Chapitre 23: La Baronne

Valence

C'était vraiment une des rares fois que les jeunes pouvaient dire qu'ils étaient restés bouche bée. La fameuse Baronne était devant eux, les mains sur les hanches et leur souriait. Aurore cru voir le visage d'Alejandro se colorer furtivement mais ne s'en préoccupa pas. Elle était beaucoup plus intéressée à connaître cette jeune femme qui était une alliée potentielle. Gracieusement, la jeune femme s'avança vers eux et fit un bref signe de la tête.

"Je suis honorée de vous connaître, votre majesté." Elle regarda Aurore directement dans les yeux. Son regard ne cillait pas et pourtant, Aurore le sentit sincère mais décidé. En fait, elle ne savait pas trop comment répondre.

"Je…enfin… vous n'avez pas à m'adresser comme ça… je veux dire… je ne suis pas la reine ou quoi que ce soit."

"Mais vous êtes la princesse héritière et vous serez Reine, du moins, c'est ce que je désire."

Aurore ne sut quoi répondre. Et si tout cela était un piège et que la Baronne ne faisait que les amadouer pendant qu'elle allait avertir l'Ordre. Elle allait poser la question à la jeune femme mais Esteban la devança.

"Vous voudriez bien vous présenter, si cela n'est pas trop demandé. Nous présenter serait un peu superflu puisque vous semblez nous connaître déjà."

La jeune femme sourit.

"Vous avez absolument raison, Esteban Winner. Je vous connais, ainsi que vous Érick Maxwell, ou vous Alejandro Barton." Elle se tourna pour faire face aux deux jeunes hommes. "Disons que mon service d'information n'est pas si mal."

"Cela ne veut rien dire." Objecta Érick. "Tout le monde connaît nos visages, ou presque, votre système n'est pas exceptionnel."

"Mais c'est là que vous avez tord… mais bon… nous pourrons discuter de cela plus tard, je vais d'abord me présenter."

La Baronne défit son chignon et laissa tomber ses longs cheveux noirs frisés sur ses épaules et passa avec une certaine arrogance son index sur son sourcil qui se séparait en deux à partir du milieu.

"Je me nomme Félicity Castilla Jimenez. Mon nom ne vous dira rien mais celui de ma mère oui. Ma mère était Dorothy Catalonia."

Les jeunes ne purent rien ajouter. Ainsi, le mystère était finalement résolu, la Baronne était la fille de Dorothy.

Cependant, Esteban secoua la tête en signe de négation.

"Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Jose Castilla Jiminez, n'était-il pas le frère d'Anna-Bella Castilla Jimenez?"

"C'est exact."

"Mais alors, vous êtes la nièce de Don Holberg!" Alejandro avait crié plus fort qu'il ne l'avait voulu. "Et cela veut dire que vous avez attaqué votre propre oncle!"

Le visage de Félicity se durcit.

"Non, j'ai attaqué une personne qui a perdu le sens des valeurs, de la vie, de l'honneur et de l'amour."

"Désolé, je ne voulais pas vous offusquer." Alejandro bougea nerveusement.

Félicity redressa son visage et sourit aux jeunes. "Venez avec moi, ces couloirs mènent à mon domaine que je vous ferai visiter. Nous aurons tout le temps pour discuter des choses importantes là-bas. Tomas." Elle se tourna pour regarder son jeune cousin. "Va avertir Armando pour qu'il nous prépare un bon repas."

Tomas fit un bref signe de la tête et disparu à travers d'autres couloirs.

"Et maintenant, si vous voulez bien me suivre." Félicity pointa un couloir et s'y engagea, les jeunes à sa suite.

Le domaine de Félicity était un des plus merveilleux domaine que les jeunes avaient jamais vu. Il était vaste, et lumineux. Au centre, se trouvait une immense cour remplie de fleurs et d'arbres où l'on pouvait se promener et relaxer en s'assoyant sur les bancs. La maison elle-même était faite sur la longueur en plusieurs ailes. Il n'y avait pas plus de deux étages. Tous les toits étaient en tuiles rouges et les murs en pierres blanches. Il y avait vraiment un style espagnol dans le domaine qui lui donnait tout son charme. Les fenêtres étaient grandes avec des montures en fer forgé. À plusieurs endroits le toit se prolongeait et des colonnes le retenaient pour donner des petits abris pour s'y cacher des rayons intenses du soleil. L'endroit était merveilleusement relaxant.

