Disclaimer : J'ai regardé partout chez moi pour voir si des digimon, des tyrans mégalomanes ou de charmants bishies ne traînaient pas dans les coins, au fond des armoires ou sous les meubles. Résultat : je n'ai rien trouvé à part un vieux sachet de thé (je pensais qu'il ne m'en restait plus de celui-là). Donc, vu que Digimon ne m'appartient pas, je me fais un thé pour me consoler. Par contre, tout le reste, c'est-à-dire le scénario, les traits d'humour venus d'on ne sait où (probablement d'un coin tordu de mon cerveau) et les situations peu probables sont TM Erszebeth.

Anarchie par intraveineuse

Auteur : Erszebeth

Chapitre 12 : Crises de consciences

L'italique indique les pensées.

Words like violence

Break the silence

Come crashing in

Into my little world.

Dépèche Mode, Enjoy the silence.

Le premier réflexe de Ken lorsqu'il fut libéré fut de courir là où il savait que se trouvait Daïsuke. Celui-ci n'avait pas changé de position, toujours effondré inconscient contre le mur dans la position dans laquelle l'avait laissé Osamu.

Il eut beau le secouer pour le réveiller et l'appeler sur tous les tons, celui-ci ne se réveilla pas. Alors, une fois les liens qui retenaient Daï brisés, Ken refusa de laisser quicquonque le toucher et le porta lui-même jusqu'à l'extérieur.

Il avait remarqué la trace de piqûre au bras de Daï. Mais, bien que les effets du mind blower soient de briser les barrières mentales du sujet auquel il était administré, Ken ne percevait absolument rien de l'activité mentale de son partenaire et cela l'inquiétait.

L'inquiétait même beaucoup.

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Les yeux d'Osamu s'ouvrirent brutalement. Yamato, qui le contemplait fixement depuis quelque temps sursauta presque.  Les yeux du Kaiser firent le tour de la pièce, identifiant l'endroit où il était. Il enregistra aussi le bourdonnement d'un disrupteur psychique. Yamato ne tenait pas vraiment à ce que la colère d'un télépathe aussi puissant que le Kaiser lui transforme son cerveau en œufs brouillés, il était bien plus prudent que Lady Arachna.

Osamu s'assit sur le lit et fut face à Yamato. Durant la fuite éperdue dans les égouts, il avait perdu ses lunettes et Matt pouvait à présent contempler ses yeux qui étaient passé d'un violet améthyste à la couleur d'un ciel d'orage. Cependant, si Osamu éprouvait à ce moment de la colère, aucun trait de son visage ne la trahissait. Sous l'intense scrutation dont il était l'objet, Matt finit par craquer et répondit verbalement à l'accusation contenue dans le regard du Kaiser :

- Tu ne m'as pas laissé le choix. C'était ça ou finir capturés.

Osamu laissa passer quelques secondes puis répondit dans un soupir !

- Après toutes ces années, j'étais si près du but…

Matt le fixa, stupéfait.

- Quel but ? je croyais que le plan c'était de se servir du mind blower et d'un amplificateur psychique pour maîtriser des foules entières puis créer un désordre civile conduisant à l'anéantissement du gouvernement actuel ?

Osamu ne répondit pas. Il avait les yeux atones, dans le vague. Le blond ne l'avait jamais vu dans cet état. Il s'était préparé à l'ire du Kaiser, avait prudemment rangé ailleurs tous les objets fragiles de peur que de colère, Osamu ne fasse un carnage de porcelaine. Non seulement voir le Kaiser dans cet état l'étonnait mais il souffrait de le voir ainsi. Blême, le Kaiser, si on pouvait encore lui donner ce titre s'appuya contre le montant du lit.

Il n'est que l'ombre de lui-même. Je ne l'ai jamais vu dans cet état là, qu'est ce qui se passe ?

Précautionneusement, Matt se leva de sa chaise et s'assit sur le lit, à coté d'Osamu.

- Tu peux m'expliquer Osamu ?

Bien qu'ils se connaissent depuis longtemps, jamais il n'avait appelé le Kaiser par son prénom. Quelque chose lui disait cependant que c'était le seul moyen de l'atteindre à ce moment. Celui-ci leva les yeux vers lui. Il avait l'air épuisé. Il finit néanmoins par répondre :

- L'agent Raven… Ken Ichijôji… est mon frère jumeau.

- Cinq secondes, tu veux dire que tu as été comme lui génétiquement modifié pour être un télépathe surpuissant ? Mais si c'est le cas, comment as-tu pu sortir de l'agence ?

