Chapitre 6: Direction L-8

L9- colonie D19363

"Tu crois vraiment que c'est une bonne idée?" Aurore regardait Esteban qui ouvrait la porte de la bibliothèque générale.

"Connais-tu un autre endroit où l'on peut faire de la recherche?"

"Tu sais bien que l'on n'en connaît pas." Répondit Érick. "Elle veut savoir si c'est prudent de se mettre ainsi à la vue de tous."

"Non, ce n'est pas l'endroit idéal pour se cacher. Mais on n'a pas le choix, c'est le seul endroit où on peut avoir accès à un ordinateur. L'aéroport serait un endroit encore plus risqué." Esteban les guida au fond de la bâtisse. La bibliothèque était très belle. De chaque côté, on pouvait voir de grande fenêtre éclairer l'intérieur. Le style était assez moderne, loin des grandes bibliothèques qu'Aurore avait vues en Europe. Les livres se trouvaient sur une dizaine d'étages. L'endroit sentait le désinfectant à plein nez et Aurore trouva que les vieilles bibliothèques de la Terre, celles qui sentaient la poussière et le vieux livre, avaient beaucoup plus de cachets.

Les portes qui donnaient sur le local d'informatique s'ouvrirent automatiquement. Aurore repéra rapidement un ordinateur libre et s'y jeta tout de suite. Elle tourna la tête pour voir où s'étaient assis Érick et Esteban. Les deux jeunes hommes avaient pris des ordinateurs loin l'un de l'autre et s'étaient déjà mis à la tâche. Aurore se concentra sur son écran et commença ses recherches.

Elle chercha d'abord un site sur l'attentat du sénat, c'était la meilleure piste qu'elle pouvait avoir. Les journaux allaient sûrement en parler et avec un peu de chance, ils parleraient aussi de l'homme qui était derrière tout ça.

Elle tomba pile. Tous les journaux en parlaient, ce n'était donc pas compliqué de trouver l'information sur l'homme. Elle eut un pincement de cœur lorsqu'elle vit les images des funérailles de ses parents. En dessous de la photo, le journaliste avait même pris la peine d'écrire qu'elle n'avait pas assisté à l'enterrement et que sa position était toujours inconnue par les autorités. Elle cliqua sur un lien qui la mena à une page qui parlait plus précisément de l'attentat et des auteurs du carnage. Une photo agrandit de l'homme qui avait maintenant le contrôle diplomatique et militaire de la Terre était au milieu de la page. C'était bien lui. Celui qu'elle avait vu à la télévision. Schwarz, Adolf Schwarz. Communément appelé El General. Elle enregistra le nom dans sa tête et sorti du site du journal pour se rendre dans le site d'information dont elle seule connaissait l'accès. C'était son père qui lui avait montré comment y avoir accès. Il disait que l'on pouvait tout trouver sur tout le monde dans ce site. Elle entra le nom d'Adolf Schwarz et pesa sur Entrée. Les informations se mirent à défiler sur l'écran.

Nom: Schwarz

Prénom: Adolf Rupert

Nationalité: Allemande

Cheveux: Châtains

Yeux: Gris

Taille: 1m80

Date de naissance: 12 février A.C. 169

Études: Harvard. USA diplômé en sciences politiques.

Oxford. Angleterre. Diplômé en Histoire politique

Activités:

A.C. 184 CGA (capitalist group action)

A.C. 189 2 ans de prison pour avoir attaqué le parlement de Cuba

A.C. 195 Janvier: Entre dans l'armée de la Hongrie

A.C. 195 mars: échappe à l'attentat au Lac Victoria

A.C. 209 Représentant hongrois pour L'Union des États de la Sphère Terrestre. (UEST)

A.C. 219 mai: Chef du coup d'état contre les représentants de L'UEST

Les informations continuaient de défiler sur l'écran mais Aurore ne les lisaient plus. Elle avait trouvé ce qu'elle cherchait. Esteban, quant à lui, devait trouver de l'information sur les différentes bases qu'occupait l'ennemi et Érick cherchait de l'information sur l'homme que son père avait appelé Forain.

