Chapitre 2 : je te déteste.
« Eh ben !!! Quel appétit !
Trunck et Bra regardaient Goku s'empiffrer avec des yeux ronds.
-C'est dingue ! Pourtant, papa Bulma tressaillit bra et moi, on a un gros appétit, surtout papa, mais là…
-Oui, même mort, il ne pensait déjà qu'à manger, hein , Sangoku ? Hé, tu m'écoutes ? Arrête de tout engloutir comme ça, il y en a suffisamment, tu sais !
-Mhmmmhmhhmhmmhhm !
Elle leva les yeux au ciel.
-Avale avant de parler, je ne parle pas le goiffréen ! (*note : petit mot inventé par l'auteur *)
La petite famille entendit un gros « glop » et vit la gorge du bienheureux sayien se déformer sous la pression que formait la nourriture auparavant dans sa bouche.
-Beurk ! Je préfère quand c'est papa qui se goinfre, il a moins l'air d'un alien !
Trunck se mis à rire à la remarque de sa sœur, ne remarquant pas le teint cireux de sa mère.
Goku eut un petit rire gêné et dévisagea Bulma.
« Hé, au fait, tu as les yeux rouges et la peau d'en dessous grise, c'est normal ?
-Ca s'appelle des cernes, Sangoku, et on en a quand on est fatigué
-Trunck, je te remercie, mais je suis encore capable de m'exprimer toute seule !
-Pardon,maman.
Sangoku ne la quitta cependant pas des yeux, ce qui la fit légèrement rosir. C'était le regard de Végéta lorsqu'il l'observait de loin regard qu'elle avait appris à supporter mais qui ne la mettait jamais vraiment à l'aise.
Comme s'il se rendait soudain compte de ce qu'elle pensait, Goku cligna des yeux, lui fit un clin d'œil joyeux et retourna à son repas avec allégresse, du moins aux yeux des enfants.
« Eh ben dis donc, j'en reviens toujours pas ! «
Trunck faillit tomber de sa chaise lorsque Goku demanda s'il n'y avait rien d'autre.
« Bon sang, arrête de faire la gueule, Bulma ! »
Cela faisait trois jours qu'elle ne daignait même plus lui adresser la parole. Elle se sentait profondément blessée par leur dernier échange et s'était promis de l'ignorer jusqu'à ce qu'il se rende compte de son erreur. Après quelque hésitation, elle avait même cessé de le compter à table, attendant une réaction découlant de ce point sensible où elle avait mis le doigt. Rien ne s'était passé, il se contentait simplement de partir aux heures des repas, certainement pour aller chasser et se nourrir par ses propres moyens.
Il avait même eu le tact et la délicatesse de quitter la chambre conjugale pour dormir dans la chambre d'amis, évitant ainsi toute discussion…Charmant.
Mais aujourd'hui, il avait apparemment décidé qu'il fallait en terminer avant que la situation ne s'envenime.
« Stupide femelle ! Si au moins je savais pourquoi tu es en colère, je pourrais peut-être… »
Pour un peu, elle l'aurait giflé.
« POURQUOI JE SUIS EN COLERE ?! CA, C'EST TROP FORT !!! »
Il ouvrit de grands yeux et ses sourcils formèrent un accent circonflexe.
« Tu m'en veux pour l'autre matin ! »
Une illumination. Alléluia !
Il l'enlaça et l'attira légèrement vers lui .Elle se raidit et posa ses poings fermés contre sa poitrine. Sachant l'effort qu'il lui fallait pour montrer de telles marques de tendresse, surtout en plein jour, elle aurait dû se sentir rassurée, mais elle savait que ce qu'il allait dire ne lui plairait pas.
« Allons, cesse de jouer les imbéciles, Bulma, je t'ai fait l'honneur de procréer 2 enfants avec toi, et…
C'en était trop. Elle le gifla, se meurtrissant le bras des ongles jusqu'à l'épaule sous la dureté de la peau de son mari.
-Alors c'est donc tout ce que je suis pour toi ? Un… moule à faire des enfants ? Tu crois que c'est un honneur d'avoir souffert pendant 9 longs mois à 2 reprises pour les porter ?
Il soupira et la lâcha, agacé.
-Je voulais dire que ma présence ici est…
-Eh bien tu sais quoi ? Je vais faire une croix sur l'honneur que tu me témoignes en restant auprès de la pauvre vieille fille que je suis, et je vais te dire ceci…
-Bulma…
-Ecoute moi !
-…calme toi, tu risques de regretter ton geste…
-Tu crois que j'ai peur de toi ?
-Pas du tout, mais…
-Va-t-en !
Sur le moment, il sembla n'avoir pas compris, alors elle se fâcha encore plus et tendit la main vers la porte :
-Je t'ai dit de t'en aller !
-Mais tu…
-Je te déteste, DEHORS !!!!!! »
Il la regarda longuement, toujours impassible, puis tiqua, tourna les talons et sans un mot, s'envola dans la direction opposée à la porte : la fenêtre.
« Les enfants sont partis ?
-Oui, Trunck amène Bra à l'école et ira au bureau après. Ca va, toi ?
-Mhm, pourquoi ?
-Ecoute, je sais que je ne suis pas très malin, mais… arrête de faire la vaisselle et viens t'asseoir dans le salon.
Elle s'immobilisa et le regarda. Il avait pris l'air sérieux qu'il n'arborait que lorsqu'un combat était proche ou qu'il voulait plaisanter. Mais il n'avait pas l'air de plaisanter.
-Bon, si tu y tiens… »
Chassé.
Sa propre femme l'avait chassé de la maison.
