Chapitre 23
La Marque Sombre attirait constemment les yeux et les pensées de Severus. Il relevait sa manche gauche pour la regarder peut-être quarante ou cinquante fois par jour. Seul son travail et quelquefois la musique pouvaient attirer ses pensées loin d'elle.
Hormi la souffrance extraordinaire qu'il avait ressentie la nuit où il l'avait reçue, elle ne lui causait pas d'inconfort physique. Assez facile à cacher par un simple charme de dissimulation, elle ne devrait pas l'avoir dérangé. Quand Voldemort appelait, c'était comme si quelqu'un tirait sur une laisse à laquelle son être-même était attaché. Cela n'était pas de la télépathie, et ce n'était pas non plus une sensation physique. Il ne sentait pas la présence de Voldemort quand la marque était activée. Peut- être que la meilleure comparaison qu'il puisse trouver-très conscient de combien c'était prosaïque et essentiellement incongru-était le besoin d'une certaine nourriture: Soudain là, n'apparaissant pas dans sa tête mais dans son corps entier, senti à un niveau inconscient avant que cela ne fasse surface dans la pensée rationnelle. Quand Voldemort appelait, il savait soudain qu'il devait partir. Alors il était suffisant de toucher la Marque, car elle guiderait son apparition vers quelque lieu que ce soit que le maître le veuille.
Mais ceci n'était pas ce à quoi il pensait constamment. Ce qui ôtait le sommeil à ses nuits et rendait ses rêves fiévreux était la certitude que Voldemort savait. La conversation entre Lucius et Owen à son chevet avait été très instructive. Sans elle-et ils ne savaient toujours pas qu'il en avait entendu chaque mot-il aurait pu n'en jamais venir à cette conclusion. L'existence de Lucius était de façon ultime encline à la puissance, celle d'Owen à la lubricité, et son propre moi coupable et misérable désirait une punition. Et il était impossible que Voldemort ne puisse pas savoir cela-le contact avait été trop intense; comme si une fibre sur deux de son corps avait été remplacée par une de celles du seigneur des ténèbres pendant cette fraction d'instant au cours du rituel. La fusion parfaite entre deux esprits et corps, ressentie pendant une éternité éphémère. Voldemort avait dû le sentir. Il devait le savoir.
Le désir ardent de regarder la marque revint avec toute sa force; il essaya de le combattre, mais en vain. Il savait que ceci devenait une obsession et qu'il devait résister. Mais il releva sa manche tout de même. Elle était là , seulement un peu plus sombre que sa peau pâle, les contours un peu flous. Ils devenaient vifs uniquement quand Voldemort appelait, quand la marque devenait noir charbon. Et cela lui faisait détester son corps avec une intensité qu'il avait seulement ressentie durant l'été qu'il avait passé chez son oncle. Bien sûr, le fait qu'elle résidait là, sur sa peau, était une simple coincidence- cela n'avait pas vraiment besoin de son corps; c'était juste une question de forme, de visibilité, un rappel constant pour qu'il n'oublie jamais à qui il appartenait. S'il l'avait voulu, Voldemort aurait probablement pu tout aussi bien la brûler dans leurs cerveaux. Mais ils appartenaient à lui corps et âme et c'était pourquoi il avait choisi de marquer les deux.
Il était revenu à l'éponge enchantée-une habitude qu'il avait laissée tomber il y a quelque temps. Mais voir son corps transformé en instrument de nouveau, pas le sien mais celui de quelqu'un d'autre, pour qu'il soit utilisé de quelque façon que ce soit qui plaise au Maître. c'était plus qu'il ne pouvait supporter. Et comme il était impossible de détester la marque ou celui qui l'avait créé, il détestait son corps avec une férocité qui le surprenait quelquefois lui-même.
Autant qu'il haisse l'admettre, il s'inquiétait aussi pour sa propre raison. A un niveau rationnel, il était parfaitement conscient que personne, aussi fort qu'il soit, ne pourrait longtemps supporter ce qui lui arrivait sans perdre l'esprit.
C'était milieu septembre maintenant, et au cours du mois qui avait passé depuis son initiation, il avait dormi peut-être une centaine d'heures. Pas qu'il ne fût pas fatigué. Au contraire, il était si épuisé qu'il aurait pu se jeter au sol sur le plancher, juste là dans son laboratoire et s'endormir immédiatement. Mais dès qu'il touchait le bas de l'abîme du sommeil, pour se laisser être saisi par ces profondeurs agréables, il se déroberait devant ce contact et s'en sortirait de nouveau. Sachant qu'elles n'allaient rien changer, il avait pris des potions somnifères-elles rendaient seulement sa remontée vers la conscience plus difficile et transformaient ses journées en enfer collant, où le sommeil se précipitait vers lui à chaque minute pour essayer de le mettre à bas avec ses tentacules de velours. Il était devenu incapable de se laisser aller entièrement, de se laisser aller au sommeil, de se permettre d'obtenir ces derniers spasmes des muscles qui précédaient l'abandon total.
Son espoir initial que n'importe quel progrès qu'il puisse faire dans son travail pour Voldemort pourrait soulager sa condition s'était bientôt avéré être un ami inconstant. Il était pris au piège dans un cercle vicieux: moins il dormait, plus son travail en souffrait, ce qui augmentait ses inquiétudes, si bien que le sommeil se retirait à une distance encore plus inaccessible. Par moments, il sentait que tout ce qu'il pouvait faire était de poser sa tête sur ses bras et pleurer. Mais les larmes refusaient de monter. Même elles l'avaient abandonné.
Ce que Voldemort lui avait demandé n'aurait été rien de moins qu'un miracle, même en des circonstances normales. En théorie, la pensée était aussi simple que brillante: Tout ce qu'il avait à faire était d'extraire les Thaumatocytes du sang d'un sorcier et les donner à Voldemort. Rien de plus que cela. Et rien de moins. Pour que quelques capacités magiques que le doneur ait possédées soient directement transmises au seigneur des ténèbres.
Le premier obstacle avait bien sûr été la langue. Les tomes que Voldemort avait rapportés d'Allemagne étaient écrits dans des idiomes différents, seulement peu d'entre eux connus de Severus. Il avait essayé les sortilèges de traduction qu'il connaissait, et puis quelques uns qu'il avait trouvés dans des livres et pour une partie des livres ils avaient même marché. Deux livres, cependant, un en Sanskrit et un en vieux Persan, résistaient à toute tentative. Ce fait en lui-même était raison suffisante de supposer qu'ils étaient importants, probablement même plus que les autres. Severus n'avait pas d'autre choix que de consacrer des heures interminables à étudier les bases des deux langues et alors d'essayer d'arriver à une traduction.
Les propres extraits et notes de Grindelwald représentaient une tâche encore plus ardue: Non seulement ils étaient en allemand, une langue dont Severus n'avait que la connaissance la plus superficielle, mais il utilisait aussi des abréviations et des signes que Severus était seulement en partie capable de déchiffrer.
Sachant que cette partie théorique du projet lui prendrait des mois à terminer, il décida de commencer quelques tentatives et expériences basées sur sa propre connaissance, partant de l'idée de base de séparer d'une manière ou d'une autre les particules qu'il voulait du reste du sang. Le premier, et certainement pas petit, problème qu'il rencontra, fut la disponibilité des échantillons de sang. Comme Voldemort ne lui avait laissé aucun doute au sujet du secret de ce projet, il ne pouvait pas ordonner à quelqu'un d'autre de les lui procurer. Le groupe cible de leurs activités se composait maintenant en grande partie de Moldus, de nés de Moldus, et de sorciers de sang-mêlé, et il n'était pas entièrement sûr qu'utiliser leur sang ne puisse pas mettre en danger l'aboutissement de ses expériences. Il était préférable de les exécuter avec du sang de sorciers sang-purs, aussi parce qu'ils seraient ceux qui fourniraient la matière première une fois qu'il aurait trouvé un moyen d'extraire les Thaumatocytes. Il y avait une moyenne de deux raids par semaine, ce qui en faisait environ huit par mois, et seulement un ou deux d'entre eux étaient dirigés contre des sang-purs. Bien sûr, il aurait pu demander à être responsable pour ceux de cette dernière catégorie, mais cela aurait inévitablement mené à des questions, et les questions étaient ce dont il avait le moins besoin. Finalement, il utilisait surtout son propre sang.
Mais les résultats étaient désastreux tout de même. Aucune substance ou potion n'avait l'effet désiré. Soit elles adhèraient obstinément à toutes les sortes de cellules du sang ou à aucune, soit elles les détruisaient carrément toutes. Fin septembre, Severus était proche du désespoir.
~~~~*~~~~
Milieu octobre, il avait pris une décision: Il avait besoin d'aide. Pas avec ses propres problèmes-bien qu'il admette qu'il ait aussi besoin d'aide pour ceux-là, mais cela aurait été trop dangereux-mais avec la potion. Il était coincé. Il n'y avait aucune sortie à la voie sans issue dans laquelle il s'était engagé.
Quand il avait commencé à travailler sur la potion d'Imperius, il s'était attaqué au problème avec l'optimisme d'un nouvel arrivant talentueux, sans peur des diverses complications qui pourraient surgir pendant le processus, parce qu'il ignorait la plupart d'entre elles. Maintenant, aussi brillant qu'il le soit certainement toujours, son esprit avait été entraîné à fonctionner de certaines manières; il pouvait quelquefois les contourner par la pensée, mais elles étaient quelquefois trop profondément enracinées dans son cerveau.
Prewett était mort, McLachlan était mort. Lestrange devenait progressivement un second très fidèle, repoussant les trois autres hors du cercle interne, centimètre par centimètre. Ils participaient toujours à la planification et commandaient toujours des opérations, et leur position et leurs pouvoirs à l'égard du groupe principal n'avaient pas changé. Mais il semblait que Lestrange reçoive beaucoup d'informations avant les autres, quelquefois il en savait définitivement plus qu'eux, et il ne leur disait pas toujours ce qu'il savait. Ou c'est ce que Severus pensait; et de l'échange entre Lucius et Owen qu'il avait entendu après son initiation, il était assez sûr qu'ils avaient les mêmes soupçons.
