Et si. . . L'Ordre du Phénix ?
Auteur : alana chantelune (alanachantelune@caramail.com)
Avertissements : aucun en particulier. Ah, si peut-être pour la fin, c'est un peu triste, mais rien de pire que les tomes 3 et 4.
Spoilers : Tout ce que vous avez lu sur Harry Potter, soit les quatre premiers tomes et les deux petits suppléments.
Résumé général : Imaginez-vous regardant dans une boule de cristal. Vous apercevez la couverture d'un livre : " Harry Potter et l'ordre du phénix ". Le livre s'ouvre, et les pages se tournent d'elles-même... Parfois elles restent immobiles assez longtemps pour que vous lisiez plusieurs paragraphes, d'autre fois seulement quelques lignes… En fait, voici de faux extraits du futur tome cinq.
Disclaimer : Harry Potter et le monde des sorciers ne m'appartiennent pas, je les utilise juste comme ça et je n'en tire aucun autre bénéfice que le plaisir d'écrire.
Nouveaux extraits : Et si... une autre vie ?
***
Au moment même où Harry toucha la sphère, il sentit le sol se dérober sous ses pieds. Autour de lui, tout se disloqua en un tourbillon, et il se sentit tomber dans le néant et poussa un hurlement de terreur. Mais son cri fut comme aspiré par les ténèbres qui l'aspirèrent.
On l'appelait. Encore à moitié endormi, il grogna. On l'appela encore une fois et il réussit à répondre un "oui " plus audible que ses marmonnements. Mais il ne fit que remuer et resta allongé dans une douce tiédeur. C'est alors que quelque chose de lourd tomba sur lui et le piétina avec de grands cris surexcités :
" Harry ! Harry ! Debout, aller, lève-toi, ca y est, c'est aujourd'hui ! Debout ! Lève-toi ! "
Harry avait le souffle coupé par les rebondissements qui lui martelaient le dos. Il se dégagea tant bien que mal mais il fut alors tiré par la manche de son pyjama.
" Vite, vite, aller, viens, c'est l'heure ! "
Manquant de tomber de son lit, Harry mit de l'ordre dans ses idées : où était-il ? Il le savait. Il se mit à crier assez fort pour être entendu :
" Ca va, ça va, Eric ! T'as gagné tu m'a réveillé ! Mais il est que 7 heures et demi, tu exagère ! "
" C'est plutôt toi qui exagère, ca fait une demi-heure que je t'ai dit de te lever ! " dit une voix douce et moqueuse à la fois.
Lily Potter se tenait devant la porte. Elle regarda son fils avec amusement.
" Nous devons finir de préparer les affaires. Si tu n'avais pas veillé si tard hier soir pour voir ce match ! C'est la dernière fois que je t'autorise cela une veille de rentrée des classes ! Aller, habille-toi vite ! "
" Mais M'man, c'était les Magpies contre les Busards de Heidelberg ! " bailla-t-il.
Peine perdue, sa mère était déjà redescendue. Sa mère ? Harry rêvait-il ? Il eut une étrange impression, comme s'il était deux personnes à la fois : un Harry savait qu'il devait se dépêcher de se préparer pour retourner à Poudlard, l'autre était stupéfait de voir sa mère en vie, dans leur maison, avec son petit frère qui le tirait par la manche… Son petit frère ?
Eric Potter avait onze ans, les cheveux bruns et souples avec de profonds reflets rouges et les même yeux verts que son frère et sa mère, mais contrairement à son aîné, il ne portait de lunettes que pour lire. Il se rua dans les escaliers à la poursuite de sa mère en hurlant à Harry de se dépêcher de venir manger pour ne pas rater le train.
" Il ne part qu'à onze heure… " grogna Harry en attrapant ses lunettes. " On a tout le temps… "
Eric avait compté les jours qui le séparait de sa première rentrée à Poudlard sur un calendrier accroché au-dessus de son lit… Bien sûr, Harry était également ravi de retrouver le vieux château et ses amis, mais.. il n'avait pas de frère ! Ses parents étaient morts ! C'était impossible !
