Ce chapitre est dédicacé à Christine. Merci à toi pour ton gift art

fantapoustoufflant.

Disclaimer : Ni Gundam wing ni BeruBara (Versailles no bara, Lady Oscar dans nos vertes contrées) ne m'appartiennent. Snif, bouh, ouin. Bon, maintenant que cette pénible obligation est exécutée, passons au fic !

L'espion du Roi

Auteur: Erszebeth

Deuxième partie : Mission bridée

Chapitre 5 : Le plan

Wufeï ne s'affola pas devant la perte de conscience du français. Méthodiquement, il vérifia l'ampleur de la blessure et pu vérifier de ses yeux que Duo/Diane lui avait dit la vérité. Sous sa délicieuse robe, Duo était indéniablement masculin quoique d'une ossature assez fine pour pouvoir passer pour un membre du sexe féminin. Il n'en était pas moins musclé mais d'une musculature noueuse dont la vraie force restait dissimulée à l'éventuel observateur par une peau aussi douce et lumineuse que celle d'une femme et Wufeï se surprit à se demander quels produits de beauté le français utilisait.

Sans aucun doute, Le Roi avait eu le nez creux en choisissant son espion. Wufeï ne pouvait pas imaginer un être à qui la robe irait mieux même si il doutait que Duo prenne cela pour un compliment. Mais ce n'était pas la seule qualité que Duo montrait dans sa fonction. Il avait pris sa mission à cœur et l'avait sauvé du danger qui le menaçait. Plus fort, son intelligence et ses talents de comédien avaient rendu son personnage féminin des plus crédibles. Wufeï se targuait d'être observateur mais pas une minute il n'avait eu de doute pas plus qu'il n'avait relevé de détails qui auraient pu lui mettre la puce à l'oreille par rapport au comportement de Duo.

Duo était un espion né, un espion d'un genre nouveau, capable d'assumer n'importe quelle identité en plus de posséder l'intelligence, la connaissance politique et les réflexes d'un bon agent. Une telle perle, se dit Wufeï, méritait une attention toute particulière. Il était à peu près sûr que son propre empereur aurait souhaité avoir une telle personne parmi ses sujets.

Plus que jamais, Wufeï était intéressé par l'intrigant androgyne. Non seulement il était fascinant, mais en plus la présence de cet ami d'enfance, ce Heero dont Duo ne savait pas si il l'aimait ou pas rendait les choses très… Piquantes. Dans de telles circonstances, la séduction ne se révélait que plus périlleuse et Chang Wufeï n'était pas homme à refuser un challenge. Au pire, il pourrait au moins gagner l'amitié de Duo, ce qui se révèlerait presque aussi précieux que d'avoir le français dans son lit.

Un sourire vint aux lèvres du Chinois tandis qu'il bandait serré la plaie au coté de Duo avec un bout de jupon déchiré. Duo de Mortemart était un homme-femme qu'il serait flatté de compter parmi ses amis… ou dans son lit. Il n'avait rien à perdre et tout à gagner. Il allait tenter sa chance.

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En entendant le carrosse s'arrêter devant la porte principale, Heero bondit, un étrange pressentiment à l'esprit. Il était trop tôt, Duo ne devrait pas déjà être rentré. Il quitta à toute vitesse la bibliothèque dans laquelle il avait tenté d'occuper son esprit ces dernières heures sans succès et descendit à temps pour voir l'ambassadeur chinois entrer en portant un Duo/Diane sans connaissance dans ses bras.

Il resta sous le choc quelques secondes que Wufeï mit à profit pour demander au serviteur d'aller chercher un médecin ainsi que le chemin de la chambre de Duo. Celui-ci ne tarda pas et eu tôt fait de nettoyer et de panser la blessure de Duo, le tout caché par les rideaux du lit qui dissimulaient efficacement la nudité du jeune marquis ainsi que de lui prescrire un reconstituant sanguin. Le marquis avait perdu pas mal de sang mais par chance le couteau l'avait juste ouvert sur le coté, sans toucher d'organes vitaux. On peut vraiment dire que Duo avait une bonne étoile qui veillait sur lui… et accessoirement un corset assez serré dont les baleines avaient amorti la plus grandes parties des dommages. Se déguiser en femme n'avait pas que des inconvénients.

