Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr

Origine : Gundam Wings

Disclamer : Perso pas à moua, je ne fais que les emprunter

Genre : Série de One Shot sur le thème du Jeu

Couple : 2x1x2, pis 6x5x6 ^_^;; histoire de changer un peu.

Remarque : Vous ne le saviez pas mais Heero et Duo ont une chambre d'amis et pour une fois elle va servir ^_^

Et voici la partie Echec, soit une suite pas du tout direct de "Balle au prisonnier" ! J'espère vraiment que ca va satisfaire toutes celles qui étaient frustrées de ne pas voir plus de bonheur pour Zecks et Wufei. Aller fini la solitude pour ces deux là ^_^ !

Echec

Afin qu'il ne passe pas toutes ses journées à s'ennuyer allongé sur le lit, ni à se fatiguer assis au centre de son complexe d'informatique qu'était devenu le bureau, Duo avait tranché en accordant à son amant de rester dans le salon. Relena leur avait fait livrer un fauteuil dernier cri muni d'une extension permettant d'y reposer les jambes. Il suffisait ensuite de lui commander via la télécommande de passer de la position assise à allongé d'un tour de main. Son avantage de taille pouvoir passer par toutes les étapes intermédiaires.

- Et que veux-tu que je fasse sur ce fauteuil ?

- Je ne suis pas inhumain Heero. T'as le droit de garder ton joujou avec toi.

Duo ayant forcé le japonais à s'asseoir sur le monstre de couleur marron clair s'accordant parfaitement avec le reste de leur mobilier, il lui approcha une de ces tablettes d'hôpital réglée à la hauteur du siège. Sur la petite table se trouvait son cher portable.

- Heureux ?

- hum. On fera avec.

- Tu peux toujours minimiser les faits. Moi je sais qu'il n'y a que lui que tu aimes vraiment.

Amusé par cette réflexion, Heero utilisa sa jambe valide pour repousser la tablette sur roulette et prendre par surprise son compagnon de son bras lui aussi valide pour le faire s'asseoir sur ses genoux, le tout en une micro seconde.

- Tu disais ?

- Moi ? Rien.

Ne le lâchant pas des yeux, Heero commença par enfermer la lèvre supérieure de son amant entre les siennes. Après quoi, il fit pression sur l'inférieure pour qu'elle laisse passer sa langue impatiente. Malgré les années, il ne se lassait toujours pas du goût sucré de Duo. Non, il n'y avait rien de meilleurs que cette langue rebelle qui s'échappait toujours avant de se laisser maîtriser. Sans parler de ce palet qui renfermait le matin l'arôme du chocolat qu'il appréciait tant. Duo n'était qu'une friandise dont il ne se lassait pas de consommer.

Totalement perdu dans leur baiser, aucun d'eux n'entendit la porte s'ouvrir.

- Laisse le un peu respirer Maxwell.

Loin de bouger, l'interpellé qui ne comprenait toujours pas pourquoi personne ne pouvait accepter l'idée que deux fois sur trois c'était plutôt Heero qui s'attaquait à lui, se contenta de répondre sur le même ton.

- On t'a jamais dit qu'on frappait avant d'entrer ?

- Ca fait une heure que je frappe. Alors si tu veux voir personne chez toi, ferme la porte.

- Wufy !!

- Max….

- Wufei, je suppose que tu viens me voir.

Mieux valait les stopper avant qu'ils ne recommencent à tout casser dans le salon comme la dernière fois.

- Yuy. Je me suis dis que comme tu ne pouvais plus bouger pendant un bon moment, ceci pourrait te plaire.

Approchant d'eux, le jeune chinois attendit que son ennemi implacable et pourtant meilleur ami, se lève pour tendre son cadeau.

- C'est un échiquier.

- Moua j'aime pas les échecs T_T

- C'est pas pour toi Maxwell.

- Merci. Puisque notre petit Diable n'aime pas ca. Accepterais-tu de jouer contre moi ?

- Ce serait avec plaisir mais….. je..

- Rassure toi, je n'envisageais pas à une partie entière. Que penses-tu d'un coup à chacune de tes visites.

- Un coup….

Etonnement, Shinigami n'avait rien dit et les regardait même un peu étonné que son Heero ait eu une telle idée. Si on ajoutait à cela le regard de défi du soldat parfait et cette petite voix au fond de lui qui criait que le concept était excellent, il n'en fallut pas plus pour que Wufei accepte avec plaisir. Un combat contre le japonais comme il les aimait.

