Chapitre 22
A quel point prend on exactement conscience qu'on est fou? Ou est-ce que les fous étaient béatement ignorants de leur condition et ceux qui se demandaient encore s'ils avaient déjà succombé à la folie avaient reçu de loin le pire destin ?
Van der Beulen avait l'air..hollandais. Court, robuste, blond et rose.
Alcalde avait certainement du sang indien.
Lestrange ressemblait encore à une version blonde de Antonin Artaud jeune.
Les autres étaient de la simple décoration .
Ceci était des faits, des faits simples, irréfutables, filtrés par la perception individuelle. Jusqu'ici, chaque chose allait bien. Il ne voyait pas un recteur à deux têtes ni n'entendait-il les examinateurs déverser des obscénités au lieu de poser des questions précises. Et il espérait sincèrement qu'il n'agissait pas bizarrement. Merlin savait qu'il avait essayé de se comporter aussi normalement que possible. Ce qui le faisait douter de sa raison était que, entre leurs questions et ses réponses, pendant ces courtes pauses qu'il aurait dû utiliser pour penser, les images et les bruits dans sa tête devenaient clairs et vifs d'une manière si dégoûtante qu'il avait pratiquement parlé sans savoir ce qu'il disait exactement.
" Très impressionnant, M. Rogue. Maintenant s'il vous plaît faites-nous un bref résumé de la recherche que vous avez faite sur la potion de lycanthropie."
Il essaya de fixer son regard sur le visage d'Alcalde mais fut inévitablement attaqué par l'image du visage de McLachlan, regardant fixement les peintures accrochées au plafond de la salle de l'encyclopédie, les yeux grands ouverts et aveugles. Le pince-nez devint net, trop large et scintillant, de travers sur le nez du sorcier mort.
" Demain nous allons jeter un autre coup d'oeil aux potions curatrices, un autre coup d'oeil. Je crois que cela pourrait être utile, utile en effet."
La bouteille à moitié vide de whisky. La fiole de digitalis. Ses propres mains, sûres comme toujours de leurs mouvements délibérés, sa propre voix, appelant en arrière par-dessus son épaule, "Oui, je crois que ce serait une bonne idée, Monsieur."
La mort liquide se mêlant à la boisson qui sentait le gazon et les landes.
Encore et encore, ses mains, entrant et sortant en flottant des autres images, dépliant un petit carré de parchemin. Deux mots ordonnant une mort stupide, au hasard " TUE MCLACHLAN".
Et tout ce temps il parlait de la recherche, illustrait d'exemples, expliquait en détail, de manière succinte.
Sa propre voix, effleurant ses nerfs en un monologue perpétuel, effrayé, de peur et d'incertitude. " J'ai trois jours de plus jours en tant qu'apprenti de McLachlan. Si je le fais demain, je serai un suspect moins probable que si j'attends jusqu'à après l'examen. Mais si j'utilise le sortilège de meurtre, ils me soupçonneront de toute façon . après tout il n'a pas trop de visiteurs."
Elias, soignant ses cheveux comme s'ils étaient des plumes de corbeau.
Arpentant la pièce sans fin, l'esprit tournant en rond. " Utiliser le sortilège ou ne pas utiliser le sortilège? Comme si c'étaient de vraies alternatives! Quoi que je fasse, je m'attire des ennuis. Si j'utilise le sortilège, ils m'arrêteront immédiatement, me garderont probablement là bas, et je peux oublier l'examen. De plus je ne veux pas être interrogé de nouveau. Sans compter que je ne veux pas tuer McLachlan. Et il veut certainement que je laisse la Marque Sombre. Encore plus incriminant."
Le parchemin de nouveau. Comme si les mots avaient pu changer ou disparaître miraculeusement! Ils continuaient de le regarder fixement, et le sceau brisé effleurait ses bouts de doigts. C'était réel, bien trop réel.
" Il n'y a rien d'écrit au sujet de la Marque Sombre. Acceptera-t-il cette excuse? Je ne pense pas."
Tombant sur un siège, des motifs singuliers sur ses paupières quand il pressait les paumes de ses mains contre ses orbites d' yeux. " Cela pourrait marcher néanmoins. Si je le fais demain, cela pourrait marcher. Je devrai aller voir Voldemort le jour d'après, je jouerai l'innocent et il me punira. Peut-être pas trop sévèrement, parce qu'après tout McLachlan sera mort. Une semaine jusqu'aux examens-assez pour se rétablir des effets secondaires. Pourquoi? Pourquoi ce vieil homme doit-il mourir maintenant? Pourquoi dois-je le faire? Dans un an, même six mois."
"M. Rogue? Etes-vous sûr que vous allez bien?"
" Je vous demande pardon? Oui, monsieur. Oui, je vais bien."
Lestrange, examinant Severus du coin de l'oeil, se pencha vers Alcalde et murmura quelque chose à son oreille. Ce dernier regarda Severus et hocha la tête. " Je comprends que ceci doit être un sujet pénible pour vous, M. Rogue. Je m'excuse, je n'avais pas réalisé la perte dont vous avez souffert. L'exactitude de votre réponse est d'autant plus appréciée."
Severus hocha la tête avec raideur, essayant de prendre une expression opportune, et attendit la question suivante.
" Vous n'avez pas laissé la Marque, Severus?"
Furie galopant hors des yeux de Voldemort, des yeux rouges, la furie rouge chaude le frappant avec un impact à couper le souffle.
"Non, mon maître, ce n'était pas mentionné explicitement alors j'ai pensé-"
La lame de rasoir de la douleur crissant sur ses os. Seulement pour quelques secondes.pour l'instant.
Lucius et Owen-visiblement frappés d'horreur. Lestrange, debout à l'écart d'eux, plus proche de Voldemort. Ayant l'air furieux, pas plein d'appréhension compatissante. Pourquoi Lestrange était-il furieux? Le soupçon furtif qu'il avait développé sur St. Jean était-il peut-être vrai? Dans l'étreinte de la douleur, son esprit cracha une image qu'il avait enterrée et oubliée: L'aperçu éphémère d'une masse lisse de cheveux noirs brillants qu'il avait attrapé à la fenêtre tout juste quand il était entré dans cette pièce il y a trois jours, quand Voldemort lui avait montré les livres. Les cheveux de Tabitha. Peut-être avait-ce vraiment été elle. Cela expliquerait beaucoup de choses.
" Pourquoi n'aurais-je pas voulu que vous laissiez la Marque ?"
" Je ne sais pas, mon maître. Je n'avais jamais encore reçu d'ordre écrit de votre part et j'étais sûr que j'avais seulement à faire ce que je voyais là, encre sur parchemin."
Si grand. le seigneur des ténèbres semblait si grand vu de sa position à plat ventre sur le sol. A plat ventre, regardant fixement vers le haut comme McLachlan l'avait fait.
"Non, Severus. Vous aviez peur qu'ils puissent vous attraper la main dans le sac. N'essayez pas de me berner. St. Jean, la punition."
Il n'avait même pas hésité. Même pas un petit geste de complicité, d'impuissance, de je-ne-veux-pas-mais-je-suis-obligé. Son mentor, son guide, son .ami ? Si au moins la pointe de sa baguette avait frémi ne serait-ce qu'un peu. Mais elle était dirigée vers lui inébranlablement, le coeur scintillant de poils de licorne dans son lit de bois brun doré de noyer, à deux dimensions contre la peau pâle. Severus avait esquivé d'instinct le sortilège. Bouillant de colère, Lestrange l'avait jeté une seconde fois. Pas aussi puissant que Voldemort; en fait, loin de là. Mais ce dont il manquait en puissance était facilement compensé par la douleur de la déception et de la haine naissante qui courait à travers Severus, rivalisant avec la douleur physique pour être la première à perforer son coeur.
" Et maintenant la partie pratique, M. Rogue. Préférez-vous une courte pause, ou voudriez-vous plutôt en finir dès que possible?" demanda Van der Beulen.
Il s'était rétabli très rapidement après la punition, et ses mains étaient aussi fermes qu'elles pouvaient l'être. Mieux valait en terminer avec les examens rapidement, alors il pourrait retourner dans la maison qu'il refusait d'appeler chez lui désormais, vider une fiole de potion de sommeil sans rêves et étreindre l'oubli.
" Je préférerais continuer, Monsieur."
" Elias, pauvre Elias, tu n'avais jamais rêvé que tu deviendrais un substitut de chat, n'est-ce pas ? "
Caressant le plumage de nuit jusqu'à ce qu'il se soit apaisé un peu. tête lisse, yeux petits et brillants.., "Je suis content que tu ne portes pas de pince-nez, Elias."
Il était affreusement soûl de tenir une compagnie imaginaire à McLachlan, compagnie qui s'était peut-être déjà transformée en veillée mortuaire. Le vieil homme prenait toujours son verre du soir autour de cette heure là; les vieilles personnes ont besoin de rituels, tout comme les enfants. Peut- être débouchait-il la bouteille tout juste maintenant, peut-être buvait-il, peut-être son coeur ralentissait-il à cette même seconde, ses contractions plus difficiles et plus pénibles.
" Cependant, la dose thérapeutique est dangereusement proche de la dose fatale, " murmura Severus, répétant les mots écrits dans son premier manuel de potions.
Dangereusement proche. Proximité était danger. Toujours. Lestrange avait été proche. et oh, si dangereux. Froid et dur et dangereux, un serpent avec des crocs de diamant qui coupaient à travers le verre. son coeur de verre.
La bouteille roula sur le plancher. Les cheveux noirs de jais furent soufflés à travers le visage péniblement blanc par les ailes battantes du corbeau.
