Chapitre 3

Jours d'été, longs et paresseux. il en avait entendu parler, bien sûr, mais n'avait jamais fait l'expérience du plaisir de simplement exister, de sommeiller pendant la brume de midi à l'ombre sur une chaise longue -seuls les quelques premiers jours dans la maison de son oncle avaient eu quelque ressemblance avec la manière dont il passait ses journées maintenant. Ici dans sa propre maison, cependant, il n'y avait pas d'intendante âgée pour le rôtir de ses yeux furieux quand il osait respirer dans les limites de son sanctuaire. Il avait Peggy maintenant, son elfe de maison, qui était déférente mais pas trop soumise et qui avait pris un penchant immédiat pour lui, aussi étrange qu'il trouvât cela. Bien qu'il n'ait jamais traité cette utile créature aussi mal que Lucius l'aurait fait par exemple, sa conduite envers elle n'était pas caractérisée par une bienveillance exagérée, non plus. D'un autre côté il ne se jugeait pas avec trop d'estime pour s'interdire de bavarder avec elle de temps en temps, simplement parce que parler lui manquait et parce qu'il savait que les Elfes de Maison avaient aussi bien des connaissances qu'ils partageaient volontiers avec ceux qui les traitaient avec dignité.

Pas d'intendante, pas d'oncle, pas de devoirs à faire. Il savait qu'il devrait se préparer à fond avant de commencer ses études avec McLachlan, mais il s'était mis d'accord avec lui-même pour apprécier deux semaines complètement libres de soucis avant de commencer le travail sérieux.

Le premier matin où il s'était réveillé dans sa nouvelle maison avait commencé à une heure assez précoce, car il était encore habitué au rythme de sommeil de l'école. Bien qu'ayant ouvert les yeux à sept heures sonnantes, il ne sauta pas immédiatement hors du lit, mais s'offrit le plaisir d'y rester, câlinant Esmeralda et pensant à ce qu'il allait faire ensuite. Une sortie au Chemin de Traverse était inévitable. Il avait besoin de quelques affaires de base qu'il avait complètement oublié d'acheter hier, ce qui était compréhensible étant donné la rapidité avec laquelle il avait progressé d'un état d'écolier sans le sou à celui d'un jeune homme assez riche, fier propriétaire d'une maison dans le Chemin de la nature.

Tout en caressant le dos d'Esmeralda, appréciant son ronronnement satisfait et le sentiment de paresse qui prenait lentement possession, il fit une liste mentale des choses dont il allait avoir besoin. Poudre de Cheminette. Un hibou. Du matériel pour la fabrication de potions. Des robes, car ses vieilles robes d'école appartenaient certainement au passé. Ce serait suffisant pour commencer, ensuite il pourrait rentrer et appeler Clarissa par Cheminette, lui montrer son habitat et méditer avec elle la question du mobilier. D'une manière ou d'une autre, il avait le sentiment qu'une fille, même si elle avait habité le même espace reclus que lui pendant sept ans, aurait plus d'idées et même peut-être de meilleures idées au sujet de la procédure exacte pour meubler une maison.

Essayant de se représenter ce à quoi allait ressembler sa salle de séjour une fois meublée, il s'assoupit de nouveau et se réveilla quand Peggy apparut en sa présence.

Les yeux grand ouverts de l'horreur d'avoir dérangé le sommeil paisible et bien mérité de son maître elle glapit "Maitre Severus, je suis désolée mais il est déjà huit heures et demie et je croyais que vous êtes déjà levé!"

" Aucun problème, Peggy, " dit-il, balançant ses jambes par-dessus le bord du lit, "J'ai beaucoup de commissions à faire ce matin, alors il est mieux que je me lève de toute façon. Un petit déjeuner serait une bonne idée, cependant."

Elle hocha la tête avec tant de véhémence que ses oreilles firent un bruit très amusant en battant contre son visage. "Bien sûr, maître Severus. Mais j'ai nulle part où le servir."

" Accorde moi dix minutes pour me laver et m'habiller, ensuite je descendrai conjurer une table. Cela devra simplement faire l'affaire pour les prochains jours. Ne t'inquiéte pas néanmoins, il y aura des meubles. Oh et emmène Esmeralda avec toi, elle a plus faim que moi, je pense."

Sa peur initiale que le chat et l'elfe puissent ne pas s'entendre trop bien avait été injustifiée. Quand il était revenu à la maison hier soir avec Esmeralda dans son sillage, Peggy était pratiquement tombée à la renverse de pur enthousiasme, et Esmeralda avait très bien réagi à sa présence. Mais alors, les manières avec lesquelles les créatures magiques se liaient aux animaux étaient différentes de celles des humains. C'était amusant de les regarder, car Peggy faisait seulement quelques centimètres de plus que son chat-il aurait eu besoin d'une panthère noire géante pour créer cette impression.

En sortant de la salle de bain, il fut immédiatement attiré en bas par l'arôme d'oeufs et de bacon. Severus n'avait pas beaucoup mangé chez les Rosiers, et avec les tensions constantes qu'il sentait entre les quatre autres et lui-même il n'avait pas vraiment apprécié le repas et ainsi avait soudain très faim. Avec sa baguette déjà dans la main droite, il entra dans la cuisine et sous le regard admiratif de Peggy, il fit apparaitre une petite table et deux sièges de nulle part. A la question s'il voulait du thé ou du café, il opta pour ce dernier et se trouva bientôt à prendre un copieux petit déjeuner.

