Ah, enfin un nouvel épisode de la vie de Kourin. Oui je suis heureuse,
parce que Kourin a eu une vie qui mérite bien que l'on s'attarde un peu
dessus. Ne vous inquiétez pas, les autres samouraïs reviendront la
prochaine fois, mais ici, c'est Kourin et son ami Anubis.
Bonne lecture, j'espère que vous aimerez ce chapitre.
Carine^^
Culpabilité 8
Six ans, six ans qu'il était là à se faire battre à l'entraînement tous les jours par son père. Mais un jour il savait qu'il serait assez fort pour lui faire regretter toutes les humiliations qu'il lui avait fait subir. De quel droit s'en prenait-il toujours à lui ? Le fait qu'il soit son fils était-il suffisant ? S'il l'était pour lui, il ne l'était sûrement pas pour son fils.
L'adolescent soupira en esquissant une grimace, encore un bras fracturé aujourd'hui, il souffrait le martyre, mais il ne pouvait rien faire tant qu'Anubis n'aurait pas fini. Anubis, le jeune homme aux cheveux couleur de nuit, son meilleur ami ici, et l'unique aussi. Le seul qui comprenait ce qu'il devait endurer, là où les autres élèves voyaient du favoritisme en la faveur du blond, Anubis voyait la souffrance endurée.
Il regarda sa fracture, cette fois l'os avait transpercé la tendre chair, pourtant sa manche était couverte de sang, son maître ne l'avait-il vraiment pas vu ? Comment pouvait-on combattre avec un bras cassé ? Il était devenu fort, le plus fort après son ami, mais ce n'était toujours pas suffisant, il n'arrivait toujours pas à éviter ce genre d'attaques, mais il réussissait désormais à résister à la douleur qui s'en suivait.
"Kourin, ça va ?" Demanda un jeune homme qui accourait vers lui.
Anubis, il avait fini pour aujourd'hui, cette pensée le fit sourire, heureusement qu'il était là, que ferait-il sans lui.Le blond sourit alors à son ami, essayant de cacher sa douleur mais il n'était pas très bon à masquer ses émotions. Il sentit alors l'autre garçon prendre délicatement son bras avec ses mains et examiner la blessure.
"Comme tu vois, cela pourrait aller mieux." Répondit Kourin. "Oui, je vois, mince, l'os t'as complètement perforé le bras." "Je sais, mais mon père ne s'en ait pas aperçu lui." "Il faut dire que quels que soient les coups qu'il te donne, le lendemain, il n'en reste pas une trace grâce à notre pouvoir de guérison." Dit Anubis en appliquant ses mains sur la plaie. "Ce n'est pas une raison." Fit le blond en serrant les dents sous la douleur.
Une fois de plus le miracle s'accomplit, lorsque Kourin posa sa main valide sur celles d'Anubis, la lueur blanche fit son apparition et la chaleur envahit son bras là où avant il n'y avait que de la douleur. Petit à petit la plaie laissée par son os se referma et son os se ressouda, il ne restait même plus une cicatrice pouvant attester de la blessure.
"Tu vois, tant que nous resterons ensembles, nous n'aurons jamais de blessures." Fit Anubis en passant de façon songeuse son pouce sur la peau fraîchement refermée du blond. "Oui, c'est quand même étrange." "Dis-moi, c'est bientôt ton douzième anniversaire, qu'est qui te ferait plaisir ?" Demanda le brun pour changer les idées de son ami. "Je voudrais revoir ma mère." Fut la réponse pleine de tristesse de Kourin.
Sa mère, belle et grande, des cheveux blonds sagement peignés dans un chignon, des yeux violets si doux, sa mère qu'il n'avait pas vraiment revu depuis six ans. Il l'avait aperçut une fois à un repas de famille, mais il lui était interdit de lui parler, comme à n'importe qu'elle autre femme d'ailleurs, c'était le lot de tous les disciples qui vivaient ici. Mais il n'avait même plus la possibilité de l'apercevoir, car son père trouvait toujours une bonne excuse pour l'écarter des réunions de famille.
