CHAPITRE 12
Il était extrêmement peu commun que Severus appelle des personnes par Cheminette ou leur écrive à moins qu'il n'y ait une raison très concrête de ce faire. Raison signifiant qu'il avait besoin de quelque chose -- et il n'était certainement pas une personne qui avait besoin de causeries amicales ou d'échanges plaisants sur des matières vides. D'une certaine manière, pensa-t-il, tenant dans sa main gauche la boite contenant la poudre de Cheminette tandis que son index droit décrivait de minuscules cercles sur le couvercle, enregistrant le faible relief des dix lettres allant du coin en haut à gauche au coin en bas à droite, d'une certaine manière la curiosité pouvait être décrite comme un besoin. Pas dans le sens le plus strict du mot peut-être, pas dans le sens du mot Donne-Le-Moi-Ou-Je- Meurs, mais quand même. Besoin et désir étaient deux choses trop étroitement liées pour s'embêter avec des subtilités, et il voulait cette information. La voulait, en avait besoin, était curieux. Merde. Il avait toujours été curieux, alors quel était le grand problème maintenant, tout soudainement? Mais Severus Rogue n'était pas facile à duper, encore moins par lui même. C'était le baiser, naturellement. Ce baiser maudit -- ou béni? -- qui donnait une nouvelle signification à tout . Non, pas à tout, nul besoin d'être pathetique ici. Mais il donnait certainement une nouvelle signification à quoi qu'il ait dit ou fait -- avec Clarissa? À Clarissa? Les prépositions avaient une manière de grimacer avec malveillance vers vous parfois... au sujet de Clarissa, c'était cela. Peut-être devrait-il attendre qu'elle l'appelle, cela serait sans doute beaucoup plus sage. Mais alors la curiosité grignotait à son cerveau, l'empêchant de se concentrer sur ses études, et il ne pouvait pas laisser faire cela. Ceci, cependant, était le prétexte qu'il avait recherché, un peu élimé, vrai, un peu diaphane, oui, mais une excuse tout de même. Il avait besoin - et le mot allait parfaitement dans son contexte, sans devoir y être poussé - de se sortir cette question de son esprit.
Severus ouvrit la boîte de poudre de Cheminette et en jeta une petite pincée dans la cheminée. "Clarissa Rosier!" dit-il, mais la grille resta vide, bien que la connection ait été établie. "Clarissa! Es-tu là?"
Après une ou deux secondes, sa tête apparut dans les flammes. Elle souriait. "Severus! Quelle surprise."
Il reconnut ses mots d'un bref signe d'assentiment et essaya d'avoir l'air aussi pratique et efficace que possible en dépit de la mémoire du chocolat et des fraises et du bout de sa langue s'engageant dans un combat espiègle avec la sienne. "Heu... salut. Je voulais te demander... Pourrais-tu m'accorder quelques minutes ? Pour venir ici, je veux dire."
Les sourcils de Clarissa se levèrent. "Oui, bien sûr. As-tu besoin d'aide avec quelque chose?"
"N-non. Je voulais juste... Je voulais juste , euh, te demander quelque chose."
Son regard resta perplexe. "Me demander... Eh bien, quoi que ce soit. Je serai là dans une seconde, Transplanage, pas Cheminette."
S'il n'avait pas été trop risqué de parler de tels sujets par l'intermédiaire de Cheminette, il aurait été plus que satisfait de parler à sa tête, sans avoir Clarissa tout entière chez lui. Pourtant, dans l'état actuel des choses, il devait accepter le compromis... si c'était vraiment un compromis...
Il y eut un faible 'plop ' et une main toucha son bras. "Bonjour, Severus. Quelque chose ne va pas ?"
"Non," dit-il, se tournant pour la regarder, " Absolument pas, tout va bien. Et je ne suis pas sûr que c'était une bonne idée... "
Ils s'étaient vus depuis le baiser et l'initiation -- combien de fois? Oui, seulement une fois, quand il avait eu besoin d'elle pour l'aider à transplaner en Italie. Et ce jour là, aucun des deux sujets n'avait été abordé, pour quelque raison.
Elle lui lança un regard fâché. "Peut-être que tu pourrais avoir répondu à cette question à toi-même avant de me demander de venir. Alors quoi? Je reste ou je m'en vais?"
Il ne voulait certainement pas la mettre en colère, et en outre elle était la seule personne à qui il pourrait poser la question. Les cinq autres ricaneraient et se moqueraient seulement, sans lui fournir quelque information substantielle que ce soit. "Reste s'il te plaît. Comme je l'ai dit, je dois te poser une question. Mais si tu préfères ne pas y répondre, dis-le moi . C'est assez personnel."
Maintenant elle gloussait, mais du moins elle n'était plus fâchée, ou c'est ce qu'il semblait. "Venant de l'homme qui a guéri mes contusions d'innombrables fois. Je pense que nous avons bien dépassé le point où les questions pourraient devenir trop personnelles."
"Je voulais simplement que tu sâches que je le comprendrais si tu choisis de rester silencieuse," répondit-il de manière directe. "Ce que je voulais savoir était: comment était l'initiation ? Cela avait l'air si... violent et douloureux. Et je sais comment tu te sentais à ce sujet avant qu'elle ne se produise réellement, alors je voulais simplement savoir de ta bouche comment tu te sentais ."
Clarissa s'effondra sur le divan, secouée de rire. "Severus Rogue, le maître du chronométrage parfait. Severus, l'initiation était il y a dix jours! Dix jours! Je dois admettre que j'ai été assez blessée par ton manque de curiosité..., pas curiosité, d'intérêt, vraiment. Particulièrement après ce qui s'est produit l'après-midi avant. Mais bon, tu es qui tu es, il n'y a aucune utilité de nier cela. Alors je m'étais résignée à l'idée que tu n'étais simplement pas intéressé... " Elle lui lança un long regard interrogateur et recommença à rire. "Et tu es là , dix jours plus tard, à me demander..."
"Je vois que tu t'amuses beaucoup à mes frais," gronda Severus, "inutile de dire que je suis satisfait."
"Maintenant ne joues pas la demoiselle offensée. Cela ne te va vraiment pas. Pourquoi ne m'offres-tu pas quelque chose à boire, avant de t'asseoir ici avec moi et de me donner un autre de ces délicieux baisers? Alors je pourrais tout te dire."
Le goût de granita au citron et à la fraise se mélangeait au moins aussi bien que le chocolat, la fraise et le thé. Et les baisers de Clarissa étaient agréables, même plus agréable que la première fois. Elle n'était aucunement aussi exigeante que sa tante -- ses mains touchaient à peine ses épaules, et leurs corps étaient bien séparés, la main gauche de Severus soutenant son coude droit, et sa main droite lui effleurant simplement les cheveux. Bien que ce ne soit pas exactement un baiser chaste, loin de cela; leurs langues étaient beaucoup impliquées. Ce fut elle qui interrompit le baiser, mais ni par manque d'air ni -- du moins dans la mesure où il pouvait en juger -- parce qu'elle ne voulait pas continuer. Non, il semblait plutôt qu'elle ne pouvait pas encore supporter plus qu'une certaine quantité de contact étroit. Une hypothèse qui était corroborée par le fait qu'elle ne se blottit pas contre lui après, mais se retira dans son coin du divan; seule sa main restait proche mais ne touchant pas la sienne sur le capitonnage. Pas que cela le dérange. Au contraire, il trouvait cette manière de d'apprendre à se connaître physiquement bien moins menaçante, même si moins excitante, que l'invasion effrontée de son espace personnel par Nathalie.
"L'initiation?" risqua-t-il après qu'elle ait pris une autre gargée du verre attractivement glacé.
Clarissa hocha lentement la tête. "L'initiation. J'ai peur de ne pas vraiment pouvoir t'en dire tant que cela. C'était tout du ressenti et pas du pensé, tu sais, tout au niveau des tripes... élémentaire, vraiment. Il est même difficile de se rappeler d'images distinctes. Il y a des taches floues de couleur, et cette odeur de tempête... de soufre, peut-être, mais aussi autre chose ... Comme si j'avais senti l'odeur de la peau de la terre -- ridicule, n'est ce pas ?"
Severus ne trouvait pas cela ridicule du tout et le lui dit. En fait, ses propres souvenirs de l'événement étaient en grande partie semblables, seulement il n'avait pas été aussi près qu'elle du seigneur des ténèbres et de l'éclat de magie libéré par lui.
"Je suis heureux que tu le voies de cette façon. C'était comme si quelqu'un m'avait désagrégé, jusqu'aux atomes mêmes, alors je pouvais sentir mes bords devenir tout flous, mais dans l'ensemble j'étais encore moi. Mais plus enfermée... j'étais indéfinie. Le monde pouvait s'infiltrer en moi. Et cette puissance... " Maintenant elle saisit sa main et le regarda avec excitation. "Je suis sûre que tu l'as sentie aussi, mais où nous nous tenions... pile là au centre, c'était incroyable. Je pense que je ferais tout pour ressentir de nouveau cela, même si seulement une fois dans ma vie." Sa prise sur la main de Severus devenait douloureuse. "C'était... c'était comme embrasser l'univers de mes bras... des extrêmes du plaisir aux extrêmes de la douleur, tout en même temps, mais sans pouvoir distinguer ce qui était quoi. Tout était là, en même temps."
Elle libéra sa main et, avec un soupir profond, se recula de nouveau dans son coin. Severus la regarda d'un air songeur. "Puissance, tu dis? Tu penses que tu es plus puissante maintenant?"
Clarissa remua la tête. "Tu poses des questions difficiles aujourd'hui, Severus. Mais alors, peut-être est-ce seulement mon incapacité à te donner des réponses appropriées. Non, je ne dirais pas que je suis plus puissante. Mais cela a laissé sa marque -- sans compter l'évidence, "dit-elle, touchant automatiquement son avant-bras gauche. "Cela m'a laissé cette sensation de désir, d'être incomplète... mais en même temps, je sens que si je fais ce que Lord Voldemort commande j'aurai encore ce sentiment. .. Je n'aide pas vraiment, n'est ce pas?" demanda-t-elle avec un sourire amer.
"Au contraire," répondit-il, se penchant en avant et effleurant sa joue avec un bout de doigt, "Tu l'as illustré parfaitement. Ce que j'ai ressenti était peut-être une fraction de ce que tu éprouvais, mais à un niveau très irrationnel... comme tu l'as dit, au niveau des tripes , je peux imaginer ce que cela doit avoir été."
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Malfoy avait l'air beaucoup mieux ce soir. A l'évidence sa potion avait l'effet désiré, car sa poignée de main était de nouveau vigoureuse, et la couleur était revenue à son visage. Le seul signe qui trahissait sa convalescence encore en cours était un léger tremblement de ses doigts. Il avait été le premier à arriver, et lui et Severus avaient juste échangé quelques expressions polies quand Lestrange se matérialisa directement sur le sofa.
"L'excellente visée trahit l'ex-Batteur," commenta sèchement Malfoy avant de s'asseoir à côté de lui. "Barty, bien sûr, est en retard comme toujours. L'avantage d'être le cousin issu de germain du Maître."
Severus et Lestrange sourirent.
"Puis-je vous offrir quelque chose à manger ou à boire?" demanda Severus-il s'était tout à fait accoutumé à son rôle de Seigneur du Manoir maintenant.
"Ai-je vu un Brunello 1964 hier soir?" demanda Malfoy, "Je suis presque sûr que oui, car ce ne sont pas les visions ordinairement créés par les effets secondaires de Doloris. "
"Vous en avez bien vu un," répondit Severus, "Et il lui reste beaucoup de frères et soeurs dans la cave. Et vous St. Jean?"
Son ancien professeur sourit. "Tu poses la question? A moins qu'ils n'aient ce vin au paradis, je ne fiche d'y aller. pas qu'il y ait de danger que j'y sois admis, mais on ne sait jamais. "
La première bouteille arriva, fut débouché et décantée, son contenu fut sciemment goûté, et les trois sorciers consentirent que le vin allait même s'améliorer si on lui donnait une pause de dix minutes pour s'éventer. Quand Elias entra toutes voiles dehors et, suivant sa curiosité innée de corbeau, essaya de mettre sa tête dans le ballon-à l'évidence la lumière jouant sur la surface de rubis rouge était une vue attirante-Severus vit Julius Malfoy rire pour la toute première fois. Son rire mourut immédiatement, cependant, quand Barty sortit en trébuchant de la cheminée- il avait presque dix minutes de retard.