Il était reconnaissant que Lestrange fut immergé dans une vive conversation avec ses collègues étrangers pendant qu'ils traversaient la cour pour arriver au laboratoire de potions. Il était à peine capable de garder son calme comme les choses étaient mais s'il devait parler à St. Jean, ou pire, marcher si près de lui que les manches de leurs robes s'effleureraient l'une l'autre, il craquerait probablement sur le champ. Après le calme frais de la chambre où il avait passé-et manifestement avec succès- la partie orale de l'examen, la chaleur du jour de fin juin le frappa comme un tissu humide. Il n'était pas le seul à sentir son effet néanmoins; Van der Beulen sortit un grand mouchoir blanc et s'essuya le visage à maintes reprises. Seul Mac Allan, le recteur, restait aussi peu déconcerté par la chaleur qu'il l'était par tout le reste; du moins c'était ce que Lucius disait toujours.
La chaleur albanaise était sèche et aromatique. Cela ne faisait rien pour arrêter ses crises violentes de frissonnement; aucune chaleur, aussi réconfortante qu'elle soit, n'avait le pouvoir de neutraliser cet effet secondaire du sortilège de torture. La main de Voldemort, posée sur son front, l'apaisa un peu néanmoins ou peut-être était-ce la voix d'ambre rose qui murmurait " Tu te rétabliras, enfant. Mais tu devais être puni, tu comprends cela, n'est-ce pas?"
Sa propre voix, habituellement mélodieuse, était un coassement laid quand il répondit en chuchotant "Oui, mon Maître. Merci de m'avoir puni.."
La main persista un peu plus longtemps lui permettant de savourer le contact, de sucer toute la chaleur qu'il pouvait prendre de la peau couvrant la sienne. " Tu apprendras, enfant. Apprends à obéir. C'est un plaisir de m'obéir ."
Il sentit les larmes monter et ne voulait qu'à moitié leur résister. "Oui, mon maître. Je ne veux rien de plus de vous obéir."
Un coup sec et joueur à une mèche égarée de cheveux, le faisant crier de souffrance, puis murmurer " Merci."
Les lèvres du maître caressant brièvement son front. " Tu mourrais pour moi, n'est-ce pas, Severus." Une déclaration, pas une question.
Il répondit tout de même. " Avec joie, mon Maitre."
" Oui, enfant. Je sais. Maintenant dors."
La salle de travail était agréablement sombre et fraiche, l'air un peu froid, humide et renfermé, riche de l'odeur du métal poli et des fumées de potions.
" Vous connaissez la procédure, M. Rogue?" demanda Mac Allan.
" Oui, monsieur. Vous me donnez le rouleau de parchemin scellé contenant ma tâche, et ensuite vous me laissez préparer la potion demandée. La pièce sera scellée et protégée. Deux heures plus tard, la commission reviendra tester le resultat."
Le recteur hocha la tête élogieusement. " Exactement. Etes-vous sûr de vouloir continuer immédiatement? Cela a été une matinée épuisante."
" Je ne suis pas fatigué, Monsieur."
On lui passa un petit rouleau de parchemin portant le sceau de l'université. Pendant qu'il le rompait il entendit les voix étouffées à l'extérieur prononcer les sortilèges de verrouillage.
Ses mains, anormalement pâles, ouvrant la missive du seigneur des ténèbres. TUE MCLACHLAN. Ses mains débouchant adroitement la fiole contenant le poison. Ses mains fermant les yeux vides de McLachlan qui avaient perdu leur brillance. Ses mains, cherchant maladroitement sa baguette magique, la trouvant et la tenant, métamorphosant la bouteille et le verre compromettants en deux galets qu'il mit dans sa poche. Ses mains-araignées de la ruine, outils de sa propre destruction.
Ses mains étaient occupées à préparer les ingrédients pendant que son esprit vagabondait. La potion qu'ils avaient demandée était une preuve pour idiot. Il n'avait même pas besoin d'y penser; tous ses mouvements étaient fluides et automatiques, guidés par quelque partie pas tout à fait consciente de son cerveau. Il pouvait faire confiance à cette partie. Ces derniers jours, elle avait navigué son corps dans la vie suffisemment bien.
Une gentille claque sur son épaule. " Et après votre examen nous devons fêter cela, mon cher garçon, nous devons fêter cela. Vous verrez, ils seront complètement sidérés par vos connaissances et compétences, oh oui, ils seront sidérés."
La fiole venait de retomber dans sa poche.
" Un pour la route?"
" C'est trop aimable à vous, monsieur, mais honnêtement je ne dois pas. Vous savez combien je dois étudier, je ne pourrais pas-"
" Ce n'est pas grave, mon garçon, ce n'est pas du tout grave. Vous avez l'air un peu troublé, troublé en effet. Etes-vous sûr que tout va bien?"
Il y avait..des différences. Tuer des étrangers complets était une chose, ensuite il y avait la torture, subdivisée soigneusement entre adultes et enfants.il y avait en fait tant de catégories que vous pouviez facilement vous y perdre. Ou perdre votre esprit en les parcourant. Cependant, s'occuper d'étrangers était plus facile. Particulièrement quand il y avait un motif clair. Mais où était le motif pour tuer cet homme, pensa-t-il, regardant les cheveux hérissés et le visage de gobelin. Cela semblait. petit, mesquin. Il était bien sûr vrai que McLachlan n'avait jamais raté une occasion de calomnier et de dénigrer Voldemort et ses partisans. Mais en des temps comme ceux-ci, qui écoutait la voix solitaire d'un vieil homme loyal ni envers le ministère ni envers Dumbledore parce que le coeur de son coeur il pensait qu'ils étaient tous des idiots maladroits .
"Je . vais y aller alors, Monsieur. A.demain."
Pour l'examen lui-même il n'y avait eu aucune nécessité de s'habiller bien, particulièrement pas pour la partie pratique. Il portait des robes de travail ordinaires. Et la fiole était encore dans sa poche.
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Chère Clarissa
Je suis maintenant officiellement un Maître de Potions. Je suppose que je devrais me sentir plus fou de joie que je ne le suis vraiment. Les événements récents semblent avoir fait l'effet d'une douche froide sur mes émotions, et donc je sens seulement le soulagement d'avoir terminé, et bien terminé, un travail. Mon diplôme pend maintenant dans mon bureau, encadré et sous verre.
Le 10 août je serai initié et recevrai finalement ma Marque Sombre. Même cela échoue à me causer un quelconque enthousiasme. Il y a une certaine curiosité, rien de plus. Après tout, je ne me rappelle que trop bien ce que tu m'as dit après le rituel. Sinon rien d'autre, ce sera finalement une sensation véritable, différente de l'engourdissement qui m'enveloppe comme un cocon collant, étouffant.
Dis-moi ce qui est allé de travers, Clarissa. Je ne sais certainement pas ce qui m'est arrivé. J'ai tué et torturé tant de fois et n'ai jamais été ennuyé par une mauvaise conscience ou un non-sens de ce genre, parce que c'était toujours essentiellement un acte de vengeance ou de self-défense. Avec McLachlan c'était différent. Peut-être parce que j'étais trop un poltron pour utiliser le sortilège de mort et faire face aux conséquences en dépit de tout. Peut-être parce que son existence ne faisait de mal à personne en particulier et qu'ainsi il était inutile de le tuer. Peut-être parce que je ne peux pas oublier la façon dont son pince-nez avait été décalé par sa chute, si bien qu'il était complètement de travers, rendant ainsi sa mort plus tangible.
Tout ce que je sais est que je ne me suis jamais senti si déchiré. C'est comme si un abîme gigantesque traversait en plein milieu mon âme, mon coeur et mon corps. Je veux servir Voldemort, Merlin sait que je le veux. Mais plus je deviens impliqué, plus je commence plus à être effrayé. Il a changé; si mes pressentiments sont exacts, il changera encore plus, et je jouerai un rôle conséquent à cette transformation. C'est pour cela qu'il a besoin de moi, pour cela qu'il voulait que j'étudie avec le meilleur. L'esprit a changé, cependant-je sais que je suis incohérent mais mes propres émotions et perceptions sont encore trop emêlées pour que je m'exprime avec plus de clarté.
Heather a passé ses examens finaux à l'OSM il y a trois jours, avec des notes acceptables. Elle devra prendre un travail à Ste. Mangouste-nous avons besoin d'alliés là-bas-qu'elle aime cela ou non. Ma situation est bien meilleure, en ce qui concerne le travail. On m'a offert une position de chercheur indépendant au Secrets du Sorcier (appartenant au père de Cedric, juste au cas où tu l'aies oublié) où je ne devrai bien sûr pas développer de potions esthétiques ou de charmes de maquillage. Les deux parents de Cedric sont mangemorts comme tu as pu le soupçonner, et donc ce travail, qui à propos est indécemment bien payé, offrira une couverture idéale pour quelque recherche que ce soit que Lord Voldemort veut que je fasse pour lui. Bien que je puisse tout aussi bien travailler à la maison, il est probablement préférable de mener une vie professionnelle normale; ou sinon préférable alors du moins moins suspicieux.
Je suis content que tu aimes le bracelet/ collier. Oui il est probablement mieux de dire aux gens que c'est un faux-comment une simple serveuse pourrait-elle se payer la chose véritable?
Il est difficile de t'imaginer bronzée. Tu ES simplement du type pâle. Mais peut-être est-ce que cela a l'air joli, seulement je n'aurai pas l'occasion de le voir par moi-même. Alors je dois prendre tes mots pour argent comptant. Mais crois-moi, je préférerais inhaler l'odeur de ta peau imbibée de soleil. Cela doit être tout à fait attrayant.