Osamu grimaça ; ça ne faisait pas partie du top cinq de ses meilleurs souvenirs d'enfance. Il répondit pourtant :

- Ils nous ont testés et retestés, lisant nos pensées, disséquant nos pouvoirs h24. Nous n'étions pour eux que des cobayes de laboratoire… Et un jour, j'ai fini par exploser durant une expérience. J'étais à bout, j'ai laissé la colère dominer… J'ai vu rouge, rouge comme le feu dévorant tout sur son passage…Tous les scientifiques présents durant l'expérience sont morts. Ils m'ont considéré comme un danger potentiel et on a ordonné mon exécution. Lady Arachna, qui était une "liquidatrice" à l'époque et qui avait déjà les ébauches de son plan en tête à sectionné le lien qui existait entre Ken et moi au lieu de me tuer. Pour Ken le résultat était le même, il a cru que j'étais mort et pour tous les scientifiques qui monitoraient la moindre de ses pensées, c'était une preuve suffisante. Personne n'a demandé de détails à Arachna. Les exécuteurs si ils sont utiles ne sont pas spécialement aimés.

Ken comme moi est une marionnette à qui on a coupé les fils… Qu'est ce qui fait bouger la marionnette lorsqu'elle n'a plus rien à quoi se raccrocher ? A quoi sert il de survivre si la seule chose qui en valait la peine vous à été enlevée ?

Et surtout peut on réparer les fils qui ont été coupés ?

Yamato, bien qu'il n'ait pas entendu les pensées d'Osamu à cause du disrupteur, était étonné. Son compagnon parlait généralement peu et jamais de lui-même.

- Je ne vois pas où est le problème. Ken est visiblement important pour toi et c'est sûrement réciproque, non ?

Tu avais l'air si sûr de toi après avoir parlé avec lui…

Osamu secoua la tête, l'air désolé :

- Son coéquipier, celui que j'ai "scanné"… Ken et lui sont… émotionnellement attachés. A cause des expériences conduites sur nous, Ken à des barrières psychiques en béton armé. Si il les a laissé tomber pour son partenaire, c'est qu'il est très important pour lui. Ken ne s'attache pas facilement. Que je me soit attaqué à quelqu'un qui lui est proche… Il ne me le pardonnera jamais.

Vous n'êtes pas jumeaux pour rien à ce que je vois. Ken compte beaucoup pour toi, plus encore que ce que tu veux bien me dire. Mais je ne peux pas te laisser dans cet état. Pas aussi près du but ! Le concert est dans trois jours… Il faut que je fasse quelque chose.

Il passa son bras autour des épaules d'Osamu et l'attira vers lui. Celui-ci se laissa faire sans un mot et appuya sa tête contre l'épaule de Matt. Toujours avec le même bras, Yamato lui caressa la nuque d'un geste apaisant.

- Attends avant de tirer des conclusions. Et quoiqu'il en soit, tu sais que tu peux compter sur moi.

Yamato avait toujours été attiré par Sam mais il sentait avec étonnement cette attirance se transformer en sentiment protecteur. Après tout, Osamu était plus jeune que lui.

- Merci

Ce fut la seule réponse d'Osamu, qui n'avait jusque là jamais remercié qui que ce soit pour quoi que ce soit.

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Ken avait fait son rapport à Lord Gennaï. Il n'avait bien sûr pas mentionné quelle était l'identité du Kaiser. A présent, l'esprit en déroute, il contemplait la forme allongée de Daïsuke dans la section infirmerie de l'agence. Malgré les mauvais souvenirs qui remontaient en lui à chaque fois qu'il sentait l'odeur de désinfectant propre aux hôpitaux et les impressions quasi claustrophobiques qui le saisissaient à la vision de tout ce blanc clinique où à la présence feutrée des médecins, il avait insisté sur le fait qu'il ne quitterait pas le chevet de son coéquipier. Lord Gennaï, Ken le savait, n'était pas satisfait par son attitude mais il ne s'était pas opposé à la décision de son meilleur élément.

Coma vigil [1]. L'avis des docteurs était tombé comme un couperet. Le coma le moins grave, peut-être, mais coma quand même. Pour ce qu'en disaient les médecins, dans cet état, Daïsuke pouvait l'entendre mais Ken ne percevait plus l'incessant babillage psychique de son partenaire et, même si il n'aurait jamais cru pouvoir penser ça, il lui manquait. Il serra compulsivement la main de Daï dans la sienne :

Daï, si tu m'entends, reviens, j'ai besoin de toi.

Peut être celui-ci avait il perçu la prière de Ken, mais il n'eut en tout cas aucune réaction visible.

C'est de la faute d'Osamu, je le sais bien… Et pourtant, c'est mon frère. Daï, comment aurais-je pu croire qu'il était encore en vie ? Je ne l'avais jamais réalisé avant que je te rencontre, mais à partir du moment où il a disparu de m'a vie, j'étais seul…

Si seul.

Oh, bien sûr je ne me laissais approcher par personne, peut-être de peur de perdre à nouveau  quelqu'un à qui j'aurais pu tenir. Mais à vrai dire, personne ne cherchait vraiment à m'approcher.

