Chapitre 20
Chère Clarissa
Je suppose que tu n'as pas accès aux journaux sorciers et certainement pas aux journaux sorciers Britanniques, là bas, alors j'ai pensé que je pourrais te dire ce qui se passe ici. Ce sont de bonnes nouvelles, alors ne te fais pas de soucis.
Nous (voulant dire St. Jean et moi-même) avons exécuté ce vieil imbécile de Windham avec succès. La cerise sur le gâteau cependant, était la destruction plus ou moins complète de sa résidence-stupéfiant ce que douze puissants sortilèges de Reducto peuvent faire. Cependant, nous n'avons pas laissé de Marque Sombre cette fois. Pourquoi? Parce que le vieux Dumbledore avait eu une terrible dispute avec Windham-nous nous sommes arrangés pour que la rumeur soit suffisamment étendue avant d'envoyer le ministre de l'autre côté du Styx, et la Gazette des Sorciers et le RRS nous ont tous les deux fait le 'cadeau ' d'insinuer que l'attaque pourrait aussi avoir été une étape préparatoire de coup d'Etat. Ce qui bien sûr a garanti que Dumbledore n'accepterait jamais le poste, même si le ministère entier rampait jusqu'à Pouldard sur leurs mains et genoux.
Mais nous avons eu encore plus de chance que ce à quoi nous nous attendions: Non seulement Dumbledore a refusé, il était aussi impossible de trouver qui que ce soit voulant bien devenir le successeur de Windham. Pas mal, n'est-ce pas? Ainsi le ministère (qui que ce soit qui soit responsable pour cette décision ridicule) a trouvé un compromis. Les Chefs de Départements agiront comme ministre tour à tour. Il y a six départements, alors c'est deux mois pour chacun. Ridicule, n'est-ce pas? Et avec six styles différents de direction et autant de priorités différentes, le chaos deviendra encore plus grand que nous ne l'avions immaginé dans nos rêves les plus fous. Le vieux Barty Croupton et Cornelius Fudge (il a récemment été nommé Chef du Département de la loi privée!) Pense simplement à ça! Quand l'un d'eux prendra la relève, il contredira et neutralisera tout ce que son prédécesseur a dit ou a fait.
Malheureusement, les choses ne passent pas trop bien à Poudlard. Dumbledore refuse purement et simplement d'engager un autre professeur de potions. C'est-à-dire, il a demandé à St. Jean de revenir mais l'UMU ne le laisserait pas partir. Bénie soit la vieille rivalité entre McAllan et AD.
En parlant de potions: McLachlan m'a dit que je terminais probablement mon apprentissage deux mois plus tôt, ce qui veut dire fin mai. Ce qui veut dire aussi qu'il y a plus qu'assez de temps pour que je soumette ma demande d'examen de maîtrise à l'université avant qu'ils ne ferment pour l'été. Je suppose que Lord Voldemort voudra alors que je demande le poste de Karkaroff à Poudlard-nul besoin de te dire que ceci est diamétralement opposé à mes propres souhaits. Pas parce que je suis effrayé par le fait d' être percé à jour et transporté directement vers Azkaban. Mais la simple pensée de devoir enseigner pour gagner ma vie me fait grimacer. Imagine seulement, il pourrait y avoir des individus comme Pettigrow ou Londubat, Merlin l'interdise. Cependant, je ne montrerai certainement aucune opposition. Et avec mon dossier pas exactement splendide, il n'y a aucun danger imminent que Dumbledore reconsidère sa décision et m'embauche.
Je n'ai absolument aucune idée de ce que je vais faire après avoir reçu mon diplôme. Mais je suppose que le temps le montrera.
Ta dernière lettre m'a fait rire-il est difficile de t'imaginer servir de la nourriture à des Moldus. Etant donné que ce n'est rien de permanent, je suppose que tu te débrouilleras plutôt bien. Et cela pourrait vraiment être une manière très efficace d'apprendre à connaître leur monde sans élever trop de curiosité par ton ignorance. Le cinéma semble intéressant, bien que je ne puisse guère immaginer ce à quoi cela peut ressembler. J'aimerais bien y aller mais non seulement mon programme est vraiment plein, il y a aussi le manque de compagnie qui le fait sembler moins séduisant. Ou peux- tu immaginer Lucius dans un cinéma Moldu?
Eh bien, ma chère, cela semble être tout pour aujourd'hui. Je présume qu'il n'y aura pas de lettres de ta part avant Noël, alors je te souhaite un très joyeux Noël. Cela aurait été notre premier Noel ensemble; cela me rend un peu triste. Bien que je ne comprenne pas vraiment pourquoi une gamine odieuse comme toi me manque. Comme sont les choses, je passerai probablement les vacances au Manoir Malfoy. Avec un peu de chance, ce sera plus paisible que l'année dernière.
Ton
Severus
~~~~*~~~~
" Es-tu vraiment sûre que tu peux marcher?" demanda Severus à Narcissa quand ils se rencontrèrent à l'entrée de Fleury & Bott, " Je veux dire, sans t'insulter, mais n'as-tu pas peur de pouvoir chavirer ?"
Elle rit. "Non, certainement pas. C'est pour cela que les femmes enceintes développent cette démarche étrange, tu sais? Pour s'empêcher de constamment se renverser." elle prit son bras. " J'espère que cela ne t'ennuie vraiment pas d'aller faire des courses avec moi?"
Severus la regarda avec des sourcils levés. " Si je te l'ai dit. Mais tu dois tenir ta part de l'accord. Pas d'affaires de bébé. Seulement le cadeau de Lucius."
" Bien sûr. Mais tu sais comment il est."
" Je le sais?" répliqua Severus .
" Oui tu le sais. Tu sais parfaitement bien que c'est un bâtard possessif et jaloux. Tu es la seule personne à qui il me confierait, maintenant qu'Yelena n'est plus là."
" Comme c'est flatteur, " dit Severus de façon acide. " mais honnêtement je n'avais aucune idée qu'il était jaloux."
Elle soupira. " Je suppose que c'est seulement un souhait de ma part" admit- elle " mais probablement qu'il est seulement possessif et c'est tout ce qu'il y a à cela."
" On tombe amoureuse?" Narcissa rougit seulement mais ne répondit pas . " Oh, oh. Cela a l'air mauvais, Mme Malfoy, vraiment mauvais. Etes-vous la même femme qui m'a dit il y a quelques années, que une qui aime et un qui se laisse aimer **était un scenario impossible?"
Maintenant elle avait des larmes dans les yeux. Severus commença à se sentir de plus en plus inconfortable.
" Tu vois, "dit-elle, " C'est difficile de ne pas tomber amoureuse. Il est incroyablement attentif, presque toujours agréable, il. il semble me respecter. Et maintenant que je porte son enfant. cela a changé mes sentiments. Les a approfondis. Seulement je ne suis pas sûre que ce soit en fait une amélioration."
" Voulant dire que ce serait mauvais pour toi s'il ne les retournait pas?"
" Exactement. Je ne sais pas comment l'expliquer. Mais nous avons été mariés depuis plus d'un an maintenant. Mon époux me traite constamment bien, il ne me fait pas me sentir comme une épouse trophée, il-" elle rougit -" il est un amant incroyable. il est difficile de se dire perpétuellement qu'il se conduit comme ceci mais ne se soucie pas de moi. Je ne sais pas exactement quand cela s'est produit mais à quelque instant je suis simplement devenue fatiguée de me convaincre qu'il ne le faisait pas. Il est tellement plus facile de croire qu'il. m'aime bien."
" Cela, " remarqua ostensiblement Severus " ne semble pas vraiment être la question. Je suis sûr qu'il t'aime bioen, autrement il ne t'aurait jamais épousée. Julius n'était pas la sorte d'homme qui aurait forcé son fils à épouser une fille qu'il détestait, seulement parce que c'était avantageux. Alors la question n'est pas s'il t'aime bien ou non, mais s'il te rend ton amour."
" Ne l'appelle simplement pas ainsi, " chuchota-t-elle, levant les yeux vers lui avec un sourire très aqueux, " De peur d'offenser les divinités, tu sais ?"
Ils étaient arrivés au Grenier d'Anatole, un magasin d'antiquités qui, malgré son nom, vendait tout sauf du bric-à-brac**. Anatole Erasmus Crumb était l'un des plus grands experts de Grande-Bretagne et peut-être d'Europe, dans le domaine des artéfacts magiques. Malgré les directives toujours-strictes du ministère, il réussissait encore à déceler, acheter et vendre des articles, ce qui, si le ministère en avait eu connaissance, lui vaudrait plus d'une condamnation à perpétuité à Azkaban.
Lucius avait hérité de son père sa passion pour les antiquités magiques, particulièrement les plus sombres ,et il était un collectionneur enthousiaste de tels objets- plus c'était toxique, nocif, ensorcelé ou mortel, mieux c'était. Sachant ceci, Narcissa voulait acquérir quelque objet particulièrement rare et particulier comme cadeau de noel pour son époux. Elle avait peu de connaissance dans ce domaine et admettait librement qu'elle ne se considérait pas être de taille à faire face à Crumb quand il s'agissait de marchander le prix. Pas que l'argent soit un problème en lui-même; mais le vendeur d'antiquités n'était pas exactement connu pour son intégrité. Ainsi elle avait demandé à Severus de l'accompagner, sentant que son regard intimidant, maintenant breveté, pourrait avoir un effet intimidant sur Anatole Erasmus Crumb.