Cet éloignement de son autrefois-mentor et tuteur l'aurait déjà assez mis en colère et blessé s'il y avait seulement eu un aspect personnel à cela. En fait, cela l'inquiétait aussi et maintenant, quand il aurait eu besoin de se confier à lui et de demander son aide, cela s'avérait être un énorme obstacle. Son seul choix était par conséquent Lucius. On pouvait peut-être avoir confiance ou non en Owen, mais quelle que soit sa loyauté, il n'avait jamais excellé en potions. Lucius d'un autre côté n'avait jamais reçu de notes très au dessus de la moyenne, suite à sa paresse monumentale, mais il était assez brillant pour ce sujet-Severus savait cela de façon certaine après sept ans à l'avoir eu de temps en temps comme partenaire de travail pendant les cours de potions. Alors il lui écrivit une courte note, demandant à Lucius de venir le voir quand il en aurait le temps, le plus tôt possible serait le mieux.
Le matin suivant, il reçut un appel par Cheminette de Narcissa, qui avait l'air assez angoissée.
" Désolée de te déranger, Severus, " dit-elle, lui faisant un sourire qui, il pouvait le voir, était plus poli que véritable " mais Lucius m'a dit de t'appeler. Il aurait aimé te rendre visite ce matin, mais j'ai peur qu'il ne soit pas en quelconque état de voyager."
Severus sentit ses intestins se contracter. " Que s'est-il passé? Puis-je aider?"
" Il est revenu à la maison après une mission à l'aube ce matin-ne me regarde pas comme cela, Sev, il me l'a dit il y a quelque temps déjà."
Severus laissa échapper un soupir de soulagement. " Je suis content qu'il l'ait fait. Ils ont attaqué Ste Mangouste., n'est-ce pas?" elle hocha la tête. " A-t-il été touché?"
" Oui il s'est échappé de justesse avant que les Aurors n'arrivent. Mais quelqu'un l'a frappé avec un sortilège de Perustio et il."
Maintenant les larmes coulaient de ses yeux et atterrissaient sur le foyer chaud avec de petits bruits doux de sifflements.
" Pourquoi ne m'as-tu pas appelé tout de suite?" demanda Severus, incapable d'exclure la colère de sa voix. " ou Heather, d'ailleurs?"
" Parce que Heather est morte, " répondit-elle, sa voix très petite.
" Heather est .je ne peux pas y croire." mais il devait se contrôler. Les morts étaient morts, et les vivants étaient plus importants. " Et Lucius?" demanda-t-il, " quelle est la gravité de ses brûlures?"
" Seulement du côté gauche, mais très mauvaise, je dirais. Je le garde en lévitation, et laisse la peau blessée à l'air. Je lui ai aussi donné une potion pour alléger la douleur. Mais il a la fièvre et délire. C'est pour cela que je ne pouvais pas appeler Beckinsale. En outre, il n'aurait probablement pas pu venir de toute façon, il semble qu'il y ait eu beaucoup de blessés de l'autre côté aussi."
Severus hocha la tête d'un air sinistre. Orel Beckinsale était un autre de leurs alliés à Ste. Mangouste.non, se reprit-il mentalement, il était maintenant le seul. Heather était morte. Il n'aurait pas fait confiance à Beckinsale lui-même, et donc Narcissa avait été très sage de ne pas l'appeler. Un Lucius délirant était forcé de dire des secrets que probablement même son épouse ne devrait pas connaître; mais un mangemort excessivement zélé les surprenant pourrait vouloir dire une mort certaine pour eux tous.
" Très bien fait, Narcissa. Maintenant retourne vers lui et dis lui que je serai là dans environ une demi heure. Je dois simplement préparer une potion antipyrétique et trouver les bons baumes. Et cherche quelques sortilèges de soin dans des livres, " ajouta-t-il en lui faisant un sourire encourageant qui était au moins aussi faux que le sien.
Elle hocha la tête et rompit la connection.
Après une demi-heure d'activité fiévreuse, pendant laquelle il tour à tour couvrit d'anathèmes qui que ce soit qui ait jeté cette malédiction sur Lucius et bénit cet imbécile d'Arthur Weasley, leur agissant-ministre, qui avait mis un terme aux raids aléatoires d'Auror sur les maisons des suspects, il transplana au Manoir Malfoy. Narcissa descendit les escaliers en courant et se jeta dans ses bras. Il aurait voulu la repousser, mais en voyant combien elle était angoisée, il tapota maladroitement son dos avant d'ôter ses bras de ses épaules.
" Montons voir ce que nous pouvons faire pour lui, " dit-il, et il la suivit, comme elle gravissait docilement les marches.
~~~~*~~~~
Lucius avait eu relativement de la chance, pensa-t-il tout en examinant le corps qui flottait à quelques centimètres au-dessus du lit. La malédiction avait dû plutôt l'effleurer obliquement que l'avoir frappé de plein fouet, parce que seuls son bras et son épaule gauches ainsi que le côté gauche de sa cage thoracique jusqu'à la taille avaient été blessés. Même si 'chance 'était encore un terme très relatif. Les parties blessées avaient l'air mauvais, chair à vif alternant avec cloques, certaines encore fermées, certaines suintant du liquide. Elles n'avaient pas encore commencé à suppurer néanmoins, probablement parce que Narcissa avait eu bon sens de les laisser à découvert.
Il était à moitié conscient et, comme Narcissa l'avait dit, brûlant de fièvre. S'assurant qu'il touchait la partie intacte du cou de Malfoy, Severus souleva un peu sa tête et versa de la potion antipyretique dans sa bouche, prêt à tourner la tête vers la droite au cas où il ait été incapable d'avaler, afin de ne pas le faire s'étouffer et tousser. Mais il avala bien et réussit à boire la dose entière.
" C'est toi, Rogue?" dit-il indistinctement.
" Oui c'est moi. Je viens de te donner quelque chose contre la fièvre. As- tu besoin d'une autre potion contre la douleur?"
" Non. me fait rester lucide."
" Merveilleux, " dit sarcastiquement Severus. " Mais tu pourrais recevoir un peu plus de lucidité que ce à quoi tu t'attendais, parce que je dois laver ces blessures avant d'appliquer le baume."
Lucius essaya de concentrer son regard sur lui. " Fais de ton pire, Rogue, " dit-il d'une voix rauque, et il réussit à faire un sourire de travers.
Avec un court signe de tête, Severus se mit au travail, observé avec inquiétude pendant tout ce temps par Narcissa.
" Aura-t-il beaucoup de cicatrices?" demanda-t-elle avec hésitation.
"Hm? Non, je ne crois pas, "dit-il, jetant un coup d'oeil bref à son visage qui était tendu de peur supprimée. "Ces brûlures sont traitées exactement comme toute autre blessure, avec un simple sortilège de Sutureo; seulement elles doivent être lavées de manière très approfondie, et le sortilège a besoin du baume pour marcher correctement."
Elle hocha la tête et avala. Quand il entendit un petit bruit de déchirure, il se retourna de nouveau pour la regarder. Le mouchoir qu'elle avait pétri convulsivement était nettement déchiré en deux moitiés.
" Ne t'inquiète pas trop Narcissa. Il souffre maintenant mais seulement pour environ une heure de plus. A propos, si tu veux vraiment aider-" elle hocha la tête impatiemment et il sourit - " descends aux cuisines et prépare un mélange de parts égales de valériane, de verbena, de bouleau et d'ortie. Pas trop fort, cependant" il lui vit plisser le nez de dégoût et rit. " Cela aura un goût terrible mais il devra en boire au moins huit pintes."
~~~~*~~~~
Une heure plus tard, Lucius avait bu d'un trait deux pintes de la tisane et dormait paisiblement. La fièvre était partie et les blessures avaient l'air moins horribles.
" Maintenant nous devons attendre deux heures de plus " dit Severus, emballant les bouteilles et les fioles dans une petite malette avec des poches et des compartiments à l'intérieur, " et alors je pourrais exécuter les sortilèges curatifs."
"Crois-tu que tu pourrais vouloir déjeuner avec moi?" demanda-t-elle, " Tu as eu une matinée assez difficile et voyant que tu dois être ici dans deux heures."
Déjeuner.au chagrin à peine caché de Peggy, il n'avait pas bien mangé ces derniers temps. Pas qu'il ait vraiment faim maintenant, mais il pourrait être agréable d'avoir quelqu'un à qui parler. Il aimait bien Narcissa- depuis cette nuit à Monrepos, quand il lui avait dicté la liste des choses à faire et ne pas faire pour Lucius-car elle était intelligente, délicate et pas prétentieuse. Et il supposait qu'elle avait besoin de compagnie tout autant que lui.
"Oui, " dit-il par conséquent " je crois que cela pourrait être une bonne idée. Tu as l'air de pouvoir avoir besoin de carburant pour ta force et tes nerfs aussi. As-tu été debout toute la nuit?"
Ils étaient arrivés en bas et entraient dans la salle à manger. "Oui je n'ai pas dormi, d'abord parce que je l'attendais et ensuite parce que je devais le veiller."
Elle sortit sa baguette et fit rétrécir la table gigantesque jusqu'à ce qu'elle ait des dimenions plus raisonnables. "C'est plus agréable comme ceci, " remarqua-t-elle, s'asseyant et lui faisant signe d'en faire de même.
Un Elfe de Maison-Severus pensa que c'était celui qui était appelé Dobby- apporta leur nourriture. Un moment, ils mangèrent en silence.
" Severus, " dit Narcissa " Ne prend s'il te plaît pas cela comme une insulte mais tu as un air. terrible. Quand as-tu dormi correctement pour la dernière fois?"
Il émit un rire creux. " Je ne sais pas. Cela semble une éternité."
Narcissa posa ses couverts et examina son visage, avec une expression grave. " Tu sais que je ne suis pas habituellement du genre à me mêler de la vie des autres, " dit-elle finalement " mais je t'aime vraiment bien et je suis vraiment inquiète à ton sujet. Ceci va causer ta mort à moins que tu te ressaisisses et que tu fasses quelque chose."
" J'apprécie ta préoccupation, vraiment , Narcissa. Et crois-moi, si je pouvais changer la situation, je le ferais. En fait, j'avais demandé à Lucius de venir me voir parce que je pensais qu'il pourrait m'aider."
"Oh, " dit-elle, son visage s'illuminant " Peut-être qu'il pourra t'aider. Tu as tant fait pour lui."
