant de tomber du lit.

Le choc le réveilla complètement et il cligna des yeux ne pouvant s'empêcher de trembler.


"S... Séverus?", murmura-t-il. "Je... Désolé..."


Le pyjama trop grand avait glissé sur son épaule révélant une clavicule douloureusement saillante.

A ses côtés, Sirius remua dans son sommeil en soupirant mais ne se réveilla pas pour autant.

Sévérus ne pu empêcher sa respiration de se bloquer quelques instant tandis qu'il observait les deux hommes sur le lit. Ils étaient... Magnifiques. Tentants. Mais il ne pouvait s'empêcher d'être énervé en voyant combien Sirius. Black restait détendu. Que se serait-il passé si un autre que lui était entré? Bien sur, la possibilité qu'un autre que lui ou Dumbledore vienne de nuit était faible... Mais qui sait?... Ce n'était pas une raison. Dans sa situation...

Mais endormi, il était tellement...

Détournant les yeux en rougissant légèrement, il reporta son regard sur Rémus... Et sentit encore une fois sa gorge se sérrer tandis que son coeur battait la chamade dans sa poitrine. Le loup-garou paraissait si paradoxalement... Fragile. Comme si un souffle de vent aurait pu le briser...

Ses sourcils se fronçèrent.

Posant les fioles sur la table de nuit, il s'assit sur le lit au coté de Rémus. Il comprenait maintenant le regard de Moira... Rémus était bien trop pâle, et la manière dont ses os saillaient... Sévérus prit son poignet, surveillant son pouls, puis rapprocha son visage de celui du loup-garou, observant celui-ci. Les pupilles étaient un peu trop dilatées, les lèvres presque bleu...

Ce pyjama trop grand lui donnait un air si adorable... Clignant des yeux au tour que prenaient ses pensées, Sévérus laissa son regard vagabonder sur le cou et l'épaule à demi nu de Rémus.


"Tu es trop maigre...", murmura-t-il.


Près d'eux, Sirius remua dans son sommeil en soupirant sans pour autant se réveiller.


"S... Severus?", répéta un peu bêtement Rémus, toujours un peu désorienté, avant de rougir. "Que... S'est-il passé?"

"Hmm..."


Sévérus continua d'observer le loup-garou encore quelques secondes avant de cligner des yeux, réalisant d'un seul coup que celui-ci avait parlé.


"Je."


Il s'interrompit. Apercevant les fioles sur la table de nuit, il se souvint d'un seul coup des raisons de sa présence en ce lieu à cet heure...


"Les potions.", dit-il enfin, les yeux plongés dans ceux du chatain.

"Pardon?"


De quoi parlait-il?

Voyant l'incompréhension dans les yeux du loup-garou, Rogue soupira. Se penchant vers la table de chevet, il attrappa les deux fioles qui s'y trouvaient. En posant une sur le couvre-lit, il déclara:


"La Tue-Loup."


Sévérus avait préparé la tue-loup pour lui... Un petit sourire très doux étira les lèvres de Lupin.


"Merci", murmura-t-il.


Près d'eux, Sirius fut tiré de son sommeil par les chuchotements des deux hommes mais il resta néanmoins immobile, ne voulant pas déranger cette conversation.


'Peut être que Severus saura convaincre Rémus', pensa-t-il.


Il resta couché, les yeux clos, l'oreille tendue.

Sévérus détourna la tête, se sentant rougir. Il se contenta de répondre d'un marmonnement avant de tendre la seconde fiole à Rémus. Celle-ci luisait d'un éclat mordoré, sa couleur d'ambre chaud et son parfum musqué rappelant le miel, la canelle et le thym inhabituels pour toute personne habituée aux potions, surtout médicinales...

Rémus la prit avant de lancer un regard interdit à son compagnon.

Ayant eut le temps de se reprendre, Sévérus se redressa.