"Désolé de vous avoir fait attendre," dit-il avec désinvolture, enlevant la suie de son uniforme du Ministère, "Mais j'étais si pris par l'écriture ce ce rapport que j'ai oublié de regarder l'heure. "
Même une personne insensible comme Barty ne pouvait pas s'empêcher de sentir des vagues de colère émaner de Malfoy. Severus était contrarié par le retard de Croupton, mais ne prenait pas cela trop sérieusement-après tout, la situation était tout à fait différente des problèmes qu'il avait rencontré précédemment lors de la mission en Italie. Lestrange restait simplement assis là, regardant, préférant à l'évidence que Malfoy sorte les châtaignes du feu pour tout le monde.
"Vous avez oublié de regarder l'heure." Pendant un bref moment étrange, Severus pensa qu'il entendait la voix de Lucius. Quand père et fils utilisaient cette voix traînante et dangereuse particulière, leurs voix étaient presque identiques.
Croupton semblait n'avoir que trop bien vu le ton traître de rage à peine contenue. "Je. oui, je. quand je travaille." essaya-t-il une excuse plutôt boiteuse.
Autant que Severus haisse de l'admettre, Malfoy était impressionnant. Eh bien, il devait l'être s'il pouvait tenir Lucius dans un état constant de crainte. Mais ceci était. autoritaire. Presque digne de Lord Voldemort lui- même. Car il ne se leva pas sa chaise ni ne s'abaissa à laisser ses yeux d'un gris-glace se poser sur le jeune Barty Croupton-il faisait tout cela avec sa voix. Quelque chose que Severus pensait pouvoir aussi apprendre, et il le ferait certainement. Pour ses propres fins. Il avait vu beaucoup de fois combien une voix parfaitement contrôlée et des mots impeccablement choisis avaient un effet puissant sur les gens. C'était une technique pas trop difficile à parfaire si vous aviez le talent et la voix pour, et son impact en valait certainement la peine.
"A travailler," dit Malfoy de sa voix traînante, "A travailler pour le Ministère. A travailler si dur pour le Ministère que vous avez oublié une tâche qui vous a été donnée par notre Maître. Etes-vous sûr que vous savez exactement à qui va votre loyauté , Barty?" ?
La flèche avait atteint son but; la couleur montant aux joues de Croupton le montrait de manière à ne pas s'y tromper. "Comment osez-vous," chuchota- t-il, "Comment osez-vous m'insultez, vous entre tous, vous qui avez refusé ouvertement un ordre de Lord Voldemort-"
Evidemment ceci était la réaction que Malfoy avait attendu. "Insulter? Je ne vous insulte pas, Barty, je vous posais simplement une question. Quant au délicat problème de la loyauté:ne pensez-vous pas que c'est une preuve de courage plutôt que de déloyauté que de désobéir ouvertement? Tandis que la même chose ne peut pas être dite de furtivement négliger ses devoirs "
Barty couvrit la distance entre la cheminée et le divan en deux pas rapides et essaya de le tirer de son siège par son bras. Mais Julius Malfoy était un homme lourd, et le divan était assez bas, si bien que Croupton dût se contenter de saisir le bras de son aîné pendant qu'il crachait, "Je ne sais pas comment vous réussissez à tout tordre à votre avantage. Mais croyez- moi, vous ne réussirez pas cette fois. Lord Voldemort sait très bien toute la tension que je subis-"
Chassant la main de Croupton de sa comme un morceau de quelque substance à l'air suspect, Malfoy dit calmement, "Certainement qu'il le sait, Barty. Je suis sûr qu'il est extrêmement compréhensif. Jusqu'à aller vous remplacer si vous n'avez pas la force à résister plus longtemps. Maintenant soyez un bon garçon, asseyez vous et ne gaspillez pas plus de notre temps précieux que vous ne l'avez déjà fait. Quelque chose à boire?"
Si la situation avait été différente, Severus aurait été très agacé par le fait que Malfoy usurpe le rôle de l'hôte de manière si nonchalante; dans ce cas, cependant, il appréciait bien trop le résultat pour se permettre d'être fâché par la cause. L'arrogance de Malfoy et la question polie eurent l'effet d'un seau d'eau vidée dans une cheminée. Les flammes étaient parties et ce qui restait n'était pas très appétissant.
Croupton s'effondra dans un des fauteuils, lança à Malfoy un regard haineux et dit, sa voix lourde de fatigue, "Pensez-vous que je ne sais pas ce que vous projetez, Julius? Pour le moment, je ne dirai rien d'autre, car nous n'avons que peu de temps, comme vous l'avez fait remarquer avec tant d'à-propos. Mais n'allez pas trop loin avec vos intrigues. Vous devriez savoir mieux que tout autre que de temps en temps elles ont tendance à ricocher -je pense que je me joindrai à vous pour le vin ce soir," dit-il, se tournant vers Severus.
"Bien alors," commença Lestrange, un tout petit peu trop joyeusement, "pour rendre les choses un peu plus facile j'ai joué le copiste pour vous " Il tira quatre rouleaux de parchemin des profondeurs de ses robes et leur en tendit un à chacun, gardant le quatrième pour lui. "Ce sont les minutes de la réunion d'hier, complètes, avec ce que nous avons décidé qui devrait être fait à propos de Urqhart. Et je pense-oh, oui, à votre santé!" s'interrompit-il, voyant que les trois autres avaient élevé leurs verres et étaient sur le point de prendre la première petite gorgée. "Comme je le disais," continua-t-il, "je pense que Julius a fait une observation très intéressante juste avant que nous nous séparions. A savoir que, si nous tirons les bonnes ficelles, nous pourrions même tourner à notre propre avantage le tumulte que la mort de Prewett causera au Ministère, et la vague subséquente de répression. Ce qui correspond très bien au désir de Lord Voldemort de contrôler et la Radio et la Gazette. "
"Cela serait sans aucun doute un mouvement brillant," consentit Severus, "Mais si contrôler la presse était si facile que cela, ce serait déjà une réalité, n'est-ce pas?"
"En effet," dit Malfoy. "D'autre part, nous avons consenti dès le commencement que les possibilités risquées ne devaient pas être rejetées cette fois-nous avons fait cela pendant les trois dernières années, et regardez où cela nous a mené. Non, nous devons sans aucun doute prendre les options les plus périlleuses en considération. Ce qui veut dire approcher Nathalie Pierson et Herbert Wilkes. "
Lestrange jeta un coup d'oeil rapide à Severus. "Pierson," dit-il lentement, "Cela ne devrait pas être trop difficile étant donné son attitude envers le ministère et tout ce qui a à faire avec. Alors qui pensez-vous qui pourrait essayer de la persuader? Je ne suis pas en meilleurs termes avec elle, pour vous dire la vérité. Nous avions eu une sorte . d'affaire il y a quelque temps, et cela ne s'est pas terminé de la meilleure des façons. Et je suggérerais que nous n'incluions de préférence pas Barty dans ce genre de projets, car c'est un des quelques personnes que nous avons au Ministère. S'il se fait découvrir nous serions dans une situation pire que jamais. Severus?"
Il n'était pas sûr de savoir s'il fallait se sentir fier ou gêné en dévoilant la vérité. Mais il n'y avait pas d'autre chose à faire que de le traîner en vue de tous, au risque d'être raillé par Malfoy et Croupton. S'il avait pu proposer un prétexte plausible pour ne pas aller voir Nathalie lui-même, il l'aurait fait avec joie. Mais il ne pouvait honnêtement pas penser à quoi que ce soit de même vaguement valide.
"Je. euh, suis dans la même situation que vous," répondit-il, "Et je suis sûr qu'elle me jetterait un mauvais sort avant-même que j'aie pu ouvrir la bouche "
Malfoy regarda de l'un à l'autre de manière incrédule. "Je dois dire que je suis stupéfié," remarqua-t-il finalement tout en reremplissant son verre. "Non seulement vous avez gâté vos chances avec une des femmes les plus influentes de la société des sorciers Britannique-"
"C'était il y a presque dix ans, Julius," l'interrompit Lestrange avec colère, "Comment diable étais-je censé savoir."
"Je ne blâmais personne, je déclarais simplement un fait. Même si Severus aurait pu agir avec un petit peu plus de prudence, je dois le dire "
"Je suis rentré après l'initiation," objecta Severus âprement, "Et j'ai trouvé cette femme couchée dans mon lit. Heureusement j'avais déjà enlevé mes robes et ma cape, autrement sa surprise aurait été encore plus grande, et je suppose plus désagréable que la mienne. Je ne peux pas tolérer que qui que ce soit envahisse mon intimité de cette façon, et donc je l'ai simplement mise dehors. Je n'ai ni protection anti-transplanage ni aucun genre de limitation d'accès à la Cheminette dans cette maison, puisqu'on m'a explicitement dit de ne rien faire d'insolite qui pourrait exciter la curiosité des voisins. Alors vous pourriez comprendre que j'étais pratiquement obligé de l'abandonner de manière qui décourage toute autre tentative dans cette direction "
"Oui, Nathalie peut devenir un peu possessive," dit Malfoy, de manière un peu trop nonchalante.
C'était la première fois que Severus entendait Barty Croupton renifler moqueusement. "Etes-vous en train de dire que vous avez aussi couché avec Nathalie Pierson?" demanda-t-il.
"Il semble que ceci soit quelque chose que j'aie en commun avec St. Jean et Severus. Seulement j'ai utilisé une méthode plus subtile pour terminer notre affaire. J'étais marié après tout et ne pouvais pas-"
"Vous avez trompé votre femme?" laissa échapper Severus, le regrettant immédiatement quand il vit l'expression sur le visage de Malfoy.
"Je doute que vous soyez en quelque position que ce soit pour prononcer des verdicts moraux, Severus," dit-il, lui lançant un regard d'acier.
Severus avala, se maudissant pour son imprudence. "Ce n'était pas un jugement moral. J'ai simplement exprimé ma surprise à la pensée qu'un homme sente le besoin de tromper une femme aussi belle que votre femme. C'est tout," dit-il, d'un ton aussi digne qu'il le pouvait.