Il y eut autre pause, pendant laquelle tous les deux mangèrent et pensèrent leurs propres pensées, regardant l'autre de temps en temps.
" Tu sais, " dit Severus, après que l'elfe eut emporté leurs assiettes vides, " Je crois que cela pourrait être une bonne idée que tu acquères quelques compétences médicales de base. Pas que je ne veuille pas aider, mais il pourrait y avoir des moments."
Elle hocha la tête pour signifier son accord. " Oui j'ai déjà pensé à ça. Et maintenant que Heather n'est plus là ."
Il ne l'avait jamais particulièrement appréciée. Mais Heather avait été sa camarade, une des personnes avec qui il avait partagé une salle de classe pendant tant d'années, tant d'expériences vécues ensemble.cela semblait si absurde qu'elle ne soit plus là pour harceler Owen.
" Severus, dis moi ce qui se passe!"
Il la regarda avec surprise. " Que veux-tu dire?"
" Je veux dire que les choses semblent . se précipiter. D'une manière très inquiétante. Lucius a été blessé pour la première fois cette nuit, mais la dernière.euh, opération était passé très près, et celle d'avant aussi. S'il ne m'avait pas déjà inclue dans tout ceci, il aurait dû le faire maintenant, parce qu'il ne peut plus le garder secret. Mais quelque chose a récemment changé et il ne veut pas en parler. Ces. ces missions semblent devenir progressivement plus dangereuses et je veux savoir pourquoi."
Elle avait raison. Suite à son état embrumé et épuisé constant, il ne l'avait probablement pas encore réalisé; mais ce qu'elle venait de déclarer était vrai. Leurs opérations avaient récemment été marquées par une insouciance qui était profondément déconcertante, surtout parce que cela n'était pas de leur faute. C'était Voldemort qui demandait parfois des actions à dresser les cheveux sur la tête.
" Oh, " dit-elle, semblant très déçue, " c'était stupide de ma part de penser que tu puisses-"
"Non, " l'interrompit-il. " Non, au contraire. Cela n'était absolument pas stupide, tu viens de m'ouvrir les yeux. Je crois que je devrai parler de toute cette affaire avec Lucius. De ceci, et. d'autres problèmes urgents."
" Es-tu sûr que ce n'est pas simplement une façon de me faire taire?" demanda-t-elle.
" Je t'assure que non. Seulement avant, je ne voyais que les arbres, pas la forêt. Grâce à ta question, je peux la voir clairement maintenant, mais je ne suis pas sûr d'aimer cela."
~~~~*~~~~
Lucius lui lança un regard un peu aigre. " Ceci se transforme en vilaine habitude, Sev. Je déteste être redevable envers des gens."
" Si cela n'était pas le moyen le plus gentil de dire merci jamais conçu par un esprit humain."
"Oh, ferme-la Rogue, et donne moi un autre whisky, "dit Lucius d'un ton rogue. Mais sa voix vibrait d'amusement. " A ta santé, et. euh, merci."
Severus leva son verre et hocha la tête pour trinquer silencieusement. " Pas de cicatrices?" demanda-t-il après la première petite gorgée.
" Une seule, et elle est presque invisible, " dit Lucius, pointant vers la partie basse de sa gorge, qui était actuellement couverte par le col de sa chemise. " étant donné que la peau est si mince et sensible ici, c'est un miracle que la cicatrice soit aussi pâle qu'elle l'est. Narcissa envoie ses remerciements et ses compliments " ajouta-t-il avec un sourire de travers. " Maintenant dis-moi, au sujet de quoi voulais-tu me voir?"
Severus poussa un soupir profond. Endetté envers lui ou non, Lucius était encore et serait toujours un bâtard affamé de puissance. Mais il était la seule chance qu'il avait. " Initialement, " commença-t-il, hésitant encore, " Je voulais aussi inviter Owen. Mais cela peut attendre. En fait, il y a plus d'un chose que je souhaiterais discuter avec toi et seule l'une d'elle ne concerne que nous deux."
" Puis-je exprimer l'espoir que ceci deviendra un peu clair?" demanda Lucius, les sourcils se mêlant presque à ses cheveux. " car tout de suite je ne comprends rien."
" Tais-toi et écoute seulement. Autant que je déteste devoir l'admettre, j'ai besoin de ton aide. Mais-" il se leva de son siège et commença à arpenter la pièce -"cela pourrait nous attirer à tous les deux plus d'ennuis que nous ne pouvons l'imaginer."
" Si cela te fait marcher de long en large comme un Hippogriff en cage, je suppose que cela doit être complexe, " remarqua Lucius. " mais dis-le moi quand même. "
S'arrêtant brusquement, Severus émit un rire court. " C'est plus facile à dire qu'à faire, Malfoy. Car si je te le dis, je pourrais être celui qui a des ennuis. Et ne me dis pas " continua-t-il en levant la main pour empêcher Lucius de l'interrompre, " ne me dis pas que je dis des sottises. Je vous ai entendus, tous les deux, pendant que vous jouiez les babysitters pour moi après l'initiation. Et comme vous l'avez si élégamment dit, nous avons tous peur."
Lucius hocha la tête, faisant rouler son verre dans ses mains. " Vrai, Rogue, vrai. Mais dans ce cas spécifique, en ce qui ne concerne que toi et moi, je suppose que le placard est littéralement plein à craquer de squelettes. Si l'un de nous le voulait, il aurait pu détruire l'autre il y a longtemps."
"Oui, " admit Severus, " tu as raison. Cependant, si je te révèle ceci, cela va être aussi dangereux et, si nous en venions au pire, pernicieux pour toi que pour moi. Je veux simplement que tu connaisses les risques."
" Au diable les risques, " dit Lucius d'une voix traînante et nonchalante. " Un autre whisky et le monde est un endroit sûr. Allez, crache le morceau."
" Très bien." Severus revint à son siège et s'assit. " Un autre whisky alors et un autre secret. Voldemort m'a ordonné de préparer une potion très spéciale."
Lucius écouta attentivement, sans l'interrompre une seule fois. Quand Severus eut terminé il dit, " Tu as raison. C'est dangereux et de plus d'une manière. Supposons que tu réussisses-ou plutôt nous-à développer cette potion. A part le problème absolument pas négligeable qu'il puisse falloir plus que seulement une fiole de sang pour que cela marche, si bien que peut-être que le doneur ne survivait pas à sa générosité, cela veut dire que Voldemort pourra absorber autant de puissance magique qu'il le voudra."
" Exactement. Mais cela n'est pas mon principal problème tout de suite, pardonne mon égoisme." Lucius renifla. " mon problème est que je suis complètement coincé. Depuis presque deux mois, j'ai rien fait que des traductions de langues plus ou moins obscures et quelques expériences complètement futiles. Il m'a dit que j'avais autant de temps à ma disposition que j'en avais besoin mais je doute qu'il soit très patient."
" Alors c'est ça qui te ronge, "marmonna Lucius, " Je me demandais déjà. et bien sûr il a ordonné un silence et un secret complets?" demanda-t-il, fixant attentivement son verre de whisky.
" Bien sûr. Mais je suis. Lucius, je suis au bord d'une dépression nerveuse. Et je sais que je ne vais pas atteindre de résultat tout seul."
" Mon cher Severus, tout d'abord, tu as besoin de t'envoyer en l'air."
Severus crut qu'il avait des hallucinations. " Qu-quoi? Lucius, ceci n'est pas matière à plaisanter, si je voulais qu'on se moque de moi j'aurais pu aller demander de l'aide à Sirius Black !"
Lucius le regarda avec ce qui semblait être une surprise véritable. " Je ne plaisantais pas, " dit-il, " Tu as besoin de te débarrasser de cette tension avant de pouvoir faire quoi que ce soit. Bien sûr, je ferai ce que je peux pour t'aider, mais cela n'élimine pas le fait que tu as besoin d'une bonne baise, bien longue et satisfaisante. Tu vois? Au moins tu ris maintenant. Mais honnêtement, entre toi et moi: Quand as-tu eu une relation sexuelle pour la dernière fois?"
Première et dernière, pensa Severus, mais il n'allait pas mentionner ce détail particulier. "Il y a plus de deux ans."
" Plus de .Sev, comment peux-tu même survivre, encore moins vivre. je ne comprends pas."
" Tout le monde n'est pas fou de sexe-"
" Allons maintenant, Severus, ne me fait pas de cours comme quoi Tout-Le- Monde-N'A-Pas-Besoin-De-Sexe. C'est merdique. De la merde pure, absolue. Bien sûr que tout le monde en a besoin, certains plus et d'autres moins, mais tous les deux ans est certainement insuffisant. Faisons un marché, " dit-il, le regard brillant soudain avec quelque chose de très apparenté à de la malice. " Je promets de t'aider avec ces affaires de potions mais seulement à une condition: Tu fournis une preuve tangible que tu as eu un sensationnel festin de baise avant. Une pensine fera parfaitement l'affaire. Tope là?" et il étendit sa main vers Severus.
Sans savoir s'il devait rire ou pleurer, Severus la regarda. " Malfoy, tu ne peux pas-"
" Bien sûr que si, " répondit-il en souriant. " Je n'ai pas dit se marier ou se trouver une petite amie, j'ai dit, va t'envoyer en l'air et alléger la tension. Il y a des femmes qui le font pour l'argent, très adroites, très créatives. Tu as assez d'argent pour t'acheter la meilleure des meilleures, deux si tu en as envie. Alors, avons-nous un accord?"
" O-oui, " dit Severus avec hésitation " je suppose que nous avons un accord, bien que je préfère appeler cela du chantage. Mais voyant que tu es mon seul espoir."
" En effet, Rogue. En effet. Et rappelles-toi: Plus tôt tu auras ta baise de relaxation, plus tôt nous pourrons commencer. C'est aussi simple que ça."
Avec ces mots, il transplana, laissant Severus assis paralysé, regardant fixement l'endroit où Malfoy s'était tenu il y a quelques secondes, proposant ce ridicule. Dans quoi s'était-il encore fourré?
~~~~*~~~~
Elle était petite, avec des cheveux couleur miel, un nez un peu retroussé et des lèvres roses et charnues. La couleur de ses yeux resta un mystère, car elle portait un bandeau. Elle avait de très petit seins, mais fermes, une taille étroite et des hanches ondulant admirablement .