" Viens là un instant, " dit à Peggy en désignant la chaise en face de lui.

L'elfe lui fit un regard déconcerté et sauta dessus.

"Non, " dit-il en secouant la tête, " Nous devons remonter cela un peu, tout ce que je peux voir est la pointe de tes oreilles."

Finalement, la chaise atteignit la bonne hauteur, bien qu'elle ressemblât plus à un tabouret de bar maintenant.

" Erm, Peggy, où as-tu trouvé tout ceci?" demanda-t-il, désigant la quantité généreuse de nourriture sur la table devant lui.

" Je l'emprunte à Binky, il est l'elfe de maison au numéro 10, à côté de nous."

"Ah. Je vois. Et d'où exactement obtiens-tu la nourriture si tu ne l'empruntes pas ?"

Un autre regard avec des yeux ronds. " Je l'achète, maître Severus, au Mega- Market magique, où tous les elfes de maison vont chercher la nourriture pour leur maîtres."

Se sentant extrêmement stupide parce qu'il n'avait jamais pensé à cela auparavant-ce qui était compréhensible, d'une certaine manière, étant donné qu'à Poudlard vous ne voyiez jamais même ne serait-ce que le bout du nez d'un elfe de maison à moins d'aller aux cuisines-Severus se renseigna plus avant. "Je, euh, suppose que tu auras besoin d'argent alors?"

Le visage de Peggy était fendu par un sourire plein de dents. " Vous n'avez aucune idée des elfes de maisons, non maître Severus?"

Il se racla gorge. "Eh bien, je. c'était un peu différent à Poudlard, tu sais? La nourriture était simplement là, et je ne me suis jamais donné la peine de penser à l'endroit d'où elle venait. En outre, les elfes étaient tout à fait différents. Tu n'es nullement aussi soumise."

Le sourire devenait plus grand. " Je vous explique si vous le voulez ." Severus acquiesça avec reconaissance-parler était impossible car cela aurait complètement gâché le goût de la bouchée parfaite de toast, de beurre, d'oeuf et de jambon fondant ensemble dans sa bouche. " D'accord. Je suis moins soumise parce que je ne suis pas encore liée à vous. Vous devez faire cela en tout premier après le petit déjeuner. Connaissez-vous le sortilège?"

Severus se versa une autre tasse de café. " J'ai peur que non. Est-ce que tu-"

Il fut interrompu par des doigts maigres et longs qui agitaient énergiquement un morceau de parchemin sous son nez. " Je l'ai toujours avec moi. Tout est expliqué ici. Après que je suis liée à vous, je me tiens correctement comme les elfes de maison que vous connaissez."

"Franchement je te préférerais comme tu es maintenant. N'y a-t-il pas une autre possibilité?"

"Non, maître Severus, c'est vous prenez ou vous laissez. Quand je suis liée à vous l'argent pour la nourriture disparaît magiquement de votre compte à Gringott. Vous ne devez pas vous inquiéter néanmoins, quand je suis votre elfe, j'achète seulement ce dont vous avez besoin."