"C'est une nouvelle potion. La 'Matinée-de-l'Homme'. Théoriquement, ça devrait t'aider dans la vie de tout les jours et soigner les dégats et la fatigue occasionnés par les transformations. Ainsi que faciliter celles-ci... Prends-en une cuillèrée tous les jours, au lever et au coucher.", dit-il d'un ton strict et professionel.


Le châtain resta un long moment silencieux, trop touché pour faire confiance à sa voix.


"Merci", dit-il finalement avant de relever la tête. "Pourquoi, Severus?", demanda-t-il très doucement.


Sévérus se mordit les lèvres, ne sachant que répondre. Au bout de quelques minutes, il déclara enfin:


"Parce que..."


Il s'intérompit.


"Oui?"


Embarassé, le Maître de Potion se leva, tournant les yeux pour ne pas croiser le regard du loup-garou, un léger rouge lui colorant les joues:


"Juste... Parce que. Parce que ça m'a paru nécessaire. Parce que la potion avait besoin d'être créée. Parce que tu en avais besoin..."


Il haussa les épaules, ne sachant trop que dire.

Sirius réprima un rire.


'Depuis quand Sévérus se soucit-il des autres ?!!'


Ce dernier, embarassé, laissait courir son regard dans la piéce, sur les murs, sur le lit, regardant tout sauf le loup-garou qui, les yeux posés sur lui, semblait poser des questions auquels il ne pouvait répondre... Son regard s'arrêta sur la forme immobile sur le lit.

Sirius.

Comme il aimerait être à sa place!... Pouvoir dormir auprès du loup-garou... Ou mieux, être allongé entre les deux, profitant de leur présence à tout deux...

Dans le lit, le brun sentit un regard posé sur lui. Il n'aimait vraiment pas ça...

Il voulait changer de position... Mais n'en fit rien, du fait qu'il n'était pas censé être réveillé...


"Je... merci", fit finalement Rémus. "Je ne sais pas quoi dire, à vrai dire..."


Sévérus rougit. Se mordant l'intérieur de la joue, il jetta un dernier coup d'oeil vers Sirius avant de se tourner de nouveau vers Rémus.


"Alors ne dit rien...", commença-t'il en haussant les épaules. "Juste... Fais attention à toi."


Il se rapprocha de Rémus et, se penchant, approcha son visage à quelques centimètres de celui du loup-garou. Sa main se leva sans qu'il en ait vraiment conscience et alla se poser sur la joue de ce dernier... Sa peau était douce et ses lèvres, légèrement entre-ouvertes, si tentantes... Soupirant, Sévérus se redressa, laissant retomber sa main à ses cotés, l'extrémité de ses doigts glissant sur la joue pâle comme une caresse hésitante.


"Je..."


Il s'arrêta. Sévérus toussota, s'éclaircissant la gorge puis, se dirigeant vers une petite commode sur le coté, il ouvrit un tiroir et, en ayant sorti un objet, revint en direction du loup-garou.

L'expression professionel et la voix soigneusement mesuré, il reprit:


"Il y a toujours un peu de vaisselle dans cette commode, au cas où mes invités souhaitent se préparer un thé ou quelque chose le soir..."


Sévérus tendit la main, révélant une cuillère en argent.


"Donc, une cuillèrée au lever et au coucher... Tu devrais commencer le traitement ce soir. J'ai trois autres flacons de chacune des potions dans la réserve, quand tu en auras besoin, demandes ou vas te servir. La potion est nouvelle, j'aurais besoin d'information sur ton état et son impact afin de pouvoir l'affiner, l'améliorer et éventuellement l'adapter à ton cas."


Rémus s'était légèrement raidi par réflexe, l'esprit tournant à vide un moment avant de se rendre compte que Severus s'était éloigné.

Il cligna des yeux.

La peur avait été là mais... Sévérus s'était montré si doux qu'il avait su la chasser et qu'un instant il avait espéré...

Lui qui avait été dégoûté des rapports charnels, à jamais croyait-il...

Sans réfléchir, il prit la cuillère avant de la lacher avec un petit cri de douleur, une vilaine brûlure s'étendant en travers de ses doigts -qu'il avait libéré de ses bandages, les jugant assez cicatrisés-.