"Pas mal, " dit élogieusement Lucius.
Severus grimaça. " Malfoy, je crois que c'est vraiment assez."
" Pourquoi le bandeau?" demanda Lucius, l'ignorant complètement.
"Parce que cela me met plus à l'aise, voilà pourquoi."
Lucius leva ses sourcils et haussa les épaules, mais ne se renseigna pas plus avant. Ils se tenaient debout en silence, à l'intérieur du souvenir de Severus, regardant la fille s'avancer en ondulant vers Severus et commencer à le déshabiller. Toute son attitude exprimant la réticence, il se laissa être abaissé sur le lit, jusqu'à ce qu'il soit allongé à plat sur son dos, les poings agglomérés en poings et mordant sa lèvre basse. Il ne put pas le faire très longtemps néanmoins, parce que la fille l'enjamba en un mouvement rapide et fluide et abaissa sa tête pour l'embrasser.
" Pourquoi ne parle-t-elle pas ?" demanda Lucius, " D'habitude elles le font et c'est extrêmement dérangeant."
" Je lui avais explicitement dit de ne pas le faire, " répondit Severus, perdu dans la contemplation intense de la scène qui se déroulait devant eux.
Contrairement à ce qu'il avait redouté, cela avait été. bon. Fabuleux même. Son désespoir initial avait commencé à disparaître quand il avait eu l'idée du bandeau. Une fille anonyme qui ne pouvait ni parler ni le voir ne pourrait être tolérable, avait-il pensé. Mais 'tolérable' était un terme très inadéquat quand il s'agissait de la description des sensations de la nuit dernière. Il l'avait embauchée pour la nuit entière. Douze heures de pur plaisir physique, surtout passif, quelquefois actif mais toujours exceptionnel.
"Bonne technique, " remarqua sèchement Lucius, observant la fille qui léchait et sucait de manière experte le sexe de Severus.
"Euh..oui. Je pourrais m'habituer à cela."
Lucius gloussa. " Qui ne le ferait pas?"
Elle se le chevauchait maintenant, très lentement, et Severus se rappelait exactement de comment cela avait été, la fermeté douce de ces hanches qu'il retenait en une prise presque désespérée, ces cheveux soyeux répandus sur son torse.
" Malfoy, vraiment."
" D'accord, D'accord, " murmura Lucius à contrecoeur, arrachant ses yeux du couple sur le lit, " sortons."
Avec un effort concentré, tous deux sortirent de la mémoire et se tenaient, titubant un peu, dans le laboratoire de Severus.
" Pudibond comme quelqu'un de vierge, " commenta Lucius. " Mais je dois te donner tous les points pour ne pas avoir gaspillé ton temps. Et pour dire la vérité, tu as l'air très régénéré. As-tu dormi?"
"Oui. De six heures du matin à quatre heures de l'après-midi. Je t'ai appelé immédiatement après m'être réveillé. Pour être une ignoble blague d'écolier je dois dire que l'effet était très satisfaisant." il ramassa la pensine et la rangea dans un placard de côté. " Maintenant que tes besoins de voyeur ont été assouvis, crois-tu que nous pourrions nous diriger vers des affaires plus sérieuses?"
" Puis-je t'informer, simplement pour les archives, que je suis marié depuis plus de deux ans, et que je n'ai pas trompé mon épouse une seule fois? A mon humble opinion, cela justifie un peu de voyeurisme."
" Considérant ta consommation moyenne de vierges les années précédentes, je suppose que oui. Pourrions-nous maintenant, s'il te plaît considérer ce sujet extrêmement embarassant comme fermé et appliquer nos esprits à la potion?"
Lucius hocha la tête, le sourire insolent jouant encore sur son visage, et ils se dirigèrent vers un bureau, sur lequel les livres et les parchemins que Voldemort avait donnés à Severus étaient soigneusement empilés. Quand son regard balaya les volumes, le sourire disparut du visage de Lucius.
" Tant de matière à lire!" dit-il, " Dis-tu que tu as déjà fini tout cela?"
Les deux hommes s'assirent, et Severus sortit un paquet de parchemin de dessous une pile de livres. " Plus ou moins " répondit-il, " Ceci-" et il tapota le paquet de son doigt -" est les notes que j'ai prises jusqu'ici. Surtout des traductions, cependant. Et seulement les morceaux qui semblaient importants."
Lucius feuilleta les feuilles, son front se plissant de concentration, et de temps en temps sifflant entre ses dents. "Corrige-moi si j'ai tort, " dit-il finalement ce " Mais ce truc persan antique est surtout du babillage philosophique. Un peu de Zoroastrianisme, un peu de Mithras jetés ensembles - et voilà** beaucoup de foutaises."
" Merci pour ce commentaire enthousiaste au sujet du résultat du travail de quatre semaines, " dit Severus d'un ton acide. "Mais, généralement parlant, tu as raison. Je suppose qu'il a apporté ceux-ci seulement parce qu'ils traitaient de l'immortalité. Pour la potion, ils sont inutiles."
"Attends, attends, attends, " dit Lucius " avant que nous ne perdions plus de temps à feuilleter des trucs inutiles, y-a-t-il quelque chose que tu juges ne serait-ce qu'un peu utile?"
" Autant que je déteste le dire, les textes Sanskrits sont presque aussi inutiles que les persans. Plus du côté d'augmenter la magie innée par certaines incantations, mais rien de directement pertinent à ce que nous cherchons."
" Merlin l'interdise, " s'exclama Lucius, " ne le mentionne même pas! Peux- tu imaginer l'effet si d'abord tu augmentes la magie et ensuite tu l'extrais? Je dirais, oublions simplement ceux-ci. Autant que tu le saches, Voldemort lit-il le Sanskrit?"
Severus leva les bras. " Comment pourrais-je le savoir? Il n'a pas semblé capable de distinguer ce qui était important de ce qui ne l'était pas, si c'est une indication."
" Quoi qu'il en soit. Prétends simplement que ce n'est pas là. Et les autres livres?"
"Eh bien, " dit Severus, " je crois que tu devrais jeter un coup d'oeil à ce traité écrit par Paracelsus. Le sortilège de traduction a marché sur celui-ci, alors c'est en Anglais. Il donne quelques indications sanglantes mais intéressantes au sujet de Moldus qui buvaient du sang de sorciers pour se protéger de la peste. Il semble que quelques uns d'entre eux pouvaient lancer des sortilèges simples pendant une courte période de temps après."
" Intéressant " , remarqua Lucius, semblant un peu absent, parce qu'il laissait son regard parcourir les tranches des livres . "Ecoute Sev, pourquoi ne me donnes-tu pas simplement trois ou quatre livres que tu considères pertinents, et tes notes, et je les emmène chez moi voir ce que je peux en faire?"
C'était bien sûr, la chose raisonnable à faire. Tout de même, Severus se sentait très mal à l'aise quand il passa trois volumes et la pile de notes à Malfoy. Les mots étaient une chose, ils étaient passagers et éphémères et dans le pire des cas, vous pouviez toujours mettre la personne en question sous oubliette. Donner des preuves incriminantes, tangibles et réelles, était un problème tout à fait différent. Il n'avait pas le choix, cependant. Et alors, avec un soupir, il vit les papiers être étreints par les mains blanches de Lucius et espéra de toutes ses forces que ceci n'était pas une des dernières choses qu'il avait vues de sa vie.
" Je t'avertirai immédiatement si je trouve quelque chose d'important, " dit Lucius et il transplana.
Severus hocha la tête en l'air. Trop tard, il lui était venu à l'idée qu'il n'avait pas même dupliqué ses papiers, encore moins les livres. Non seulement cela augmentait son inquiétude, mais il se rendit compte que sans eux il serait incapable de travailler, du moins ce soir. Eh bien, pensa-t- il, peut-être qu'il avait mérité une pause de toute façon. Pour une fois il pouvait tout aussi bien s'asseoir dans sa salle de séjour et écouter l' 'Inachevée' de Schubert. Peut-être pourrait-il même dormir-le sentiment de bien-être physique, obtenu par les activités de la nuit dernière, persistait encore.
Après les premières barres du second mouvement, il était profondément endormi.
C'est comme cela que Lucius le trouva le matin suivant.
" Réveille toi Rogue, espèce de loir!" dit-il en secouant l'épaule de Severus. " Je crois que j'ai eu une inspiration!"
Severus le regarda avec des yeux troubles, essayant de se concentrer son regard et de bouger son cou rigide en même temps " Lucius. que.pourquoi diable me réveilles-tu à cette-"
" Tais-toi et écoute! Oh, et dis à ton elfe d'apporter du café, j'en ai vraiment besoin . J'étais debout toute la nuit, à lire tes notes et à penser, et j'ai peut-être trouvé une façon de produire cette maudite potion."
Soudainement largement éveillé, Severus le regarda d'un air incrédule. " Est-ce que tu blagues?"
" Non, je ne blague pas. Le café, Rogue!"
Secouant encore la tête d'incrédulité, Severus appela Peggy et commanda le petit déjeuner. Lucius avait l'air épuisé. Mais également incroyablement fier de lui. Alors peut-être qu'il avait dit la vérité. Cependant, il refusait fermement de dire quoi que ce soit avant d'avoir bu sa première tasse de café. Quand elle fut à moitié vide, Severus avait l'impression d'être assis sur un tas de charbon de bois incandescent, garni d'un assortiment d'aiguilles chauffées au rouge. Comme on pouvait s'y attendre, Lucius se vautrait pratiquement dans l'impatience de son vis-à-vis.
" Eeeeh bien, " dit-il d'une voix traînante, en posant sa tasse finalement vide, " Autant que je puisse en juger, tu as commis l'erreur suivante: Tu as essayé d'extraire les Thaumatocytes en les attachant à d'autres substances. J'ai raison?"
Severus hocha la tête, haletant.
" Et apparemment cela n'a jamais fonctionné. Exact ?"
"Oui, " répondit Severus à travers des dents serrées.
" Ce qui veut simplement dire que tu dois le faire de la manière inverse: Détruire les autres cellules sanguines, pour que seuls les Thaumatocytes restent. Simple, non?"
Il se croisa les bras sur sa poitrine, se pencha en arrière, et sourit de manière triomphale à un Severus complètement bouche-bée .
