CHAPITRE 13
Comme Severus l'avait prévu, une nouvelle routine s'installa plutôt rapidement. Les réunions à sa maison avaient seulement été une routine temporaire, si tant est que l'oxymore était admis, mais vers la fin août ses jours avaient pris un rythme agréable qui était bien moins stressant que ce qu'il avait redouté. Il s'était imaginé que son apprentissage serait plus comme l'école, plus régulier, avec quelque genre de calendrier ou d'emploi du temps précis. A la place, cela s'était avéré être une affaire plutôt relâchée, en ce qui concernait la régularité.
Juste après le départ de Lupin, McLachlan avait expliqué qu'il n'avait pas l'intention d'enseigner à Severus de théorie du tout, car non seulement il trouvait cela inutile et ennuyeux, il était aussi convaincu cette connaissance théorique était mieux acquise individuellement. Il avait souligné le vaste ensemble des possibilités pour son nouvel apprenti plutôt impressionné et lui avait dit qu'il était libre de décider s'il voulait considérer un de ces sujets ou tous après un peu de lecture d'introduction, qui devrait le rendre capable de juger par lui-même. En ce qui concernait le véritable travail, ils s'étaient accordés sur le fait que, pour le moment, deux matinées et deux après-midis par semaine seraient suffisants- deux pour apprendre et deux pour leur recherche sur la potion du loup-garou . Severus, qui s'était déjà imaginé assis là-bas tous les jours, les paupières tombant de fatigue à cause de ses activités nocturnes, prenant des notes et s'ennuyant, accueillait fort bien cet arrangement. Ses étagères à livres, qui contenaient déjà les tomes qu'il avait rapportés d'Italie-il avait fait un deuxième voyage avec Clarissa et avait pratiquement vidé et la bibliothèque de son oncle et sa cave de vin-et les siens, maintenant remis à leur taille normale, les trésors qui avaient été cachés dans son coffre pendant si longtemps, s'entassaient graduellement. Severus adorait cette vision.
Il s'entendait bien avec McLachlan, qui gardait leur relation à un niveau strictement enseignant-étudiant; après trois semaines d'apprentissage, ils n'avaient pas échangé plus que deux ou trois phrases personnelles. Celles- là, cependant, avaient été importantes, par-dessus tout parce qu'elles avaient été dites un jour duquel Severus était sûr de se souvenir à jamais. Le mardi 3 août 1976. La date d'une des découvertes les plus importantes, sinon de la découverte la plus importante qu'il ait faite de sa vie entière.
Comme deux jours auparavant, la salle de l'encyclopédie-comme Severus l'appelait pour lui-même-était vide quand il arriva. McLachlan n'était nulle part en vue, et donc Severus décida de se permettre un examen plus minutieux de la salle, sûr qu'il ne la trouverait pas monotone même s'il devait passer la journée entière ici tout seul. En dehors des livres, des tableaux et du tapis, il y avait un appareil étrange qu'il n'avait pas remarqué la première fois-peut-être qu'il n'avait même pas été là. C'était noir. Une boîte noire avec un couvercle transparent. Severus la toucha avec précaution, après tout, il ne voulait rien endommager, et quand il s'agissait d'objets de forme et d'utilité inconnues, mieux valait être prudent. Mais la forme et l'utilité de cette boîte n'étaient pas les seules caractéristiques inconnues qui le confondaient. C'était la matière. Vrai, le couvercle était transparent, mais il n'était pas fait de verre ni de cristal. Etrange, pensa-t-il, et il se pencha pour l'examiner plus de près. Quand son nez fut à seulement quelques centimètres de l'objet de sa curiosité, il put clairement distinguer son odeur. Donnant la nausée aurait été un terme trop fort pour la décrire, mais c'était certainement une odeur désagréable et, par-dessus tout, anormale. De toute manière, pensa-t-il, si le couvercle était transparent, c'était voulu pour révéler ce qu'il y avait au dessous.
Le contenu de la boîte étrange était encore plus étrange: il y avait un objet lisse, noir, parfaitement circulaire, plat et plutôt mince, autant qu'il puisse en juger, reflétant la lumière de la même façon que la surface calme d'un lac reflétait la lumière de la lune. Le disque avait un diamètre d'environ vingt-huit centimètres, dans son milieu il y avait un petit trou, duquel sortait un morceau de métal, rond, vertical et faisant peut-être huit millimètres de hauteur. Le centre du disque, dont la surface n'était pas lisse mais sillonnée par une multitude de lignes circulaires infinitésimales, était couvert de papier rouge, quelque chose qui ressemblait à un autocollant ou à une étiquette circulaire, portant des lettres minuscules et l'image la plus étrange que Severus ait jamais vu: elle représentait un chien, peut-être un Terrier Jack Russell, assis sur ses pattes arrières et apparemment en train d'écouter un. eh bien, maintenant il ne trouvait vraiment plus de mots. Cette chose avait vaguement l'air d'un entonnoir, seulement ce dernier n'était pas dans la position verticale correcte, mais était incliné horizontalement. Secouant la tête d'étonnement, Severus vit que, en plus du disque, la boîte contenait un autre objet, en apparence métallique et vaguement similaire à une brosse avec une poignée tordue et sans poils.
Il devait admettre qu'il était complètement perdu. Ce qui signifiait que sa curiosité augmentait en proportion directe avec sa perplexité. Il se tint simplement debout là un moment, dévisageant l'objet étrange, comme le défiant de lui révéler son secret, l'hypnotisant persque pour qu'il lui dise ce que c'était. Sans résultat, bien sûr. Et s'il lui donnait une tappe de sa baguette? Seulement une, une tappe brève, presque inexistante, si légère que l'objet ne se rendrait même pas compte qu'il avait été touché? Cela ne pourrait pas faire de mal maintenant, n'est-ce pas ? Hésitant, il tira sa baguette et se sourit à lui-même parce qu'il sentait la même agitation que celle qui l'avait balayée il y a des années, lors de sa première sortie après le couvre-feu dans les couloirs de Poudlard, lors de sa première année. Une respiration profonde, la plus insignifiante des tappes, et-rien n'arriva. Alors il vit que le disque noir avait commencé à tourner-le morceau de métal semblait agir comme une sorte de pivot-et l'étrange chose ressemblant à une brosse se déplaça vers son bord, s'abaissa et alors la salle fut remplie de. de silence, oui, mais pas de son propre silence. C'était comme si un autre silence avait d'une manière ou d'une autre été inséré dedans, un calme sans souffle, oscillant au bord du son.
Et alors, c'était là, le son, différent de tout ce qu'il ait jamais pu entendre auparavant. De la musique, mais. oh, Merlin, Dieux et Démons, qu'est-ce que c'était? Pas une mélodie-un rythme, un rythme doux et lent, comme celui d'un coeur battant à regret, et maintenant, une mélodie devenait peu à peu distinguable, planant au-dessus de la pulsation, l'abandonnant contre son gré, montant lentement, lentement. maintenant elle était rejointe par une autre qui la transcendait, parce qu'elle n'était pas née de cette pulsation douloureuse et ainsi pouvait monter plus facilement. Une mélodie de tristesse sereine, une beauté larmoyante et radieuse---- c'était parfait, et Severus espérait que cela ne se termine jamais, jamais. Mais cela se termina. Les deux mélodies descendirent, bras dessus bras dessous, retournant vers la pulsation, et il retint son souffle, il avait peur, il avait tellement peur que le silence reprenne de nouveau le dessus. Mais non. La pulsation était toujours là-bas, et maintenant elle donnait vie à un choeur de voix humaines, mâles et femelles, qui reprenaient la mélodie, oh si soigneusement, et la chantaient en lui donnant vie. Il ne pouvait pas discerner les mots, mais même s'il l'avait pu, cela n'aurait pas été important. C'était la beauté de la musique qui comptait, cette perfection qui lui faisait retenir son souffle parce que la perfection était impossible et ne pouvait pas durer, elle devait se briser, être brisée tôt ou tard. Mais elle ne rompit pas et ne fut pas birsée. Cela continuait, tenant sa gorge et son coeur en une poigne impitoyable d'extase.
Le pulsation et les voix s'estompèrent, comme le dernier souffle de quelqu'un qui passait imperceptiblement de la vie à la mort, et pendant un bref moment il y eut le silence. Puis de nouveau, les voix, et cette fois Severus comprenait les mots qu'ils chantaient: Kyrie eleison-Seigneur, ayez pitié. Si la pitié était demandée de cette façon, elle devait être accordée. Cette nouvelle mélodie semblait trompeusement ordinaire, un seul fil conducteur fort, mais alors le groupe suivant ajouta le sien, parfaitement identique, mais commençant un peu plus tard, et puis un autre, et puis un autre . et ce qui avait semblé être de simples thèmes devint une tapisserie de beauté écrasante, un tissu de son où il était encore possible de discerner les thèmes seuls, mais en même temps ils formaient un motif, si complexe et si simple, si sophistiqué et si naturel. Une magie en soi- même, tout comme le Baron Sanglant lui avait dit.
"On découvre les plaisirs de la musique?" demanda une voix derrière lui , et Severus se retourna en tournoyant.
McLachlan se tenait là-bas, les bras croisés sur son ventre ballonné légèrement dépassant, ses cheveux plus en bataille que jamais, et le regardant avec un sourire content.
"Je. oui, je. je suis désolé, Monsieur, je ne voulais pas. qu'est ce que c'est?"
"Le Requiem de Mozart. L'un des plus beaux morceaux jamais écrit. "
"Beau? Cela ne commence même pas à le décrire. C'est parfait, sublime. eh bien, le mots n'ont pas beaucoup d'utilité ici, n'est-ce pas?"
"Non," dit McLachlan, secouant lentement la tête, "Les mots ne peuvent pas l'exprimer, certainement ne peuvent pas l'exprimer. Mais considérant l'effet que la musique a sur vous, je suggère que vous vous procuriez une stéréo, M. Rogue. C'est une invention Moldue, et extrêmement utile, très utile en effet. Mais alors, la musique est une affaire essentiellement Moldue-il semble que nos capacités magiques sont incapable de coexister avec l'éclat artistique de n'importe quelle discipline. Avons-nous de grands écrivains? Non. Avons-nous des compositeurs? Pas qui vaillent la peine d'être mentionnés à moins de compter Paganini. Dans les cas très rares de sorciers ayant un don artistique, il est péniblement évident que ni leur capacités artistiques ni leurs capacités magiques ne dépassent la moyenne. C'est un mystère qui sera peut-être expliqué un jour, peut-être un jour, qui sait?"