Severus, qui avait eu une brève vision d'un coffre vide à Gringott et d'un salon rempli de bouteilles de Dom Perignon jusqu'au plafond, émit un soupir de soulagement. " Je vois. Je suppose que c'est aussi valable pour toute autre chose je t'ordonne d'acheter?" Peggy aquiesça. " Très bien. Alors, faisons ce sortilège de liaison, et ensuite je dois aller au Chemin de Traverse. Promets-moi de toute façon que tu essayeras ne pas devenir trop soumise."

~~~~*~~~~

Il avait quitté la maison peu avant dix heures, avec Esmeralda dans son sillage, car il voulait qu'elle fût présente quand il choisirait son hibou. Il serait absolument insensé d'acheter un oiseau qu'elle détestait seulement pour devoir le changer contre un autre plus sympatique. Il allait faire chaud ce jour là, car le ciel était déjà brouillé, ni bleu ni blanc, vibrant avec la chaleur et l'humidité. Tout semblait avoir ralenti; les enfants jouaient au ralenti dans les jardins, même la vitesse du son avait d'une manière ou d'une autre baissé, si bien que le bruit de leurs voix arrivait à ses oreilles enveloppé de velours.

Le Chemin de Traverse était presque vide. Les cafés de la rue venaient seulement d'ouvrir, les gens paressaient ça et là près des vitrines des magasins, ne regardant pas vraiment les marchandises en étalage, mais trop alanguis pour aller plus loin. Sous les parapluies pastels s'épanouissant en amas à l'entrée du Salon de Glaces de Fortarôme, deux jeunes sorcières étaient assises, chacune avec un petit enfant sur les genoux, dans des bouches desquels elles essayaient de faire entrer de la glace au chocolat peu désirée. C'était une atmosphère étrange de semi vertige, intense et distante en même temps. Severus decida de la savourer un peu plus longtemps qu'il n'en avait eu l'intention à l'origine, entra à Fleury et Blott pour acheter la dernière édition de Potions & Breuvages-Esmeralda drapée en travers de sa nuque en imitation parfaite d'un col de fourrure, ce qui était aussi incongru pour un jour comme celui ci que ce dernier était chaud -et retourna en prenant son temps vers chez Fortarôme, où il choisit un siège aussi loin que possible des deux mammifères et leurs petits.

Jusqu'à présent, il avait seulement réalisé la vitesse avec laquelle le temps passait quand il faisait des recherches ou étudiait, mais il vit, avec émerveillement et étonnement, qu'elle s'accélérait aussi quand il était assis dans l'ombre, à lire pour le plaisir, en buvant par petites gorgées du café glacé et se laissant entraîner vers midi sur les vagues ondulant doucement d'une fin de matinée d'été. A onze heures, il se dit sévèrement qu'il était temps de partir et décida d'acheter seulement la poudre de Cheminette et le hibou aujourd'hui. Le reste pourrait tout aussi bien attendre jusqu'à demain. Le premier article fut rapidement acquis, et cinq minutes plus tard il entrait dans le grand magasin de hiboux avec Esmeralda de nouveau enroulée autour de son cou et appréciant manifestement la visite touristique aux nombreux rebondissment à travers Londres des sorciers.

Actuellement, le magasin n'était pas trop bien fourni, car il n'y avait presque aucune demande en hiboux et autres animaux familiers tout de suite après le début des vacances. Tandis que Severus parlait à l'assistante du magasin, Esmeralda s'engagea dans un duel de sifflements avec deux chats qu'elle n'aurait pas même osé regarder si elle n'avait pas été perchée sur l'épaule de Severus, avec ses adversaires enfermés sûrement dans leurs cages.

" Arrête ça, idiote " dit Severus, " je ne suis pas là pour acheter un autre chat.-Seulement trois?" demanda-t-il à la sorcière grincheuse qui l'avait informé du nombre de hiboux résidents.

" Oui j'en ai peur. Et pas de jeunes. Mais pourquoi ne prenez-vous pas un autre oiseau? Ce n'est pas très à la mode d'avoir un hibou de nos jours. Nous avons des pigeons-"

" Je ne veux pas un oiseau à la mode, je veux un oiseau qui porte mes lettres, " l'interrompit Severus, plutôt indigné, " et certainement pas un pigeon. Je les déteste." il pensa à la place principale de Turin, littéralement couverte de ces dégoûtant rats ailés et frissona un peu.

" Vous pourriez au moins leur jeter un coup d'oeil, " dit la sorcière, visiblement choquée. Apparemment elle prenait les remarques désobligeantes au sujet des animaux sous sa charge de manière personnelle. " Ils sont très gentils, et volent vite, "ajouta-t-elle en indiquant une cage contenant deux pigeons d'un blanc aveuglant. Seuls leurs cous étaient entourés par une mince ligne noire qui ressemblait à un collier.

Severus dut admettre qu'ils ne ressemblaient en rien à leurs parents urbains et sales mais la pensée d'envoyer à Voldemort un message porté par une colombe blanche le fit presque rire tout haut. "Oui, " dit-il, " ils ont assez bel air mais je.euh, je dois envoyer des petits colis de temps en temps et je doute qu'ils puissent les porter."

L'assistante du magasin hocha pensivement la tête. " Mmh, oui ils conviennent seulement au transport de petites lettres. Que diriez-vous de ceci, alors?"

Des profondeurs de l'étagère, elle tira une cage avec un corbeau à l'air très maussade. C'était un grand oiseau, environ de la taille d'un poulet, avec un bec impressionnant et de petits yeux noirs et brillants. Severus l'examina d'un oeil critique.

" Je ne sais pas . il semble déjà assez adulte."

" Je l'ai fait éclore moi-même, il est né en février, " expliqua la sorcière avec quelque chose qui ressemblait à la fierté d'une mère dans sa voix. " Ils sont très intelligents et se lient aux humains plus facilement que les hiboux une fois qu'ils sont grands."

Severus hocha la tête. " Alors voyons voir ce qu'Esmeralda a à dire à ce sujet."

Ils amenèrent la cage au comptoir, l'ouvrirent et attendirent que le corbeau sorte. L'oiseau lança un seul coup d'oeil méprisant à la porte ouverte, croassa une fois, et lui tourna le dos de manière plutôt prononcée. Severus pensa qu'il aimait bien cet animal. Il prit Esmeralda, qui avait assisté à la scène avec des yeux verts grand-ouverts, de son épaule et la posa sur le comptoir. Malgré les dimensions impressionnantes du corbeau, elle ne semblait pas être effrayée mais cela, pensa Severus, pourrait aussi être dû au fait qu'elle n'avait pas eu beaucoup de contacts avec d'autres animaux jusqu'ici; le kneazle de Sibylle avait pratiquement été son seul compagnon non humain. Comme elle marchait sur le comptoir il tira sa baguette, pour pouvoir intervenir à temps pour étourdir l'oiseau juste au cas où il montre des tendances agressives. Quand Esmeralda fit un petit miaou, le corbeau se retourna. A sa surprise, Severus s'aperçut que son coeur battait fort-un coup bien visé de cet énorme bec et il aurait un chat borgne. Mais l'oiseau ne donna pas de signes d'hostilité. Au contraire. Il croassa de nouveau et , lentement de manière aussi digne que possible, se dirigea en paradant vers la porte ouverte de la cage. Esmeralda ne siffla pas ni n'arqua son dos, et elle ne hérissa pas non plus ses poils. Elle approchait simplement le corbeau avec curiosité. Maintenant elle ronronnait. Severus était sidéré. Le chat et l'oiseau s'approchèrent de plus en plus l'un de l'autre, jusqu'à se tenir côte à côte, et Esmeralda passa timidement sa langue rose sur les plumes noires. Le corbeau prit un plein bec de sa fourrure, et avec les mêmes mouvements caractéristiques que les oiseaux montraient en lavant et graissant leur plumage, il commença à lui offrir une toilette approfondie à la corbeau .

Le Severus et la vendeuse échangèrent un regard déconcerté et finalement la sorcière dit, " Je ne crois pas que vous ayez grand choix à ce sujet, maintenant, non?"

" Cela.euh on dirait certainement que non, " répondit, ne sachant pas s'il devait se sentir exclu ou content.

Se décidant pour ce dernier, il étendit prudemment ses deux mains pour caresser Esmeralda de sa droite, et pour caresser avec hésitation la tête du corbeau de sa gauche. Aucun d'entre eux ne sembla y voir d'objections. La sorcière les regardait avec un sourire; elle avait à l'évidence pardonné à Severus son commentaire au sujet des pigeons.

" Il est toujours bon de voir les gens établir immédiatement un lien avec leurs animaux familiers, " fit elle remarquer. " Alors, comment l'appellerez-vous?"

Ses mains glissant encore sur les plumes et le poil, Severus inclina la tête pour regarder l'oiseau. " Elias?" risqua-t-il; après tout, il avait lu le mythe moldu au sujet du grand sorcier qui vivait dans le desert-du moins, c'était ce que les Moldus voyaient- et qui, selon leur croyance, se faisait apporter la nourriture par deux corbeaux. L'oiseau émit un petit croassement. "Content d'entendre que tu aimes, " dit-il, " Elias et Esmeralda. Vous faites un sacré couple."

Il y eut une brève lutte amicale pour les meilleures places sur ses épaules mais finalement Elias s'installa sur son avant-bras gauche tandis qu'Esmeralda occupait son ancienne position autour du cou de Severus. Se sentant fier, mais également un peu ridicule, comme une parodie de St. François d'Assise, Severus retourna au Chemin de la nature.

