Chapitre 3 : En pleine nuit

Le paysage sombre dans les ténèbres de la nuit. La noirceur du ciel parsemée d'étoiles se reflette dans le lac. Debout à pieds nus dans l'herbe fraîche, j'avance pas à pas en fixant droit devant moi l'obscurité. J'avance encore et encore jusqu'à sentir l'eau glaciale d'Esprit [ Nom que j'ai donné au lac se trouvant dans la forêt qui entoure le Manoir ]. Un frisson me traverse le corps de haut en bas et m'arrache les yeux de l'obscurité. Je m'enfonce peu à peu dans le lac et finie par plonger sous l'eau. Mes muscles sont pratiquement paralysés tellement l'eau est glacée, et pourtant je nage sans difficultées, comme si une force intérieure m'y poussait. Pendant près de deux heures, je partageai la vie d'Esprit. Depuis deux mois, je passe une partie de la nuit avec Esprit et à chaque fois je le redécouvre, comme si il me cachait toujours un petit quelque chose... ce petit quelque chose qui m'intrigue et qui me fait revenir chaque nuit.

Lorsque je ressors du lac, une bourasque de vent me fait de nouveau frissoner et me réveille les membres. Je lève les mains et les regarde intensément. Elles étaient bleues...d'un bleu cristal... prêtes à se briser au moindre mouvement brusque. Je parcours du regard mes bras tout aussi bleus. Puis mon corps... ma robe blanche trempée me servant de sous vêtement, à présent transparante, mes jambes à l'apparance si fragile et qui, pourtant, sont si dures...

Les ténèbres s'étaient emparées de la forêt et il était très difficile de dissimuler quoi que ce soit dans cette pénombre. Je me vêtie seulement de mon épais manteau noir et m'en retournais au Manoir avec ma robe de sorcière et mes chaussures à la main.

Tout le monde dort et un profond silence règne dans le Manoir. Je monte le plus vite possible dans ma chambre tout en évitant de faire du bruit pour ne pas réveiller ma «chère » petite famille.

En entrant dans ma chambre, je jette tous mes vêtements sur une chaise en bois d'ébène et me place devant le mirroir pour me contempler. J'eu un petit sursaut de frayeur en me voyant ainsi. Petite, mince, les cheveux pendants et la robe toujours aussi mouillée me donnaient un air cadavrique et effrayant. Mon regard... un regard inconnu... un regard vide qui n'exprimait aucun sentiment. J'essaie de sourire mais cela m'est impossible. Les muscles de mon visage me tirent et me font souffrir à chaque essai. Ayant assez de cette vue, je retir mes vêtements mouillés, me sèche et m'habille d'une belle nuisette rouge se terminant au dessus de mes genoux.

Le lendemain matin, je suis réveillée par l'appel stridant de ma mère. Mais qu'est-ce que j'ai encore fait ? Je me lève et descends immédiatement après avoir pris mon paignoire, également rouge. Arrivée au premier étage, j'entre dans la salle à manger où mon frère prend son petit-déjeuner et où ma mère se tient debout un livre à la main.

-C'est toi qui a pris le livre ?! Qui t'as permis de le prendre ?!!, s'exclama-t-elle.
-Mais quel livre ?
-Le « livre du Passé » ?!

Oupss ! Je l'avais oublié ce livre... Oh la la je vais me prendre un savon... Mais pourquoi ai-je oublié de le remettre en place ?! Qu'est-ce que je peux être tête en l'air parfois !

-Euh...oui., répondis-je timidement.
-Et avec quelle autorisation ?! Certainement pas la mienne ! Que je ne te reprenne plus JAMAIS à voler un livre de notre bibl...
-A CE QUE JE SACHE J'AI RIEN 'VOLER' !! ET COMME TU LE DIS SI BIEN, C'EST 'NOTRE' BIBLIOTHEQUE, DONC MOI AUSSI JE PEUX LIRE LES LIVRES QUI S'Y TROUVENT !! ET SI VOUS NE VOULEZ PAS QUE JE LES LISE ET BIEN IL NE FAUT PAS LES METTRE ICI !!, m'exclamais-je avec fureur.

