Chapitre 3: Rencontre

Aéroport de Belgrade

"Aurore, penses-tu vraiment trouver de l'information sur ces personnes? "

"J'en suis sûre."

"Mais, tu ne sais même pas par où commencer! Quatre Winner ne savait même pas où était son fils."

Aurore tourna la tête pour regarder son ami et lui sourit puis, elle se concentra à nouveau sur l'écran d'ordinateur. "C'est parce qu'il n'était pas mon père. Je suis une Yuy, Érick. Mon père était un crack de l'informatique et il m'a montré quelques petits trucs."

Érick, qui était debout à coté de son amie, s'agitait de plus en plus.

"Et bien, Madame Yuy, dépêchez-vous. Si tu prends trop de temps, ils vont nous trouver. Je suis sûr qu'ils sont à nos trousses." Il regarda autour de lui puis se pencha pour regarder l'écran.

"Je le pense aussi. Alors, si tu veux que je me dépêche, tais-toi et laisse-moi travailler en paix." Elle poussa son visage au loin avec sa main.

Érick se redressa, offusqué. "Bon, bon, d'accord, je vais t'attendre plus loin. Je vais surveiller."

"C'est ça, va surveiller."

Érick releva le menton puis s'éloigna d'Aurore. Il alla se poster près de l'entrée de la salle d'ordinateurs. De cette manière il pourrait surveiller les entrées et sorties. Il s'appuya sur le mur puis croisa les bras. Aurore était toujours concentrée sur son écran d'ordinateur. La vitesse à laquelle elle tapait sur le clavier l'impressionna. À croire qu'il avait encore des choses à découvrir sur son amie. Il la regarda. Elle avait monté ses cheveux en queue de cheval et portait une casquette pour mieux passer inaperçue. Érick était parvenu, en quelques heures, à leur trouver des faux passeports. Lorsqu'Aurore avait vu les passeports, elle était allée chercher des ciseaux et avait coupé ses longs cheveux bruns. Ils ne lui arrivaient plus qu'aux épaules maintenant. Érick avait bien tenté de l'en empêcher mais Aurore lui avait fait comprendre qu'ils devaient changer leur apparence s'ils ne voulaient pas être repérés. Érick avait dû s'avouer vaincu. Il lui avait quand même demandé pourquoi elle gardait ses mèches coupées. Elle ne lui avait pas répondu.

"Tu dors ou quoi?" Érick ouvra les yeux qu'ils avaient fermés sans s'en rendre compte. Il n'avait pas beaucoup dormi depuis 3 jours. "Ah! Bravo pour la surveillance!"

Érick s'approcha de mauvaise humeur. "Alors, tu as trouvé?"

"Oui, tout est là." Elle lui donna un paquet de feuilles. "Tu les liras dans la navette. On s'en va sur D19363, secteur L9." Elle tira la manche d'Érick qui commençait à lire les feuilles. "Érick! On n'a pas le temps, la navette part dans 10 minutes!" Érick se mit à la suivre vers les guichets tout en pliants les papiers dans sa poche.

~*~

Prague

Gustave Graunt ne se sentait pas très bien. Il détestait lorsqu'El General le regardait ainsi. Il avait l'impression d'être un gamin qu'on allait gronder. C'est vrai qu'il n'avait pas réussi à retrouver les enfants. C'était une grosse erreur qu'il ne parvenait pas à se pardonner. L'erreur n'était cependant pas totalement de sa faute. Forain était en cause. Depuis ce jour, Forain semblait obsédée par la fille. Graunt avait vu des photos, c'est vrai qu'elle était très belle. Une jeune femme svelte, élancée avec beaucoup de charme. Mais Forain avait passé ce stade de beauté. Il semblait vouloir la retrouver pour des raisons que Graunt semblait ignorer.

Graunt releva la tête et regarda son supérieur. Schwarz semblait de très mauvaise humeur. Quelque chose lui disait qu'il allait passer un mauvais quart d'heure. Schwarz pris la parole:

"Suis-je entouré d'incompétents, Alter?"

"Non, El General."

Schwarz devint rouge. "Alors expliquez-moi pourquoi les deux enfants ne sont pas morts?! J'avais dit toute la famille! Une famille Graunt, ça inclus les enfants!"

Graunt baissa la tête. "Je le sais, El General."