La douleur sourde qu 'il avait ressentie lorsqu'elle lui avait dit combien elle le détestait lui tordait toujours le cœur, mais il savait qu'il n'y avait rien à faire.
Il avait dû se retenir pour ne pas tomber à genoux et pleurer comme un enfant à ses pieds, et faire preuve d'un très gros effort de volonté pour se comporter comme un guerrier et s'en aller sans dire un mot.
Au fond, c'était peut-être ça, le problème…
Une bourrasque de vent le projeta en avant, faisant fi de sa décision de rester immobile et il fut soudain pris de nausée.
Elle le détestait.
Elle l'avait frappé et son visage n'avait pu que suivre le mouvement de sa main pour lui donner plus d'effets. Pour ne pas qu'elle se blesse.
Elle était si fragile.
Il ferma les yeux et tenta de maîtriser la boule qu'il avait dans l'estomac, mais elle monta et envahit sa gorge.
« Je ne comprends pas. »
Il était seul. Il n'intéressait plus personne. Il ne bougeait pas et devenait faible à cause d'une simple femme.
Je te déteste, DEHORS !!
Le Prince des Sayïens, guerriers indomptables et fuis comme la peste, celui qui avait réussi à atteindre le niveau de Super Sayïen, titre tant envié par ses pairs, celui dont le nom était craint à travers tout l'univers, avait été chassé par une terrienne aussi faible qu'un roseau.
Ses mains se mirent à trembler, et il eut un nouveau haut-le-cœur, qu'il fit passer en se pliant en deux, les mains sur son estomac vide depuis des mois.
Désorienté, il se sentit soudain plus seul qu'il ne l'avait jamais été, seul plus qu'il ne l'avait été avant d'arriver sur cette maudite planète bleue, de rencontrer ce stupide Carot, et qu'il ne s'entiche de cette terrienne. Bulma.
Seul et humilié.
Alors, pour la première fois depuis des années, l'ancien fier guerrier sayïen , prince parmi les princes pleura.
« Bulma, depuis quand n'as tu pas vu Végéta ?
Elle ferma les yeux. Rien que son nom devenait impossible à entendre.
-8 mois. Pourquoi ?
Il fronça les sourcils et se rapprocha d'elle, ayant l'air de vouloir lui faire une confidence :
-Il n'est pas parti s'entraîner, n'est-ce pas ?
Elle secoua la tête, incapable de prononcer un seul mot. Il lui passa un bras par dessus l'épaule et la rapprocha de lui.
-Tu peux pleurer, tu sais....
Elle se dégagea sans conviction. Le regard de Goku savait exprimer tellement de choses, et en lire tellement d'autres…
-Je n'en ai pas envie ! Pourquoi je pleurerais pour cet imbécile ?! Elle eut un sanglot dans la voix. De toute façon, s'il n'est pas revenu, c'est qu'il ne veut pas revenir, n'est-ce pas ?
Goku secoua la tête.
-Enfin, Bulma, nous connaissons tous deux Végéta. C'est quelqu'un de trop orgueilleux pour admettre qu'il avait tort, ou… Il haussa soudain les sourcils et pris un air interrogateur… Pourquoi il est parti, au fait ?
Trunck fit un dernier signe à sa sœur et ses amies ( il avait un succès monstre auprès d'elles, bien qu'il déplore leur âge…), et songea avec ennui qu'il devait aller travailler à la Capsule Corp . Il pensa ensuite que, s'il n'y allait pas, son père ne pourrait pas lui remonter les bretelles comme il l'avait fait si souvent, lui prouvant –à sa manière- qu'il le surveillait bien plus qu'il ne le croyait…
Il revit soudain le visage triste de sa mère, et réentendit la question de Goku.
« Hé, au fait, tu as les yeux rouges et la peau d'en dessous grise, c'est normal ?
-Ca s'appelle des cernes, Sangoku, et on en a quand on est fatigué »
Il ne s'était même pas rendu compte à quel point le départ de son père avait rendu sa mère malheureuse. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il était comme mort depuis si longtemps.
Mais il savait qu'il ne pouvait rien faire pour améliorer les choses, si ce n'était ne pas les rendre encore plus compliquées.
Il geignit à l'idée de devoir encore assister à des conférences auxquelles il ne comprenait rien, lorsqu'il se rendit compte qu'il lui manquait quelque chose.
« Argh. Les documents de la conférence… »
Sa secrétaire lui avait rabattu les oreilles un nombre interminable de fois à propos de l'importance de ces plans, et il les avait tout bêtement oubliés sur la télévision du salon.
Il avisa s'il n'y avait personne dans les alentours et s'envola.
Une semaine plus tard, il n'avait toujours pas bougé.
Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste.
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Stop.
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Le vent lui fouettait toujours le visage, et les larmes roulaient avec monotonie sur son visage toujours impassible, mais qui avait atteint la couleur blanc cireux qu'on attribuait aux cadavres. Sa barbe qui avait poussé durant ces 8 mois ajoutaient encore une touche macabre à son visage.
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. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste.
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Je t'en supplie.
Stop.
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La pluie avait cessé, mais il ne s'en était même pas rendu compte. Ses membres engourdis tremblaient et auraient dû lui faire mal à en hurler tant il avait besoin de bouger, ne serait-ce que pour les alimenter normalement en sang, s'il s'en était rendu compte.
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Cette litanie sombre l'ensorcelait totalement. Il ne s'aperçut pas qu'il avait du mal à respirer.
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Stop.
Pitié, stop.
Stop.
Stop.
Je t'en supplie, arrête.
Stop.
Pitié.
Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste.
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Seul et humilié sur son île déserte, aux portes de la Mort, Végéta pleurait, incapable de se remettre de ces 3 mots.