Ils ne durent pas chercher longtemps; en fait, après qu'ils aient été conduis dans l'espace réservé pour au clients dignes de confiance de Crumb- bien que le mot digne de confiance ne fut pas exactement utilisé dans son sens le plus courant -Narcissa avait immédiatement été attirée par un magnifique plateau d'échecs. Il était très grand, faisant presque soixante- quinze centimètres de côté, ses cases, faites de platine et d'onyx, étaient entourées par un cadre fait des mêmes matières. Il était de facture admirable, l'onyx fournissant un arrière-plan pour une marqueterie complexe de plantes et de feuilles fantastiques. Les pièces étaient taillées dans de la pierre de lune et la variété la plus sombre d'opale que Severus ait jamais vue: C'était presque noir, avec un reflet rouge sinistre, presque malveillant. Cela lui rappelait les yeux de Voldemort. Une carte, placée près de cet épitomé d'artisanat magique, expliquait qu'il était ensorcelé pour réduire la taille de l'adversaire de son propriétaire-seulement au cas où il gagne, bien sûr - à la taille de l'une des pièces dès qu'il disait les mots 'échec et mat', et l'attirerait, lui ou elle, sur le plateau où il ou elle serait massacré(e) par toutes les pièces d'une manière qu'il valait mieux ne pas décrire en détail.
" C'est extraordinaire, n'est-ce pas Severus?" chuchota Narcissa.
"Chut! Oui ce l'est, mais ne montre pas trop d'intérêt. Premièrement nous allons regarder attentivement le reste. Et quand nous reviendrons, tu accepteras gentiment tout commentaire désapprobateur que je choisisse de prononcer."
Elle acquiesça et ils firent consciencieusement le tour de toute la pièce, suivis par les yeux vigilants Crumb, se montrant divers objets l'un l'autre, argumentant au sujet de leur valeur. Severus dût admettre qu'il passait un bon moment. Le marchandage avec Crumb rendit cela encore meilleur, surtout parce qu'il réussit à diminuer progressivement le prix ridicule de deux mille cinq cents galions à un raisonnable mille trois cents. L'affaire fut conclue, Narcissa signa un ordre de paiement sur son compte à Gringott et M. Crumb nota l'heure et la destination de la livraison.
"Oh, j'ai envie de fêter cela, " dit Narcissa quand ils furent sortis du magasin quelque peu sombre. Ses yeux avaient perdu leur ancienne tristesse et ils étaient rayonnants d'agitation.
"Oui, " aquiesça Severus, " l'acquisition d'un tel trésor doit être duement fêtée. J'ai appris que Fortârome avait ouvert un bar, voudrais-tu y aller et jeter un coup d'oeil? Pas d'alcool, néanmoins, " réprimanda-t-il, poussant légèrement son ventre. Il reçut un coup de pied assez violent en réponse.
" Tu vois?" sourit Narcissa , reprenant à nouveau son bras " Il pense que je peux avoir un verre de champagne."
"Il?"
" Je suis absolument sûr que cela sera un garçon."
"Simple souhait, n'est ce pas?"
Elle haussa les épaules. " Peut-être. Bien que je doute que Lucius soit furieux si c'était une fille. Je suis jeune, je peux avoir autant d'enfants que je veux. Tôt ou tard ce sera forcément un garçon. Est-ce loin? Mes pieds me tuent ."
"Non, " dit Severus, " Encore une centaine de mètres. Tu vois cette image flotter là-bas? La flûte avec 'Surnaturellement Pétillant 'écrit dessous? C'est là."
Ils poursuivirent lentement vers l'emplacement que Severus avait indiqué et avaient déjà parcouru plus de la moitié de la distance, quand soudain un groupe d'Aurors s'avança délibérément et à grandes enjambées vers un jeune homme apparemment inoffensif, qui étudiait les objets en vitrine à Fleury & Bott. Sentant des ennuis, Severus s'arrêta complètement sur ses pas et ordonna à Narcissa de ne pas aller plus avant. Ils regardèrent le jeune homme se retourner, son expression à demi ennuyée, à demi incrédule, comme il balayait du regard les silhouettes habillées de blanc. Elles formaient un cercle autour de lui, si bien que, de là où Severus et Narcissa se tenaient, il était impossible de voir ce qui se passait exactement. Le cercle se rétrécit progressivement comme les Aurors l'enfermaient. Les passants commencèrent à s'éloigner avec inquiétude du groupe; dans le silence qui était tombé Severus pouvait entendre distinctement les voix furieuses. D'instinct, il passa son bras autour des épaules de Narcissa et regarda alentour à la recherche d'une porte ouverte, derrière laquelle ils puissent trouver refuge. Mais les habitants et les petits commerçants du Chemin de Traverse avaient à l'évidence appris leur leçon: plus une seule porte n'était ouverte. Tout était verrouillé, fermé et gardé.
Le bruit de l'altercation échauffée augmenta en volume, et soudain-tout le monde s'y était attendu mais cela vint quand même comme un choc-les sortilèges commencèrent à voler. C'était une bagarre à un contre quatre, mais le jeune homme se tenait tout à fait remarquablement. Ceci, cependant, n'était pas la préoccupation principale de Severus. Les Aurors lançaient malédictions et sortilèges, frappant apparemment au hasard et non seulement ils touchaient leur cible, les sortilèges ricochaient aussi sur les murs et fenêtres.
" Viens Narcissa!" dit Severus, évitant de justesse une explosion de lumière jaune, " Nous ferions mieux de Tran-"
A cela moment précis, un des Aurors esquiva une malédiction que son adversaire lui avait lancée; Severus essaya de tirer Narcissa au loin, mais ne réussit pas. La furieuse flamme rouge vola vers elle et la frappa à la gorge. Ses yeux grand ouverts, son beau visage un masque de terreur et de douleur montante, Narcissa chancela en arrière, trop vite pour que Severus puisse la saisir, surtout parce qu'il devait constamment se pencher à gauche et à droite pour esquiver l'orage toujours croissant de malédictions. Il la vit se retourner sur elle même une fois, hurlant et convulsant déjà, puis tomber; tomber lentement mais trop rapidement pour qu'il puisse faire autre chose que de sauter en avant et de se jeter par terre pour que sa tête frappe sa jambe au lieu de la pierre.
Les témoins ne semblèrent pas le remarquer; il y en avait si peu qui restaient, serrés contre les murs des maisons, comme s'ils voulaient se fondre dedans , horrifiés et muets. Soulevant doucement la tête de Narcissa de sa jambe, Severus se remit précipitemment en position agenouillée, tira sa baguette et jeta FInite Incantatem sur elle. Sans résultat. Ses hurlements s'étaient maintenant transformés en un doux bruit de gargouillis qui était peut-être plus inquiétant que ses hurlements désespérés.
La douche des malédictions s'arrêta brusquement et Severus se retourna. Les Aurors avaient finalement maîtrisé leur adversaire, un d'eux jetait un sortilège de ligotage sur lui.
" Attendez!" cria Severus , " attendez, il faut que je lui demande quel sortilège-"
Un des Aurors se retourna et le regarda de la tête au pieds. " La ferme!" aboya-t-il, " Et occupez vous de vos maudits oignons."
" Etes-vous fou? Cette femme est enceinte et il l'a frappée-"
" Alors emmenez-la à Ste Mangouste, espèce d'idiot!"
Avec ces mots, l'Auror retourna à ses compagnons. Il était difficile de combattre la vague de rage incandescente qui menaçait d'aveugler Severus. Il devait le faire, néanmoins, même si seulement dans l'intérêt de Narcissa. Prudemment il la souleva-Merlin, elle était lourde, toute molle maintenant et apparemment sans connaissance-il la tint proche de lui et Transplana à Ste Mangouste..
Quand les médisorciers l'eurent prise en charge, Severus s'effondra dans un des sièges qui étaient éparpillés dans l'entrée. Cet endroit ne contenait pas de bons souvenirs pour lui, pensa-t-il, frissonnant. Il était difficile de ne pas prendre cela comme un mauvais présage. Et si elle perdait le bébé? Elle était. attendez. à moins que sa mémoire ne le trompe elle était enceinte de sept mois alors le bébé pourrait survivre. Mais ce sortilège. ce n'avait pas été Doloris mais certainement une malédiction sombre. Et il était plus que possible, en fait il était extrêmement probable que cela avait endommagé l'enfant. S'il cela avait vraiment été un garçon.. Lucius allait-
Lucius. Il devait prévenir Lucius.
" Excusez moi, " dit-il au réceptionniste, " Puis-je j'utiliser votre Cheminette, juste pour un court appel?"
Il fut dirigé vers le terminal de Cheminette public-ils en avaient ajouté un dans l'entrée, se rendit-il compte, cela n'avait pas été là la dernière fois qu'il était venu ici-et, après une profonde respiration affermissante , appela "Manoir Malfoy !"
~~~~*~~~~
" Je les tuerai !" siffla Lucius entre ses dents serrées, " je jure devant toute divinité que je tuerai ces bâtards."
La nième fois. Il l'avait dit pour la nième fois. La patience de Severus s'amenuisait. " Lucius, je sais que c'est difficile et une tragédie, je te comprends vraiment ."
Lucius leva vers lui hors des yeux pleins de whisky. " Tu comprends?"
" Plus ou moins. Assez pour ne pas te laisser ici tout seul, parce que je sais très bien que dès que je transplanerai tu feras un saut à l'Académie des Aurors ou au ministère et tu feras quelque chose que tu regretterais beaucoup."
Lucius se versa quelque autres centimètres de whisky et renifla.
" Lucius, pourrais-tu gentiment te soûler aussi vite que possible, pour que tu t'endormes simplement? Ou préféres-tu que je te prépare une potion somnifère?"
Lucius secoua la tête avec une ébriété entêtée. " Ils ont tué mon héritier, " dit-il indistinctement, " et ils ont presque tué mon épouse. Que t'attends-tu à ce que je fasse?"
" Je ne m'attends à rien. Je veux seulement que tu dormes et laisse refroidir cela un peu. Nous pouvons aller voir Voldemort demain et demander son autorisation pour planifier un raid sur l'Académie. Plus tard néanmoins. Pas demain et ni après demain. Peut-être dans un mois ou deux. Quand ce ne sera plus connecté à ce qui est arrivé à Narcissa."