~~~~*~~~~

Elias fut immédiatement employé pour porter un message à Clarissa et revint avec la réponse dix minutes après son départ. Dix minutes anxieuses à faire les cent pas pour Severus, orchestrées par les miaous inquiets d'Esmeralda-- - ils craignaient tous les deux que le corbeau ait pu se rendre compte que l'indépendance et la liberté n'étaient pas si mauvaises après tout. Mais il revint bien, avec une note de Clarissa attachée à sa jambe. Elle avait écrit:

En parlant d'animaux familiers de sorciers hein? Je serai là dans dix minutes. Recule-toi de la cheminée. CR

Quand elle sortit des flammes vertes, Clarissa avait l'air bien mieux que l'autre soir, et Severus le lui dit.

"Oui, " dit-elle, brossant un peu de suie de dessus sa tenue d'été, " je me sens aussi beaucoup mieux. Tante Nathalie est venue nous rendre visite, et elle réussit toujours à modérer ce bâtard, qui s'appelle mon père, de manière très efficace."

" C'est la soeur de ton père, non?"

"Non, celle de ma mère, mais elle est plus jeune, de sept ou huit ans, je ne sais pas. Alors quoi? Vas-tu me montrer cette maison, oui ou non?"

La maison fut dûment admirée, et Severus lui raconta sa rencontre avec Voldemort-pas avec tous les détails mais assez pour la laisser bouche bée. " Avec McLachlan?" dit-elle, " je suppose que tu es conscient de ce que cela veut dire, n'est-ce pas? Tu seras probablement son dernier apprenti, il a quelque chose comme cent vingt-"

" Cent trois ans, pour être exact. Et crois-moi, j'apprécie vraiment le privilège que l'on m'offre. Même si j'aurais été parfaitement satisfait d'étudier avec Prewett, pour dire la vérité. Mais bien sûr le maître lui- même est quelque chose de tout à fait différent."

Ils firent une visite approfondie de la maison. " C'est magnifique, Severus. Vraiment. Seulement il est un peu difficile de penser à toi comme à quelqu'un qui possède une maison. C'est. un peu bourgeois. Vas-tu devenir tout à fait 'classe moyenne' maintenant, te faire un ventre balloné, te marier et avoir sept enfants?"

" Voyons voir. Ce que j'aimerais vraiment serait du mobilier. As-tu une idée quelconque de comment en trouver?"

Clarissa plissa son front et se mordit la lèvre inférieure. " Pas vraiment, " dit-elle après quelque temps.

"Parturiunt montes, " répondit Severus, " et je ne vois même pas une souris. Tu es d'une si grande aide, Clarissa, je ne sais pas comment te remercier."

" Ne sois pas un tel bâtard. Et arrête ce Latin. Mais tu sais quoi? Je vais retourner chercher ma tante. Elle saura."

" Je. je ne sais pas " dit Severus avec hésitation. " Ta tante? Vraiment, je ne suis-"

Mais elle avait déjà dégringolé en bas des escaliers et quand il la rattrapa, elle s'avançait tout juste dans les flammes. "Je reviens dans une minute!" appela-t-elle par-dessus son épaule et elle partit.

