Chapitre 24
Il n'y a même pas un an, il y avait eu six chefs de département qui devaient agir à tour de rôle en tant que ministre de la magie. En conséquence du raid contre l'Académie des Aurors, Bartemius Croupton avait trébuché dans son attitude d'ordre et de loi et avait été exclu de la ronde, et seules ses excellentes connexions avaient empêché sa relégation à quelque poste mineur dans le labyrinthe de la hiérarchie ministérielle. Il était au moins resté Chef du Département de la Mise en Application de la Loi Magique. Pas Arthur Weasley . Il y a cinq ans encore jeune fonctionnaire qui faisait des comissions selon les caprices de Julius Malfoy, son assiduité et aussi beaucoup de chance l'avaient catapulté au sommet du Département des Relations Internationales et ainsi, pour Septembre et Octobre 1978, pile derrière l'impressionnant siège d'acajou du Ministre de la Magie. Sa chute fut aussi brusque que son ascension avait été rapide. Weasley avait appris des erreurs de son prédécesseur Croupton et, gardant à l'esprit le tumulte public qui avait surgi dans le sillage du scandale de la mise en application de la loi après le raid sur l'Académie des Aurors, il s'était assuré que cette fois il n'y aurait pas de telles actions atroces. Après que Ste Mangouste ait été attaquée, la mise en application de la loi avait reçu l'ordre strict de d'abord interroger les témoins et puis, sur la base des preuves qu'ils avaient données, d'interroger d'éventuels suspects.
Les mangemorts avaient ravagé l'hôpital, et il y avait beaucoup de victimes blessées mais en tout, le personnel et les patients de Ste Mangouste s'étaient assez bien défendus, et donc il y avait beaucoup de survivants. Leurs dépositions coïncidaient parfaitement: Six silhouettes, encapuchonnées et masquées, avaient transplané dans des endroits prudemment sélectionnés de Ste Mangouste et avaient systématiquement commencé à tuer et à détruire qui- et quoi que se soit qui oppose une quelconque résistance. Chaque fois qu'un agresseur s'était aperçu qu'il pourrait être maîtrisé, il avait immédiatement transplané. Il avait été impossible de même deviner les identités des agresseurs, et encore moins d'en donner des descriptions détaillées. Par conséquent, ni les représentants de la loi ni les Aurors n'avaient été autorisés à exécuter les raids habituels sur les maisons des suspects habituels.
Parmi les employés du ministère, ceux qui étaient encore strictement loyaux au côté de la lumière étaient, bien sûr, furieux. Ils se sentaient trahis et abandonnés par un prétendu ministre en qui ils n'avaient jamais eu confiance. Quelques uns d'entre eux avaient des contacts à la Gazette des Sorciers, et ainsi le jour suivant, le journal exhibait le titre AMNESTIE POUR LES MANGEMORTS? ARTHUR WEASLEY DOIT PARTIR! Les horreurs commises par la mise en application de la loi il y a plus de six mois étaient oubliées depuis longtemps, et tout ce que le public voyait était des images de medisorciers et de patients morts et blessés, et le fait que le ministre n'avait pas été capable de dénicher les six accusés. Le soir de la même journée, Arthur Weasley dût quitter le bureau du ministre. Ses connexions n'étaient pas aussi excellentes que celles de Croupton car il avait beaucoup d'ennemis qui enviaient sa montée rapide, et donc on lui assigna un poste dans le bureau des Détournements de l'Artisanat moldu, une branche du ministère à laquelle les initiés faisaient en général allusion comme à la 'décharge pour matières dangereuses'. Selon toute probabilité, il passerait le reste de sa vie à travailler là.
Aussi avantageuse que la rectitude extrêmement peu politique de Weasley ait été pour les mangemorts dans ce cas particulier-après tout, Lucius serait allé droit à Azkaban, si les Aurors avaient exécuté leur patrouille post- assaut habituelle-l'ex-chef de département aux cheveux roux avait aussi été férocement loyal envers Dumbledore et ainsi sa démission était, dans l'ensemble, un succès pour Voldemort. Le seigneur des ténèbres était satisfait, du moins pour le moment. Récemment, néanmoins, Severus n'était pas sûr de craindre son maître plus quand il était satisfait ou quand il était furieux.
Plus les mangemorts réussissaient, plus Voldemort devenait sûr de ses méthodes. Si elles pouvaient être appelées ainsi, pensa Severus, méditant devant un plan du quartier magique d'Aberdeen. Il devait y aller demain soir-ironiquement le soir de son vingtième anniversaire-avec une seule personne à ses côtés, pour éliminer une famille de huit personnes. La maison n'était absolument pas isolée, et donc il y avait le risque supplémentaire des voisins se précipitant à l'aide des victimes. Il n'y avait bien sûr aucun sens à essayer de protester contre les souhaits de Voldemort, et donc il avait tenu sa langue pendant la dernière réunion. Il y a trois semaines, Owen avait osé demander s'il était sage qu'un groupe de seulement trois mangemorts attaque une maison pleine de sorciers adultes et il avait regretté vivement ses paroles. Depuis ce jour là, ni lui ni Lucius ni Severus n'avaient plus protesté contre aucun des ordres de leur maître. Au regret de Severus-et il n'avait aucun doute que Lucius et Owen partageaient son opinion-, à partir de ce jour là Tabitha avait toujours été présente à leurs réunions stratégiques. Elle ne parlait pas beaucoup, mais il y avait un lien de compréhension presque tangible entre le couple des Lestrange et le seigneur des ténèbres. Il était inutile d'essayer de convaincre l' un d'entre eux que les opérations réussissaient seulement parce que la plupart des mangemorts avaient peur. Ils avaient peur d'être attrapés par les troupes du ministère à moins de traiter les victimes et les Aurors avec une même brutalité suprême, et ils avaient probablement encore plus peur de messieurs Rogue, Malfoy, McNair et Lestrange, qui maintenaient une discipline de fer en punissant cruellement qui que ce soit qui ose compromettre leurs ordres.
Récemment, Severus en était venu à presque chérir cette possibilité de laisser échapper de la vapeur. Il était constamment frustré à la fois par les progrès presque inexistants de sa recherche et par les risques ridicules qu'il devait prendre alors qu'il aurait été si facile de les éviter en utilisant simplement plus de ressources en personnel pour les attaques. Alors il distribuait assez libéralement les punitions. Pas que cela le fasse se sentir beaucoup mieux. La peur constante d'un châtiment ou de la mort ou d'un emprisonnement à perpétuité ne pouvait pas être soulagée en faisant se tordre d'autres sur le sol sous la douleur de Doloris.
Et tu passeras une vie en enfer.Sibylle, pourquoi n'aurais-tu pas pu être le charlatan que nous pensions que tu étais, juste pour cette fois?