Ma mère n'en revenait pas. J'avais osé hausser le ton face à elle... face à la descendante de Serpentard. Mon frère aussi en fut choqué, il faillit même s'étouffer avec une tranche de bacon. Ils me regardaient avec de grands yeux sans savoir comment réagir. Ma mère semblait vouloir me tuer mais inccapable de le faire, et mon frère... lui, j'avais plutôt l'impression qu'il était impressionné mais en même tant qu'il m'en voulait... Incompréhenssible ce gars ! Tous deux ne semblaient pouvoir parler, mais avec un effort surhumain mon frère réussit à prendre la parole.

-A quoi tu joues là ?
-Toi, tu la fermes !, lui lançais-je sèchement. Ce n'est pas un gars dans ton genre qui va me dire ce que je dois et ne dois pas faire !

La colère en moi, je m'en retourne dans ma chambre pour être en paix et les oublier. Oui c'est bien ça, oublier... tous les oublier... c'est exactement ce que je dois faire.

« Le 16 Octobre à 16h02. Parfois je me demande qui je suis... Si j'existe vraiment... Si je suis la fille de cette mère et de ce père qui vivent sous le même toit que moi... Si j'ai vraiment un frère... Normalement la famille doit être là lorsqu'on a besoin d'elle... mais elle n'est jamais là pour moi.... En fait, je me protège d'elle... [.......] »

Tout le monde dort. Il est temps que je m'en aille... Je descends dans le grand salon où un petit feu brûle dans la grande cheminée. Un sac assez gros se trouve sur le rebord de la cheminée. Je prends un peu de son contenu, le jette dans le feu qui devient vert et je me place dedans. Après avoir prononcé clairement ma destination, je me sens arraché du sol et tout se trouble et se met à tourner. Des centaines et des centaines de cheminées défilent devant mes yeux. Et puis, comme si l'attraction terrestre se remettait en marche soudainement, j'attéris brusquement sur le sol. Avec la pratique, je réussis à me maintenir debout, évitant de m'étaler de tout mon long dans la salle dans laquelle je me trouve à présent. Une foule de vieilles personnes s'y trouve. La plupart d'entres elles étant de vieux et pauvres sorciers aux allures miteuses. J'évite de m'attarder dans ce genre d'endroit et préfère sortir immédiatement avant que l'un d'entres eux ne s'approche de moi.

Dehors, il ne reste plus grand monde. J'avance le plus rapidement possible dans cette grande allée. Depuis le temps que je viens ici, je ne peux m'empêcher de m'émerveiller à chaque venue. Mais jamais je ne l'avais vu de nuit. Tout au long de l'allée, des centaines de magasins illuminés rendent l'endroit magique (S'il m'est possible d'employer ce genre de mot...puisque c'est un lieu où l'on y croise des sorciers de « Sang pur », des « Sang-de Bourbe », des Cracmols et parfois des Moldus, mais seulement à la saison des rentrées.).

Arrivée devant le magasin voulu, j'y entre et me retrouve dans la folie de la connaissance. Des centaines de milliers de livres s'offrent à moi. Je laisse ma main toucher ces volumes. J'ai l'impression de toucher des vies humaines. Je peux sentir la chaleur de leurs âmes au touché. Une véritable bibliothèque vivante !

-Bonsoir ! Bienvenue chez Fleury-et-Bott, que puis-je pour vous petite ?

*Enorme sursaut*

Un homme se tient à présent devant moi et esquise un grand sourire. Il s'excuse de m'avoir surpris et me demande ce que je fais ici la nuit sans mes parents. Non mais de quoi je me mêle ! Je lui en pose des questions ?! Avec le plus de sincérité que je puisse, je lui réponds qu'en attendant que mon cousin m'achète mon cadeau d'anniversaire, il m'a permis de venir ici.

-Et bien bon anniversaire !,dit-il en gobant toute mon histoire. Vous avez quel âg...
-Où puis-je trouver des livres concernant Harry Potter ?, le coupais-je.
-Harry Potter !, s'exclama-t-il. Le célèbre Harry Potter ! Venez, c'est par ici., continua-t-il en m'entraînant à l'étage du magasin.