Elle était la seule chose avec Anubis qui lui permettait de tenir et d'endurer cette souffrance, il voulait qu'elle soit fière de lui, même si au fond il savait qu'elle serait toujours fière de lui. Il aurait tant aimé la revoir et pouvoir la tenir dans ses bras, sentir son parfum unique et si doux, lui murmurer qu'il l'aimait et qu'elle lui chante une chanson pour qu'il s'endorme comme quand il était enfant.
"Je ferais tout pour te faire plaisir Kourin, tout."
***
"HYYYYYYYAAAAAAAAAAAA!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!"
Le garçon blond s'écroula, tenant une fois de plus son bras, son sabre de bois gisait à côté de lui, brisés en mille morceaux. Ceux qui n'était pas au sol étaient enfoncés dans sa chair. Le sang coulait abondamment, rendant pourpre la manche jadis blanche de son kimono. Il tenait son bras serré contre lui, cette fois il n'avait pu s'empêcher de crier et de pleurer sous la douleur. Ses compagnons d'entraînement ne se mirent pas à rire mais frissonnèrent en pensant à la souffrance que cela devait être.
"Relève-toi!" "Mais.père." "Assez, tu es ici depuis six ans, et tu es toujours aussi mauvais! Tu aurais dû parer ce coup. J'ai honte de toi."
'J'ai honte de toi.' 'J'ai honte de toi.' 'J'ai honte de toi.' Les mots tournaient en boucle dans la tête de Kourin. Malgré tous ses efforts, son père avait honte de lui, il avait honte de son fils. Ne devrait-il pas être lui qui devrait avoir honte d'avoir blessé aussi gravement son fils au risque qu'il ne puisse plus jamais combattre ?
Alors il fit ce qui lui semblait impensable, il se leva, attrapa la poignée de son sabre encore intacte et se précipita sur son maître. Alors de toutes ses forces il enfonça sa lame de bois dans l'avant bras droit de son père. Celui-ci hurla sous la surprise, l'effroi et la douleur. Quand il eut repris ses esprits, il donna un grand coup à Kourin qui le fit voler jusqu'aux pieds d'Anubis qui ne bougea pas d'un pouce.
"Alors Maître, vous êtes incapable de parer le coup d'un enfant ?" Fit Kourin d'une voix plaine de haine envers son géniteur.
Sans un mot, le chef du clan Date s'approcha de la forme gisante de son fils. Il le releva par son col avant de lui donner claques sur claques, puis le lâcha et le rua de coups à l'aide de son sabre d'entraînement. Personne n'avait le droit de lui manquer autant de respect, et encore moins son fils. Quand les cheveux du blond et son kimono furent assez teintés de rouge, il arrêta, s'épousseta et partit vers la résidence principale.
"Tu restera dans tes quartiers jusqu'à ce que j'ai décidé de te revoir Kourin. Estime-toi heureux que ta punition n'est pas été plus dure." Lança- t-il en s'éloignant. "Je vous hais père, la prochaine fois, je vous tuerais." Murmura Kourin face contre terre.
Même une fois leur maître hors de vue, aucun des élèves ne s'approcha de Kourin qui saignait toujours autant. Ce fut Anubis qui sortit de sa stupeur et vint en aide à son ami. Il s'en voulait de n'avoir rien fait, mais pour lui Maître Date était le père qu'il n'avait jamais eu et il ne voulait pas le décevoir, pourtant en voyant Kourin, il se demanda si ce "père" méritait autant son respect.
Il releva Kourin comme il le put, et le transporta jusqu'à sa chambre, jamais il n'avait été aussi heureux que le blond ne soit pas dans l'un des dortoirs comme les autres aspirants samouraïs. Une fois qu'il l'eut déposé sur son lit, il s'empressa de défaire la veste de kimono de Kourin pour voir les dégâts, il ne put s'empêcher de hoqueter d'horreur en voyant la plaie sanguinolente.