"D... Désolé", souffla-t-il. "C'est de ma faute, j'aurais du faire attention..."


Sévérus jura mentalement. L'argent!!! Il aurait du y penser... Et ce n'était pas le moment pour Rémus d'avoir de nouvelles blessures! Se mordant les lèvres, en colère contre lui-même et jurant contre sa propre stupidité, il se précipita aux cotés du loup-garou, prenant la main de celui-ci entre les siennes.


"Tu n'as pas à t'excuser, c'est moi qui n'ai pas réfléchit...", murmura-t-il, les sourcils fronçés, tandis qu'il examinait la brûlure avec précaution, effleurant ses contours du bout des doigts en marmonnant des imprécations contre la bêtise qui lui avait fait donné une objet en argent à un loup-garou... Et ce, pour le soigner!!!


Secouant la tête, il jetta un coup d'oeil vers la cuillère, désormais reposant innocemment sur le sol, la fixant avec colère comme s'il pouvait la détruire par la seul force de son regard... Puis, soupirant, la main de Rémus toujours fermement mais gentiment dans la sienne, il sortit sa baguette et la pointa vers l'objet offençant.


"Trensmuto..."


Se penchant, il ramassa la cuillère, désormais en cuivre. Il la fixa un instant, plongé dans ses pensées, avant de retourner son regard vers Rémus. Notant la douleur qui sourdait dans les yeux de celui-ci, il se maudit mentalement.

Reposant sa main gauche sur celle du loup-garou, il l'abaissa jusqu'à ce que celle-ci repose sur sa cuisse droite, la paume vers le ciel. Une main posé sur le poignet du châtain pour maintenir le membre en place et les yeux sur la brulure, il murmura:


"Ne bouge pas ta main, je m'en occupe après..."

"Ce n'est vraiment pas grave", protesta son compagnon, les joues rougies.


Ignorant ses protestations, Sévérus reposa un instant la main sur le poignet de Rémus, lui intimant silencieusement de ne pas bouger puis, attrapant le flacon tombé sur le matelas, il l'ouvrit d'une main experte et, remplissant soigneusement la cuillère, l'approcha des lèvres de Rémus.

Ce dernier s'empourpra complètement et saisit doucement la cuillère -à présent inoffensive- de sa main valide.


"C'est étonnament bon pour un médicament", souffla-t-il avec un sourire hésitant.


Les traits de Rogue s'adoucirent, ses lèvres se plissant légèrement d'un coté tandis que ses joues rosissaient.


"C'est probablement le fait qu'il s'agit peut-être de la seule potion existante dont tout les ingrédients resteraient... Appétissants même s'ils n'étaient pas dans celle-ci...", dit-il avec un peu d'humour. "Pour une potion que tu auras à prendre des années durant, tu ne vas pas te plaindre! Même si je suppose que je pourrais peut-être en modifier le goût, disons avec de l'essence d'ortie pourrie et un peu d'huile de foie de morue, si tu tiens tellement à ce que le goût soit. Semblable à celui des autres potions médicinales..."


Rémus secoua la tête.


"Je n'en prendrai pas bien longtemps", fit-il simplement. "Autant que ce soit agréable."


A vrai dire, il avait longtemps espéré ne pas survivre à ses transformations... Pourtant depuis l'été... Une partie de lui-même espérait vivre encore un peu plus longtemps malgré la douleur qui le minait à présent jour et nuit...

Il avait fini par s'y habituer...

Sévérus, les yeux écarquillés, tourna la tête vers Rémus. Il le fixa quelques longues secondes tandis qu'un grondement sourd montait de sa gorge. Soudain, il avança sa main vers le loup-garou, la plongeant dans la chevelure châtain, rapprochant leurs deux têtes brusquement jusqu'à ce que leurs visages ne soient plus séparés que de quelques centimètres...


"Jamais..."


Les yeux plongés dans ceux de Rémus, les dents sérrés, Rogue luttait contre la vague de fureur qui menaçait de le submerger.