Severus hocha la tête, essayant d'apporter de l'ordre dans ses pensées. "A propos de. euh, l'appareil, professeur," dit-il alors, "je suppose que je dois aller à quelque endroit moldu pour me le procurer, non?"
"Oui, en effet. Et vous devez l'enchanter, ou plutôt remplacer une partie des composants avec les substituts magiques ."
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Aussi pathétique que cela semble, même à ses propres oreilles, ceci avait été un tournant de la vie de Severus. La stéréo était maintenant installée sur une étagère basse-déjà remplie de disques, bien sûr-dans son salon, les fils fournissant l'énergie et reliant le phonographe véritable aux haut- parleurs remplacés de manière commode par les remplaçants magiques. Il avait choisi les disques en suivant à la fois les recommandations de McLachlan et une histoire de la musique qu'il avait achetée à Foyles, où les vendeurs le reconaissaient maintenant et le saluaient avec des sourires amicaux.
Il était difficile de rester discipliné, parce qu'écouter de la musique devenait une obsession qui rivalisait sérieusement avec son jusqu'ici plus grand plaisir de lire et d'étudier. Il essaya de persuader sa conscience, qui le poussait perpétuellement dans les côtes avec un long et mince index, de reconnaître que ce passe-temps était, après tout, un apprentissage de quelque genre, bien que pas directement pertinent à ce qu'il était supposé apprendre. Mais la conscience au long index était inflexible et insistait que, quoi que Severus préfère l'appeler, ceci était du plaisir, du pur plaisir, poignardait ses côtes de nouveau et lui disait d'aller finir " Potions Occultes De La Dynastie Ming ". Avec un soupir, il se leva de son fauteuil et attendit un moment approprié pour interrompre la Passion selon St.Jean de Bach - titre qui l'amusait extrèmement, car il lui faisait toujours penser à Lestrange et Tabitha engagés dans un fervent baiser.
Il venait tout juste de jeter un sortilège de discrétion sur la stéréo- quelque chose qu'il faisait toujours parce que ceci était quelque chose qu'il voulait garder pour lui, comme un secret précieux, bien qu'il reconnaisse entièrement que ceci était un comportement très mesquin en effet-et, avec un dernier regard de désir à cette gemme parmi ses possessions, se tourna pour sortir de la pièce, quand il entendit une voix bien connue l'appeler de la cheminée. Aussi connue qu'elle soit, elle semblait plus tendue qu'il ne l'avait jamais entendue auparavant.
"Lucius," dit-il, retournant à son point de départ, "Ceci est certainement un surprise "
"On demande au public de bien vouloir remarquer la neutralité soigneusement choisie des mots de M Rogue," rétorqua la tête de Lucius avec un sourire de travers.
Severus esquissa un salut moqueur. "Toujours content de faire la démonstration de mes techniques linguistiques supérieures, M. Malfoy, et surtout pour vous. Comme je suis sûr que ceci n'est un appel d'amitié- qu'est-ce que tu veux?"
"Franc-parler, ton nom est Severus. As-tu perdu ta finesse dans un de tes chaudrons?"
"Attention, Malfoy, tu viens de me faire un compliment, même si seulement avec retrospection. Le destin funeste et imminent de ton mariage a-t-il totalement embrouillé le peu de cerveau que tu possédes?"
Le sourire disparut du visage de Lucius. "En parlant de mon mariage-puis-je transplaner chez toi un moment, ou es-tu occupé?"
"Pourquoi Lucius demande-t-il quand Malfoy peut ordonner? Bien sûr, viens ici, même te parler est préférable à étudier quelque Maître de Potions Chinois et cinglé du quinzième siècle. "
"Venant de l'homme qui vient tout juste de commender par hibou le Guide Des Compliments Insultants de Rogue. Es-tu seul?"
"Non, je viens d'inviter les Frelons de Wimbourne à jouer au Quidditch dans mon jardin. Bien sûr que je suis seul," grogna Severus, "Et je t'assure qu'après sept années passées dans le même dortoir que toi, c'est une véritable extase."
"Très bien," dit Malfoy, "je te rejoins-"
"-Dans une seconde," termina-t-il, se matérialisant au côté de Severus. Regardant le salon alentour, il siffla entre ses dents. "Agréable maison, Rogue. Plus de bon goût que je ne t'aurais pensé. Et très-Whoa, doucement là, que diable est-"
"Voici Elias," Severus présenta le corbeau, était passé très rapidement en planant sous le nez de Lucius, s'était presque arrêté en plein vol et, après un demi-tour élégant, s'était finalement installé sur l'épaule du visiteur-ou, de son point de vue, de l'intrus.
"Elias," répèta Malfoy, étendant son avant-bras gauche pour que l'oiseau se perche dessus, pour le regarder plus attentivement. "Eh bien, il est certainement impressionnant. Un tout petit peu obsédé par le noir*, on dirait, Rogue?"
"Pas autant que par Potter*, pardonne le jeu de mots, mais c'était irrésistible," répliqua Severus. "Quelque chose à boire?"
Lucius regarda sa montre. "Il est presque l'heure de dîner, alors je prendrai un whisky. Tu n'aurais pas un Laphroaig, par hasard?"
"Voyons ce que Peggy peut faire pour nous. "
L'Elfe de Maison hocha la tête avec enthousiasme à la demande de Severus, disparut de leur vue et revint en moins d'une minute, apportant la bouteille exigée et deux verres. Quand les deux jeunes hommes se furent confortablement installés dans leurs fauteuils, les pieds posés sur la table basse magiquement relevée, Severus commençait à se demander de la raison de la visite de Malfoy.
"Quel était cette chose à propos de tes noces?" demanda-t-il donc.
La bouche de Lucius, relâchée dans un sourire devant le contenu de son verre, se contracta en une fine ligne de colère. "J'ai des problèmes avec," dit-il laconiquement, "Mais maintenant que je suis ici, je commence à avoir des doutes sur le fait que tu sois la bonne personne avec qui en parler. "
Severus éleva les sourcils. "Des problèmes? Tu veux dire, en dehors de contrarier explicitement les ordres de Lord Voldemort?"
Ses yeux encore fixés sur le liquide qu'il faisait maintenant tourbilloner dans son verre, Lucius répondit, "Pas exactement. Disons que leur nature a. euh, changé. "
"A changé?"
"Oui, changé," répliqua-t-il avec un ton rogue, "Qu'est-ce qui est si difficile à comprendre à cela?"
Severus posa son verre sur la table avec un claquement dur. "Écoute, Malfoy. J'ai de meilleures choses à faire que de jouer à cache-cache avec toi. Soit tu craches le morceau, soit tu ne le fais pas, je ne pourrais pas moins m'en soucier. Mais n'essaye pas tes stupides petits jeux avec moi. "
"D'accord, d'accord," dit Mafloy d'un ton bourru, "Nul besoin de devenir si susceptible. Bien, alors. Voldemort, pour des raisons qui me sont inconnues, a finalement accepté le fait que mon père veuille que la noce soit faite de la manière traditionnelle. "
Bien sûr que Lucius ne savait pas pourquoi. L'acceptation de Lord Voldemort était due à son consentement , si non enthousiaste alors du moins satisfait, aux plans stratégiques que le père de Lucius, Barty, Lestrange et Severus avaient fait, et avec succès. Considérant le fait que le mariage Malfoy fournirait l'occasion idéale pour droguer Stuart Wilkes avec la potion Imperius, c'était justifié, et ainsi Julius Malfoy n'avait plus été soumis à plus de punitions pendant les deux dernières semaines environ. Par conséquent Severus était véritablement curieux quant au genre de difficultés qui pourraient s'être élevées maintenant que tout semblait marcher si facilement.
"Oui," dit-il, "je sais tout à ce sujet. Alors que semble être le problème?"
"Le problème," répondit lentement Malfoy, "semble être que notre Maître revendique ma femme, ma future femme, pour être exact. "
Severus laissa presque tomber son verre de surprise. Il s'estimait être bien informé, mais ceci devait être un développement récent dont il n'avait pas encore entendu. "La revendique? Sous quel le sens? Il ne veut pas l'épouser, n'est-ce pas?"
"Non, bien sûr que non. Il réclame la ius primae noctis. Inutile de dire que je suis moins qu'enthousiaste. "
Ceci n'était certainement pas une direction que cette conversation devait prendre, pensa Severus. Territoire dangereux, glace très mince. Ceci pourrait aussi être un piège que Julius Malfoy lui tendait, envoyant son fils pour l'attirer dans quelque situation compromettante pour le dénigrer devant Lord Voldemort. Il se demanda brièvement s'il devait chasser Lucius de chez lui sur le champ ou faire comme si de rien n'était. Se décidant pour cette dernière solution, il remarqua nonchalament, "Tu n'es pas obligé d'être enthousiaste, je suppose. Je suis sûr que Lord Voldemort sera complètement satisfait si tu obéis simplement . "
L'indignation de Lucius à son commentaire, cependant, semblait authentique. "Je n'ai pas l'intention d'obéir," répliqua-t-il nettement.
Ceci sentait mauvais les ennuis. "Lucius, je ne pense pas que tu ais le choix à ce sujet , non?"
"Je suis un Malfoy et j'ai entièrement l'intention d'avoir le choix, quoi que cela me coûte. "
'Je suis un Malfoy.' Comme si cela était la solution de ses problèmes. "Et pourquoi, je te prie, penses-tu que cela pourrait m'intéresser?"
"Parce que j'ai besoin de ton aide. "
"Non " Severus le regarda droit dans les yeux, défiant le regard gris d'acier.
"Severus-"
"J'ai dit non, et cela restera non. Quel est ton problème, Malfoy? Tu ne l'aimes pas, alors pourquoi est-ce que cela t'importe ? J'ai perdu le compte, mais tu as eu des tas de vierges à Poudlard, et tu peux en avoir plus si cela est ton désir. Ou as-tu peur que les techniques galantes de Lord Voldemort puissent être si supérieures aux tiennes?"