- Ca marche.

- A toi l'honneur dans ce cas.

Après avoir déballé consciencieusement chaque pion, Heero présenta le plateau à son adversaire.

- Quelle couleur ?

- Je prendrais les noirs.

- Alors vas-y.

Wufei avançait son premier pion, un soldat de la première ligne, quand la sonnette d'entrée se fit entendre.

- Tu vois Feifei. Si tu sonnais comme tout le monde au lieu de frapper aux portes, on t'entendrait.

Le jeune homme allait s'emporter et lui faire comprendre sa façon de voir les choses. Mais la présence du nouveau venu l'en empêcha.

- C'te coup-ci c'est Zecks qui vient te rendre visite Heero.

- Excusez moi mais je dois y aller maintenant.

Sans donner plus d'explications, le fier guerrier partit aussi vite des lieux, non sans oublier de saluer brièvement Milliardo Peacecraft.

- Alors Milliardo, comment va ?

- Duo.

- Viiiiiiii ^_^;;…. Zecks ? [1]

- C'est mieux.

- Un café ?

- Pourquoi pas.

Heero était amusé. Un simple regard de leur ancien ennemi suffisait là où toutes les colères du monde de Wufei n'arrivaient à rien.

- Comment te sens-tu Heero ?

- Bien.

- Je viens pour m'assurer que le cadeau de Relena est arrivé à bon port. Comme tu t'en doutes, la pauvre est trop submergée de travail pour venir elle-même.

- Comme tu vois, il est même utilisé. Alors tu la remercieras pour moi.

- Je n'y manquerais pas. Tiens, vous commenciez une partie d'échec ?

- Duo n'aime pas ca. Wufei s'était proposé pour m'affronter. Un coup à chacune de ses visites.

- Je suis désolé. Comme toujours, il a fuit à mon arrivée. Si tu veux, je prend sa place.

Ne voyant aucun signe de refus de la part d'Heero, Zecks prit cela pour un oui.

- Bien. Dans ce cas, j'aurais les blancs.

Réfléchissant quelques secondes sous le regard attentif de Duo et Heero, le jeune homme finit par avancer un pion, le même soldat de première ligne que celui avancé par Wufei. [2]

- Et voilà. Une journée pour réfléchir à la tactique que tu souhaites utiliser. Il ne me reste plus qu'à en profiter pour passer te voir tous les jours.

Voyant que cela ne pourra pas marcher si Zecks venait le matin, moment privilégié des visites de Wufei avant son départ pour les preventers, Duo concocta un plan.

- Très bonne idée. Comme Wufy passe chaque matin, Trowa à l'heure du déjeuné et Quatre le soir, tu pourras en profiter pour me ramener chaque fin d'après midi quand je rentrerais du club.

- Je veux bien. Mais si je te raccompagne, comment feras-tu pour venir ?

- Wufei ou Trowa se chargeront de m'emmener en ville.

- Puisque tout semble réglé, c'est d'accord.

Un baiser en guise d'adieu et Duo entraîna Zecks avec lui à l'extérieur. Heero soupira de soulagement. Il était enfin seul. Malheureusement cela ne durerait pas longtemps. Etrangement tout le monde avait décidé que pour son deuxième jour de repos forcé, ils devraient passer le voir. Nul doute que leur manège était prévu pour durer le temps de son rétablissement. Il soupçonnait d'ailleurs un certain natté bien intentionné d'avoir concocté cet emploi du temps si parfait pour s'assurer qu'il ne ferait pas trop de bêtises durant son absence.

C'est qu'il lui avait fallu la journée entière de la veille pour le convaincre d'accepter de ne pas rester avec lui 24h sur 24h. Heero savait que son nouveau club était important pour lui et il gardait ainsi le faible espoir de pouvoir profiter de son absence pour reprendre son travail. Manque de chance, Shinigami ne se faisait plus aussi facilement manipuler que par le passé. Amusé d'être pour une fois la victime de ses propres plans, il déposa l'échiquier sur la table du salon, afin de se consoler au clavier de son portable.