"Vous le savez?! Mais je n'en suis pas si sûr mon cher Alter." Schwarz se redressa et se mit à faire le tour de son bureau. "Mais expliquez-moi donc alors pourquoi ces deux jeunes, " Il prit des photographies d'Aurore et d'Érick qui embarquaient dans la navette et les lança sur Graunt. "vont faire un voyage sur les colonies?"

"Ils vont sûrement chercher de l'aide, El General."

"Je sais! Me prenez-vous pour un idiot?"

"Non, El General."

"Retrouvez-les!" Lui cracha-t-il au visage. "Ils vont sûrement aller chercher le fils de Winner."

Graunt pris les photographies et salua Schwarz. "Oui, El General. " Sans se retourner, il quitta le bureau et ferma la porte derrière lui.

Respirant plus calmement, il regarda les photos. C'était bien les enfants. La fille semblait avoir coupé ses cheveux. Sûrement une tentative de déguisement. Pauvre petite, elle n'en avait pas pour longtemps.

~*~

Navette Terre-L9

**

L'écran d'ordinateur était ouvert, des chiffres, des dates, des noms n'arrêtaient pas d'y défiler. Aurore regardait son père taper sur le clavier, , il tapait tellement vite! Un jour, elle serait comme lui. Elle regarda ses petites mains tristement. Lorsqu'elle voulait taper un mot, cela lui prenait une éternité. Sa poupée préférée dans les mains, elle s'approcha de son père en espérant qu'il ne l'avait pas vu. Elle aimait le regarder travailler en pensant qu'il ignorait sa présence.

"Aurore, cesse de m'épier."

Aurore sursauta. Elle pensait être bien cachée derrière son père. Elle avait oublié qu'il semblait posséder un don. Il savait toujours lorsqu'elle était près de lui même s'il ne la voyait pas.

"Qu'est-ce que tu fais, papa?" demanda-t-elle en s'approchant doucement. Heero Yuy se retourna pour regarder sa petite fille de 6 ans. De la main, il lui fit signe de venir près de lui. Aurore s'exécuta et Heero pris sa fille sous les bras pour l'installer sur ses genoux. Aurore regardait l'écran attentivement. "Pourquoi est-ce que tu fais ça, Papa?"

Heero accota son menton sur la tête de sa fille. "Je fais ça pour ta maman. Je dois m'assurer qu'elle sera toujours en sécurité."

"Des personnes veulent faire du mal à maman?"

Heero passa doucement une main dans les longs cheveux d'Aurore. " Mais non. Je veux juste être sûre que maman va aimer les lieux où elle se rendra."

"Ah bon."

Heero passa une autre fois sa main dans les cheveux de sa fille. "Tu sais, ta maman avait de long cheveux comme toi lorsqu'elle était petite."

Aurore tourna sa tête pour voir son père. "Tu aimes les cheveux longs?"

Heero déposa un baiser sur le front de sa fille. "Je les adore. Ta mère avait les plus beaux cheveux de tout l'Univers." Lui souriant, il la déposa par terre. "Aller, je dois terminer mon travail. Va jouer avec ton frère."

Aurore fit une mou déconfite. "Aoki ne veut pas jouer avec moi. Il dit que les filles ne peuvent pas jouer à la guerre." Heero Yuy ne sembla pas aimer ce qu'il venait d'entendre. "Va chercher ton frère immédiatement."

Aurore baissa les yeux. Elle se sentait mal. Elle ne savait pas pourquoi son père était fâché mais elle se sentait coupable.

Ce soir-là, Aurore avait vu son père vraiment fâché pour la première fois de sa vie. Aoki avait eu l'interdiction formelle de jouer à la guerre. Aurore avait été un peu déçue, elle pensait que son père lui aurait dit de plus s'occuper d'elle. La guerre semblait être un sujet plus important.

Heero Yuy était devant sa femme, s'assurant de la main qu'elle restait bien derrière lui. Son pistolet était pointé sur le chef du groupe. Son regard montrait sa déception, sa peine mais aussi sa rage d'avoir ainsi échoué lamentablement. Il devait protéger la Reine, sa femme, et il n'en avait pas été capable. C'était lui le responsable, c'était lui qui devait assurer sa sécurité. Il savait qu'un jour quelque chose de semblable se passerait, il pensait pouvoir le prévenir. Il n'avait pas réussit.

"Et bien, M. Yuy. Il semblerait que vous n'avez pas trouvé de sortie. Je suis vraiment désolé." L'homme le regardait de haut. Il était fier de lui, fier d'avoir réussit à déjouer le soldait parfait.