C'était pire que ce qu'il avait imaginé, la peau et la chair du bras avait étaient arrachées par le coup et de nombreuses échardes de bois étaient plantées fièrement. Kourin allait souffrir encore plus quand il devrait retirer les restes du sabre, pourtant, il fallait le faire avant de refermer la plaie sous peine de la voir s'infecter.
"Ca va faire mal, je te préviens." Dit Anubis quand il eut attrapé quelque chose pour retirer les échardes. "Tu crois vraiment que ca peut être pire ?" Rétorqua sardoniquement le blond. "Non, pas vraiment." "Alors vas-y, ma consolation est que demain c'est mon père qui souffrira de son bras cassé et pas moi." "Tu n'aurais pas dû faire ça." Fit doucement le brun en commençant la torture. "Pourquoi ?" Souffla Kourin entre ses dents tellement la douleur était intense. "Il sera encore plus dur avec toi maintenant."
Kourin ne dit rien, il se contenta de mordre son drap pour ne pas hurler, certes son père lui en voudrait, mais il venait aussi d'apprendre qu'il n'avait pas le droit de le traiter comme il le faisait. Désormais, il craindrait son fils, et c'est tout ce qui importait au jeune adolescent. Il mordit de plus belle dans son drap alors que son ami continuait de le soigner.
***
Les jours passèrent, rapprochant Kourin de son douzième anniversaire. Depuis l'incident, son père s'était calmé avec lui, de toutes façons, il ne pouvait plus se battre pour le moment, son bras droit ayant été cassé sous le choc lorsque Kourin l'avait attaqué. C'est aussi à cause de cela que les différents élèves présents dans le dojo des Date l'évitaient comme la peste. Il avait blessé gravement son maître et plus effrayant encore, sa blessure qui semblait si grave s'était envolée comme par magie.
Personne sauf Kourin et Anubis ne connaissait se don de guérison qu'ils partageaient aussi quand le père du blond vint pour le sermonner une fois de plus et le forcer à reprendre l'entraînement, il fut choqué de voir la blessure disparue. Il était sûr d'avoir gravement blessé son fils, et il se mit à craindre ce pouvoir qu'il semblait avoir et qui lui permettait de guérir de tout.
Il arrêta un peu de le harceler physiquement alors, mais ne cessa pas ses innombrables remarques. Pour continuer de forger le mental de son fils, il lui interdit une fois de plus de revenir dans la résidence pour son anniversaire. Il le passerait seul, ou alors avec les élèves qui le voudrait, mais en dehors d'Anubis, ils semblaient tous le détester.
Ainsi, le jour venu, Kourin se retira seul dans sa chambre, son ami avait été occupé toute la journée et il ne savait pas s'il se déplacerait pour le voir le soir. Il n'en voulait pas à Anubis, à cause de lui, le brun était désormais assez isolé des autres élèves et il s'en voulait beaucoup. Son ami ne méritait pas le mépris que les autres avaient à son égard, mais il était sûr qu'un jour ils regretteraient tous de s'être moqué d'eux.
Alors que le blond était allongé sur son lit, cherchant un sommeil qui ne venait pas, sa porte s'ouvrit doucement. Il se retourna pour voir qui osait le déranger dans sa retraite et vit dans la faible lumière provenant de l'extérieur son ami. Il avait un grand sourire plaqué sur son visage, Kourin se demanda un instant ce qui pouvait le rendre si heureux, mais il ne le demanda pas, il était évident qu'Anubis mourrait d'envie de lui dire.
"Viens." Fit le brun. "Quoi ?" Répondit Kourin qui ne comprenait pas vraiment. "Tais-toi et viens."
Sur ces paroles, Anubis attrapa la main du blond et le traîna dehors. Il lui fit promettre de ne pas faire de bruit et il continua de conduire son ami par la main vers les jardins de la résidence principale. Kourin était un peu perdu par la façon d'agir de son ami, mais se laissa faire sans mots. Bientôt il se retrouva dans ce jardin qu'il aimait tant, et dans lequel il avait tant de souvenirs de sa mère.