Une tante. maintenant vraiment, pensa-t-il. Que pourrait donc faire une vieille dame avec un chignon gris et un large postérieur en termes de mobilier? Il ne voulait pas de couvertures faites au crochet sur ses fauteuils ni de pots de géranium à ses fenêtres, il n'avait pas trop envie non plus de voir son manteau de cheminée décoré de figurines de porcelaine avec des sourires doux de manière révoltante. Tante Nathalie pouvait être une vieille dame très sympathique mais Clarissa devait-elle vraiment la lui imposer? Boudeur, il conjura un fauteuil et s'assit, rejoint immédiatement par Esmeralda dont le ronronnement frénétique attira Elias. Le corbeau se percha sur le dossier du fauteuil et commença à tirer affectueusement les cheveux de Severus.

Quand Clarissa trébucha hors de la cheminée et annonça joyeusement son arrivée et celle de sa tante, Severus se prépara à l'inévitable. L'inévitable se révéla être une dame plus attrayante que belle mais certainement très jolie, en fin de trentaine ou début de quarantaine, grande, maigre aux cheveux noirs, courts et frisés et aux yeux d'un bleu sombre. Comme sa nièce, elle ne portait pas de robes. Ce qui était, pensa Severus, était tout à fait heureux, car des pantalons gris légers et un chemisier blanc simple, à demi ouvert et ses bouts noués à sa taille, montraient certainement sa silhouette en fil de fer plus avantageusement que même une robe magistralement coupée ne l'aurait fait.

" Severus, voici Tante Nathalie-Tante Nathalie, voici Severus Rogue, un ami à moi."

" On fait cela dans l'autre sens, Clarissa, " murmura-t-il dans sa barbe et, se tournant vers tante Nathalie, il dit "Ravi de faire votre connaissance, Mme euh."

" Ce serait Pierson, " répliqua-t-elle en lui serrant la main, " Mais appelle moi simplement Nathalie, ce sera plus que suffisant."

L'oreille sensible de Severus fut plus qu'un peu contente du timbre de contralto profond, un peu rauque de sa voix. Il lui convenait bien , pensa- t-il, tout en fouillant dans sa mémoire car il était sûr d'avoir déjà entendu ce nom. Nathalie Pierson. où diable.

" Merci, c'est très aimable à vous. Puis-je vous offrir quelque chose? Après tout c'est l'heure du déjeuner."

Son sourire le fit rougir, autant qu'il déteste l'admettre. Il était facile d'imaginer que cette femme pouvait battre Charles Rosier et n'hésiterait pas à le faire -et les dieux aient pitié de lui si elle découvrait jamais ce qu'il avait fait à sa fille. Elle le castrerait probablement d'abord, puis le torturerait lentement à mort. Il y avait un équilibre et une force presque parlpables chez Nathalie Pierson qui vous faisait douter qu'elle puisse reculer devant un obstacle. Severus supposa que la réponse était non.

Inclinant un peu la tête, elle le regarda, comme pour se faire une idée du jeune homme debout devant elle. " Es-tu en train de dire-"oui, cette voix méritait certainement d'être appelée érotique "-qu'un sorcier de dix-huit ans et sans meubles a vraiment quelque chose à offrir?"

"Plus que vous ne le pensez, " répondit-il en rougissant de nouveau quand il prit conscience du double sens, auquel elle ne sembla pas objecter cependant " Il y a une elfe de maison dans la cuisine, attendant impatiemment une occasion de prouver ses superbes compétences. Que diriez- vous d'un déjeuner agréable dehors sur la terrasse?"

Clarissa, qui avait regardé de l'un à l'autre avec un étonnement léger, hocha la tête avec enthousiasme. "Oui, ce serait super ! Oh allez, tante Nathalie!"

" Pourquoi pas? En fait, il est agréable de voir que tous les Serpentards ne sont pas de folles brutes. Et nous devons parler des meubles de toute façon. Alors oui, merci, Severus, j'accepte l'invitation avec grand plaisir."

S'étonnant silencieusement au sujet de son commentaire concernant les Serpentards, par-dessus tout parce qu'il la soupçonnait d'en être une elle- même-mais alors, peut-être était-ce exactement la raison pourquoi-il appela Peggy. Comme il l'avait prévu, l'elfe était folle de joie, et cinq minutes plus tard ils étaient assis sur la terrasse, qui allait être hors de portée du soleil pendant encore deux ou trois heures, appréciant un déjeuner léger et bavardant au sujet de la décoration du numéro 8, au chemin de la nature. Mme Pierson était en train de suggérer de jeter un coup d'oeil à certains magasins moldus, offrant son aide au cas où Severus ne voulait pas y aller seul la première fois, quand il se frappa soudain le front.

" Bien sûr!" s'exclama-t-il "Oh, désolé de vous avoir interrompu, Nathalie, c'était euh, très malpoli." conclut-il d'un air un peu penaud. Elle sourit simplement et avec des sourcils levés, attendit qu'il explique cette explosion soudaine.

" Je savais que j'avais déjà entendu votre nom " dit Severus, satisfait et embarrassé en même temps, car il avait résolu le problème harcelant mais avait été assez impoli envers son invitée. " Tu te rappeles la recherche que nous avons faite pour Binns au début de notre quatrième année?" Clarissa roula simplement les yeux. " Vous étiez Préfète en Chef en. attendez.1953, c'est ça? Et vous avez quelque chose à faire avec la Gazette du Sorcier. Je me rappelle distinctement avoir consulté une monographie extrêmement ennuyeuse à votre sujet."

" Elle n'a pas 'quelque chose à faire 'avec, " le corrigea Clarissa, son ton de voix lui rappelant beaucoup Professeur McGonagall, " Elle est Rédactrice en Chef."