Lucius vida son verre d'un coup et s'en reversa quelques centimètres. Le visage rougi et la flamme aux yeux, il dit, "J'ai exactement deux problèmes. Le premier est qu'elle est mienne et que personne d'autre ne la touchera. Le second est qu'elle est vierge et tu sais parfaitement bien quelle substance puissante un sang de vierge peut être s'il est utilisé de la bonne façon. "
Ceci, devait l'admettre Severus, était vrai. "Puis-je attirer ton attention sur le fait que Narcissa peut être ta femme, mais que cela ne la rend pas tienne au sens de possession. Que dirais-tu de demander son opinion? Si elle ne s'oppose pas-"
"Personne.Ne. Touche. Ma. Femme. C'est final. Pas de discussion. Il ne la veut pas parce qu'elle est jolie, il veut seulement le sang. Ce qui veut dire qu'il ne sera plus intéressé si elle perd sa virginité avant qu'il puisse mettre ses mains sur elle. "
"Raisonnement parfait, Malfoy. Pourquoi ne vas-tu pas coucher avec elle? Cela semble être la solution au problème, autant que je puisse en juger. "
"Grande idée, Rogue, vraiment super. Félicitations. Qu'arrive-t-il ensuite? Il va lui demander qui l'a fait, elle lui dira que c'était moi, il comprendra immédiatement pourquoi je l'ai fait, et je suis mort. Ou manchot et aussi bon qu'un crackmol. Merci de signer mon arrêt de mort. "
"Es-tu en train de suggérer que je devrais le faire? Allons, Lucius, sois raisonnable et ne bois pas tant. Cela endommage sérieusement tes capacités mentales. "
"Ouais, cela serait une bonne aide," répondit Lucius avec un ricanement. "Non, je vais le faire, mais pas en tant que moi-même. Et c'est là que tu interviens. "
Cette discussion était définitivement allée trop loin. Peut-être que sa bonne volonté à écouter ces paroles de haute trahison était déjà suffisant pour une allusion subtile à propos de lui à Voldemort, et il n'aurait jamais dû laisser Lucius arriver à ce point. Il était grand temps de l'arrêter maintenant. "Malfoy," dit-il aussi calmement qu'il le pouvait, "soit tu changes le sujet soit tu sors de cette maison immédiatement. Je ne sais pas si tu me dis la vérité ou si ceci est un piège pensé par toi et ton très cher papa. Quoi que ce soit, je ne veux pas en entendre plus. Ecouter ce que tu dis est déjà un acte de déloyauté, et tu peux remercier les Dieux que je ne te dénonce pas à Voldemort, simplement pour l'amour du bon vieux temps. "
Si son but avait été de voir le visage de Lucius prendre une expression d'incrédulité totale- ce qui était un événement très rare en effet-il aurait pu être plus que satisfait avec le résultat de ses paroles. "Un piège?" demanda-t-il, "Quel genre de piège cela-Oh, bien sûr, je comprends. Je peux seulement t'assurer que ce n'en est pas un, mais alors, tu ne me croirais probablement pas. "
"Exactement," confirma Severus avec un hochement de tête sinistre.
Lucius émit un rire court et passa sa main droite dans ses cheveux. "Que puis-je dire? Je devine que j'ai de la chance si tu tiens ta langue, ce que j'espère sincèrement que tu fasses. "
"Je crois que j'ai déjà rendu ce fait clair. "
Malfoy baissa la tête et, un instant, resta seulement assis en silence. Quand il leva de nouveau les yeux, son visage était empourpré, et sur sa gorge Severus pouvait voir les grosses taches rouges de colère qui trahissaient une agitation extrême. Ils se dévisagèrent l'un l'autre sans un mot jusqu'à ce que Lucius rompe le contact et, avec un mouvement rapide et brutal, lance son verre dans la cheminée où il éclata en morceaux.
"Sois maudit, Severus," s'étouffa-t-il, "Toi et ta fichue paranoïa. Tu es la seule personne vers qui je pouvais me tourner pour demander de l'aide. Ou penses-tu que j'irais voir Lestrange ou ce stupide Barty?"
"Lucius, je-"
"La moindre chose que tu puisse faire est de m'écouter sans m'interrompre, et je me fous que tu courres tout dire à Voldemort ensuite. Alors ferme cette grande bouche et écoute. Non, idiot, je ne vais pas te lancer de sort," dit-il avec un sourire malicieux, voyant que Severus avait tiré immédiatement sa baguette après qu'il eut sorti la sienne. "Je répare seulement le verre, car j'ai besoin d'un autre whisky. Reparo! "
Le verre, tout comme neuf, vola dans sa main, et il le réemplit. "Je ne suis pas amoureux de Narcissa-ce serait absurde de dire une telle chose. Mais je suis sur le point de l'épouser, et elle sera ma femme et la mère de mon héritier. En tant que telle, je la respecte et j'ai entièrement l'intention de rendre sa vie la plus plaisante possible. Si Lord Voldemort prend sa virginité et son sang, non seulement ce sera une expérience extrêmement désagréable qui la dégoûtera probablement du sexe pour le reste de sa vie-tu sais aussi bien que moi que ce genre de rite sombre est aussi douloureux que dégoûtant. Cela donnera aussi à Lord Voldemort un pouvoir sur elle et, plus important, sur mon héritier. Et là-" il prit une grande gorgée de whisky "-je ne prends même pas en considération la possibilité qu'elle puisse concevoir son enfant. Maintenant, je peux être un serviteur loyal de notre Maître, mais je refuse de lui donner absolument quelque pouvoir que ce soit sur ma femme et mon enfant. Ceci est mon domaine, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cela reste ainsi. Si tu refuses de m'aider, je devrai le faire tout seul. " Il vida son verre et regarda Severus droit dans les yeux. "Tu connais Narcissa. Souhaiterais-tu qu'elle endure ce rite?"
Severus avala. "Tu sais que ceci est du chantage, Malfoy. Mais je pourrais avoir une idée. Attends ici, je serai de retour dans une minute. "
Dieux, pensa-t-il, tout en montant dans son laboratoire, ceci était vraiment une situation très désagréable. Désagréable et dangereuse. Il ouvrit l'un des placards et prit une petite fiole de la première étagère. C'était la seule option qu'il avait et même si. il n'était pas sûr de savoir quelle possibilité était pire: soit Malfoy lui disait la vérité et ainsi le forcait à faire un choix très difficile, soit Malfoy lui mentait, ce qui signifiait qu'il devait le mettre sous oubliette. Pourquoi, oh pourquoi avait-il répondu à son appel? Dix secondes plus tard, il aurait déjà été hors de portée de voix, et maintenant il serait paisiblement assis là, se bourrant sa tête de noms de potions Chinoises occultes.
Quand il re-rentra dans le salon, Malfoy était en train d'examiner mélancoliquement ses ongles.
"Donne moi ta baguette," dit sèchement Severus, tendant sa main.
"Très bien!" cracha Malfoy, "Qui me garantit que tu ne me désarmes pas simplement pour m'amener à Voldemort?"
"Je ne peux pas t'amener à Voldemort parce que je ne peux pas Transplaner," répondit impatiemment Severus, "Maintenant donne moi cette baguette. "
A contre-coeur, Lucius la lui tandit. "Voilà. Maintenant quoi?"
"Maintenant tu vas prendre une dose généreuse de Veritaserum, bien que je doive t'avertir. Je ne sais pas comment cela réagit avec l'alcool. Mais c'est à prendre ou à laisser. Si tu me disais la vérité je verrai comment je peux t'aider. Si tu mentais, je te mettrai instantanément sous oubliette, ce qui est pourquoi j'ai pris ta baguette. Je ne veux pas me battre en duel avec toi dans mon salon. Alors, quelle est ta réponse? Tu acceptes ou tu pars?"
Lucius leva les yeux vers lui, lui jetant un regard furibond, mais son visage se relâcha graduellement en un sourire. "J'accepte, espèce de bâtard rusé. Donne moi cette fiole. "
"Non, non. Tu ouvres la bouche et je laisserai les gouttes tomber sur ta langue. Pas de tes sales petits tours ici. "
Severus lui donna dix gouttes-une double dose, assez pour faire avouer à Dumbledore qu'il était amoureux de Voldemort. Il attendit jusqu'à ce que les yeux de Lucius deviennent un peu vitreux, et quand son regard fut clair de nouveau, il demanda, "Qui t'a envoyé à moi aujourd'hui?"
"Personne. Je suis venu tout seul. "
"Ton père t'a-t-il envoyé?"
"Non, je suis venu seul. "
"Aimes-tu Narcissa?"
A l'étonnement de Severus, il lutta visiblement. "Pas vraiment. Je. je ne sais pas. "
Intéressant, pensa-t-il. "As-tu dit à ton père que tu venais ici?"
"Non. "
"Connait-il le souhait de Voldemort à propos de Narcissa?"
"Non. "
"Voldemort t'en a-t-il parlé en privé ou y avait-il quelqu'un d'autre?"
"Il n'y avait que nous deux. "
"Où?"
"En Albanie. Il m'a appelé hier. "
"Comment as-tu réagi?"
Lucius ricana. "Avec obéissance parfaite, bien sûr. Je ne suis pas si sot. "
"A-t-il dit quoi que ce soit quant à la date à laquelle il veut exécuter le rite?"
"Juste après le mariage, quand nous partirons pour notre nuit de noce. Nous devons transplaner en Albanie. "
"Exécutera-t-il le rite seul ou a-t-il besoin de quelqu'un d'autre?"
"Ne me dis pas que tu n'as pas tout lu à ce sujet, Rogue!"
"Réponds à ma question, Malfoy, ce que j'ai lu ou n'ai pas lu n'est pas pertinent. "
"Il le fera seul. Il est assez puissant, autrement il aurait besoin d'une deuxième personne. Mais je suis là-bas de toute façon, au cas où il aurait besoin d'un assistant. "
Ceci était tout ce qu'il avait besoin de savoir, pensa Severus. Bien qu'il y ait une question de plus qui brûle sa langue. Et ceci était une occasion unique de la poser. "Qu'est-ce que ton père pense de moi?"
Lucius rit bruyamment. "Bonne question. Il pense que tu es extrêmement emmerdant, mais il semble que tu ais eu une part importante à lui sauver la peau, alors il a quelque sorte de respect réticent maintenant ."
"Veut-il m'enlever ma position?"
"Il le voulait, mais je pense qu'il ne le veut plus. S'il vise quelqu'un, c'est Barty. "
"Content de l'entendre," dit Severus, rendant sa baguette à Lucius, qui la remit précipitamment dans sa poche. "Et maintenant dis moi tes projets. Je suppose que du Polynectar sera impliqué, j'ai raison?"
~~~~*~~~~
"Severus, comme c'est gentil de venir!" Narcissa lui donna une étreinte brève mais affectueuse.
"Tu as de la chance que je sois chez moi," dit-il, tapotant son épaule. "Quel est le problème, tu as l'air contrariée. "
"Eh bien, je. promets de ne pas rire!"