C'est alors que ses yeux s'ouvrirent de stupeur. Devant lui dans l'allée se tenait sa mère. Elle était toujours aussi belle et souriante, elle avait un magnifique kimono dans les tons verts parsemé de fleurs rosées. Il la vit ouvrir ses bras en souriant. Son c?ur se mit à battre comme un fou dans sa poitrine, il se retourna vers Anubis qui lui fit signe d'y aller. Il n'en fallait pas plus pour que le garçon blond se précipite dans les bras de sa mère.
"Mère." "Kourin, tu m'as tellement manqué."
Il restèrent plusieurs minutes dans les bras l'un de l'autre. Kourin était heureux, vraiment heureux pour la première fois depuis que son entraînement avait commencé. Les mains douces de sa tendre maman se promenaient dans ses cheveux, lui faisant oublié toutes les années où ils avaient été séparés. Elle s'écarta ensuite pour pouvoir mieux le regarder. Ce n'était plus son bébé parti il y a six ans, c'était un adolescent qui allait bientôt devenir grand et fort comme son père. Son père, son époux, elle savait qu'il le traitait mal, mais elle ne pouvait rien faire pour aider son fils sinon prier pour lui.
"Kourin, viens, il faut que je te présente quelqu'un." "Qui Mère ?"
Deux doigts graciles posés sur ses lèvres l'empêchèrent de poser plus de questions. Il suivit donc docilement sa mère vers la maison. C'était une partie excentrée de la propriété, la partie réservée aux enfants. Qui sa mère voulait-elle donc qu'il rencontre ? Lorsque la porte devant lui s'ouvrit doucement il regarda dans la pièce.
Devant ses yeux se trouvait une petite fille qui dormait, elle avait de doux cheveux blond qui s'éparpillaient autours d'elle comme un ange. Il regarda sa mère, perplexe, mais quand il vit le regard empli d'amour qu'elle avait pour cette enfant, il se demanda vraiment qui elle pouvait être pour lui voler l'amour de sa mère.
"Kourin, je te présente Hitomi, ta petite s?ur." "Ma s?ur, comment ?" "Elle est née l'année où tu as dû partir, je suppose que ton père ne t'as rien dit." Soupira-t-elle.
Il regarda alors mieux le petit ange d'environs six ans qui dormait devant lui. C'était sa s?ur, son c?ur se remplit d'orgueil de savoir qu'il avait une si jolie petite s?ur, et il se promit à cet instant, de toujours la protéger, comme sa mère. Il aurait voulu lui parler, entendre le son de sa voix, mais il savait bien qu'il ne fallait pas qu'elle sache qu'il était venu, pour sa protection.
"Elle est belle." "Oui, elle a les même cheveux que toi, mais elle a des yeux noirs pétillants de malice." Fit sa mère en souriant. "Elle sait qui je suis ?" "Oui, elle sait qu'elle a un frère qui sera le meilleur samouraï de tous les temps, et elle en est très fière." "Merci Mère, c'est mon plus beau cadeau d'anniversaire.Maintenant, j'aurais une raison de plus d'endurer cet entraînement.Pour elle."
La séparation fut aussi dur pour la mère que pour le fils, ils avaient passé la soirée à discuter pour oublier les années passées à part. Ils savaient qu'ils ne se reverraient certainement pas tant que l'apprentissage de Kourin ne serait pas fini, mais se promirent d'essayer tout de même à chacun de ses anniversaires.
Lorsqu'il fut suffisamment éloigné, Kourin autorisa ses larmes à couler librement sur ses joues. Anubis fut tout de suite à ses côtés lui demandant si tout allait bien. Il fut accueillit par le plus magnifique sourire qu'il n'avait jamais vu venant de son ami. On aurait dit un rayon de soleil parmi les rivières de larmes venant de ses yeux couleur d'orage.