Ton
Severus
~~~~*~~~~
" Etoiles. les étoiles sont des sphères coupantes de culpabilité. je les ai embrassées.. l'univers a explosé dans mon cerveau."
Lucius et Owen échangèrent des regards inquiets.
" C'est pire que je ne le pensais " dit Lucius. " Je pouvais le sentir moi- même pendant le rituel. Quelque chose était. différent, " termina-t-il maladroitement.
Owen hocha la tête. "Même chose pour moi. Mais je ne pourrais pas l'exprimer non plus. Plus une sensation des tripes que quelque chose de rationnel. Crois-tu que nous devrions appeler Heather?"
" Je ne crois pas qu'elle puisse l'aider. Nous ferions mieux de rester et de le surveiller. Et de l'empêcher de tomber du lit. Mais tu pourrais ordonner à l'elfe d'apporter de la nourriture."
C'était l'expérience la plus stupéfiante. Severus pouvait entendre chaque mot qu'ils disaient, son sens auditif semblait même être quelque peu plus élevé. Mais il ne pouvait pas les voir, car il y avait un voile noir serré fermement sur ses globes oculaires. Et il était incapable de parler. Non, il pouvait prononcer des mots intelligibles, mais ils sortaient de travers. Complètement de travers. Il les entendait et les trouvait même légèrement amusants; il essayait de les attraper comme des Vifs d'Or volant dans son esprit. Ils étaient trop rapides néanmoins, et tout ce qu'il pouvait faire était de les regarder, impuissant, avec un désespoir frustré.
" L'éclair. piscine de furie. mes os brisés en punition." il prit une longue respiration, déchiquetée. " La beauté de la douleur, mon maître. Les dents du loup-garou, caressant mon cerveau. je sens l'orage remplir l'agonie de ma gorge."
Owen revint et sortit une mornille de sa poche pour la métamorphoser en fauteuil confortable avec un petit coup nonchalant de sa baguette. " Ca ressemble à de la poésie écrite par un des internés et cas les plus désespérés de Ste Mangouste, " commenta-t-il.
" J'espère qu'il ne deviendra pas l'un d'eux, " répondit sinistrement Lucius. " A en juger par son état présent ."
" Les autres n'ont pas montré de symptômes semblables, n'est-ce pas?"
"Non. Aucun d'eux. Et je délabre mon cerveau à chercher une explication."
Severus, qui s'était tû depuis environ une minute, commença à se débattre sauvagement. Les deux hommes se levèrent d'un bond de leurs sièges et se précipitèrent vers le lit.
"Merde, il est fort!" murmura Lucius à travers des dents serrées, essayant de tenir les épaules de Severus.
" Qui l'eut cru!" haleta Owen . " Aussi mince qu'un chat de gouttière." Finalement, il s'assit simplement sur les jambes de Severus, les immobilisant ainsi efficacement.
La crise s'arrêta après quelques secondes, et Severus commença à nouveau son marmonnage incohérent. Lucius et Owen tirèrent leurs sièges plus près du lit, prêts à se précipiter vers lui au cas où un autre accès prenne possession de son corps.
"Peau douce. balafres de poison. l'abîme!"
Maintenant il s'assit tout droit. Ses yeux étaient anormalement larges, leurs iris presque noirs réduits à de minces lignes. Avec un soupir, Owen agita sa main droite devant son visage.
" Il ne voit strictement rien, " dit-il d'un ton pratique. " Je crois que je préférais plutôt son état précédent de catatonie. Ne devrions-nous pas lui jeter un sort de ligotage? Juste pour qu'il ne puisse pas se faire de mal?"
Lucius remua la tête, évidemment dans le doute. " Je ne crois pas que nous devrions, " dit-il finalement. " Je veux dire, l'énergie que Voldemort a libéré à évidemment court-circuité son cerveau et je n'ai aucune idée de quels dégâts supplémentaire un sort pourrait faire, même un sort simple. Où diable est la nourriture ?"
Comme sur un signal, Peggy se matérialisa devant eux, portant un plateau. "M. Malfoy, " grinça-t-elle, " Je dois m'occuper de maître Severus s'il vous plait. Je peux-"
" Tais-toi et sors!" brailla Lucius.
La souffrance dans sa tête avait suffisamment diminué pour que Severus reconnaisse qu'elle était semblable à la douleur causée par la migraine, même si cent fois plus forte. Peut-être que Peggy pouvait l'aider, comme elle l'avait fait tant de fois où il souffrait d'une migraine.
" Mais M. Malfoy, j'essaye-"
"Dehors!" le cri de Lucius était accompagné d'un coup de pied qui envoya l'elfe se fracasser sur l'embrasure de la porte. Gémissant, mais jetant à son tortionnaire un regard malveillant, elle rampa hors de vue.
"Le feu de l'abîme. brûle dans la noirceur et s'infiltre par des blessures .. . du coeur à l'âme je m'étends. sang de la vierge. Et tu*, Judas!"
" J'espère qu'il ne sera pas trop explicite pendant les quinze prochaines minutes, " remarqua Owen. Son assiette était maintenant remplie d'?uf brouillés, de bacon et de jambon-il était six heures du matin et Peggy avait à l'évidence supposé que quand ils avaient commandé de la nourriture, ils voulaient dire le petit déjeuner. " S'il y à quelque chose que je ne peux pas supporter, c'est du gore pendant que je mange."
Lucius renifla. " Dit l'homme qui coupe habituellement des trous dans les abdomens pour littéralement baiser les intestins des gens dehors."
" Il ne t'aura pas échappé, " répliqua Owen ostensiblement " que je ne mange rien pendant que je baise leurs intestins dehors. Et maintenant arrête de parler d'intestins ou je vais vomir par terre."
Un moment, ils mangèrent en silence; Severus était retombé dans un état très proche de la catatonie et émettait des bruits de lamentation aigus.
" St. Jean était étrange." Lucius rompit le silence.
Owen lui lança un regard surpris. " Que veux-tu dire par 'était étrange'? Il a été étrange depuis un moment maintenant."
Il y eut de nouveau un silence, plus épais maintenant, orchestré seulement par les gémissements de Severus. Soudainement, Lucius gloussa.
" Malfoy, si tu deviens fou aussi, je jure que-"
"Non, " l'interrompit Lucius. " Je ne deviens pas fou. En fait, je crois que j'ai rarement été plus lucide."
" C'est ce que disent tous les fous " remarqua Owen d'un ton bourru.
" En effet. Mais crois-moi, je suis aussi sain d'esprit qu'on peut l'être. Je penses seulement à combien . eh bien, combien cette situation est vertigineuse. J'ai quelque chose à dire à propos de Lestrange, et tu pourrais à l'évidence vouloir partager quelques pensées aussi. Seulement nous avons trop peur, non?"
Owen haussa les épaules. " Si tu le dis." mais il évitait les yeux de l'autre.
Pas du tout perturbé, Lucius continua, " Parce que nous craignons tous les deux que l'autre puisse courrir tout droit à St. Jean ou pire à Voldemort lui-même, pour dénoncer le traître et flatter-Oy, Rogue! Attention !"
Ils posèrent leurs assiettes de côté et terrassèrent précipitamment Severus de nouveau.
" Je crois que je vais simplement rester assis sur ses jambes, "dit Owen quand ils eurent finalement réussi à l'immobiliser. " Tu disais, Malfoy?"
Lucius avait traversé la pièce et était maintenant debout devant le miroir, fronçant les sourcils et lissant quelques cheveux errants pour les remettre à leur place. "Je disais-"
" Dans le désert, un vautour parcourt l'abîme. si rouge et cruel. se délectant de mes membres."
"Non, " remarqua sèchement Lucius, " ce n'était pas ce que j'allais dire. Merci quand même pour la contribution, Severus." revint à son siège. " Je vais essayer d'arriver à mon but par une approche différente. J'ai une théorie au sujet de Severus."
" Severus en général ou l'état dans lequel il est?"
" Les deux. Mais j'ai besoin que tu répondes d'abord à une question."
Owen bâilla. " Merde, je suis fatigué. Vas y, demande, si tu le dois absolument."
" Déchiré. tout est déchiré . noyant dans la culpabilité. poumons remplis de sable mouvants brûlants. le squelette de la douleur brûle dans ma chair."
" J'aimerais bien qu'il arrête cela, " dit Lucius d'un ton rogue et irrité. " C'est extrêmement dérangeant, sans compter que c'est d'un goût lamentable. La question alors: qu'as-tu exactement ressenti quand tu as été initié?"
Les yeux d'Owen se rétrécirent. " Pourquoi voudrais-tu le savoir?"
" J'ai besoin de le savoir parce que cela pourrait confirmer ma théorie."
" Nique ta théorie!" dit Owen d'un ton rogue. " Mais ok, voyant comment tu ne t'arrêteras pas de me harceler jusqu'à ce que je te le dise, je préfère épargner mes nerfs. C'était. je suppose qu'on pourrait décrire cela comme le sentiment le plus intense de lubricité dont j'ai jamais fait l'expérience de ma vie entière. Et c'est dire quelque chose. Guère tolérable, car cela approchait la douleur. Mais incroyable. Et d'une manière ou d'une autre je savais que si je suivais les ordres de Voldemort, une temps viendrait où je le sentirais à nouveau."