"Pourquoi devrais-je rire? Si cela t'inquiète assez pour me demander de venir immédiatement, je suppose que ce n'est pas drôle. "
"Non," dit-elle, lui faisant un sourire reconnaisant, "ce ne l'est pas. Mais vous les garçons avez une certaine tendance à penser que nous sommes de stupides petites créatures, n'est-ce pas?"
Si possible, elle était devenue encore plus jolie au cours des deux ans et demi durant lesquels Severus ne l'avait pas vue. "Je me souviens assez bien de nos conversations pour ne pas te considérer comme une femelle gazouillante. Maintenant dis le moi. "
"Je pense. je pense que j'ai vu James Potter!" laissa-t-elle échapper.
"Et.?" l'incita Severus.
"C'est. euh, c'est tout. Je pense que j'ai vu James Potter. "
Severus se racla la gorge. "Narcissa, ne me comprends pas de travers. James Potter existe, et il peut donc être vu. Si tu m'avais dit que tu as vu Merlin, je commencerais à en douter, et si tu m'avais dit que tu as vu un petit dragon avec de la douce fourrure rose, je te conseillerais de faire une visite à Ste. Mangouste. Voir Potter peut offenser l'oeil, mais c'est parfaitement ordinaire. "
"Non," dit-elle secouant vigoureusement la tête, "Tu ne comprends pas. Je l'ai vu ici "
"Ici? Où ici?"
"Dehors dans le parc, juste avant que je n' t'appelle . "
Criant hourra à l'intérieur, Severus forma son visage en un masque de compassion soucieuse. "C'est.eh bien, ce n'est pas impossible mais extrêmement improbable. Qu'est-ce que Potter ferait ici? Il ne te connait même pas. "
"Eh bien, pas vraiment," admit-elle, hésitant un peu, "Mais nous. euh, nous sommes rencontrés. Aux funérailles de ses parents, tu t'en souviens certainement , n'est-ce pas?"
"Oui, mais comment-"
"Il. euh, semblait être tout à fait. euh, impressionné-je sais que cela donne une impression de suffisance, mais je me rappelle distinctement de son regard. "
"Mmh," dit Severus, remuant la tête, "Eh bien, tout ce que je peux dire est que s'il semblait être impressionné, et considérant l'état dans lequel il était, il devait avoir été completément frappé par un coup de foudre. "
"Je ne sais pas. mais quand même, il sait probablement qui je suis, et il déteste Lucius, je sais cela, et alors. ce pourrait être une farce, mais j'ai un peu peur. "
"Oui," dit-il, en une imitation parfaite de distraction, "Oui, je comprends. je pense seulement . penses-tu que nous devrions le dire à Lucius?"
Narcissa le dévisagea avec choc. "Non! En aucune façon! Nous ne pouvons pas le lui dire, s'il te plaît Severus, ne-"
"Non," l'interrompit-il, "bien sûr que je ne le ferai pas si cela te rend si anxieuse. Tu as peur qu'il puisse s'attirer des ennuis, n'est-ce pas?"
"Oui. Parce que ce pourrait être exactement ce que Potter veuille qu'il fasse. Alors c'est mieux de le garder secret. "
"Probablement. Mais dans ce cas, tu ne peux pas non plus le dire à ta famille. Tu sais comment sont les parents. les choses pourraient sortir de tout contrôle."
Et ainsi, la première étape de leur plan fut complétée avec succès. C'était du gâteau en comparaison à la tâche de trouver des cheveux de Potter, cependant. Tout d'abord, ils avaient essayé d'entrer chez lui par effraction mais c'était si lourdement protégé qu'il auraient mis des heures à passer, et ils ne voulaient pas être vus par qui que ce soit. Ainsi, leur seule possibilité était de les prendre dans son dortoir à l'Académie des Aurors. Ce qui semblait être une tâche difficile était encore plus difficile en réalité, car le bâtiment et les terrains alentour étaient lourdement protégés, avec des scrutoscopes et des glaces à l'ennemi dans tous les coins. Mais ils avaient réussi, et la potion avait été prête juste à temps, dix jours avant les noces. Ils n'avaient vraiment pas de temps à perdre.
Heureusement, l'école avait déjà commencé et St. Jean Lestrange était de retour à Poudlard; le père de Narcissa, qui devait surveiller ses affaires, était plus en France qu'en Angleterre; Samuel Lestrange travaillait des heures supplémentaires au ministère à cause d'une attaque que les Mangemorts avaient commodément commise sur une station de chemin de fer majeure; et la mère de Narcissa avait beaucoup de courses et d'appels à faire pour le mariage imminent. Narcissa était seule à la maison la plupart du temps. A bien y penser, les choses se passaient incroyablement facilement.
~~~~*~~~~
Il semblait que la population des sorciers Britanniques tout entière était ici. Tout le monde. Severus n'avait jamais vu tant de gens rassemblés, et il espérait qu'il ne le reverrait jamais plus. Même si les foules se rassemblaient dehors, dans le jardin du Manoir Malfoy, il se sentait légèrement claustrophobe.
La cérémonie du mariage en tant que telle devait avoir lieu à sept heures du soir mais les plus proches amis et la famille avaient été invités à venir boire et bavarder dès cinq heures. Severus avait, bien sûr, été parmi eux, comme tous les autres Serpentards de sa classe, et les revoir avait été très amusant. Aussi amusant qu'il était possible quand il y avait une faible possibilité que ce puisse être les dernières heures de la vie de quelqu'un, ou du moins les dernières heures qu'il passait en tant que sorcier à deux bras. Le sang-froid de Lucius était admirable mais il était mortellement pâle, ce qui était heureusement attribué aux inquiétudes pré- maritales et ainsi au sujet de quoi on plaisantait abondamment. Tabitha était nerveuse aussi, car c'était elle qui avait été choisie pour glisser la potion Imperius à Stuart. Immédiatement après son arrivée, cependant, elle leur avait dit à tous combien elle était nerveuse de revoir Lestrange après un si long temps, et donc elle n'avait pas à s'inquiéter si son agitation était remarquée. Severus avait décidé de simplement de retirer en lui-même, et personne n'avait été étonné par une attitude qui, considérant que c'était lui, semblait parfaitement normale. Narcissa n'était nulle part en vue, mais alors la mariée était censée se montrer seulement quand la cérémonie commençait.
Le groupe de camarades d'école s'était installé un peu à l'écart des autres invités sous un groupe d'arbres, discutant de leurs projets et de leurs activités, commérant et regardant les groupes d'invités se former et se dissoudre, les gens errer de groupe en groupe, échanger des plaisanteries, se taper l'épaule, s'embrasser sur les joues. Ce soir, pensa Severus, la masse noire de Manoir Malfoy paraissait particulièrement sombre; peut-être parce que maintenant le crépuscule approchait rapidement, et des torches s'allumèrent dans tout le jardin, si bien que les murs de basalte semblaient encore plus noirs, plus hauts, plus menaçants, comme ils semblaient reculer dans les ombres.
A sept heures moins quart, Lucius posa son verre avec une main tremblante, se racla la gorge et dit, "Vous devrez m'excuser maintenant. Je vous verrai après la cérémonie. "
Severus le regarda se retirer et remarqua avec surprise qu'il se sentait soucieux pour lui. Alors il pensa à l'état dans lequel Narcissa devait être, et il trouva qu'il ne l'enviait certainement pas non plus. Lui et Lucius avait débattu le fait de la mettre sous oubliette ou non mais avaient décidé alors qu'il valait mieux ne pas le faire, car il était presque certain que Lord Voldemort romprait le sort, ce qui pourrait faire des dommages irréparables à son cerveau. De plus, ils auraient dû le faire avec la baguette de Narcissa, et un sortilège de mémoire exécuté avec une autre baguette que la sienne avait de très grandes possibilités d'aller de travers. Severus frémit, pensant aux conséquences de leurs actions. Non seulement Lucius et Narcissa et très probablement lui, Julius Malfoy, Barty et Lestrange aussi devraient faire face au courroux de Lord Voldemort; cela allait aussi être un énorme scandale quand il s'avérerait que la mariée n'était plus vierge. Avec Nathalie et probablement d'autres journalistes parmi les invités-après tout, ceci était le plus grand événement social de l'année-c'était facile d'imaginer ce que serait le gros titre de La Gazette des Sorciers demain.
Quelqu'un tira sa manche et il leva la tête. "Viens," dit Tabitha avec un petit sourire nerveux, "Il est temps d'aller au pavillon. "
Il acquiesça et se leva, essayant de chasser le sentiment indistinct qu'il allait à sa propre exécution. Pendant qu'il se traînait sur la pelouse dans le sillage de Tabitha, il vérifia mentalement, pour la énième fois, qu'il avait enlevé toute trace incriminante de preuve de sa maison, et se réprimanda d'être un idiot, un idiot total, d'avoir consenti à jouer un rôle dans cette intrigue absurde et par-dessus tout dangereuse. Pourquoi s'était-il laissé persuader de participer à ceci? Pourquoi n'avait-il pas simplement mis Lucius sous oubliette avant de le renvoyer chez lui? Certainement pas à cause de quoi que ce soit d'apparenté à de l'amitié ou à des frivolités similaires. Peut-être parce qu'il se sentait désolé pour Narcissa, le pion innocent, qui ne méritait pas d'être soumise au rite de Immaculata Deflorata. Et peut-être parce que, au fond du coeur, il comprenait le désir de Lucius de garder quelque chose pour lui. Seulement ces raisons n'étaient pas assez pour peser plus que le fait indéniable qu'il avait trahi son Maître. Cela le faisait se sentir horriblement mal. Il se détestait pour cela. Même si cela ne causait pas de mal ou de dommage direct à Lord Voldemort, il n'y avait aucune possibilité de nier qu'il l'avait consciemment trahi. De son propre libre arbitre. Ils marchaient devant l'entrée principale du manoir, et Severus leva les yeux vers la porte noire et massive. Oui, pensa-t-il, c'était là où était sa place.
" Cette âme qui là haut subit la pire peine," dit mon maître, "Est Judas, la tête est dans la gueule et dehors il agite les pieds. Des deux autres qui ont la tête en bas, celui qui pend de la mâchoire ténébreuse est Brutus: vois comme il se tord et ne dit mot. Et l'autre est Cassius, qui semble bien membru.. " Les mots étaient venus spontanément à son esprit, et il ferma les yeux un moment. Vois, comme il se tord et ne dit mot.. En effet. Ceci était un combat entre lui-même et lui-même.