*****

Comme, il s'en doutait et le redoutait aussi un peu, Heero vit au cours des semaines, passer chez lui tous leurs amis dans une régularité déconcertante. Sans aucun doute un américain de sa connaissance devait en être le plus heureux du monde. Enfin. Comment leur reprocher de vouloir lui montrer leur amitié. Le point le plus amusant restait ce combat mené par Wufei et Zecks. Tour à tour, les deux hommes jouaient leur coup en élaborant chacun un plan d'attaque digne de ce nom. Il n'était pas difficile de voir qu'il s'agissait bien là de deux tacticiens hors pairs n'ayant rien oublié de leurs expériences de la guerre. Analysant comme souvent la partie et les différentes passes pouvant alors être utilisées, Heero se fit surprendre par ce qui était habituellement son dernier visiteur.

- Qui va gagner ?

- Je ne sais pas Quatre. Ils sont sans aucun doute de la même force.

- Zecks n'a pas encore joué ?

- Non.

- Je m'inquiète, il est déjà tard et ils ne sont toujours pas rentré.

- Il n'est que 16h et c'est normal. Ils doivent mettre en place un jeu très important pour ce week-end. Je te rappelle que c'est toi qui est en avance de 4h aujourd'hui.

- ah.

- Tu sais Quatre, je suis un grand garçon. Je n'ai pas besoin que tu attendes avec moi son retour. Car il ne fait aucun doute qu'il t'a appelé et forcé à venir plus tôt pour la raison qu'il rentrerait plus tard que d'habitude.

- Désolé.

- Pourquoi ai-je l'impression que depuis que nous sommes en paix, vous me prenez pour un gamin fragile qu'il faut défendre de tout ?

- Ce n'est pas ca Heero.

- Quoique Duo le pense, je ne suis pas aveugle.

- D'accord, on exagère un peu trop. C'est juste que nous savons que tu n'as pas du tout eu d'enfance. Alors on tente à notre manière de te préserver maintenant que c'est possible.

- Et Trowa ?

- Il me semblait que lui n'avait pas changé son comportement avec toi.

- Effectivement. Je te demandais juste si vous agissiez de la même manière avec lui ?

- ben….

Devant l'air gêné de Quatre, il semblait que Oui. Voilà qui lui expliquait mieux pourquoi celui-ci appréciait tout comme lui à ce point de se retrouver entre eux.

- Je vois. Je peux te donner un conseil Quatre.

- Vas-y.

- Arrête ca au plus vite avant qu'il ne craque.

- Mais.

- Je t'en prie pour votre avenir. Fais moi confiance et laisse lui un peu d'air.

- C'est à dire ?

- N'utilise plus ton empathie pour deviner ses moindres désirs. Cesse de vouloir tout connaître de lui. Laisse le en paix.

- Mais…

- Tu sais que tu ressembles comme deux gouttes d'eau à Duo quand tu joues les poissons de cette manière.

Quatre allait lui répondre quand son empathie l'en empêcha. Un sentiment émis par Heero le convainc de retrouver au plus vite son petit ami. Et si il avait raison. Avait-il vraiment des raisons de craindre des complications dans leur relation ? Etouffait-il à ce point son amant pour qu'Heero vienne à lui en parler. Peut-être était-ce Trowa lui-même qui lui avait demandé d'intervenir en son nom. Dans ce cas, la situation pouvait réellement être des plus critiques.

- On est vendredi. Il doit donc avoir une représentation pour cette fin d'après-midi.

- Si tu pars tout de suite, tu le verras peut-être avant.

- Mais ….

- Mais quoi ?

- Ben…

- Quatre.

- D'accord. Mais soyons clair. Si je pars c'est bien parce que c'est toi qui me l'a demandé. Je décline toutes responsabilités face à qui tu sais.

Sous un signe de tête d'Heero l'encourageant à y aller, Quatre disparut en une minute.

Miracle. D'après ce qu'il pouvait en déduire des infos soutirées à Zecks la veille, le soldat parfait venait de réussir l'impossible. Etre enfin seul pour prêt de quatre bonnes heures. Il allait enfin pouvoir gravir les marches de l'escalier pour tester sa jambe sans redouter une visite impromptue. Il avait envie d'en profiter pour retrouver son matériel informatique entreposé dans le bureau. A moins qu'il ne commence par faire une courte sieste dans la chambre. Il verrait le moment venu.