Lucius hocha la tête, un sourire lugubre jouant sur ses lèvres. " Très intéressant. Et surtout, très instructif. Parce que ce que j'ai ressenti était de la puissance. De la pure puissance enrourant tout et contrôlant tout. Et exactement comme tu l'as dit, la certitude que si j'essayais assez intensément j'aurais en fin de compte cette sensation de nouveau. Quand Barty faisait encore partie du cercle interne, il m'a une fois dit ce que cela avait été pour lui: Pendant un moment, il a senti l'ordre de l'univers vibrer à travers lui. Ne rie pas, c'étaient ses mots, je cite simplement ce qu'il a dit."
" Je pensais simplement que " dit Owen souriant encore, "Que pour un faible d'esprit coincé comme Barty, qui aimerait que tout soit parfaitement rectang-Par la barbe de Merlin! C'était ce que tu voulais dire! Chacun de nous a senti-"
" - son désir le plus intime devenir vrai pour une milliseconde. Bienvenue dans le monde de la pensée logique, Owen. Alors, si la conclusion où nous sommes tous les deux arrivés est juste, cela veut dire que Severus-"
" Desire de la douleur." Owen secoua la tête. " mais pourquoi?"
" Je crois que je sais pourquoi mais je ne peux pas te le dire."
" Ce qui, je suppose, nous ramène au point de départ: Nous avons peur."
" Exactement " acquiesça gravement Lucius. " nous avons peur."
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La dent de devant en or de Carl Nott étincela dans le soleil du matin quand il accueillit Severus avec un grand sourire. "Bienvenue aux Secrets du Sorcier, " dit-il.
Ils se serrèrent la main. Severus se sentait encore un peu faible aux genoux. Les doigts maigres de Peggy avaient de nouveau fait leurs miracles sur son cerveau-Lucius avait finalement cèdé à ses supplications désespérées pour être autorisée à aider son maître-mais son corps n'avait pas encore entièrement oublié la contrainte de la douleur qu'il avait souffert.
" Bonjour, Carl. Merci de m'accueillir personnellement."
Il n'était pas facile de montrer une telle politesse envers un homme pour qui il ressentait une aversion si profonde. Les cheveux teints, la dent en or, la peau qui était un peu trop lisse pour un homme de quarante six ans- tout cela faisait partie d'une fausseté complète qui adhérait à l'homme comme une couche de sirop toxique. Pas que Severus soit habitué à l'honnêteté ni en demande. Mais il se sentait mal à l'aise quand il était incapable de voir à travers une façade fallacieuse. Aussi longtemps qu'il pouvait reconnaître la vérité sous-jacente il était disposé à admettre quelque masque que ce soit que les autres choisissent de porter. Avec Nott, il était impossible de déterminer ce qui était sous la surface collante, et ceci le perturbait grandement .
" Ai-je raison de supposer que vous aimeriez visiter votre domaine tout de suite?" demanda Nott.
Severus lui fit un sourire forcé. "Absolument. Ce serait un plaisir. Mais je ne veux pas m'imposer, car je suis sûr que vous avez des choses plus importantes à faire."
Nott leva ses mains dodues, couvertes de bijoux, comme si pour élever une barrière entre lui-même et la protestation polie de Severus. " Vraiment, Severus! Qu'est ce qui pourrait être plus important que d'accueillir un des serviteurs de notre maître en qui il a le plus confiance? Venez, je vais vous montrer immédiatement ce que j'ai en réserve pour vous. Vous pouvez bien sûr changer tout ce que vous voulez. Si l'emplacement ne vous convenait pas du tout, nous essayerons de trouver quelque chose qui vous convient mieux."
L'homme avait clairement peur, réalisa Severus avec surprise. Il avait mis assez longtemps pour comprendre cela, bien que ce soit aussi clair que la lumière du jour. A bien y penser, Nott avait toutes les raisons d'avoir peur autant que la distance aller-retour d'ici à Azkaban. Il était devant l'un des Quatre Grands de Voldemort qui pouvait le casser en deux comme une brindille s'il le désirait, sans devoir redouter les conséquences. Au commencement de sa carrière de mangemort, Severus aurait probablement prit son pied à cette prise de conscience. L'expérience des temps récents lui avait enseigné autre chose, néanmoins. Que quelqu'un vous craigne était vraiment amusant quand vous n'aviez rien à craindre vous-même. Il s'était senti sûr de lui et vêtu de sa puissance comme d'une armure impénétrable pendant longtemps. Maintenant il savait qu'il était aussi vulnérable que Nott. Cela n'était ni de la compassion ni de l'empathie qui ne lui permettaient pas d'apprécier le pouvoir qu'il avait sur l'autre sorcier. C'était la pure futilité d'exercer une puissance dont il ne connaissait maintenant que trop bien les limites.
Combattant une attaque arrivante de nausée physique à la pensée de sa propre peur il répondit " Je suis sûr que ce que vous avez sélectionné pour moi aura mon accord. Y allons-nous, alors?"
Nott acquieça, visiblement soulagé, et le précéda dans l'immeuble et le long d'un couloir dont les murs étaient tapissés de publicités encadrées pour des produits des Secrets du Sorcier. Ils marchaient rapidement. Les images sur les murs bougeaient, leurs mouvements un peu brouillées comme les yeux de Severus glissaient sur elles. Il sentit sa tête commencer à tourner. L'odeur persisante des parfums et potions cosmétiques, la violente teinte fushia du tapis, les innombrables éclats de lumière des chandelles réfractée par des prismes de cristal et l'absence d'air frais -tout semblait comploter contre lui. Il aurait dû suivre le conseil de Lucius et reporter son premier jour de travail à la fin août. C'était une question de fierté personnelle, néanmoins. Et aussi une question de temps.
Parce qu'il avait une tâche.
Le jour de son initiation, avant qu'il ne transplane au cercle de pierre avec Voldemort, son maître lui avait donné les livres et les parchemins qu'il avait rapportés d'Allemagne. Et lui avait très clairement dit ce qu'il attendait que Severus fasse pour lui.
" Dites moi ce que vous savez au sujet du sang, Severus, " dit Voldemort, ses yeux rouges scintillant.
"Du sang, mon seigneur? Je ne suis pas sûr de-"
" Sang de sorcier pour être exact."
Maintenant il était en terrain sûr. " Il n'y a pas grand chose à dire, mon seigneur. Quand les Moldus ont découvert le principe de la circulation du sang au commencement du dix-septième siècle, le monde des sorciers et celui des moldus s'étaient éloignés à cause de la persécution impitoyable à laquelle nous étions soumis. Par conséquent, nous n'avons appris les secrets du sang humain que presque cent ans plus tard. Pas que nous eussions vraiment eu besoin de les savoir-la magie n'a pas besoin d'être, et dans la plupart des cas ne peut pas être, expliquée par les méthodes scientifiques des Moldus. Cependant, quelques uns de nos chercheurs les plus aventureux ont commencé à expérimenter avec des microscopes, plus pour s'amuser que dans l'espoir de recueillir de nouvelles perspectives fondamentales. Ils ont fait une découverte très intéressante cependant, qui prouvait le vieux dicton que la magie est dans le sang. Le sang d'un sorcier contient, en dehors des cellules rouges et blanches du sang, une autre sorte de particules. Je ne sais pas qui les a nommés Thaumatocytes, mais c'est le nom qui leur a été donné. Comme je l'ai dit, c'était plus la preuve de quelque chose que nous avions su de toute façon, mais cela fournissait aussi une explication au fait que les sortilèges et potions affectent les moldus d'une manière complètement différente des sorciers."
Voldemort hocha la tête. "Oui, c'est ce qu'on enseigne à nos étudiants. Les Thaumatocytes sont là, et c'est tout ce qu'il y a à dire. Quelques uns d'entre nous ont poussé leur curiosité un peu plus loin, néanmoins. Inutile de dire qu'ils ont immédiatement été étiquetés comme criminels. Mais quelques uns de leurs écrits ont survécu et la plupart de ceux-là étaient en possession de Grindelwald." Sa main droite vint se poser sur le tas de livres. " Parce qu'il y a beaucoup plus à cette découverte. Les choses ne sont jamais simplement là. Les choses sont là pour être utilisées par ceux qui savent comment les utiliser. Et ceci, Severus est là où tu interviens."
Le trésor que Voldemort lui avait confié était maintenant sûrement conservé dans une de ses poches, rétréci et prudemment enfoncé dans une petite boîte. Il n'avait pas encore eu l'occasion de regarder de plus près les livres, mais il savait que ce qu'ils contenaient pourrait changer le monde une fois pour toutes. Bien qu'il ne soit pas sûr d'aimer les implications- maintenant il pouvait seulement vaguement les deviner, sentir leur présence derrière un horizon qui était inconfortablement sombre.
Etant donné que Severus devait explorer une terre entièrement nouvelle et étrangère, on lui avait accordé autant de temps qu'il en avait besoin. La recherche pourrait prendre six mois ou six ans et l'aboutissement était plus que douteux. Grindelwald avait légué beaucoup d'extraits, de notes et d'idées vagues à la postérité; mais Voldemort n'était même pas convaincu qu'il avait nécessairement été sur le bon chemin. Il était impossible de décider quand exactement le sorcier allemand s'était embarqué dans ce projet; peut-être l'avait-il abandonné, capitulant devant la pure impossibilité. D'un autre côté, il n'y avait aucune preuve excluant la possibilité qu'il ait travaillé sur ce sujet au temps de sa défaite et de sa mort, et ainsi avait simplement été interrompu.
Le défi en lui-même était fascinant. Les conséquences d'un succès éventuel, cependant, pourraient être catastrophiques.
