Chapitre 12.
Comment Adonis Sûlith retrouva Poudlard.
Remus, essoufflé, s'arrêta devant la maison des Evans. Il s'adossa au mur afin de calmer sa respiration haletante. Il était encore trop faible...
Il frappa à la porte. Une tête rousse, toute ébouriffée, lui ouvrit.
Salut, Lily...
-Remus ! Seigneur, dans quel état tu es... Ca...ça va ?
-Ca peut aller, oui. Je crois...
-Rentre vite. Tu as déjeuné ?
Remus hésita.
Euh, non.
-Dépêche-toi, il te reste des pancakes !
Il sourit faiblement.
M'ci, Lily.
Lorsque Remus entra dans la maison, une bonne odeur de nourriture envahit ses narines. Mrs Evans, souriante, comme toujours, se précipita vers lui :
Seigneur Dieu ! Remus, tu m'as l'air épuisé ! Alors, explique nous comment ça s'est déroulé, nous voulons tous savoir !
-Oh, mentit Remus, on a passé la nuit en incantations... Nous n'avons pas dormi du tout, c'est très très éprouvant.
-Mon pauvre garçon ! Et à quoi était due ta douleur ?
-Oh, euh, il arrive que la blessure se réveille, ce n'est rien de grave. Seulement, le feu des dragons est extrêmement puissant et la guérison ne peut se faire sans un peu de sorcellerie.
-Allez, viens, tu dois mourir de faim !
Le petit sorcier hocha la tête et suivit Mrs Evans.
Le phonographe d'époque dégotté aux puces jouait un disque de Sarah Vaughan et Remus rit en voyant Lily se trémousser en chantant : Teach me teach me teach me toniiight de sa voix la plus grave.
Il se tourna vers Pétunia en souriant :
Bien dormi Pétunia ?
Elle ne répondit pas, se leva et quitta la table.
Mais quel caractère ! s'écria Lily avec mauvaise humeur avant d'ajouter avec un grand sourire In my solituuuuuuuuuude. Remus rit jaune. Il se sentait de plus en plus mal à l'aise devant cette petite fille maigre aux airs graves.
Ne t'en fais pas pour elle, Remus. Elle commence sa crise d'adolescence...
-A six ans ? Je n'y crois pas trop.
-Si si, je t'assure, et quelque chose me dit qu'elle va durer longtemps, cette fichue crise. Tiens, prends de la confiture avec tes pancakes !
Remus obéit docilement, trop affamé pour refuser. Mais tout en mangeant, l'air de rien, il réfléchissait... Ce fut alors qu'il réalisa que ses prochaines transformations dureraient plusieurs jours, selon l'importance de l'influence de la lune.
Il se passe quoi au ministère ?
Silence.
Eh oh... papa ?
Mr Black consentit enfin à lever son regard vers sa fille. Mais il replongea aussitôt en direction de son assiette.
Charon resta stupéfaite. Elle se mit debout, agita les bras et s'écria :
Eh oh ! Eh oh ! On est là ! Tu nous vois ?
Aucune réaction.
La jeune fille envoya valser son assiette de soupe avec colère.
Tu fais exprès, ou alors tu vis au ralenti ?
Sirius se tenait assis, le dos courbé, comme pour se faire le plus discret possible. Ses longs cheveux noirs et raides cachaient en partie son visage qui, à ce moment-même, n'était que détresse.
Il se leva, prit une éponge dans la cuisine, et essuya la soupe qui coulait.
Non ! fit Charon, n'y touche pas, Sirius, tu n'y es pour rien. On va le laisser seul, puisqu'apparemment il ne veut pas nous voir.
Tout en parlant, elle désigna négligemment de la tête son père attablé. Elle attrapa son frère par la main et tous deux sortirent dans la rue.
Arrivés là, ils s'assirent sur un tas de tôles rouillées, contre le mur, et éclatèrent en sanglots. Charon amena la tête de Sirius sous la sienne et lui caressa les cheveux pour qu'il se calme.
C'est dégueulasse, fit-il au milieu de ses larmes, dégueulasse...
-Je sais, Si... Je sais. N'y pense plus, on y peut rien, de toute façon.
Un silence suivit. Les passants qui parcouraient l'Allée des Embrumes ne faisaient pas attention à ces deux adolescents fragiles serrés l'un contre l'autre, sanglotants.
Tu sais quoi ? murmura Sirius.
-Non ?
-Je préférerais encore qu'il nous frappe.
Encore un silence. Mais la main de Charon s'était immobilisée dans l'épaisse tignasse de son frère.
C'est vrai, reprit-il, au moins, on pourrait lui répondre, se défouler, lui faire du mal, le mettre hors d'état de nous nuire... là, c'est comme si on voulait emprisonner de l'eau.
Charon sourit légèrement et interrogea :
A quoi ça servirait, Sirius, de le blesser ? Ca ne changerait rien. N'essaie pas de régler tout ça par la violence, ce n'est pas le bon moyen.
Sirius ouvrit de grands yeux.
Tu crois vraiment qu'il y en a un autre, de moyen ?
Charon lui baisa le front.
J'en suis certaine. Promis.
James, tu as fait tes bagages pour Poudlard ?
-Oui m'man...
-Tout est prêt, tu es sûr ? Tu n'as rien oublié ?