*Black= noir en anglais
Comme Severus l'avait prévu, une nouvelle routine s'installa plutôt rapidement. Les réunions à sa maison avaient seulement été une routine temporaire, si tant est que l'oxymore était admis, mais vers la fin août ses jours avaient pris un rythme agréable qui était bien moins stressant que ce qu'il avait redouté. Il s'était imaginé que son apprentissage serait plus comme l'école, plus régulier, avec quelque genre de calendrier ou d'emploi du temps précis. A la place, cela s'était avéré être une affaire plutôt relâchée, en ce qui concernait la régularité.
Juste après le départ de Lupin, McLachlan avait expliqué qu'il n'avait pas l'intention d'enseigner à Severus de théorie du tout, car non seulement il trouvait cela inutile et ennuyeux, il était aussi convaincu cette connaissance théorique était mieux acquise individuellement. Il avait souligné le vaste ensemble des possibilités pour son nouvel apprenti plutôt impressionné et lui avait dit qu'il était libre de décider s'il voulait considérer un de ces sujets ou tous après un peu de lecture d'introduction, qui devrait le rendre capable de juger par lui-même. En ce qui concernait le véritable travail, ils s'étaient accordés sur le fait que, pour le moment, deux matinées et deux après-midis par semaine seraient suffisants- deux pour apprendre et deux pour leur recherche sur la potion du loup-garou . Severus, qui s'était déjà imaginé assis là-bas tous les jours, les paupières tombant de fatigue à cause de ses activités nocturnes, prenant des notes et s'ennuyant, accueillait fort bien cet arrangement. Ses étagères à livres, qui contenaient déjà les tomes qu'il avait rapportés d'Italie-il avait fait un deuxième voyage avec Clarissa et avait pratiquement vidé et la bibliothèque de son oncle et sa cave de vin-et les siens, maintenant remis à leur taille normale, les trésors qui avaient été cachés dans son coffre pendant si longtemps, s'entassaient graduellement. Severus adorait cette vision.
Il s'entendait bien avec McLachlan, qui gardait leur relation à un niveau strictement enseignant-étudiant; après trois semaines d'apprentissage, ils n'avaient pas échangé plus que deux ou trois phrases personnelles. Celles- là, cependant, avaient été importantes, par-dessus tout parce qu'elles avaient été dites un jour duquel Severus était sûr de se souvenir à jamais. Le mardi 3 août 1976. La date d'une des découvertes les plus importantes, sinon de la découverte la plus importante qu'il ait faite de sa vie entière.
Comme deux jours auparavant, la salle de l'encyclopédie-comme Severus l'appelait pour lui-même-était vide quand il arriva. McLachlan n'était nulle part en vue, et donc Severus décida de se permettre un examen plus minutieux de la salle, sûr qu'il ne la trouverait pas monotone même s'il devait passer la journée entière ici tout seul. En dehors des livres, des tableaux et du tapis, il y avait un appareil étrange qu'il n'avait pas remarqué la première fois-peut-être qu'il n'avait même pas été là. C'était noir. Une boîte noire avec un couvercle transparent. Severus la toucha avec précaution, après tout, il ne voulait rien endommager, et quand il s'agissait d'objets de forme et d'utilité inconnues, mieux valait être prudent. Mais la forme et l'utilité de cette boîte n'étaient pas les seules caractéristiques inconnues qui le confondaient. C'était la matière. Vrai, le couvercle était transparent, mais il n'était pas fait de verre ni de cristal. Etrange, pensa-t-il, et il se pencha pour l'examiner plus de près. Quand son nez fut à seulement quelques centimètres de l'objet de sa curiosité, il put clairement distinguer son odeur. Donnant la nausée aurait été un terme trop fort pour la décrire, mais c'était certainement une odeur désagréable et, par-dessus tout, anormale. De toute manière, pensa-t-il, si le couvercle était transparent, c'était voulu pour révéler ce qu'il y avait au dessous.
Le contenu de la boîte étrange était encore plus étrange: il y avait un objet lisse, noir, parfaitement circulaire, plat et plutôt mince, autant qu'il puisse en juger, reflétant la lumière de la même façon que la surface calme d'un lac reflétait la lumière de la lune. Le disque avait un diamètre d'environ vingt-huit centimètres, dans son milieu il y avait un petit trou, duquel sortait un morceau de métal, rond, vertical et faisant peut-être huit millimètres de hauteur. Le centre du disque, dont la surface n'était pas lisse mais sillonnée par une multitude de lignes circulaires infinitésimales, était couvert de papier rouge, quelque chose qui ressemblait à un autocollant ou à une étiquette circulaire, portant des lettres minuscules et l'image la plus étrange que Severus ait jamais vu: elle représentait un chien, peut-être un Terrier Jack Russell, assis sur ses pattes arrières et apparemment en train d'écouter un. eh bien, maintenant il ne trouvait vraiment plus de mots. Cette chose avait vaguement l'air d'un entonnoir, seulement ce dernier n'était pas dans la position verticale correcte, mais était incliné horizontalement. Secouant la tête d'étonnement, Severus vit que, en plus du disque, la boîte contenait un autre objet, en apparence métallique et vaguement similaire à une brosse avec une poignée tordue et sans poils.
Il devait admettre qu'il était complètement perdu. Ce qui signifiait que sa curiosité augmentait en proportion directe avec sa perplexité. Il se tint simplement debout là un moment, dévisageant l'objet étrange, comme le défiant de lui révéler son secret, l'hypnotisant persque pour qu'il lui dise ce que c'était. Sans résultat, bien sûr. Et s'il lui donnait une tappe de sa baguette? Seulement une, une tappe brève, presque inexistante, si légère que l'objet ne se rendrait même pas compte qu'il avait été touché? Cela ne pourrait pas faire de mal maintenant, n'est-ce pas ? Hésitant, il tira sa baguette et se sourit à lui-même parce qu'il sentait la même agitation que celle qui l'avait balayée il y a des années, lors de sa première sortie après le couvre-feu dans les couloirs de Poudlard, lors de sa première année. Une respiration profonde, la plus insignifiante des tappes, et-rien n'arriva. Alors il vit que le disque noir avait commencé à tourner-le morceau de métal semblait agir comme une sorte de pivot-et l'étrange chose ressemblant à une brosse se déplaça vers son bord, s'abaissa et alors la salle fut remplie de. de silence, oui, mais pas de son propre silence. C'était comme si un autre silence avait d'une manière ou d'une autre été inséré dedans, un calme sans souffle, oscillant au bord du son.
Et alors, c'était là, le son, différent de tout ce qu'il ait jamais pu entendre auparavant. De la musique, mais. oh, Merlin, Dieux et Démons, qu'est-ce que c'était? Pas une mélodie-un rythme, un rythme doux et lent, comme celui d'un coeur battant à regret, et maintenant, une mélodie devenait peu à peu distinguable, planant au-dessus de la pulsation, l'abandonnant contre son gré, montant lentement, lentement. maintenant elle était rejointe par une autre qui la transcendait, parce qu'elle n'était pas née de cette pulsation douloureuse et ainsi pouvait monter plus facilement. Une mélodie de tristesse sereine, une beauté larmoyante et radieuse---- c'était parfait, et Severus espérait que cela ne se termine jamais, jamais. Mais cela se termina. Les deux mélodies descendirent, bras dessus bras dessous, retournant vers la pulsation, et il retint son souffle, il avait peur, il avait tellement peur que le silence reprenne de nouveau le dessus. Mais non. La pulsation était toujours là-bas, et maintenant elle donnait vie à un choeur de voix humaines, mâles et femelles, qui reprenaient la mélodie, oh si soigneusement, et la chantaient en lui donnant vie. Il ne pouvait pas discerner les mots, mais même s'il l'avait pu, cela n'aurait pas été important. C'était la beauté de la musique qui comptait, cette perfection qui lui faisait retenir son souffle parce que la perfection était impossible et ne pouvait pas durer, elle devait se briser, être brisée tôt ou tard. Mais elle ne rompit pas et ne fut pas birsée. Cela continuait, tenant sa gorge et son coeur en une poigne impitoyable d'extase.
Le pulsation et les voix s'estompèrent, comme le dernier souffle de quelqu'un qui passait imperceptiblement de la vie à la mort, et pendant un bref moment il y eut le silence. Puis de nouveau, les voix, et cette fois Severus comprenait les mots qu'ils chantaient: Kyrie eleison-Seigneur, ayez pitié. Si la pitié était demandée de cette façon, elle devait être accordée. Cette nouvelle mélodie semblait trompeusement ordinaire, un seul fil conducteur fort, mais alors le groupe suivant ajouta le sien, parfaitement identique, mais commençant un peu plus tard, et puis un autre, et puis un autre . et ce qui avait semblé être de simples thèmes devint une tapisserie de beauté écrasante, un tissu de son où il était encore possible de discerner les thèmes seuls, mais en même temps ils formaient un motif, si complexe et si simple, si sophistiqué et si naturel. Une magie en soi- même, tout comme le Baron Sanglant lui avait dit.
"On découvre les plaisirs de la musique?" demanda une voix derrière lui , et Severus se retourna en tournoyant.
McLachlan se tenait là-bas, les bras croisés sur son ventre ballonné légèrement dépassant, ses cheveux plus en bataille que jamais, et le regardant avec un sourire content.
"Je. oui, je. je suis désolé, Monsieur, je ne voulais pas. qu'est ce que c'est?"
"Le Requiem de Mozart. L'un des plus beaux morceaux jamais écrit. "
"Beau? Cela ne commence même pas à le décrire. C'est parfait, sublime. eh bien, le mots n'ont pas beaucoup d'utilité ici, n'est-ce pas?"
"Non," dit McLachlan, secouant lentement la tête, "Les mots ne peuvent pas l'exprimer, certainement ne peuvent pas l'exprimer. Mais considérant l'effet que la musique a sur vous, je suggère que vous vous procuriez une stéréo, M. Rogue. C'est une invention Moldue, et extrêmement utile, très utile en effet. Mais alors, la musique est une affaire essentiellement Moldue-il semble que nos capacités magiques sont incapable de coexister avec l'éclat artistique de n'importe quelle discipline. Avons-nous de grands écrivains? Non. Avons-nous des compositeurs? Pas qui vaillent la peine d'être mentionnés à moins de compter Paganini. Dans les cas très rares de sorciers ayant un don artistique, il est péniblement évident que ni leur capacités artistiques ni leurs capacités magiques ne dépassent la moyenne. C'est un mystère qui sera peut-être expliqué un jour, peut-être un jour, qui sait?"