*comprendre en latin
A quel point prend on exactement conscience qu'on est fou? Ou est-ce que les fous étaient béatement ignorants de leur condition et ceux qui se demandaient encore s'ils avaient déjà succombé à la folie avaient reçu de loin le pire destin ?
Van der Beulen avait l'air..hollandais. Court, robuste, blond et rose.
Alcalde avait certainement du sang indien.
Lestrange ressemblait encore à une version blonde de Antonin Artaud jeune.
Les autres étaient de la simple décoration .
Ceci était des faits, des faits simples, irréfutables, filtrés par la perception individuelle. Jusqu'ici, chaque chose allait bien. Il ne voyait pas un recteur à deux têtes ni n'entendait-il les examinateurs déverser des obscénités au lieu de poser des questions précises. Et il espérait sincèrement qu'il n'agissait pas bizarrement. Merlin savait qu'il avait essayé de se comporter aussi normalement que possible. Ce qui le faisait douter de sa raison était que, entre leurs questions et ses réponses, pendant ces courtes pauses qu'il aurait dû utiliser pour penser, les images et les bruits dans sa tête devenaient clairs et vifs d'une manière si dégoûtante qu'il avait pratiquement parlé sans savoir ce qu'il disait exactement.
" Très impressionnant, M. Rogue. Maintenant s'il vous plaît faites-nous un bref résumé de la recherche que vous avez faite sur la potion de lycanthropie."
Il essaya de fixer son regard sur le visage d'Alcalde mais fut inévitablement attaqué par l'image du visage de McLachlan, regardant fixement les peintures accrochées au plafond de la salle de l'encyclopédie, les yeux grands ouverts et aveugles. Le pince-nez devint net, trop large et scintillant, de travers sur le nez du sorcier mort.
" Demain nous allons jeter un autre coup d'oeil aux potions curatrices, un autre coup d'oeil. Je crois que cela pourrait être utile, utile en effet."
La bouteille à moitié vide de whisky. La fiole de digitalis. Ses propres mains, sûres comme toujours de leurs mouvements délibérés, sa propre voix, appelant en arrière par-dessus son épaule, "Oui, je crois que ce serait une bonne idée, Monsieur."
La mort liquide se mêlant à la boisson qui sentait le gazon et les landes.
Encore et encore, ses mains, entrant et sortant en flottant des autres images, dépliant un petit carré de parchemin. Deux mots ordonnant une mort stupide, au hasard " TUE MCLACHLAN".
Et tout ce temps il parlait de la recherche, illustrait d'exemples, expliquait en détail, de manière succinte.
Sa propre voix, effleurant ses nerfs en un monologue perpétuel, effrayé, de peur et d'incertitude. " J'ai trois jours de plus jours en tant qu'apprenti de McLachlan. Si je le fais demain, je serai un suspect moins probable que si j'attends jusqu'à après l'examen. Mais si j'utilise le sortilège de meurtre, ils me soupçonneront de toute façon . après tout il n'a pas trop de visiteurs."
Elias, soignant ses cheveux comme s'ils étaient des plumes de corbeau.
Arpentant la pièce sans fin, l'esprit tournant en rond. " Utiliser le sortilège ou ne pas utiliser le sortilège? Comme si c'étaient de vraies alternatives! Quoi que je fasse, je m'attire des ennuis. Si j'utilise le sortilège, ils m'arrêteront immédiatement, me garderont probablement là bas, et je peux oublier l'examen. De plus je ne veux pas être interrogé de nouveau. Sans compter que je ne veux pas tuer McLachlan. Et il veut certainement que je laisse la Marque Sombre. Encore plus incriminant."
Le parchemin de nouveau. Comme si les mots avaient pu changer ou disparaître miraculeusement! Ils continuaient de le regarder fixement, et le sceau brisé effleurait ses bouts de doigts. C'était réel, bien trop réel.
" Il n'y a rien d'écrit au sujet de la Marque Sombre. Acceptera-t-il cette excuse? Je ne pense pas."
Tombant sur un siège, des motifs singuliers sur ses paupières quand il pressait les paumes de ses mains contre ses orbites d' yeux. " Cela pourrait marcher néanmoins. Si je le fais demain, cela pourrait marcher. Je devrai aller voir Voldemort le jour d'après, je jouerai l'innocent et il me punira. Peut-être pas trop sévèrement, parce qu'après tout McLachlan sera mort. Une semaine jusqu'aux examens-assez pour se rétablir des effets secondaires. Pourquoi? Pourquoi ce vieil homme doit-il mourir maintenant? Pourquoi dois-je le faire? Dans un an, même six mois."
"M. Rogue? Etes-vous sûr que vous allez bien?"
" Je vous demande pardon? Oui, monsieur. Oui, je vais bien."
Lestrange, examinant Severus du coin de l'oeil, se pencha vers Alcalde et murmura quelque chose à son oreille. Ce dernier regarda Severus et hocha la tête. " Je comprends que ceci doit être un sujet pénible pour vous, M. Rogue. Je m'excuse, je n'avais pas réalisé la perte dont vous avez souffert. L'exactitude de votre réponse est d'autant plus appréciée."
Severus hocha la tête avec raideur, essayant de prendre une expression opportune, et attendit la question suivante.
" Vous n'avez pas laissé la Marque, Severus?"
Furie galopant hors des yeux de Voldemort, des yeux rouges, la furie rouge chaude le frappant avec un impact à couper le souffle.
"Non, mon maître, ce n'était pas mentionné explicitement alors j'ai pensé-"
La lame de rasoir de la douleur crissant sur ses os. Seulement pour quelques secondes.pour l'instant.
Lucius et Owen-visiblement frappés d'horreur. Lestrange, debout à l'écart d'eux, plus proche de Voldemort. Ayant l'air furieux, pas plein d'appréhension compatissante. Pourquoi Lestrange était-il furieux? Le soupçon furtif qu'il avait développé sur St. Jean était-il peut-être vrai? Dans l'étreinte de la douleur, son esprit cracha une image qu'il avait enterrée et oubliée: L'aperçu éphémère d'une masse lisse de cheveux noirs brillants qu'il avait attrapé à la fenêtre tout juste quand il était entré dans cette pièce il y a trois jours, quand Voldemort lui avait montré les livres. Les cheveux de Tabitha. Peut-être avait-ce vraiment été elle. Cela expliquerait beaucoup de choses.
" Pourquoi n'aurais-je pas voulu que vous laissiez la Marque ?"
" Je ne sais pas, mon maître. Je n'avais jamais encore reçu d'ordre écrit de votre part et j'étais sûr que j'avais seulement à faire ce que je voyais là, encre sur parchemin."
Si grand. le seigneur des ténèbres semblait si grand vu de sa position à plat ventre sur le sol. A plat ventre, regardant fixement vers le haut comme McLachlan l'avait fait.
"Non, Severus. Vous aviez peur qu'ils puissent vous attraper la main dans le sac. N'essayez pas de me berner. St. Jean, la punition."
Il n'avait même pas hésité. Même pas un petit geste de complicité, d'impuissance, de je-ne-veux-pas-mais-je-suis-obligé. Son mentor, son guide, son .ami ? Si au moins la pointe de sa baguette avait frémi ne serait-ce qu'un peu. Mais elle était dirigée vers lui inébranlablement, le coeur scintillant de poils de licorne dans son lit de bois brun doré de noyer, à deux dimensions contre la peau pâle. Severus avait esquivé d'instinct le sortilège. Bouillant de colère, Lestrange l'avait jeté une seconde fois. Pas aussi puissant que Voldemort; en fait, loin de là. Mais ce dont il manquait en puissance était facilement compensé par la douleur de la déception et de la haine naissante qui courait à travers Severus, rivalisant avec la douleur physique pour être la première à perforer son coeur.
" Et maintenant la partie pratique, M. Rogue. Préférez-vous une courte pause, ou voudriez-vous plutôt en finir dès que possible?" demanda Van der Beulen.
Il s'était rétabli très rapidement après la punition, et ses mains étaient aussi fermes qu'elles pouvaient l'être. Mieux valait en terminer avec les examens rapidement, alors il pourrait retourner dans la maison qu'il refusait d'appeler chez lui désormais, vider une fiole de potion de sommeil sans rêves et étreindre l'oubli.
" Je préférerais continuer, Monsieur."
" Elias, pauvre Elias, tu n'avais jamais rêvé que tu deviendrais un substitut de chat, n'est-ce pas ? "
Caressant le plumage de nuit jusqu'à ce qu'il se soit apaisé un peu. tête lisse, yeux petits et brillants.., "Je suis content que tu ne portes pas de pince-nez, Elias."
Il était affreusement soûl de tenir une compagnie imaginaire à McLachlan, compagnie qui s'était peut-être déjà transformée en veillée mortuaire. Le vieil homme prenait toujours son verre du soir autour de cette heure là; les vieilles personnes ont besoin de rituels, tout comme les enfants. Peut- être débouchait-il la bouteille tout juste maintenant, peut-être buvait-il, peut-être son coeur ralentissait-il à cette même seconde, ses contractions plus difficiles et plus pénibles.
" Cependant, la dose thérapeutique est dangereusement proche de la dose fatale, " murmura Severus, répétant les mots écrits dans son premier manuel de potions.
Dangereusement proche. Proximité était danger. Toujours. Lestrange avait été proche. et oh, si dangereux. Froid et dur et dangereux, un serpent avec des crocs de diamant qui coupaient à travers le verre. son coeur de verre.
La bouteille roula sur le plancher. Les cheveux noirs de jais furent soufflés à travers le visage péniblement blanc par les ailes battantes du corbeau.