Et les choses n'étaient pas encore devenues aussi mauvaises qu'elles le pourraient. Après tout, Voldemort n'avait jusqu'ici pas montré de signe d'impatience en ce qui concernait la potion. Grâce au coup de génie de Lucius, Severus savait maintenant qu'il devait trouver un agent qui détruirait toutes les cellules du sang à l'exception des Thaumatocytes. Quoi qu'il ait néanmoins essayé les avait toutes détruites. Combien de fois avait-il assisté à leur détérioration à travers son microscope, retenant des larmes de désespoir? Avec fatigue, il reposa le plan. L'étudier était plus ou moins inutile. Il avait choisi Evan Rosier comme compagnon pour la nuit de demain; cet homme était un bon duelliste, aussi cruel qu'un Lethifold et plus froid que l'Antarctique. Alors ils avaient une chance. Ils devraient simplement oublier toute stratégie, transplaner, détruire ce qu'ils pourraient, et essayer de se protéger. Détruire et protéger. Détruire et.
Il se leva, soudain hypnotisé. C'était cela! Il avait été un idiot! Un amateur maladroit! Stupide! Si stupide! Quand la solution était aussi claire que la lumière du jour. Bien sûr, il devait protéger les Thaumatocytes-ils avaient beaucoup plus de résistance que leurs collègues rouges et blancs, et ils étaient magiques, alors ce qui les protégeait ne protégeait pas nécessairement les autres particules! Déjà dans les escaliers, il établit mentalement une liste des substances protectrices possibles. Les agents les plus puissants qu'il avait utilisés jusqu'ici pour la destruction étaient du sang de loup-garou et de vampire. Qu'est-ce qui pourrait les neutraliser, du moins jusqu'à un certain degré? Une substance prise d'une puissante Créature de la Lumière -larmes de phénix ou peut-être du sang de licorne? Haletant, il arriva à son laboratoire, se précipita vers les placards et commença à chercher. Rien! Il avait oublié de se réapprovisionner en sang de licorne. Alors il devrait le faire en premier lieu demain. Quant aux larmes de phénix . diable, maudit diable. Elles étaient aussi rares que des diamants noirs et beaucoup plus chères. Pas que le coût soit un problème; mais il devrait les commander et pourrait devoir attendre des semaines jusqu'à ce qu'elles arrivent. Eh bien, il pourrait commencer avec le sang de licorne, comme cela au moins il ne perdrait pas de temps.
" Maître Severus?"
Il sursauta. " Peggy! Tu m'as fait une de ces peurs! Qu'y a-t-il?"
" Il y a Monsieur Malfoy et Monsieur McNair en bas, ils veulent vous voir."
Lucius et Owen? A minuit et demi? Il secoua la tête d'étonnement. " Dis leur que je vais les rejoindre immédiatement."
Prudemment, il repositionna les ingrédients qu'il avait pris de leurs étagères durant sa recherche fiévreuse de sang de licorne, verrouilla et protégea le placard avec des sortilèges et descendit lentement les escaliers, espérant que rien de dramatique ne s'était produit. Il pourrait se passer de mauvaises nouvelles un moment.
Quand il entra dans la salle de séjour, les deux jeunes hommes s'étaient déjà confortablement installés.
" Nous avons pillé tes réserves de whisky, " dit Lucius d'un ton pratique, n'ayant apparemment pas beaucoup de remords.
"Super, " dit Severus. " Faites simplement comme chez vous. Salut, Owen. Est-ce que vous avez tous les deux épuisé vos réserves de whisky ou y a-t- il une autre raison à cette visite bienvenue mais tardive?"
" En fait il y en a une " répondit Lucius. " Ecoute Severus, as-tu encore cette maison quelque part en Italie? Celle dont tu as hérité?"
Momentanément pris au dépourvu par le changement de sujet, Severus hocha seulement la tête.
"Fantastique, " dit Owen, et il se leva de son siège. " Cela te dérangerait- il si nous transférions la réunion là-bas? Cela semble.plus sûr. On ne sait jamais qui pourrait regarder à l'intérieur depuis le jardin."
" Euh.non, bien sûr que non, " dit Severus " si vous pensez que c'est nécessaire."
"Oui , " articula Lucius, " nous croyons que c'est nécessaire. Prend la bouteille et une autre pour la route, et allons-y."
" Croyez-vous que vous pourriez au moins me dire ce que vous préparez?"
" Plus tard Sev, plus tard." Lucius fit un geste impatient de renvoi. "Vas- y en premier, nous te suivons."
Severus avala. Et si c'était un piège? Et si Voldemort l'attendait là bas? Peut-être que Lucius lui avait tout dit. s'il avait de la chance il pourrait sauver sa misérable peau jusqu'à ce qu'il ait développé la formule. il pourrait gagner du temps.
Owen renifla impatiemment. " Que diable attends-tu, Rogue?"
"Rien, " dit-il, secouant brièvement la tête, et il transplana.
~~~~*~~~~
" Bonté divine!" dit Owen essayant d'empêcher ses dents de claquer " Et je croyais qu'il faisait chaud en Italie!"
" Nous sommes dans le nord de l'Italie, espèce d'idiot inculte, " répliqua Severus " Les hivers ici sont presque aussi froids qu'en Ecosse, parfois même plus."
La bibliothèque avait l'air étrange, avec toutes les étagères à livre vides baillant devant eux. La chaise sur laquelle l'oncle Ettore avait été assis pendant qu'il écrivait son testament était encore dans la même position qu'il y a deux ans -Clarissa ne l'avait apparemment pas utilisée pendant son bref séjour. Les trois hommes jetèrent des sortilèges de chauffage, et avec cet effort concerté, la pièce devint assez confortable. Severus appela trois verres de la cuisine, et ils dispersaient bientôt les derniers frissons de froid avec de larges doses de Firewhisky.
" Et mainteant , " Severus rompit le silence, " j'aimerais entendre pourquoi nous avons fait cette petite excursion."
" Owen et moi avons parlé, " dit lentement Lucius, regardant fixement son verre.
" Comme c'est merveilleux. Je suis content que vous ayiez développé une relation de si grande qualité que vous parliez même. Recevoir cette information intéressante valait certainement la peine de transplaner en Italie au beau milieu de la nuit. Bravo!"
Owen fit un de ses sourires lents. " Ne sois pas idiot, Sev. Bien sûr qu'il y a quelque chose d'autre." Puis il redevint silencieux.
"Il y a en effet autre chose, "reprit encore une fois Lucius. " Je pense, en fait nous pensons, que nous devrions réunir nos forces tous les trois, étant donné que d'autres personnes semblent l'avoir fait aussi."