**en français dans le texte
La Marque Sombre attirait constemment les yeux et les pensées de Severus. Il relevait sa manche gauche pour la regarder peut-être quarante ou cinquante fois par jour. Seul son travail et quelquefois la musique pouvaient attirer ses pensées loin d'elle.
Hormi la souffrance extraordinaire qu'il avait ressentie la nuit où il l'avait reçue, elle ne lui causait pas d'inconfort physique. Assez facile à cacher par un simple charme de dissimulation, elle ne devrait pas l'avoir dérangé. Quand Voldemort appelait, c'était comme si quelqu'un tirait sur une laisse à laquelle son être-même était attaché. Cela n'était pas de la télépathie, et ce n'était pas non plus une sensation physique. Il ne sentait pas la présence de Voldemort quand la marque était activée. Peut- être que la meilleure comparaison qu'il puisse trouver-très conscient de combien c'était prosaïque et essentiellement incongru-était le besoin d'une certaine nourriture: Soudain là, n'apparaissant pas dans sa tête mais dans son corps entier, senti à un niveau inconscient avant que cela ne fasse surface dans la pensée rationnelle. Quand Voldemort appelait, il savait soudain qu'il devait partir. Alors il était suffisant de toucher la Marque, car elle guiderait son apparition vers quelque lieu que ce soit que le maître le veuille.
Mais ceci n'était pas ce à quoi il pensait constamment. Ce qui ôtait le sommeil à ses nuits et rendait ses rêves fiévreux était la certitude que Voldemort savait. La conversation entre Lucius et Owen à son chevet avait été très instructive. Sans elle-et ils ne savaient toujours pas qu'il en avait entendu chaque mot-il aurait pu n'en jamais venir à cette conclusion. L'existence de Lucius était de façon ultime encline à la puissance, celle d'Owen à la lubricité, et son propre moi coupable et misérable désirait une punition. Et il était impossible que Voldemort ne puisse pas savoir cela-le contact avait été trop intense; comme si une fibre sur deux de son corps avait été remplacée par une de celles du seigneur des ténèbres pendant cette fraction d'instant au cours du rituel. La fusion parfaite entre deux esprits et corps, ressentie pendant une éternité éphémère. Voldemort avait dû le sentir. Il devait le savoir.
Le désir ardent de regarder la marque revint avec toute sa force; il essaya de le combattre, mais en vain. Il savait que ceci devenait une obsession et qu'il devait résister. Mais il releva sa manche tout de même. Elle était là , seulement un peu plus sombre que sa peau pâle, les contours un peu flous. Ils devenaient vifs uniquement quand Voldemort appelait, quand la marque devenait noir charbon. Et cela lui faisait détester son corps avec une intensité qu'il avait seulement ressentie durant l'été qu'il avait passé chez son oncle. Bien sûr, le fait qu'elle résidait là, sur sa peau, était une simple coincidence- cela n'avait pas vraiment besoin de son corps; c'était juste une question de forme, de visibilité, un rappel constant pour qu'il n'oublie jamais à qui il appartenait. S'il l'avait voulu, Voldemort aurait probablement pu tout aussi bien la brûler dans leurs cerveaux. Mais ils appartenaient à lui corps et âme et c'était pourquoi il avait choisi de marquer les deux.
Il était revenu à l'éponge enchantée-une habitude qu'il avait laissée tomber il y a quelque temps. Mais voir son corps transformé en instrument de nouveau, pas le sien mais celui de quelqu'un d'autre, pour qu'il soit utilisé de quelque façon que ce soit qui plaise au Maître. c'était plus qu'il ne pouvait supporter. Et comme il était impossible de détester la marque ou celui qui l'avait créé, il détestait son corps avec une férocité qui le surprenait quelquefois lui-même.
Autant qu'il haisse l'admettre, il s'inquiétait aussi pour sa propre raison. A un niveau rationnel, il était parfaitement conscient que personne, aussi fort qu'il soit, ne pourrait longtemps supporter ce qui lui arrivait sans perdre l'esprit.
C'était milieu septembre maintenant, et au cours du mois qui avait passé depuis son initiation, il avait dormi peut-être une centaine d'heures. Pas qu'il ne fût pas fatigué. Au contraire, il était si épuisé qu'il aurait pu se jeter au sol sur le plancher, juste là dans son laboratoire et s'endormir immédiatement. Mais dès qu'il touchait le bas de l'abîme du sommeil, pour se laisser être saisi par ces profondeurs agréables, il se déroberait devant ce contact et s'en sortirait de nouveau. Sachant qu'elles n'allaient rien changer, il avait pris des potions somnifères-elles rendaient seulement sa remontée vers la conscience plus difficile et transformaient ses journées en enfer collant, où le sommeil se précipitait vers lui à chaque minute pour essayer de le mettre à bas avec ses tentacules de velours. Il était devenu incapable de se laisser aller entièrement, de se laisser aller au sommeil, de se permettre d'obtenir ces derniers spasmes des muscles qui précédaient l'abandon total.
Son espoir initial que n'importe quel progrès qu'il puisse faire dans son travail pour Voldemort pourrait soulager sa condition s'était bientôt avéré être un ami inconstant. Il était pris au piège dans un cercle vicieux: moins il dormait, plus son travail en souffrait, ce qui augmentait ses inquiétudes, si bien que le sommeil se retirait à une distance encore plus inaccessible. Par moments, il sentait que tout ce qu'il pouvait faire était de poser sa tête sur ses bras et pleurer. Mais les larmes refusaient de monter. Même elles l'avaient abandonné.
Ce que Voldemort lui avait demandé n'aurait été rien de moins qu'un miracle, même en des circonstances normales. En théorie, la pensée était aussi simple que brillante: Tout ce qu'il avait à faire était d'extraire les Thaumatocytes du sang d'un sorcier et les donner à Voldemort. Rien de plus que cela. Et rien de moins. Pour que quelques capacités magiques que le doneur ait possédées soient directement transmises au seigneur des ténèbres.
Le premier obstacle avait bien sûr été la langue. Les tomes que Voldemort avait rapportés d'Allemagne étaient écrits dans des idiomes différents, seulement peu d'entre eux connus de Severus. Il avait essayé les sortilèges de traduction qu'il connaissait, et puis quelques uns qu'il avait trouvés dans des livres et pour une partie des livres ils avaient même marché. Deux livres, cependant, un en Sanskrit et un en vieux Persan, résistaient à toute tentative. Ce fait en lui-même était raison suffisante de supposer qu'ils étaient importants, probablement même plus que les autres. Severus n'avait pas d'autre choix que de consacrer des heures interminables à étudier les bases des deux langues et alors d'essayer d'arriver à une traduction.
Les propres extraits et notes de Grindelwald représentaient une tâche encore plus ardue: Non seulement ils étaient en allemand, une langue dont Severus n'avait que la connaissance la plus superficielle, mais il utilisait aussi des abréviations et des signes que Severus était seulement en partie capable de déchiffrer.
Sachant que cette partie théorique du projet lui prendrait des mois à terminer, il décida de commencer quelques tentatives et expériences basées sur sa propre connaissance, partant de l'idée de base de séparer d'une manière ou d'une autre les particules qu'il voulait du reste du sang. Le premier, et certainement pas petit, problème qu'il rencontra, fut la disponibilité des échantillons de sang. Comme Voldemort ne lui avait laissé aucun doute au sujet du secret de ce projet, il ne pouvait pas ordonner à quelqu'un d'autre de les lui procurer. Le groupe cible de leurs activités se composait maintenant en grande partie de Moldus, de nés de Moldus, et de sorciers de sang-mêlé, et il n'était pas entièrement sûr qu'utiliser leur sang ne puisse pas mettre en danger l'aboutissement de ses expériences. Il était préférable de les exécuter avec du sang de sorciers sang-purs, aussi parce qu'ils seraient ceux qui fourniraient la matière première une fois qu'il aurait trouvé un moyen d'extraire les Thaumatocytes. Il y avait une moyenne de deux raids par semaine, ce qui en faisait environ huit par mois, et seulement un ou deux d'entre eux étaient dirigés contre des sang-purs. Bien sûr, il aurait pu demander à être responsable pour ceux de cette dernière catégorie, mais cela aurait inévitablement mené à des questions, et les questions étaient ce dont il avait le moins besoin. Finalement, il utilisait surtout son propre sang.
Mais les résultats étaient désastreux tout de même. Aucune substance ou potion n'avait l'effet désiré. Soit elles adhèraient obstinément à toutes les sortes de cellules du sang ou à aucune, soit elles les détruisaient carrément toutes. Fin septembre, Severus était proche du désespoir.
~~~~*~~~~
Milieu octobre, il avait pris une décision: Il avait besoin d'aide. Pas avec ses propres problèmes-bien qu'il admette qu'il ait aussi besoin d'aide pour ceux-là, mais cela aurait été trop dangereux-mais avec la potion. Il était coincé. Il n'y avait aucune sortie à la voie sans issue dans laquelle il s'était engagé.
Quand il avait commencé à travailler sur la potion d'Imperius, il s'était attaqué au problème avec l'optimisme d'un nouvel arrivant talentueux, sans peur des diverses complications qui pourraient surgir pendant le processus, parce qu'il ignorait la plupart d'entre elles. Maintenant, aussi brillant qu'il le soit certainement toujours, son esprit avait été entraîné à fonctionner de certaines manières; il pouvait quelquefois les contourner par la pensée, mais elles étaient quelquefois trop profondément enracinées dans son cerveau.
Prewett était mort, McLachlan était mort. Lestrange devenait progressivement un second très fidèle, repoussant les trois autres hors du cercle interne, centimètre par centimètre. Ils participaient toujours à la planification et commandaient toujours des opérations, et leur position et leurs pouvoirs à l'égard du groupe principal n'avaient pas changé. Mais il semblait que Lestrange reçoive beaucoup d'informations avant les autres, quelquefois il en savait définitivement plus qu'eux, et il ne leur disait pas toujours ce qu'il savait. Ou c'est ce que Severus pensait; et de l'échange entre Lucius et Owen qu'il avait entendu après son initiation, il était assez sûr qu'ils avaient les mêmes soupçons.