"Ne redit *jamais* ça!!! Tu en prendras pendant des années, des décénnies sûrement!!! Tu *vivras*!!!"


Il ferma les yeux un instant, le coeur comprimé dans sa poitrine, la voix faiblissant tandis qu'il relachait lentement sa prise sur les cheveux de Rémus.


"Désolé...", murmura-t-il. "Mais ne redis jamais ça..."


Soupirant, il baissa la tête. Son regard tombant sur la main de Rémus et la brûlure qui abimait ses doigts, il releva les yeux, croisant le regard choqué et un peu effrayé du loup-garou.


"Je vais chercher quelque chose... Une potion et quelques pansements pour soigner ta main. Surtout, ne bouge pas."


Il se tournait pour se relever quand il s'arrêta. Il hésita un instant puis, se tournant vers Rémus, passa son bras autour de lui pour le serrer contre son coeur avant de se retourner, les joues écarlates, évitant de croiser son regard tandis qu'il sortait rapidement de la pièce à la recherche des items nécessaires...

Le regard fixe, le châtain le laissa faire, ne réussissant pas à se sortir de la terreur qui l'avait envahi devant l'éclat du maître des potions.

Pourtant, celle-ci retomba rapidement.

Ca avait été une colère saine, comme celle de Sirius plus tôt... Rien à voir avec... Non!!! Ne pas y penser...

Il fixa la porte par laquelle Rogue était sorti.


"Ca me tue à petit feu... Tu ne peux pas guérir la lycanthropie", murmura-t-il doucement.


Pourquoi Severus avait-il réagi aussi violemment? Il n'était rien pour lui... Alors...

Pourquoi?

**********************************

Expirant profondément, Sévérus s'appuya contre l'armoire, comme vidé de ses forces. Qu'est-ce qui lui avait pris... Alors qu'il faisait tout d'ordinaire pour que nul, et surtout pas Rémus, ne s'aperçoive de ses vrais sentiments... Posant une main sur ses yeux, son bras gauche sérré autour de sa taille comme pour se réconforter lui-même, Sévérus frissona. Il ne fallait pas qu'il laisse voir combien il était affecté...

Mais. Oh, Merlin, la voix de Rémus quand il avait dit *ça*!!! Il n'avait pas pu résister...

Rémus...

Rémus avait besoin d'être soigné. A plus d'un niveau d'ailleurs... Rémus avait besoin de lui. Et de Sirius, bien sur. Il ne se faisait pas d'illusion, s'il pouvait aider du point de vue physique, l'animagus seul pourrait peut-être lui redonner goût à la vie. Lui redonner espoir...

Soupirant, il se redressa et, ouvrant l'armoire sur laquelle il était appuyé, en sortit quelques compresses et bandages. Il bandagerait les deux mains de Rémus, que celà lui plaise ou non. Elles étaient dans un bien triste état, et une nuit ou deux passées recouverte de baume lui paraissait plus que nécessaire pour les soigner, quoi que puisse en penser le loup-garou. Et ce, sans même compter la brûlure...

Il attrapa quelques bouteilles et baumes puis, refermant l'armoire, se dirigea de nouveau vers la chambre.

**********************************

Tremblant, Remus s'était affaissé sur le lit, regardant le plafond sans le voir.

Il ne comprenait pas...

Pourquoi Sévérus et Sirius réagissaient-ils comme s'il avait de l'importance? Il était une chose dont on disposait. Une créature, pas même un animal...

Il l'avait appris...

Toutes ces années...

Une chose.

Simplement çà...

La porte s'ouvrit sans qu'il ne tourne la tête, le regard toujours fixé sur le plafond.


"Rémus?", appela Sévérus d'une voix douce.


S'approchant à pas lents du lit, le Maître de Potions, les mains pleines, jetta un coup d'oeil inquiet à. L'un de ses anciens rivaux? Son ami? L'un des deux hommes qui lui avaient voler son coeur?... S'agenouillant près du lit, il déposa soigneusement son léger fardeau près de lui avant de gentimment prendre la main de Rémus.