Félicity les conduisit dans un grand salon aux meubles lourds et foncés mais dont l'agencement rajoutait à la richesse de l'endroit. Elle se dirigea vers la porte fenêtre et l'ouvrit très grande.

" J'adore cette brise du printemps. Je la trouve merveilleusement fraîche. J'espère que cela ne vous dérange pas? "

Les jeunes ne répondirent pas, trop occupés à regarder les différents objets qui se trouvaient dans la pièce.

" Asseyez-vous, je vous en prie. " Félicty leur indiqua les sofas et se laissa tomber dans l'un d'eux. Elle demanda ensuite à un serviteur d'aller rechercher des boissons puis redirigea son attention sur les jeunes. Aurore ne s'était pas assise avec les autres, elle s'était plutôt dirigée vers l'une des bibliothèques et regardait les titres des livres. Il y avait les classiques comme Sheakespeare, ce vieil écrivain du temps de la Terre ancienne comme les nouveaux auteurs Y. Ihygr et Paul Verbern. Elle avait déjà lu l'histoire de Verbern qui racontait les hauts et les bas d'une jeune fille de 14 ans. Elle était plutôt surprise de retrouver ce genre de livres dans une bibliothèque aussi " riche ".

" J'adore ce livre. "

Aurore, surprise, regarda le livre dans ses mains puis leva son regard. " Vous l'avez lu? "

" Mais bien sûr! Tout bonne fille de 13 ans se doit de lire ce livre. Je l'ai dévoré! "

Aurore sourit. Elle aimait bien cette Baronne malgré ces quelques petits airs hautains qu'elle avait surpris. Elle reposa le livre dans la bibliothèque puis alla s'asseoir dans un sofa avec Érick.

" Et si on discutait plus longuement? " Demanda Esteban un peu énervé de voir qu'ils perdaient leur temps dans des discussions sur des livres de filles.

" D'accord, je vais être franche avec vous. " Commença la Baronne. " Je suis la fille de Dorothy Catalonia et comme ma mère, je crois en la paix. Mais avant tout, je suis prête à me battre pour elle. "

" Votre mère se battait ouvertement. " Fit remarquer Érick. " Je ne pense pas que ce sont les techniques que vous utilisez présentement. "

" Accordé, M. Maxwell, mais cela n'empêche pas que le but est le même. De cette façon, je garde mon immunité et cela me permet de m'approcher des personnes qu'il faut éliminer. Je déteste mon oncle, vous ne savez pas à quel point. Je l'ai toujours trouvé centré sur sa personne et même pervers à la limite. Je n'aurai aucun remord à me débarrasser de lui. "

Les jeunes regardèrent Félicity un peu surpris. Elle était plutôt brusque dans ces affirmations.

" Qui nous dit que vous ne travaillez pas pour lui? " Demanda Aurore. Elle avait les yeux plissée. " Je vais être honnête avec vous. Je ne le pense pas. Je ne sais pas pourquoi. Mais je pense que vous devriez vous expliquer un peu plus. Nous devons rapporter des preuves d'importance à notre équipage pour prouvez votre bonne foi. "

La Baronne sourit. " Je pensais que ce que vous aviez entendu sur moi depuis les derniers mois serait suffisait. "

Les jeunes réalisèrent que leur méfiance commençait à être mal vue et s'agitèrent sur leur sièges.

" Allons, je vais oublier cela. Je peux seulement vous dire que je veux la paix plus que personne. Ma mère aussi a été tuée dans l'attentat du sénat. Ma parole est la seule vraie preuve que je puisse vous donner. "

" Nous l'acceptons. " Aurore s'était levée et souriait à Félicity. " Et je vais vous avouer que je suis plus qu'heureuse d'avoir une nouvelle alliée! "

Félicity se leva et tendit la main à Aurore qui s'empressa de la serrer. " Et si on se tutoyait? " Demanda la princesse.

" Tu m'en vois ravie! " Répondit Félicity avec entrain. " Et laissez-moi vous inviter à rester ici pendant votre séjour sur Terre. Mon domaine est grand et peut recevoir beaucoup de gens. J'ai prévu une soirée pour la semaine prochaine. Je pense que vous pourrez y assister sans grand risque. La plupart des invités sont des jeunes de la haute société avec des têtes un peu folles. Ils me détendent. Avec eux, le sujet n'est pas toujours la guerre. Et je les connais, même s'ils vous reconnaissaient, ils ne diraient rien. Comme moi, ils sont contre l'Ordre. "

Les jeunes sourirent à la Baronne et acceptèrent l'invitation avec joie.