"Oui, ça va, merci pour tout." "De rien. N'importe quoi pour toi, n'importe quoi."
A suivre.
Carine^^
Culpabilité 8
Six ans, six ans qu'il était là à se faire battre à l'entraînement tous les jours par son père. Mais un jour il savait qu'il serait assez fort pour lui faire regretter toutes les humiliations qu'il lui avait fait subir. De quel droit s'en prenait-il toujours à lui ? Le fait qu'il soit son fils était-il suffisant ? S'il l'était pour lui, il ne l'était sûrement pas pour son fils.
L'adolescent soupira en esquissant une grimace, encore un bras fracturé aujourd'hui, il souffrait le martyre, mais il ne pouvait rien faire tant qu'Anubis n'aurait pas fini. Anubis, le jeune homme aux cheveux couleur de nuit, son meilleur ami ici, et l'unique aussi. Le seul qui comprenait ce qu'il devait endurer, là où les autres élèves voyaient du favoritisme en la faveur du blond, Anubis voyait la souffrance endurée.
Il regarda sa fracture, cette fois l'os avait transpercé la tendre chair, pourtant sa manche était couverte de sang, son maître ne l'avait-il vraiment pas vu ? Comment pouvait-on combattre avec un bras cassé ? Il était devenu fort, le plus fort après son ami, mais ce n'était toujours pas suffisant, il n'arrivait toujours pas à éviter ce genre d'attaques, mais il réussissait désormais à résister à la douleur qui s'en suivait.
"Kourin, ça va ?" Demanda un jeune homme qui accourait vers lui.
Anubis, il avait fini pour aujourd'hui, cette pensée le fit sourire, heureusement qu'il était là, que ferait-il sans lui.Le blond sourit alors à son ami, essayant de cacher sa douleur mais il n'était pas très bon à masquer ses émotions. Il sentit alors l'autre garçon prendre délicatement son bras avec ses mains et examiner la blessure.
"Comme tu vois, cela pourrait aller mieux." Répondit Kourin. "Oui, je vois, mince, l'os t'as complètement perforé le bras." "Je sais, mais mon père ne s'en ait pas aperçu lui." "Il faut dire que quels que soient les coups qu'il te donne, le lendemain, il n'en reste pas une trace grâce à notre pouvoir de guérison." Dit Anubis en appliquant ses mains sur la plaie. "Ce n'est pas une raison." Fit le blond en serrant les dents sous la douleur.
Une fois de plus le miracle s'accomplit, lorsque Kourin posa sa main valide sur celles d'Anubis, la lueur blanche fit son apparition et la chaleur envahit son bras là où avant il n'y avait que de la douleur. Petit à petit la plaie laissée par son os se referma et son os se ressouda, il ne restait même plus une cicatrice pouvant attester de la blessure.
"Tu vois, tant que nous resterons ensembles, nous n'aurons jamais de blessures." Fit Anubis en passant de façon songeuse son pouce sur la peau fraîchement refermée du blond. "Oui, c'est quand même étrange." "Dis-moi, c'est bientôt ton douzième anniversaire, qu'est qui te ferait plaisir ?" Demanda le brun pour changer les idées de son ami. "Je voudrais revoir ma mère." Fut la réponse pleine de tristesse de Kourin.
Sa mère, belle et grande, des cheveux blonds sagement peignés dans un chignon, des yeux violets si doux, sa mère qu'il n'avait pas vraiment revu depuis six ans. Il l'avait aperçut une fois à un repas de famille, mais il lui était interdit de lui parler, comme à n'importe qu'elle autre femme d'ailleurs, c'était le lot de tous les disciples qui vivaient ici. Mais il n'avait même plus la possibilité de l'apercevoir, car son père trouvait toujours une bonne excuse pour l'écarter des réunions de famille.