"Forain, qu'est-ce que tu fous ici?" Aurore regardait son père, il semblait connaître son assaillant. Il semblait s'en vouloir horriblement.

"Nous sommes venus prendre le contrôle du Sénat. Malheureusement, il y avait quelques sénateurs en trop, nous avons dû les tués."

"Quoi?"

Aurore avait regardé sa mère. Son visage complètement horrifié et détruit. Relena aimait les sénateurs même s'ils n'étaient pas parfaits. Elle aimait la vie.

"Désolée votre Majesté mais tous vos sénateurs sont morts, y compris ce cher M. Winner, ainsi que M. Barton, M. Chang et leur épouses, sans oublier M. Maxwell et sa femme. Je dois dire que c'est eux qui ont mieux joué leur rôle. C'était vraiment touchant de les voir."

Aurore avait senti Érick se raidir. Elle le regarda rapidement. Ses yeux étaient de sang. Il semblait faire des efforts surhumains pour garder le contrôle sur lui-même.

Elle se retourna pour regarder l'homme en tête du groupe. Il s'était remis à parler "Et bien, je dois dire que c'est vraiment amusant de vous voir surpris, je n'attendais pas moins de vous, cependant. Maintenant, Majesté" il avait fait une révérence exagérée "Je dois vous tuer. Et oui, pour prendre le contrôle de cette planète, il ne doit pas y avoir de Reine."

Aurore s'était élancée, mais Aoki l'avait retint. Elle se débattait mais son frère était beaucoup plus fort qu'elle. Elle le supplia de la laisser aller. Ils ne pouvaient pas tuer leurs parents! L'homme avait dégainé son pistolet.

"Je devrais laisser ce travail à mes subalternes mais, il faut l'avouer, ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance de tuer une Reine." Il avait pointé le fusil sur la tête de son père. "D'abord, on élimine le garde du corps." Lorsque Forain avait tiré, Aurore avait à nouveau voulu s'élancer mais Érick s'était mis de la partie pour la retenir. Elle voulait crier sa douleur mais elle en était incapable. Elle vu lu corps de se père s'effondre sur le sol. "Non!!" Sa mère s'était élancée sur le corps de son mari qui avait la tête éclatée. Aurore avait vu la douleur dans les yeux de Relena. Elle aimait tellement Heero. "Heero!!!" Sa mère avait regardé Forain "Vous êtes un monstre!"

Forain avait sourit "Et fier de l'être. " Puis il avait tiré sur sa mère qui s'était affaissée, morte, sur son mari.

"NON!!!!! MONSTRES! MEURTIERS!!" Aurore avait crié. Elle ne pouvait plus se retenir, c'était trop. Son cœur était déchiré. Elle avait tellement mal. Elle ne cessait de se répété ces mots dans sa tête: "Non! Monstres! Monstres! Monstres! Monstres! NON!..."

**

"Non... monstres..."

"Aurore! Aurore!" Érick la secouait de plus en plus fort. "Aurore! Réveille-toi!"

Aurore ouvrit soudainement les yeux et regarda son ami. "Tu faisais un mauvais rêve."

Aurore repoussa les mains de son ami et regarda par le hublot de la navette.

Érick la regardait, consterné. "Aurore, est-ce que ça va?" Il voulu la toucher mais elle repoussa sa main au loin.

"Laisse-moi tranquille."

Érick recula, surpris. Il jugea plus intelligent de la laisser se calmer et de lui en parler plus tard. Elle ne semblait pas en état de lui parler. Il se cala profondément dans son siège et regarda son amie une dernière fois mais il ne vit que le derrière de sa tête. Il ferma les yeux et tenta de chercher le sommeil.

~*~

L9- colonie D19363

"Tu es sûre que nous sommes au bon endroit?"

"Érick, j'en suis sûre. " Érick regarda son amie. Elle agissait comme si rien ne s'était passé dans la navette. Aurore avait décidé de tout garder à l'intérieur.

"Il n'y a même pas de grosse structure. Explique-moi où est l'usine."

"Sous-terre." Érick eu un sourire.

"Tu veux dire, sous-colonie."

Aurore regarda son ami, agacée, et s'avança vers la porte principale. Il n'y avait pas de garde. En fait, la porte principale ressemblait à n'importe quelle autre porte de maison des colonies. Une simple petite porte, sans fenêtre. L'adresse était toute petite et défraîchit. La sonnette ne fonctionnait plus. Elle tourna donc la poignée. L'entrée était très simple et très laide. C'était vraiment la meilleur cachette qu'Aurore avait jamais vue. On ne voulait pas venir ici, non parce qu'on avait peur de l'endroit, mais parce qu'il était sale et non accueillant.

