Remerciements : Toutes ces reviews ! Merci, I'm not worthy ! J'ai eu un doute pendant un moment… Comment j'en suis arrivée à écrire ça, je ne le sais pas moi même, mais si ça vous plaît, c'est tout ce qui compte !
Au programme : Travestissement, 1+2, 5+2, 13x2 (mon dieu, le pov' Duo à du boulot dans ce chapitre !)
Avec : Duo dans le rôle du marquis de Mortemart, Heero dans le rôle du comte de Yerres, Wufeï Chang dans le rôle de l'ambassadeur de L'Empereur et Treize dans le rôle du Roi Louis XV.
L'italique indique les pensées.
L'espion du Roi
Première partie : Bal masqué à Versailles
Chapitre deux : Séductions imprévues
- Qui est elle ?
- Quelle grâce, quelle élégance, mais qui est cette jeune femme, vous la connaissez ?
Sous les lambris de la salle de bal, les murmures concernant l'identité de la nouvelle venue allaient bon train. La foule s'écarta avec respect du sillage du couple qu'elle formait avec Le comte d'Yerres, les robes glissant sur le parquet avec le bruissement caractéristique des tissus précieux.
Cela aussi était inhabituel. C'était bien la première fois que le comte accordait son bras à une jeune femme. Une belle mère acariâtre avait eu tôt fait de le transformer en un misogyne cynique avant l'heure. C'est le fan club du "comte de glace" qui allait être déçu.
Chang Wufeï leva le nez de son verre de champagne en entendant les chuchotements de la foule. C'était un lettré arrivé premier des derniers concours impériaux et s'était vu attribuer le délicat poste d'ambassadeur de L'Empereur de Chine en France. [1]
Venant tout juste de prendre son poste, il avait du mal à apprécier ce pays. L'étalage des soieries des femmes de la noblesse était chatoyant certes, mais manquait à son avis de la finesse de celles qu'on pouvait trouver dans son pays. Les discussions aussi lui semblaient creuses et il avait du mal à nouer des conversations, malgré sa maîtrise de la langue française.
Il ne portait pas un grand intérêt aux murmures autour de lui, sinon il se serait rendu compte que lui aussi fascinait les foules par son apparence exotique. Il avait pourtant opté pour la discrétion, mais son costume de mandarin en soie noir et rouge avec les marques de sa fonction détonnait avec les robes des belles dames. Ses traits fins, ses yeux de jais comme tracés au pinceau n'étaient pas sans séduction, sa peau claire et son large front marquaient eux aussi sa naissance élevée. Le portrait était achevé par des cheveux couleur aile de corbeau, attachés par une sévère queue de cheval.
Il fixa son attention sur le couple qui semblait être le centre d'attention de la soirée. Il identifia rapidement le jeune homme, il l'avait déjà entrevu dans une autre soirée et avait été frappé par le bleu dur de ses yeux. Quant à sa compagne…
Wufeï la fixa un moment. Il émanait d'elle un charme rare qu'il n'avait pas le souvenir d'avoir vu où que se soit, même dans son pays. Quelque chose dans sa mise lui rappelait le chrysanthème, sa fleur préférée.
Jetant un coup d'œil à l'orchestre, il s'aperçut que celui-ci s'apprêtait à jouer le premier menuet de la soirée. Il avait toujours trouvé que cette danse était quelque peu mécanique mais s'avança néanmoins vers l'inconnue.
Un léger sourire sur ses lèvres fines, il demanda :
- M'accorderez vous cette danse, ma Dame ?
La jeune femme jeta un regard d'excuse à son cavalier qui lui lâcha le bras, sans avoir d'abord fusillé de son regard glacé le téméraire asiatique. Celui-ci ne s'offusqua pas et prit la main de la jeune femme pour conduire la danse.
Tandis qu'ils esquissaient ensembles les premiers pas de la danse Wufeï s'étonna de la grâce de la jeune femme. Ses mouvements étaient souples et légers, sa taille avait la finesse d'une liane à tel point qu'il ne pu s'empêcher de la complimenter :
- Mademoiselle, je n'avais jamais vu personne danser aussi bien que vous.