Severus hocha la tête, essayant d'apporter de l'ordre dans ses pensées. "A propos de. euh, l'appareil, professeur," dit-il alors, "je suppose que je dois aller à quelque endroit moldu pour me le procurer, non?"
"Oui, en effet. Et vous devez l'enchanter, ou plutôt remplacer une partie des composants avec les substituts magiques ."
~~~~*~~~~
Aussi pathétique que cela semble, même à ses propres oreilles, ceci avait été un tournant de la vie de Severus. La stéréo était maintenant installée sur une étagère basse-déjà remplie de disques, bien sûr-dans son salon, les fils fournissant l'énergie et reliant le phonographe véritable aux haut- parleurs remplacés de manière commode par les remplaçants magiques. Il avait choisi les disques en suivant à la fois les recommandations de McLachlan et une histoire de la musique qu'il avait achetée à Foyles, où les vendeurs le reconaissaient maintenant et le saluaient avec des sourires amicaux.
Il était difficile de rester discipliné, parce qu'écouter de la musique devenait une obsession qui rivalisait sérieusement avec son jusqu'ici plus grand plaisir de lire et d'étudier. Il essaya de persuader sa conscience, qui le poussait perpétuellement dans les côtes avec un long et mince index, de reconnaître que ce passe-temps était, après tout, un apprentissage de quelque genre, bien que pas directement pertinent à ce qu'il était supposé apprendre. Mais la conscience au long index était inflexible et insistait que, quoi que Severus préfère l'appeler, ceci était du plaisir, du pur plaisir, poignardait ses côtes de nouveau et lui disait d'aller finir " Potions Occultes De La Dynastie Ming ". Avec un soupir, il se leva de son fauteuil et attendit un moment approprié pour interrompre la Passion selon St.Jean de Bach - titre qui l'amusait extrèmement, car il lui faisait toujours penser à Lestrange et Tabitha engagés dans un fervent baiser.
Il venait tout juste de jeter un sortilège de discrétion sur la stéréo- quelque chose qu'il faisait toujours parce que ceci était quelque chose qu'il voulait garder pour lui, comme un secret précieux, bien qu'il reconnaisse entièrement que ceci était un comportement très mesquin en effet-et, avec un dernier regard de désir à cette gemme parmi ses possessions, se tourna pour sortir de la pièce, quand il entendit une voix bien connue l'appeler de la cheminée. Aussi connue qu'elle soit, elle semblait plus tendue qu'il ne l'avait jamais entendue auparavant.
"Lucius," dit-il, retournant à son point de départ, "Ceci est certainement un surprise "
"On demande au public de bien vouloir remarquer la neutralité soigneusement choisie des mots de M Rogue," rétorqua la tête de Lucius avec un sourire de travers.
Severus esquissa un salut moqueur. "Toujours content de faire la démonstration de mes techniques linguistiques supérieures, M. Malfoy, et surtout pour vous. Comme je suis sûr que ceci n'est un appel d'amitié- qu'est-ce que tu veux?"
"Franc-parler, ton nom est Severus. As-tu perdu ta finesse dans un de tes chaudrons?"
"Attention, Malfoy, tu viens de me faire un compliment, même si seulement avec retrospection. Le destin funeste et imminent de ton mariage a-t-il totalement embrouillé le peu de cerveau que tu possédes?"
Le sourire disparut du visage de Lucius. "En parlant de mon mariage-puis-je transplaner chez toi un moment, ou es-tu occupé?"
"Pourquoi Lucius demande-t-il quand Malfoy peut ordonner? Bien sûr, viens ici, même te parler est préférable à étudier quelque Maître de Potions Chinois et cinglé du quinzième siècle. "
"Venant de l'homme qui vient tout juste de commender par hibou le Guide Des Compliments Insultants de Rogue. Es-tu seul?"
"Non, je viens d'inviter les Frelons de Wimbourne à jouer au Quidditch dans mon jardin. Bien sûr que je suis seul," grogna Severus, "Et je t'assure qu'après sept années passées dans le même dortoir que toi, c'est une véritable extase."
"Très bien," dit Malfoy, "je te rejoins-"
"-Dans une seconde," termina-t-il, se matérialisant au côté de Severus. Regardant le salon alentour, il siffla entre ses dents. "Agréable maison, Rogue. Plus de bon goût que je ne t'aurais pensé. Et très-Whoa, doucement là, que diable est-"
"Voici Elias," Severus présenta le corbeau, était passé très rapidement en planant sous le nez de Lucius, s'était presque arrêté en plein vol et, après un demi-tour élégant, s'était finalement installé sur l'épaule du visiteur-ou, de son point de vue, de l'intrus.
"Elias," répèta Malfoy, étendant son avant-bras gauche pour que l'oiseau se perche dessus, pour le regarder plus attentivement. "Eh bien, il est certainement impressionnant. Un tout petit peu obsédé par le noir*, on dirait, Rogue?"
"Pas autant que par Potter*, pardonne le jeu de mots, mais c'était irrésistible," répliqua Severus. "Quelque chose à boire?"
Lucius regarda sa montre. "Il est presque l'heure de dîner, alors je prendrai un whisky. Tu n'aurais pas un Laphroaig, par hasard?"
"Voyons ce que Peggy peut faire pour nous. "
L'Elfe de Maison hocha la tête avec enthousiasme à la demande de Severus, disparut de leur vue et revint en moins d'une minute, apportant la bouteille exigée et deux verres. Quand les deux jeunes hommes se furent confortablement installés dans leurs fauteuils, les pieds posés sur la table basse magiquement relevée, Severus commençait à se demander de la raison de la visite de Malfoy.
"Quel était cette chose à propos de tes noces?" demanda-t-il donc.
La bouche de Lucius, relâchée dans un sourire devant le contenu de son verre, se contracta en une fine ligne de colère. "J'ai des problèmes avec," dit-il laconiquement, "Mais maintenant que je suis ici, je commence à avoir des doutes sur le fait que tu sois la bonne personne avec qui en parler. "
Severus éleva les sourcils. "Des problèmes? Tu veux dire, en dehors de contrarier explicitement les ordres de Lord Voldemort?"
Ses yeux encore fixés sur le liquide qu'il faisait maintenant tourbilloner dans son verre, Lucius répondit, "Pas exactement. Disons que leur nature a. euh, changé. "
"A changé?"
"Oui, changé," répliqua-t-il avec un ton rogue, "Qu'est-ce qui est si difficile à comprendre à cela?"
Severus posa son verre sur la table avec un claquement dur. "Écoute, Malfoy. J'ai de meilleures choses à faire que de jouer à cache-cache avec toi. Soit tu craches le morceau, soit tu ne le fais pas, je ne pourrais pas moins m'en soucier. Mais n'essaye pas tes stupides petits jeux avec moi. "
"D'accord, d'accord," dit Mafloy d'un ton bourru, "Nul besoin de devenir si susceptible. Bien, alors. Voldemort, pour des raisons qui me sont inconnues, a finalement accepté le fait que mon père veuille que la noce soit faite de la manière traditionnelle. "
Bien sûr que Lucius ne savait pas pourquoi. L'acceptation de Lord Voldemort était due à son consentement , si non enthousiaste alors du moins satisfait, aux plans stratégiques que le père de Lucius, Barty, Lestrange et Severus avaient fait, et avec succès. Considérant le fait que le mariage Malfoy fournirait l'occasion idéale pour droguer Stuart Wilkes avec la potion Imperius, c'était justifié, et ainsi Julius Malfoy n'avait plus été soumis à plus de punitions pendant les deux dernières semaines environ. Par conséquent Severus était véritablement curieux quant au genre de difficultés qui pourraient s'être élevées maintenant que tout semblait marcher si facilement.
"Oui," dit-il, "je sais tout à ce sujet. Alors que semble être le problème?"
"Le problème," répondit lentement Malfoy, "semble être que notre Maître revendique ma femme, ma future femme, pour être exact. "
Severus laissa presque tomber son verre de surprise. Il s'estimait être bien informé, mais ceci devait être un développement récent dont il n'avait pas encore entendu. "La revendique? Sous quel le sens? Il ne veut pas l'épouser, n'est-ce pas?"
"Non, bien sûr que non. Il réclame la ius primae noctis. Inutile de dire que je suis moins qu'enthousiaste. "
Ceci n'était certainement pas une direction que cette conversation devait prendre, pensa Severus. Territoire dangereux, glace très mince. Ceci pourrait aussi être un piège que Julius Malfoy lui tendait, envoyant son fils pour l'attirer dans quelque situation compromettante pour le dénigrer devant Lord Voldemort. Il se demanda brièvement s'il devait chasser Lucius de chez lui sur le champ ou faire comme si de rien n'était. Se décidant pour cette dernière solution, il remarqua nonchalament, "Tu n'es pas obligé d'être enthousiaste, je suppose. Je suis sûr que Lord Voldemort sera complètement satisfait si tu obéis simplement . "
L'indignation de Lucius à son commentaire, cependant, semblait authentique. "Je n'ai pas l'intention d'obéir," répliqua-t-il nettement.
Ceci sentait mauvais les ennuis. "Lucius, je ne pense pas que tu ais le choix à ce sujet , non?"
"Je suis un Malfoy et j'ai entièrement l'intention d'avoir le choix, quoi que cela me coûte. "
'Je suis un Malfoy.' Comme si cela était la solution de ses problèmes. "Et pourquoi, je te prie, penses-tu que cela pourrait m'intéresser?"
"Parce que j'ai besoin de ton aide. "
"Non " Severus le regarda droit dans les yeux, défiant le regard gris d'acier.
"Severus-"
"J'ai dit non, et cela restera non. Quel est ton problème, Malfoy? Tu ne l'aimes pas, alors pourquoi est-ce que cela t'importe ? J'ai perdu le compte, mais tu as eu des tas de vierges à Poudlard, et tu peux en avoir plus si cela est ton désir. Ou as-tu peur que les techniques galantes de Lord Voldemort puissent être si supérieures aux tiennes?"