Elle se leva et pris les papiers qu'elle venait de faire imprimer et se dirigea vers Érick. Il semblait absorber par son écran. Son visage était crispé et rempli de haine. Lorsque Aurore se pencha par-dessus son épaule pour mieux voir ce qu'il avait trouvé, Érick se recula brusquement et pointa avec dégoût l'image d'un homme.

"C'est lui." Dit-il avait dédain "C'est Forain. Dans leur association, ils l'appellent Don Forain. Son vrai nom est Marcel Pierre Forain. C'est un Français. Il a 35 ans. Il a fait ses études en France et au Canada. Diplômé en Biochimie et en politique. Son père est mort lors de l'attaque des Gundams à New Edward, il ne semble s'être jamais remis de cette perte. Les documents montrent des photos de lui près de la tombe. Il en voulait à nos parents Aurore, plus qu'on ne pouvait l'imaginer. Il a fait équipe avec Schwarz avec l'esprit de se venger. Et bien, il a réussi." Érick se retourna pour regarder Aurore. "Il nous déteste jusqu'à la moelle, Aurore. Je crois qu'il sera un des plus dangereux."

Aurore lui montra les papiers qu'elle avait fait imprimer. "Je peux te jurer que celui-ci aussi nous déteste. Et pour les mêmes raisons; Wufei Chang a failli le tuer au Lac Victoria." Elle s'étira le coup et s'aperçu qu'Esteban était entrain de faire imprimer ses informations. "Dépêche-toi à tout faire imprimer, je pense qu'Esteban a fini et on doit partir d'ici le plus rapidement possible."

Sans dire un mot, Érick se reconcentra sur son écran et les papiers furent imprimés en moins d'une minute. Ils se dépêchèrent de rejoindre Esteban qui les attendaient, appuyé sur un pilier près de l'entrée.

"Alors, qu'est-ce qu'on fait maintenant?" Demanda Érick

"On retourna à l'hôtel, on doit d'abord discuter avant de prendre une décision." Répondit Esteban. Aurore acquiesça et ils passèrent les portes sans dire un mot de plus.

~*~

L9- colonie D19363

Il la déposa doucement sur son bureau. Elle était belle, vraiment trop belle. Ses grands yeux bleus, ses cheveux bruns qui volaient au vent, ce visage encore rempli d'une innocence qui l'excitait. Une douleur dans son bras lui rappela leur dernière rencontre et il jura intérieurement. Il regarda à nouveau la photographie et un petit sourire mauvais apparu sur le coin sa bouche.

"Je t'aurais ma petite garce." Dit-il.

"Vous êtes encore à regarder ces photos!" La voix de Graunt dans le vidéophone rappela Forain à la réalité. "Vous devriez vous concentrez sur les recherches au lieu de perdre votre temps à regardez ces photos!" Forain se redressa sur son siège, s'il avait été debout, on aurait dit qu'il était au garde-à-vous. Graunt approcha son visage de l'écran et regarda Forain directement dans les yeux. "Je vous avertis, Forain, je la veux morte." Il se recula et regarda son subalterne avec dégoût. "Si elle vous excite autant, vous pourrez vous amuser avant de la tuer."

Forain ne répondit mais nota précisément tout ce que lui avait dit son supérieur.

"J'espère que les recherches avancent bien..." Commença Graunt.

"Ne vous en faites pas Alter."

"Vous avez retrouvez les jeunes?"

Forain se senti devenir tout petit dans ses souliers. "Non."

"Comment ça, non?!" Explosa Graunt "C'est votre travail! Vous n'êtes pas foutu de trouver deux enfants!"

Forain fit un geste pour essayer de calmer son supérieur. "Ils n'étaient pas seuls, Alter. Quelqu'un est venu les aider. Une personne que nous n'attendions pas." Comme il voyait que Graunt allait exploser à nouveau, il s'empressa de rajouter son argument ultime. "Ne vous en faites pas, Alter. Nous avons d'autres informations qui peuvent vous intéresser."