Érick et Aurore se mirent à chercher le fils de Quatre. Aurore n'avait réussi qu'à obtenir une vieille photo de lui. Il devait avoir moins de 10 ans lorsque celle-ci avait été prise. On le voyait en compagnie de son père lors d'une conférence de presse. Ils se ressemblaient énormément tous les deux. Aurore avait même de la difficulté à croire que Catherine était la mère. Elle ne doutait pas de Quatre Winner. Sa mère lui avait déjà parlé de lui et Winner semblait être un homme honnête et consciencieux. Elle se demanda si le fils serait à l'image du père. Sûrement pas. Esteban Winner était parti de chez lui, cela prouvait que les deux hommes ne devaient pas s'entendre donc ne devaient pas avoir les même idées.

Érick entraîna Aurore dans un couloir. Il semblait bien se retrouver dans tous ces corridors même si c'était la première fois qu'il y mettait les pieds. Ils arrivèrent devant deux portes qui donnaient sur un grand escalier qui menait au cœur de la colonie. Aurore avait donc vu juste, l'usine se situait sous le sol et l'accueil était déserté pour ne pas montrer l'existence de celle-ci. La plupart des gens seraient intéressés par cet endroit s'ils voyaient des personnes y entrer et en sortir. L'absence de vie les éloignaient.

Les escaliers étaient très longs et Aurore calcula qu'ils avaient dû descendre au moins 10 étages. Une centaine de marches plus bas, ils atteignirent deux autres grandes portes. Érick les ouvrit en prenant le soin de ne pas attirer l'attention.

Ce qu'ils découvrirent derrière les portes les surprirent. Ils s'attendaient à voir des gens mais pas autant. Les corridors étaient bondés des gens qui parlaient, rigolaient ou se chamaillaient. Il y avait une belle ambiance dans l'usine, très différente de celle de l'entrée. Aurore et Érick se mirent à marcher parmi les gens. Personne ne faisait attention à eux. On croyait sûrement qu'ils étaient deux nouvelles personnes qui venaient travailler. Érick voulu commencer à interroger les gens mais Aurore l'en dissuada.

"Ils vont se poser des questions si tu commences à le rechercher. Les gens qui vivent ici savent où il se trouve et n'ont pas besoin de le chercher, avec une photo de lui jeune en plus! Oublierais-tu que dans cette usine, personne ne sait rien sur personne? On vient ici pour se cacher."

Aurore regarda autour d'elle. "Je me demande pourquoi mon père n'a pas parlé de cet endroit à Quatre Winner. Il devait se douter que son fils était ici."

"Peut-être que le fils à Winner est venu le voir pour lui demander de l'aide et qu'il a promis de ne pas le trahir." Érick l'entraîna dans un autre couloir "Selon le plan que je viens de voir sur le mur, la cafétéria est par-là, on a des chances de le trouver là."

Aurore le suivit. "Tu as peut-être raison pour mon père. Je pense surtout qu'il n'a voulu rien faire, se disant que lorsque Quatre voudrait vraiment trouver son fils, il viendrait le voir où chercherait plus intensivement. Je pense que mon père a toujours trouvé Winner un peu trop...mou."

Érick poussait le porte de la cafétéria lorsqu'il regarda Aurore. "J'aimerais bien savoir ce que ton père pensait du mien."

"Tu ne veux pas le savoir."

Érick allait lui répondre mais il considéra que ce n'était pas vraiment le moment. Ils venaient d'entrer dans la cafétéria et le moment de chercher était venu. La salle était pratiquement vide, à leur grand désarrois. Érick en conclu qu'ils devaient être en deux quarts de travail et que le monde était parti se coucher. Ils allaient changer de zone de recherche lorsqu'une personne, assise seule, dans le fond de la salle attira l'attention d'Aurore. C'était un grand jeune homme au début de sa vingtaine aux courts cheveux blonds ébouriffés. Aurore et Érick s'approchèrent de lui. Il regardait le plateau qui était posé devant lui et ne semblait pas avoir faim car il ne faisait que jouer avec la nourriture. Érick fit d'ailleurs remarquer à Aurore que la nourriture dans cet endroit n'était pas du tout appétissante. Ils s'approchèrent doucement de lui. Il semblait concentré, la tête accotée dans sa main, il fixait son assiette sans faire autre chose. Aurore sortie la photographie de sa poche et compara les deux personnes. Le garçon avait grandit mais c'était bien celui de la photo. De toutes façons, il était la réplique parfaite de son père, il n'y avait plus de doute.