*****

Il ne dormait plus vraiment mais n'avait aucune envie de se lever. Petit avantage de son handicape, celui-ci lui donnait une bonne excuse pour sa paresse passagère. C'est qu'il était bien loin le soldat parfait et sa manie d'être debout aux aurores. Pour sa plus grande honte, Heero devait même avouer apprécier les grasses matinées. Sauf que là, c'était carrément une sieste. Honte à lui. Déprimé pour le cou, l'ancien perfect soldier se cacha sous les draps avec l'espoir qu'une natte n'apparaisse pas au même moment dans les parages. Non seulement, il en profiterait pour se moquer mais n'oublierait surtout pas de l'engueuler d'être monter seul à l'étage après le départ de Quatre.

Soucieux de ne pas avoir à subir un sermon durant des heures, un coup d'œil avisé au réveil, lui indiqua qu'il n'était que 18h. Encore quelques minutes et il redescendrait. Soit près de deux heures avant le retour de son démon. Hum, c'était largement suffisant. Ayant finalement tout son temps, le jeune homme referma finalement les yeux.

*****

C'était vraiment pas le jour. Non seulement, il avait du passer une partie du début de soirée à organiser l'évènement du week-end mais Trowa l'avait appelé lui ordonnant plus que demandant de passer le voir. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il lui avait réservé une surprise de taille.

De retour chez lui, Duo ouvrit sa porte et fit entrer son invité.

- Tu sais, t'étais pas obligé de jouer les taxis.

- Je t'avais dit que je te ramènerais l'après midi. C'est pas parce qu'il est tard que je vais en plus te laisser rentrer à pied.

- Encore heureux.

Amusé par cette réflexion, Zecks se permit de poser à son tour sa question.

- Alors pourquoi tu me dis ca ?

- C'était juste par politesse. Si je ne le fais pas Hee-chan me prend la tête pendant des heures.

Ils étaient à peine entrés dans la maison qu'on frappa à la porte.

- Tu peux ouvrir, pendant que je m'occupe de cette peluche généreusement offerte par Trowa.

- Si tu veux……… Wufei ?

- Zecks.

- Ah Wuffy, entre. On est un peu en retard aujourd'hui.

- Je ….je repasserais demain.

- Ce n'est pas utile Wufei. C'est moi qui vais partir.

- Bon, vous avez pas fini vous deux. C'est quoi le blème pour que vous vous évitiez à ce point depuis deux semaines ?

- Rien, il n'y a aucun problème.

- Tu vois Zecks, pas de problème. Alors tout le monde se pose le temps que je serve à boire. Tu venais pour quoi feifei ? Si c'est pour mon Hee-chan, je suis désolé mais je crois qu'il est déjà monté se coucher là.

- Je suis désolé. C'est juste que je ne pouvais pas attendre. Je l'ai mis en échec ce matin et je voulais connaître le coup qu'il avait trouvé pour s'en tirer.

- Impatient ^_^ ! Je reviens.

Alors que Duo sortait du salon pour chercher des verres, Wufei pu constater que son adversaire n'avait pas encore trouvé de solution à son attaque.

- Dommage, il n'a toujours pas joué.

- Normal, Hee-chan joue pas aux échec…enfin…..heu……Oups ^_^;;.

Sortant de sa cuisine, Duo ne se rendit compte de sa bévue qu'une fois face aux deux hommes qui ignoraient tout deux de quoi il parlait.

- Duo. Je te rappelle qu'on à débuté la partie le jour où j'ai amené l'échiquier.

- Sans vouloir m'incruster dans votre conversation. Mais de quoi tu parles Wufei ? Heero joue actuellement contre moi. Il a les noirs et c'est moi qui n'ai pas encore fait mon coup.

- Inexacte. C'est contre moi qu'Heero joue. J'utilise les pions noirs et lui les blancs.

- Désolé de vous décevoir les gars. Mais je re-confirme l'info : Heero joue pas aux échec. Wufei a bien les noirs, toi Zecks les blancs et vous jouez l'un contre l'autre depuis le début. Comme je sens que l'info va avoir du mal à passer. Moi je vais rejoindre mon Hee-chan pour dodo et vous laisser seuls. Alors vous rester ici aussi longtemps que vous le voulez. Le frigo est plein de bonnes choses à manger ou à boire. Et je remercie d'avance le dernier qui partira de bien vouloir refermer convenablement la porte. En cas de nécessité ou d'envie trop pressante. Pas la peine de rentrer chez vous. On a une chambre d'amis qui est libre et parfaitement insonorisée.

- Duo !!

- Ben quoi Wufy. Tout le monde à bien le droit de s'épanouir. Pis c'est pas nous qui irons vous faire la morale demain matin. Faites comme chez vous et mangez pas tous mes biscuits. Bonne nuit.