" Demander sa permission!" dit Lucius d'une voix traînante. " Demander sa maudite permission pour une vengeance personnelle. Je serai damné-"
" Chut, Lucius! Pense seulement à Clarissa. Veux-tu jouer le serveur pour les moldus americains ? Ok, alors calme toi."
Le verre de Malfoy glissa de sa main et tomba sur le tapis avec doux bruit sourd. Le whisky s'imbiba rapidement dans le tissu épais. " Elle est innocente, Severus, " dit Lucius, sa voix étouffée parce qu'il avait enfoui son visage dans ses mains. " Elle est innocente et ne l'avait pas mérité. Tant de douleur."
" Je sais. Je l'ai vue, et c'était horrible. Mais elle est vivante. Vous aurez des enfants-"
" Mais c'était un garçon!" cria Lucius, se levant de son siège. Il titubait, et Severus alla vers lui et posa une main stabilisante sur son épaule. "C'était mon héritier. Un garçon en bonne santé, Severus. C'est à dire jusqu'à ce que."
En effet, pensa Severus. Jusqu'à ce que. Il avait vu beaucoup de scènes horribles, mais cela avait presque été trop pour lui. Les médisorciers avaient essayé diverses potions et contre-sorts en même temps; il leur avait fallu plus de dix minutes pour terminer l'épreuve horrible de Narcissa. La malédiction de Mutilospasmus -les médisorciers l'avaient identifiée par le contre sort qui l'avait finalement interrompue- avait marché très efficacement. Appartenant certainement au côté sombre de la magie, elle causait des contractions horribles, surtout de l'estomac et de l'intestin, et à moins d'être arrêtée à temps, faisait littéralement éclater les vaisseaux sanguins et les organes. Lucius avait insisté pour être présent, et Severus, craignant qu'il puisse agir de manière inconsidérée envers les medisorciers, avait plus ou moins été forcé de rester aussi. Il savait que l'image de ce corps minuscule, cruellement tordu et mutilé, n'allait pas quitter son esprit bientôt. Cela avait été un garçon, tout comme Narcissa le lui avait dit.
Elle aurait besoin d'une longue période de convalescence mais ils avaient assuré Lucius qu'il n'y avait aucun dégât à long terme à attendre, car ils l'avaient sauvée juste à temps.
Voyant que Lucius était plus ou moins stable sur ses pieds et s'appuyait fortement contre le cadre de marbre de la cheminée, Severus décida qu'il pourrait aller à la table de côté qui portait les bouteilles et se verser à boire. Il regarda l'ambre liquide éclabousser le verre. Cela aurait dû être un Noël paisible et à la place. se retournant vers Lucius, il vit que les épaules de l'autre homme étaient secouées. Il était extrêmement improbable que quelque chose ait pu provoquer son rire, alors la seule conlusion possible . dieux , quel pagaille! Quelle maudite pagaille! Lucius ne lui pardonnerait jamais d'avoir vu sa faiblesse. Alors il choisit de flâner vers l'une des portes françaises et de regarder fixement la nuit, et simplement d'attendre que cela s'arrête.
" Je jure que je te tuerai si tu le dis un jour à quelqu'un, " vint de derrière lui la voix, un peu rauque, de Lucius.
" Je ne le dirai pas " dit doucement Severus. " Qu'est ce, Lucius? Que diable peut faire pleurer Lucius Malfoy?"
Il se retourna pour faire face à l'autre sorcier, mais Lucius ne le regardait pas. Il regardait fixement les flammes, le bras droit contre la surface de marbre le soutenant, sa main gauche agglomérée en poing. " Je l'aime, " chuchota-t-il d'une voix rauque " et elle aurait presque pu mourir."
" Cela pourrait être une bonne idée de le lui dire tu sais, " répondit calmement Severus. " Je crois qu'elle serait agréablement surprise."
Lucius secoua la tête. " Appelle cela de la superstition, traite moi d'idiot, mais je ne peux pas. Je ne sais pas pourquoi je te l'ai dit, mais je ne lui dirai certainement pas un mot. C'est. c'est difficile à décrire mais c'est comme si le dire tout haut mettrait cela en danger. C'est là, et tout le monde peut l'attraper et le détruire . Et. et lui, surtout."
Severus n'avait pas besoin de demander qui 'lui 'était. Il ne le savait que trop bien. La puissance des mots. Peut-être Lucius avait-il raison. " Je suppose que ce n'est pas à moi de te le dire, mais au diable tout . tu sais qu'elle m'a dit exactement la même chose aujourd'hui, presque avec les mêmes mots? Si la situation n'était pas si désolée cela me ferait rire."
Il y eut un long silence. " C'est bon à savoir " dit enfin Lucius . " D'une certaine manière, cela rend les choses plus faciles. Plus supportables."
Severus continua à regarder fixement par la fenêtre. En réalité, il se regardait fixement lui-même, ou à travers lui-même. Il était facile d'imaginer qu'il était une constellation dans le ciel de nuit. Ou un fantôme. Cela rendrait-il les choses plus faciles? Il en doutait d'une manière ou d'une autre .
" Te rappelles-tu de notre dernier jour à Poudlard?" il n'était pas sûr de savoir pourquoi il avait mentionné ce sujet. Il avait sauté hors de son subconscient et avait atterri sur sa langue. Pas un bon moyen de se comporter en présence de Lucius, même s'il était soûl et apparemment inoffensif.
" Que veux-tu dire?"
" Je veux dire notre dernier après-midi là bas, au lac, quand Sibylle a lu dans les intestins des grenouilles pour nous."
" C'était il y a longtemps."
Oui, pensa Severus. Dans une autre vie. " Je sais. Te rappelles-tu de ce qu'elle a dit à Clarissa?"
" Je me fiche totalement de ce que cette vieille fraude insupportable a dit à Clarissa. quelque chose à propos d'un crime passionel** , c'est cela?"
" C'est ce qu'il semblait à ce moment là. Mais tu te rappelles, n'est-ce pas, ce que je t'ai dit au sujet de son père, au sujet des abus?"
Lucius se retourna lentement pour lui faire face. " Es-tu en train d'impliquer que cette stupide vache a. eh bien, " dit-il après une courte pause de réflexion, " cela semble être logique, n'est-ce pas? D'une manière assez tordue . pourquoi en parles-tu de toute façon? Si je me rappelle correctement, elle ne t'a rien dit. Tu semblais tout à fait en rogne d'avoir été laissé de côté."
"Oui, " acquiesça Severus. " Je l'étais. Mais pourtant cela m'inquiète. Je ne sais pas pourquoi."
" Tu as peur de me tuer un jour?" demanda Lucius, dans une tentative pas tout à fait réussie de plaisanterie.
" Voulant dire que je suis ton meilleur ami? Maintenant, ne deviens pas sentimental, Malfoy."
L'atmosphère s'était un peu éclaircie.
"Il est l'heure d'aller au lit, Lucius. Nous aurons une journée occupée demain. Devrais-je t'accompagner quand tu iras voir Voldemort?"
Lucius haussa les épaules. " Je ne crois pas. Etant donné que tu n'as pas reconnu les Aurors. Et il ne va pas y avoir de punition cette fois ci. grâce à toi, " ajouta-t-il, maussade. " Autrement je pourrais avoir de gros ennuis maintenant."
" Tu n'aurais absolument pas d'ennuis à moins que tu ne considères le fait d'être mort comme une sorte d'ennui."
Lucius renifla. "Qui sait? Rentre chez toi maintenant, Sev. Tu as besoin de repos toi aussi."
~~~~*~~~~
La voix de Severus était enrouée d'excitation quand il appela son Elfe de Maison. " Peggy, pourrais-tu monter dans mon laboratoire un moment?"
Docilement, Peggy apparut à sa vue. " Oui, maître Severus? Je ne touche à rien, vraiment-"
" Je sais, " dit-il, souriant intérieurement devant la terreur de l'elfe. Il n'était jamais dur envers elle, avec la seule exception de la fois où elle s'était aventurée dans son laboratoire pour le laver. Il avait été dangereusement proche de faire une crise cardiaque et l'avait par conséquent terriblement fustigée verbalement. Elle avait tout de même de la chance bien sûr-Lucius par exemple, lui aurait donné la correction de sa vie. Mais quand même, le souvenir de ce jour était resté dans son esprit suffisemment vif pour l'empêcher pour toujours de recommencer un tel essai. Ce qui avait été bien sûr son intention.
"J'ai besoin de toi pour une expérience. Crois-tu que tu pourrais jouer le rat de laboratoire pour moi?"
Les yeux de Peggy s'élargirent considérablement. " U-une expérience?" glapit-elle, " Est-ce que cela fait mal, maître Severus?"
Il réfléchit à sa question un moment, puis secoua la tête. "Non, je ne crois pas. Et tu es la seule sur qui je puisse l'essayer, parce que ni Esmeralda ni Elias ne conviendraient. Cela exige l'utilisation de la parole."
" Je dois seulement parler?"
" Oui tu dois seulement parler. Dis moi, Peggy, connais-tu quelque chose au sujet du Veritaserum?"
L'elfe hocha vigoureusment la tête. "Oui, Maitre Severus. On doit dire la vérité si on le boit."
" Exactement. Sais-tu si cela marche pour les elfes de maison?"
" Nous devons dire la vérité à nos maîtres de toute façon, maître Severus, alors il n'y a aucun besoin de nous en donner ."
C'était quelque chose qu'il n'avait pas pris en compte. "Oui, " admit-il, " C'est un problème. Attends! Ne pourrais-je pas défaire le sortilège de lien un moment? Alors tu ne serais plus forcée de me dire la vérité."
Peggy fronça les sourcils, visiblement étonnée. " Oui je pense que vous pouvez faire cela. Mais-" elle leva les yeux vers lui d'un air suppliant -" Vous allez me lier de nouveau à vous s'il vous plaît? Je ne veux servir personne d'autre."