Severus hoqueta. " Aie pitié de moi, lui criai-je, qui que tu sois, ou ombre d'homme, ou homme véritable.!" Dit-il.
Lucius le regarda avec des sourcils levés. " Tu deviens fou?"
" Je citais Dante. Mais sérieusement, Lucius, c'est insensé! Owen! Vous ne pouvez pas vouloir dire ce que vous avez dit! Avez-vous une idée-"
" Ne babille pas, Severus, " l'interrompit Lucius, "Ce n'est pas la première fois que nous aiguisons nos compétences d'insubordination comme tu le sais bien."
Severus poussa un soupir profond et posa sa main libre sur ses yeux. Dans l'autre, le verre de whisky tremblait joyeusement.
" Severus, "dit Owen, " tu ne peux pas prétendre ne pas voir ce qui se passe! Voldemort et Tabitha-c'est tellement évident que diable!"
La tête de Severus se releva de nouveau. " Bien sûr que je le vois, Owen. Et crois-moi, je suis profondément troublé. Mais cela ne veut pas dire-"
" Eh bien, qu'est ce que cela veut dire alors ?" l'interrompit Lucius en pleine phrase. " Devons-nous regarder, silencieusement, acceptant chaque ordre, aussi absurde qu'il puisse être, jusqu'à ce qu'il nous envoie à nos morts? Sous peu il nous ordonnera de faire exploser le ministère en solitaire! Il a changé, Severus! Je sais que tu as des difficultés à le reconnaître mais c'est vrai!"
" Et il est évident, de manière flagrante, " interrompit Owen, " que St. Jean essaye de l'emporter sur nous, aidé par l'adorable Tabitha. Je n'ai aucune idée de ce qui se passe exactement entre eux trois-pas que je veuille le savoir, honnêtement-mais les évènements récents montrent que M. et Mme Lestrange ne sont pas trop enthousiastes d'avoir de la compagnie au centre du pouvoir. Nous devons faire quelque chose et vite."
" D'accord, " dit Severus, et il vida son verre d'un trait, seulement pour immédiatement le remplir à nouveau. Il avait le pressentiment qu'il allait en avoir besoin. " Une idée sur ce que nous pouvons faire?"
C'était complètement irréel, pensa-t-il. Ceci ne pouvait pas vraiment se produire. Cela devait être un rêve, un rêve ridiculement réaliste, dans lequel le whisky lui brûlait la gorge, et les vieux fauteuils de cuir émettaient pile la bonne odeur.
" Nous devons approvisionner l'autre côté en informations, " déclara Lucius. " A moins que-" et il remplit à nouveau son propre verre -"l'un d'entre vous ait envie de tuer Voldemort."
Dieux! En était-ce venu là ? Comment pouvait-il rester assis ici, en apparence calme, à discuter de comment trahir son maître? Même de le tuer? Où était sa foi, sa loyauté, son. amour? A quel endroit de la route les avait-il perdus, irrémédiablement perdus, si bien qu'était maintenant nu et avait les mains vides? Mais ils avaient raison. Ils devaient faire quelque chose, sinon ils allaient tous être sacrifiés.
Sa voix était très rauque quand il demanda, " Et comment exactement avez- vous l'intention d'alimenter l'autre côté en informations? Et quel autre côté, pour simplement compliquer les choses?"
"Bonne question, " dit Lucius, " le ministère ou Dumbledore?"
" Dumbledore, " dit Owen. " absolument. Il peut être un vieux fou imbécile, mais c'est un sorcier puissant, aucun sens à nier cela. Et beaucoup plus capable d'utiliser des informations classifiées sans tout nous faire exploser à la figure."
" Je suis d'accord " dit Severus. "Surtout parce que Dumbledore et son joyeux petit groupe n'attaquent jamais visiblement. Si nous les mettons en garde contre les attaques, ils ne nous tendraient pas d'embuscade, je suppose, mais ils évacueraient plutôt nos cibles. Connaissant le ministère, ils enverraient probablement les Aurors, et nous serions tués. Mais qu'espérez-vous gagner à lui passer des informations?"
"Eh bien, " dit Lucius d'une voix traînante, penché en arrière dans son siège, se sentant à l'évidence tout à fait dans son élément, " il y a pas mal de possibilités. Tout d'abord, l'autre côté gagne du temps et des alliés, et donc en fin de compte ils pourraient être assez forts pour vaincre Voldemort par un seul coup concentré. Ensuite, il y a la perspective séduisante de coincer Lestrange."
"Tu veux dire que tu veux le faire accuser de tout cela ?" damenda Severus, les yeux grand ouverts d'incrédulité devant cette intrigue plus que Serpentard.
" Bien sûr. Troisièmement, si nous leur parlons de la potion-" Severus fit un geste comme pour le faire taire -"Non, Sev. Si nous faisons ceci, nous jouons cartes sur table. De telle sorte que chacun de nous en connaisse assez au sujet des autres pour faire face à une destruction certaine s'il essaye de détruire. Notre cher Owen ici présent a détourné un peu d'argent qui aurait dû aller à notre maître. En échange, il saît tout au sujet de la blague de la vierge. Et au sujet de Clarissa. D'autre part, je sais que très profond dans les boyaux de Gringott, il y a un coffre qui contient des pensines remplies de souvenirs précautionneusement édités de réunions stratégiques-"
Owen émit un bruit étranglé. "Comment diable-"
" Il est suffisant que tu sâches que je le sais" l'interrompit brusquement Lucius. " D'autres secrets que vous aimeriez partager, Severus? Owen?"
" Pas exactement un secret, " dit Severus après un moment. " mais je crois que vous devriez savoir ceci à propos d'une potion que j'ai développée il y a un certain temps." et il leur parla du Falsitaserum. " Je crois que nous devrions tous en garder une provision suffisante, juste par précaution. Je joue avec l'idée d'en métamorphoser de petites doses en quelque chose commes des Dragées Surprises ou des Sorbets Citrons, quelque chose d'inoffensif en tout cas, qui puisse être ingéré sans élever de soupçon."
Ils continuèrent à discuter de ceci un moment jusqu'à ce que Lucius, déjà après son cinquième whisky et donc brillant en conséquence, lança " Et comment, je vous prie, faisons nous pour faire parvenir les informations à Dumbledore?"
" Euh."dit Owen. Severus resta silencieux, fouillant dans son cerveau.
" Parce que, " dit Lucius, " je crois que je pourrais avoir une idée."
" Alors pourquoi ne l'as-tu pas dit tout de suite?" demanda Owen, déjà un peu indistinct dans ses paroles.
" Juste pour l'effet, Owen, juste pour l'effet. Ecoutez, Messieurs. Voici ce qui je crois pourrait avoir une chance de marcher: Poudlard manque tristement d'un maître de potions, vrai?"