-Noooon, maman.
-Tu es certain ?
-Ouiiii, maman.
-Je peux jeter un coup d'oeil ?
-NON MAMAN !
Mrs Potter fronça les sourcils.
Notre galopin cacherait-il quelque chose à sa maman préférée ?
James haussa les épaules.
Mais fouille-la, ma valise, si ça t'amuse.
Un sourire carnassier se dessina sur les lèvres de Mrs Potter, et elle bondit carrément sur la valise.
Doucement ! s'écria James, hé !
-Mais tu caches quelque chose, ce n'est pas possible ! James...
-Oui, maman ! s'exclama-t-il, un kilo de drogue ! Je vais tout revendre à Poudlard !
Le visage de Mrs Potter pâlit et elle interrogea d'une voix blanche :
James, c'est...c'est vrai ?
-Ouaip, et j'y ajoute un trafic d'armes !
Silence.
Te fâche pas, môman, c'est juste pour me faire un peu d'argent de poche.
James leva un sourcil et soupira.
Elle s'est ENCORE évanouie. Infaillible. Ca marche à tous les coups.
Quelques plus tard, Mrs Potter se relevait, pour se remettre immédiatement à la fouille de la valise. James proposa gentiment son aide, et dérangea consciencieusement chaque recoin de ses bagages, dépliant chaque paire de chaussettes, feuilletant chaque livre, retournant chaque poche.
Lorsque Mrs Potter sortit enfin, n'ayant rien trouvé, James éclata de rire.
C'est fou ! s'exclama-t-il, elle l'a pas trouvée ! Dingue, dingue, dingue.
Il calma son fou rire et sortit de la doublure de sa valise une cape magnifique, l'essaya devant sa glace et sourit... Cette année à Poudlard serait le commencement des sept plus belles de sa vie.
Bonjour Albus, je viens vous informer que nous avons trouvé un nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal...
-Ah, Minerva ! Je vous félicite. Qui est-ce ?
-Il se nomme Adonis Sûlith.
Albus Dumbledore eut un sourire ravi.
Magnifique ! s'exclama-t-il.
Et il ne mentait pas... Ses yeux brillait d'un éclat resplendissant de malice et de joie.
Oui, fit McGonagall tandis qu'un mince sourire se dessinait sur ses lèvres fines, et il vous attend derrière la porte.
-Faites-le entrer ! Faites-le entrer !
La jeune femme alla ouvrir la porte et un homme de haute taille, à la belle stature, entra. Il salua Dumbledore d'une voix à la fois profonde et fragile, grave et sensible, dure et douce...
Bonjour, Albus... Je vous félicite pour votre poste de directeur... Dippet s'est finalement décidé à prendre sa retraite ? Enfin une bonne nouvelle.
Et un sourire de nacre fendit son visage à la peau mate. Ses cheveux bruns foncés, légèrement ondulés, lui arrivaient en haut des épaules, et ses yeux, qui oscillaient entre le vert, le gris et le bleu, étaient comme une mer où chacun pouvait se noyer sans s'en rendre compte...
Le regard de Dumbledore se tourna vers la barbe de trois jours que portait Sûlith.
Oh, désolé si je ne suis pas très présentable...
En prononçant ces mots, l'homme tenta de dissimuler la boue qui maculait ses vêtements. Dumbledore sourit avec son habituelle bienveillance.
Je vous en prie, Adonis, tout le monde sait que vous êtes grand voyageur... une raison de plus pour que le fait de vous voir à ce poste emplisse mon coeur de joie.
-C'est moi qui suis honoré, Albus.
Il fit quelques pas dans le bureau du nouveau directeur, souriant aux hommes profondément endormis dans les tableaux... Sa main effleura comme une caresse une immense carte du ciel dont les étoiles scintillaient, puis le plumage doux d'un phénix somnolent sur son perchoir.
Fumseck ne vous quitte toujours pas, à ce que je vois, Albus.
-Non, en effet... D'ailleurs, il a l'air de se plaire ici, je suis content. Il est moins à l'étroit que dans mon ancien bureau.
Adonis ne rétorqua rien, et s'assit sur un fauteuil de velours violet. Puis, il lâcha finalement :
J'aime beaucoup ce que vous avez fait de ce bureau. On s'y sent beaucoup moins à l'étroit que du temps de Dippet.
Il se releva, sourit, fit un petit signe de la main à Dumbledore, et sortit.
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Voilà pour ce chapitre, à 4 jours de la rentrée à Poudlard ! Je me suis un peu attardée sur le personnage d'Adonis, désolée à ceux qui se seront ennuyés... Ceux qui me connaissent (et sûrement beaucoup d'autres) auront reconnu la petite (ou grande) part d'Aragorn dans ce personnage. J'ai trouvé le nom dans un site de mythologie, et voilà ce qui était dit :
From the Semitic Adonai, which means "lord". In Greek myth Adonis was a handsome young shepherd killed while hunting a wild boar. The anemone flower is said to have sprung from his blood. Because he was loved by Aphrodite, Zeus allowed him to be restored to life for part of each year. The Greeks borrowed this character from various Semitic traditions, hence the Semitic origins of the name.
Par contre, j'ai la flemme de traduire... ^_^ Donc voilà voilà !
Ciao et continuez pour les reviews, c'est génial !
Tilicho