Il était reconnaissant que Lestrange fut immergé dans une vive conversation avec ses collègues étrangers pendant qu'ils traversaient la cour pour arriver au laboratoire de potions. Il était à peine capable de garder son calme comme les choses étaient mais s'il devait parler à St. Jean, ou pire, marcher si près de lui que les manches de leurs robes s'effleureraient l'une l'autre, il craquerait probablement sur le champ. Après le calme frais de la chambre où il avait passé-et manifestement avec succès- la partie orale de l'examen, la chaleur du jour de fin juin le frappa comme un tissu humide. Il n'était pas le seul à sentir son effet néanmoins; Van der Beulen sortit un grand mouchoir blanc et s'essuya le visage à maintes reprises. Seul Mac Allan, le recteur, restait aussi peu déconcerté par la chaleur qu'il l'était par tout le reste; du moins c'était ce que Lucius disait toujours.
La chaleur albanaise était sèche et aromatique. Cela ne faisait rien pour arrêter ses crises violentes de frissonnement; aucune chaleur, aussi réconfortante qu'elle soit, n'avait le pouvoir de neutraliser cet effet secondaire du sortilège de torture. La main de Voldemort, posée sur son front, l'apaisa un peu néanmoins ou peut-être était-ce la voix d'ambre rose qui murmurait " Tu te rétabliras, enfant. Mais tu devais être puni, tu comprends cela, n'est-ce pas?"
Sa propre voix, habituellement mélodieuse, était un coassement laid quand il répondit en chuchotant "Oui, mon Maître. Merci de m'avoir puni.."
La main persista un peu plus longtemps lui permettant de savourer le contact, de sucer toute la chaleur qu'il pouvait prendre de la peau couvrant la sienne. " Tu apprendras, enfant. Apprends à obéir. C'est un plaisir de m'obéir ."
Il sentit les larmes monter et ne voulait qu'à moitié leur résister. "Oui, mon maître. Je ne veux rien de plus de vous obéir."
Un coup sec et joueur à une mèche égarée de cheveux, le faisant crier de souffrance, puis murmurer " Merci."
Les lèvres du maître caressant brièvement son front. " Tu mourrais pour moi, n'est-ce pas, Severus." Une déclaration, pas une question.
Il répondit tout de même. " Avec joie, mon Maitre."
" Oui, enfant. Je sais. Maintenant dors."
La salle de travail était agréablement sombre et fraiche, l'air un peu froid, humide et renfermé, riche de l'odeur du métal poli et des fumées de potions.
" Vous connaissez la procédure, M. Rogue?" demanda Mac Allan.
" Oui, monsieur. Vous me donnez le rouleau de parchemin scellé contenant ma tâche, et ensuite vous me laissez préparer la potion demandée. La pièce sera scellée et protégée. Deux heures plus tard, la commission reviendra tester le resultat."
Le recteur hocha la tête élogieusement. " Exactement. Etes-vous sûr de vouloir continuer immédiatement? Cela a été une matinée épuisante."
" Je ne suis pas fatigué, Monsieur."
On lui passa un petit rouleau de parchemin portant le sceau de l'université. Pendant qu'il le rompait il entendit les voix étouffées à l'extérieur prononcer les sortilèges de verrouillage.
Ses mains, anormalement pâles, ouvrant la missive du seigneur des ténèbres. TUE MCLACHLAN. Ses mains débouchant adroitement la fiole contenant le poison. Ses mains fermant les yeux vides de McLachlan qui avaient perdu leur brillance. Ses mains, cherchant maladroitement sa baguette magique, la trouvant et la tenant, métamorphosant la bouteille et le verre compromettants en deux galets qu'il mit dans sa poche. Ses mains-araignées de la ruine, outils de sa propre destruction.
Ses mains étaient occupées à préparer les ingrédients pendant que son esprit vagabondait. La potion qu'ils avaient demandée était une preuve pour idiot. Il n'avait même pas besoin d'y penser; tous ses mouvements étaient fluides et automatiques, guidés par quelque partie pas tout à fait consciente de son cerveau. Il pouvait faire confiance à cette partie. Ces derniers jours, elle avait navigué son corps dans la vie suffisemment bien.
Une gentille claque sur son épaule. " Et après votre examen nous devons fêter cela, mon cher garçon, nous devons fêter cela. Vous verrez, ils seront complètement sidérés par vos connaissances et compétences, oh oui, ils seront sidérés."
La fiole venait de retomber dans sa poche.
" Un pour la route?"
" C'est trop aimable à vous, monsieur, mais honnêtement je ne dois pas. Vous savez combien je dois étudier, je ne pourrais pas-"
" Ce n'est pas grave, mon garçon, ce n'est pas du tout grave. Vous avez l'air un peu troublé, troublé en effet. Etes-vous sûr que tout va bien?"
Il y avait..des différences. Tuer des étrangers complets était une chose, ensuite il y avait la torture, subdivisée soigneusement entre adultes et enfants.il y avait en fait tant de catégories que vous pouviez facilement vous y perdre. Ou perdre votre esprit en les parcourant. Cependant, s'occuper d'étrangers était plus facile. Particulièrement quand il y avait un motif clair. Mais où était le motif pour tuer cet homme, pensa-t-il, regardant les cheveux hérissés et le visage de gobelin. Cela semblait. petit, mesquin. Il était bien sûr vrai que McLachlan n'avait jamais raté une occasion de calomnier et de dénigrer Voldemort et ses partisans. Mais en des temps comme ceux-ci, qui écoutait la voix solitaire d'un vieil homme loyal ni envers le ministère ni envers Dumbledore parce que le coeur de son coeur il pensait qu'ils étaient tous des idiots maladroits .
"Je . vais y aller alors, Monsieur. A.demain."
Pour l'examen lui-même il n'y avait eu aucune nécessité de s'habiller bien, particulièrement pas pour la partie pratique. Il portait des robes de travail ordinaires. Et la fiole était encore dans sa poche.
~~~~*~~~~
Chère Clarissa
Je suis maintenant officiellement un Maître de Potions. Je suppose que je devrais me sentir plus fou de joie que je ne le suis vraiment. Les événements récents semblent avoir fait l'effet d'une douche froide sur mes émotions, et donc je sens seulement le soulagement d'avoir terminé, et bien terminé, un travail. Mon diplôme pend maintenant dans mon bureau, encadré et sous verre.
Le 10 août je serai initié et recevrai finalement ma Marque Sombre. Même cela échoue à me causer un quelconque enthousiasme. Il y a une certaine curiosité, rien de plus. Après tout, je ne me rappelle que trop bien ce que tu m'as dit après le rituel. Sinon rien d'autre, ce sera finalement une sensation véritable, différente de l'engourdissement qui m'enveloppe comme un cocon collant, étouffant.
Dis-moi ce qui est allé de travers, Clarissa. Je ne sais certainement pas ce qui m'est arrivé. J'ai tué et torturé tant de fois et n'ai jamais été ennuyé par une mauvaise conscience ou un non-sens de ce genre, parce que c'était toujours essentiellement un acte de vengeance ou de self-défense. Avec McLachlan c'était différent. Peut-être parce que j'étais trop un poltron pour utiliser le sortilège de mort et faire face aux conséquences en dépit de tout. Peut-être parce que son existence ne faisait de mal à personne en particulier et qu'ainsi il était inutile de le tuer. Peut-être parce que je ne peux pas oublier la façon dont son pince-nez avait été décalé par sa chute, si bien qu'il était complètement de travers, rendant ainsi sa mort plus tangible.
Tout ce que je sais est que je ne me suis jamais senti si déchiré. C'est comme si un abîme gigantesque traversait en plein milieu mon âme, mon coeur et mon corps. Je veux servir Voldemort, Merlin sait que je le veux. Mais plus je deviens impliqué, plus je commence plus à être effrayé. Il a changé; si mes pressentiments sont exacts, il changera encore plus, et je jouerai un rôle conséquent à cette transformation. C'est pour cela qu'il a besoin de moi, pour cela qu'il voulait que j'étudie avec le meilleur. L'esprit a changé, cependant-je sais que je suis incohérent mais mes propres émotions et perceptions sont encore trop emêlées pour que je m'exprime avec plus de clarté.
Heather a passé ses examens finaux à l'OSM il y a trois jours, avec des notes acceptables. Elle devra prendre un travail à Ste. Mangouste-nous avons besoin d'alliés là-bas-qu'elle aime cela ou non. Ma situation est bien meilleure, en ce qui concerne le travail. On m'a offert une position de chercheur indépendant au Secrets du Sorcier (appartenant au père de Cedric, juste au cas où tu l'aies oublié) où je ne devrai bien sûr pas développer de potions esthétiques ou de charmes de maquillage. Les deux parents de Cedric sont mangemorts comme tu as pu le soupçonner, et donc ce travail, qui à propos est indécemment bien payé, offrira une couverture idéale pour quelque recherche que ce soit que Lord Voldemort veut que je fasse pour lui. Bien que je puisse tout aussi bien travailler à la maison, il est probablement préférable de mener une vie professionnelle normale; ou sinon préférable alors du moins moins suspicieux.
Je suis content que tu aimes le bracelet/ collier. Oui il est probablement mieux de dire aux gens que c'est un faux-comment une simple serveuse pourrait-elle se payer la chose véritable?
Il est difficile de t'imaginer bronzée. Tu ES simplement du type pâle. Mais peut-être est-ce que cela a l'air joli, seulement je n'aurai pas l'occasion de le voir par moi-même. Alors je dois prendre tes mots pour argent comptant. Mais crois-moi, je préférerais inhaler l'odeur de ta peau imbibée de soleil. Cela doit être tout à fait attrayant.