Et pourtant c'est avec flegme qu'il se mit à s'habiller. Puis, il passa dans la salle de bain faire sa toilette, tenta (sans résultat) de se coiffer, (et là il remarqua que sa cicatrice avait disparue !) et descendit enfin à son tour dans la salle à manger. Son petit frère, déjà en uniforme, grignotait un toast, les pieds tambourinant le carrelage tandis que sa mère dégustait tranquillement une tasse de thé. Harry donna un baiser à celle-ci avant de s'asseoir devant un bon petit déjeuner.
" Où est Papa ? " demanda Harry.
" Il finit ma valise, parce que j'ai pas réussit à la fermer. " répondit Eric.
" Tu l'as déjà finie ? " s'étonna Harry en mordant dans sa tartine de confiture. " Attends, reprit-il soupçonneux, tu es levé depuis quelle heure ? "
" Au moins cinq heures du matin ! " soupira sa mère. " Je t'ai entendu ! coupa t-elle à la mine contestataire d'Eric. Je me demande même si tu as vraiment dormi. Tu vas être épuisé ce soir ! Et tu dois te changer, tu mettras l'uniforme plus tard. "
" Mais non, tout ira bien ! " assura Eric avec un grand sourire.
Harry ne répondit pas. Il savait que rien ne pourrait fatiguer Eric. Il était d'une vitalité à toute épreuve ! Un bruit sourd se fit entendre au premier étage. James Potter apparu, faisant léviter la grosse malle de son fils avec sa baguette magique.
" J'ai retiré l'ordinateur portable. Tu sais que la technologie ne fonctionne pas à Poudlard… Et j'ai jugé préférable de retirer les deux feux du diable cachés sous tes serviettes de toilettes. ajouta t-il. Inutile que tu fasse sauter le cours de potions. D'ailleurs où les as-tu dégoté ? "
Eric fit la grimace, mais Harry se doutait qu'Eric les avait commandé par hiboux postaux le mois précédent. Il se souvenait avoir trouvé un gros catalogue dans la chambre d'Ellen cet été… James Potter eut un sourire qui en disait long et s'occupa de sortir la malle pour l'installer dans la voiture avant de rejoindre sa famille autour de la table.
C'était étrange. Harry connaissait cette Ellen, et pourtant il savait qu'elle n'existait pas, comme Eric. Pourquoi ne sautait-il pas au cou de ses parents qu'il n'avait jamais vu ? Comment pouvait-il être si tranquille ?
Sous le harcèlement d'Eric, Harry monta enfin remplir sa propre malle. Il avait mis dans un coin ce qu'il lui fallait ses vêtements, uniformes, livres, ustensiles de magie, son balai, le superbe Eclair de Feu que lui avait offert son parrain, ainsi que la cape d'invisibilité de son père. Enfin, à huit heures et demi, il furent tous prêt à partir et Lily Potter s'installa au volant de la voiture.
Le trajet durait un peu plus d'une heure et demi, et il fut tel qu'Harry se l'était imaginé : rempli de commentaires d'Eric. Serait-on bientôt arrivés ? Ellen sera t-elle déjà là ? Dans quel wagon s'installeraient-ils ? Harry le laisserait-il assister aux entraînements de Quidditch ? Hermione aurait-elle l'autographe de Victor Krum comme elle l'avait promis ? Dans quelle maison serait-il ? S'il n'était pas à Gryffondor, Harry sera quand même là pour l'aider, hein ? Même s'il allait à Serpentard ? Et qui serait le nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal ? Quel dommage que ce ne soit pas son parrain Rémus cette année…
Tout ceci, Harry l'avait déjà entendu cent fois. Avec ses parents, il avait bien sûr rassuré son frère. Mais allez calmer Eric…
Enfin, ils arrivèrent à la gare de Londres, une bonne demi-heure en avance. La cage d'Hedwige perchée sur la malle d'Harry, ils s'avancèrent vers la voie 9 ¾ invisible aux yeux des moldus. La splendide locomotive rouge était là comme à l'accoutumée. Une fillette vêtue d'un jean et d'un chemisier crème couru vers eux.
" Harry ! Eric ! "
Elle se jeta dans leur bras, puis entraîna Eric dans une ronde tourbillonnante en hurlant :
" Ca y est ! Ca y est ! On va à Poudlard ! "
" Du calme Ellen… " soupira une voix grave.
Le grand homme aux cheveux noirs qui suivait Ellen s'appuyait sur une canne pour marcher. Il avait l'air grave mais un sourire détendait son visage. Il embrassa Lily Potter et James l'enlaça affectueusement.