" Bien sûr que je vais remettre le sortilège " dit Severus en riant, " que ferais-je sans toi? Esmeralda me crèverait les yeux si tu quittais cette maison. Viens alors, apporte ce parchemin et commençons."
Un peu plus tard, Peggy était perchée sur le bord de son établi, déliée et lui faisant un grand sourire, son attitude entière exprimant l'attente.
" D'accord " dit Severus, essayant en vain d'avoir au moins l'air calme " D'abord, essayons avec le sérum de vérité. Ou plutôt je vais te poser quelques questions en premier, puis te donner le sérum et les reposer. Comme cela nous pourrons voir si cela marche sur les elfes."
L'elfe eut l'air un peu sceptique mais hocha la tête. Même déliée, elle ne pouvait pas entièrement résister à sa nature servile.
" Aimais tu bien ton dernier maître?"
Une ombre traversa le visage de Peggy. " Suis-je obligée de répondre?"
" Non, tu n'es pas obligée. Alors tu passes cette question?"
L'elfe hocha la tête.
" Bon. Question suivante. M'aimes-tu bien?"
Le soleil se leva. "Oui je vous aime beaucoup, maître Severus. Vous êtes agréable, vous me traitez bien, vous--"
" C'est assez, merci, " l'interrompit-il. " Je crois que j'ai compris l'idée générale. Dernière question, alors. Etais-tu curieuse de la raison pour laquelle les Aurors sont venu ici m'interroger?"
Cette dernière question semblait être la plus difficile. L'elfe se balança d'arrière en avant, visiblement se battant contre elle-même. " S'il vous plaît maître Severus, " gémit-elle, " s'il vous plaît ne demandez pas ça, s'il vous plaît."
" Tout va bien. Tu peux ne pas répondre. Et maintenant-" il prit une petite fiole contenant un liquide clair comme du cristal " -le sérum de vérité. Tu es très petite, alors je dirais que deux gouttes sont plus qu'assez."
Peggy ouvrit la bouche et le laissa prendre deux gouttes et les poser sur sa langue. Quelques secondes plus tard, ses yeux devinrent un peu vitreux. " Cela semble étrange, maître Severus. Etes-vous sûr que vous ne m'empoisonnez pas?"
" J'espère très sincèrement que je ne t'empoisonne pas. Maintenant dis-moi: Aimais-tu ton dernier maître?"
Elle luttait encore mais était à l'évidence incapable de résister. " Je le déteste, "dit-elle. " Je le déteste parce qu'il est injuste et cruel. Si je le rencontre jamais à nouveau, je veux lui faire mal. Très mal."
" Intéressant. Et moi, alors?"
Elle lui fit un sourire plein de dents. " Je vous aime bien, maître Severus. Ce n'est pas un mensonge vous voyez?"
Lucius l'aurait traité d'idiot sentimental s'il avait vu la satisfaction de Severus à être apprécié par un elfe de maison. Il souriait probablement aussi comme un idiot. Peu importe, néanmoins. " Et les Aurors?" demanda-t- il.
" Je vous vois quelquefois maître Severus, " chuchota-t-elle. Elle ne le regardait pas dans les yeux. " vous partez au milieu de la nuit. Quand vous revenez vous semblez si fatigué. et il y a du sang sur vos habits. Vous devez faire de mauvaises choses, Maître Severus, de très mauvaises choses, et j'ai peur pour vous. Vous êtes une bonne personne. je ne le dis jamais aux Aurors. Jamais. Mais je n'aime pas que vous partez dans la nuit."
Grimaçant intérieurement, Severus hocha seulement la tête et poursuivit avec la dernière étape, la plus importante. L'antidote était aussi clair et sans-goût que le Veritaserum. Deux gouttes et regard de Peggy redevint brumeux. Il répéta les questions et reçut les mêmes réponses qu'elle lui avait donné la première fois qu'il les avait posées. Cela marchait. Il avait réussi. Il avait trouvé un antidote à la substance que tous craignaient que les Aurors utilisent sur eux plus tôt ou tard.
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" Quel beau corbeau vous avez Severus. Et j'espère qu'il a remis la demande d'une réunion agréable. Etant donné l'urgence de votre demande de rencontre, j'en doute assez, cependant."
Encore à genoux, son coeur martelant d'attente, Severus secoua la tête. " Je suis content de dire que vous avez tort, mon seigneur. Les nouvelles que j'apporte sont bonnes en effet. Un cadeau, plutôt que des nouvelles."
Voldemort ne commenta pas ceci, et il ne lui permit pas non plus de se lever. " Un cadeau?" Il y eut alors le silence, peut-être pas long, mais insupportable tout de même. " Un cadeau?" répéta-t-il, avec moins d'enthousiasme dans sa voix que Severus l'avait espéré. " Je suppose que je ne suis pas la sorte de personne à qui les gens, même des partisans dévoués comme vous, font des cadeaux. Pas à moins que je ne leur demande spécifiquement ."
Severus sentit sa tête commencer à tourner. Combien de fois s'était-il dit que son maître prendrait ce geste exactement pour ce que c'était? Une tentative bancale de racheter sa trahison? La partie coupable de sa conscience avait elle tant de pouvoir sur son inconscient pour forcer cette chose faible, crédule, à trouver un moyen pour que le maître le punisse ? Une manière très ingénue, subtile? Car il n'avait jamais envisagé d'avouer simplement, à l'exception de ce moment éphémère l'été dernier. Il pouvait être un poltron ou simplement un être humain ordinaire. Quelle que soit l'appellation, l'aboutissement était même: Il avait peur d'être torturé ou même tué. Mais ceci, c'était détourné. Donner à son maître quelque chose d'important, peut -être vital, sans qu'on le lui ait demandé. Il était forcé que cela élève des soupçons. Et cela pourrait mener exactement où il avait cru ne pas vouloir aller.
" Alors pourquoi considérez-vous nécessaire de me donner un présent, Severus? Pourquoi sentez-vous que vous me devez quelque chose? Si vous étiez arrivé ici avec une bourse de galions, j'aurais compris. Vous auriez pu imaginer que vous me deviez cet argent que je vous ai donné au début et vous auriez pu vous sentir obligés de le rendre."
Chaque phrase était une lame qui coupait depuis son cerveau directement jusque dans ses intestins, laissant une piste de glace incandescente dans son sillage.
" Ou est-ce un ordre de paiement sur votre coffre à Gringott?" demanda-t- il, d'une ton presque moqueur.
Severus entendit le craquement tranchant du rouleau du parchemin étant retourné dans la main de Voldemort. "Non, mon maître, "dit-il, pas vraiment sûr que sa voix semble aussi calme qu'il le voulait. " C'est quelque chose d'infiniment plus précieux."
"Ah." De nouveau le silence. Pour Severus, cela semblait être un tourbillon inévitable ; qui l'aspirait, le rendant malade. " Mais pourquoi, Severus? Pourquoi? Ce n'est pas-" un silence calculé -"de la culpabilité, non?"
"Non, mon seigneur. Pourquoi devrais-je me sentir coupable?"
Au moment suivant, il hurla. La chaussure de Voldemort avait écrasé sa main droite de pleine force. " Ne jouez jamais à des jeux avec moi." Sa voix était aussi calme que si le coup avait été suffisant pour que sa colère s'évapore.
" Je." il fut frappé par une vague de nausée. Probablement parce que quelques os avaient été brisés. Le choc et la sorte inattendue de douleur calmèrent son esprit, néanmoins. Prenant des respirations profondes, il essaya de surmonter son désir ardent de vomir. " Je ne me sens pas coupable, mon seigneur. La seule raison pour laquelle j'ai considéré plus sage de vous présenter ceci comme une surprise est que je n'étais pas sûr de réussir."
" Ah." de nouveau, le monosyllabe énervant. " et qu'avez vous réussi?"
" J'ai réussi à développer un antidote au Veritaserum. Comme il est maintenant, son effet ne dure pas plus de vingt-quatre heures. Mais j'ai pensé que même si ce n'est qu'une étape vers le résultat final, c'était déjà digne de vous être montré."
Le parchemin bruissa de nouveau, plus longtemps cette fois. A travers les secousses de douleur allant de sa main à sa tête et à son estomac, Severus essaya de déceler une modification dans la respiration ou l'attitude de Voldemort, quelque signe, quelque avertissement de sa réaction. Il n'y en eut aucun, et il se prépara au pire.
" Vingt-quatre heures " souffla Voldemort, " c'est déjà un miracle. Vous avez bien fait, Severus. Lève toi."
Pas sûr d'être capable de se tenir debout sans se soutenir contre un siège ou contre le mur, Severus se remit sur ses pieds. Cela lui coûta toutes les forces qui lui restaient pour ne pas éviter les yeux de son maître. Mais il devait résister à l'impact de ces pupilles noir-rouges. Il savait quelque part profond dans son esprit, que sa vie en dépendait.
" McLachlan ignore ceci, " dit Voldemort déclarant un fait plus que posant une question.
" Bien sûr mon Maître."
" En avez-vous parlé à quelqu'un d'autre? Lucius?"
"Non, mon maître. Vous et moi sommes les seuls à savoir."
" Bien. Et je veux que cela reste ainsi. Mes mangemorts devront bien sûr en ingérer, particulièrement avant toute opération majeure, mais ils le feront sans savoir ce que c'est. Trop de connaissance au mauvais moment pourrait se prouver nuisible."
Une douleur tranchante qui n'avait rien à voir avec sa main ou son état précédent d'exaltation nerveuse déchira le coeur de Severus à ces mots. C'était illluminant, et c'était si déchirant qu'il aurait préféré être torturé à mort. C'était un éclair blanc et chaud et il laissait une inscription, brûlée profondément dans son être-même. Il savait qu'il essayerait de l'ignorer. Il était sûr que la plupart du temps il allait réussir. Mais c'était là. Et on pouvait lire " Où est la différence?"