Aurore s'approcha encore plus de lui et pris sa chance.

"Esteban Winner?"

Le jeune homme se retourna seulement pour voir Aurore et Érick prendre place à la table en avant de lui. Il les observa, l'œil inquiet.

"Ça dépend. La politesse veut qu'on se présente d'abord."

Aurore observa la personne en face d'elle attentivement avant de répondre. C'était bien le fils de Winner, mais il semblait tellement différent de son père. Elle n'était plus sûre qu'il voudrait leur venir en aide. Elle tendit la main.

"Aurore Yuy et voici Érick Maxwell." Esteban regarda la main et ne la prit pas. Aurore, la retira rapidement. "Je vois que je ne suis pas seule à avoir besoin d'un cours de politesse."

Érick regarda Esteban, tout cela commençait bien mal.

"Qu'est-ce que vous me voulez?"

"Tu es bien le fils de Quatre Winner? Réponds-nous." Demanda durement Érick.

"Oui, je suis son fils, si on peut dire ça. Maintenant, répondez-moi, qu'est-ce que vous me voulez?"

Aurore le regarda déçue. Esteban Winner était le contraire de son père. Elle pensait trouver quelqu'un de gentil, doux, compréhensif. Elle avait trouvé un insensible qui était fâché d'avoir été dérangé dans son dîner.

Elle leva le menton et lui répondit. "Bon, puisque tu sembles vouloir daigner nous accorder quelques minutes de ton précieux dîner pour nous parler, je vais t'expliquer." Esteban regarda durement Aurore. Elle venait de le piquer et elle le savait. "Mon père était Heero Yuy et son père était Duo Maxwell," Elle regarda l'effet qu'elle venait de créer chez son interlocuteur. L'expression de surprise fut de courte durée mais elle savait qu'elle avait désormais son attention. "Nous devons empêcher les fous qui ont tué nos parents de prendre le contrôle de la Terre. Nous avons besoin de ton aide. Ton père était un pilot de Gundam et..." Esteban la foudroya du regard, lui disant de baiser le ton. Elle reprit plus bas "... et tu as les capacités de ton père, c'est génétique."

Esteban se mit à rire; un rire cynique. "Et vous comment allez-vous vous y prendre pour faire cela?" Il rit plus fort. "Non mais, franchement, vous vous prenez pour des dieux ou quoi?"

Érick écrasa dans sa main le verre de plastique avec lequel il s'était mis à jouer quelque minutes plus tôt. "Écoute-moi bien, c'est vrai, nous n'avons pas encore de moyen pour le faire mais nous allons trouver. Nous devons le faire pour nos parents qui se sont battus pour cette paix."

Esteban arrêta brusquement de rire et se leva. Il pointa la porte. "Sortez immédiatement d'ici! Partez ou je vous dénonce moi-même à ces hommes!"

Aurore et Érick ne prirent pas l'avertissement à la légère, ils se levèrent et commencèrent à marcher en direction de la porte lorsqu'Aurore se ravisa. Elle se retourna et s'approcha près d'Esteban et lui siffla entre les dents.

"Peut-être que nous n'avons pas de moyen pour les vaincre, peut-être en n'aurons-nous jamais? Tout ce que je sais, c'est que nous avons été là pour voir nos parents mourir. Nous étions près deux lorsque leur tête a éclaté. Nous avons vu ton père mourir. Ces moments horribles ne s'effaceront jamais de notre mémoire. Une chose est sûre, peu importe les problèmes qui nous avons eu avec nos parents, nous les aimions assez pour être avec eux jusqu'à leur mort. Nous n'avons pas été des lâches comme toi."

La gifle qu'Esteban lui administra ne la surpris pas. Elle savait que ce qu'elle allait dire allait le choquer; c'était son but. Il n'était qu'un lâche et il avait besoin que quelqu'un lui dise. Aurore dû retenir Érick car sinon il aurait sauté sur Esteban qui les regardaient , les poings serrés.

"Foutez-moi le camp." Dit-il entre ses dents. Aurore le regarda une dernière fois et entraîna Érick vers la sortie.