" Lucius, nous n'allons pas applaudir à la fin de chaque phrase, " dit Severus avec colère" alors crache simplement le morceau. Il est tard!"
" J'aurai vingt et un ans dans environ quatre mois, " continua Lucius, imperturbable, " et j'ai déjà été invité à prendre la place de mon père au bureau des gouverneurs de l'école. Nous savons tous que Voldemort veut infiltrer Poudlard mais qu'il n'y a pas une seule chance de faire passer qui que ce soit sous le nez de Dumbledore. Severus devra rencontrer Dumbledore et offrir ses services comme espion-"
" C'est de la folie!" s'exclama Severus, " Voldemort saurait immédiatement que quelque chose va de travers et-"
" Je n'avais pas encore fini. Premièrement, tu devras rencontrer Dumbledore et voir s'il accepte ta proposition. Si oui, Owen commence à laisser tomber des allusions pour Voldemort au sujet de la situation ennuyeuse à Poudlard, combien nous avons besoin de faire entrer quelqu'un là bas. vous voyez l'idée générale. Un peu plus tard, lors de ma première réunion des gouverneurs, je convaincrai les autres-par quelque moyen que ce soit-que le manque d'un professeur de potions est un défaut considérable auquel il faut remédier dès que possible. Je leur dirai qu'ils doivent exercer de la pression sur Dumbledore. Et-miracle des miracles-il cèdera. Il refusera de plus Lestrange, juste au cas où celui-ci devait se présenter, et engagera Severus. Ceci-attends, laisse moi simplement terminer, j'ai presque fini- ceci garantira la sécurité de Severus au cas où Voldemort ait vent de sa trahison et Severus obtiendra en retour que Dumbledore garantisse notre sécurité au cas où le soi-disant côté lumineux gagnerait, ce que j'espère fortement, aussi absurde que cela puisse sembler."
" C'est.brillant, " dit Severus après un moment de silence muet. "C'est brillant, mais vous savez ce qui se passera si nous sommes découverts. Il nous torturera, nous tuera, nous brûlera, et éparpillera nos cendres sur toute l'Angleterre."
" Qu'est-ce qu'il y a de si mauvais au sujet des cendres?" demanda Owen, d'un ton ivre " nous pourrions même en renaître."
Lucius rit tout haut. " Oui, " dit-il, " C'est comme cela que je nous vois! Trois phénix, liés par nos crimes!"
Severus hocha la tête. " Le Très Secret Ordre du Phénix. L'ordre à l'intérieur de l'ordre. Très approprié."
" A l'Ordre du Phénix, alors, " s'exclama Owen, se levant de son siège, titubant un peu.
" L'Ordre du Phénix " répétèrent les deux autres à l'unisson, et ils firent tinter leurs verres contre celui de McNair.
~~~~*~~~~
Un peu plus de trois mois après avoir reçu les livres et les notes de Grindelwald, Severus fut appelé par Lord Voldemort. Après leur excursion italienne il y a quatre jours, Severus-ayant maintenant vingt ans et étant encore vivant, à son grand soulagement-avait prudemment préparé sa stratégie pour exactement ce scénario. Il n'avait jamais cru que le seigneur des ténèbres le laisserait simplement à ses propres moyens pour faire des recherches sur la potion à son aise; mais avant que l'Ordre du Phénix n'ait été fondé, il n'avait jamais vu la nécessité de dire autre chose que la vérité, si Voldemort devait l'interroger sur le progrès de sa recherche. Maintenant, cependant, il était une nécessité essentielle de gagner autant de temps que possible, même au prix du Doloris occasionnel. Voldemort avait besoin de lui, et c'était le pivot du plan de Severus. Même s'il ne produisait pas de résultats satisfaisants, il n'allait probablement pas être tué, simplement parce qu'il était meilleur maintenant que Lestrange, qui aurait été la seule alternative.
" Comment avance la potion?" demanda Voldemort, immédiatement après l'avoir accueilli.
Les jours étaient très lointains où Severus avait été autorisé à s'asseoir en présence du maître; maintenant tout le monde devait rester prostré et Voldemort ne permettait que très rarement que qui que ce soit le regarde en face en parlant. Pas une chose très sage à faire, pensa Severus, inhalant l'odeur du bois qui montait des lattes du plancher, cela rendait trop facile de cacher ses émotions. D'autre part, Voldemort n'avait aucun besoin d'examiner l'expression de qui que ce soit. Ses paroles faisaient loi, et personne n'aurait rêvé de se rebeller contre lui. Ou c'est ce qu'il pensait.
"Les .recherches, mon maître, " répondit prudemment Severus, mettant l'accent sur le mot 'recherches, ' afin de rectifier le terme sans vraiment corriger Voldemort, " sont très difficiles en effet. Quelques uns des volumes que vous m'avez donnés ont réagi aux sortilèges de traduction, mais deux d'entre eux ne l'ont pas fait. J'ai donc-"
Il entendit les pas de Voldemort s'arrêter brusquement, puis le vif bruissement du textile sur le bois. Il s'était retourné, et très brusquement. " Pourquoi n'en ai-je pas été immédiatement informé?" lui demanda-t-il, la colère bouillant dans sa voix.
" Je. mon maître, je n'aurais jamais osé vous agacer avec cette sorte de problème, je pensais-"
Les robes touchaient presque son front maintenant. "Pourquoi, " chuchota Voldemort-un son qui fit frissonner Severus , "Pourquoi est-ce qu'à chaque fois que vous pensez, Severus, quelque chose va ou est allé de travers? Vous devez poursuivre ces recherches à une vitesse extrême. Aucun délai ne peut être toleré."
" Mon maître, je suis infiniment désolé. Vraiment, je regrette. je n'ai simplement pas tenu compte de la possibilité-"
"Assez, Severus. Vos excuses mèneront nulle part. Qu'avez vous fait de ces textes?"
" Je. je les ai traduits, mon maître. Moi-même, du mieux que je le pouvais. Ils n'ont pas révélé grand chose d'importance, au contraire de ce que je croyais."
" Impliquez-vous " dit Voldemort, sa voix un venin mortel, " que vous travaillez depuis presque trois mois, sans un seul résultat tangible?"
"Pas vraiment, mon maître. Le travail théorique m'a aidé à exclure certaines possibilités qui auraient mené à des impasses. Alors la longueur du travail théorique pourrait être compensée par un raccourcissement considérable des expériences véritables."
" Quelles possibilités?"