** en français dans le texte
Chère Clarissa
Je suppose que tu n'as pas accès aux journaux sorciers et certainement pas aux journaux sorciers Britanniques, là bas, alors j'ai pensé que je pourrais te dire ce qui se passe ici. Ce sont de bonnes nouvelles, alors ne te fais pas de soucis.
Nous (voulant dire St. Jean et moi-même) avons exécuté ce vieil imbécile de Windham avec succès. La cerise sur le gâteau cependant, était la destruction plus ou moins complète de sa résidence-stupéfiant ce que douze puissants sortilèges de Reducto peuvent faire. Cependant, nous n'avons pas laissé de Marque Sombre cette fois. Pourquoi? Parce que le vieux Dumbledore avait eu une terrible dispute avec Windham-nous nous sommes arrangés pour que la rumeur soit suffisamment étendue avant d'envoyer le ministre de l'autre côté du Styx, et la Gazette des Sorciers et le RRS nous ont tous les deux fait le 'cadeau ' d'insinuer que l'attaque pourrait aussi avoir été une étape préparatoire de coup d'Etat. Ce qui bien sûr a garanti que Dumbledore n'accepterait jamais le poste, même si le ministère entier rampait jusqu'à Pouldard sur leurs mains et genoux.
Mais nous avons eu encore plus de chance que ce à quoi nous nous attendions: Non seulement Dumbledore a refusé, il était aussi impossible de trouver qui que ce soit voulant bien devenir le successeur de Windham. Pas mal, n'est-ce pas? Ainsi le ministère (qui que ce soit qui soit responsable pour cette décision ridicule) a trouvé un compromis. Les Chefs de Départements agiront comme ministre tour à tour. Il y a six départements, alors c'est deux mois pour chacun. Ridicule, n'est-ce pas? Et avec six styles différents de direction et autant de priorités différentes, le chaos deviendra encore plus grand que nous ne l'avions immaginé dans nos rêves les plus fous. Le vieux Barty Croupton et Cornelius Fudge (il a récemment été nommé Chef du Département de la loi privée!) Pense simplement à ça! Quand l'un d'eux prendra la relève, il contredira et neutralisera tout ce que son prédécesseur a dit ou a fait.
Malheureusement, les choses ne passent pas trop bien à Poudlard. Dumbledore refuse purement et simplement d'engager un autre professeur de potions. C'est-à-dire, il a demandé à St. Jean de revenir mais l'UMU ne le laisserait pas partir. Bénie soit la vieille rivalité entre McAllan et AD.
En parlant de potions: McLachlan m'a dit que je terminais probablement mon apprentissage deux mois plus tôt, ce qui veut dire fin mai. Ce qui veut dire aussi qu'il y a plus qu'assez de temps pour que je soumette ma demande d'examen de maîtrise à l'université avant qu'ils ne ferment pour l'été. Je suppose que Lord Voldemort voudra alors que je demande le poste de Karkaroff à Poudlard-nul besoin de te dire que ceci est diamétralement opposé à mes propres souhaits. Pas parce que je suis effrayé par le fait d' être percé à jour et transporté directement vers Azkaban. Mais la simple pensée de devoir enseigner pour gagner ma vie me fait grimacer. Imagine seulement, il pourrait y avoir des individus comme Pettigrow ou Londubat, Merlin l'interdise. Cependant, je ne montrerai certainement aucune opposition. Et avec mon dossier pas exactement splendide, il n'y a aucun danger imminent que Dumbledore reconsidère sa décision et m'embauche.
Je n'ai absolument aucune idée de ce que je vais faire après avoir reçu mon diplôme. Mais je suppose que le temps le montrera.
Ta dernière lettre m'a fait rire-il est difficile de t'imaginer servir de la nourriture à des Moldus. Etant donné que ce n'est rien de permanent, je suppose que tu te débrouilleras plutôt bien. Et cela pourrait vraiment être une manière très efficace d'apprendre à connaître leur monde sans élever trop de curiosité par ton ignorance. Le cinéma semble intéressant, bien que je ne puisse guère immaginer ce à quoi cela peut ressembler. J'aimerais bien y aller mais non seulement mon programme est vraiment plein, il y a aussi le manque de compagnie qui le fait sembler moins séduisant. Ou peux- tu immaginer Lucius dans un cinéma Moldu?
Eh bien, ma chère, cela semble être tout pour aujourd'hui. Je présume qu'il n'y aura pas de lettres de ta part avant Noël, alors je te souhaite un très joyeux Noël. Cela aurait été notre premier Noel ensemble; cela me rend un peu triste. Bien que je ne comprenne pas vraiment pourquoi une gamine odieuse comme toi me manque. Comme sont les choses, je passerai probablement les vacances au Manoir Malfoy. Avec un peu de chance, ce sera plus paisible que l'année dernière.
Ton
Severus
~~~~*~~~~
" Es-tu vraiment sûre que tu peux marcher?" demanda Severus à Narcissa quand ils se rencontrèrent à l'entrée de Fleury & Bott, " Je veux dire, sans t'insulter, mais n'as-tu pas peur de pouvoir chavirer ?"
Elle rit. "Non, certainement pas. C'est pour cela que les femmes enceintes développent cette démarche étrange, tu sais? Pour s'empêcher de constamment se renverser." elle prit son bras. " J'espère que cela ne t'ennuie vraiment pas d'aller faire des courses avec moi?"
Severus la regarda avec des sourcils levés. " Si je te l'ai dit. Mais tu dois tenir ta part de l'accord. Pas d'affaires de bébé. Seulement le cadeau de Lucius."
" Bien sûr. Mais tu sais comment il est."
" Je le sais?" répliqua Severus .
" Oui tu le sais. Tu sais parfaitement bien que c'est un bâtard possessif et jaloux. Tu es la seule personne à qui il me confierait, maintenant qu'Yelena n'est plus là."
" Comme c'est flatteur, " dit Severus de façon acide. " mais honnêtement je n'avais aucune idée qu'il était jaloux."
Elle soupira. " Je suppose que c'est seulement un souhait de ma part" admit- elle " mais probablement qu'il est seulement possessif et c'est tout ce qu'il y a à cela."
" On tombe amoureuse?" Narcissa rougit seulement mais ne répondit pas . " Oh, oh. Cela a l'air mauvais, Mme Malfoy, vraiment mauvais. Etes-vous la même femme qui m'a dit il y a quelques années, que une qui aime et un qui se laisse aimer **était un scenario impossible?"
Maintenant elle avait des larmes dans les yeux. Severus commença à se sentir de plus en plus inconfortable.
" Tu vois, "dit-elle, " C'est difficile de ne pas tomber amoureuse. Il est incroyablement attentif, presque toujours agréable, il. il semble me respecter. Et maintenant que je porte son enfant. cela a changé mes sentiments. Les a approfondis. Seulement je ne suis pas sûre que ce soit en fait une amélioration."
" Voulant dire que ce serait mauvais pour toi s'il ne les retournait pas?"
" Exactement. Je ne sais pas comment l'expliquer. Mais nous avons été mariés depuis plus d'un an maintenant. Mon époux me traite constamment bien, il ne me fait pas me sentir comme une épouse trophée, il-" elle rougit -" il est un amant incroyable. il est difficile de se dire perpétuellement qu'il se conduit comme ceci mais ne se soucie pas de moi. Je ne sais pas exactement quand cela s'est produit mais à quelque instant je suis simplement devenue fatiguée de me convaincre qu'il ne le faisait pas. Il est tellement plus facile de croire qu'il. m'aime bien."
" Cela, " remarqua ostensiblement Severus " ne semble pas vraiment être la question. Je suis sûr qu'il t'aime bioen, autrement il ne t'aurait jamais épousée. Julius n'était pas la sorte d'homme qui aurait forcé son fils à épouser une fille qu'il détestait, seulement parce que c'était avantageux. Alors la question n'est pas s'il t'aime bien ou non, mais s'il te rend ton amour."
" Ne l'appelle simplement pas ainsi, " chuchota-t-elle, levant les yeux vers lui avec un sourire très aqueux, " De peur d'offenser les divinités, tu sais ?"
Ils étaient arrivés au Grenier d'Anatole, un magasin d'antiquités qui, malgré son nom, vendait tout sauf du bric-à-brac**. Anatole Erasmus Crumb était l'un des plus grands experts de Grande-Bretagne et peut-être d'Europe, dans le domaine des artéfacts magiques. Malgré les directives toujours-strictes du ministère, il réussissait encore à déceler, acheter et vendre des articles, ce qui, si le ministère en avait eu connaissance, lui vaudrait plus d'une condamnation à perpétuité à Azkaban.
Lucius avait hérité de son père sa passion pour les antiquités magiques, particulièrement les plus sombres ,et il était un collectionneur enthousiaste de tels objets- plus c'était toxique, nocif, ensorcelé ou mortel, mieux c'était. Sachant ceci, Narcissa voulait acquérir quelque objet particulièrement rare et particulier comme cadeau de noel pour son époux. Elle avait peu de connaissance dans ce domaine et admettait librement qu'elle ne se considérait pas être de taille à faire face à Crumb quand il s'agissait de marchander le prix. Pas que l'argent soit un problème en lui-même; mais le vendeur d'antiquités n'était pas exactement connu pour son intégrité. Ainsi elle avait demandé à Severus de l'accompagner, sentant que son regard intimidant, maintenant breveté, pourrait avoir un effet intimidant sur Anatole Erasmus Crumb.