" Sirius ! Je suppose que vous avez du vivre la même matinée infernale que nous ! "
" En effet ! " répondit une femme aux cheveux châtains clairs qui accompagnait Sirius. " Nous sommes là depuis 10 heures. "
Harry embrassa son parrain et sa marraine avec plaisir, tandis que les plus jeunes lançait un " bonjour " strident avant de se remettre à sautiller sur place.
L'autre partie de Harry qui ne comprenait pas où il était examina Sirius. C'était bien son parrain. S'il n'était jamais allé à Azkaban, dans cette réalité-là, les difficultés qu'il éprouvait à marcher et la cicatrice que l'on pouvait remarquer près de son oreille gauche rappelaient les terribles souffrances qu'il avait enduré sous la torture de Voldemort. Jamais Pettigrow n'avait été le gardien du secret des Potter. Jamais Sirius n'avait révélé leur cachette. Si il était encore en vie, c'est parce que Voldemort avait tenté de se servir de lui comme appât. Mais l'action conjugué des fidèles de Dumbledore (dont les parents de Harry) avait eut raison du Seigneur des Ténèbres.
Sirius avait mis plus d'un an à se remettre seule la profonde dévotion de ses amis et de Viviane, Médicomage réputée, lui avait permis de retrouver la santé et de calmer les cauchemars qui l'assaillaient encore parfois. Il boitait péniblement et ne pouvait se passer de sa canne. Les dommages magiques qu'il avait subi ne pouvaient être entièrement soignés, ni par la magie, ni par la médecine moldue, deux domaines où excellait son épouse. Mais il avait trouvé le bonheur auprès de Viviane, et Ellen était née presque en même temps qu'Eric. Les deux anniversaires étaient d'ailleurs toujours fêtés ensemble. Pour quatre jours de différence, on allait pas faire trop de chichis. Ellen était une petite sœur pour Harry, et un double pour Eric. Impossible de les séparer, leurs disputes ne duraient jamais longtemps.
Ellen avait les cheveux clairs, presque blonds. Quand Sirius grognait en se demandant d'où elle les avait hérité, Karen lui montrait des photos d'elle-même plus jeune, avant que ses cheveux ne foncent, ainsi que de ses parents. Le grand-père maternel de Karen, un médecin moldu, avait eut les cheveux couleur de soleil. Par contre, Ellen ressemblait davantage de visage à Sirius.
Viviane félicita Harry pour sa nomination en tant que capitaine des Gryffondors. Il se lança alors dans une présentation des mesures qu'il avait préparé pour l'entraînement de l'équipe.
" Ce que Dubois n'avait pas pris en compte, c'est de former les plus jeunes. Nous devons nous trouver un nouveau gardien, et puis, c'est la dernière année des jumeaux et des filles il faut former des poursuiveurs et des batteurs pour l'an prochain. "
As-tu déjà des idées ? " demanda Sirius.
Harry allait répondre quand les cris d'Eric et Ellen le coupèrent. Et Harry eut le pressentiment que les ennuis commençaient. Les deux enfants étaient montés sur la locomotive rouge et Ellen réclamait une photo.
" Descendez de là tous les deux ! " cria Mme Potter.
" Une photo ! S'il te plaît Maman ! " répondit Eric. " Avec des effets ce sera mieux ! "
Ellen agita sa baguette magique et aussitôt des nuages de fumée coloré, parsemés d'éclairs, surgirent de la cheminée à coté de laquelle ils étaient perchés. Un employé de la gare surgit en trombe, les joues rouges et la respiration haletante.
" Voulez-vous descendre, les enfants ! Mais où sont vos parents ! "
James Potter se racla la gorge mais le cheminot grimpait déjà pour faire descendre Eric et Ellen. Viviane avait sorti un appareil photo, " Sans ça on aura pas la paix ", mais au moment où elle appuya sur le bouton, une explosion de couleurs plus forte que les autres souffla à la figure de l'employé qui dégringola de la locomotive. James le rattrapa, et Lily Potter explosa de colère.
" Eric ! Ellen ! Si vous n'êtes pas descendus dans deux secondes, je vous ramène à la maison ! "
La terrible menace agit instantanément. Les deux enfants, penauds, se retrouvèrent sur le quai, tandis que Sirius calmait la cheminée de la locomotive d'un coup de baguette. Le cheminot, furieux, se tourna vers les parents, mais il se calma en les reconnaissant.