Le loup garou se raidit, le coeur soudain battant, avant de se détendre. Sévérus... C'était Severus. Il était à Poudlard...

Et Sirius dormait à côté de lui... Paisiblement. Lentement, il tourna la tête vers le maître en potions.


"Sévérus?", fit-il doucement, ses lèvres légèrement entrouvertes.


Son pyjama avait de nouveau glissé, dénudant une épaule maigre mais à la peau douce. Ses cheveux qu'il avait détachés avant de s'installer pour la nuit, étaient étalés en corolle sous lui, halo soyeux sur les draps.

Un instant, il avait cru...

Il était redevenu le jeune homme terrifié, meurtri...

Bientôt souillé...

Bientôt...

Mais c'était du passé! Il ne fallait plus y penser.

Au prix d'un effort manifeste, il repoussa ses souvenirs et revint à son compagnon.

Près de lui, Sirius se mordit les lèvres. Sévérus était si doux avec le loup-garou, il le touchait avec une délicatesse calculée, il l'avait même prit dans ses bras... C'était dur de rester stoïque face à ça. De plus Rémus avait l'air d'être parfaitement apaisé par la présence du maître de potions...

Il se tourna sur le ventre, enfouissant son visage dans l'oreiller. Il ne voulait plus rien entendre de se qu'ils se disaient, plus rien comprendre de cette situation. Il voulait fuir de cette endroit. Il avait mal. Pourquoi avait-il aussi mal ?

Mais au moins, se rassura-t-il, Rémus prenait sa potion... C'est ce qui était le plus important... Pour le moment...

L'interressé sursauta.

Sirius s'était-il réveillé?

Non... Il dormait toujours...

Il retourna son regard vers Rogue.

Celui-ci avait juste fini de lui bander la main droite, après avoir couvert la brûlure d'un baume d'un vert trés pâle et appliqué une étrange décoction d'un rouge translucide sur le reste du membre, profitant de l'inatention du loup-garou pour soigner toute la main.

Il avait sursauter légèrement quand Sirius s'était retourné, persuadé que celui-ci s'était éveillé. Mais l'animagus n'avait fait que se retourner, visiblement toujours inconscient de sa présence... Sirius était véritablement magnifique dans son sommeil. Maintenant qu'il était sur le ventre, il pouvait admirer les muscles déliés de sa nuque et son dos, la splendeur de ce corps indubitablement masculin qui avait si souvent envahi ses rêves... Même lorsque le brun était à Azkaban. Il ne pouvait s'empêcher de frissoner en pensant aux années qu'il avait passées là-bas... Et même maintenant, plus de deux ans après son évasion, il pouvait encore voir les séquelles de son séjour dans la prison des sorciers. Les fines cicatrices couvrant un corps toujours un peu trop mince et qui, il le savait, le couvraient tout entier, les légères cernes non visibles maintenant qu'il s'était retourné mais qui, il le savait, était perpétuellement présentes de même que les ombres habitant désormais ses yeux...

Sévérus soupira, secouant la tête doucement avant de reporter son attention à la tâche en cours.


"L'autre, maintenant.", murmura-t-il à Rémus, lui désignant son bras gauche d'un léger mouvement de tête.

"Mais je n'ai rien à cette main là..." Son regard tomba sur le membre incriminé et il grimaça. "Ou presque", rectifia-t-il.

"Laisse-moi en juger."


Sans attendre de réponses, Sévérus se pencha en avant et, attrapant le bras de Rémus, il commença à examiner la main avec attention, sifflant entre ses dents.


"Tu pourras porter un bandage plus léger demain matin pour pouvoir utiliser ta main dans la journée mais de nuit..."


Attrapant la décoction de racines rouges dont il avait déjà usé sur son autre membre, Sévérus commença à en appliquer sur la main de Rémus, malaxant doucement la peau pour que le produit imprègne les chairs, caressant la paume doucement en essayant de ne pas faire souffrir le loup-garou plus que nécessaire.