Ils ne durent pas chercher longtemps; en fait, après qu'ils aient été conduis dans l'espace réservé pour au clients dignes de confiance de Crumb- bien que le mot digne de confiance ne fut pas exactement utilisé dans son sens le plus courant -Narcissa avait immédiatement été attirée par un magnifique plateau d'échecs. Il était très grand, faisant presque soixante- quinze centimètres de côté, ses cases, faites de platine et d'onyx, étaient entourées par un cadre fait des mêmes matières. Il était de facture admirable, l'onyx fournissant un arrière-plan pour une marqueterie complexe de plantes et de feuilles fantastiques. Les pièces étaient taillées dans de la pierre de lune et la variété la plus sombre d'opale que Severus ait jamais vue: C'était presque noir, avec un reflet rouge sinistre, presque malveillant. Cela lui rappelait les yeux de Voldemort. Une carte, placée près de cet épitomé d'artisanat magique, expliquait qu'il était ensorcelé pour réduire la taille de l'adversaire de son propriétaire-seulement au cas où il gagne, bien sûr - à la taille de l'une des pièces dès qu'il disait les mots 'échec et mat', et l'attirerait, lui ou elle, sur le plateau où il ou elle serait massacré(e) par toutes les pièces d'une manière qu'il valait mieux ne pas décrire en détail.
" C'est extraordinaire, n'est-ce pas Severus?" chuchota Narcissa.
"Chut! Oui ce l'est, mais ne montre pas trop d'intérêt. Premièrement nous allons regarder attentivement le reste. Et quand nous reviendrons, tu accepteras gentiment tout commentaire désapprobateur que je choisisse de prononcer."
Elle acquiesça et ils firent consciencieusement le tour de toute la pièce, suivis par les yeux vigilants Crumb, se montrant divers objets l'un l'autre, argumentant au sujet de leur valeur. Severus dût admettre qu'il passait un bon moment. Le marchandage avec Crumb rendit cela encore meilleur, surtout parce qu'il réussit à diminuer progressivement le prix ridicule de deux mille cinq cents galions à un raisonnable mille trois cents. L'affaire fut conclue, Narcissa signa un ordre de paiement sur son compte à Gringott et M. Crumb nota l'heure et la destination de la livraison.
"Oh, j'ai envie de fêter cela, " dit Narcissa quand ils furent sortis du magasin quelque peu sombre. Ses yeux avaient perdu leur ancienne tristesse et ils étaient rayonnants d'agitation.
"Oui, " aquiesça Severus, " l'acquisition d'un tel trésor doit être duement fêtée. J'ai appris que Fortârome avait ouvert un bar, voudrais-tu y aller et jeter un coup d'oeil? Pas d'alcool, néanmoins, " réprimanda-t-il, poussant légèrement son ventre. Il reçut un coup de pied assez violent en réponse.
" Tu vois?" sourit Narcissa , reprenant à nouveau son bras " Il pense que je peux avoir un verre de champagne."
"Il?"
" Je suis absolument sûr que cela sera un garçon."
"Simple souhait, n'est ce pas?"
Elle haussa les épaules. " Peut-être. Bien que je doute que Lucius soit furieux si c'était une fille. Je suis jeune, je peux avoir autant d'enfants que je veux. Tôt ou tard ce sera forcément un garçon. Est-ce loin? Mes pieds me tuent ."
"Non, " dit Severus, " Encore une centaine de mètres. Tu vois cette image flotter là-bas? La flûte avec 'Surnaturellement Pétillant 'écrit dessous? C'est là."
Ils poursuivirent lentement vers l'emplacement que Severus avait indiqué et avaient déjà parcouru plus de la moitié de la distance, quand soudain un groupe d'Aurors s'avança délibérément et à grandes enjambées vers un jeune homme apparemment inoffensif, qui étudiait les objets en vitrine à Fleury & Bott. Sentant des ennuis, Severus s'arrêta complètement sur ses pas et ordonna à Narcissa de ne pas aller plus avant. Ils regardèrent le jeune homme se retourner, son expression à demi ennuyée, à demi incrédule, comme il balayait du regard les silhouettes habillées de blanc. Elles formaient un cercle autour de lui, si bien que, de là où Severus et Narcissa se tenaient, il était impossible de voir ce qui se passait exactement. Le cercle se rétrécit progressivement comme les Aurors l'enfermaient. Les passants commencèrent à s'éloigner avec inquiétude du groupe; dans le silence qui était tombé Severus pouvait entendre distinctement les voix furieuses. D'instinct, il passa son bras autour des épaules de Narcissa et regarda alentour à la recherche d'une porte ouverte, derrière laquelle ils puissent trouver refuge. Mais les habitants et les petits commerçants du Chemin de Traverse avaient à l'évidence appris leur leçon: plus une seule porte n'était ouverte. Tout était verrouillé, fermé et gardé.
Le bruit de l'altercation échauffée augmenta en volume, et soudain-tout le monde s'y était attendu mais cela vint quand même comme un choc-les sortilèges commencèrent à voler. C'était une bagarre à un contre quatre, mais le jeune homme se tenait tout à fait remarquablement. Ceci, cependant, n'était pas la préoccupation principale de Severus. Les Aurors lançaient malédictions et sortilèges, frappant apparemment au hasard et non seulement ils touchaient leur cible, les sortilèges ricochaient aussi sur les murs et fenêtres.
" Viens Narcissa!" dit Severus, évitant de justesse une explosion de lumière jaune, " Nous ferions mieux de Tran-"
A cela moment précis, un des Aurors esquiva une malédiction que son adversaire lui avait lancée; Severus essaya de tirer Narcissa au loin, mais ne réussit pas. La furieuse flamme rouge vola vers elle et la frappa à la gorge. Ses yeux grand ouverts, son beau visage un masque de terreur et de douleur montante, Narcissa chancela en arrière, trop vite pour que Severus puisse la saisir, surtout parce qu'il devait constamment se pencher à gauche et à droite pour esquiver l'orage toujours croissant de malédictions. Il la vit se retourner sur elle même une fois, hurlant et convulsant déjà, puis tomber; tomber lentement mais trop rapidement pour qu'il puisse faire autre chose que de sauter en avant et de se jeter par terre pour que sa tête frappe sa jambe au lieu de la pierre.
Les témoins ne semblèrent pas le remarquer; il y en avait si peu qui restaient, serrés contre les murs des maisons, comme s'ils voulaient se fondre dedans , horrifiés et muets. Soulevant doucement la tête de Narcissa de sa jambe, Severus se remit précipitemment en position agenouillée, tira sa baguette et jeta FInite Incantatem sur elle. Sans résultat. Ses hurlements s'étaient maintenant transformés en un doux bruit de gargouillis qui était peut-être plus inquiétant que ses hurlements désespérés.
La douche des malédictions s'arrêta brusquement et Severus se retourna. Les Aurors avaient finalement maîtrisé leur adversaire, un d'eux jetait un sortilège de ligotage sur lui.
" Attendez!" cria Severus , " attendez, il faut que je lui demande quel sortilège-"
Un des Aurors se retourna et le regarda de la tête au pieds. " La ferme!" aboya-t-il, " Et occupez vous de vos maudits oignons."
" Etes-vous fou? Cette femme est enceinte et il l'a frappée-"
" Alors emmenez-la à Ste Mangouste, espèce d'idiot!"
Avec ces mots, l'Auror retourna à ses compagnons. Il était difficile de combattre la vague de rage incandescente qui menaçait d'aveugler Severus. Il devait le faire, néanmoins, même si seulement dans l'intérêt de Narcissa. Prudemment il la souleva-Merlin, elle était lourde, toute molle maintenant et apparemment sans connaissance-il la tint proche de lui et Transplana à Ste Mangouste..
Quand les médisorciers l'eurent prise en charge, Severus s'effondra dans un des sièges qui étaient éparpillés dans l'entrée. Cet endroit ne contenait pas de bons souvenirs pour lui, pensa-t-il, frissonnant. Il était difficile de ne pas prendre cela comme un mauvais présage. Et si elle perdait le bébé? Elle était. attendez. à moins que sa mémoire ne le trompe elle était enceinte de sept mois alors le bébé pourrait survivre. Mais ce sortilège. ce n'avait pas été Doloris mais certainement une malédiction sombre. Et il était plus que possible, en fait il était extrêmement probable que cela avait endommagé l'enfant. S'il cela avait vraiment été un garçon.. Lucius allait-
Lucius. Il devait prévenir Lucius.
" Excusez moi, " dit-il au réceptionniste, " Puis-je j'utiliser votre Cheminette, juste pour un court appel?"
Il fut dirigé vers le terminal de Cheminette public-ils en avaient ajouté un dans l'entrée, se rendit-il compte, cela n'avait pas été là la dernière fois qu'il était venu ici-et, après une profonde respiration affermissante , appela "Manoir Malfoy !"
~~~~*~~~~
" Je les tuerai !" siffla Lucius entre ses dents serrées, " je jure devant toute divinité que je tuerai ces bâtards."
La nième fois. Il l'avait dit pour la nième fois. La patience de Severus s'amenuisait. " Lucius, je sais que c'est difficile et une tragédie, je te comprends vraiment ."
Lucius leva vers lui hors des yeux pleins de whisky. " Tu comprends?"
" Plus ou moins. Assez pour ne pas te laisser ici tout seul, parce que je sais très bien que dès que je transplanerai tu feras un saut à l'Académie des Aurors ou au ministère et tu feras quelque chose que tu regretterais beaucoup."
Lucius se versa quelque autres centimètres de whisky et renifla.
" Lucius, pourrais-tu gentiment te soûler aussi vite que possible, pour que tu t'endormes simplement? Ou préféres-tu que je te prépare une potion somnifère?"
Lucius secoua la tête avec une ébriété entêtée. " Ils ont tué mon héritier, " dit-il indistinctement, " et ils ont presque tué mon épouse. Que t'attends-tu à ce que je fasse?"
" Je ne m'attends à rien. Je veux seulement que tu dormes et laisse refroidir cela un peu. Nous pouvons aller voir Voldemort demain et demander son autorisation pour planifier un raid sur l'Académie. Plus tard néanmoins. Pas demain et ni après demain. Peut-être dans un mois ou deux. Quand ce ne sera plus connecté à ce qui est arrivé à Narcissa."