Elle était la seule chose avec Anubis qui lui permettait de tenir et d'endurer cette souffrance, il voulait qu'elle soit fière de lui, même si au fond il savait qu'elle serait toujours fière de lui. Il aurait tant aimé la revoir et pouvoir la tenir dans ses bras, sentir son parfum unique et si doux, lui murmurer qu'il l'aimait et qu'elle lui chante une chanson pour qu'il s'endorme comme quand il était enfant.
"Je ferais tout pour te faire plaisir Kourin, tout."
***
"HYYYYYYYAAAAAAAAAAAA!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!"
Le garçon blond s'écroula, tenant une fois de plus son bras, son sabre de bois gisait à côté de lui, brisés en mille morceaux. Ceux qui n'était pas au sol étaient enfoncés dans sa chair. Le sang coulait abondamment, rendant pourpre la manche jadis blanche de son kimono. Il tenait son bras serré contre lui, cette fois il n'avait pu s'empêcher de crier et de pleurer sous la douleur. Ses compagnons d'entraînement ne se mirent pas à rire mais frissonnèrent en pensant à la souffrance que cela devait être.
"Relève-toi!" "Mais.père." "Assez, tu es ici depuis six ans, et tu es toujours aussi mauvais! Tu aurais dû parer ce coup. J'ai honte de toi."
'J'ai honte de toi.' 'J'ai honte de toi.' 'J'ai honte de toi.' Les mots tournaient en boucle dans la tête de Kourin. Malgré tous ses efforts, son père avait honte de lui, il avait honte de son fils. Ne devrait-il pas être lui qui devrait avoir honte d'avoir blessé aussi gravement son fils au risque qu'il ne puisse plus jamais combattre ?
Alors il fit ce qui lui semblait impensable, il se leva, attrapa la poignée de son sabre encore intacte et se précipita sur son maître. Alors de toutes ses forces il enfonça sa lame de bois dans l'avant bras droit de son père. Celui-ci hurla sous la surprise, l'effroi et la douleur. Quand il eut repris ses esprits, il donna un grand coup à Kourin qui le fit voler jusqu'aux pieds d'Anubis qui ne bougea pas d'un pouce.
"Alors Maître, vous êtes incapable de parer le coup d'un enfant ?" Fit Kourin d'une voix plaine de haine envers son géniteur.
Sans un mot, le chef du clan Date s'approcha de la forme gisante de son fils. Il le releva par son col avant de lui donner claques sur claques, puis le lâcha et le rua de coups à l'aide de son sabre d'entraînement. Personne n'avait le droit de lui manquer autant de respect, et encore moins son fils. Quand les cheveux du blond et son kimono furent assez teintés de rouge, il arrêta, s'épousseta et partit vers la résidence principale.
"Tu restera dans tes quartiers jusqu'à ce que j'ai décidé de te revoir Kourin. Estime-toi heureux que ta punition n'est pas été plus dure." Lança- t-il en s'éloignant. "Je vous hais père, la prochaine fois, je vous tuerais." Murmura Kourin face contre terre.
Même une fois leur maître hors de vue, aucun des élèves ne s'approcha de Kourin qui saignait toujours autant. Ce fut Anubis qui sortit de sa stupeur et vint en aide à son ami. Il s'en voulait de n'avoir rien fait, mais pour lui Maître Date était le père qu'il n'avait jamais eu et il ne voulait pas le décevoir, pourtant en voyant Kourin, il se demanda si ce "père" méritait autant son respect.
Il releva Kourin comme il le put, et le transporta jusqu'à sa chambre, jamais il n'avait été aussi heureux que le blond ne soit pas dans l'un des dortoirs comme les autres aspirants samouraïs. Une fois qu'il l'eut déposé sur son lit, il s'empressa de défaire la veste de kimono de Kourin pour voir les dégâts, il ne put s'empêcher de hoqueter d'horreur en voyant la plaie sanguinolente.