"Bien que je ne me sente pas obligé de me justifier, puis-je vous dire que ma femme était enceinte de huit mois à cette époque. C'était un besoin réciproque, rien d'autre. Nathalie venait tout juste de divorcer de Maugrey et avait besoin de quelque confort. Nous nous sommes rencontrés, nous avons été attirés l'un par l'autre et nous nous sommes donnés à chacun ce que nous pouvions donner "
"Cela semble simple et attrayant," dit Barty, se renversant dans sa chaise et regardant Malfoy avec des sourcils haussés, "Mais si c'était vraiment si peu compliqué, pourquoi avez-vous dû 'vous en débarasser'? C'étaient vos propres mots, pas les miens. "
"Je suis enchanté que vous preniez soudain un tel intérêt à ma vie amoureuse. C'est non seulement vulgaire, c'est aussi extrêmement grossier "
"Mmh," dit Lestrange avec un large sourire, "Mais tu ne peux pas nier que c'est aussi très fascinant. Allez, Julius, raconte nous, comme cela nous n'aurons pas à inventer nos propres versions-elles pourraient être beaucoup plus gênantes la vérité "
"Sans aucun doute," répondit sèchement Malfoy. "Bien alors, comme je l'ai dit, elle devenait un petit trop possessive. Par conséquent j'ai demandé à une de mes connaissances au Ministère de laisser échapper une allusion devant Alastor Maugrey-ce vieux bâtard ne s'était toujours pas remis du choc d'avoir été quitté-et Maugrey a réagi exactement comme je l'avais espéré. Rien d'évident, bien sûr, après tout, les Aurors ont quelque chose comme un système de valeurs professionnelles, et tendent à être très irrités si l'un d'entre eux le fissure. Mais il m'a envoyé une lettre, menaçant de faire de ma vie un enfer si je continuais mon rapport avec Nathalie ou si j'osais montrer la lettre à n'importe qui au Ministère. Tout ce que j'avais à faire était de. euh, la laisser accidentellement tomber de ma poche dans son appartement. Finallement," dit-il en souriant, après avoir vidé son deuxième verre de vin, "elle a cru que c'était elle qui m'avait persuadé d'arrêter de nous voir. "
"Alors il semble que tu sois l'heureux élu, Julius," dit Lestrange "Tu dois simplement le regarder de ce point de vue: c'est une situation gagnante à tous les coups, car soit elle dit oui, ce qui nous épargnerait beaucoup d'ennuis, soit elle dit non, auquel cas tu la mets sous oubliette et tu fais comme si rien n'était arrivé "
Malfoy secoua sa tête. "Si elle refuse, je ne la mettrais pas sous oubliette, je la tuerais. Non seulement pour éviter le risque qu'un sortilège de mémoire aille de travers-et vous savez combien cela arrive facilement-mais aussi pour créer un poste libre que nous pourrions essayer de remplir. Exactement comme nous le ferons avec Greenbaum "
"Cela m'a l'air d'être une bonne idée," dit Barty. "Severus, penses-tu que nous pourrions avoir quelque chose à manger? Le vin me monte à la tête " pendant que Severus donnait l'ordre respectif à Peggy il continua, "Cela veut dire que nous nous sommes occupés de Urqhart et de la Gazette des Sorciers. Et la Radio des Sorciers, alors? Je suppose qu'aucun d'entre vous n'a couché avec Wilkes ou Boulder, non?"
Non, pensa Severus, il n'aimait pas du tout le regard fourbe que lui lançait Barty. Les deux autres n'avaient rien remarqué du tout, du moins c'est ce qu'il semblait, et ainsi il était mieux de ne pas discuter de ce sujet maintenant. Mais aussitôt que l'occasion s'en présenterait quand il serait seul avec Croupton, il devrait remettre ce camarade à sa place, son cousin issu de germain de Voldemort ou non.
Un peu de moquerie ne pouvait pas aller de travers cependant. "Non," dit- il, "Mais peut-être as-tu succombé aux charmes de Mme Reynolds?"
Barty devint écarlate. "Severus, c'est ma future belle-mère!"
Sa chemise amidonnée avait l'air encore plus amidonnée tellement son indignation était grande. Severus rit tout bas. "Prends un sandwich, Barty," dit-il, lui tendant le plat. "Quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi nous avons besoin de Wilkes si nous avons Boulder? C'est l'oncle de Lord Voldemort, alors pourquoi-"
"L'oncle au deuxième degré, pour être exact," le corrigea Lestrange. "Et le fait qu'il n'est pas assis ici avec nous ce soir devrait te dire ce qu'il suffit que tu saches. C'était l'un des premiers à nous rejoindre, peu après moi et Julius, en fait, mais il l'a simplement fait par crainte. Il avait peur de la vengeance de Lord Voldemort pour avoir été abandonné dans un orphelinat Moldu seulement parce que la famille le méprisait pour son père Moldu. Autant que je puisse en juger, c'était sa seule raison pour nous rejoindre, et étant donné les résultats inexistants de ses activités jusqu'ici, je doute qu'il survive à la prochaine réunion. Il aurait pu être d'une grande aide mais cet homme n'est pas capable de lancer un sortilège d'Impérius décent. C'est pourquoi nous avons besoin de Wilkes "
"Pourquoi pas Catherine Reynolds-non, désolé, j'ai oublié que c'est la soeur de Roger Lovegood," dit Severus. "Faites simplement semblant que je ne l'ai pas dit. "
Lestrange lui sourit. "Il semble que tu aies fait tes devoirs," dit-il, "Comme je te l'ai dit, le Qui Est Qui peut être tout à fait utile de temps en temps " Il prit un sandwich. "Et Wilkes, alors? Meurtre ou Imperius?"
"Pas Imperius," répondit Malfoy, "Herbert Wilkes est l'une des quelques personnes qui pourrait être capable d'y résister. Je dis, tuons le. "
"Je n'ai pas certainement votre expérience," dit Severus, se joignant à la conversation, "Mais devons-nous vraiment rendre les choses si évidentes?" Les trois autres le regardèrent avec surprise. "Permettez moi d'expliquer: Nous tuons Prewett et essayons de faire mettre Julius à son poste. Nous tuons Nathalie Pierson, si nécessaire, et tentons de mettre en place l'un d'entre nous. Nous tuons Wilkes et voilà**, il y a l'un d'entre nous pour prendre sa place. Cela veut dire servir nos gens au Ministère sur un plateau d'argent, ne trouvez-vous pas? Ils peuvent être stupides mais le modèle devrait être évident même pour eux. "
Un silence interminable suivit, ponctué seulement par le doux bruit d'éclaboussure quand Severus reremplissait leurs verres.
"Je pense que vous marquez un point là," dit finalement Malfoy. "Nous voulons recevoir de l'attention, mais pas ce genre d'attention. Quelqu'un a- t-il quelque suggestion sur la marche à suivre à la place ?"
"Oui, je pense. En ce qui concerne Urqhart, St. Jean ne pourrait-il pas demander le poste de Prewett? Il est au delà de tout soupçon et sera même recommandé par Dumbledore. "
"Cela à l'air magnifique," dit Lestrange, "Mais Lord Voldemort ne permettrait jamais cela. Cela voudrait dire perdre son seul contact à Poudlard. "
"Tout ce que nous aurions à faire serait de présenter quelqu'un de notre groupe à Dumbledore, pour qu'il prenne votre position. Il comprendrait que vous vouliez commencer une carrière à l'université, après tout, il peut difficilement s'attendre à ce que vous enseignez dans son école pour le reste de votre vie. Nous devons seulement vous trouver un remplaçant convenable. "
"Cela peut sembler arrogant," dit Lestrange, "Mais cela sera un peu difficile. Les critères de sélection de Dumbledore sont très élevés, et il n'y a pas beaucoup de Maîtres de Potions qualifiés. Sans mentionner qu'il y en a encore moins qui seraient prêts à sacrifier la recherche pour enseigner, et dans une école de plus. Je te suggérerais, Severus, mais tu es trop jeune, surtout pour être Directeur de Maison. Non, ce devrait être. Attendez, Igor n'a-t-il pas un diplôme de Maître de Potions?"
Malfoy hocha la tête. "Oui, en effet. Et c'est ton aîné de plusieurs années, donc il serait plus que qualifié pour prendre ton rôle en tant que Directeur de Serpentard aussi. Bien que je doive dire que cela exigerait beaucoup de cécité de la part de Dumbledore pour l'accepter. Je suis l'un des gouverneurs de l'école, d'accord et nous serions suffisemment nombreux à soutenir la candidature de Karkaroff. Mais il y a aussi le Ministère, ils ont voix au chapitre-"
"Je pense que Mulciber pourrait être utile là-bas," dit Barty, "Il a plus qu'assez d'entrevues avec le Ministre, et des privées aussi, pour pouvoir lancer Imperius sur lui. Seulement pour un court instant, jusqu'à ce qu'il donne son placet à la nomination de Karkaroff. "
"Nous sommes d'accord donc," dit Malfoy, "Nous essaierons de suggérerons cette stratégie à notre Seigneur. Mais revenons à Wilkes. Avez-vous une stratégie aussi brillante pour le remplacer ?"
En dépit du ton légèrement acide, ou peut-être à cause de lui, Severus se sentit tout à fait empli de joie par le compliment. "Je ne sais pas si ce que j'ai à l'esprit est brillant," répliqua-t-il, "Alors je vous laisserai me dire ce que vous en pensez . A mon opinion, le problème se pose après que nous ayons tué Wilkes. Car soit nous espérons simplement que son successeur a des sympathies pour notre cause, ce qui semble un peu trop aléatoire, soit nous nous assurons que sa place est prise par quelqu'un sur qui nous pouvons compter. Le choix logique serait Stuart, bien sûr, il est fils unique et seul héritier. Pourquoi ne pas le droguer avec la potion Imperius peu avant que son père parte rejoindre son créateur, et le laisser prendre la suite? Nous devrions l'épargner ainsi que sa mère mais cela ne semble pas être un problème, n'est-ce pas?"
"Autant que je déteste l'admettre, ce stratagème est brillant," dit Malfoy. "Comment allons nous le droguer, cependant?"
"La noce de Lucius fournirait une occasion excellente," suggéra Lestrange. "Beaucoup d'invités, beaucoup d'alcool, les gens sont distraits. Severus pourrait lui glisser la potion sans que qui que ce soit s'en rende compte. Ou Tabitha pourrait le faire, je suis sûr qu'elle adorerait. De plus," dit- il, poignardant l'épaule de Malfoy avec son index, "tu aurais la raison parfaite d'exécuter la noce à ta manière. Les Wilkes ne consentiraient jamais à venir s'il y avait ne serait-ce que l'ombre d'un doute que les Forces du Mal sont impliquées. "
Mafloy remua la tête. "C'est une justification ex-nunc et ainsi un peu boiteuse, mais c'est certainement mieux que rien du tout. Suivant, alors: Ste. Mangouste."
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Le temps avait vraiment passé vite, pensa Severus, traînant un moment devant sa cheminée avant de commencer son premier voyage à la maison de McLachlan. Il était nerveux parce qu'il se sentait insuffisamment préparé, et aujourd'hui était en plus un dimanche. Le vieux sorcier avait-il vraiment l'intention de commencer un dimanche? Il avait dit à Severus d'être là-bas le 1 août à dix heures du matin, mais avait-il été conscient de quel jour de la semaine c'était? D'autre part, Severus n'avait pas trop envie de le demander-son comportement grincheux n'était pas exactement encourageant. Avec un soupir, il décida simplement de prendre le risque. Après tout, la pire chose qui pourrait arriver était d'être immédiatement renvoyé à la maison. Au pire, il serait grossièrement renvoyé. Alors quoi? Il n'était plus un petit garçon, et il ne devait pas faire de ' bonne impression' sur qui que ce soit.
Les flammes devinrent vertes et, aussi obéissantes que toujours, le transportèrent à sa destination.
S'il était possible de juger les gens par l'espace d'habitation qu'ils s'étaient créés, Severus pensa qu'il pourrait en venir à aimer McLachlan. La salle dans laquelle il entrait en trébuchant-les atterrissages inélégants que le réseau de Cheminette causait à ses utilisateurs l'agaçait extrèmement, mais il n'avait jamais vu qui que ce soit arriver autrement que plus ou moins froissé, pas même Lucius, l'épitomé de la personne bien soignée-était une encyclopédie habitable. Habitable voulant dire que vous pouviez exister dedans, bien que pas nécessairement en vous sentant confortable en ce faisant. Il n'y avait personne dans la salle, et ainsi Severus décida qu'il allait jeter un regard minutieux alentour avant d'attirer l'attention sur son arrivée.
Il devait y avoir des milliers de livres ici, pensa-t-il avec fascination, comme il errait le long des murs couverts d'étagères contenants les tomes. Leur nombre résistait à n'importe quelle tentative de calcul mental rapide, car non seulement ils avaient été rétrécis à la taille d'une paume de main, ils étaient aussi alignés en doubles rangées, beaucoup d'entre eux étaient serrés dans le petit espace entre les livres et les planches au-dessus d'eux. Pour une fois, Severus renonça à toute tentative de lire les titres écrits sur leurs tranches en lettres minuscules-il buvait simplement la vue et se permettait de s'enivrer de leur nombre. Mais les livres n'étaient pas tout ce qu'il y avait dans la pièce. Elle contenait aussi des tableaux; seulement ils ne pendaient pas aux murs comme aurait été la façon normale de les montrer. Simon McLachlan avait préféré les suspendre au plafond, proche les uns des autres mais à de différentes hauteurs, pendant et tournant lentement dans la brise faible qui entrait par les fenêtres ouvertes, si bien que la lumière du soleil jouant sur leurs cadres dorés produisait des réflexions dorées dansant doucement sur les couvertures des livres.