Cet éloignement de son autrefois-mentor et tuteur l'aurait déjà assez mis en colère et blessé s'il y avait seulement eu un aspect personnel à cela. En fait, cela l'inquiétait aussi et maintenant, quand il aurait eu besoin de se confier à lui et de demander son aide, cela s'avérait être un énorme obstacle. Son seul choix était par conséquent Lucius. On pouvait peut-être avoir confiance ou non en Owen, mais quelle que soit sa loyauté, il n'avait jamais excellé en potions. Lucius d'un autre côté n'avait jamais reçu de notes très au dessus de la moyenne, suite à sa paresse monumentale, mais il était assez brillant pour ce sujet-Severus savait cela de façon certaine après sept ans à l'avoir eu de temps en temps comme partenaire de travail pendant les cours de potions. Alors il lui écrivit une courte note, demandant à Lucius de venir le voir quand il en aurait le temps, le plus tôt possible serait le mieux.
Le matin suivant, il reçut un appel par Cheminette de Narcissa, qui avait l'air assez angoissée.
" Désolée de te déranger, Severus, " dit-elle, lui faisant un sourire qui, il pouvait le voir, était plus poli que véritable " mais Lucius m'a dit de t'appeler. Il aurait aimé te rendre visite ce matin, mais j'ai peur qu'il ne soit pas en quelconque état de voyager."
Severus sentit ses intestins se contracter. " Que s'est-il passé? Puis-je aider?"
" Il est revenu à la maison après une mission à l'aube ce matin-ne me regarde pas comme cela, Sev, il me l'a dit il y a quelque temps déjà."
Severus laissa échapper un soupir de soulagement. " Je suis content qu'il l'ait fait. Ils ont attaqué Ste Mangouste., n'est-ce pas?" elle hocha la tête. " A-t-il été touché?"
" Oui il s'est échappé de justesse avant que les Aurors n'arrivent. Mais quelqu'un l'a frappé avec un sortilège de Perustio et il."
Maintenant les larmes coulaient de ses yeux et atterrissaient sur le foyer chaud avec de petits bruits doux de sifflements.
" Pourquoi ne m'as-tu pas appelé tout de suite?" demanda Severus, incapable d'exclure la colère de sa voix. " ou Heather, d'ailleurs?"
" Parce que Heather est morte, " répondit-elle, sa voix très petite.
" Heather est .je ne peux pas y croire." mais il devait se contrôler. Les morts étaient morts, et les vivants étaient plus importants. " Et Lucius?" demanda-t-il, " quelle est la gravité de ses brûlures?"
" Seulement du côté gauche, mais très mauvaise, je dirais. Je le garde en lévitation, et laisse la peau blessée à l'air. Je lui ai aussi donné une potion pour alléger la douleur. Mais il a la fièvre et délire. C'est pour cela que je ne pouvais pas appeler Beckinsale. En outre, il n'aurait probablement pas pu venir de toute façon, il semble qu'il y ait eu beaucoup de blessés de l'autre côté aussi."
Severus hocha la tête d'un air sinistre. Orel Beckinsale était un autre de leurs alliés à Ste. Mangouste.non, se reprit-il mentalement, il était maintenant le seul. Heather était morte. Il n'aurait pas fait confiance à Beckinsale lui-même, et donc Narcissa avait été très sage de ne pas l'appeler. Un Lucius délirant était forcé de dire des secrets que probablement même son épouse ne devrait pas connaître; mais un mangemort excessivement zélé les surprenant pourrait vouloir dire une mort certaine pour eux tous.
" Très bien fait, Narcissa. Maintenant retourne vers lui et dis lui que je serai là dans environ une demi heure. Je dois simplement préparer une potion antipyrétique et trouver les bons baumes. Et cherche quelques sortilèges de soin dans des livres, " ajouta-t-il en lui faisant un sourire encourageant qui était au moins aussi faux que le sien.
Elle hocha la tête et rompit la connection.
Après une demi-heure d'activité fiévreuse, pendant laquelle il tour à tour couvrit d'anathèmes qui que ce soit qui ait jeté cette malédiction sur Lucius et bénit cet imbécile d'Arthur Weasley, leur agissant-ministre, qui avait mis un terme aux raids aléatoires d'Auror sur les maisons des suspects, il transplana au Manoir Malfoy. Narcissa descendit les escaliers en courant et se jeta dans ses bras. Il aurait voulu la repousser, mais en voyant combien elle était angoisée, il tapota maladroitement son dos avant d'ôter ses bras de ses épaules.
" Montons voir ce que nous pouvons faire pour lui, " dit-il, et il la suivit, comme elle gravissait docilement les marches.
~~~~*~~~~
Lucius avait eu relativement de la chance, pensa-t-il tout en examinant le corps qui flottait à quelques centimètres au-dessus du lit. La malédiction avait dû plutôt l'effleurer obliquement que l'avoir frappé de plein fouet, parce que seuls son bras et son épaule gauches ainsi que le côté gauche de sa cage thoracique jusqu'à la taille avaient été blessés. Même si 'chance 'était encore un terme très relatif. Les parties blessées avaient l'air mauvais, chair à vif alternant avec cloques, certaines encore fermées, certaines suintant du liquide. Elles n'avaient pas encore commencé à suppurer néanmoins, probablement parce que Narcissa avait eu bon sens de les laisser à découvert.
Il était à moitié conscient et, comme Narcissa l'avait dit, brûlant de fièvre. S'assurant qu'il touchait la partie intacte du cou de Malfoy, Severus souleva un peu sa tête et versa de la potion antipyretique dans sa bouche, prêt à tourner la tête vers la droite au cas où il ait été incapable d'avaler, afin de ne pas le faire s'étouffer et tousser. Mais il avala bien et réussit à boire la dose entière.
" C'est toi, Rogue?" dit-il indistinctement.
" Oui c'est moi. Je viens de te donner quelque chose contre la fièvre. As- tu besoin d'une autre potion contre la douleur?"
" Non. me fait rester lucide."
" Merveilleux, " dit sarcastiquement Severus. " Mais tu pourrais recevoir un peu plus de lucidité que ce à quoi tu t'attendais, parce que je dois laver ces blessures avant d'appliquer le baume."
Lucius essaya de concentrer son regard sur lui. " Fais de ton pire, Rogue, " dit-il d'une voix rauque, et il réussit à faire un sourire de travers.
Avec un court signe de tête, Severus se mit au travail, observé avec inquiétude pendant tout ce temps par Narcissa.
" Aura-t-il beaucoup de cicatrices?" demanda-t-elle avec hésitation.
"Hm? Non, je ne crois pas, "dit-il, jetant un coup d'oeil bref à son visage qui était tendu de peur supprimée. "Ces brûlures sont traitées exactement comme toute autre blessure, avec un simple sortilège de Sutureo; seulement elles doivent être lavées de manière très approfondie, et le sortilège a besoin du baume pour marcher correctement."
Elle hocha la tête et avala. Quand il entendit un petit bruit de déchirure, il se retourna de nouveau pour la regarder. Le mouchoir qu'elle avait pétri convulsivement était nettement déchiré en deux moitiés.
" Ne t'inquiète pas trop Narcissa. Il souffre maintenant mais seulement pour environ une heure de plus. A propos, si tu veux vraiment aider-" elle hocha la tête impatiemment et il sourit - " descends aux cuisines et prépare un mélange de parts égales de valériane, de verbena, de bouleau et d'ortie. Pas trop fort, cependant" il lui vit plisser le nez de dégoût et rit. " Cela aura un goût terrible mais il devra en boire au moins huit pintes."
~~~~*~~~~
Une heure plus tard, Lucius avait bu d'un trait deux pintes de la tisane et dormait paisiblement. La fièvre était partie et les blessures avaient l'air moins horribles.
" Maintenant nous devons attendre deux heures de plus " dit Severus, emballant les bouteilles et les fioles dans une petite malette avec des poches et des compartiments à l'intérieur, " et alors je pourrais exécuter les sortilèges curatifs."
"Crois-tu que tu pourrais vouloir déjeuner avec moi?" demanda-t-elle, " Tu as eu une matinée assez difficile et voyant que tu dois être ici dans deux heures."
Déjeuner.au chagrin à peine caché de Peggy, il n'avait pas bien mangé ces derniers temps. Pas qu'il ait vraiment faim maintenant, mais il pourrait être agréable d'avoir quelqu'un à qui parler. Il aimait bien Narcissa- depuis cette nuit à Monrepos, quand il lui avait dicté la liste des choses à faire et ne pas faire pour Lucius-car elle était intelligente, délicate et pas prétentieuse. Et il supposait qu'elle avait besoin de compagnie tout autant que lui.
"Oui, " dit-il par conséquent " je crois que cela pourrait être une bonne idée. Tu as l'air de pouvoir avoir besoin de carburant pour ta force et tes nerfs aussi. As-tu été debout toute la nuit?"
Ils étaient arrivés en bas et entraient dans la salle à manger. "Oui je n'ai pas dormi, d'abord parce que je l'attendais et ensuite parce que je devais le veiller."
Elle sortit sa baguette et fit rétrécir la table gigantesque jusqu'à ce qu'elle ait des dimenions plus raisonnables. "C'est plus agréable comme ceci, " remarqua-t-elle, s'asseyant et lui faisant signe d'en faire de même.
Un Elfe de Maison-Severus pensa que c'était celui qui était appelé Dobby- apporta leur nourriture. Un moment, ils mangèrent en silence.
" Severus, " dit Narcissa " Ne prend s'il te plaît pas cela comme une insulte mais tu as un air. terrible. Quand as-tu dormi correctement pour la dernière fois?"
Il émit un rire creux. " Je ne sais pas. Cela semble une éternité."
Narcissa posa ses couverts et examina son visage, avec une expression grave. " Tu sais que je ne suis pas habituellement du genre à me mêler de la vie des autres, " dit-elle finalement " mais je t'aime vraiment bien et je suis vraiment inquiète à ton sujet. Ceci va causer ta mort à moins que tu te ressaisisses et que tu fasses quelque chose."
" J'apprécie ta préoccupation, vraiment , Narcissa. Et crois-moi, si je pouvais changer la situation, je le ferais. En fait, j'avais demandé à Lucius de venir me voir parce que je pensais qu'il pourrait m'aider."
"Oh, " dit-elle, son visage s'illuminant " Peut-être qu'il pourra t'aider. Tu as tant fait pour lui."