Severus était impressionné. Elle ne pouvait pas avoir plus de trente-six ans, et elle était déjà rédactrice en chef? En parlant de force et d'équilibre. Cette femme devait avoir la détermination d'un niffleur sentant l'or et l'impact d'un hippogriff exaspéré pour avoir fait une telle carrière à un si jeune âge.

" Severus, je peux voir toutes ces petites roues dans ton cerveau se détraquer. J'ai quarante deux ans, et j'étais préfète en chef lors de ma dernière année, c'est-à-dire 1951 et 52."

"Désolé, " dit-il en souriant de façon coupable, " je ne voulais pas -"

" Bien sûr que si, " l'interrompit-elle, " Ne le faisons-nous pas tous? La curiosité est l'une des qualités les plus importantes chez un être humain. A en juger ce de que Clarissa m'a raconté de tes hauts faits à l'école, tu ne souffres certainement pas d'un manque de ce trait particulier de caractère. Tu ferais un bon journaliste. Des tendances vers cette noble profession?"

" J'ai peur que non mais merci quand même pour une proposition très tentante. Seulement, on m'a offert un apprentissage avec McLachlan, alors je suppose que vous comprendrez."

Elle lui lança un regard évaluateur. " En effet. Je ne savais pas que cette vieille chauve-souris folle acceptait encore des apprentis."

" En fait non. Mais Professor Lestrange a dit un mot en ma faveur, et donc il a fait un exception."

" Ah, " dit-elle "eh bien, qui ne ferait pas d'exception si c'est demandé par le beau St. Jean."

Clarissa gloussa. " Je croyais que tu étais plutôt pour le type sombre, tante Nathalie."

"En règle générale, oui. Mais quand le David de Michelange vient sur ton chemin, les règles fondent simplement en même temps que tes intentions d'être une bonne fille. Et crois-moi, être mariée à Alastor pendant exactement un an, trois semaines et quatre jours est suffisant pour te faire hurler à chaque fois que tu croises un homme aux cheveux bruns sur le chemin de ta vie."

Severus, qui avait eu le sentiment étrange d'être de trop ** dans ce qui semblait se transformer dangereusement en 'discussion de filles,' pensa mal avoir entendu. " Désolé d'interrompre, mais as-tu dit Alastor ? Comme Alastor Maugrey?"

"En effet, "dit-elle, tendant son verre pour reprendre du vin blanc, " Je parle d'Alastor Maugrey. Le connais-tu par hasard?"

" Tu ne lui as pas raconte?" demanda Severus à Clarissa.

Elle secoua ses boucles. " Non, nous ne nous voyions pas beaucoup à l'époque. Ma mère et tante Nathalie ne sont pas exactement. euh, en bon termes."

" Ma chère soeur, " dit Nathalie Pierson avec un assez vilain sourire, " croit que le pauvre Alastor Maugrey est l'une de mes victimes les moins chanceuses."

Severus renifla. "Eh bien je suppose qu'elle ne s'est pas fait casser le nez par lui, cela peut rendre compte d'une vue quelque peu déformée de sa personne."

" Quel dommage, " dit la tante de Clarissa après qu'il eut terminé de raconter l'enquête de l'Auror à Poudlard après Pâques 1973, " que je n'en ai pas entendu parler à cette époque. Cela aurait été une histoire délicieuse-J'adore déterrer toutes sortes de détails désagréables au sujet de nos Aurors révérés, ce paquet de brutes impitoyables."

" Et pourquoi-j'espère que je ne suis pas indiscret, ne te sens pas forcée de répondre, s'il te plaît, à moins que tu ne le veuilles-pourquoi l'as-tu épousé?" demanda Severus, fasciné par le reflet soudain cruel dans ses yeux.

Il fit place à une expression rêveuse quand elle répondit, " Mon cher Severus, j'avais à peine plus de vingt ans alors et j'étais une jeune arrogante en ce qui concernait la vie et le journalisme. La Gazette voulait apporter une histoire d'arrière-plan sur la mise en application de la Loi et les Aurors, et elle m'a envoyé faire quelques interviews. Alastor était l'un des premiers que j'aie rencontré et je dois dire qu'il était magnifique à en tomber à la renverse à l'époque. Et mon aîné de dix-sept ans, tu sais, toutes ces histoires d'expérience et d'avoir vu le monde et ainsi de suite. pour dire la vérité, je n'ai plus jamais eu d'amant comme lui. désolée , " dit-elle en voyant Severus devenir écarlate, " Je n'avais pas l'intention de t'embarrasser." le sourire obscène qu'elle lui lança en disait autrement néanmoins.

" C'est euh.simplement le concept de Maugrey en tant que .amant-cela semble quelque peu étrange" bégaya Severus, essayant de ne pas avoir l'air aussi nerveux qu'il l'était.

" Ah, " dit-elle nonchalamment, verrouillant son regard au sien, " C'est un soulagement. Je croyais que c'était l'idée que j'aie un amant qui te donnait la chair de poule."

Maintenant il était vraiment stupéfait. Flirtait-elle? Avec lui, sans timidité, en présence de sa nièce dont elle pourrait même savoir qu'elle avait un béguin pour lui? A en juger du regard quelque peu peiné de Clarissa, sa supposition n'était pas trop loin de la vérité. Pendant un moment éphémère, il regretta de ne pas être à Poudlard parmi les filles gloussantes qu'il était facile d'effrayer avec un regard glacé ou un commentaire acerbe. D'un autre côté, il devait admettre que ceci n'était pas vraiment mauvais. Il aimait assez ce frisson que les regards provocateurs de Nathalie lui causaient.

