Chapitre 1 : la vraie raison.
Bulma se laissa tomber dans le fauteuil et soupira avec irritation.
Depuis le départ de leur père, ses enfants devenaient impossibles à tenir, et ses journées s'étiraient dangereusement, au point qu'elle vivait shootée au café…
Elle soupira à nouveau. Dire que tout était parti d'une simple petite question, composée de 3 mots innocents…
3 mots qu'elle avait tournés et retournés dans sa tête depuis leur premier baiser…qui ne remontait malheureusement pas à hier…
« Tu m'aimes ?
-HEIN ?
Il s'était redressé sur son séant, visiblement très surpris par sa question.
Lui tournant le dos en faisant mine de se recoiffer devant sa coiffeuse, elle observait sa réaction avec agacement.
-Enfin, Végéta, ce n'est pas la mer à boire, tout de même !
Pour une fois qu'il était resté au lit après elle, manifestement pour lui faire plaisir, car il était rare qu'elle se réveille pour le surprendre ne serait-ce qu'au lit, elle avait décidé d'en profiter.
Il ne répondait toujours pas. Elle se retourna et le dévisagea :
« Je te demande si tu m'aimes. Au bout de tant d'années de vie commune, j'aimerais au mois t'entendre le dire une fois.
Il se détourna légèrement comme il savait si bien le faire :
-Hmpf ! Encore une de tes idées de bonne femme ! »
A un autre moment, cette attitude l'aurait faite sourire, mais pas ici.
Pas alors qu'elle avait enfin réussi à poser cette question qui lui brûlait les lèvres depuis tant d'années.
Elle l'observa encore quelques secondes, attendant qu'il change d'attitude, mais visiblement gêné, il commença à se lever du lit, vêtu du bas de son pyjama.
« Je te signale que j'attends toujours une réponse, ô père de mes enfants !
Il enfila une chemise et se dirigea d'un pas nonchalant vers la porte :
-Cesse de m'ennuyer avec tes bêtises, Bulma.
-Bêtises ?! Mais je..
-Je vais dans la salle de gravité. Ne m'attends pas pour le déjeuner. »
Il referma doucement la porte.
« mes…bêtises ?!… »
Elle n'en revenait pas que celui que tous considéraient comme son mari traitait ses sentiments de la sorte.
Des petits coups portés à la vitre de son salon la tirèrent de ses pensées. Elle sourit lorsqu'elle reconnu Sangoku, en lévitation à l'extérieur et faisant des pitreries, et alla lui ouvrir.
« Enfin, tu n'as plus 10 ans, Sangoku !
Il se mit à rire et se gratta la nuque d'un air gêné
-Oh, tu sais, je les avais il n'y a pas si longtemps ! Végéta n'est toujours pas revenu de son entraînement ?
Elle se renfrogna :
-Je me moque de ce qu'il fait, et sache qu'il n'a pas intérêt à revenir dans cette maison !!!
-Ooooh, Bulma, calme toi, je voulais juste savoir !
-mh ! Tu ne sais plus quoi faire depuis que Oub vole de ses propres ailes, n'est-ce pas ?
Il grimaça :
-Ben, en fait, pas vraiment : Chichi est tellement furieuse que je sois parti aussi longtemps qu'elle fait tout pour me retenir à la maison… elle a même essayé de me faire reprendre mes études, et de les suivre par correspondance comme Sangohan quand il était petit, tu t'imagines ?
-Donc, tu fuis ta femme ?
Il arbora une mine coupable
-Euuuh…plus ou moins, oui, mais ne lui parle pas de ma visite, je suis censé aller m'inscrire pour un emploi…
-Ah bon ? Quel genre ?
-rmgnamgna beuf
Il était visiblement embêté d'avoir à lui en parler. Pour un peu, elle se serait mise à rire.
-Quoi ?
-mmmmpoliciermmmm…
Ca y est ! elle l'imagina un sifflet dans la bouche, un drapeau dans une main et un bâton dans l'autre, indiquant aux voitures où elle devaient se rentre et aider les petits vieux à traverser les clous…
-Maaaais, c'est pas drôle, Bulma ! Si ce soir je ne rentre pas avec un uniforme, Chichi va encore me priver de dîner !
Elle s'essuya une larme au coin de l'œil, toujours hilare.
-Pauvre cœur…au fait, tu as mangé ?
La pluie se mis à tomber, et le vent commença à se lever, mais il ne bougea pas d'un iota.
Il pleut, abruti.
De la chair de poule commença à se former sur sa peau. Le froid commençait à planter ses dents dans ses muscles atrophiés.
Il pleut, abruti.
Il soupira.
Je ne peux pas crever de froid, je suis trop solide pour ça.
Il ne brocha même pas lorsque les vagues commencèrent à l'atteindre. Même l'eau salée qui envahissait ses yeux n'arrivait pas à le déranger.
Pourtant, son corps commençait à faiblir : imperceptiblement, il se mis à trembler.
Mais il ne bougea pas de son rocher.
Il pleut, abruti.