" Demander sa permission!" dit Lucius d'une voix traînante. " Demander sa maudite permission pour une vengeance personnelle. Je serai damné-"
" Chut, Lucius! Pense seulement à Clarissa. Veux-tu jouer le serveur pour les moldus americains ? Ok, alors calme toi."
Le verre de Malfoy glissa de sa main et tomba sur le tapis avec doux bruit sourd. Le whisky s'imbiba rapidement dans le tissu épais. " Elle est innocente, Severus, " dit Lucius, sa voix étouffée parce qu'il avait enfoui son visage dans ses mains. " Elle est innocente et ne l'avait pas mérité. Tant de douleur."
" Je sais. Je l'ai vue, et c'était horrible. Mais elle est vivante. Vous aurez des enfants-"
" Mais c'était un garçon!" cria Lucius, se levant de son siège. Il titubait, et Severus alla vers lui et posa une main stabilisante sur son épaule. "C'était mon héritier. Un garçon en bonne santé, Severus. C'est à dire jusqu'à ce que."
En effet, pensa Severus. Jusqu'à ce que. Il avait vu beaucoup de scènes horribles, mais cela avait presque été trop pour lui. Les médisorciers avaient essayé diverses potions et contre-sorts en même temps; il leur avait fallu plus de dix minutes pour terminer l'épreuve horrible de Narcissa. La malédiction de Mutilospasmus -les médisorciers l'avaient identifiée par le contre sort qui l'avait finalement interrompue- avait marché très efficacement. Appartenant certainement au côté sombre de la magie, elle causait des contractions horribles, surtout de l'estomac et de l'intestin, et à moins d'être arrêtée à temps, faisait littéralement éclater les vaisseaux sanguins et les organes. Lucius avait insisté pour être présent, et Severus, craignant qu'il puisse agir de manière inconsidérée envers les medisorciers, avait plus ou moins été forcé de rester aussi. Il savait que l'image de ce corps minuscule, cruellement tordu et mutilé, n'allait pas quitter son esprit bientôt. Cela avait été un garçon, tout comme Narcissa le lui avait dit.
Elle aurait besoin d'une longue période de convalescence mais ils avaient assuré Lucius qu'il n'y avait aucun dégât à long terme à attendre, car ils l'avaient sauvée juste à temps.
Voyant que Lucius était plus ou moins stable sur ses pieds et s'appuyait fortement contre le cadre de marbre de la cheminée, Severus décida qu'il pourrait aller à la table de côté qui portait les bouteilles et se verser à boire. Il regarda l'ambre liquide éclabousser le verre. Cela aurait dû être un Noël paisible et à la place. se retournant vers Lucius, il vit que les épaules de l'autre homme étaient secouées. Il était extrêmement improbable que quelque chose ait pu provoquer son rire, alors la seule conlusion possible . dieux , quel pagaille! Quelle maudite pagaille! Lucius ne lui pardonnerait jamais d'avoir vu sa faiblesse. Alors il choisit de flâner vers l'une des portes françaises et de regarder fixement la nuit, et simplement d'attendre que cela s'arrête.
" Je jure que je te tuerai si tu le dis un jour à quelqu'un, " vint de derrière lui la voix, un peu rauque, de Lucius.
" Je ne le dirai pas " dit doucement Severus. " Qu'est ce, Lucius? Que diable peut faire pleurer Lucius Malfoy?"
Il se retourna pour faire face à l'autre sorcier, mais Lucius ne le regardait pas. Il regardait fixement les flammes, le bras droit contre la surface de marbre le soutenant, sa main gauche agglomérée en poing. " Je l'aime, " chuchota-t-il d'une voix rauque " et elle aurait presque pu mourir."
" Cela pourrait être une bonne idée de le lui dire tu sais, " répondit calmement Severus. " Je crois qu'elle serait agréablement surprise."
Lucius secoua la tête. " Appelle cela de la superstition, traite moi d'idiot, mais je ne peux pas. Je ne sais pas pourquoi je te l'ai dit, mais je ne lui dirai certainement pas un mot. C'est. c'est difficile à décrire mais c'est comme si le dire tout haut mettrait cela en danger. C'est là, et tout le monde peut l'attraper et le détruire . Et. et lui, surtout."
Severus n'avait pas besoin de demander qui 'lui 'était. Il ne le savait que trop bien. La puissance des mots. Peut-être Lucius avait-il raison. " Je suppose que ce n'est pas à moi de te le dire, mais au diable tout . tu sais qu'elle m'a dit exactement la même chose aujourd'hui, presque avec les mêmes mots? Si la situation n'était pas si désolée cela me ferait rire."
Il y eut un long silence. " C'est bon à savoir " dit enfin Lucius . " D'une certaine manière, cela rend les choses plus faciles. Plus supportables."
Severus continua à regarder fixement par la fenêtre. En réalité, il se regardait fixement lui-même, ou à travers lui-même. Il était facile d'imaginer qu'il était une constellation dans le ciel de nuit. Ou un fantôme. Cela rendrait-il les choses plus faciles? Il en doutait d'une manière ou d'une autre .
" Te rappelles-tu de notre dernier jour à Poudlard?" il n'était pas sûr de savoir pourquoi il avait mentionné ce sujet. Il avait sauté hors de son subconscient et avait atterri sur sa langue. Pas un bon moyen de se comporter en présence de Lucius, même s'il était soûl et apparemment inoffensif.
" Que veux-tu dire?"
" Je veux dire notre dernier après-midi là bas, au lac, quand Sibylle a lu dans les intestins des grenouilles pour nous."
" C'était il y a longtemps."
Oui, pensa Severus. Dans une autre vie. " Je sais. Te rappelles-tu de ce qu'elle a dit à Clarissa?"
" Je me fiche totalement de ce que cette vieille fraude insupportable a dit à Clarissa. quelque chose à propos d'un crime passionel** , c'est cela?"
" C'est ce qu'il semblait à ce moment là. Mais tu te rappelles, n'est-ce pas, ce que je t'ai dit au sujet de son père, au sujet des abus?"
Lucius se retourna lentement pour lui faire face. " Es-tu en train d'impliquer que cette stupide vache a. eh bien, " dit-il après une courte pause de réflexion, " cela semble être logique, n'est-ce pas? D'une manière assez tordue . pourquoi en parles-tu de toute façon? Si je me rappelle correctement, elle ne t'a rien dit. Tu semblais tout à fait en rogne d'avoir été laissé de côté."
"Oui, " acquiesça Severus. " Je l'étais. Mais pourtant cela m'inquiète. Je ne sais pas pourquoi."
" Tu as peur de me tuer un jour?" demanda Lucius, dans une tentative pas tout à fait réussie de plaisanterie.
" Voulant dire que je suis ton meilleur ami? Maintenant, ne deviens pas sentimental, Malfoy."
L'atmosphère s'était un peu éclaircie.
"Il est l'heure d'aller au lit, Lucius. Nous aurons une journée occupée demain. Devrais-je t'accompagner quand tu iras voir Voldemort?"
Lucius haussa les épaules. " Je ne crois pas. Etant donné que tu n'as pas reconnu les Aurors. Et il ne va pas y avoir de punition cette fois ci. grâce à toi, " ajouta-t-il, maussade. " Autrement je pourrais avoir de gros ennuis maintenant."
" Tu n'aurais absolument pas d'ennuis à moins que tu ne considères le fait d'être mort comme une sorte d'ennui."
Lucius renifla. "Qui sait? Rentre chez toi maintenant, Sev. Tu as besoin de repos toi aussi."
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La voix de Severus était enrouée d'excitation quand il appela son Elfe de Maison. " Peggy, pourrais-tu monter dans mon laboratoire un moment?"
Docilement, Peggy apparut à sa vue. " Oui, maître Severus? Je ne touche à rien, vraiment-"
" Je sais, " dit-il, souriant intérieurement devant la terreur de l'elfe. Il n'était jamais dur envers elle, avec la seule exception de la fois où elle s'était aventurée dans son laboratoire pour le laver. Il avait été dangereusement proche de faire une crise cardiaque et l'avait par conséquent terriblement fustigée verbalement. Elle avait tout de même de la chance bien sûr-Lucius par exemple, lui aurait donné la correction de sa vie. Mais quand même, le souvenir de ce jour était resté dans son esprit suffisemment vif pour l'empêcher pour toujours de recommencer un tel essai. Ce qui avait été bien sûr son intention.
"J'ai besoin de toi pour une expérience. Crois-tu que tu pourrais jouer le rat de laboratoire pour moi?"
Les yeux de Peggy s'élargirent considérablement. " U-une expérience?" glapit-elle, " Est-ce que cela fait mal, maître Severus?"
Il réfléchit à sa question un moment, puis secoua la tête. "Non, je ne crois pas. Et tu es la seule sur qui je puisse l'essayer, parce que ni Esmeralda ni Elias ne conviendraient. Cela exige l'utilisation de la parole."
" Je dois seulement parler?"
" Oui tu dois seulement parler. Dis moi, Peggy, connais-tu quelque chose au sujet du Veritaserum?"
L'elfe hocha vigoureusment la tête. "Oui, Maitre Severus. On doit dire la vérité si on le boit."
" Exactement. Sais-tu si cela marche pour les elfes de maison?"
" Nous devons dire la vérité à nos maîtres de toute façon, maître Severus, alors il n'y a aucun besoin de nous en donner ."
C'était quelque chose qu'il n'avait pas pris en compte. "Oui, " admit-il, " C'est un problème. Attends! Ne pourrais-je pas défaire le sortilège de lien un moment? Alors tu ne serais plus forcée de me dire la vérité."
Peggy fronça les sourcils, visiblement étonnée. " Oui je pense que vous pouvez faire cela. Mais-" elle leva les yeux vers lui d'un air suppliant -" Vous allez me lier de nouveau à vous s'il vous plaît? Je ne veux servir personne d'autre."