Graunt se calma un peu et se rassit plus confortablement dans son siège. "Dites toujours."

Forain pris une grande inspiration. Il était très content d'être à des milliers de kilomètres de son supérieur. "Nous croyons-"

"Croyons?"

"Nous sommes sûrs d'avoir trouvé le fils de Wufei Chang. Il se nomme Tchen Wou Chang. "Il sortit un dossier de son bureau. "21 ans, indépendant, obsédé par sa justice, bref, son père tout craché."

"Et où est-il?"

"Il se trouve présentement sur L-5R78644, la colonie de son père. Il ne semble pas avoir trouvé nécessaire de se sauver. Je crois qu'on a affaire avec le moins intelligent des enfants."

Graunt fronça les sourcils. "Ne dites pas ça, Forain, vous ne le connaissez pas. Ces enfants sont comme leurs parents. Ne les sous-estimés pas." Graunt coupa la ligne et Forain et retrouva devant un écran noir. Il porta sa main à son bras blessé, la balle l'avait effleuré mais la douleur était quand même très grande. Il pesta intérieurement contre son supérieur et appuya sur l'interrupteur pour rallumé le vidéophone. Il entra le numéro rapidement et le visage d'un jeune garçon apparu devant lui.

"Roberts! Préparez la navette, nous partons pour L-5."

~*~

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Aurore regarda pour la troisième fois le document qu'avait fait imprimer Esteban. Elle n'en croyait pas ses yeux. La Terre toute entière semblait sous le contrôle de l'Ordre et les colonies L-5B64782, L-3A46733, L-4P20021, L1-I99348, L8-X19440 et L-10B72881 comportaient chacune une base. Une vague de découragement la surmonta. Comment allaient-ils s'y prendre seuls? Ils n'avaient pas d'arme, pas d'allié et leur têtes étaient mises à prix. On les voulait morts où vifs, peu importe. Elle déposa le document et se leva pour se rendre près de la fenêtre. Elle avait pris cette habitude lorsqu'elle était jeune et qu'elle avait besoin de réfléchir.

Érick était assis sur une chaise près de la porte et regardait le document qu'Aurore avait laissé sur le lit. Les feuilles se froissèrent entre ses mains et il jeta la boule de papier à travers la pièce. Esteban, qui était assis sur le lit, ne réagit pas lorsque la boule tomba à côté de sa tête. Calmement, il reprit le document et tenta de le défroisser. Il n'avait nullement le goût de partir une autre discussion avec Érick. Les deux jeunes hommes n'étaient pas faits pour s'entendre, en tout cas, pas pour le moment. Il se leva lentement et allait déposer le document sur la petite table lorsqu'un bruit à la porte les firent sursauter. Ils se figèrent automatiquement et Érick dégaina son pistolet et le pointa sur la porte. Il fit signe à Aurore de se planquer en arrière du lit et s'approcha doucement de la porte. Il regarda dans l'œil magique sans faire un bruit mais le visage qu'il y vit lui était inconnu. Il décida de ne pas prendre de chance et pointa à nouveau son pistolet sur la porte.

"Qui est là?" Demanda-t-il avec plus de confiance qu'il n'en ressentait vraiment.

"C'est moi, ouvrez."

Érick regarda rapidement Aurore. Elle ne semblait pas, comme lui, reconnaître la voix. Il allait appuyer sur la gâchette lorsque Esteban le repoussa au loin. Insulté, il pointa son pistolet sur Esteban.

"Tu es fou! On ne le connaît pas!"

Esteban le regarda furieux. "Je le connais, moi. Tu allais tuer un de nos alliés, imbécile!" Sans ajouter un mot, il ouvrit la porte et laissa entré l'inconnu.

Aurore le regarda et ne pu dire un mot. Elle devait être folle car elle crut voir la réplique de Trowa Barton faire son entrée dans la chambre. Elle se leva doucement de sa cachette sans quitter le jeune homme de yeux. Il était très séduisant et le petit sourire en coin qu'il abordait était très charmant.