Ça n'était pas vraiment différent du laboratoire où j'avais passé toutes mes premières années. J'étais dans une cage de verre, inaccessible et pourtant visible, déshumanisé par le regard des autres, comme si il absorbait ma substance même. Un spectre, une idée d'être humain. Dans ces regards, je pouvais lire de la peur, peur devant mes pouvoirs, du mépris parce que pour eux j'étais différent, un ersatz d'être humain, un robot sans émotions…De l'envie aussi, parfois. Au milieu d'une foule, j'étais seul, incomplet.

Jusqu'à ce que je te rencontre, Daïsuke. Au milieu de ces esprits malveillants et glacés, tu étais comme un soleil, tu rayonnais. C'est toi qui m'a approché, qui à fait fondre mes barrières, ces neiges que je croyais éternelles.

Je me souviens de la première fois où tu m'as touché, ce sentiment… Je ne l'avais plus ressenti depuis que Sam avait disparu. De la simple chaleur humaine pourtant.

Si tu es dans ce lit, ce n'est pas tant de la faute d'Osamu que la mienne. J'aurais dû faire confiance à ma propre intuition, je n'aurais jamais dû entrer dans ce fichu hôpital, t'exposer de cette manière.

J'aurais dû…

Excuse-moi Daïsuke. Pardon. Tout est ma faute.

Il a lu dans ton esprit, je sais au moins ça. Est-ce pour ça que tu ne te réveilles pas ou est-ce cette fichue drogue ?

Je ne sais plus où j'en suis. Je n'arrive pas à le haïr. Est-ce que je devrais ? Ce n'est pas uniquement sa faute si on en est là. Et quand nos deux esprits se sont rejoints si brièvement Daïsuke…J'aurais voulu que jamais ça ne cesse.

Quand le lien est recréé entre mon jumeau et moi, je me sens… entier. Un peu quand comme toi et moi nous avons fait l'amour. J'ai si longtemps bloqué mes émotions que j'ai du mal à présent à les identifier. Tout n'est que confusion.

La proposition d'Osamu… Tu sais, j'ai bien failli l'accepter. Si les commandos n'avaient pas envahi l'hôpital, je me serais probablement joint à lui. Son combat n'est pas pire après tout que celui que nous menons. Nous échiner, jour après jour à faire survivre ce gouvernement monstrueux mené par une oligarchie décadente. Elle nous a créée, Sam et moi puis elle nous a séparés. Si les êtres humains étaient gouvernés par la logique et non par les émotions, je devrais me battre à ses cotés.

La seule chose pour laquelle je lui en veut, c'est qu'il sacrifie des gens pour parvenir à son but, comme il vous a sacrifié, toi et ta sœur… Mais là encore, le gouvernement à fait pire.

Alors Daïsuke, dis moi quel chemin suivre si ils sont tous les deux mauvais ?

Notes de l'auteur :

Le voilà donc, ce fameux chapitre 12 ! J'espère qu'il vous plaît. En fait, il y avait encore deux scènes très longues qui devaient faire partie de ce chapitre mais je les ai repoussées au chapitre suivant… Qui pour le coup est déjà écrit, il ne me reste plus qu'à le taper. Donc, vous pourrez bientôt lire le chapitre 13 qui sera probablement aussi long voire plus que celui-là. On dit merci qui ?

C'est très curieux, mais concernant "Anarchie par intraveineuse", je travaille sans filet. Je sais toujours dans quelle direction je vais mais la plupart du temps, il faut que je réfléchisse au chemin que je vais emprunter pour y arriver. Parfois, il y a certaines scènes où évènements qui s'imposent à moi et qui me servent de point d'ancrage. Sortie de ça… c'est du pur feeling. C'est pas plus mal, ça donne du cachet à l'ensemble je trouve. Si je dis tout ça, c'est que pour l'instant sur tous mes fics gundam wing (je ne considère pas "l'énigme Duo" comme une série, contrairement à "Anarchie", plutôt comme un ensemble cohérent vu qu'en fait chaque chapitre à une fin en soi et se suffit à lui-même…sans compter que pour l'instant, les neuf chapitres sont des pov de Heero ou de Duo…) j'avais toute une série de sujets et d'évènements prédéfinis, voire des dialogues entiers écrits à l'avance sur mon carnet à idées (ce qui est très inhabituel pour moi vu que normalement je travaille direct sur traitement de texte).

Oh, et allez consulter mon profil, il y a une nouvelle bio, mes fics en cours et mes fics en préparation…Ainsi qu'une petite surprise concernant Anarchie !

A présent c'est à vous de jouer, avis, suggestions, plaintes…Reviewez moi pour me dire ce que vous pensez de ce chapitre. Inutile de dire que ça me fera taper le chapitre 13 plus vite ! *clin d'œil*