Severus se tint debout fasciné, presque hypnotisé par les mouvements doux et oscillant, regardant les tableaux et se demandant pourquoi ils étaient si silencieux-à Poudlard, ils avaient toujours été bruyants d'une façon plutôt agaçante-jusqu' à ce que , au deuxième coup d'oeil, il vît que c'étaient tous des natures mortes ou des paysages de divers styles depuis le début de la Renaissance jusqu'à ce qu'il devinait devoir être la période de la propre jeunesse de McLachlan.
Un mouvement soudain à ses pieds le fit sursauter avec alarme puis rire de sa propre susceptibilité: Si les images ne bougeaient pas, le tapis faisait certainement plus que rattraper leur immobilité. Il regarda vers le bas, puis s'accroupit sur ses talons pour l'examiner de plus de près, les sourcils froncés d'étonnement et d'interrogation. Ce qu'il avait au début pensé être un modèle de serpents minuscules, serpentant et entrelaçant et emêlant leurs corps flexibles, s'avérait être des signes, les lettres peut- être. Mais ce n'était pas des runes, et ce n'était pas non plus des lettres grecques.
"Je vois que vous admirez le pièce de résistance," fit une voix légèrement grinçante derrière lui.
Severus, qui était encore accroupi par terre, perdit son équilibre et tomba à la renverse, pour atterrir sur son postérieur. Il était sûr qu'il ne s'était jamais senti aussi stupide de sa vie que maintenant, assis sur la moquette avec son motif toujours en mouvement, levant les yeux vers McLachlan, qui était en effet très petit, et ne trouvant plus ses mots. Une façon mémorable de commencer son apprentissage. L'apparition d'une deuxième personne dans l'embrasure de la porte ne fit rien pour le faire se sentir plus à l'aise, ou moins ridicule. Par-dessus tout parce que la personne n'était nul autre que Remus Lupin. McLachlan tendit une main et Severus la prit, interprétant à tort le geste comme une salutation; la main le tira sur ses pieds, cependant, avec une force étonnante.
"Bienvenue dans mon humble demeure," dit McLachlan, avec un sourire si large que son pince nez semblait être en danger immédiat de succomber à la loi de la gravité. Il resta sur son nez, cependant, probablement qu'il l'y avait fixé avec un sortilège, pensa Severus.
"Bonjour, professeur,"dit-il, ramassant le peu qu'il restait de sa dignité, "Désolé de m'imposer, je supposais déjà que c'était le mauvais jour."
"Non, non, c'est très bien, c'est très bien," dit le vieux sorcier, hochant vigoureusement la tête. "Alors, comment trouvez-vous mon tapis?"
Lupin gardait encore le silence à la porte, et Severus décida simplement de l'ignorer. "C'est très intéressant," répondit-il, "Bien que je ne puisse pas tout à fait discerner ce que ces signes sont censés être. En fait, j'étais justement en train d'y regarder de plus près quand." Il décida de ne pas élaborer.
McLachlan gloussa. "Intéressant, oui, c'est intéressant, sans aucun doute très intéressant. Déjà vu quoi que ce soit de semblable?"
"Non," dit Severus, "je suis absolument sûr que je n'ai jamais rien vu de même vaguement similaire. "
"Tout juste ce que je pensais, tout juste ce que je pensais " Severus trouvait le maniérisme de répéter tout au moins deux fois un peu ennuyeux, mais pensa alors que cela pouvait devenir utile pour noter les formules compliquées. "C'est un tapis cabbalistique, c'est ce que c'est, un tapis cabbalistique. "
"Cela signifie-t-il que ces signes sont Hébraïques?"
"Oui, c'est ce que cela signifie, exactement ce que cela signifie " Ou le sortilège de fixation avaient été appliqué de manière peu soigné, ou le pince nez avait été très chanceux jusqu'ici; maintenant, cependant, il alla voler au sol, à cause d'un mouvement de tête particulièrement véhément.
Severus se pencha pour le ramasser et le rendit à son propriétaire. "Et. que font ces lettres tout le temps?"
Les sourcils de McLachlan montèrent en flêche. "Bonne question à poser, bonne question en effet. Et pas une à laquelle il est facile de répondre, nullement facile -Que faites-vous, M. Lupin, à traîner sur le seuil? Venez nous rejoindre, un peu de connaissance n'endommagera pas votre cerveau. "
Un soupçon terrible rampa dans l'esprit de Severus. "Euh, Monsieur, est-ce que. euh, est-ce que M. Lupin est un autre apprenti?"
Cette fois le pince nez vola directement dans la cheminée et fut secouru par Lupin. "Non, M. Lupin est ici au sujet de son . euh, problème. Nous y viendrons plus tard. Maintenant la Kabbalah: c'est un genre très spécial de magie, en fait c'est le plus proche que les moldus ait jamais réussi à venir de la magie véritable. Proche, mais pas tout à fait là, pas tout à fait là Je ne vous ennuierai pas avec l'Histoire de la Kabbalah, cependant. L'homme qui est d'intérêt pour comprendre cette moquette est Abraham Abulafia, qui croyait fermement que Dieu ne peut pas être décrit ou conceptualisé en utilisant les symboles de tous les jours. Comme beaucoup de Kabbalistes il croyait en la nature divine de l'alphabet Hébraïque et en utilisant des combinaisons et permutations abstraites de lettres lors de méditations intenses durant plusieurs heures pour atteindre des états d'extase. Parce que ses combinaisons abstraites de lettres étaient utilisées comme clefs ou points d'entrée vers des états altérés de conscience, un échec à réaliser les manipulations correctement pouvait avoir un effet radical sur le Kabbaliste. Et bien sûr, Abulafia et ses disciples avaient tout intérêt à garder ces points d'entrée intacts, ouvrant seulement à leur propre ordre. Ai-je mentionné que Abulafia était aussi un sorcier?"
Les deux jeunes hommes secouèrent négativement la tête, incapables de parler par pure surcharge d'information.
"Eh bien, vous y voilà, il était sorcier. Pas un sorcier exceptionnellement doué, pour dire la vérité. Peu étonnant qu'il ait utilisé la Kabbalah pour renforcer ses propres capacités magiques. Il était, cependant, assez doué pour enchanter son tapis de méditation pour que les lettres restent en mouvement constant et s'arrêtent seulement quand il les touchait de sa baguette. J'ai souvent essayé de découvrir comment ce tapis est arrivé dans notre famille, mais je n'ai jamais réussi. Il est ici, c'est tout ce que je sais, tout ce que je sais. "
"Est-ce qu'il . marche?" demanda Lupin .
"Je suppose qu'il le ferait, si la baguette d'Abulafia existait toujours. Mais elle est perdue, malheureusement elle est perdue. " Il rayonnait comme s'il venait de leur donner la plus heureuse des nouvelles. "Et maintenant, comme je le dis toujours, passons à quelque chose de completément différent: le problème de M Lupin . "
Lupin avait toujours été celui que Severus détestait le moins de sa bande, mais maintenant qu'il y avait seulement lui, sans la compagnie de ses potes, la haïne de Severus était uniquement concentrée sur lui. Le regard stable de ces yeux d'ambre rapportait une partie des moments les plus pénibles de la vie de Severus-les moments qu'il avait rangés en sécurité dans sa mémoire, pour les utiliser quand il en aurait besoin. Ces petites miniatures de haine avaient un effet étonnamment fort quand il les sortait de leurs boîtes de velour noir et les tenait devant la lumière de la réalité: il avait utilisé cette technique seulement une fois jusqu'ici, après que McGonagall lui eut refusé le deuxième A.S.P.I.C de Métamorphose . Il avait fui la société de ses camarades étudiants, bouillant de rage impuissante, presque malade de cela, et s'était retiré sur l'un des balcons de la Tour d'Astronomie pour s'asseoir là-bas à une hauteur vertigineuse, combattant des larmes de douleur et de fureur. Il s'était senti pris au piège, comme un animal enfermé dans une cage dont les murs se rapprocheraient de son occupant plus il délirait et hurlait. Il n'y avait rien qu'il puisse faire, il avait atteint un cul de sac, une impasse, et tout ce qu'il était probable qu'il reçoive était un crâne écrasé, s'il continuait à courir contre le mur barrant sa route. Et de manière assez similaire à beaucoup d'animaux pris au piège, il avait soudain renoncé quand la conscience de sa propre impuissance l'avait frappé de plein fouet. Il était resté assis là-bas pendant des heures et des heures, courant contre le mur, essayant de s'échapper, essayant de revenir, essayant d'escalader, sans résultat. Alors il s'était abandonné au désespoir. Jusqu'à ce qu'il entende le hurlement d'un loup flottant vers lui depuis la Forêt Interdite. Immédiatement et complètement spontanément, son esprit avait reprit la scène de deux ans auparavant dans le bureau de Dumbledore. Le serment. L'humiliation. Et alors, les mots que Lesrtange lui avait adressés. Prends ta haine et transforme la en force. Cela avait été assez pour le faire se lever et rentrer, boitant au début parce que ses jambes étaient totalement engourdies, mais alors avec son pas plein d'assurance habituel, jusqu'aux quartiers de Serpentard. Montrant un vrai mépris-pas quelque pose affectée, mais un dédain réel-pour McGonagall. Le temps de sa vengeance viendrait, c'est ce que ses mots avaient été, et il avait senti la vérité de ce qu'il avait dit. Le mécanisme avait marché.
Et il marchait maintenant. Seul un regard flottant, furtif au souvenir de Remus Lupin, rayonnant de colère vertueuse à côté d'une McGonagall fumante, qui avait enlevé cent points à Serpentard parce que Severus avait lancé une pièce d'argent au loup-garou, pendant le dîner au début de leur septième année. L'idiot l'avait attrapée par simple réflexe. Et bien sûr, il devait ravaler la douleur physique et la nausée, car elles l'auraient trahi pour ce qu'il était-après tout, Dumbledore avait défendu à Severus de le dire à qui que ce soit, des démonstrations muettes n'avaient pas été incluses dans l'interdiction. C'était ce que la Directrice de Gryffondor lui avait dit, cependant, certains mots qui avaient frappé son cerveau comme des éclats de verre dans l'oeil, des mots comme "pourri jusqu'au noyau" et "je l'ai su dès que je vous ai vu pour la première fois" et "peu surprenant, étant donné votre histoire de famille" et "honte de Poudlard". Ces mots, et la touche de satisfaction dans les yeux de Lupin. Cela marchait.
Il regarda calmement à McLachlan. "Vous voulez dire le fait que c'est un loup-garou ou un être au ban de la société?" demanda-t-il du ton de voix le plus battant qu'il pouvait.
Prise de respiration rapide-les yeux de Lupin lui lançaient des poignards.
"Tristement l'un est lié de près à l'autre," répondit McLachlan, "Et pour remédier à cette situation lamentable il m'a demandé d'essayer de trouver un remède. Ou du moins quelque chose qui pourrait alléger sa condition. Ce qui est bien sûr une coïncidence très heureuse, car il est forcé que deux esprits brillants trouvent plus de résultats que seulement un. "
Severus commençait à avoir une petite idée de ce à quoi être démembré devait ressembler, déchiré comme il l'était entre la fierté devant l'estimation que faisait McLachlan de ses capacités et le joug que ces capacités étaient sur le point de porter. Mais alors, qui disait que leur recherche produirait en fait un résultat? Il valait mieux regarder cette affaire d'un point de vue un peu élevé: il apprendrait sans aucun doute beaucoup de choses à faire des recherches avec McLachlan, et c'était ce pour quoi il était venu.
"Quel projet intéressant," dit-il donc, "Vraiment, fascinant. Nous devrions commencer immédiatement. "
Ce qui avait l'avantage de causer le départ de Lupin , plus nolens que volens, avec un regard aigre vers Severus. Pas mauvais dans l'ensemble, pensa Severus, il mit ses robes de travail et suivit McLachlan dans le laboratoire.