Severus serra les dents, ferma les yeux, et se lança dans un rapport sur des hypothèses potentiellement trompeuses, en essayant d'avoir l'air aussi soumis et ennuyeux que possible. Pendant qu'il parlait, il était de nouveau inondé par la culpabilité, et la raison combattait la culpabilité, essayant de l'abattre avec l'argument qu'il était inconcevable, inadmissible qu'un homme dût gagner tant de puissance, quels que soient ses buts, aussi louables soient-ils. Cela ne devait pas se produire. Que ce soit Voldemort ou Dumbledore, Dieu ou Diable ou ange ou démon. Cela ne devait pas se produire. Il devait l'empêcher, même si cela lui coûtait sa vie et son âme. Il ne s'en remettrait probablement jamais. On ne se remettait jamais d'avoir trahi quelqu'un que l'on aimait. Et il aimait Voldemort, cela n'avait jamais été aussi clair que maintenant, quand il était sur le point de plonger dans le bain de la trahison-pas tremper un doigt ou une main, comme il l'avait fait avant. Non, il allait se tremper dans la trahison, être imprégné par la trahison et devenir la trahison.
Voldemort, cependant, semblait moyennement satisfait par ses explications. " Combien de temps pensez-vous que cela vous prendra?" demanda-t-il.
" Je ne peux pas dire, mon maître. Quelques mois, je suppose."
"Des mois? J'en ai besoin avant le solstice d'hiver!"
Severus sentit le plancher fondre sous son corps, prêt à l'avaler. Même sans arrières pensées et stratagèmes, c'était impossible. " Puis-je demander pourquoi, mon maître?"
"Oui Severus, vous pouvez demander pourquoi. Parce que quelque enfant magique qui naisse le 21 décembre servira nos buts."
" Et, pardonnez-moi ma demande, mon maître et si je ne réussis pas avant un mois? Que se passera-t-il alors?"
La semelle de la botte de Voldemort vint se poser légèrement sur sa main droite. Severus sentit son estomac se serrer et ses battements de coeur accélérer. " Si vous ne réussissez pas --" la pression augmenta -" alors ma fureur -"encore plus de poids " vous frappera comme elle ne l'a encore jamais fait."
Severus cria.
" En effet, enfant. Criez. Vous devez apprendre à hurler, tout comme vous devez apprendre à obéir. Je vous enseignerai les deux. Maintenant partez, Severus partez et travaillez. Jour et nuit. Travaillez pour moi, et craignez moi."
~~~~*~~~~
Les jours de novembre en Italie du nord pouvaient être d'une étrange beauté surnaturelle . Il était tôt ce matin du 27 novembre, environ huit heures, et le soleil se levait tout juste au-dessus des cîmes des arbres du parc. Il avait beaucoup plu ces dernières semaines, si bien que la terre était détrempée et fortement riche d'eau. Mais la nuit avait été claire et froide, mordant durement la terre riche, lui faisant expirer dans l'extase une partie de l'humidité qu'elle conservait pour l'hiver. Maintenant son souffle flottait parmi les arbres, encore bas; les cîmes des arbres au- dessus de lui étaient immobiles, quelques uns d'entre eux portant encore des feuilles. Le ciel était d'un bleu pâle, cristallin, pur, avec des vestiges de rose qui étaient déjà lavés par la lumière du soleil. Elle teignait la brume d'un or argenté, la rendait plus tangible et plus immatérielle en même temps, lui donnait une qualité irréelle, de rêve; des elfes auraient pu en sortir en dansant à tout moment.
Severus se tenait à la fenêtre de la bibliothèque vide, regardant fixement la beauté des environs avec un sentiment lourd dans son coeur, parce qu'aujourd'hui était Le Jour. Le jour qui s'avérerait probablement être un autre tournant dans sa vie. A partir d'aujourd'hui, il serait un traître. Il travaillerait contre un homme qu'il avait appris à aimer et à craindre, qui lui avait tout donné, seulement pour lui en reprendre la plupart. Il mettrait en danger les vies d'autres mangemorts. Et sauverait les vies d'autres à la place, et, il l'espérait, aussi la sienne. Quelle vie était plus importante ou digne d'être sauvée? Mais cela, se dit-il, n'était certainement pas la question. Il n'y avait aucune sentimentalité impliquée dans cette décision, pas de sa part, et certainement pas de celles de Lucius et d'Owen. Ceci n'était pas à propos d'humanité ou d'honneur ou d'héroïsme. C'était du business froid, délibéré. Rationnel et sec. Pas d'exaltation larmoyante au sujet d'enfants morts et de personnes vomissant leurs intestins sur les tapis de leurs petites existences bien propres, pas de séparation des gens entre victimes et coupables, parce que tout le monde était les deux. C'était simplement des affaires.
S'appuant lourdement contre le rebord de la fenêtre, il regardait fixement cette paix d'or qui restait inchangée, quelles que soient ses pensées. Cela ne le calma pas, cependant. Si cela fit quelque chose, cela mit l'accent sur le trouble de son âme. Ce sont des affaires, Severus. Des affaires. Et tu vivras une vie en enfer. il allait négocier pour plonger plus profondément en enfer, si possible. Cela faisait déjà mal. Le feu brûlait, le chien à trois têtes le rongeait .
Il était si absorbé par ses pensées et ses émotions qu'il n'entendit pas le faible 'plop' de transplanage derrière lui et sursauta quand une main vint se poser sur son épaule, et une voix douce qu'il aurait reconnue entre mille, bien qu'il ne l'ait pas entendue depuis plus de deux ans, dit " Severus."
Lentement, il se retourna. "Directeur. Merci d'être venu."
Le vieil homme n'avait pas changé. Ou avait-il changé? Il semblait plus sérieux maintenant, moins porté à sourire mais on devait seulement s'y attendre lors d'une telle occasion .
" J'étais. intrigué par votre missive. Comment aurais-je pu ne pas venir?"
" Je l'apprécie tout de même. S'il vous plaît, asseyez-vous, Directeur. Ceci va être une discussion assez longue. Voudriez-vous du thé et des biscuits?"
Dumbledore regarda la pièce alentour. " Oui, merci. S'il c'est euh, faisable."
" J'ai amené mon elfe de maison. La maison est habituellement inhabitée, mais je pourrais en avoir beaucoup plus besoin à l'avenir. Alors je l'ai amenée avec moi-elle peut la rendre un peu plus habitable pendant que nous parlons."
Dumbledore hocha la tête, et Severus appela Peggy pour lui donner des instructions pour un petit petit-déjeuner.
" Votre oncle vous a légué cette propriété, si je me souviens bien?"
"Oui. Je ne l'utilise pas néanmoins. Ou ne l'ai pas utilisée, plutôt."
Le thé et le gâteau furent apportés, et Severus versa une tasse de thé pour chacun d'eux.
" Alors, Severus, " dit Dumbledore, posant sa tasse, " pourquoi m'avez-vous demandé de venir ici?"