Essayant de surmonter le moment difficile il demanda " Et pourquoi as-tu divorcé si ta, euh, vie matrimoniale était si .satisfaisante?"

" Parce que j'ai refusé d'embrasser la terre sur laquelle il marchait. Tu aurais pu deviner que je ne suis pas la sorte de femme qui vénère son époux comme un héros, seulement parce que c'est son époux et qu'il se trouve être un Auror."

Oui, pensa Severus, c'était logique. Pendant qu'il essayait encore d'imaginer que Maugrey avait une fois été marié, la conversation retourna à la rubrique plus urgente du mobilier, et Severus participa de nouveau, content d'être en terrain sûr.

~~~~*~~~~

" Maintenant c'est ce que j'appelle une maison fournie avec goût, " dit Lestrange après une visite de la maison de Severus.

Trois jours avaient passé après la visite de Nathalie Pierson, et Severus était plutôt épuisé mais également satisfait de ce qu'il avait réalisé en un temps si court. Pas que le processus d'ameublement soit déjà fini, loin de là. Les bases et quelques petits suppléments étaient là, néanmoins. Le reste suivrait à la longue. Il n'y avait aucune nécessité de se dépêcher.

" Je suis content que vous aimez. Comment les choses vont-elles à Monrepos?"

" Ne me le demande pas!" dit Lestrange, roulant les yeux et se laissant tomber sur le sofa gigantesque . " Encore trois mois jusqu'au mariage et les femmes sont presque déjà folles. Je n'ose même pas imaginer comment elles seront une semaine avant le grand évènement."

Severus hocha la tête avec sympathie. "Vous avez ma compassion. Quelque chose à boire?"

"Oui, " dit Lestrange, étendant ses jambes et se relaxant visiblement, " ce serait excellent. Un verre d'Ogden pourrait être une contribution substancielle à mon bien-être.-Salut, beauté!" salua-t-il Esmeralda qui s'était levée d'un bond pour l'inspecter. " Et qui est-ce?" demanda-t-il quand Elias vola vers lui dans le sillage de son compagnon félin et se percha sur l'accoudoir à côté de lui.

Severus présenta l'oiseau. " Il est très impressionnant, n'est-ce pas?"

"Oh, oui, " consentit Lestrange, caressant doucement les plumes noires, " Je crois qu'il est même plus grand qu'Abraxas, et ce n'est pas peu dire." Peggy apparut avec un plateau contenant une bouteille de whisky et deux verres et disparut immédiatement après les avoir servi. "Ecoute, Severus, " dit Lestrange, " j'ai parlé à Lord Voldemort hier et nous avons convenu qu'il était mieux que je t'informe de nos réunions. C'est plus sûr que d'envoyer un message par hibou. De plus tu as besoin de moi pour aller là- bas, du moins jusqu'à ce que tu puisses transplaner, et même ensuite ce sera difficile, car les endroits sont toujours protègés par des sorts."

Il prit une petite gorgée de son whisky et ferma brièvement les yeux pour en savourer le goût. Alors il les rouvrit et sortit un petit parquet de sa poche, le toucha de sa baguette pour le réagrandir et le tendit à Severus, qui le regarda avec surprise.

" Ton uniforme, façon de parler, " expliqua-t-il. " les robes, la cape et le masque d'un Mangemort. Tu dois les avoir, même si tu ne reçois pas ta marque sombre tout de suite."

Faisant un geste vers le colis, Severus lui lança un regard interrogateur. Lestrange hocha la tête. "Vas-y, ouvre. Rappelle-toi néanmoins de prendre toujours garde à éteindre les lumières avant de le mettre. Les réunions ont normalement lieu au beau milieu de la nuit, mais on ne sait jamais qui pourrait te voir."

La cape avait une capuche et le masque correspondait à la description que James Potter avait donnée aux journalistes après que ses parents aient été tués. Il avait un reflet bleuâtre, d'acier.

" Devons-nous toujours les porter?" demanda-t-il.

"Non, non, seulement lors des grandes réunions."

" Que sont exactement les grandes réunions?"

Lestrange se frappa le front de sa paume droite. " Bien sûr, tu ne peux pas le savoir. Tout ceci est devenu si naturel pour moi que j'ai oublié que tu n'y connais rien. Eh bien alors, commençons avec quelques explications. C'est-a-dire, à moins que tu n'aies d'autres projets." Severus secoua dénégativement la tête. " Très bien. Tu vois, " commença-t-il, remplissant à nouveau son verre, " nous sommes maintenant quarante-deux en vous comptant déjà, toi et tes pairs. Pour des raisons de sécurité, il n'est pas recommandé que chacun de nous connaisse tout le monde. Il est assez mauvais qu'un mangemort se fasse attraper et donne quatre ou cinq noms. Pas qu'il soit probable que cela arrive mais mieux vaut prévenir que guérir."

Severus était entièrement d'accord.

" Quelques uns d'entre nous, cependant, le coeur interne pour ainsi dire, connaissent tous les autres mangemorts. Je suis l'un d'eux, puis il y a Julius Malfoy, toi et Barty Croupton. Nous sommes honorés plus que les autres, mais nous portons aussi bien plus de risques."

" Excusez-moi, "dit Severus, un peu soufflé " Vous avez dit Barty Croupton?"

" Oui. Ne me dis pas que tu ne le soupçonnais pas."