Ce compliment sembla plaire à la jeune femme car un sourire sans artifice fleurit sur ses lèvres, tout le contraire de ce qu'il avait pu déjà voir sur les visages des courtisans. Le naturel de cette jeune femme dans une société si codifiée étonna le jeune ambassadeur.
Mutine, elle répondit :
- Quant à moi, je n'ai jamais entendu un étranger parler aussi bien notre langue. Le français est pourtant une langue difficile.
Le jeune chinois sourit en acceptation du compliment et se focalisa sur les pas compliqués de la danse, non sans remarquer l'étrange couleur des yeux de la belle inconnue.
Ses yeux sont violets ? Quelle teinte peu habituelle, je n'en avais jamais vu de pareils…
Mais l'ambassadeur n'avait pas été le seul à remarquer la beauté de la jeune femme. Deux yeux marron dans la foule la fixaient, attendant que la danse se termine.
Les cordes des violons cessèrent de vibrer sous les archets et avec elles, la musique se tu. Wufei lâcha avec regret la main de la jeune femme et demanda :
- Pourrais-je voir votre visage ?
Un sourire mystérieux éclaira de nouveau le visage en forme de cœur et elle répondit :
- La tradition veut, monsieur, que nous attendions minuit avant de retirer nos masques.
- Alors, pourrais-je au moins connaître votre nom ?
La jeune femme se glissa contre lui et lui chuchota à l'oreille :
- Marquise de Mortemart.
Et avec un rire léger, elle s'échappa de l'étreinte de l'ambassadeur et disparu dans un mouvement de foule comme si elle n'avait jamais existé, laissant le jeune chinois surpris et définitivement séduit.
Pensif, il retourna à la place qu'il occupait précédemment et se pencha vers sa voisine, une dame d'un certain âge avec une distinction réservée. Elle serait probablement capable de lui donner le renseignement qu'il souhaitait.
- Dites-moi madame, connaissez-vous la marquise de Mortemart ?
- Oh oui, c'était une dame très en vue !
- C'était ?
- Oui, elle est morte il y a quelques années de cela. Elle avait une santé fragile.
- Non, je parle d'une jeune femme d'une vingtaine d'années environ.
- Le marquis Duo aurait une sœur ? c'est curieux, je n'en avais jamais entendu parler. Quoiqu'il en soit, on ne peut pas confondre un Mortemart avec qui que ce soit d'autre, ils ont les yeux d'un violet inimitable.
L'ambassadeur remercia sa voisine de sa politesse et replongea dans ses pensées.
Donc, c'était bien une Mortemart…
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Duo s'arrêta dans un recoin éloigné de la fête et se pressa la main sur le cœur, un peu essoufflé. Il n'aurait jamais cru que ce serait aussi amusant. De plus, cet inconnu était particulièrement galant et beau garçon. Il décida de retourner retrouver Heero qui devait le chercher partout lorsqu'une main lui agrippa l'épaule par derrière.
Il se retourna d'un geste vif pour faire face à un gentilhomme grand et bien découplé dont les yeux bruns pétillaient sous son masque.
- Je n'avais jamais vu une jeune femme aussi gracieuse à la cour, nous devrions faire mieux connaissance !
Et avant que Duo ne puisse esquisser le moindre mouvement, les lèvres de l'homme étaient sur les siennes, insistantes. Les mains fureteuses de l'homme remontaient son corsage vers sa poitrine ou, plus exactement, là où aurait dû se trouver sa poitrine. Ne trouvant pas exactement ce qu'elles cherchaient [2], elles se figèrent et le baiser cessa brusquement.
C'est le moment précis que choisi Heero pour tomber sur son meilleur ami en détresse. D'une voix aussi glacée que ses yeux, il dit :
- Peut-on vous demander monsieur ce que vous faites ?
- Je pensais embrasser une charmante jeune femme, mais apparemment il y a maldonne sur la marchandise.