Esteban qui la regardait d'un drôle d'air reporta son attention sur le nouvel arrivant et le serra dans ses bras. Il ne porta aucune attention à Érick qui le fusillait du regard. Le jeune rendit son étreinte à Esteban. Lorsqu'ils se séparèrent enfin, Esteban serra la main de son ami.

"Alejandro! Je suis vraiment content de te voir en un seul morceau."

"Comme tu peux voir, je suis bien vivant et j'ai eu ton message." Alejandro adressa un large sourire à son ami.

"Comme ça, son message?" Érick s'était relevé et se tenait bien droit leur côté. Aurore se tenait toujours à l'autre bout de la pièce ne sachant pas vraiment quoi faire.

Esteban perdit le mince sourire qui était apparu à ses lèvres dès l'arrivée de son ami et se tourna vers Érick. "Je lui ai envoyé un message lui donnant notre position. C'est simple, non?"

"Tu es fou ou quoi?! Tout le monde aurait pu intercepter ce message!"

"Il a raison, Esteban, c'était dangereux." Esteban et Alejandro se tournèrent vers Aurore et pour la première fois, celle-ci remarqua la seule différence entre Trowa Barton et son fils: leurs yeux.

"Je le sais, mais le système que j'ai utilisé était celui que nos parents employaient. J'avais de bonne chance qu'il soit toujours inconnu de l'ennemi."

"Et bien, espérons-le, car sinon, s'en est fait de nous." Ajouta Érick.

Alejandro se tourna pour examiner plus attentivement la personne qui venait de parler puis reporta son attention sur Aurore. Il s'inclina légèrement. "Je vois que ma présence vous surprend. Je suis désolé mais il ne pouvait en être autrement. Je m'appelle Alejandro Barton et je suis le fils de Trowa Barton." Il se tourna vers Érick et lui présenta sa main. Érick l'observa quelques instants puis serra la main avec cœur. "Enchanté. Je suis Érick Maxwell, le fils de Duo Maxwell. Et elle, c'est Aurore Yuy, la fille de Heero Yuy." Aurore s'avança et lui serra la main. Ils se regardèrent un bref instant puis Esteban attira à nouveau l'attention d'Alejandro vers lui.

"Dis-moi tout ce que tu sais, Alex."

"Je ne sais pas grand chose, malheureusement, mais je connais assez bien la base sur L-3 et je sais où nous devons nous rendre."

"Nous rendre?" demanda Aurore.

Il se tourna vers elle. "Oui, Charlton J. le fils du Docteur J. est présentement sur L-8X19440 avec ta cousine Isabelle et-"

"Isabelle est sur L-8!?! Mais elle est folle, il y a une base de l'ennemi sur cette colonie!"

"Je sais. Ils sont en fait sur un vaisseau qui orbite autour de la colonie avec une équipe de 100 personnes qui s'affèrent à préparer la revanche pour la paix." Aurore observa Alejandro. Une lueur semblait briller dans ses yeux. "Nous devons nous y rendre et faire équipe avec eux."

"Comment sais-tu qu'ils sont là-bas?" demanda Esteban.

"De la même façon que j'ai su que vous étiez ici. Après l'attentat de ma maison -"

"L'attentat de ta maison?" demanda Érick

"Oui, ils ont voulu me tuer, comme ils ont voulu vous tuer, Esteban. C'est pourquoi on doit faire équipe avec les autres, pour devenir plus forts."

"Je suis d'accord."

Ils se tournèrent tous vers Aurore qui semblait briller du nouvel espoir que venait de leur apporter Alejandro. "On doit saisir cette occasion. On n'a pas le choix."

"Moi aussi je suis d'accord." ajouta Érick avec enthousiasme.

Esteban acquiesça en silence.

Ils se regardèrent tous à nouveau mais cette fois, ils étaient beaucoup plus calmes. Chacun venait de comprendre l'ampleur de la mission et les risques qu'elle comportait. Mais pour la première fois, ils avaient espoir de pouvoir gagner.

Ils n'étaient plus seuls...

Voilà! Dites-moi ce que vous en pensez!

Maud