" J'ai supposé plus ou moins, après ce que Mathilda nous a raconté de ses bagarres avec son père, et comment il était traité. C'était assez logique, non? J'ai pensé à Iago quand j'en ai entendu parler la toute première fois. On ne dédaigne pas cette sorte d'amour croyant et soumis sans conséquences. Non, ce qui m'étonne est qu'il fait partie du Cercle interne."

" Eh bien, " dit Lestrange, " je ne peux pas dire que je suis trop content. Mais alors, tu connais ce vieux dicton au sujet des liens du sang ."

" Pardon? Insinuez-vous qu'ils sont.parents?"

Maintenant c'était le tour de Lestrange de le regarder avec confusion. " Tu ne . non, bien sûr que tu ne le savais pas . Très peu de personnes le savent. Tu as compris l'identité de Lord Voldemort, mais alors, tu n'es pas habitué à ces affaires complexes de famille. Je te conseillerais néanmoins de bien lire le Qui est Qui. Cela peut sembler être une bagatelle, mais crois-moi, c'est important pour comprendre qui est lié à qui et pourquoi."

Maintenant ça c'était un aspect de sa nouvelle vie auquel Severus n'avait jamais pensé. A l'école, ses camarades de Maison avaient simplement été cela: des camarades de maison. On discutait rarement de leurs liens de parenté et quand la conversation se tournait dans cette direction, il n'y avait pas vraiment fait attention. Les subtilités de la vie sociale hors des quartiers de Serpentard n'avaient pas même trouvé une place au bas de sa liste de priorités. Maintenant il reconnaissait que ce désintérêt pourrait avoir été une plus grande erreur que ce qu'il avait imaginé-il devrait rattraper beaucoup d'informations.

" J'essayerai de lire à ce sujet dès que possible. Mais cela vous dérangerait-il de me parler de Barty Croupton?"

"Bien sûr que non. Voyons voir. la grand-mère maternelle de Lord Voldemort était une Boulder-"

"Oui, " dit pensivement Severus en essayant de visualiser la page du Qui est Qui, " Je crois que je me souviens de cela. Sarah Boulder, c'est cela?"

Lestrange leva ses sourcils. " Impressionnant. Vraiment. Oui, Sarah Boulder, c'est exact. Cette dame avait deux frères, chacun d'entre eux a eu un enfant, dont l'un était Danielle Boulder, l'épouse du vénérable chef de la mise en application de la loi magique et mère de Bartemius junior."

" Mais cela. cela fait de Barty le cousin au deuxième degré de Lord Voldemort!" s'exclama Severus.

" En effet. Et immagine seulement la sorte d'enfer qui s'est déchaîné dans la maison des Crouptons quand le ministère a finalement compris l'identité de Lord Voldemort. Mademoiselle Reynolds ne le sait pas, bien sûr, elle a seulement assisté aux effets secondaires qui étaient assez mauvais, je dirais. Bien sûr ce n'est pas de la faute de Danielle Croupton, mais essaye d'imaginer les sentiments de Bartemius Croupton quand il s'est rendu compte qu'il était d'une certaine façon de la famille de l'ennemi numéro un du ministère." gloussa Lestrange. " Son monde a du s'écrouler avec un bruit assez assourdissant."

Encore étonné par ces nouvelles inattendues, Severus hocha lentement la tête. " Je peux imaginer cela. Mais au moins cela offre une explication satisfaisante à pourquoi il essaye constamment de convaincre le Ministre de relâcher les quelques restrictions auxquelles la mise en application de la Loi et les Aurors sont soumis. Il doit simplement confirmer qu'il est au- dessus de tout soupçon."

" Oui, et je n'ose pas penser à ce qu'il ferait à Barty s'il apprenait jamais. de toute façon, " dit Lestrange " Tu comprendras pourquoi M. Croupton junior occupe une position aussi haute dans nos rangs. Alors, comme je disais, nous sommes ceux qui connaissent tout le monde. Les autres sont divisés en plus petits sous-groupes et connaissent seulement leurs identités respectives. Les plus petits groupes se réunissent environ une fois par semaine au Manoir, chez les McNairs, chez les Averys ou dans la maison en Albanie. L'un d'entre nous doit toujours être présent. Et ensuite il y a bien sûr les grandes réunions plénières où tout le monde doit paraître, avec capuche et masque. Nous utilisons même le sortilège de Dissimulovox, pour garantir que personne n'est reconnu par sa voix."

Essayant de traiter cette quantité d'informations, Severus demanda " Et quand est la première réunion qui demande ma présence?"

" Dans la nuit de demain. Je serai ici quelques minutes avant deux heures, comme cela nous arriverons chez les McNairs à deux heures piles. Et maintenant je vais te quitter " dit Lestrange en se levant du sofa. " Je suppose que tu auras assez de choses auxquelles penser avec les informations que je t'ai données. Nul besoin de donner une indigestion à ton cerveau ce soir. Tu as assez de temps pour te renseigner sur la situation sans presser les choses. Bonne nuit, Severus, et merci pour le whisky. Et bien sûr, pour m'avoir donné asile."

Bonjour les deux semaines sans soucis, pensa Severus, et il se versa un autre whisky avant de tomber dans de profondes pensées.