" Ho ! Monsieur et Madame Potter.. Monsieur Black… Ce sont vos enfants ? … Ha… Hé bien… Espérons que vous serez plus sages dans le train ! "
Sirius et les parents de Harry travaillaient au ministère de la Magie et étaient plutôt connus chez les sorciers. James Potter était un Auror réputé et Sirius Black le capitaine de la Brigade Magique. Quand à Lily Potter, elle venait d'accéder au poste de vice-ministre du département de la Justice Magique. Les adultes s'excusèrent longuement et passèrent un savon aux deux garnements, qui promirent d'être " très très sages ". Mais Lily poussa un soupir et souffla à son fils aîné :
" J'ai peur que ton frère et Ellen ne soient les dignes héritiers de leurs pères à Poudlard… "
" Ils auront du mal à battre les jumeaux Weasley, Maman ! "
" Je crains que tu ai tort… Regarde, on s'est fait remarquer ! "
En effet, les feux d'artifices qui avaient jaillit de la locomotive avaient attirés les regards. Harry vit Hanna Abbot et Susan Bones, des camarades de Poufsouffle, qui riaient en lui faisant un signe. Il sourit gauchement et suivi sa famille à la recherche d'un compartiment libre. Il entendit quelqu'un courir derrière lui :
" Harry ! Harry ! "
C'était Hermione, qui le rejoignit en poussant son chariot avec sa malle.
" Hermione, comment vas-tu ? "
" Très bien ! Bonjour Madame Potter ! " dit-elle à cette dernière avec effusion.
" Bonjour Hermione ! " répondit-elle. " Félicitations à la nouvelle préfête ! "
Hermione rougit de fierté. Elle admirait beaucoup Lily Potter, et depuis sa promotion, cela était devenu de l'adulation pure et simple. Hermione eut à peine le temps de saluer James, Sirius et Viviane (qu'elle admirait également : elle avait confié à Harry qu'elle aimerait également poursuivre des études moldue en plus des études de sorcellerie, comme Viviane, doublement diplômée. Harry avait levé les yeux au ciel.), qu'Eric lui réclamait l'autographe de Victor Krum promis. Elle lui tendit une photo dédicacée avec un petit rire.
" Je lui ait demandé dès que je suis arrivée en Bulgarie, pour ne pas oublier. C'était superbe là-bas ! Sa famille possède un manoir près d'un lac j'ai assisté à quatre matches bulgares et aussi celui des Vautours contre les Bombes de Bruxelles. "
" Ah oui ! " dit Harry. " J'ai lu ça. Les Vautours ont encore gagnés. Normal avec un attrapeur comme Krum ! Leur batteur va mieux ? "
" Dix jours de coma et deux mois d'arrêt de vol. " commenta Hermione.
Les Bombes de Bruxelles avaient un nouveau batteur particulièrement efficace… Harry parla du match des Magpie, la meilleure équipe d'Angleterre à ses yeux, tout en aidant les adultes à charger les malles au milieu du convoi. Mais Hermione expliqua qu'elle devait se rendre à l'avant du train avec les autres préfets, et elle les quitta en promettant de venir les voir après sa réunion.
" Hé ! C'est Cédric ! " hurla Ellen.
Cédric Diggory, le champion du tournoi des trois sorciers, venait d'arriver avec la ravissante Cho Chang, sa petite amie, également attrapeuse des Serdaigle. Harry eut un pincement au cœur, mais salua avec joie les deux jeunes gens. Ceux-ci serrèrent la main avec émotion des Black et des Potter, qui félicitèrent Cédric pour son exploit de l'année précédente. Ellen, toute rose, lui demanda un autographe, ce qu'il lui promis.
" Tu es préfet en chef cette année ? " demanda Harry.