Alors c'était le moment. Si prosaïque. La destruction et la trahison étaient discutées au-dessus d'une tasse de thé et d'un gâteau. Du gâteau, comme c'était approprié.
" Je dois proposer un marché, Directeur."
Dumbledore leva ses sourcils. " Un marché?"
" Comme je l'ai dit." Il tira vers le haut la manche de sa robe, déboutonna le poignet de sa chemise et en roula la manche vers le haut. " Je suppose que vous reconnaissez ceci."
Oh perverse satisfaction de voir le tout-puissant Albus Dumbledore reculer. Seulement un instant, néanmoins. Quand il parla, sa voix était parfaitement contrôlée. "Oui. Bien que ce soit la première fois que je la voie sous cette forme."
" Vous savez ce que je suis, alors."
" Je n'irais pas si loin que cela, Severus. Mais cela vous marque clairement comme l'un des partisans de Voldemort. Etant donné que je suis encore en vie-c'est-à-dire à moins que le thé ne contienne un poison lent- vous ne semblez pas avoir quelque intention que ce soit de me tuer. Et vous avez dit que vous étiez sur le point de proposer un marché."
" En effet. En très peu de mots, ma proposition est la suivante: Je vous donnerai autant d'informations que je peux en recevoir afin de consolider votre position dans ce combat, en échange de ma sécurité et de celle de deux autres personnes, au cas où votre côté dût gagner."
Dumbledore considéra ces paroles pendant longtemps. " C'est bien sûr une proposition très tentante, " dit-il finalement. " Je n'ai aucun besoin de vous dire que nous sommes désespérés. Peut-être pas aussi désespérés que le ministère, mais dans un besoin urgent de toute aide que nous puissions recevoir. A la différence de Lord Voldemort, cependant, je ne suis pas le seul à décider des problèmes d'une telle conséquence. Cependant, pour pouvoir délibérer de cette question avec les autres, j'ai besoin d'un peu plus d'information."
" Bien sûr Directeur. Je dois insister, cependant, pour que mon nom ne leur soit pas révélé, du moins pour l'instant. Vous pouvez être sûr de la loyauté de vos collaborateurs, mais je ne le suis pas."
" Cela semble seulement raisonnable, étant donné la précarité de votre situation. Faites-moi confiance pour ne pas divulguer de détails qui puissent vous mettre plus en danger. Quelle est exactement votre position parmi les partisans de Voldemort?"
" Je fais partie du cercle interne, qui se compose de quatre personnes."
" Puis-je avoir les noms des trois autres?"
Vous allez recevoir un vilain coup, vieil homme. " Certainement. Lucius Malfoy, Owen McNair, St.Jean Lestrange."
Dumbledore pâlit visiblement et pendant un moment Severus crut qu'il allait s'évanouir. " Je. vois. Lestrange.oh, Merlin." Il se maîtrisa et fit un faible sourire à Severus. " Mes propres émotions n'ont bien sûr aucune importance en ce moment. Vous parliez de deux autres personnes dont la sécurité devrait être garantie."
" Malfoy et McNair, oui. Ils collaboreront avec moi, s'assurant que je reçois toutes les informations-il est toujours possible que je puisse rater quelque chose d'important."
" Et comment projetez-vous de me faire passer ces informations? Et quelles sortes d'informations?"
" Surtout les raids que nous préparons. Pour que vous puissiez avertir les victimes, les évacuer. C'est la raison pour laquelle je me suis tourné vers vous, pas vers le ministère. Je ne désire pas risquer les vies d'autres mangemorts, à moins que ce soit strictement nécessaire. Par conséquent je m'attends à ce que vous empêchiez des morts, plutôt que de tendre des embuscades à nos gens. Quant à la manière de vous faire parvenir des informations, c'est assez facile: Je deviendrai le nouveau Maître de Potions de Poudlard ."
Dumbledore hocha la tête, caressant sa barbe. "Oui, ce serait la méthode la plus simple. Je suppose que vous et messieurs Malfoy et McNair avez conçu un plan pour que ceci se produise sans que Voldemort ait de soupçons?"
" Bien sûr. Il sera suffisant que vous cèdiez à la pression exercée par le Bureau des Gouverneurs."
" Très bien. Cela semble faisable. Ce qui va probablement me donner plus de difficultés est votre requête-entièrement compréhensible- au sujet de l'utilisation des informations que vous me donnerez. Comme vous pouvez l'imaginer, plus nous devenons désespérés, plus il est difficile pour moi de. retenir quelques uns de mes alliés. Il faudra bien des efforts pour les convaincre ne pas simplement vous tendre une embuscade et vous tuer tous."
" Black, " dit Severus, avec un sourire serré.
" Black, oui, " aquiesça Dumbledore " mais il n'est pas le seul. Cela exige une grande force d'esprit et de coeur de voir vos aimés se faire assassiner et de ne pas vous venger, une fois que vous en avez la possibilité. Mais je ferai bien sûr de mon mieux. Et je n'accepterai pas ce marché à moins d'être sûr que cette condition puisse être remplie. J'espère que la prochaine fois que nous nous rencontrerons j'aurai de bonnes nouvelles. Comment est-ce que je vous contacte?"
" Vous devriez éviter de me contacter, si possible. Deux semaines seront- elles suffisantes pour que vous débattiez de ceci avec vos collaborateurs?"
"Oui, certainement. Suggérez-vous que nous nous rencontrions de nouveau ici le 11 décembre, même heure?"
" Je crois que ce serait le mieux. Comme cela il n'y a aucun besoin d'un échange de lettres qui puisse me mettre en danger. En cas d'urgence-avez- vous quelqu'un à qui vous faites confiance, et qui connaît le monde Moldu?"
"Oui. Lily Potter est née de Moldus."
" Bien. Si n'importe quelle urgence surgissait, envoyez-la me laisser une note à Foyle. C'est une librairie. Elle la connaîtra. Une dernière chose, Directeur. Y a-t-il un Auror à qui vous faites confiance?"
"Il y en à quelques uns, oui. Pourquoi?"
" J'ai besoin que vous l'ameniez avec vous la prochaine fois. Il est d'importance vitale que je sois gravement blessé peu après notre prochaine réunion. Blessé mais pas tué. Et je veux le ou la voir en personne. Ce qui veut dire que, à notre prochaine réunion, je porterai mon équipement de mangemort complet, avec masque et sortilège de changement de voix. Simplement pour que vous le sachiez, " ajouta-t-il avec un sourire mince.
" Je comprends. Accepteriez-vous Alastor Maugrey?"
Vive prise de respiration. "Non, pas Maugrey. Ni les Blacks . Si je devais faire face à l'un d'eux, je ne pourrais pas être tenu responsable de mes actions. Et épargnez-moi les Potters, si possible."