Il y eut autre pause, pendant laquelle tous les deux mangèrent et pensèrent leurs propres pensées, regardant l'autre de temps en temps.
" Tu sais, " dit Severus, après que l'elfe eut emporté leurs assiettes vides, " Je crois que cela pourrait être une bonne idée que tu acquères quelques compétences médicales de base. Pas que je ne veuille pas aider, mais il pourrait y avoir des moments."
Elle hocha la tête pour signifier son accord. " Oui j'ai déjà pensé à ça. Et maintenant que Heather n'est plus là ."
Il ne l'avait jamais particulièrement appréciée. Mais Heather avait été sa camarade, une des personnes avec qui il avait partagé une salle de classe pendant tant d'années, tant d'expériences vécues ensemble.cela semblait si absurde qu'elle ne soit plus là pour harceler Owen.
" Severus, dis moi ce qui se passe!"
Il la regarda avec surprise. " Que veux-tu dire?"
" Je veux dire que les choses semblent . se précipiter. D'une manière très inquiétante. Lucius a été blessé pour la première fois cette nuit, mais la dernière.euh, opération était passé très près, et celle d'avant aussi. S'il ne m'avait pas déjà inclue dans tout ceci, il aurait dû le faire maintenant, parce qu'il ne peut plus le garder secret. Mais quelque chose a récemment changé et il ne veut pas en parler. Ces. ces missions semblent devenir progressivement plus dangereuses et je veux savoir pourquoi."
Elle avait raison. Suite à son état embrumé et épuisé constant, il ne l'avait probablement pas encore réalisé; mais ce qu'elle venait de déclarer était vrai. Leurs opérations avaient récemment été marquées par une insouciance qui était profondément déconcertante, surtout parce que cela n'était pas de leur faute. C'était Voldemort qui demandait parfois des actions à dresser les cheveux sur la tête.
" Oh, " dit-elle, semblant très déçue, " c'était stupide de ma part de penser que tu puisses-"
"Non, " l'interrompit-il. " Non, au contraire. Cela n'était absolument pas stupide, tu viens de m'ouvrir les yeux. Je crois que je devrai parler de toute cette affaire avec Lucius. De ceci, et. d'autres problèmes urgents."
" Es-tu sûr que ce n'est pas simplement une façon de me faire taire?" demanda-t-elle.
" Je t'assure que non. Seulement avant, je ne voyais que les arbres, pas la forêt. Grâce à ta question, je peux la voir clairement maintenant, mais je ne suis pas sûr d'aimer cela."
~~~~*~~~~
Lucius lui lança un regard un peu aigre. " Ceci se transforme en vilaine habitude, Sev. Je déteste être redevable envers des gens."
" Si cela n'était pas le moyen le plus gentil de dire merci jamais conçu par un esprit humain."
"Oh, ferme-la Rogue, et donne moi un autre whisky, "dit Lucius d'un ton rogue. Mais sa voix vibrait d'amusement. " A ta santé, et. euh, merci."
Severus leva son verre et hocha la tête pour trinquer silencieusement. " Pas de cicatrices?" demanda-t-il après la première petite gorgée.
" Une seule, et elle est presque invisible, " dit Lucius, pointant vers la partie basse de sa gorge, qui était actuellement couverte par le col de sa chemise. " étant donné que la peau est si mince et sensible ici, c'est un miracle que la cicatrice soit aussi pâle qu'elle l'est. Narcissa envoie ses remerciements et ses compliments " ajouta-t-il avec un sourire de travers. " Maintenant dis-moi, au sujet de quoi voulais-tu me voir?"
Severus poussa un soupir profond. Endetté envers lui ou non, Lucius était encore et serait toujours un bâtard affamé de puissance. Mais il était la seule chance qu'il avait. " Initialement, " commença-t-il, hésitant encore, " Je voulais aussi inviter Owen. Mais cela peut attendre. En fait, il y a plus d'un chose que je souhaiterais discuter avec toi et seule l'une d'elle ne concerne que nous deux."
" Puis-je exprimer l'espoir que ceci deviendra un peu clair?" demanda Lucius, les sourcils se mêlant presque à ses cheveux. " car tout de suite je ne comprends rien."
" Tais-toi et écoute seulement. Autant que je déteste devoir l'admettre, j'ai besoin de ton aide. Mais-" il se leva de son siège et commença à arpenter la pièce -"cela pourrait nous attirer à tous les deux plus d'ennuis que nous ne pouvons l'imaginer."
" Si cela te fait marcher de long en large comme un Hippogriff en cage, je suppose que cela doit être complexe, " remarqua Lucius. " mais dis-le moi quand même. "
S'arrêtant brusquement, Severus émit un rire court. " C'est plus facile à dire qu'à faire, Malfoy. Car si je te le dis, je pourrais être celui qui a des ennuis. Et ne me dis pas " continua-t-il en levant la main pour empêcher Lucius de l'interrompre, " ne me dis pas que je dis des sottises. Je vous ai entendus, tous les deux, pendant que vous jouiez les babysitters pour moi après l'initiation. Et comme vous l'avez si élégamment dit, nous avons tous peur."
Lucius hocha la tête, faisant rouler son verre dans ses mains. " Vrai, Rogue, vrai. Mais dans ce cas spécifique, en ce qui ne concerne que toi et moi, je suppose que le placard est littéralement plein à craquer de squelettes. Si l'un de nous le voulait, il aurait pu détruire l'autre il y a longtemps."
"Oui, " admit Severus, " tu as raison. Cependant, si je te révèle ceci, cela va être aussi dangereux et, si nous en venions au pire, pernicieux pour toi que pour moi. Je veux simplement que tu connaisses les risques."
" Au diable les risques, " dit Lucius d'une voix traînante et nonchalante. " Un autre whisky et le monde est un endroit sûr. Allez, crache le morceau."
" Très bien." Severus revint à son siège et s'assit. " Un autre whisky alors et un autre secret. Voldemort m'a ordonné de préparer une potion très spéciale."
Lucius écouta attentivement, sans l'interrompre une seule fois. Quand Severus eut terminé il dit, " Tu as raison. C'est dangereux et de plus d'une manière. Supposons que tu réussisses-ou plutôt nous-à développer cette potion. A part le problème absolument pas négligeable qu'il puisse falloir plus que seulement une fiole de sang pour que cela marche, si bien que peut-être que le doneur ne survivait pas à sa générosité, cela veut dire que Voldemort pourra absorber autant de puissance magique qu'il le voudra."
" Exactement. Mais cela n'est pas mon principal problème tout de suite, pardonne mon égoisme." Lucius renifla. " mon problème est que je suis complètement coincé. Depuis presque deux mois, j'ai rien fait que des traductions de langues plus ou moins obscures et quelques expériences complètement futiles. Il m'a dit que j'avais autant de temps à ma disposition que j'en avais besoin mais je doute qu'il soit très patient."
" Alors c'est ça qui te ronge, "marmonna Lucius, " Je me demandais déjà. et bien sûr il a ordonné un silence et un secret complets?" demanda-t-il, fixant attentivement son verre de whisky.
" Bien sûr. Mais je suis. Lucius, je suis au bord d'une dépression nerveuse. Et je sais que je ne vais pas atteindre de résultat tout seul."
" Mon cher Severus, tout d'abord, tu as besoin de t'envoyer en l'air."
Severus crut qu'il avait des hallucinations. " Qu-quoi? Lucius, ceci n'est pas matière à plaisanter, si je voulais qu'on se moque de moi j'aurais pu aller demander de l'aide à Sirius Black !"
Lucius le regarda avec ce qui semblait être une surprise véritable. " Je ne plaisantais pas, " dit-il, " Tu as besoin de te débarrasser de cette tension avant de pouvoir faire quoi que ce soit. Bien sûr, je ferai ce que je peux pour t'aider, mais cela n'élimine pas le fait que tu as besoin d'une bonne baise, bien longue et satisfaisante. Tu vois? Au moins tu ris maintenant. Mais honnêtement, entre toi et moi: Quand as-tu eu une relation sexuelle pour la dernière fois?"
Première et dernière, pensa Severus, mais il n'allait pas mentionner ce détail particulier. "Il y a plus de deux ans."
" Plus de .Sev, comment peux-tu même survivre, encore moins vivre. je ne comprends pas."
" Tout le monde n'est pas fou de sexe-"
" Allons maintenant, Severus, ne me fait pas de cours comme quoi Tout-Le- Monde-N'A-Pas-Besoin-De-Sexe. C'est merdique. De la merde pure, absolue. Bien sûr que tout le monde en a besoin, certains plus et d'autres moins, mais tous les deux ans est certainement insuffisant. Faisons un marché, " dit-il, le regard brillant soudain avec quelque chose de très apparenté à de la malice. " Je promets de t'aider avec ces affaires de potions mais seulement à une condition: Tu fournis une preuve tangible que tu as eu un sensationnel festin de baise avant. Une pensine fera parfaitement l'affaire. Tope là?" et il étendit sa main vers Severus.
Sans savoir s'il devait rire ou pleurer, Severus la regarda. " Malfoy, tu ne peux pas-"
" Bien sûr que si, " répondit-il en souriant. " Je n'ai pas dit se marier ou se trouver une petite amie, j'ai dit, va t'envoyer en l'air et alléger la tension. Il y a des femmes qui le font pour l'argent, très adroites, très créatives. Tu as assez d'argent pour t'acheter la meilleure des meilleures, deux si tu en as envie. Alors, avons-nous un accord?"
" O-oui, " dit Severus avec hésitation " je suppose que nous avons un accord, bien que je préfère appeler cela du chantage. Mais voyant que tu es mon seul espoir."
" En effet, Rogue. En effet. Et rappelles-toi: Plus tôt tu auras ta baise de relaxation, plus tôt nous pourrons commencer. C'est aussi simple que ça."
Avec ces mots, il transplana, laissant Severus assis paralysé, regardant fixement l'endroit où Malfoy s'était tenu il y a quelques secondes, proposant ce ridicule. Dans quoi s'était-il encore fourré?
~~~~*~~~~
Elle était petite, avec des cheveux couleur miel, un nez un peu retroussé et des lèvres roses et charnues. La couleur de ses yeux resta un mystère, car elle portait un bandeau. Elle avait de très petit seins, mais fermes, une taille étroite et des hanches ondulant admirablement .