" Oh non, j'avais prévenu Madame Chourave que je ne voulais pas me surcharger de travail… Il y a encore l'équipe de Quidditch dont je dois m'occuper… "
" Au fait, félicitations pour ton poste de capitaine, Harry ! " dit Cho. " Le père de Ced l'a appris par ta mère. "
Le père de Cédric dirigeait le Département de Contrôle des Créatures Magiques, et rencontrait souvent les parents de Harry. Cédric aida Cho à s'installer avec ses amies de Serdaigle, avant de rejoindre Hermione dans le compartiment des préfets. Harry, Eric et Ellen eurent bientôt terminé leur propre installation, ainsi que celles des cages d'Hedwige et Raoul, la chouette mâle d'Ellen. Il redescendirent sur le quai auprès de leurs parents. Le train partait dans moins de quinze minutes. Leurs parents parlaient avec Frank et Emma Londubat, les parents de leur ami Neville. Franck était un Auror, comme James. Neville et sa sœur Jennifer, en deuxième année à Serdaigle, leur adressèrent un grand sourire et Neville demanda à Harry où était Ron.
" Il ne devrait plus tarder. " répondit Harry.
Mais il était difficile de distinguer quelqu'un sur le quai tant la foule était devenue dense aux abords du train. Une famille indienne, apparemment moldue, semblait un peu désorienté Lily Potter alla à leur rencontre. De toute évidence, la fillette qui montait dans le Poudlard Express était très angoissée. Lily Potter lui proposa de monter dans le même compartiment que ses enfants, puisque c'était un des rares où il restait de la place. Ellen commença tout de suite à bavarder avec la petite Nejma.
Harry scrutait le quai, mais toujours pas de Weasley en vue. Son père lui conseilla de monter et de continuer à lui parler à la fenêtre du train.
" Bonne chance pour la saison de Quidditch, Harry ! " lui dit-il en lui ébouriffant les cheveux.
" Je suis sûr que tu feras un excellent capitaine, comme ton père ! " approuva Sirius.
" Bien sûr qu'il sera le meilleur ! " affirma Eric. " Gryffondor va gagner avec 300 points d'avance ! "
Harry éclata de rire. Mais son père ait un visage très sérieux quand il se tourna vers le petit frère.
" Je t'en prie, Eric, sois sage. Je sais que tu as envie de t'amuser, mais.. N'ai pas d'ennui, d'accord ? "
" Essaie de veiller au grain, Harry. " demanda Sirius à son filleul. " Ces petits monstres sont dix fois pire que toi. "
" Merci bien ! " s'exclama Harry, vaguement vexé.
" De toute façon vous êtes les derniers à pouvoir leur demander d'être sages quand on sait ce que VOUS avez été durant votre scolarité ! " intervint sèchement Viviane.
Sirius et James eurent un air embarrassé. Viviane sourit et embrassa son mari. La mère de Harry s'approcha :
" Je crois que voilà les Weasley ! "
En effet, Harry les aperçut, courant vers les portes du train. Il ne restait que trois minutes avant le départ. Avec l'aide de James Potter et d'un employé de la gare, Mr Weasley chargea les quatre malles de ses enfants et les poussa dans le train. Mais Mrs Weasley rouvrit la porte et fourra un grand sac dans les mains de son fils Ron.
" Ce sont vos pique-niques ! Au revoir mes chéris ! "
Elle salua Harry et les autres à la fenêtre alors que le train s'ébranlait. Une cacophonie de cris retentit de toute part, parents et enfants se saluant avec enthousiasme, et larmes pour certain.
" Ne pleure pas ! " dit Ellen à Nejma. " Poudlard est le bel endroit du monde. Tu verra, tu détestera les vacances d'été dans une semaine. "
" C'est comment, cette école ? " demanda Nejma en séchant ses larmes. " Tu y a déjà été ? "
" Oh, non ! " rit Ellen. " Mais je l'ai attendu toute ma vie d'y aller. " ajouta t-elle devant les sourcils froncés de la fillette.
Harry regarda sa famille disparaître au bout du quai. Il se sentait tellement bien ! La porte du compartiment s'ouvrit et Ron et Ginny Weasley entrèrent.
" Salut Harry ! Salut les petits ! " s'exclama le rouquin.
" On est plus des petits puisqu'on va à Poudlard ! " rétorqua Eric avec un air faussement supérieur.
Ron et Harry éclatèrent de rire. Le voyage fut paisible au début, mais quand Ellen et Eric eurent fini d'expliquer à Nejma comment se déroulait la scolarité à Poudlard, aidés par Ginny et les garçons qui en savaient quand même un peu plus long qu'eux, ils décidèrent de vadrouiller dans le couloir.