" Très bien. J'amènerai Arabella Figg alors. Elle est plus vieille que James et Lily et de tempérament moins ardent que les Blacks. Je crois qu'elle fera parfaitement l'affaire."
Severus hocha la tête avec raideur. " Je me conformerai à votre décision, Directeur."
Dumbledore sortit une montre de poche. " Il est temps pour moi de partir "dit-il. " J'utilise un retourneur de temps, par simple précaution. Au revoir, Severus-" il lui tendit la main -"et.eh bien, faites attention à vous."
Severus prit la main et la pressa brièvement. " Je le ferai Directeur. Au revoir."
Le vieil homme ne lui avait pas demandé pourquoi il avait fait cette décision, pensa Severus après que Dumbledore eut transplané. Etrange. Mais absolument pas importun.
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Note du traducteur : Comme Severus Rogue, j'aurai vingt ans demain. mais j'espère que, moins durs que Voldemort, vous serez satisfaits de mes efforts de traduction ! ;-)
Il n'y a même pas un an, il y avait eu six chefs de département qui devaient agir à tour de rôle en tant que ministre de la magie. En conséquence du raid contre l'Académie des Aurors, Bartemius Croupton avait trébuché dans son attitude d'ordre et de loi et avait été exclu de la ronde, et seules ses excellentes connexions avaient empêché sa relégation à quelque poste mineur dans le labyrinthe de la hiérarchie ministérielle. Il était au moins resté Chef du Département de la Mise en Application de la Loi Magique. Pas Arthur Weasley . Il y a cinq ans encore jeune fonctionnaire qui faisait des comissions selon les caprices de Julius Malfoy, son assiduité et aussi beaucoup de chance l'avaient catapulté au sommet du Département des Relations Internationales et ainsi, pour Septembre et Octobre 1978, pile derrière l'impressionnant siège d'acajou du Ministre de la Magie. Sa chute fut aussi brusque que son ascension avait été rapide. Weasley avait appris des erreurs de son prédécesseur Croupton et, gardant à l'esprit le tumulte public qui avait surgi dans le sillage du scandale de la mise en application de la loi après le raid sur l'Académie des Aurors, il s'était assuré que cette fois il n'y aurait pas de telles actions atroces. Après que Ste Mangouste ait été attaquée, la mise en application de la loi avait reçu l'ordre strict de d'abord interroger les témoins et puis, sur la base des preuves qu'ils avaient données, d'interroger d'éventuels suspects.
Les mangemorts avaient ravagé l'hôpital, et il y avait beaucoup de victimes blessées mais en tout, le personnel et les patients de Ste Mangouste s'étaient assez bien défendus, et donc il y avait beaucoup de survivants. Leurs dépositions coïncidaient parfaitement: Six silhouettes, encapuchonnées et masquées, avaient transplané dans des endroits prudemment sélectionnés de Ste Mangouste et avaient systématiquement commencé à tuer et à détruire qui- et quoi que se soit qui oppose une quelconque résistance. Chaque fois qu'un agresseur s'était aperçu qu'il pourrait être maîtrisé, il avait immédiatement transplané. Il avait été impossible de même deviner les identités des agresseurs, et encore moins d'en donner des descriptions détaillées. Par conséquent, ni les représentants de la loi ni les Aurors n'avaient été autorisés à exécuter les raids habituels sur les maisons des suspects habituels.
Parmi les employés du ministère, ceux qui étaient encore strictement loyaux au côté de la lumière étaient, bien sûr, furieux. Ils se sentaient trahis et abandonnés par un prétendu ministre en qui ils n'avaient jamais eu confiance. Quelques uns d'entre eux avaient des contacts à la Gazette des Sorciers, et ainsi le jour suivant, le journal exhibait le titre AMNESTIE POUR LES MANGEMORTS? ARTHUR WEASLEY DOIT PARTIR! Les horreurs commises par la mise en application de la loi il y a plus de six mois étaient oubliées depuis longtemps, et tout ce que le public voyait était des images de medisorciers et de patients morts et blessés, et le fait que le ministre n'avait pas été capable de dénicher les six accusés. Le soir de la même journée, Arthur Weasley dût quitter le bureau du ministre. Ses connexions n'étaient pas aussi excellentes que celles de Croupton car il avait beaucoup d'ennemis qui enviaient sa montée rapide, et donc on lui assigna un poste dans le bureau des Détournements de l'Artisanat moldu, une branche du ministère à laquelle les initiés faisaient en général allusion comme à la 'décharge pour matières dangereuses'. Selon toute probabilité, il passerait le reste de sa vie à travailler là.
Aussi avantageuse que la rectitude extrêmement peu politique de Weasley ait été pour les mangemorts dans ce cas particulier-après tout, Lucius serait allé droit à Azkaban, si les Aurors avaient exécuté leur patrouille post- assaut habituelle-l'ex-chef de département aux cheveux roux avait aussi été férocement loyal envers Dumbledore et ainsi sa démission était, dans l'ensemble, un succès pour Voldemort. Le seigneur des ténèbres était satisfait, du moins pour le moment. Récemment, néanmoins, Severus n'était pas sûr de craindre son maître plus quand il était satisfait ou quand il était furieux.
Plus les mangemorts réussissaient, plus Voldemort devenait sûr de ses méthodes. Si elles pouvaient être appelées ainsi, pensa Severus, méditant devant un plan du quartier magique d'Aberdeen. Il devait y aller demain soir-ironiquement le soir de son vingtième anniversaire-avec une seule personne à ses côtés, pour éliminer une famille de huit personnes. La maison n'était absolument pas isolée, et donc il y avait le risque supplémentaire des voisins se précipitant à l'aide des victimes. Il n'y avait bien sûr aucun sens à essayer de protester contre les souhaits de Voldemort, et donc il avait tenu sa langue pendant la dernière réunion. Il y a trois semaines, Owen avait osé demander s'il était sage qu'un groupe de seulement trois mangemorts attaque une maison pleine de sorciers adultes et il avait regretté vivement ses paroles. Depuis ce jour là, ni lui ni Lucius ni Severus n'avaient plus protesté contre aucun des ordres de leur maître. Au regret de Severus-et il n'avait aucun doute que Lucius et Owen partageaient son opinion-, à partir de ce jour là Tabitha avait toujours été présente à leurs réunions stratégiques. Elle ne parlait pas beaucoup, mais il y avait un lien de compréhension presque tangible entre le couple des Lestrange et le seigneur des ténèbres. Il était inutile d'essayer de convaincre l' un d'entre eux que les opérations réussissaient seulement parce que la plupart des mangemorts avaient peur. Ils avaient peur d'être attrapés par les troupes du ministère à moins de traiter les victimes et les Aurors avec une même brutalité suprême, et ils avaient probablement encore plus peur de messieurs Rogue, Malfoy, McNair et Lestrange, qui maintenaient une discipline de fer en punissant cruellement qui que ce soit qui ose compromettre leurs ordres.