Lucius vida son verre d'un coup et s'en reversa quelques centimètres. Le visage rougi et la flamme aux yeux, il dit, "J'ai exactement deux problèmes. Le premier est qu'elle est mienne et que personne d'autre ne la touchera. Le second est qu'elle est vierge et tu sais parfaitement bien quelle substance puissante un sang de vierge peut être s'il est utilisé de la bonne façon. "
Ceci, devait l'admettre Severus, était vrai. "Puis-je attirer ton attention sur le fait que Narcissa peut être ta femme, mais que cela ne la rend pas tienne au sens de possession. Que dirais-tu de demander son opinion? Si elle ne s'oppose pas-"
"Personne.Ne. Touche. Ma. Femme. C'est final. Pas de discussion. Il ne la veut pas parce qu'elle est jolie, il veut seulement le sang. Ce qui veut dire qu'il ne sera plus intéressé si elle perd sa virginité avant qu'il puisse mettre ses mains sur elle. "
"Raisonnement parfait, Malfoy. Pourquoi ne vas-tu pas coucher avec elle? Cela semble être la solution au problème, autant que je puisse en juger. "
"Grande idée, Rogue, vraiment super. Félicitations. Qu'arrive-t-il ensuite? Il va lui demander qui l'a fait, elle lui dira que c'était moi, il comprendra immédiatement pourquoi je l'ai fait, et je suis mort. Ou manchot et aussi bon qu'un crackmol. Merci de signer mon arrêt de mort. "
"Es-tu en train de suggérer que je devrais le faire? Allons, Lucius, sois raisonnable et ne bois pas tant. Cela endommage sérieusement tes capacités mentales. "
"Ouais, cela serait une bonne aide," répondit Lucius avec un ricanement. "Non, je vais le faire, mais pas en tant que moi-même. Et c'est là que tu interviens. "
Cette discussion était définitivement allée trop loin. Peut-être que sa bonne volonté à écouter ces paroles de haute trahison était déjà suffisant pour une allusion subtile à propos de lui à Voldemort, et il n'aurait jamais dû laisser Lucius arriver à ce point. Il était grand temps de l'arrêter maintenant. "Malfoy," dit-il aussi calmement qu'il le pouvait, "soit tu changes le sujet soit tu sors de cette maison immédiatement. Je ne sais pas si tu me dis la vérité ou si ceci est un piège pensé par toi et ton très cher papa. Quoi que ce soit, je ne veux pas en entendre plus. Ecouter ce que tu dis est déjà un acte de déloyauté, et tu peux remercier les Dieux que je ne te dénonce pas à Voldemort, simplement pour l'amour du bon vieux temps. "
Si son but avait été de voir le visage de Lucius prendre une expression d'incrédulité totale- ce qui était un événement très rare en effet-il aurait pu être plus que satisfait avec le résultat de ses paroles. "Un piège?" demanda-t-il, "Quel genre de piège cela-Oh, bien sûr, je comprends. Je peux seulement t'assurer que ce n'en est pas un, mais alors, tu ne me croirais probablement pas. "
"Exactement," confirma Severus avec un hochement de tête sinistre.
Lucius émit un rire court et passa sa main droite dans ses cheveux. "Que puis-je dire? Je devine que j'ai de la chance si tu tiens ta langue, ce que j'espère sincèrement que tu fasses. "
"Je crois que j'ai déjà rendu ce fait clair. "
Malfoy baissa la tête et, un instant, resta seulement assis en silence. Quand il leva de nouveau les yeux, son visage était empourpré, et sur sa gorge Severus pouvait voir les grosses taches rouges de colère qui trahissaient une agitation extrême. Ils se dévisagèrent l'un l'autre sans un mot jusqu'à ce que Lucius rompe le contact et, avec un mouvement rapide et brutal, lance son verre dans la cheminée où il éclata en morceaux.
"Sois maudit, Severus," s'étouffa-t-il, "Toi et ta fichue paranoïa. Tu es la seule personne vers qui je pouvais me tourner pour demander de l'aide. Ou penses-tu que j'irais voir Lestrange ou ce stupide Barty?"
"Lucius, je-"
"La moindre chose que tu puisse faire est de m'écouter sans m'interrompre, et je me fous que tu courres tout dire à Voldemort ensuite. Alors ferme cette grande bouche et écoute. Non, idiot, je ne vais pas te lancer de sort," dit-il avec un sourire malicieux, voyant que Severus avait tiré immédiatement sa baguette après qu'il eut sorti la sienne. "Je répare seulement le verre, car j'ai besoin d'un autre whisky. Reparo! "
Le verre, tout comme neuf, vola dans sa main, et il le réemplit. "Je ne suis pas amoureux de Narcissa-ce serait absurde de dire une telle chose. Mais je suis sur le point de l'épouser, et elle sera ma femme et la mère de mon héritier. En tant que telle, je la respecte et j'ai entièrement l'intention de rendre sa vie la plus plaisante possible. Si Lord Voldemort prend sa virginité et son sang, non seulement ce sera une expérience extrêmement désagréable qui la dégoûtera probablement du sexe pour le reste de sa vie-tu sais aussi bien que moi que ce genre de rite sombre est aussi douloureux que dégoûtant. Cela donnera aussi à Lord Voldemort un pouvoir sur elle et, plus important, sur mon héritier. Et là-" il prit une grande gorgée de whisky "-je ne prends même pas en considération la possibilité qu'elle puisse concevoir son enfant. Maintenant, je peux être un serviteur loyal de notre Maître, mais je refuse de lui donner absolument quelque pouvoir que ce soit sur ma femme et mon enfant. Ceci est mon domaine, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cela reste ainsi. Si tu refuses de m'aider, je devrai le faire tout seul. " Il vida son verre et regarda Severus droit dans les yeux. "Tu connais Narcissa. Souhaiterais-tu qu'elle endure ce rite?"
Severus avala. "Tu sais que ceci est du chantage, Malfoy. Mais je pourrais avoir une idée. Attends ici, je serai de retour dans une minute. "
Dieux, pensa-t-il, tout en montant dans son laboratoire, ceci était vraiment une situation très désagréable. Désagréable et dangereuse. Il ouvrit l'un des placards et prit une petite fiole de la première étagère. C'était la seule option qu'il avait et même si. il n'était pas sûr de savoir quelle possibilité était pire: soit Malfoy lui disait la vérité et ainsi le forcait à faire un choix très difficile, soit Malfoy lui mentait, ce qui signifiait qu'il devait le mettre sous oubliette. Pourquoi, oh pourquoi avait-il répondu à son appel? Dix secondes plus tard, il aurait déjà été hors de portée de voix, et maintenant il serait paisiblement assis là, se bourrant sa tête de noms de potions Chinoises occultes.
Quand il re-rentra dans le salon, Malfoy était en train d'examiner mélancoliquement ses ongles.
"Donne moi ta baguette," dit sèchement Severus, tendant sa main.
"Très bien!" cracha Malfoy, "Qui me garantit que tu ne me désarmes pas simplement pour m'amener à Voldemort?"
"Je ne peux pas t'amener à Voldemort parce que je ne peux pas Transplaner," répondit impatiemment Severus, "Maintenant donne moi cette baguette. "
A contre-coeur, Lucius la lui tandit. "Voilà. Maintenant quoi?"
"Maintenant tu vas prendre une dose généreuse de Veritaserum, bien que je doive t'avertir. Je ne sais pas comment cela réagit avec l'alcool. Mais c'est à prendre ou à laisser. Si tu me disais la vérité je verrai comment je peux t'aider. Si tu mentais, je te mettrai instantanément sous oubliette, ce qui est pourquoi j'ai pris ta baguette. Je ne veux pas me battre en duel avec toi dans mon salon. Alors, quelle est ta réponse? Tu acceptes ou tu pars?"
Lucius leva les yeux vers lui, lui jetant un regard furibond, mais son visage se relâcha graduellement en un sourire. "J'accepte, espèce de bâtard rusé. Donne moi cette fiole. "
"Non, non. Tu ouvres la bouche et je laisserai les gouttes tomber sur ta langue. Pas de tes sales petits tours ici. "
Severus lui donna dix gouttes-une double dose, assez pour faire avouer à Dumbledore qu'il était amoureux de Voldemort. Il attendit jusqu'à ce que les yeux de Lucius deviennent un peu vitreux, et quand son regard fut clair de nouveau, il demanda, "Qui t'a envoyé à moi aujourd'hui?"
"Personne. Je suis venu tout seul. "
"Ton père t'a-t-il envoyé?"
"Non, je suis venu seul. "
"Aimes-tu Narcissa?"
A l'étonnement de Severus, il lutta visiblement. "Pas vraiment. Je. je ne sais pas. "
Intéressant, pensa-t-il. "As-tu dit à ton père que tu venais ici?"
"Non. "
"Connait-il le souhait de Voldemort à propos de Narcissa?"
"Non. "
"Voldemort t'en a-t-il parlé en privé ou y avait-il quelqu'un d'autre?"
"Il n'y avait que nous deux. "
"Où?"
"En Albanie. Il m'a appelé hier. "
"Comment as-tu réagi?"
Lucius ricana. "Avec obéissance parfaite, bien sûr. Je ne suis pas si sot. "
"A-t-il dit quoi que ce soit quant à la date à laquelle il veut exécuter le rite?"
"Juste après le mariage, quand nous partirons pour notre nuit de noce. Nous devons transplaner en Albanie. "
"Exécutera-t-il le rite seul ou a-t-il besoin de quelqu'un d'autre?"
"Ne me dis pas que tu n'as pas tout lu à ce sujet, Rogue!"
"Réponds à ma question, Malfoy, ce que j'ai lu ou n'ai pas lu n'est pas pertinent. "
"Il le fera seul. Il est assez puissant, autrement il aurait besoin d'une deuxième personne. Mais je suis là-bas de toute façon, au cas où il aurait besoin d'un assistant. "
Ceci était tout ce qu'il avait besoin de savoir, pensa Severus. Bien qu'il y ait une question de plus qui brûle sa langue. Et ceci était une occasion unique de la poser. "Qu'est-ce que ton père pense de moi?"
Lucius rit bruyamment. "Bonne question. Il pense que tu es extrêmement emmerdant, mais il semble que tu ais eu une part importante à lui sauver la peau, alors il a quelque sorte de respect réticent maintenant ."
"Veut-il m'enlever ma position?"
"Il le voulait, mais je pense qu'il ne le veut plus. S'il vise quelqu'un, c'est Barty. "
"Content de l'entendre," dit Severus, rendant sa baguette à Lucius, qui la remit précipitamment dans sa poche. "Et maintenant dis moi tes projets. Je suppose que du Polynectar sera impliqué, j'ai raison?"
~~~~*~~~~
"Severus, comme c'est gentil de venir!" Narcissa lui donna une étreinte brève mais affectueuse.
"Tu as de la chance que je sois chez moi," dit-il, tapotant son épaule. "Quel est le problème, tu as l'air contrariée. "
"Eh bien, je. promets de ne pas rire!"