**en français dans le texte
Il était extrêmement peu commun que Severus appelle des personnes par Cheminette ou leur écrive à moins qu'il n'y ait une raison très concrête de ce faire. Raison signifiant qu'il avait besoin de quelque chose -- et il n'était certainement pas une personne qui avait besoin de causeries amicales ou d'échanges plaisants sur des matières vides. D'une certaine manière, pensa-t-il, tenant dans sa main gauche la boite contenant la poudre de Cheminette tandis que son index droit décrivait de minuscules cercles sur le couvercle, enregistrant le faible relief des dix lettres allant du coin en haut à gauche au coin en bas à droite, d'une certaine manière la curiosité pouvait être décrite comme un besoin. Pas dans le sens le plus strict du mot peut-être, pas dans le sens du mot Donne-Le-Moi-Ou-Je- Meurs, mais quand même. Besoin et désir étaient deux choses trop étroitement liées pour s'embêter avec des subtilités, et il voulait cette information. La voulait, en avait besoin, était curieux. Merde. Il avait toujours été curieux, alors quel était le grand problème maintenant, tout soudainement? Mais Severus Rogue n'était pas facile à duper, encore moins par lui même. C'était le baiser, naturellement. Ce baiser maudit -- ou béni? -- qui donnait une nouvelle signification à tout . Non, pas à tout, nul besoin d'être pathetique ici. Mais il donnait certainement une nouvelle signification à quoi qu'il ait dit ou fait -- avec Clarissa? À Clarissa? Les prépositions avaient une manière de grimacer avec malveillance vers vous parfois... au sujet de Clarissa, c'était cela. Peut-être devrait-il attendre qu'elle l'appelle, cela serait sans doute beaucoup plus sage. Mais alors la curiosité grignotait à son cerveau, l'empêchant de se concentrer sur ses études, et il ne pouvait pas laisser faire cela. Ceci, cependant, était le prétexte qu'il avait recherché, un peu élimé, vrai, un peu diaphane, oui, mais une excuse tout de même. Il avait besoin - et le mot allait parfaitement dans son contexte, sans devoir y être poussé - de se sortir cette question de son esprit.
Severus ouvrit la boîte de poudre de Cheminette et en jeta une petite pincée dans la cheminée. "Clarissa Rosier!" dit-il, mais la grille resta vide, bien que la connection ait été établie. "Clarissa! Es-tu là?"
Après une ou deux secondes, sa tête apparut dans les flammes. Elle souriait. "Severus! Quelle surprise."
Il reconnut ses mots d'un bref signe d'assentiment et essaya d'avoir l'air aussi pratique et efficace que possible en dépit de la mémoire du chocolat et des fraises et du bout de sa langue s'engageant dans un combat espiègle avec la sienne. "Heu... salut. Je voulais te demander... Pourrais-tu m'accorder quelques minutes ? Pour venir ici, je veux dire."
Les sourcils de Clarissa se levèrent. "Oui, bien sûr. As-tu besoin d'aide avec quelque chose?"
"N-non. Je voulais juste... Je voulais juste , euh, te demander quelque chose."
Son regard resta perplexe. "Me demander... Eh bien, quoi que ce soit. Je serai là dans une seconde, Transplanage, pas Cheminette."
S'il n'avait pas été trop risqué de parler de tels sujets par l'intermédiaire de Cheminette, il aurait été plus que satisfait de parler à sa tête, sans avoir Clarissa tout entière chez lui. Pourtant, dans l'état actuel des choses, il devait accepter le compromis... si c'était vraiment un compromis...
Il y eut un faible 'plop ' et une main toucha son bras. "Bonjour, Severus. Quelque chose ne va pas ?"
"Non," dit-il, se tournant pour la regarder, " Absolument pas, tout va bien. Et je ne suis pas sûr que c'était une bonne idée... "
Ils s'étaient vus depuis le baiser et l'initiation -- combien de fois? Oui, seulement une fois, quand il avait eu besoin d'elle pour l'aider à transplaner en Italie. Et ce jour là, aucun des deux sujets n'avait été abordé, pour quelque raison.
Elle lui lança un regard fâché. "Peut-être que tu pourrais avoir répondu à cette question à toi-même avant de me demander de venir. Alors quoi? Je reste ou je m'en vais?"
Il ne voulait certainement pas la mettre en colère, et en outre elle était la seule personne à qui il pourrait poser la question. Les cinq autres ricaneraient et se moqueraient seulement, sans lui fournir quelque information substantielle que ce soit. "Reste s'il te plaît. Comme je l'ai dit, je dois te poser une question. Mais si tu préfères ne pas y répondre, dis-le moi . C'est assez personnel."
Maintenant elle gloussait, mais du moins elle n'était plus fâchée, ou c'est ce qu'il semblait. "Venant de l'homme qui a guéri mes contusions d'innombrables fois. Je pense que nous avons bien dépassé le point où les questions pourraient devenir trop personnelles."
"Je voulais simplement que tu sâches que je le comprendrais si tu choisis de rester silencieuse," répondit-il de manière directe. "Ce que je voulais savoir était: comment était l'initiation ? Cela avait l'air si... violent et douloureux. Et je sais comment tu te sentais à ce sujet avant qu'elle ne se produise réellement, alors je voulais simplement savoir de ta bouche comment tu te sentais ."
Clarissa s'effondra sur le divan, secouée de rire. "Severus Rogue, le maître du chronométrage parfait. Severus, l'initiation était il y a dix jours! Dix jours! Je dois admettre que j'ai été assez blessée par ton manque de curiosité..., pas curiosité, d'intérêt, vraiment. Particulièrement après ce qui s'est produit l'après-midi avant. Mais bon, tu es qui tu es, il n'y a aucune utilité de nier cela. Alors je m'étais résignée à l'idée que tu n'étais simplement pas intéressé... " Elle lui lança un long regard interrogateur et recommença à rire. "Et tu es là , dix jours plus tard, à me demander..."
"Je vois que tu t'amuses beaucoup à mes frais," gronda Severus, "inutile de dire que je suis satisfait."
"Maintenant ne joues pas la demoiselle offensée. Cela ne te va vraiment pas. Pourquoi ne m'offres-tu pas quelque chose à boire, avant de t'asseoir ici avec moi et de me donner un autre de ces délicieux baisers? Alors je pourrais tout te dire."
Le goût de granita au citron et à la fraise se mélangeait au moins aussi bien que le chocolat, la fraise et le thé. Et les baisers de Clarissa étaient agréables, même plus agréable que la première fois. Elle n'était aucunement aussi exigeante que sa tante -- ses mains touchaient à peine ses épaules, et leurs corps étaient bien séparés, la main gauche de Severus soutenant son coude droit, et sa main droite lui effleurant simplement les cheveux. Bien que ce ne soit pas exactement un baiser chaste, loin de cela; leurs langues étaient beaucoup impliquées. Ce fut elle qui interrompit le baiser, mais ni par manque d'air ni -- du moins dans la mesure où il pouvait en juger -- parce qu'elle ne voulait pas continuer. Non, il semblait plutôt qu'elle ne pouvait pas encore supporter plus qu'une certaine quantité de contact étroit. Une hypothèse qui était corroborée par le fait qu'elle ne se blottit pas contre lui après, mais se retira dans son coin du divan; seule sa main restait proche mais ne touchant pas la sienne sur le capitonnage. Pas que cela le dérange. Au contraire, il trouvait cette manière de d'apprendre à se connaître physiquement bien moins menaçante, même si moins excitante, que l'invasion effrontée de son espace personnel par Nathalie.
"L'initiation?" risqua-t-il après qu'elle ait pris une autre gargée du verre attractivement glacé.
Clarissa hocha lentement la tête. "L'initiation. J'ai peur de ne pas vraiment pouvoir t'en dire tant que cela. C'était tout du ressenti et pas du pensé, tu sais, tout au niveau des tripes... élémentaire, vraiment. Il est même difficile de se rappeler d'images distinctes. Il y a des taches floues de couleur, et cette odeur de tempête... de soufre, peut-être, mais aussi autre chose ... Comme si j'avais senti l'odeur de la peau de la terre -- ridicule, n'est ce pas ?"
Severus ne trouvait pas cela ridicule du tout et le lui dit. En fait, ses propres souvenirs de l'événement étaient en grande partie semblables, seulement il n'avait pas été aussi près qu'elle du seigneur des ténèbres et de l'éclat de magie libéré par lui.
"Je suis heureux que tu le voies de cette façon. C'était comme si quelqu'un m'avait désagrégé, jusqu'aux atomes mêmes, alors je pouvais sentir mes bords devenir tout flous, mais dans l'ensemble j'étais encore moi. Mais plus enfermée... j'étais indéfinie. Le monde pouvait s'infiltrer en moi. Et cette puissance... " Maintenant elle saisit sa main et le regarda avec excitation. "Je suis sûre que tu l'as sentie aussi, mais où nous nous tenions... pile là au centre, c'était incroyable. Je pense que je ferais tout pour ressentir de nouveau cela, même si seulement une fois dans ma vie." Sa prise sur la main de Severus devenait douloureuse. "C'était... c'était comme embrasser l'univers de mes bras... des extrêmes du plaisir aux extrêmes de la douleur, tout en même temps, mais sans pouvoir distinguer ce qui était quoi. Tout était là, en même temps."
Elle libéra sa main et, avec un soupir profond, se recula de nouveau dans son coin. Severus la regarda d'un air songeur. "Puissance, tu dis? Tu penses que tu es plus puissante maintenant?"
Clarissa remua la tête. "Tu poses des questions difficiles aujourd'hui, Severus. Mais alors, peut-être est-ce seulement mon incapacité à te donner des réponses appropriées. Non, je ne dirais pas que je suis plus puissante. Mais cela a laissé sa marque -- sans compter l'évidence, "dit-elle, touchant automatiquement son avant-bras gauche. "Cela m'a laissé cette sensation de désir, d'être incomplète... mais en même temps, je sens que si je fais ce que Lord Voldemort commande j'aurai encore ce sentiment. .. Je n'aide pas vraiment, n'est ce pas?" demanda-t-elle avec un sourire amer.
"Au contraire," répondit-il, se penchant en avant et effleurant sa joue avec un bout de doigt, "Tu l'as illustré parfaitement. Ce que j'ai ressenti était peut-être une fraction de ce que tu éprouvais, mais à un niveau très irrationnel... comme tu l'as dit, au niveau des tripes , je peux imaginer ce que cela doit avoir été."
~~~~*~~~~
Malfoy avait l'air beaucoup mieux ce soir. A l'évidence sa potion avait l'effet désiré, car sa poignée de main était de nouveau vigoureuse, et la couleur était revenue à son visage. Le seul signe qui trahissait sa convalescence encore en cours était un léger tremblement de ses doigts. Il avait été le premier à arriver, et lui et Severus avaient juste échangé quelques expressions polies quand Lestrange se matérialisa directement sur le sofa.
"L'excellente visée trahit l'ex-Batteur," commenta sèchement Malfoy avant de s'asseoir à côté de lui. "Barty, bien sûr, est en retard comme toujours. L'avantage d'être le cousin issu de germain du Maître."
Severus et Lestrange sourirent.
"Puis-je vous offrir quelque chose à manger ou à boire?" demanda Severus-il s'était tout à fait accoutumé à son rôle de Seigneur du Manoir maintenant.
"Ai-je vu un Brunello 1964 hier soir?" demanda Malfoy, "Je suis presque sûr que oui, car ce ne sont pas les visions ordinairement créés par les effets secondaires de Doloris. "
"Vous en avez bien vu un," répondit Severus, "Et il lui reste beaucoup de frères et soeurs dans la cave. Et vous St. Jean?"
Son ancien professeur sourit. "Tu poses la question? A moins qu'ils n'aient ce vin au paradis, je ne fiche d'y aller. pas qu'il y ait de danger que j'y sois admis, mais on ne sait jamais. "
La première bouteille arriva, fut débouché et décantée, son contenu fut sciemment goûté, et les trois sorciers consentirent que le vin allait même s'améliorer si on lui donnait une pause de dix minutes pour s'éventer. Quand Elias entra toutes voiles dehors et, suivant sa curiosité innée de corbeau, essaya de mettre sa tête dans le ballon-à l'évidence la lumière jouant sur la surface de rubis rouge était une vue attirante-Severus vit Julius Malfoy rire pour la toute première fois. Son rire mourut immédiatement, cependant, quand Barty sortit en trébuchant de la cheminée- il avait presque dix minutes de retard.