Nous montons un escalier en colimaçon, puis nous nous dirigeons vers le côté Est des étagères. En chemin le vendeur continue de parler :

-... Savez-vous que le jeune Potter à fait sa rentrée au collège Poudlard cette année et qu'il est venu ici à la fin du mois d'Août pour acheter ses livres ? Le plus étonnant c'est qu'il n'est même pas venu jeter un petit coup d'?il aux livres parlant de son histoire... Quand je l'ai vu il n'avait pas l'air de ce rendre compte de l'importance de sa célébrité ! ... Incroyable non ?! Pers...
-Je crois que nous sommes arrivés.,le coupais-je de nouveau lorsque nous fûmes devant une étagère entièrement consacrée à Harry Potter.
-Hein ?... Euh, oui effectivement. Et bien je vous laisse choisir..., dit-il en repartant au rez-de-chaussé.

Magnifique ! C'est bien le seul mot qui puisse représenter ce qui se trouve sous mes yeux. Comment se peut-il que Harry Potter ne se rende pas compte de sa célébrité avec tous ces livres parlant de lui ?! Il y a aussi plusieurs livres, qui je suppose, doivent seulement parler à un moment de lui car les titres sont plutôt vagues et ne le visent pas particulièrement.

Je lis plusieurs titres tels que « Histoire de la magie moderne », « L'histoire de Harry Potter », « Harry Potter: qui est-il ? »... Un livre attire mon attention. Il s'intitule « Le survivant ». Je le prends et l'ouvre.

« Le pays est en pleine crise. Les ténèbres envahissent le monde de la sorcellerie et un homme à sa tête, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le- Nom, règne et répand le mal. Avec ses fidèles, les mangemorts, ainsi que des créatures dangereuses, il déploit sa puissance dans le côté obscure et est l'auteur de tous les crimes qui frappent l'Angleterre......... »

Ce livre m'intéresse beaucoup et le mets de côté pour l'acheter. Puis je retourne à la contemplation et à la recherche d'autres livres.

« La chute de Vous-Savez-Qui »... « Des Ténèbres à l'Espoir »... « Les Grands Evènements de la sorcellerie au XX ème siècle »... « Grandeur et décadance de la magie noire ».

Mon regard s'arrête sur ces deux derniers volumes. Sans même les ouvrir, je les prends ainsi que le livre mis de côté et redescends au rez-de-chaussé. Je me présente au comptoir où le vendeur nettoye un énorme livre.

-Je vois que vous avez choisi., dit-il.

Non sans blague, ça se voit tant que ça !

-« Le survivant », « Les Grands Evènements de la sorcellerie au XX ème siècle » et... « Grandeur et déca... ». Savez-vous que ce livre parle de... magie noire ?...

Oh ! Il a trouvé ça tout seul le vieux ou alors il a simplement lu le titre !?

-Oui je le sais., répondis-je simplement.
-Et... vous êtes sûre de vouloir l'acheter ?, me demanda-t- il. C'est que la magie noire n'est pas très... recommandée.

Non mais je rêve ! S'il croit qu'il m'apprend quelque chose, il se foure le doigt dans l'oeil ! Et puis je lui est rien demandé ! C'est un vendeur alors il est là pour vendre des livres et pas pour m'emmerder !

-Je sais., répondis-je assez sèchement. Pourriez-vous me dire le prix pour que je vous paye et que je puisse partir, merci., ajoutais-je d'un ton pas franchement poli et qui le choqua un instant.

-Oui, oui bien sûr. Excusez-moi.

Il met les trois livres dans un grand sachet à l'éfigie de la librairie et fait le compte.

-Ca vous fera 75 gallions, 7 mornilles et 7 noises.

Je lui donne donc ce qu'il me demande et sors de la librairie avec le sac contenant les livres.

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Et voilà ! Ce chapitre est plus long que les précédants (je vous avez prévenu), même si j'ai dû le couper... Enfin j'ai déjà tout expliqué dans « Mot de l'auteur ».

Sinon, ben j'espère que vous avez aimé et que les quelques expressions françaises que j'ai mis ne dérangent pas trop les lecteurs canadiens. Quoique, je me demande bien si vous ne les utilisez pas non plus ?...

Sfavillante.

Le Mercredi 28 Mai