C'était pire que ce qu'il avait imaginé, la peau et la chair du bras avait étaient arrachées par le coup et de nombreuses échardes de bois étaient plantées fièrement. Kourin allait souffrir encore plus quand il devrait retirer les restes du sabre, pourtant, il fallait le faire avant de refermer la plaie sous peine de la voir s'infecter.
"Ca va faire mal, je te préviens." Dit Anubis quand il eut attrapé quelque chose pour retirer les échardes. "Tu crois vraiment que ca peut être pire ?" Rétorqua sardoniquement le blond. "Non, pas vraiment." "Alors vas-y, ma consolation est que demain c'est mon père qui souffrira de son bras cassé et pas moi." "Tu n'aurais pas dû faire ça." Fit doucement le brun en commençant la torture. "Pourquoi ?" Souffla Kourin entre ses dents tellement la douleur était intense. "Il sera encore plus dur avec toi maintenant."
Kourin ne dit rien, il se contenta de mordre son drap pour ne pas hurler, certes son père lui en voudrait, mais il venait aussi d'apprendre qu'il n'avait pas le droit de le traiter comme il le faisait. Désormais, il craindrait son fils, et c'est tout ce qui importait au jeune adolescent. Il mordit de plus belle dans son drap alors que son ami continuait de le soigner.
***
Les jours passèrent, rapprochant Kourin de son douzième anniversaire. Depuis l'incident, son père s'était calmé avec lui, de toutes façons, il ne pouvait plus se battre pour le moment, son bras droit ayant été cassé sous le choc lorsque Kourin l'avait attaqué. C'est aussi à cause de cela que les différents élèves présents dans le dojo des Date l'évitaient comme la peste. Il avait blessé gravement son maître et plus effrayant encore, sa blessure qui semblait si grave s'était envolée comme par magie.
Personne sauf Kourin et Anubis ne connaissait se don de guérison qu'ils partageaient aussi quand le père du blond vint pour le sermonner une fois de plus et le forcer à reprendre l'entraînement, il fut choqué de voir la blessure disparue. Il était sûr d'avoir gravement blessé son fils, et il se mit à craindre ce pouvoir qu'il semblait avoir et qui lui permettait de guérir de tout.
Il arrêta un peu de le harceler physiquement alors, mais ne cessa pas ses innombrables remarques. Pour continuer de forger le mental de son fils, il lui interdit une fois de plus de revenir dans la résidence pour son anniversaire. Il le passerait seul, ou alors avec les élèves qui le voudrait, mais en dehors d'Anubis, ils semblaient tous le détester.
Ainsi, le jour venu, Kourin se retira seul dans sa chambre, son ami avait été occupé toute la journée et il ne savait pas s'il se déplacerait pour le voir le soir. Il n'en voulait pas à Anubis, à cause de lui, le brun était désormais assez isolé des autres élèves et il s'en voulait beaucoup. Son ami ne méritait pas le mépris que les autres avaient à son égard, mais il était sûr qu'un jour ils regretteraient tous de s'être moqué d'eux.
Alors que le blond était allongé sur son lit, cherchant un sommeil qui ne venait pas, sa porte s'ouvrit doucement. Il se retourna pour voir qui osait le déranger dans sa retraite et vit dans la faible lumière provenant de l'extérieur son ami. Il avait un grand sourire plaqué sur son visage, Kourin se demanda un instant ce qui pouvait le rendre si heureux, mais il ne le demanda pas, il était évident qu'Anubis mourrait d'envie de lui dire.
"Viens." Fit le brun. "Quoi ?" Répondit Kourin qui ne comprenait pas vraiment. "Tais-toi et viens."
Sur ces paroles, Anubis attrapa la main du blond et le traîna dehors. Il lui fit promettre de ne pas faire de bruit et il continua de conduire son ami par la main vers les jardins de la résidence principale. Kourin était un peu perdu par la façon d'agir de son ami, mais se laissa faire sans mots. Bientôt il se retrouva dans ce jardin qu'il aimait tant, et dans lequel il avait tant de souvenirs de sa mère.