"Désolé de vous avoir fait attendre," dit-il avec désinvolture, enlevant la suie de son uniforme du Ministère, "Mais j'étais si pris par l'écriture ce ce rapport que j'ai oublié de regarder l'heure. "
Même une personne insensible comme Barty ne pouvait pas s'empêcher de sentir des vagues de colère émaner de Malfoy. Severus était contrarié par le retard de Croupton, mais ne prenait pas cela trop sérieusement-après tout, la situation était tout à fait différente des problèmes qu'il avait rencontré précédemment lors de la mission en Italie. Lestrange restait simplement assis là, regardant, préférant à l'évidence que Malfoy sorte les châtaignes du feu pour tout le monde.
"Vous avez oublié de regarder l'heure." Pendant un bref moment étrange, Severus pensa qu'il entendait la voix de Lucius. Quand père et fils utilisaient cette voix traînante et dangereuse particulière, leurs voix étaient presque identiques.
Croupton semblait n'avoir que trop bien vu le ton traître de rage à peine contenue. "Je. oui, je. quand je travaille." essaya-t-il une excuse plutôt boiteuse.
Autant que Severus haisse de l'admettre, Malfoy était impressionnant. Eh bien, il devait l'être s'il pouvait tenir Lucius dans un état constant de crainte. Mais ceci était. autoritaire. Presque digne de Lord Voldemort lui- même. Car il ne se leva pas sa chaise ni ne s'abaissa à laisser ses yeux d'un gris-glace se poser sur le jeune Barty Croupton-il faisait tout cela avec sa voix. Quelque chose que Severus pensait pouvoir aussi apprendre, et il le ferait certainement. Pour ses propres fins. Il avait vu beaucoup de fois combien une voix parfaitement contrôlée et des mots impeccablement choisis avaient un effet puissant sur les gens. C'était une technique pas trop difficile à parfaire si vous aviez le talent et la voix pour, et son impact en valait certainement la peine.
"A travailler," dit Malfoy de sa voix traînante, "A travailler pour le Ministère. A travailler si dur pour le Ministère que vous avez oublié une tâche qui vous a été donnée par notre Maître. Etes-vous sûr que vous savez exactement à qui va votre loyauté , Barty?" ?
La flèche avait atteint son but; la couleur montant aux joues de Croupton le montrait de manière à ne pas s'y tromper. "Comment osez-vous," chuchota- t-il, "Comment osez-vous m'insultez, vous entre tous, vous qui avez refusé ouvertement un ordre de Lord Voldemort-"
Evidemment ceci était la réaction que Malfoy avait attendu. "Insulter? Je ne vous insulte pas, Barty, je vous posais simplement une question. Quant au délicat problème de la loyauté:ne pensez-vous pas que c'est une preuve de courage plutôt que de déloyauté que de désobéir ouvertement? Tandis que la même chose ne peut pas être dite de furtivement négliger ses devoirs "
Barty couvrit la distance entre la cheminée et le divan en deux pas rapides et essaya de le tirer de son siège par son bras. Mais Julius Malfoy était un homme lourd, et le divan était assez bas, si bien que Croupton dût se contenter de saisir le bras de son aîné pendant qu'il crachait, "Je ne sais pas comment vous réussissez à tout tordre à votre avantage. Mais croyez- moi, vous ne réussirez pas cette fois. Lord Voldemort sait très bien toute la tension que je subis-"
Chassant la main de Croupton de sa comme un morceau de quelque substance à l'air suspect, Malfoy dit calmement, "Certainement qu'il le sait, Barty. Je suis sûr qu'il est extrêmement compréhensif. Jusqu'à aller vous remplacer si vous n'avez pas la force à résister plus longtemps. Maintenant soyez un bon garçon, asseyez vous et ne gaspillez pas plus de notre temps précieux que vous ne l'avez déjà fait. Quelque chose à boire?"
Si la situation avait été différente, Severus aurait été très agacé par le fait que Malfoy usurpe le rôle de l'hôte de manière si nonchalante; dans ce cas, cependant, il appréciait bien trop le résultat pour se permettre d'être fâché par la cause. L'arrogance de Malfoy et la question polie eurent l'effet d'un seau d'eau vidée dans une cheminée. Les flammes étaient parties et ce qui restait n'était pas très appétissant.
Croupton s'effondra dans un des fauteuils, lança à Malfoy un regard haineux et dit, sa voix lourde de fatigue, "Pensez-vous que je ne sais pas ce que vous projetez, Julius? Pour le moment, je ne dirai rien d'autre, car nous n'avons que peu de temps, comme vous l'avez fait remarquer avec tant d'à-propos. Mais n'allez pas trop loin avec vos intrigues. Vous devriez savoir mieux que tout autre que de temps en temps elles ont tendance à ricocher -je pense que je me joindrai à vous pour le vin ce soir," dit-il, se tournant vers Severus.
"Bien alors," commença Lestrange, un tout petit peu trop joyeusement, "pour rendre les choses un peu plus facile j'ai joué le copiste pour vous " Il tira quatre rouleaux de parchemin des profondeurs de ses robes et leur en tendit un à chacun, gardant le quatrième pour lui. "Ce sont les minutes de la réunion d'hier, complètes, avec ce que nous avons décidé qui devrait être fait à propos de Urqhart. Et je pense-oh, oui, à votre santé!" s'interrompit-il, voyant que les trois autres avaient élevé leurs verres et étaient sur le point de prendre la première petite gorgée. "Comme je le disais," continua-t-il, "je pense que Julius a fait une observation très intéressante juste avant que nous nous séparions. A savoir que, si nous tirons les bonnes ficelles, nous pourrions même tourner à notre propre avantage le tumulte que la mort de Prewett causera au Ministère, et la vague subséquente de répression. Ce qui correspond très bien au désir de Lord Voldemort de contrôler et la Radio et la Gazette. "
"Cela serait sans aucun doute un mouvement brillant," consentit Severus, "Mais si contrôler la presse était si facile que cela, ce serait déjà une réalité, n'est-ce pas?"
"En effet," dit Malfoy. "D'autre part, nous avons consenti dès le commencement que les possibilités risquées ne devaient pas être rejetées cette fois-nous avons fait cela pendant les trois dernières années, et regardez où cela nous a mené. Non, nous devons sans aucun doute prendre les options les plus périlleuses en considération. Ce qui veut dire approcher Nathalie Pierson et Herbert Wilkes. "
Lestrange jeta un coup d'oeil rapide à Severus. "Pierson," dit-il lentement, "Cela ne devrait pas être trop difficile étant donné son attitude envers le ministère et tout ce qui a à faire avec. Alors qui pensez-vous qui pourrait essayer de la persuader? Je ne suis pas en meilleurs termes avec elle, pour vous dire la vérité. Nous avions eu une sorte . d'affaire il y a quelque temps, et cela ne s'est pas terminé de la meilleure des façons. Et je suggérerais que nous n'incluions de préférence pas Barty dans ce genre de projets, car c'est un des quelques personnes que nous avons au Ministère. S'il se fait découvrir nous serions dans une situation pire que jamais. Severus?"
Il n'était pas sûr de savoir s'il fallait se sentir fier ou gêné en dévoilant la vérité. Mais il n'y avait pas d'autre chose à faire que de le traîner en vue de tous, au risque d'être raillé par Malfoy et Croupton. S'il avait pu proposer un prétexte plausible pour ne pas aller voir Nathalie lui-même, il l'aurait fait avec joie. Mais il ne pouvait honnêtement pas penser à quoi que ce soit de même vaguement valide.
"Je. euh, suis dans la même situation que vous," répondit-il, "Et je suis sûr qu'elle me jetterait un mauvais sort avant-même que j'aie pu ouvrir la bouche "
Malfoy regarda de l'un à l'autre de manière incrédule. "Je dois dire que je suis stupéfié," remarqua-t-il finalement tout en reremplissant son verre. "Non seulement vous avez gâté vos chances avec une des femmes les plus influentes de la société des sorciers Britannique-"
"C'était il y a presque dix ans, Julius," l'interrompit Lestrange avec colère, "Comment diable étais-je censé savoir."
"Je ne blâmais personne, je déclarais simplement un fait. Même si Severus aurait pu agir avec un petit peu plus de prudence, je dois le dire "
"Je suis rentré après l'initiation," objecta Severus âprement, "Et j'ai trouvé cette femme couchée dans mon lit. Heureusement j'avais déjà enlevé mes robes et ma cape, autrement sa surprise aurait été encore plus grande, et je suppose plus désagréable que la mienne. Je ne peux pas tolérer que qui que ce soit envahisse mon intimité de cette façon, et donc je l'ai simplement mise dehors. Je n'ai ni protection anti-transplanage ni aucun genre de limitation d'accès à la Cheminette dans cette maison, puisqu'on m'a explicitement dit de ne rien faire d'insolite qui pourrait exciter la curiosité des voisins. Alors vous pourriez comprendre que j'étais pratiquement obligé de l'abandonner de manière qui décourage toute autre tentative dans cette direction "
"Oui, Nathalie peut devenir un peu possessive," dit Malfoy, de manière un peu trop nonchalante.
C'était la première fois que Severus entendait Barty Croupton renifler moqueusement. "Etes-vous en train de dire que vous avez aussi couché avec Nathalie Pierson?" demanda-t-il.
"Il semble que ceci soit quelque chose que j'aie en commun avec St. Jean et Severus. Seulement j'ai utilisé une méthode plus subtile pour terminer notre affaire. J'étais marié après tout et ne pouvais pas-"
"Vous avez trompé votre femme?" laissa échapper Severus, le regrettant immédiatement quand il vit l'expression sur le visage de Malfoy.
"Je doute que vous soyez en quelque position que ce soit pour prononcer des verdicts moraux, Severus," dit-il, lui lançant un regard d'acier.
Severus avala, se maudissant pour son imprudence. "Ce n'était pas un jugement moral. J'ai simplement exprimé ma surprise à la pensée qu'un homme sente le besoin de tromper une femme aussi belle que votre femme. C'est tout," dit-il, d'un ton aussi digne qu'il le pouvait.