"Tsss..."


Sévérus secoua la tête pensivement. Il ne pouvait vraiment pas croire que Rémus avait laissé ses mains dans un tel état! Et Sirius... L'animagus n'aurait-il pu pas s'occuper un peu mieux de lui?! Quoique... Connaissant Rémus, il devait avoir choisi de lui-même de ne plus mettre de bandages, en cachant probablement à l'autre homme la gravité toujours présente de ses blessures...


'Je suis jaloux?... De qui?... De Sévérus? Parce qu'il est avec Rémus? Qu'il le touche? Ou de Rémus lui-même? Parce qu'il reçoit toute l'attention de Sévérus? Toute sa douceur?'

'Et pourquoi je serais Jaloux? Parce que je suis seul ? Je suis seul depuis 15 ans! Je devrais être habitué!'

'Mais ici c'est pas pareil...'

'Parce que je les aime?... Non!... Peut-être...'


Sa tête toujours enfouie dans l'oreiller, Sirius se torturait l'esprit, ses sens mis à rude épreuve par la présence à ses côtés des deux hommes qui le tourmentaient.


"Je suis désolé", murmura Rémus, les yeux détournés.

"Tu n'as pas à l'être!", s'exclama Rogue d'un ton irrité. "Si tu es blessé, tu es blessé!!! Quoique tu devrais peut-être être désolé de ne pas mieux te soigner, ces blessures doivent te faire souffrir atrocement..."


Ce faisant, il finit de bander la main, vérifiant son travail une dernière fois avec douceur avant de la relacher.

Rémus ne répondit pas immédiatemment, se contentant de fixer un point sur le mur.


"Je ne veux pas être un poids," fit-il simplement.


Sévérus releva la tête, surpris de la réponse.


"Tu n'en es pas un, je pensais que l'autre chien errant te l'avait fait comprendre, depuis le temps!!!", grogna-t-il d'un ton hargneux.


Soupirant, il se leva à nouveau, s'étirant avant de s'assoir à nouveau sur le rebord du lit.


"Quand des personnes qui tiennent à toi... Comme Sirius, Moira, occasionnellement Pompom, Albus et Minerva ou encore même Potter et ses amis te disent qu'ils s'inquiètent pour toi.. Et que tu n'es pas un poids ou n'importe quoi du genre, écoutes-les. Ne te contentes pas de les entendre et d'agir... Comme tu fais. Crois-les. Il sont sincères... Tu as la chance d'avoir des personnes qui tiennent vraiment à toi, t'aider n'est pas un problème pour eux... Au contraire. Et... Les personnes qui. T'aiment... Sont tristes quand tu ne fais pas attention. Ou que tu ne laisses pas soigner..."


Il se redressa brusquement, les joues en feu.


"Bon, j'ai des cours à donner demain, je fais me coucher.", dit-il d'un ton rapide.


Il fit trois pas en direction de la porte puis, la main sur la poignée, s'arrêta. Tournant légèrement la tête, il ajouta:


"Si... Si tu as besoin... Ou si Sirius a besoin d'une potion, juste... Viens me voir. Ou qu'il vienne... Ca ne me poseras pas de problèmes."


Ouvrant la porte, il ajouta:


"Oh, et j'ai d'ailleurs aussi une potion pour lui... Un revitalisant à prendre tout les matins, pour essayer de rattraper les dommages causés par Azkaban. Enfin, les dommages physiques... Bonne nuit."


Se faisant, il sortit, refermant la porte derrière lui avant de partir vers sa chambre, le coeur battant à tout rompre dans sa poitrine et une étrange sensation lui parcourant le corps...

Le châtain ne répondit pas, fixant pendant un long moment le sol de la chambre avant de soupirer et de se recoucher.

Tout s'embrouillait, il ne savait plus que penser...

Il se tourna et retourna longtemps avant de finalement s'endormir. Cette fois, les cauchemars ne troublèrent pas son sommeil...

A Suivre...