C'est alors que ses yeux s'ouvrirent de stupeur. Devant lui dans l'allée se tenait sa mère. Elle était toujours aussi belle et souriante, elle avait un magnifique kimono dans les tons verts parsemé de fleurs rosées. Il la vit ouvrir ses bras en souriant. Son c?ur se mit à battre comme un fou dans sa poitrine, il se retourna vers Anubis qui lui fit signe d'y aller. Il n'en fallait pas plus pour que le garçon blond se précipite dans les bras de sa mère.
"Mère." "Kourin, tu m'as tellement manqué."
Il restèrent plusieurs minutes dans les bras l'un de l'autre. Kourin était heureux, vraiment heureux pour la première fois depuis que son entraînement avait commencé. Les mains douces de sa tendre maman se promenaient dans ses cheveux, lui faisant oublié toutes les années où ils avaient été séparés. Elle s'écarta ensuite pour pouvoir mieux le regarder. Ce n'était plus son bébé parti il y a six ans, c'était un adolescent qui allait bientôt devenir grand et fort comme son père. Son père, son époux, elle savait qu'il le traitait mal, mais elle ne pouvait rien faire pour aider son fils sinon prier pour lui.
"Kourin, viens, il faut que je te présente quelqu'un." "Qui Mère ?"
Deux doigts graciles posés sur ses lèvres l'empêchèrent de poser plus de questions. Il suivit donc docilement sa mère vers la maison. C'était une partie excentrée de la propriété, la partie réservée aux enfants. Qui sa mère voulait-elle donc qu'il rencontre ? Lorsque la porte devant lui s'ouvrit doucement il regarda dans la pièce.
Devant ses yeux se trouvait une petite fille qui dormait, elle avait de doux cheveux blond qui s'éparpillaient autours d'elle comme un ange. Il regarda sa mère, perplexe, mais quand il vit le regard empli d'amour qu'elle avait pour cette enfant, il se demanda vraiment qui elle pouvait être pour lui voler l'amour de sa mère.
"Kourin, je te présente Hitomi, ta petite s?ur." "Ma s?ur, comment ?" "Elle est née l'année où tu as dû partir, je suppose que ton père ne t'as rien dit." Soupira-t-elle.
Il regarda alors mieux le petit ange d'environs six ans qui dormait devant lui. C'était sa s?ur, son c?ur se remplit d'orgueil de savoir qu'il avait une si jolie petite s?ur, et il se promit à cet instant, de toujours la protéger, comme sa mère. Il aurait voulu lui parler, entendre le son de sa voix, mais il savait bien qu'il ne fallait pas qu'elle sache qu'il était venu, pour sa protection.
"Elle est belle." "Oui, elle a les même cheveux que toi, mais elle a des yeux noirs pétillants de malice." Fit sa mère en souriant. "Elle sait qui je suis ?" "Oui, elle sait qu'elle a un frère qui sera le meilleur samouraï de tous les temps, et elle en est très fière." "Merci Mère, c'est mon plus beau cadeau d'anniversaire.Maintenant, j'aurais une raison de plus d'endurer cet entraînement.Pour elle."
La séparation fut aussi dur pour la mère que pour le fils, ils avaient passé la soirée à discuter pour oublier les années passées à part. Ils savaient qu'ils ne se reverraient certainement pas tant que l'apprentissage de Kourin ne serait pas fini, mais se promirent d'essayer tout de même à chacun de ses anniversaires.
Lorsqu'il fut suffisamment éloigné, Kourin autorisa ses larmes à couler librement sur ses joues. Anubis fut tout de suite à ses côtés lui demandant si tout allait bien. Il fut accueillit par le plus magnifique sourire qu'il n'avait jamais vu venant de son ami. On aurait dit un rayon de soleil parmi les rivières de larmes venant de ses yeux couleur d'orage.
"Oui, ça va, merci pour tout." "De rien. N'importe quoi pour toi, n'importe quoi."
A suivre.