"Pourquoi devrais-je rire? Si cela t'inquiète assez pour me demander de venir immédiatement, je suppose que ce n'est pas drôle. "
"Non," dit-elle, lui faisant un sourire reconnaisant, "ce ne l'est pas. Mais vous les garçons avez une certaine tendance à penser que nous sommes de stupides petites créatures, n'est-ce pas?"
Si possible, elle était devenue encore plus jolie au cours des deux ans et demi durant lesquels Severus ne l'avait pas vue. "Je me souviens assez bien de nos conversations pour ne pas te considérer comme une femelle gazouillante. Maintenant dis le moi. "
"Je pense. je pense que j'ai vu James Potter!" laissa-t-elle échapper.
"Et.?" l'incita Severus.
"C'est. euh, c'est tout. Je pense que j'ai vu James Potter. "
Severus se racla la gorge. "Narcissa, ne me comprends pas de travers. James Potter existe, et il peut donc être vu. Si tu m'avais dit que tu as vu Merlin, je commencerais à en douter, et si tu m'avais dit que tu as vu un petit dragon avec de la douce fourrure rose, je te conseillerais de faire une visite à Ste. Mangouste. Voir Potter peut offenser l'oeil, mais c'est parfaitement ordinaire. "
"Non," dit-elle secouant vigoureusement la tête, "Tu ne comprends pas. Je l'ai vu ici "
"Ici? Où ici?"
"Dehors dans le parc, juste avant que je n' t'appelle . "
Criant hourra à l'intérieur, Severus forma son visage en un masque de compassion soucieuse. "C'est.eh bien, ce n'est pas impossible mais extrêmement improbable. Qu'est-ce que Potter ferait ici? Il ne te connait même pas. "
"Eh bien, pas vraiment," admit-elle, hésitant un peu, "Mais nous. euh, nous sommes rencontrés. Aux funérailles de ses parents, tu t'en souviens certainement , n'est-ce pas?"
"Oui, mais comment-"
"Il. euh, semblait être tout à fait. euh, impressionné-je sais que cela donne une impression de suffisance, mais je me rappelle distinctement de son regard. "
"Mmh," dit Severus, remuant la tête, "Eh bien, tout ce que je peux dire est que s'il semblait être impressionné, et considérant l'état dans lequel il était, il devait avoir été completément frappé par un coup de foudre. "
"Je ne sais pas. mais quand même, il sait probablement qui je suis, et il déteste Lucius, je sais cela, et alors. ce pourrait être une farce, mais j'ai un peu peur. "
"Oui," dit-il, en une imitation parfaite de distraction, "Oui, je comprends. je pense seulement . penses-tu que nous devrions le dire à Lucius?"
Narcissa le dévisagea avec choc. "Non! En aucune façon! Nous ne pouvons pas le lui dire, s'il te plaît Severus, ne-"
"Non," l'interrompit-il, "bien sûr que je ne le ferai pas si cela te rend si anxieuse. Tu as peur qu'il puisse s'attirer des ennuis, n'est-ce pas?"
"Oui. Parce que ce pourrait être exactement ce que Potter veuille qu'il fasse. Alors c'est mieux de le garder secret. "
"Probablement. Mais dans ce cas, tu ne peux pas non plus le dire à ta famille. Tu sais comment sont les parents. les choses pourraient sortir de tout contrôle."
Et ainsi, la première étape de leur plan fut complétée avec succès. C'était du gâteau en comparaison à la tâche de trouver des cheveux de Potter, cependant. Tout d'abord, ils avaient essayé d'entrer chez lui par effraction mais c'était si lourdement protégé qu'il auraient mis des heures à passer, et ils ne voulaient pas être vus par qui que ce soit. Ainsi, leur seule possibilité était de les prendre dans son dortoir à l'Académie des Aurors. Ce qui semblait être une tâche difficile était encore plus difficile en réalité, car le bâtiment et les terrains alentour étaient lourdement protégés, avec des scrutoscopes et des glaces à l'ennemi dans tous les coins. Mais ils avaient réussi, et la potion avait été prête juste à temps, dix jours avant les noces. Ils n'avaient vraiment pas de temps à perdre.
Heureusement, l'école avait déjà commencé et St. Jean Lestrange était de retour à Poudlard; le père de Narcissa, qui devait surveiller ses affaires, était plus en France qu'en Angleterre; Samuel Lestrange travaillait des heures supplémentaires au ministère à cause d'une attaque que les Mangemorts avaient commodément commise sur une station de chemin de fer majeure; et la mère de Narcissa avait beaucoup de courses et d'appels à faire pour le mariage imminent. Narcissa était seule à la maison la plupart du temps. A bien y penser, les choses se passaient incroyablement facilement.
~~~~*~~~~
Il semblait que la population des sorciers Britanniques tout entière était ici. Tout le monde. Severus n'avait jamais vu tant de gens rassemblés, et il espérait qu'il ne le reverrait jamais plus. Même si les foules se rassemblaient dehors, dans le jardin du Manoir Malfoy, il se sentait légèrement claustrophobe.
La cérémonie du mariage en tant que telle devait avoir lieu à sept heures du soir mais les plus proches amis et la famille avaient été invités à venir boire et bavarder dès cinq heures. Severus avait, bien sûr, été parmi eux, comme tous les autres Serpentards de sa classe, et les revoir avait été très amusant. Aussi amusant qu'il était possible quand il y avait une faible possibilité que ce puisse être les dernières heures de la vie de quelqu'un, ou du moins les dernières heures qu'il passait en tant que sorcier à deux bras. Le sang-froid de Lucius était admirable mais il était mortellement pâle, ce qui était heureusement attribué aux inquiétudes pré- maritales et ainsi au sujet de quoi on plaisantait abondamment. Tabitha était nerveuse aussi, car c'était elle qui avait été choisie pour glisser la potion Imperius à Stuart. Immédiatement après son arrivée, cependant, elle leur avait dit à tous combien elle était nerveuse de revoir Lestrange après un si long temps, et donc elle n'avait pas à s'inquiéter si son agitation était remarquée. Severus avait décidé de simplement de retirer en lui-même, et personne n'avait été étonné par une attitude qui, considérant que c'était lui, semblait parfaitement normale. Narcissa n'était nulle part en vue, mais alors la mariée était censée se montrer seulement quand la cérémonie commençait.
Le groupe de camarades d'école s'était installé un peu à l'écart des autres invités sous un groupe d'arbres, discutant de leurs projets et de leurs activités, commérant et regardant les groupes d'invités se former et se dissoudre, les gens errer de groupe en groupe, échanger des plaisanteries, se taper l'épaule, s'embrasser sur les joues. Ce soir, pensa Severus, la masse noire de Manoir Malfoy paraissait particulièrement sombre; peut-être parce que maintenant le crépuscule approchait rapidement, et des torches s'allumèrent dans tout le jardin, si bien que les murs de basalte semblaient encore plus noirs, plus hauts, plus menaçants, comme ils semblaient reculer dans les ombres.
A sept heures moins quart, Lucius posa son verre avec une main tremblante, se racla la gorge et dit, "Vous devrez m'excuser maintenant. Je vous verrai après la cérémonie. "
Severus le regarda se retirer et remarqua avec surprise qu'il se sentait soucieux pour lui. Alors il pensa à l'état dans lequel Narcissa devait être, et il trouva qu'il ne l'enviait certainement pas non plus. Lui et Lucius avait débattu le fait de la mettre sous oubliette ou non mais avaient décidé alors qu'il valait mieux ne pas le faire, car il était presque certain que Lord Voldemort romprait le sort, ce qui pourrait faire des dommages irréparables à son cerveau. De plus, ils auraient dû le faire avec la baguette de Narcissa, et un sortilège de mémoire exécuté avec une autre baguette que la sienne avait de très grandes possibilités d'aller de travers. Severus frémit, pensant aux conséquences de leurs actions. Non seulement Lucius et Narcissa et très probablement lui, Julius Malfoy, Barty et Lestrange aussi devraient faire face au courroux de Lord Voldemort; cela allait aussi être un énorme scandale quand il s'avérerait que la mariée n'était plus vierge. Avec Nathalie et probablement d'autres journalistes parmi les invités-après tout, ceci était le plus grand événement social de l'année-c'était facile d'imaginer ce que serait le gros titre de La Gazette des Sorciers demain.
Quelqu'un tira sa manche et il leva la tête. "Viens," dit Tabitha avec un petit sourire nerveux, "Il est temps d'aller au pavillon. "
Il acquiesça et se leva, essayant de chasser le sentiment indistinct qu'il allait à sa propre exécution. Pendant qu'il se traînait sur la pelouse dans le sillage de Tabitha, il vérifia mentalement, pour la énième fois, qu'il avait enlevé toute trace incriminante de preuve de sa maison, et se réprimanda d'être un idiot, un idiot total, d'avoir consenti à jouer un rôle dans cette intrigue absurde et par-dessus tout dangereuse. Pourquoi s'était-il laissé persuader de participer à ceci? Pourquoi n'avait-il pas simplement mis Lucius sous oubliette avant de le renvoyer chez lui? Certainement pas à cause de quoi que ce soit d'apparenté à de l'amitié ou à des frivolités similaires. Peut-être parce qu'il se sentait désolé pour Narcissa, le pion innocent, qui ne méritait pas d'être soumise au rite de Immaculata Deflorata. Et peut-être parce que, au fond du coeur, il comprenait le désir de Lucius de garder quelque chose pour lui. Seulement ces raisons n'étaient pas assez pour peser plus que le fait indéniable qu'il avait trahi son Maître. Cela le faisait se sentir horriblement mal. Il se détestait pour cela. Même si cela ne causait pas de mal ou de dommage direct à Lord Voldemort, il n'y avait aucune possibilité de nier qu'il l'avait consciemment trahi. De son propre libre arbitre. Ils marchaient devant l'entrée principale du manoir, et Severus leva les yeux vers la porte noire et massive. Oui, pensa-t-il, c'était là où était sa place.
" Cette âme qui là haut subit la pire peine," dit mon maître, "Est Judas, la tête est dans la gueule et dehors il agite les pieds. Des deux autres qui ont la tête en bas, celui qui pend de la mâchoire ténébreuse est Brutus: vois comme il se tord et ne dit mot. Et l'autre est Cassius, qui semble bien membru.. " Les mots étaient venus spontanément à son esprit, et il ferma les yeux un moment. Vois, comme il se tord et ne dit mot.. En effet. Ceci était un combat entre lui-même et lui-même.
*Black= noir en anglais