Ton
Severus
~~~~*~~~~
" Etoiles. les étoiles sont des sphères coupantes de culpabilité. je les ai embrassées.. l'univers a explosé dans mon cerveau."
Lucius et Owen échangèrent des regards inquiets.
" C'est pire que je ne le pensais " dit Lucius. " Je pouvais le sentir moi- même pendant le rituel. Quelque chose était. différent, " termina-t-il maladroitement.
Owen hocha la tête. "Même chose pour moi. Mais je ne pourrais pas l'exprimer non plus. Plus une sensation des tripes que quelque chose de rationnel. Crois-tu que nous devrions appeler Heather?"
" Je ne crois pas qu'elle puisse l'aider. Nous ferions mieux de rester et de le surveiller. Et de l'empêcher de tomber du lit. Mais tu pourrais ordonner à l'elfe d'apporter de la nourriture."
C'était l'expérience la plus stupéfiante. Severus pouvait entendre chaque mot qu'ils disaient, son sens auditif semblait même être quelque peu plus élevé. Mais il ne pouvait pas les voir, car il y avait un voile noir serré fermement sur ses globes oculaires. Et il était incapable de parler. Non, il pouvait prononcer des mots intelligibles, mais ils sortaient de travers. Complètement de travers. Il les entendait et les trouvait même légèrement amusants; il essayait de les attraper comme des Vifs d'Or volant dans son esprit. Ils étaient trop rapides néanmoins, et tout ce qu'il pouvait faire était de les regarder, impuissant, avec un désespoir frustré.
" L'éclair. piscine de furie. mes os brisés en punition." il prit une longue respiration, déchiquetée. " La beauté de la douleur, mon maître. Les dents du loup-garou, caressant mon cerveau. je sens l'orage remplir l'agonie de ma gorge."
Owen revint et sortit une mornille de sa poche pour la métamorphoser en fauteuil confortable avec un petit coup nonchalant de sa baguette. " Ca ressemble à de la poésie écrite par un des internés et cas les plus désespérés de Ste Mangouste, " commenta-t-il.
" J'espère qu'il ne deviendra pas l'un d'eux, " répondit sinistrement Lucius. " A en juger par son état présent ."
" Les autres n'ont pas montré de symptômes semblables, n'est-ce pas?"
"Non. Aucun d'eux. Et je délabre mon cerveau à chercher une explication."
Severus, qui s'était tû depuis environ une minute, commença à se débattre sauvagement. Les deux hommes se levèrent d'un bond de leurs sièges et se précipitèrent vers le lit.
"Merde, il est fort!" murmura Lucius à travers des dents serrées, essayant de tenir les épaules de Severus.
" Qui l'eut cru!" haleta Owen . " Aussi mince qu'un chat de gouttière." Finalement, il s'assit simplement sur les jambes de Severus, les immobilisant ainsi efficacement.
La crise s'arrêta après quelques secondes, et Severus commença à nouveau son marmonnage incohérent. Lucius et Owen tirèrent leurs sièges plus près du lit, prêts à se précipiter vers lui au cas où un autre accès prenne possession de son corps.
"Peau douce. balafres de poison. l'abîme!"
Maintenant il s'assit tout droit. Ses yeux étaient anormalement larges, leurs iris presque noirs réduits à de minces lignes. Avec un soupir, Owen agita sa main droite devant son visage.
" Il ne voit strictement rien, " dit-il d'un ton pratique. " Je crois que je préférais plutôt son état précédent de catatonie. Ne devrions-nous pas lui jeter un sort de ligotage? Juste pour qu'il ne puisse pas se faire de mal?"
Lucius remua la tête, évidemment dans le doute. " Je ne crois pas que nous devrions, " dit-il finalement. " Je veux dire, l'énergie que Voldemort a libéré à évidemment court-circuité son cerveau et je n'ai aucune idée de quels dégâts supplémentaire un sort pourrait faire, même un sort simple. Où diable est la nourriture ?"
Comme sur un signal, Peggy se matérialisa devant eux, portant un plateau. "M. Malfoy, " grinça-t-elle, " Je dois m'occuper de maître Severus s'il vous plait. Je peux-"
" Tais-toi et sors!" brailla Lucius.
La souffrance dans sa tête avait suffisamment diminué pour que Severus reconnaisse qu'elle était semblable à la douleur causée par la migraine, même si cent fois plus forte. Peut-être que Peggy pouvait l'aider, comme elle l'avait fait tant de fois où il souffrait d'une migraine.
" Mais M. Malfoy, j'essaye-"
"Dehors!" le cri de Lucius était accompagné d'un coup de pied qui envoya l'elfe se fracasser sur l'embrasure de la porte. Gémissant, mais jetant à son tortionnaire un regard malveillant, elle rampa hors de vue.
"Le feu de l'abîme. brûle dans la noirceur et s'infiltre par des blessures .. . du coeur à l'âme je m'étends. sang de la vierge. Et tu*, Judas!"
" J'espère qu'il ne sera pas trop explicite pendant les quinze prochaines minutes, " remarqua Owen. Son assiette était maintenant remplie d'?uf brouillés, de bacon et de jambon-il était six heures du matin et Peggy avait à l'évidence supposé que quand ils avaient commandé de la nourriture, ils voulaient dire le petit déjeuner. " S'il y à quelque chose que je ne peux pas supporter, c'est du gore pendant que je mange."
Lucius renifla. " Dit l'homme qui coupe habituellement des trous dans les abdomens pour littéralement baiser les intestins des gens dehors."
" Il ne t'aura pas échappé, " répliqua Owen ostensiblement " que je ne mange rien pendant que je baise leurs intestins dehors. Et maintenant arrête de parler d'intestins ou je vais vomir par terre."
Un moment, ils mangèrent en silence; Severus était retombé dans un état très proche de la catatonie et émettait des bruits de lamentation aigus.
" St. Jean était étrange." Lucius rompit le silence.
Owen lui lança un regard surpris. " Que veux-tu dire par 'était étrange'? Il a été étrange depuis un moment maintenant."
Il y eut de nouveau un silence, plus épais maintenant, orchestré seulement par les gémissements de Severus. Soudainement, Lucius gloussa.
" Malfoy, si tu deviens fou aussi, je jure que-"
"Non, " l'interrompit Lucius. " Je ne deviens pas fou. En fait, je crois que j'ai rarement été plus lucide."
" C'est ce que disent tous les fous " remarqua Owen d'un ton bourru.
" En effet. Mais crois-moi, je suis aussi sain d'esprit qu'on peut l'être. Je penses seulement à combien . eh bien, combien cette situation est vertigineuse. J'ai quelque chose à dire à propos de Lestrange, et tu pourrais à l'évidence vouloir partager quelques pensées aussi. Seulement nous avons trop peur, non?"
Owen haussa les épaules. " Si tu le dis." mais il évitait les yeux de l'autre.
Pas du tout perturbé, Lucius continua, " Parce que nous craignons tous les deux que l'autre puisse courrir tout droit à St. Jean ou pire à Voldemort lui-même, pour dénoncer le traître et flatter-Oy, Rogue! Attention !"
Ils posèrent leurs assiettes de côté et terrassèrent précipitamment Severus de nouveau.
" Je crois que je vais simplement rester assis sur ses jambes, "dit Owen quand ils eurent finalement réussi à l'immobiliser. " Tu disais, Malfoy?"
Lucius avait traversé la pièce et était maintenant debout devant le miroir, fronçant les sourcils et lissant quelques cheveux errants pour les remettre à leur place. "Je disais-"
" Dans le désert, un vautour parcourt l'abîme. si rouge et cruel. se délectant de mes membres."
"Non, " remarqua sèchement Lucius, " ce n'était pas ce que j'allais dire. Merci quand même pour la contribution, Severus." revint à son siège. " Je vais essayer d'arriver à mon but par une approche différente. J'ai une théorie au sujet de Severus."
" Severus en général ou l'état dans lequel il est?"
" Les deux. Mais j'ai besoin que tu répondes d'abord à une question."
Owen bâilla. " Merde, je suis fatigué. Vas y, demande, si tu le dois absolument."
" Déchiré. tout est déchiré . noyant dans la culpabilité. poumons remplis de sable mouvants brûlants. le squelette de la douleur brûle dans ma chair."
" J'aimerais bien qu'il arrête cela, " dit Lucius d'un ton rogue et irrité. " C'est extrêmement dérangeant, sans compter que c'est d'un goût lamentable. La question alors: qu'as-tu exactement ressenti quand tu as été initié?"
Les yeux d'Owen se rétrécirent. " Pourquoi voudrais-tu le savoir?"
" J'ai besoin de le savoir parce que cela pourrait confirmer ma théorie."
" Nique ta théorie!" dit Owen d'un ton rogue. " Mais ok, voyant comment tu ne t'arrêteras pas de me harceler jusqu'à ce que je te le dise, je préfère épargner mes nerfs. C'était. je suppose qu'on pourrait décrire cela comme le sentiment le plus intense de lubricité dont j'ai jamais fait l'expérience de ma vie entière. Et c'est dire quelque chose. Guère tolérable, car cela approchait la douleur. Mais incroyable. Et d'une manière ou d'une autre je savais que si je suivais les ordres de Voldemort, une temps viendrait où je le sentirais à nouveau."