"Bien que je ne me sente pas obligé de me justifier, puis-je vous dire que ma femme était enceinte de huit mois à cette époque. C'était un besoin réciproque, rien d'autre. Nathalie venait tout juste de divorcer de Maugrey et avait besoin de quelque confort. Nous nous sommes rencontrés, nous avons été attirés l'un par l'autre et nous nous sommes donnés à chacun ce que nous pouvions donner "
"Cela semble simple et attrayant," dit Barty, se renversant dans sa chaise et regardant Malfoy avec des sourcils haussés, "Mais si c'était vraiment si peu compliqué, pourquoi avez-vous dû 'vous en débarasser'? C'étaient vos propres mots, pas les miens. "
"Je suis enchanté que vous preniez soudain un tel intérêt à ma vie amoureuse. C'est non seulement vulgaire, c'est aussi extrêmement grossier "
"Mmh," dit Lestrange avec un large sourire, "Mais tu ne peux pas nier que c'est aussi très fascinant. Allez, Julius, raconte nous, comme cela nous n'aurons pas à inventer nos propres versions-elles pourraient être beaucoup plus gênantes la vérité "
"Sans aucun doute," répondit sèchement Malfoy. "Bien alors, comme je l'ai dit, elle devenait un petit trop possessive. Par conséquent j'ai demandé à une de mes connaissances au Ministère de laisser échapper une allusion devant Alastor Maugrey-ce vieux bâtard ne s'était toujours pas remis du choc d'avoir été quitté-et Maugrey a réagi exactement comme je l'avais espéré. Rien d'évident, bien sûr, après tout, les Aurors ont quelque chose comme un système de valeurs professionnelles, et tendent à être très irrités si l'un d'entre eux le fissure. Mais il m'a envoyé une lettre, menaçant de faire de ma vie un enfer si je continuais mon rapport avec Nathalie ou si j'osais montrer la lettre à n'importe qui au Ministère. Tout ce que j'avais à faire était de. euh, la laisser accidentellement tomber de ma poche dans son appartement. Finallement," dit-il en souriant, après avoir vidé son deuxième verre de vin, "elle a cru que c'était elle qui m'avait persuadé d'arrêter de nous voir. "
"Alors il semble que tu sois l'heureux élu, Julius," dit Lestrange "Tu dois simplement le regarder de ce point de vue: c'est une situation gagnante à tous les coups, car soit elle dit oui, ce qui nous épargnerait beaucoup d'ennuis, soit elle dit non, auquel cas tu la mets sous oubliette et tu fais comme si rien n'était arrivé "
Malfoy secoua sa tête. "Si elle refuse, je ne la mettrais pas sous oubliette, je la tuerais. Non seulement pour éviter le risque qu'un sortilège de mémoire aille de travers-et vous savez combien cela arrive facilement-mais aussi pour créer un poste libre que nous pourrions essayer de remplir. Exactement comme nous le ferons avec Greenbaum "
"Cela m'a l'air d'être une bonne idée," dit Barty. "Severus, penses-tu que nous pourrions avoir quelque chose à manger? Le vin me monte à la tête " pendant que Severus donnait l'ordre respectif à Peggy il continua, "Cela veut dire que nous nous sommes occupés de Urqhart et de la Gazette des Sorciers. Et la Radio des Sorciers, alors? Je suppose qu'aucun d'entre vous n'a couché avec Wilkes ou Boulder, non?"
Non, pensa Severus, il n'aimait pas du tout le regard fourbe que lui lançait Barty. Les deux autres n'avaient rien remarqué du tout, du moins c'est ce qu'il semblait, et ainsi il était mieux de ne pas discuter de ce sujet maintenant. Mais aussitôt que l'occasion s'en présenterait quand il serait seul avec Croupton, il devrait remettre ce camarade à sa place, son cousin issu de germain de Voldemort ou non.
Un peu de moquerie ne pouvait pas aller de travers cependant. "Non," dit- il, "Mais peut-être as-tu succombé aux charmes de Mme Reynolds?"
Barty devint écarlate. "Severus, c'est ma future belle-mère!"
Sa chemise amidonnée avait l'air encore plus amidonnée tellement son indignation était grande. Severus rit tout bas. "Prends un sandwich, Barty," dit-il, lui tendant le plat. "Quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi nous avons besoin de Wilkes si nous avons Boulder? C'est l'oncle de Lord Voldemort, alors pourquoi-"
"L'oncle au deuxième degré, pour être exact," le corrigea Lestrange. "Et le fait qu'il n'est pas assis ici avec nous ce soir devrait te dire ce qu'il suffit que tu saches. C'était l'un des premiers à nous rejoindre, peu après moi et Julius, en fait, mais il l'a simplement fait par crainte. Il avait peur de la vengeance de Lord Voldemort pour avoir été abandonné dans un orphelinat Moldu seulement parce que la famille le méprisait pour son père Moldu. Autant que je puisse en juger, c'était sa seule raison pour nous rejoindre, et étant donné les résultats inexistants de ses activités jusqu'ici, je doute qu'il survive à la prochaine réunion. Il aurait pu être d'une grande aide mais cet homme n'est pas capable de lancer un sortilège d'Impérius décent. C'est pourquoi nous avons besoin de Wilkes "
"Pourquoi pas Catherine Reynolds-non, désolé, j'ai oublié que c'est la soeur de Roger Lovegood," dit Severus. "Faites simplement semblant que je ne l'ai pas dit. "
Lestrange lui sourit. "Il semble que tu aies fait tes devoirs," dit-il, "Comme je te l'ai dit, le Qui Est Qui peut être tout à fait utile de temps en temps " Il prit un sandwich. "Et Wilkes, alors? Meurtre ou Imperius?"
"Pas Imperius," répondit Malfoy, "Herbert Wilkes est l'une des quelques personnes qui pourrait être capable d'y résister. Je dis, tuons le. "
"Je n'ai pas certainement votre expérience," dit Severus, se joignant à la conversation, "Mais devons-nous vraiment rendre les choses si évidentes?" Les trois autres le regardèrent avec surprise. "Permettez moi d'expliquer: Nous tuons Prewett et essayons de faire mettre Julius à son poste. Nous tuons Nathalie Pierson, si nécessaire, et tentons de mettre en place l'un d'entre nous. Nous tuons Wilkes et voilà**, il y a l'un d'entre nous pour prendre sa place. Cela veut dire servir nos gens au Ministère sur un plateau d'argent, ne trouvez-vous pas? Ils peuvent être stupides mais le modèle devrait être évident même pour eux. "
Un silence interminable suivit, ponctué seulement par le doux bruit d'éclaboussure quand Severus reremplissait leurs verres.
"Je pense que vous marquez un point là," dit finalement Malfoy. "Nous voulons recevoir de l'attention, mais pas ce genre d'attention. Quelqu'un a- t-il quelque suggestion sur la marche à suivre à la place ?"
"Oui, je pense. En ce qui concerne Urqhart, St. Jean ne pourrait-il pas demander le poste de Prewett? Il est au delà de tout soupçon et sera même recommandé par Dumbledore. "
"Cela à l'air magnifique," dit Lestrange, "Mais Lord Voldemort ne permettrait jamais cela. Cela voudrait dire perdre son seul contact à Poudlard. "
"Tout ce que nous aurions à faire serait de présenter quelqu'un de notre groupe à Dumbledore, pour qu'il prenne votre position. Il comprendrait que vous vouliez commencer une carrière à l'université, après tout, il peut difficilement s'attendre à ce que vous enseignez dans son école pour le reste de votre vie. Nous devons seulement vous trouver un remplaçant convenable. "
"Cela peut sembler arrogant," dit Lestrange, "Mais cela sera un peu difficile. Les critères de sélection de Dumbledore sont très élevés, et il n'y a pas beaucoup de Maîtres de Potions qualifiés. Sans mentionner qu'il y en a encore moins qui seraient prêts à sacrifier la recherche pour enseigner, et dans une école de plus. Je te suggérerais, Severus, mais tu es trop jeune, surtout pour être Directeur de Maison. Non, ce devrait être. Attendez, Igor n'a-t-il pas un diplôme de Maître de Potions?"
Malfoy hocha la tête. "Oui, en effet. Et c'est ton aîné de plusieurs années, donc il serait plus que qualifié pour prendre ton rôle en tant que Directeur de Serpentard aussi. Bien que je doive dire que cela exigerait beaucoup de cécité de la part de Dumbledore pour l'accepter. Je suis l'un des gouverneurs de l'école, d'accord et nous serions suffisemment nombreux à soutenir la candidature de Karkaroff. Mais il y a aussi le Ministère, ils ont voix au chapitre-"
"Je pense que Mulciber pourrait être utile là-bas," dit Barty, "Il a plus qu'assez d'entrevues avec le Ministre, et des privées aussi, pour pouvoir lancer Imperius sur lui. Seulement pour un court instant, jusqu'à ce qu'il donne son placet à la nomination de Karkaroff. "
"Nous sommes d'accord donc," dit Malfoy, "Nous essaierons de suggérerons cette stratégie à notre Seigneur. Mais revenons à Wilkes. Avez-vous une stratégie aussi brillante pour le remplacer ?"
En dépit du ton légèrement acide, ou peut-être à cause de lui, Severus se sentit tout à fait empli de joie par le compliment. "Je ne sais pas si ce que j'ai à l'esprit est brillant," répliqua-t-il, "Alors je vous laisserai me dire ce que vous en pensez . A mon opinion, le problème se pose après que nous ayons tué Wilkes. Car soit nous espérons simplement que son successeur a des sympathies pour notre cause, ce qui semble un peu trop aléatoire, soit nous nous assurons que sa place est prise par quelqu'un sur qui nous pouvons compter. Le choix logique serait Stuart, bien sûr, il est fils unique et seul héritier. Pourquoi ne pas le droguer avec la potion Imperius peu avant que son père parte rejoindre son créateur, et le laisser prendre la suite? Nous devrions l'épargner ainsi que sa mère mais cela ne semble pas être un problème, n'est-ce pas?"
"Autant que je déteste l'admettre, ce stratagème est brillant," dit Malfoy. "Comment allons nous le droguer, cependant?"
"La noce de Lucius fournirait une occasion excellente," suggéra Lestrange. "Beaucoup d'invités, beaucoup d'alcool, les gens sont distraits. Severus pourrait lui glisser la potion sans que qui que ce soit s'en rende compte. Ou Tabitha pourrait le faire, je suis sûr qu'elle adorerait. De plus," dit- il, poignardant l'épaule de Malfoy avec son index, "tu aurais la raison parfaite d'exécuter la noce à ta manière. Les Wilkes ne consentiraient jamais à venir s'il y avait ne serait-ce que l'ombre d'un doute que les Forces du Mal sont impliquées. "
Mafloy remua la tête. "C'est une justification ex-nunc et ainsi un peu boiteuse, mais c'est certainement mieux que rien du tout. Suivant, alors: Ste. Mangouste."
~~~~*~~~~
Le temps avait vraiment passé vite, pensa Severus, traînant un moment devant sa cheminée avant de commencer son premier voyage à la maison de McLachlan. Il était nerveux parce qu'il se sentait insuffisamment préparé, et aujourd'hui était en plus un dimanche. Le vieux sorcier avait-il vraiment l'intention de commencer un dimanche? Il avait dit à Severus d'être là-bas le 1 août à dix heures du matin, mais avait-il été conscient de quel jour de la semaine c'était? D'autre part, Severus n'avait pas trop envie de le demander-son comportement grincheux n'était pas exactement encourageant. Avec un soupir, il décida simplement de prendre le risque. Après tout, la pire chose qui pourrait arriver était d'être immédiatement renvoyé à la maison. Au pire, il serait grossièrement renvoyé. Alors quoi? Il n'était plus un petit garçon, et il ne devait pas faire de ' bonne impression' sur qui que ce soit.
Les flammes devinrent vertes et, aussi obéissantes que toujours, le transportèrent à sa destination.
S'il était possible de juger les gens par l'espace d'habitation qu'ils s'étaient créés, Severus pensa qu'il pourrait en venir à aimer McLachlan. La salle dans laquelle il entrait en trébuchant-les atterrissages inélégants que le réseau de Cheminette causait à ses utilisateurs l'agaçait extrèmement, mais il n'avait jamais vu qui que ce soit arriver autrement que plus ou moins froissé, pas même Lucius, l'épitomé de la personne bien soignée-était une encyclopédie habitable. Habitable voulant dire que vous pouviez exister dedans, bien que pas nécessairement en vous sentant confortable en ce faisant. Il n'y avait personne dans la salle, et ainsi Severus décida qu'il allait jeter un regard minutieux alentour avant d'attirer l'attention sur son arrivée.
Il devait y avoir des milliers de livres ici, pensa-t-il avec fascination, comme il errait le long des murs couverts d'étagères contenants les tomes. Leur nombre résistait à n'importe quelle tentative de calcul mental rapide, car non seulement ils avaient été rétrécis à la taille d'une paume de main, ils étaient aussi alignés en doubles rangées, beaucoup d'entre eux étaient serrés dans le petit espace entre les livres et les planches au-dessus d'eux. Pour une fois, Severus renonça à toute tentative de lire les titres écrits sur leurs tranches en lettres minuscules-il buvait simplement la vue et se permettait de s'enivrer de leur nombre. Mais les livres n'étaient pas tout ce qu'il y avait dans la pièce. Elle contenait aussi des tableaux; seulement ils ne pendaient pas aux murs comme aurait été la façon normale de les montrer. Simon McLachlan avait préféré les suspendre au plafond, proche les uns des autres mais à de différentes hauteurs, pendant et tournant lentement dans la brise faible qui entrait par les fenêtres ouvertes, si bien que la lumière du soleil jouant sur leurs cadres dorés produisait des réflexions dorées dansant doucement sur les couvertures des livres.