Ils virent donc leurs condisciples de Gryffondor, Neville, Seamus, Dean, Lavande, Parvati et Melody, (qui était cette fille ? se demanda Harry. Il ne l'avait jamais vu… Mais si, il la connaissait… Les cheveux bouclés, la peau cuivrée, elle était candidate pour le poste de gardienne et étudiait les Runes au lieu de la Divination, comme Hermione, avec qui elle s'entendait très bien…), retrouvèrent Hermione et les préfets qui n'avaient pas fini leur réunion (" m'est avis qu'elle va avoir beaucoup de réunions cette année " souffla Ron), puis se dirigèrent vers un compartiment où de nombreux septièmes années des quatre maisons s'étaient regroupés, attirés par une musique tonitruante.
Lee Jordan avait amené un Diapason à Musique avec les derniers tubes des groupes les plus populaires. Fred dansait avec Angelina, debout sur les banquettes. Lee tentait de faire de même avec une Serpentard tellement morte de rire par ses mimiques et ses contorsions qu'elle était pliée en deux. George dansait avec l'une des poursuiveuses de Poufsouffle, Katie avec un des batteurs de Serdaigle, en essayant de ne pas heurter les quatre autres debout sur les banquettes. Quand à Alicia, elle se dandinait bras dessus, bras dessous avec trois élèves de Poufsouffle à l'entrée du compartiment.
Ils restèrent un moment avec eux, puis retournèrent vers leur compartiment, car ils étaient bien trop nombreux en un si petit endroit.
Un gros chat angora blanc surgit alors et Ellen l'attrapa. Une fille aux cheveux blonds pâles le poursuivait.
" Merci ! " soupira la fille. " Ce gros idiot de Vincent lui a fait peur. Viens là, Artemis… "
" Elle est magnifique ! " souffla Ellen.
La fille eut un petit sourire flatté.
" Mes parents me l'ont offert à mon anniversaire. Je vais la remettre dans son panier, ça vaut mieux. "
Elle se dirigea vers un compartiment d'où sortit le garçon le plus antipathique de Poudlard aux yeux de Harry : Drago Malefoy.
" Serena ! Tu l'as récupérée ? "
Il s'interrompit en voyant les autres.
" Qu'est-ce que vous faîtes là ? " gronda t-il. " Serena ne t'approche pas de ceux-là ! " jeta t-il à la fille qui devait être sa sœur.
" Le train n'est pas à toi, jusqu'à nouvel ordre ! " répondit sèchement Ron.
Malefoy renifla avec dédain. Crabbe et Goyle sortirent également du compartiment.
" Apparemment, les rats se multiplient ! " cracha t-il en regardant Eric, Ellen et Nejma.
Crabbe et Goyle ricanèrent. Eric vit rouge.
" Qui tu traites de rats, espèce de larve de Veracrasse ! " s'écria t-il.
" Tu devrai mettre en garde ce morveux, Potter. On ne sait pas ce qui peut arriver au petits nouveaux dans le château. Y'a des tas de coin dangereux… "
Ron et Harry blêmirent de colère à cette menace, mais Ellen le regarda avec mépris, et lâcha :
" Espérons que t'en trouvera un où vous vous débarrasserez de vos vers ! "
Tous les yeux se posèrent par terre, suivant le regard de la fillette. Eric faisait nonchalamment battre sa baguette sur la paume de sa main, et au lieu d'avoir des lacets, les chaussures des trois garçons étaient ornées de vers de terre. La fillette blonde poussa un cri d'horreur et s'enferma dans le compartiment tandis que les trois Serpentards sautillaient pour se débarrasser des bestioles avec des mimiques dégoûtées.
Hilares, Harry et les autres quittèrent le wagon rapidement avant qu'ils ne reprennent leurs esprits. Malefoy tambourinait à la porte du compartiment en ordonnant à sa sœur d'ouvrir.
De retour dans leur compartiment, Harry dut faire la leçon aux deux enfants, mais même avec l'arrivée d'Hermione qui avait eut vent de l'affaire (plusieurs compartiments avaient entendu les cris des Serpentards), Eric et Ellen n'eurent aucun regret. Ce que Ron et Harry comprenaient très bien.