- J'exige de connaître votre identité !
Le gentilhomme sourit et ôta son masque pour révéler un visage que les deux jeunes gens connaissaient bien.
Heero resta bouche bée et une exclamation de surprise vint au lèvres de Duo en même temps qu'il rougissait furieusement :
- Mon Roi ! Oh, je suis désolé !
- Il n'y a pas de mal. Je suis dans mon tort également et je dois avouer que je trouve cette mésaventure plutôt amusante. La jouvencelle qui ravit tout Versailles est en fait un homme. Voilà certes un déguisement original ! Puis-je voir vos visages ?
Contrits, Duo et Heero retirèrent leur masque. Treize fixa un instant le visage de Duo avant de s'exclamer, visiblement surpris :
- Comment, c'est vous, marquis de Mortemart ? Qui l'aurait cru ! Et vous vous êtes débrouillés en plus pour séduire également ce glaçon d'ambassadeur de l'Empereur de Chine ! J'ai envoyé mes plus belles dames pour le séduire et elles ont toutes fait chou blanc et vous, vous réussissez ?
Il examina de près Duo.
- C'est vrai que vous faites une femme très convaincante…
Il sembla réfléchir un moment puis dit :
- Marquis, puis-je vous demander un service ?
- Je suis aux ordres de mon Roi.
- Je sais de source sûre qu'un espion d'une puissance étrangère a été envoyé pour tuer l'ambassadeur et ainsi créer un incident diplomatique entre la France et la Chine qui empêcherait un important traité commercial d'être signé. Je sais aussi que cet espion est une femme et qu'elle va essayer de le séduire. J'ai besoin d'une personne de confiance qui pourrait s'approcher et lier connaissance avec l'ambassadeur, qui le protégerait sans qu'il s'en rende compte jusqu'à la signature du traité. C'est une mission de confiance. L'acceptez-vous, marquis ?
Duo regarda le Roi, impressionné par son charisme naturel et dit :
- Je vous le redis majesté, je suis à vos ordres.
- Je n'en attendais pas moins de vous marquis. Etant donné que vous avez déjà séduit l'ambassadeur, je suggère que vous continuiez à vous déguiser en femme pour l'approcher, vous n'éveillerez ainsi aucun soupçon et pourrez parer toute tentative de la part de l'espionne.
Heero regarda Duo. Son visage n'exprimait rien mais Duo connaissez assez son ami pour savoir que cette situation lui déplaisait au plus haut point.
Le Roi remit son masque et s'éclipsa en direction du bal qui battait toujours son plein.
Minuit allait bientôt sonner…
Notes quelques peu instructives de l'auteur:
[1] Authentique. Les postes dans l'Empire de Chine étaient distribués par concours. Les mieux notés avaient les meilleurs postes et obtenaient le titre de mandarin.
[2] Vous imaginez bien que Duo a mis du rembourrage…
J'espère que ce chapitre vous a plu. Il est assez long et il m'a fallu un certain temps pour taper la deuxième partie. Les évènements peuvent vous paraître assez rocambolesques mais c'est ainsi que le chevalier d'Eon est devenu l'espion du Roi. C'est un évènement de l'histoire de France peu connu… Bien sûr, j'ai arrangé tout cela à ma sauce (il n'y avait pas d'ambassadeur chinois par exemple, mais j'avais envie d'un rôle taillé sur mesure pour Wuffie…), l'essentiel étant de vous faire passer un bon moment. *clin d'œil*
Si ma mission est accomplie, cliquez sur le petit bouton bleu et laissez moi une review pour me donner vos impressions, elles seront utilisées pour améliorer ce fic.
Jikaï : Duo (il faudrait que je lui trouve un prénom féminin, vous avez une idée ?) vampe Wufeï pour assurer sa protection. Qu'elle sera la réaction de Heero ? Duo arrivera t'il à accomplir sa mission alors que Wufeï se doute de quelque chose ? Et à quel personnage féminin de Gundam Wing vais-je donner le rôle de la perfide espionne ?