Lucius hocha la tête, un sourire lugubre jouant sur ses lèvres. " Très intéressant. Et surtout, très instructif. Parce que ce que j'ai ressenti était de la puissance. De la pure puissance enrourant tout et contrôlant tout. Et exactement comme tu l'as dit, la certitude que si j'essayais assez intensément j'aurais en fin de compte cette sensation de nouveau. Quand Barty faisait encore partie du cercle interne, il m'a une fois dit ce que cela avait été pour lui: Pendant un moment, il a senti l'ordre de l'univers vibrer à travers lui. Ne rie pas, c'étaient ses mots, je cite simplement ce qu'il a dit."
" Je pensais simplement que " dit Owen souriant encore, "Que pour un faible d'esprit coincé comme Barty, qui aimerait que tout soit parfaitement rectang-Par la barbe de Merlin! C'était ce que tu voulais dire! Chacun de nous a senti-"
" - son désir le plus intime devenir vrai pour une milliseconde. Bienvenue dans le monde de la pensée logique, Owen. Alors, si la conclusion où nous sommes tous les deux arrivés est juste, cela veut dire que Severus-"
" Desire de la douleur." Owen secoua la tête. " mais pourquoi?"
" Je crois que je sais pourquoi mais je ne peux pas te le dire."
" Ce qui, je suppose, nous ramène au point de départ: Nous avons peur."
" Exactement " acquiesça gravement Lucius. " nous avons peur."
~~~~*~~~~
La dent de devant en or de Carl Nott étincela dans le soleil du matin quand il accueillit Severus avec un grand sourire. "Bienvenue aux Secrets du Sorcier, " dit-il.
Ils se serrèrent la main. Severus se sentait encore un peu faible aux genoux. Les doigts maigres de Peggy avaient de nouveau fait leurs miracles sur son cerveau-Lucius avait finalement cèdé à ses supplications désespérées pour être autorisée à aider son maître-mais son corps n'avait pas encore entièrement oublié la contrainte de la douleur qu'il avait souffert.
" Bonjour, Carl. Merci de m'accueillir personnellement."
Il n'était pas facile de montrer une telle politesse envers un homme pour qui il ressentait une aversion si profonde. Les cheveux teints, la dent en or, la peau qui était un peu trop lisse pour un homme de quarante six ans- tout cela faisait partie d'une fausseté complète qui adhérait à l'homme comme une couche de sirop toxique. Pas que Severus soit habitué à l'honnêteté ni en demande. Mais il se sentait mal à l'aise quand il était incapable de voir à travers une façade fallacieuse. Aussi longtemps qu'il pouvait reconnaître la vérité sous-jacente il était disposé à admettre quelque masque que ce soit que les autres choisissent de porter. Avec Nott, il était impossible de déterminer ce qui était sous la surface collante, et ceci le perturbait grandement .
" Ai-je raison de supposer que vous aimeriez visiter votre domaine tout de suite?" demanda Nott.
Severus lui fit un sourire forcé. "Absolument. Ce serait un plaisir. Mais je ne veux pas m'imposer, car je suis sûr que vous avez des choses plus importantes à faire."
Nott leva ses mains dodues, couvertes de bijoux, comme si pour élever une barrière entre lui-même et la protestation polie de Severus. " Vraiment, Severus! Qu'est ce qui pourrait être plus important que d'accueillir un des serviteurs de notre maître en qui il a le plus confiance? Venez, je vais vous montrer immédiatement ce que j'ai en réserve pour vous. Vous pouvez bien sûr changer tout ce que vous voulez. Si l'emplacement ne vous convenait pas du tout, nous essayerons de trouver quelque chose qui vous convient mieux."
L'homme avait clairement peur, réalisa Severus avec surprise. Il avait mis assez longtemps pour comprendre cela, bien que ce soit aussi clair que la lumière du jour. A bien y penser, Nott avait toutes les raisons d'avoir peur autant que la distance aller-retour d'ici à Azkaban. Il était devant l'un des Quatre Grands de Voldemort qui pouvait le casser en deux comme une brindille s'il le désirait, sans devoir redouter les conséquences. Au commencement de sa carrière de mangemort, Severus aurait probablement prit son pied à cette prise de conscience. L'expérience des temps récents lui avait enseigné autre chose, néanmoins. Que quelqu'un vous craigne était vraiment amusant quand vous n'aviez rien à craindre vous-même. Il s'était senti sûr de lui et vêtu de sa puissance comme d'une armure impénétrable pendant longtemps. Maintenant il savait qu'il était aussi vulnérable que Nott. Cela n'était ni de la compassion ni de l'empathie qui ne lui permettaient pas d'apprécier le pouvoir qu'il avait sur l'autre sorcier. C'était la pure futilité d'exercer une puissance dont il ne connaissait maintenant que trop bien les limites.
Combattant une attaque arrivante de nausée physique à la pensée de sa propre peur il répondit " Je suis sûr que ce que vous avez sélectionné pour moi aura mon accord. Y allons-nous, alors?"
Nott acquieça, visiblement soulagé, et le précéda dans l'immeuble et le long d'un couloir dont les murs étaient tapissés de publicités encadrées pour des produits des Secrets du Sorcier. Ils marchaient rapidement. Les images sur les murs bougeaient, leurs mouvements un peu brouillées comme les yeux de Severus glissaient sur elles. Il sentit sa tête commencer à tourner. L'odeur persisante des parfums et potions cosmétiques, la violente teinte fushia du tapis, les innombrables éclats de lumière des chandelles réfractée par des prismes de cristal et l'absence d'air frais -tout semblait comploter contre lui. Il aurait dû suivre le conseil de Lucius et reporter son premier jour de travail à la fin août. C'était une question de fierté personnelle, néanmoins. Et aussi une question de temps.
Parce qu'il avait une tâche.
Le jour de son initiation, avant qu'il ne transplane au cercle de pierre avec Voldemort, son maître lui avait donné les livres et les parchemins qu'il avait rapportés d'Allemagne. Et lui avait très clairement dit ce qu'il attendait que Severus fasse pour lui.
" Dites moi ce que vous savez au sujet du sang, Severus, " dit Voldemort, ses yeux rouges scintillant.
"Du sang, mon seigneur? Je ne suis pas sûr de-"
" Sang de sorcier pour être exact."
Maintenant il était en terrain sûr. " Il n'y a pas grand chose à dire, mon seigneur. Quand les Moldus ont découvert le principe de la circulation du sang au commencement du dix-septième siècle, le monde des sorciers et celui des moldus s'étaient éloignés à cause de la persécution impitoyable à laquelle nous étions soumis. Par conséquent, nous n'avons appris les secrets du sang humain que presque cent ans plus tard. Pas que nous eussions vraiment eu besoin de les savoir-la magie n'a pas besoin d'être, et dans la plupart des cas ne peut pas être, expliquée par les méthodes scientifiques des Moldus. Cependant, quelques uns de nos chercheurs les plus aventureux ont commencé à expérimenter avec des microscopes, plus pour s'amuser que dans l'espoir de recueillir de nouvelles perspectives fondamentales. Ils ont fait une découverte très intéressante cependant, qui prouvait le vieux dicton que la magie est dans le sang. Le sang d'un sorcier contient, en dehors des cellules rouges et blanches du sang, une autre sorte de particules. Je ne sais pas qui les a nommés Thaumatocytes, mais c'est le nom qui leur a été donné. Comme je l'ai dit, c'était plus la preuve de quelque chose que nous avions su de toute façon, mais cela fournissait aussi une explication au fait que les sortilèges et potions affectent les moldus d'une manière complètement différente des sorciers."
Voldemort hocha la tête. "Oui, c'est ce qu'on enseigne à nos étudiants. Les Thaumatocytes sont là, et c'est tout ce qu'il y a à dire. Quelques uns d'entre nous ont poussé leur curiosité un peu plus loin, néanmoins. Inutile de dire qu'ils ont immédiatement été étiquetés comme criminels. Mais quelques uns de leurs écrits ont survécu et la plupart de ceux-là étaient en possession de Grindelwald." Sa main droite vint se poser sur le tas de livres. " Parce qu'il y a beaucoup plus à cette découverte. Les choses ne sont jamais simplement là. Les choses sont là pour être utilisées par ceux qui savent comment les utiliser. Et ceci, Severus est là où tu interviens."
Le trésor que Voldemort lui avait confié était maintenant sûrement conservé dans une de ses poches, rétréci et prudemment enfoncé dans une petite boîte. Il n'avait pas encore eu l'occasion de regarder de plus près les livres, mais il savait que ce qu'ils contenaient pourrait changer le monde une fois pour toutes. Bien qu'il ne soit pas sûr d'aimer les implications- maintenant il pouvait seulement vaguement les deviner, sentir leur présence derrière un horizon qui était inconfortablement sombre.
Etant donné que Severus devait explorer une terre entièrement nouvelle et étrangère, on lui avait accordé autant de temps qu'il en avait besoin. La recherche pourrait prendre six mois ou six ans et l'aboutissement était plus que douteux. Grindelwald avait légué beaucoup d'extraits, de notes et d'idées vagues à la postérité; mais Voldemort n'était même pas convaincu qu'il avait nécessairement été sur le bon chemin. Il était impossible de décider quand exactement le sorcier allemand s'était embarqué dans ce projet; peut-être l'avait-il abandonné, capitulant devant la pure impossibilité. D'un autre côté, il n'y avait aucune preuve excluant la possibilité qu'il ait travaillé sur ce sujet au temps de sa défaite et de sa mort, et ainsi avait simplement été interrompu.
Le défi en lui-même était fascinant. Les conséquences d'un succès éventuel, cependant, pourraient être catastrophiques.
*comprendre en latin