Pendant ce temps, Heero et Wufeï étaient restés dans la chambre, hésitants entre surveiller les moindres mouvements du docteur et se regarder en chien de faïence. Il était visible que Heero n'attendait que le départ du docteur pour demander de sérieuses explications à Wufeï sur ce qui c'était passé. Dès que la porte se referma sur le praticien, la voix du comte s'éleva :

- Qu'est ce qui c'est passé, Chang ?

Sans se perdre dans les détails, l'ambassadeur s'exécuta. Il raconta l'agression et comment Duo l'avait sauvé. Cependant, Heero ne pouvait pas accepter que Duo soit blessé. Il avait besoin de passer ses nerfs sur quelqu'un et l'ambassadeur se trouvait au mauvais endroit  au mauvais moment. Sarcastique, Heero dit :

- C'est étrange, je n'aurais pas cru que vous soyez du genre à vous cacher derrière une femme. Quel genre d'homme êtes vous donc ?

Wufeï allait exploser, Heero avait visé juste en s'attaquant à son honneur, lorsque une voix interrompit la discussion qui menaçait de dégénérer en dispute :

- Mais l'ambassadeur sait très bien que je ne suis PAS une femme.

C'était Duo, encore un peu faible qui rivait son clou à Heero d'une voix douce.

Heero fut surpris. Il n'aurait jamais cru que Duo, qui s'amusait tant à mystifier le chinois, lui révèlerai son vrai sexe. Il laissa échapper un "comment ?" stupéfié.

Duo soupira. Il sentait que Heero était sur le point de faire sa fameuse imitation de la tête de bois et il sentait qu'une grosse migraine s'annonçait. Il dit :

- Ma foi, L'ambassadeur tenait absolument à examiner ma blessure, ce qui l'aurait fatalement mené à fouiner dans mes jupes et mon corset et à s'apercevoir que j'avais une chose en trop à un certain endroit et deux qui manquaient à un autre.

Wufeï pouffa de rire à la manière de Duo de détendre l'atmosphère tandis que Heero lui se raidit, stressé à l'idée même d'un Wufeï en train de déshabiller son ami. Il tenta de répliquer :

- Mais…

Duo lui coupa la parole avec une voix toujours aussi douce comme si il parlait à un enfant :

- Je comprends que tu t'inquiètes pour moi Heero mais ce n'est pas une raison pour passer tes nerfs sur notre invité.

Wufeï resta admiratif devant tant de diplomatie, d'intelligence et de psychologie. Sans élever la voix, Duo avait réussit à s'imposer et à calmer son ami, sans compter que cette intervention dénotait aussi pas mal de caractère et d'intelligence.

Heero lui n'avait pas analysé ainsi les mots de Duo et sa jalousie montante n'avait entendu qu'une chose :

- Invité ?

- Tu as très bien entendu, Heero. Wufeï, vous êtes en danger et ma mission est de vous protéger. Si vous voulez bien accepter mon hospitalité, je vous invite à rester chez moi jusqu'à la signature du traité commercial.

Wufeï jeta un petit coup d'œil sur Heero qui était trop occupé à comprendre les implications de ce que Duo venait de dire pour contester sa décision. La proposition de Duo était le bon sens même et l'arrangeait bien. Il serait pour lui beaucoup plus facile mieux connaître Duo et le séduire si il résidait chez lui. Bien sûr, il s'attendait à une répartie de Heero qui ne tarda effectivement pas :

- Je suis absolument contre ! Duo, est-ce que tu te rends compte des risques ? Ils ont essayé une fois, ils retenteront leur coup, ce n'est qu'une question de temps.

- Réfléchis un peu Heero et tu te rendras compte qu'ils ne peuvent pas se le permettre. Attaquer l'ambassadeur de Chine et prétextant d'un évènement mondain est une chose mais s'introduire chez nous pour le tuer en est une autre. Ça ne pourrait plus passer pour un hasard ou un accident… Non. Dès qu'il sortira de chez nous, il sera pris pour cible, mais pas avant. Il ne reste que quelques jours avant la signature du traité… Nous pouvons le protéger, sauf…

S'adressant à Wufeï, Duo dit :

- Ambassadeur, je suppose que vous êtes invité aux féeries de glaces ?

- Effectivement.

Pensif, Duo ajouta :

- Et vous êtes obligé d'y figurer, je crois savoir que le Roi vous a attribué un rôle dans le spectacle qui doit avoir lieu le soir des féeries… C'est le seul moment ou on pourra vous atteindre, il faudra que nous soyons prudents. La personne qui à tenter d'attenter à votre vie était anglaise si j'en crois par la coupe de sa robe et je doute qu'elle soit seule. Les anglais sont renommés pour leurs services secrets.