A l'arrivée à Poudlard, Harry dirigea Eric, Ellen et Nejma vers Hagrid, qui eut un petit rire :
" Alors voilà le deuxième petit Potter et la miss Black… Vous m'avez l'air trop mignons pour être les petits monstres qu'étaient vos pères ! "
Eric et Ellen firent leur plus beau sourire et Harry se détourna avec un soupir, convaincu qu'Hagrid découvrirait bientôt la vrai nature de son frère et d'Ellen. Il espérait juste qu'ils ne renverseraient pas les barques des premières années…
Ce ne fut pas le cas, et il ne semblait pas y avoir eut d'accident quand les premières années entrèrent dans la grande salle où tous les élèves attendaient. Harry croisa les doigts, mais il ne fut pas surpris de voir Eric et Ellen atterrir à Gryffondor. Par contre, il remarqua la tête de certains professeurs McGonnagal eut une grimace en voyant Ellen puis Eric se jeter à son cou en le rejoignant à leur table le professeur Flitwick et le professeur Bibine échangèrent un coup d'œil inquiet et Rogue eut une moue dégoûtée. Nejma fut envoyée à Serdaigle et Serena Malefoy rejoignit son frère à Serpentard.
Dès le jour suivant, un mardi, les craintes muettes des professeurs, de Harry et de ses parents furent concrétisées. Le cours d'Histoire de la magie, qu'Harry eut en première heure de l'après-midi, fut animé par un événement étrange : le professeur Binns se mit à changer de couleur le gris spectral de son ectoplasme devint jaune, puis vert, puis bleu, changeant en permanence comme un kaléidoscope.
Le cours dut être interrompu, mais c'était déjà l'heure de la pause quand il prit conscience que quelque chose clochait, et les cinquième années attirèrent les autres élèves par leurs éclats de rire. Le professeurs Binns, furieux, s'enfuit en traversant les murs pour se plaindre au directeur. Harry avait deviné qu'il ne pouvait s'agir que des jumeaux ou de son frère et d'Ellen. Il en eut la confirmation le soir même dans la grande tour des Gryffondors.
Ellen et Eric avaient demandé à Fred et Georges Weasley des conseils pour atteindre les fantômes. Ils avaient cru que leur sortilège avait échoué, car ils l'avaient préparé la nuit et jeté lors de la première heure de cours. Mais en fin de compte, le sort avait agit avec retardement. La contrepartie était que le professeur Binns ne revint pas en cours avant le surlendemain, et ce fut Dumbledore lui-même qui donna cours aux deuxièmes, quatrième et septième années le lendemain, ce que tous les autres élèves leur jalousèrent, même si le vénérable directeur se perdit un peu dans les notes du professeur fantôme.
Cet exploit fut vite renouvelé durant la semaine, et on vit les différents fantômes de Poudlard devenir, au moment où ils s'y attendaient le moins, de toutes les couleurs, et même avec des motifs étranges. Voir Nick avec des rayures écossaises ou le Gros Moine avec des petites fraises ou des oiseaux sur fond vert vif était de la plus grande drôlerie, mais ce fut surtout le spectacle du Baron Sanglant constellé de pois puis de petits cochons roses qui déchaîna l'hilarité. Les fantômes, quand ils se découvraient frappés par ce mal, fuyaient se cacher.
Seule Mimi Geignarde fut ravie de se montrer partout dans le château il faut dire qu'elle avait eut la chance de tomber sur un des premier essais d'Eric et Ellen, et restait d'un beau bleu profond, avec des filets de lumières qui la traversait comme des étoiles filantes.
" Pour une fois qu'elle est de bonne humeur et sort de ses toilettes ! " remarqua Ron.
Fred et George déclarèrent que même eux n'avaient eut une si brillante idée pour distraire le cours de Binns, sans se faire prendre en plus, et déclarèrent qu'ils avaient trouvé leurs héritiers spirituels. Ce fut pour cela qu'ils prirent Eric et Ellen à partie à la fin de la semaine, et Harry les vit leur donner un parchemin, mais il ignorait ce que c'était. Ah, mais si, c'était la carte du Maraudeur ! Mais comment pouvait-il le savoir ? Pourquoi tout lui semblait si étrange ?
Hermione et les autres préfets entrèrent en fureur, mais ils eurent le bec cloué quand Fred fit remarquer qu'aucun points n'avaient été retenus à leur maison.