"Pas mal, " dit élogieusement Lucius.
Severus grimaça. " Malfoy, je crois que c'est vraiment assez."
" Pourquoi le bandeau?" demanda Lucius, l'ignorant complètement.
"Parce que cela me met plus à l'aise, voilà pourquoi."
Lucius leva ses sourcils et haussa les épaules, mais ne se renseigna pas plus avant. Ils se tenaient debout en silence, à l'intérieur du souvenir de Severus, regardant la fille s'avancer en ondulant vers Severus et commencer à le déshabiller. Toute son attitude exprimant la réticence, il se laissa être abaissé sur le lit, jusqu'à ce qu'il soit allongé à plat sur son dos, les poings agglomérés en poings et mordant sa lèvre basse. Il ne put pas le faire très longtemps néanmoins, parce que la fille l'enjamba en un mouvement rapide et fluide et abaissa sa tête pour l'embrasser.
" Pourquoi ne parle-t-elle pas ?" demanda Lucius, " D'habitude elles le font et c'est extrêmement dérangeant."
" Je lui avais explicitement dit de ne pas le faire, " répondit Severus, perdu dans la contemplation intense de la scène qui se déroulait devant eux.
Contrairement à ce qu'il avait redouté, cela avait été. bon. Fabuleux même. Son désespoir initial avait commencé à disparaître quand il avait eu l'idée du bandeau. Une fille anonyme qui ne pouvait ni parler ni le voir ne pourrait être tolérable, avait-il pensé. Mais 'tolérable' était un terme très inadéquat quand il s'agissait de la description des sensations de la nuit dernière. Il l'avait embauchée pour la nuit entière. Douze heures de pur plaisir physique, surtout passif, quelquefois actif mais toujours exceptionnel.
"Bonne technique, " remarqua sèchement Lucius, observant la fille qui léchait et sucait de manière experte le sexe de Severus.
"Euh..oui. Je pourrais m'habituer à cela."
Lucius gloussa. " Qui ne le ferait pas?"
Elle se le chevauchait maintenant, très lentement, et Severus se rappelait exactement de comment cela avait été, la fermeté douce de ces hanches qu'il retenait en une prise presque désespérée, ces cheveux soyeux répandus sur son torse.
" Malfoy, vraiment."
" D'accord, D'accord, " murmura Lucius à contrecoeur, arrachant ses yeux du couple sur le lit, " sortons."
Avec un effort concentré, tous deux sortirent de la mémoire et se tenaient, titubant un peu, dans le laboratoire de Severus.
" Pudibond comme quelqu'un de vierge, " commenta Lucius. " Mais je dois te donner tous les points pour ne pas avoir gaspillé ton temps. Et pour dire la vérité, tu as l'air très régénéré. As-tu dormi?"
"Oui. De six heures du matin à quatre heures de l'après-midi. Je t'ai appelé immédiatement après m'être réveillé. Pour être une ignoble blague d'écolier je dois dire que l'effet était très satisfaisant." il ramassa la pensine et la rangea dans un placard de côté. " Maintenant que tes besoins de voyeur ont été assouvis, crois-tu que nous pourrions nous diriger vers des affaires plus sérieuses?"
" Puis-je t'informer, simplement pour les archives, que je suis marié depuis plus de deux ans, et que je n'ai pas trompé mon épouse une seule fois? A mon humble opinion, cela justifie un peu de voyeurisme."
" Considérant ta consommation moyenne de vierges les années précédentes, je suppose que oui. Pourrions-nous maintenant, s'il te plaît considérer ce sujet extrêmement embarassant comme fermé et appliquer nos esprits à la potion?"
Lucius hocha la tête, le sourire insolent jouant encore sur son visage, et ils se dirigèrent vers un bureau, sur lequel les livres et les parchemins que Voldemort avait donnés à Severus étaient soigneusement empilés. Quand son regard balaya les volumes, le sourire disparut du visage de Lucius.
" Tant de matière à lire!" dit-il, " Dis-tu que tu as déjà fini tout cela?"
Les deux hommes s'assirent, et Severus sortit un paquet de parchemin de dessous une pile de livres. " Plus ou moins " répondit-il, " Ceci-" et il tapota le paquet de son doigt -" est les notes que j'ai prises jusqu'ici. Surtout des traductions, cependant. Et seulement les morceaux qui semblaient importants."
Lucius feuilleta les feuilles, son front se plissant de concentration, et de temps en temps sifflant entre ses dents. "Corrige-moi si j'ai tort, " dit-il finalement ce " Mais ce truc persan antique est surtout du babillage philosophique. Un peu de Zoroastrianisme, un peu de Mithras jetés ensembles - et voilà** beaucoup de foutaises."
" Merci pour ce commentaire enthousiaste au sujet du résultat du travail de quatre semaines, " dit Severus d'un ton acide. "Mais, généralement parlant, tu as raison. Je suppose qu'il a apporté ceux-ci seulement parce qu'ils traitaient de l'immortalité. Pour la potion, ils sont inutiles."
"Attends, attends, attends, " dit Lucius " avant que nous ne perdions plus de temps à feuilleter des trucs inutiles, y-a-t-il quelque chose que tu juges ne serait-ce qu'un peu utile?"
" Autant que je déteste le dire, les textes Sanskrits sont presque aussi inutiles que les persans. Plus du côté d'augmenter la magie innée par certaines incantations, mais rien de directement pertinent à ce que nous cherchons."
" Merlin l'interdise, " s'exclama Lucius, " ne le mentionne même pas! Peux- tu imaginer l'effet si d'abord tu augmentes la magie et ensuite tu l'extrais? Je dirais, oublions simplement ceux-ci. Autant que tu le saches, Voldemort lit-il le Sanskrit?"
Severus leva les bras. " Comment pourrais-je le savoir? Il n'a pas semblé capable de distinguer ce qui était important de ce qui ne l'était pas, si c'est une indication."
" Quoi qu'il en soit. Prétends simplement que ce n'est pas là. Et les autres livres?"
"Eh bien, " dit Severus, " je crois que tu devrais jeter un coup d'oeil à ce traité écrit par Paracelsus. Le sortilège de traduction a marché sur celui-ci, alors c'est en Anglais. Il donne quelques indications sanglantes mais intéressantes au sujet de Moldus qui buvaient du sang de sorciers pour se protéger de la peste. Il semble que quelques uns d'entre eux pouvaient lancer des sortilèges simples pendant une courte période de temps après."
" Intéressant " , remarqua Lucius, semblant un peu absent, parce qu'il laissait son regard parcourir les tranches des livres . "Ecoute Sev, pourquoi ne me donnes-tu pas simplement trois ou quatre livres que tu considères pertinents, et tes notes, et je les emmène chez moi voir ce que je peux en faire?"
C'était bien sûr, la chose raisonnable à faire. Tout de même, Severus se sentait très mal à l'aise quand il passa trois volumes et la pile de notes à Malfoy. Les mots étaient une chose, ils étaient passagers et éphémères et dans le pire des cas, vous pouviez toujours mettre la personne en question sous oubliette. Donner des preuves incriminantes, tangibles et réelles, était un problème tout à fait différent. Il n'avait pas le choix, cependant. Et alors, avec un soupir, il vit les papiers être étreints par les mains blanches de Lucius et espéra de toutes ses forces que ceci n'était pas une des dernières choses qu'il avait vues de sa vie.
" Je t'avertirai immédiatement si je trouve quelque chose d'important, " dit Lucius et il transplana.
Severus hocha la tête en l'air. Trop tard, il lui était venu à l'idée qu'il n'avait pas même dupliqué ses papiers, encore moins les livres. Non seulement cela augmentait son inquiétude, mais il se rendit compte que sans eux il serait incapable de travailler, du moins ce soir. Eh bien, pensa-t- il, peut-être qu'il avait mérité une pause de toute façon. Pour une fois il pouvait tout aussi bien s'asseoir dans sa salle de séjour et écouter l' 'Inachevée' de Schubert. Peut-être pourrait-il même dormir-le sentiment de bien-être physique, obtenu par les activités de la nuit dernière, persistait encore.
Après les premières barres du second mouvement, il était profondément endormi.
C'est comme cela que Lucius le trouva le matin suivant.
" Réveille toi Rogue, espèce de loir!" dit-il en secouant l'épaule de Severus. " Je crois que j'ai eu une inspiration!"
Severus le regarda avec des yeux troubles, essayant de se concentrer son regard et de bouger son cou rigide en même temps " Lucius. que.pourquoi diable me réveilles-tu à cette-"
" Tais-toi et écoute! Oh, et dis à ton elfe d'apporter du café, j'en ai vraiment besoin . J'étais debout toute la nuit, à lire tes notes et à penser, et j'ai peut-être trouvé une façon de produire cette maudite potion."
Soudainement largement éveillé, Severus le regarda d'un air incrédule. " Est-ce que tu blagues?"
" Non, je ne blague pas. Le café, Rogue!"
Secouant encore la tête d'incrédulité, Severus appela Peggy et commanda le petit déjeuner. Lucius avait l'air épuisé. Mais également incroyablement fier de lui. Alors peut-être qu'il avait dit la vérité. Cependant, il refusait fermement de dire quoi que ce soit avant d'avoir bu sa première tasse de café. Quand elle fut à moitié vide, Severus avait l'impression d'être assis sur un tas de charbon de bois incandescent, garni d'un assortiment d'aiguilles chauffées au rouge. Comme on pouvait s'y attendre, Lucius se vautrait pratiquement dans l'impatience de son vis-à-vis.
" Eeeeh bien, " dit-il d'une voix traînante, en posant sa tasse finalement vide, " Autant que je puisse en juger, tu as commis l'erreur suivante: Tu as essayé d'extraire les Thaumatocytes en les attachant à d'autres substances. J'ai raison?"
Severus hocha la tête, haletant.
" Et apparemment cela n'a jamais fonctionné. Exact ?"
"Oui, " répondit Severus à travers des dents serrées.
" Ce qui veut simplement dire que tu dois le faire de la manière inverse: Détruire les autres cellules sanguines, pour que seuls les Thaumatocytes restent. Simple, non?"
Il se croisa les bras sur sa poitrine, se pencha en arrière, et sourit de manière triomphale à un Severus complètement bouche-bée .
**en français dans le texte