Wufeï réfléchit avant de murmurer comme pour lui même :

- Maintenant je me souviens, l'Angleterre a tout fait pour empêcher ce traité de se signer. On m'a même fait des propositions… Tenté de me corrompre, quoi.

Duo, comprenant où Wufeï voulait en venir continua pour lui :

- Mais vous avez refusé et maintenant, ils veulent faire d'une pierre deux coups en vous éliminant et en causant un incident diplomatique entre la France et la Chine, ce qui ferait que l'Angleterre aurait toutes les chances de récupérer le traité…

Ils restèrent silencieux tous les trois. Ils n'avaient aucun moyen d'empêcher les agents anglais d'agir, ils étaient obligés d'attendre. Finalement, Duo sonna un serviteur et dit à Wufeï :

- Hubert va vous montrer votre chambre. N'hésitez pas à demander tout ce qu'il faudra pour vous mettre à l'aise.

Wufeï exécuta sa sortie, laissant les deux amis seuls.

- Duo…

Duo paru fatigué. Il répondit pourtant :

- Je sais ce que tu vas me dire, Heero. Mais je serais prudent, promis.

Lui jetant un petit coup d'œil presque timidement, comme pour s'excuser ou lui demander son aide :

- Et puis, si tu me donnes un coup de main, on devrait s'en sortir, pas vrai ?

Heero soupira, vaincu. Il ne pouvait jamais ne vouloir très longtemps à Duo. Il vint s'asseoir sur le lit, tout contre Duo.

- Tu sais bien que tu peux compter sur moi Duo. Toujours…

Soulagé que son meilleur ami ne lui en veuille pas, Duo s'appuya contre lui, laissant l'odeur de violette de l'eau de Cologne de Heero et celle plus masculine de sa peau l'environner. C'était familier et réconfortant après une longue journée et Duo ferma les yeux et se laissa aller contre l'épaule de Heero. Ils ne se touchaient pas si souvent, Heero, au contraire de son ami se laissait rarement ne serait ce qu'effleurer.

Duo se sentait si bien, le sommeil était en train de le gagner. Heero le serra un peu plus contre lui et Duo sentit le contact des lèvres du comte sur sa joue. A moitié endormi, il murmura :

- Heero ?

Celui-ci ne répondit pas, trop occupé à regarder Duo à moitié assoupi contre son épaule, les lèvres entrouvertes couleur cerise comme invitant au baiser. Heero céda à la tentation et embrassa les lèvres offertes. Duo, lui était en plein rêve et il réagit sans même le vouloir, passant sa main dans les cheveux insoumis et pourtant fins comme de la soie de son ami. Finalement, Heero reprit sa respiration et, toujours sans s'éveiller, Duo se blottit tout contre lui et sa chaleur. Soudain, les évènements de la journée n'avaient plus d'importance pour Heero puisqu'ils lui avaient donné le courage d'embrasser son ami.

Il raffermit son étreinte sur la taille de Duo et celui-ci murmura dans son sommeil. Un léger sourire passa sur les lèvres de Heero et de l'autre main, il défit le reste de coiffure féminine, prenant son temps pour ôter les épingles une à une. Si Duo dormait avec les cheveux dans cet état, on l'entendrait pester comme un diable le lendemain. Après quelques minutes, la manne châtain clair était libre et Heero l'attacha en une queue de cheval lâche à l'aide d'un ruban avant de coucher Duo et de remonter les couvertures sur lui.

Après avoir soufflé les bougies, il murmura avant de refermer la porte :

- Bonne nuit Duo.

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Notes de l'auteur : Désolée pour l'attente… C'est toujours pareil lorsqu'on travaille sur plusieurs séries, y'en a toujours une ou deux qui traînent plus que d'autres…

Silmarill : Et tu travailles sur quoi au juste ?

Erszebeth : Cinq séries plus d'autres projets (dont la deuxième partie du cycle des clichés détournés dont "Me and Heero down by the schoolyard" était la première).

De toute façon, j'avais fait je ne sais pas combien de versions différentes de ce chapitre cinq. Celle là est marrante parce qu'en fait, elle ne se passe comme aucune des autres mais je l'aime bien quand même.

Jikaï : Wufeï, Heero et Duo dans la même maison, les espions anglais qui manigancent quelque chose et les féeries qui approchent…