Le samedi suivant, Harry convoqua tous les volontaires à la sélection de Quidditch. Eric et Ellen avaient passé un très mauvais cours de potion, mais avaient réussit à faire dégringoler Rusard dans les escaliers le mercredi, sans se faire voir, et le vendredi à renvoyer un vase à Peeves qui s'était assommé contre un mur, la tête coincée dedans. Tous les élèves de première année les avaient acclamés, mais ils avait perdus cinq points à cause du vase brisé. Rogue n'avait même pas pris en compte le fait que le-dit vase avait d'abord été jeté par Peeves…
" Et en plus, Flitwick l'a réparé d'un claquement de doigts ! " ronchonna Ellen
Harry sourit tandis qu'il se rendait sur le terrain, ses amis le suivant de près. Quand il vit une bonne partie des Gryffondors sur le terrain, il grimpa sur un banc, entouré de ses coéquipiers et demanda à ce que les volontaires s'avancent. Il rabroua gentiment Eric et Ellen qui s'étaient avancés.
" L'année prochaine ! " dit-il.
" Mais on veut faire l'entraînement des suppléants dès cette année ! " se plaignit Eric.
Katie remarqua que ce ne serait pas une mauvaise idée, elle même ayant été suppléante en deuxième année. Harry voulu reprendre la parole, mais il eut le tourni. Il allait perdre l'équilibre et tomber du banc.
Il entendit Ron et Hermione l'appeler mais leurs voix se déformait… Eric et Ellen, devant lui, devinrent des images pâteuses, les élèves et le terrain se brouillèrent, dégoulinèrent… Une partie de lui mourut… Celle qui avait une famille… La cicatrice réapparut, il le sentit sur son front… La lumière disparut, il voulu crier pour retenir ses amis, ses parents… Mais il sut qu'il ne pouvait rien faire. Ses parents furent tués, Cédric aussi, Sirius fut enfermé douze ans à Azkaban, Neville fut recueilli par sa grand-mère en larmes et n'eut jamais de sœur, et tant et tant d'élèves disparurent dans le néant, comme Eric et Ellen…
Harry rouvrit les yeux, fiévreux… Une main apaisante le tenait à l'épaule. Dumbledore, au côtés du professeur McGonagall et du professeur Figgs le regardait avec inquiétude. Harry sentit les larmes lui monter aux yeux, il voulu parler mais Dumbledore retint son geste pour se relever.
" Doucement Harry, doucement. Ecoute-moi : tout ce que tu as vu était un rêve. Cela n'existe pas. "
" Vous savez ce que j'ai vu ? "
" Non, " répondit le vieux sorcier, " mais cela n'a pas d'importance car cela n'existait pas. "
" Mais... J'avais un petit frère… Et Ellen.. Mes parents… Cédric… "
Le professeur McGonagall détourna la tête, s'essuyant les yeux..
" Harry, ce qui s'est passé, c'est comme si tu étais entré dans le miroir du Rised. Tu te souviens ? Cela est faux, et ne peut que te rendre fou. "
" Non... C'était vrai… Les parents de Neville étaient vivants… " bafouilla t-il.
Dumbledore soupira, aidant Harry à s'asseoir. Il le força à le regarder dans les yeux.
" Tu as en partie raison. Tu as vu ce qu'il se serait exactement passé si ton plus profond désir avait été la réalité. C'est quelque chose de très douloureux qui vient de t'arriver. Un accident inconsidéré. J'aurai du garder cette sphère avec moi, cessez de vous en vouloir, Arabella ! " dit-il à la professeur de Défense Contre les Forces du Mal qui se tordait les mains.
" Au moins elle ne s'est pas brisée. " dit Harry en reniflant.
" Hum… Cette sphère est incassable, Potter. " fit le professeur McGonagall.
Harry baissa la tête. Il ferma les yeux. La douceur des lèvres de sa mère, la main de son père dans ses cheveux, le poids d'Eric sur son dos, Ellen qui l'enlaçait de joie de le retrouver, Sirius et Viviane leur disant au revoir, Cédric vainqueur du tournoi, ces élèves qu'ils n'avaient jamais vu à Poudlard et qui pourtant étaient aussi réels que Ron et Hermione quelques instants avant…
" Tout ceci n'existe pas. " répéta fermement Dumbledore en répondant ainsi à ses interrogations muettes.