Severus se tint debout fasciné, presque hypnotisé par les mouvements doux et oscillant, regardant les tableaux et se demandant pourquoi ils étaient si silencieux-à Poudlard, ils avaient toujours été bruyants d'une façon plutôt agaçante-jusqu' à ce que , au deuxième coup d'oeil, il vît que c'étaient tous des natures mortes ou des paysages de divers styles depuis le début de la Renaissance jusqu'à ce qu'il devinait devoir être la période de la propre jeunesse de McLachlan.
Un mouvement soudain à ses pieds le fit sursauter avec alarme puis rire de sa propre susceptibilité: Si les images ne bougeaient pas, le tapis faisait certainement plus que rattraper leur immobilité. Il regarda vers le bas, puis s'accroupit sur ses talons pour l'examiner de plus de près, les sourcils froncés d'étonnement et d'interrogation. Ce qu'il avait au début pensé être un modèle de serpents minuscules, serpentant et entrelaçant et emêlant leurs corps flexibles, s'avérait être des signes, les lettres peut- être. Mais ce n'était pas des runes, et ce n'était pas non plus des lettres grecques.
"Je vois que vous admirez le pièce de résistance," fit une voix légèrement grinçante derrière lui.
Severus, qui était encore accroupi par terre, perdit son équilibre et tomba à la renverse, pour atterrir sur son postérieur. Il était sûr qu'il ne s'était jamais senti aussi stupide de sa vie que maintenant, assis sur la moquette avec son motif toujours en mouvement, levant les yeux vers McLachlan, qui était en effet très petit, et ne trouvant plus ses mots. Une façon mémorable de commencer son apprentissage. L'apparition d'une deuxième personne dans l'embrasure de la porte ne fit rien pour le faire se sentir plus à l'aise, ou moins ridicule. Par-dessus tout parce que la personne n'était nul autre que Remus Lupin. McLachlan tendit une main et Severus la prit, interprétant à tort le geste comme une salutation; la main le tira sur ses pieds, cependant, avec une force étonnante.
"Bienvenue dans mon humble demeure," dit McLachlan, avec un sourire si large que son pince nez semblait être en danger immédiat de succomber à la loi de la gravité. Il resta sur son nez, cependant, probablement qu'il l'y avait fixé avec un sortilège, pensa Severus.
"Bonjour, professeur,"dit-il, ramassant le peu qu'il restait de sa dignité, "Désolé de m'imposer, je supposais déjà que c'était le mauvais jour."
"Non, non, c'est très bien, c'est très bien," dit le vieux sorcier, hochant vigoureusement la tête. "Alors, comment trouvez-vous mon tapis?"
Lupin gardait encore le silence à la porte, et Severus décida simplement de l'ignorer. "C'est très intéressant," répondit-il, "Bien que je ne puisse pas tout à fait discerner ce que ces signes sont censés être. En fait, j'étais justement en train d'y regarder de plus près quand." Il décida de ne pas élaborer.
McLachlan gloussa. "Intéressant, oui, c'est intéressant, sans aucun doute très intéressant. Déjà vu quoi que ce soit de semblable?"
"Non," dit Severus, "je suis absolument sûr que je n'ai jamais rien vu de même vaguement similaire. "
"Tout juste ce que je pensais, tout juste ce que je pensais " Severus trouvait le maniérisme de répéter tout au moins deux fois un peu ennuyeux, mais pensa alors que cela pouvait devenir utile pour noter les formules compliquées. "C'est un tapis cabbalistique, c'est ce que c'est, un tapis cabbalistique. "
"Cela signifie-t-il que ces signes sont Hébraïques?"
"Oui, c'est ce que cela signifie, exactement ce que cela signifie " Ou le sortilège de fixation avaient été appliqué de manière peu soigné, ou le pince nez avait été très chanceux jusqu'ici; maintenant, cependant, il alla voler au sol, à cause d'un mouvement de tête particulièrement véhément.
Severus se pencha pour le ramasser et le rendit à son propriétaire. "Et. que font ces lettres tout le temps?"
Les sourcils de McLachlan montèrent en flêche. "Bonne question à poser, bonne question en effet. Et pas une à laquelle il est facile de répondre, nullement facile -Que faites-vous, M. Lupin, à traîner sur le seuil? Venez nous rejoindre, un peu de connaissance n'endommagera pas votre cerveau. "
Un soupçon terrible rampa dans l'esprit de Severus. "Euh, Monsieur, est-ce que. euh, est-ce que M. Lupin est un autre apprenti?"
Cette fois le pince nez vola directement dans la cheminée et fut secouru par Lupin. "Non, M. Lupin est ici au sujet de son . euh, problème. Nous y viendrons plus tard. Maintenant la Kabbalah: c'est un genre très spécial de magie, en fait c'est le plus proche que les moldus ait jamais réussi à venir de la magie véritable. Proche, mais pas tout à fait là, pas tout à fait là Je ne vous ennuierai pas avec l'Histoire de la Kabbalah, cependant. L'homme qui est d'intérêt pour comprendre cette moquette est Abraham Abulafia, qui croyait fermement que Dieu ne peut pas être décrit ou conceptualisé en utilisant les symboles de tous les jours. Comme beaucoup de Kabbalistes il croyait en la nature divine de l'alphabet Hébraïque et en utilisant des combinaisons et permutations abstraites de lettres lors de méditations intenses durant plusieurs heures pour atteindre des états d'extase. Parce que ses combinaisons abstraites de lettres étaient utilisées comme clefs ou points d'entrée vers des états altérés de conscience, un échec à réaliser les manipulations correctement pouvait avoir un effet radical sur le Kabbaliste. Et bien sûr, Abulafia et ses disciples avaient tout intérêt à garder ces points d'entrée intacts, ouvrant seulement à leur propre ordre. Ai-je mentionné que Abulafia était aussi un sorcier?"
Les deux jeunes hommes secouèrent négativement la tête, incapables de parler par pure surcharge d'information.
"Eh bien, vous y voilà, il était sorcier. Pas un sorcier exceptionnellement doué, pour dire la vérité. Peu étonnant qu'il ait utilisé la Kabbalah pour renforcer ses propres capacités magiques. Il était, cependant, assez doué pour enchanter son tapis de méditation pour que les lettres restent en mouvement constant et s'arrêtent seulement quand il les touchait de sa baguette. J'ai souvent essayé de découvrir comment ce tapis est arrivé dans notre famille, mais je n'ai jamais réussi. Il est ici, c'est tout ce que je sais, tout ce que je sais. "
"Est-ce qu'il . marche?" demanda Lupin .
"Je suppose qu'il le ferait, si la baguette d'Abulafia existait toujours. Mais elle est perdue, malheureusement elle est perdue. " Il rayonnait comme s'il venait de leur donner la plus heureuse des nouvelles. "Et maintenant, comme je le dis toujours, passons à quelque chose de completément différent: le problème de M Lupin . "
Lupin avait toujours été celui que Severus détestait le moins de sa bande, mais maintenant qu'il y avait seulement lui, sans la compagnie de ses potes, la haïne de Severus était uniquement concentrée sur lui. Le regard stable de ces yeux d'ambre rapportait une partie des moments les plus pénibles de la vie de Severus-les moments qu'il avait rangés en sécurité dans sa mémoire, pour les utiliser quand il en aurait besoin. Ces petites miniatures de haine avaient un effet étonnamment fort quand il les sortait de leurs boîtes de velour noir et les tenait devant la lumière de la réalité: il avait utilisé cette technique seulement une fois jusqu'ici, après que McGonagall lui eut refusé le deuxième A.S.P.I.C de Métamorphose . Il avait fui la société de ses camarades étudiants, bouillant de rage impuissante, presque malade de cela, et s'était retiré sur l'un des balcons de la Tour d'Astronomie pour s'asseoir là-bas à une hauteur vertigineuse, combattant des larmes de douleur et de fureur. Il s'était senti pris au piège, comme un animal enfermé dans une cage dont les murs se rapprocheraient de son occupant plus il délirait et hurlait. Il n'y avait rien qu'il puisse faire, il avait atteint un cul de sac, une impasse, et tout ce qu'il était probable qu'il reçoive était un crâne écrasé, s'il continuait à courir contre le mur barrant sa route. Et de manière assez similaire à beaucoup d'animaux pris au piège, il avait soudain renoncé quand la conscience de sa propre impuissance l'avait frappé de plein fouet. Il était resté assis là-bas pendant des heures et des heures, courant contre le mur, essayant de s'échapper, essayant de revenir, essayant d'escalader, sans résultat. Alors il s'était abandonné au désespoir. Jusqu'à ce qu'il entende le hurlement d'un loup flottant vers lui depuis la Forêt Interdite. Immédiatement et complètement spontanément, son esprit avait reprit la scène de deux ans auparavant dans le bureau de Dumbledore. Le serment. L'humiliation. Et alors, les mots que Lesrtange lui avait adressés. Prends ta haine et transforme la en force. Cela avait été assez pour le faire se lever et rentrer, boitant au début parce que ses jambes étaient totalement engourdies, mais alors avec son pas plein d'assurance habituel, jusqu'aux quartiers de Serpentard. Montrant un vrai mépris-pas quelque pose affectée, mais un dédain réel-pour McGonagall. Le temps de sa vengeance viendrait, c'est ce que ses mots avaient été, et il avait senti la vérité de ce qu'il avait dit. Le mécanisme avait marché.
Et il marchait maintenant. Seul un regard flottant, furtif au souvenir de Remus Lupin, rayonnant de colère vertueuse à côté d'une McGonagall fumante, qui avait enlevé cent points à Serpentard parce que Severus avait lancé une pièce d'argent au loup-garou, pendant le dîner au début de leur septième année. L'idiot l'avait attrapée par simple réflexe. Et bien sûr, il devait ravaler la douleur physique et la nausée, car elles l'auraient trahi pour ce qu'il était-après tout, Dumbledore avait défendu à Severus de le dire à qui que ce soit, des démonstrations muettes n'avaient pas été incluses dans l'interdiction. C'était ce que la Directrice de Gryffondor lui avait dit, cependant, certains mots qui avaient frappé son cerveau comme des éclats de verre dans l'oeil, des mots comme "pourri jusqu'au noyau" et "je l'ai su dès que je vous ai vu pour la première fois" et "peu surprenant, étant donné votre histoire de famille" et "honte de Poudlard". Ces mots, et la touche de satisfaction dans les yeux de Lupin. Cela marchait.
Il regarda calmement à McLachlan. "Vous voulez dire le fait que c'est un loup-garou ou un être au ban de la société?" demanda-t-il du ton de voix le plus battant qu'il pouvait.
Prise de respiration rapide-les yeux de Lupin lui lançaient des poignards.
"Tristement l'un est lié de près à l'autre," répondit McLachlan, "Et pour remédier à cette situation lamentable il m'a demandé d'essayer de trouver un remède. Ou du moins quelque chose qui pourrait alléger sa condition. Ce qui est bien sûr une coïncidence très heureuse, car il est forcé que deux esprits brillants trouvent plus de résultats que seulement un. "
Severus commençait à avoir une petite idée de ce à quoi être démembré devait ressembler, déchiré comme il l'était entre la fierté devant l'estimation que faisait McLachlan de ses capacités et le joug que ces capacités étaient sur le point de porter. Mais alors, qui disait que leur recherche produirait en fait un résultat? Il valait mieux regarder cette affaire d'un point de vue un peu élevé: il apprendrait sans aucun doute beaucoup de choses à faire des recherches avec McLachlan, et c'était ce pour quoi il était venu.
"Quel projet intéressant," dit-il donc, "Vraiment, fascinant. Nous devrions commencer immédiatement. "
Ce qui avait l'avantage de causer le départ de Lupin , plus nolens que volens, avec un regard aigre vers Severus. Pas mauvais dans l'ensemble, pensa Severus, il mit ses robes de travail et suivit McLachlan dans le laboratoire.
**en français dans le texte