Un clin d'œil aux deux hommes et Shinigami rejoint sa chambre à coucher, sans oublier d'emporter avec lui la surprise de Trowa pour son compagnon.

*****

Heero dormait paisiblement quand une présence à ses cotés se fit ressentir. Finalement, il n'était pas descendu à temps. Voilà qu'il sentait même un petit coup de langue dans son cou o.ô ?

- Duo…

Pas possible d'avoir un tel comportement. C'était pas humain, comme réaction. Encore une fois, il ne pouvait pas ne pas penser que son petit démon ai été croisé avec un chat.

Accoudé à la porte d'entrée, Duo se retint de rire aux éclats. D'accord, il aimait se boudiner contre lui pour goûter sa peau ambré par le soleil. Mais quand même, de là à le lécher comme un petit chat y'avait tout un monde.

Les papouilles continuant sans interruption, Heero repoussa doucement son amant aux idées parfois étranges de sa main libre. Et là étrangement, il sentit un pelage doux et soyeux qui ne s'accordait pas exactement avec le contact de la natte qu'il connaissait si bien. Ne pouvant pas en déduire quoique ce soit, il rouvrit enfin ses yeux pour apercevoir une petite boule de poils.

- Comment t'es arrivé là, toi ?

Lui faisant face, le chiot lui donna une dernière petite marque d'affection avant de s'installer confortablement sur son torse et s'y endormir sans plus attendre. Relevant la tête pour chercher le responsable de cette apparition sur son lit, Heero vit alors son compagnon s'approcher de lui. Doucement pour ne pas réveiller le petit chien, Duo s'allongea à son tour au coté du japonais.

- Tu m'expliques.

- La petite fille que tu as sorti de la route avant que sa mère ne te propulse devant la voiture.

- hum.

- Ben, il semble qu'elle ait amené son chiot au cirque dans l'espoir de trouver une personne capable de l'aider à le soigner. Trowa l'y a aperçu et lui a proposé de prendre cette boule de poil en pension.

- Ca n'explique pas ce qu'il fait là.

- La mère toujours aussi tolérante, n'a pas accepté de reprendre ce qui n'était qu'un bâtard trouvé par sa fille au milieu d'une route près d'un Parc.

- …

- Trowa m'a raconté ce qui s'étais vraiment passé. Il viendra sûrement s'excuser demain d'ailleurs, car il croyait que t'avais fini par m'en parler. Bref, comme personne ne savait quoi en faire, il s'est dit que t'aurais une idée.

- Une idée.

- Quoique tu décides, j'accepterais ton choix.

Le lui disant, Duo caressa tendrement le chiot qui en soupirait de bien être.

- Comme si j'avais encore le choix maintenant.

Un sourire en guise d'accord et l'américain prit en main leur nouvelle peluche.

- T'entends mon bébé ? Papa est d'accord de te garder avec nous.

- Duo.

- Ben quoi ? ^__^

Heureux qu'il est accepté de le prendre avec eux, Duo posa son visage sur l'épaule intacte de son compagnon, tout en plaçant le chiot entre eux. Alors à son tour, ce fut Heero qui lui offrit de petites caresses sur le dessus du crane.

- Tu sais quoi. On a aussi des invités ce soir.

- …

- Y'a même des chances qu'on les loge pour la nuit.

- C'est bien.

- Je confirme. Ca fait trop longtemps que notre guerrier est seul. C'était pas bon pour lui. J'espère seulement que ca va bien se finir.

- hm.

Voyant que le japonais l'ignorait royalement pour s'occuper du petit dernier de leur foyer, Duo n'eut d'autre choix que de changer de sujet.

- On va l'appeler comment ?

- Aucune idée.

Et Heero jouait encore avec le chiot qui allongé sur le dos ne cessait plus de bouger ses pattes comme un nourrisson.

- Je sens que je vais vite devenir trèèèèèèèès jaloux.

Pour le prouver, Duo fit en sorte de donner sa part de câlin au petit bâtard.

*****

Restés seuls, Zecks et Wufei se sentaient trop gênés et surpris par ce que venait de révéler l'américain pour dire un mot. N'en pouvant plus de ce malaise qui ne cessait de s'alourdire au fil des jours sans en comprendre les raisons exactes, Zecks finit par faire le premier pas vers un retour à la paix. Après tout si sa sœur y arrivait, il pouvait bien tenter le coup.