" Bien sûr que je vais remettre le sortilège " dit Severus en riant, " que ferais-je sans toi? Esmeralda me crèverait les yeux si tu quittais cette maison. Viens alors, apporte ce parchemin et commençons."
Un peu plus tard, Peggy était perchée sur le bord de son établi, déliée et lui faisant un grand sourire, son attitude entière exprimant l'attente.
" D'accord " dit Severus, essayant en vain d'avoir au moins l'air calme " D'abord, essayons avec le sérum de vérité. Ou plutôt je vais te poser quelques questions en premier, puis te donner le sérum et les reposer. Comme cela nous pourrons voir si cela marche sur les elfes."
L'elfe eut l'air un peu sceptique mais hocha la tête. Même déliée, elle ne pouvait pas entièrement résister à sa nature servile.
" Aimais tu bien ton dernier maître?"
Une ombre traversa le visage de Peggy. " Suis-je obligée de répondre?"
" Non, tu n'es pas obligée. Alors tu passes cette question?"
L'elfe hocha la tête.
" Bon. Question suivante. M'aimes-tu bien?"
Le soleil se leva. "Oui je vous aime beaucoup, maître Severus. Vous êtes agréable, vous me traitez bien, vous--"
" C'est assez, merci, " l'interrompit-il. " Je crois que j'ai compris l'idée générale. Dernière question, alors. Etais-tu curieuse de la raison pour laquelle les Aurors sont venu ici m'interroger?"
Cette dernière question semblait être la plus difficile. L'elfe se balança d'arrière en avant, visiblement se battant contre elle-même. " S'il vous plaît maître Severus, " gémit-elle, " s'il vous plaît ne demandez pas ça, s'il vous plaît."
" Tout va bien. Tu peux ne pas répondre. Et maintenant-" il prit une petite fiole contenant un liquide clair comme du cristal " -le sérum de vérité. Tu es très petite, alors je dirais que deux gouttes sont plus qu'assez."
Peggy ouvrit la bouche et le laissa prendre deux gouttes et les poser sur sa langue. Quelques secondes plus tard, ses yeux devinrent un peu vitreux. " Cela semble étrange, maître Severus. Etes-vous sûr que vous ne m'empoisonnez pas?"
" J'espère très sincèrement que je ne t'empoisonne pas. Maintenant dis-moi: Aimais-tu ton dernier maître?"
Elle luttait encore mais était à l'évidence incapable de résister. " Je le déteste, "dit-elle. " Je le déteste parce qu'il est injuste et cruel. Si je le rencontre jamais à nouveau, je veux lui faire mal. Très mal."
" Intéressant. Et moi, alors?"
Elle lui fit un sourire plein de dents. " Je vous aime bien, maître Severus. Ce n'est pas un mensonge vous voyez?"
Lucius l'aurait traité d'idiot sentimental s'il avait vu la satisfaction de Severus à être apprécié par un elfe de maison. Il souriait probablement aussi comme un idiot. Peu importe, néanmoins. " Et les Aurors?" demanda-t- il.
" Je vous vois quelquefois maître Severus, " chuchota-t-elle. Elle ne le regardait pas dans les yeux. " vous partez au milieu de la nuit. Quand vous revenez vous semblez si fatigué. et il y a du sang sur vos habits. Vous devez faire de mauvaises choses, Maître Severus, de très mauvaises choses, et j'ai peur pour vous. Vous êtes une bonne personne. je ne le dis jamais aux Aurors. Jamais. Mais je n'aime pas que vous partez dans la nuit."
Grimaçant intérieurement, Severus hocha seulement la tête et poursuivit avec la dernière étape, la plus importante. L'antidote était aussi clair et sans-goût que le Veritaserum. Deux gouttes et regard de Peggy redevint brumeux. Il répéta les questions et reçut les mêmes réponses qu'elle lui avait donné la première fois qu'il les avait posées. Cela marchait. Il avait réussi. Il avait trouvé un antidote à la substance que tous craignaient que les Aurors utilisent sur eux plus tôt ou tard.
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" Quel beau corbeau vous avez Severus. Et j'espère qu'il a remis la demande d'une réunion agréable. Etant donné l'urgence de votre demande de rencontre, j'en doute assez, cependant."
Encore à genoux, son coeur martelant d'attente, Severus secoua la tête. " Je suis content de dire que vous avez tort, mon seigneur. Les nouvelles que j'apporte sont bonnes en effet. Un cadeau, plutôt que des nouvelles."
Voldemort ne commenta pas ceci, et il ne lui permit pas non plus de se lever. " Un cadeau?" Il y eut alors le silence, peut-être pas long, mais insupportable tout de même. " Un cadeau?" répéta-t-il, avec moins d'enthousiasme dans sa voix que Severus l'avait espéré. " Je suppose que je ne suis pas la sorte de personne à qui les gens, même des partisans dévoués comme vous, font des cadeaux. Pas à moins que je ne leur demande spécifiquement ."
Severus sentit sa tête commencer à tourner. Combien de fois s'était-il dit que son maître prendrait ce geste exactement pour ce que c'était? Une tentative bancale de racheter sa trahison? La partie coupable de sa conscience avait elle tant de pouvoir sur son inconscient pour forcer cette chose faible, crédule, à trouver un moyen pour que le maître le punisse ? Une manière très ingénue, subtile? Car il n'avait jamais envisagé d'avouer simplement, à l'exception de ce moment éphémère l'été dernier. Il pouvait être un poltron ou simplement un être humain ordinaire. Quelle que soit l'appellation, l'aboutissement était même: Il avait peur d'être torturé ou même tué. Mais ceci, c'était détourné. Donner à son maître quelque chose d'important, peut -être vital, sans qu'on le lui ait demandé. Il était forcé que cela élève des soupçons. Et cela pourrait mener exactement où il avait cru ne pas vouloir aller.
" Alors pourquoi considérez-vous nécessaire de me donner un présent, Severus? Pourquoi sentez-vous que vous me devez quelque chose? Si vous étiez arrivé ici avec une bourse de galions, j'aurais compris. Vous auriez pu imaginer que vous me deviez cet argent que je vous ai donné au début et vous auriez pu vous sentir obligés de le rendre."
Chaque phrase était une lame qui coupait depuis son cerveau directement jusque dans ses intestins, laissant une piste de glace incandescente dans son sillage.
" Ou est-ce un ordre de paiement sur votre coffre à Gringott?" demanda-t- il, d'une ton presque moqueur.
Severus entendit le craquement tranchant du rouleau du parchemin étant retourné dans la main de Voldemort. "Non, mon maître, "dit-il, pas vraiment sûr que sa voix semble aussi calme qu'il le voulait. " C'est quelque chose d'infiniment plus précieux."
"Ah." De nouveau le silence. Pour Severus, cela semblait être un tourbillon inévitable ; qui l'aspirait, le rendant malade. " Mais pourquoi, Severus? Pourquoi? Ce n'est pas-" un silence calculé -"de la culpabilité, non?"
"Non, mon seigneur. Pourquoi devrais-je me sentir coupable?"
Au moment suivant, il hurla. La chaussure de Voldemort avait écrasé sa main droite de pleine force. " Ne jouez jamais à des jeux avec moi." Sa voix était aussi calme que si le coup avait été suffisant pour que sa colère s'évapore.
" Je." il fut frappé par une vague de nausée. Probablement parce que quelques os avaient été brisés. Le choc et la sorte inattendue de douleur calmèrent son esprit, néanmoins. Prenant des respirations profondes, il essaya de surmonter son désir ardent de vomir. " Je ne me sens pas coupable, mon seigneur. La seule raison pour laquelle j'ai considéré plus sage de vous présenter ceci comme une surprise est que je n'étais pas sûr de réussir."
" Ah." de nouveau, le monosyllabe énervant. " et qu'avez vous réussi?"
" J'ai réussi à développer un antidote au Veritaserum. Comme il est maintenant, son effet ne dure pas plus de vingt-quatre heures. Mais j'ai pensé que même si ce n'est qu'une étape vers le résultat final, c'était déjà digne de vous être montré."
Le parchemin bruissa de nouveau, plus longtemps cette fois. A travers les secousses de douleur allant de sa main à sa tête et à son estomac, Severus essaya de déceler une modification dans la respiration ou l'attitude de Voldemort, quelque signe, quelque avertissement de sa réaction. Il n'y en eut aucun, et il se prépara au pire.
" Vingt-quatre heures " souffla Voldemort, " c'est déjà un miracle. Vous avez bien fait, Severus. Lève toi."
Pas sûr d'être capable de se tenir debout sans se soutenir contre un siège ou contre le mur, Severus se remit sur ses pieds. Cela lui coûta toutes les forces qui lui restaient pour ne pas éviter les yeux de son maître. Mais il devait résister à l'impact de ces pupilles noir-rouges. Il savait quelque part profond dans son esprit, que sa vie en dépendait.
" McLachlan ignore ceci, " dit Voldemort déclarant un fait plus que posant une question.
" Bien sûr mon Maître."
" En avez-vous parlé à quelqu'un d'autre? Lucius?"
"Non, mon maître. Vous et moi sommes les seuls à savoir."
" Bien. Et je veux que cela reste ainsi. Mes mangemorts devront bien sûr en ingérer, particulièrement avant toute opération majeure, mais ils le feront sans savoir ce que c'est. Trop de connaissance au mauvais moment pourrait se prouver nuisible."
Une douleur tranchante qui n'avait rien à voir avec sa main ou son état précédent d'exaltation nerveuse déchira le coeur de Severus à ces mots. C'était illluminant, et c'était si déchirant qu'il aurait préféré être torturé à mort. C'était un éclair blanc et chaud et il laissait une inscription, brûlée profondément dans son être-même. Il savait qu'il essayerait de l'ignorer. Il était sûr que la plupart du temps il allait réussir. Mais c'était là. Et on pouvait lire " Où est la différence?"
** en français dans le texte