- On termine la partie ?

- hum.

Une fois placé face à face devant l'échiquier, Zecks prit quelques temps de réflexion avant d'avancer son dernier cavalier pour défendre le Roi mit précédemment en échec par l'une des tours noirs. La partie pouvait reprendre ses droits. Une manière d'accepter déjà la présence de l'autre sans avoir besoin pour autant de se parler. Mais le temps passant, les lèvres finirent par se délier et ils échangèrent quelques informations bénignes.

Il était déjà trois heures du matin quand Zecks se lança enfin vers un sujet qu'il n'avait encore jamais abordé l'un l'autre depuis la fin de la guerre. Un secret dont le seul témoin était mort de la main même de Wufei. [3]

- Tu te souviens du jour ou OZ t'avait emprisonné.

- hum. Ton tour.

- Je….ou plutôt tu avais montré une certaine…….à toi

- …

- heu…..ouverture d'esprit ?

- ….

Face au silence qu'il eut pour réponse, Zecks n'était pas dupe. Wufei refusait clairement de s'étendre sur cette histoire. Pourtant, il avait lui tant de questions. Avait-il céder à la passion sous l'impulsion du moment ? Avait-il ressenti un réel plaisir à leurs caresses ? Ou avait-il seulement accepté l'acte dans le seul espoir de trouver un moyen de s'échapper ou de ne pas accentuer par un refus catégorique plus de violence à son encontre ? Tant de questions qui étaient restés à son esprit malgré toutes ces années passées et dont il n'avait jamais eu de réponse.

- Wufei…je…

- Je te propose quelque chose.

- Oui.

- Celui qui gagne imposera à l'autre son souhait. Les réponses à ses questions ou le silence éternel sur certains éléments du passé.

- J'accepte.

Oh oui, il acceptait et plus qu'un peu même. Il ne pouvait décemment pas laisser passer sa seule chance de trouver enfin une infime chance de résoudre ses troubles qui l'empêchait encore aujourd'hui de trouver parfois le sommeil.

Face à ce nouvel enjeu, les deux participants redoublèrent de vigilance quand à leur coup. A ce stade de la partie, une seul erreur pouvait s'avérer fatale.

*****

Une heure plus tard et les quelques pions restant livrèrent leur dernière bataille. Le roi finalement encerclé, il n'eut alors plus aucun espoir de fuir ses ennemis. La fin était arrivée.

- Echec et mat.

- ….

Le vainqueur souriant devant sa maîtrise, s'approcha du perdant pour s'agenouiller à ses cotés. Bien décidé à obtenir son gain, il déposa alors ses lèvres sur celui-ci. Léger, le baiser n'était qu'une demande. Loin de vouloir franchir la barrière des lèvres, le jeune homme se contentait de demander l'approbation de son compagnon à aller plus loin.

Ce ne fut qu'au bout d'une longue minutes des plus angoissantes pour le demandeur que l'autre ouvrit légèrement ses lèvres pour embrasser celles du gagnant. Doucement, délicatement, il les humidifia avant de les mordiller légèrement. Puis progressivement, il les lécha, les embrassa de nouveau, le tout avant d'obtenir l'accès au palet. Le goût fruité de la bouche offerte. Le combat entre leur deux langues, le mélange des arômes du café et du thé vert but quelques minutes plus tôt. Un combat millénaire pour la dominance qui n'eut ni vainqueur, ni vaincu. Ce ne fut rien de plus qu'un désir trop violent pour être stoppé par ces simples baisers aussi passionnés soient-ils.

Alors le vainqueurs, s'assit sur les genoux du vaincu et les mains jouèrent à leurs tour. Se frôlant, certaines eurent plus d'audaces que d'autres. Une caresse sur le visage, des cheveux détachés avec soin. Et puis leur passage sous ce tissus si inutile, les caresses le long de la colonne vertébrale, sur le torse. La ceinture qu'on déboucle. Arrivant tous deux à la conclusion qu'ils n'auraient effectivement plus le courage d'attendre de rentrer chez eux pour aller jusqu'au bout de leur volonté commune, une voix rauque de désir s'exprima enfin entre deux soupirs.

- Chambre d'amis ?

- Chambre d'amis.

Soudainement impatients, le trajet à cette pièce pourtant peu éloignée ne leur fut pas plus facile à vivre. Le plus âgée prit d'autorité son cadet après l'avoir contraint à s'être accrocher à lui, jambes et bras liés autour de sa taille et de son cou. Wufei ainsi porté ne cessait de poursuivre l'exploration des lèvres offertes sans stopper ses mouvements de vas et viens contre le corps en fusion de son futur partenaire.

- Wufei….attend.

- négatif.

Cruel torture qu'il lui fit vivre. Torture dont il dut payer les conséquences enfin arrivé à bon port. Loin de lui donner enfin tout ce qu'il désirait si ardemment, Zecks entreprit de faire languir le jeune homme en l'effeuillant le plus lentement possible.

- Qu'est-ce qu'on dit maintenant ?

- Tu t'arrêtes et t'es mort.

- tttttt. Je ne veux pas entendre d'aussi vilains mots de ta bouche.

- Alors empêche là de s'exprimer.

- A vos ordres 05.

Loin de repousser ses avances, Wufei s'abandonna totalement dans les bras du prince. Il ne connaissait pas exactement tout de ces nouvelles pratiques qu'il découvrit ce matin là. Mais son professeur doux et patient en toutes circonstances les lui fit aimer tout de suite, en lui procurant un plaisir et une jouissance sans fin. Reposant finalement sur le torse musclé et découpé de Zecks, le chinois se laissa doucement emporter par un sentiment qui le boudait depuis de trop nombreuses années. Il redécouvrait tout simplement la sensation extrême et ultime qu'était le bonheur.

- Wufei.

- Hum ?

- Je n'aurais donc jamais les réponses à mes questions ?

- Un jour peut-être.

- Et toi tu n'en as pas. Aucune question ne t'ai resté en tête depuis tout ce temps ?

- C'était la guerre Zecks. Je ne veux pas y penser.

- …..

- Si tu y tiens tant que ca. Il ne te reste plus qu'à réussir à me battre aux échecs.

- ….. Je ne sais pas trop finalement.

- Pourquoi ?

- Je crois que je préfère perdre.

- ?

- Le cadeau de consolation est meilleur.

- hummm si tu le dis.

- Sans aucun doute.

Sur ce, l'ancien ennemi des G-boys entreprit de se faire pardonner à sa façon bon nombre de ses exactions passées. Ils avaient beau (sa sœur y comprit) lui affirmer qu'ils avaient tous tourné la page, lui ne pourrait pas oublier ce que Treize l'avait obligé à faire pour OZ.

Bercé par les doigts de fée, Wufei s'endormit sur une seule pensée. Les trois petits mots que cet homme lui avait chuchoté au creux de l'oreille avant son départ. Rien de bien exceptionnel en soit et pourtant, il se les était répété chaque soir depuis lors. " Tu es libre ". Oui. Il était libre. Libre de se battre, libre de vivre, libre de penser à l'ennemi chaque nuit dans ses rêves, libre aujourd'hui de rester auprès de cet homme, libre de…

- Je t'aime.

… l'aimer lui aussi.

Trois mots qui en remplaçaient trois autres à la frontière du sommeil.

Bien qu'il ne répondit pas à sa déclaration, Zecks sentit que le chinois n'en pensait pas moins. Blottit dans son giron, il murmurait une litanie dont le mot libre était le seul qu'il réussissait laborieusement à distinguer. Tout aussi fatigué que lui, il s'endormit à son tour. Dans ses songes, il lui semblait que ses dernières paroles lui étaient répétées avec émotion.

Fin.

Mimi yuy

02 et 04 mai 2003

[1] Je rappelle à toute fin utile que Zecks aime pas qu'on le nomme Milliardo (cf. l'un des premiers épisodes de la série où il l'explique à Treize ^__^)

[2] Ayant fait un peu d'échec il fut un temps. J'ai constaté que 95% des parties débutent avec l'avancée des pions de premières lignes situés au centre du plateau. C'est ensuite seulement que chaque adversaire prend sa propre tactique personnelle.

[3] Enième rappel, dans l'avant dernier épisode (ou le dernier je sais plus trop) c'est Wufei qui atomise Treize.

C'est triste à dire mais plus qu'une partie et j'en aurais fini avec G-Games.

Bon, d'un autre coté, je vous prédis le plus long chapitre de toute cette série de One-shot.

Ce sera en quelques sorte le bouquet final. ^__^

Et qui sait, un jour peut-être je trouverais de nouveau l'inspiration pour poursuivre ces petits moment de tendresse.

A venir : Chasse au trésor.