Récemment, Severus en était venu à presque chérir cette possibilité de laisser échapper de la vapeur. Il était constamment frustré à la fois par les progrès presque inexistants de sa recherche et par les risques ridicules qu'il devait prendre alors qu'il aurait été si facile de les éviter en utilisant simplement plus de ressources en personnel pour les attaques. Alors il distribuait assez libéralement les punitions. Pas que cela le fasse se sentir beaucoup mieux. La peur constante d'un châtiment ou de la mort ou d'un emprisonnement à perpétuité ne pouvait pas être soulagée en faisant se tordre d'autres sur le sol sous la douleur de Doloris.
Et tu passeras une vie en enfer.Sibylle, pourquoi n'aurais-tu pas pu être le charlatan que nous pensions que tu étais, juste pour cette fois?
Et les choses n'étaient pas encore devenues aussi mauvaises qu'elles le pourraient. Après tout, Voldemort n'avait jusqu'ici pas montré de signe d'impatience en ce qui concernait la potion. Grâce au coup de génie de Lucius, Severus savait maintenant qu'il devait trouver un agent qui détruirait toutes les cellules du sang à l'exception des Thaumatocytes. Quoi qu'il ait néanmoins essayé les avait toutes détruites. Combien de fois avait-il assisté à leur détérioration à travers son microscope, retenant des larmes de désespoir? Avec fatigue, il reposa le plan. L'étudier était plus ou moins inutile. Il avait choisi Evan Rosier comme compagnon pour la nuit de demain; cet homme était un bon duelliste, aussi cruel qu'un Lethifold et plus froid que l'Antarctique. Alors ils avaient une chance. Ils devraient simplement oublier toute stratégie, transplaner, détruire ce qu'ils pourraient, et essayer de se protéger. Détruire et protéger. Détruire et.
Il se leva, soudain hypnotisé. C'était cela! Il avait été un idiot! Un amateur maladroit! Stupide! Si stupide! Quand la solution était aussi claire que la lumière du jour. Bien sûr, il devait protéger les Thaumatocytes-ils avaient beaucoup plus de résistance que leurs collègues rouges et blancs, et ils étaient magiques, alors ce qui les protégeait ne protégeait pas nécessairement les autres particules! Déjà dans les escaliers, il établit mentalement une liste des substances protectrices possibles. Les agents les plus puissants qu'il avait utilisés jusqu'ici pour la destruction étaient du sang de loup-garou et de vampire. Qu'est-ce qui pourrait les neutraliser, du moins jusqu'à un certain degré? Une substance prise d'une puissante Créature de la Lumière -larmes de phénix ou peut-être du sang de licorne? Haletant, il arriva à son laboratoire, se précipita vers les placards et commença à chercher. Rien! Il avait oublié de se réapprovisionner en sang de licorne. Alors il devrait le faire en premier lieu demain. Quant aux larmes de phénix . diable, maudit diable. Elles étaient aussi rares que des diamants noirs et beaucoup plus chères. Pas que le coût soit un problème; mais il devrait les commander et pourrait devoir attendre des semaines jusqu'à ce qu'elles arrivent. Eh bien, il pourrait commencer avec le sang de licorne, comme cela au moins il ne perdrait pas de temps.
" Maître Severus?"
Il sursauta. " Peggy! Tu m'as fait une de ces peurs! Qu'y a-t-il?"
" Il y a Monsieur Malfoy et Monsieur McNair en bas, ils veulent vous voir."
Lucius et Owen? A minuit et demi? Il secoua la tête d'étonnement. " Dis leur que je vais les rejoindre immédiatement."
Prudemment, il repositionna les ingrédients qu'il avait pris de leurs étagères durant sa recherche fiévreuse de sang de licorne, verrouilla et protégea le placard avec des sortilèges et descendit lentement les escaliers, espérant que rien de dramatique ne s'était produit. Il pourrait se passer de mauvaises nouvelles un moment.
Quand il entra dans la salle de séjour, les deux jeunes hommes s'étaient déjà confortablement installés.
" Nous avons pillé tes réserves de whisky, " dit Lucius d'un ton pratique, n'ayant apparemment pas beaucoup de remords.
"Super, " dit Severus. " Faites simplement comme chez vous. Salut, Owen. Est-ce que vous avez tous les deux épuisé vos réserves de whisky ou y a-t- il une autre raison à cette visite bienvenue mais tardive?"
" En fait il y en a une " répondit Lucius. " Ecoute Severus, as-tu encore cette maison quelque part en Italie? Celle dont tu as hérité?"
Momentanément pris au dépourvu par le changement de sujet, Severus hocha seulement la tête.
"Fantastique, " dit Owen, et il se leva de son siège. " Cela te dérangerait- il si nous transférions la réunion là-bas? Cela semble.plus sûr. On ne sait jamais qui pourrait regarder à l'intérieur depuis le jardin."
" Euh.non, bien sûr que non, " dit Severus " si vous pensez que c'est nécessaire."
"Oui , " articula Lucius, " nous croyons que c'est nécessaire. Prend la bouteille et une autre pour la route, et allons-y."
" Croyez-vous que vous pourriez au moins me dire ce que vous préparez?"
" Plus tard Sev, plus tard." Lucius fit un geste impatient de renvoi. "Vas- y en premier, nous te suivons."
Severus avala. Et si c'était un piège? Et si Voldemort l'attendait là bas? Peut-être que Lucius lui avait tout dit. s'il avait de la chance il pourrait sauver sa misérable peau jusqu'à ce qu'il ait développé la formule. il pourrait gagner du temps.
Owen renifla impatiemment. " Que diable attends-tu, Rogue?"
"Rien, " dit-il, secouant brièvement la tête, et il transplana.
~~~~*~~~~
" Bonté divine!" dit Owen essayant d'empêcher ses dents de claquer " Et je croyais qu'il faisait chaud en Italie!"
" Nous sommes dans le nord de l'Italie, espèce d'idiot inculte, " répliqua Severus " Les hivers ici sont presque aussi froids qu'en Ecosse, parfois même plus."
La bibliothèque avait l'air étrange, avec toutes les étagères à livre vides baillant devant eux. La chaise sur laquelle l'oncle Ettore avait été assis pendant qu'il écrivait son testament était encore dans la même position qu'il y a deux ans -Clarissa ne l'avait apparemment pas utilisée pendant son bref séjour. Les trois hommes jetèrent des sortilèges de chauffage, et avec cet effort concerté, la pièce devint assez confortable. Severus appela trois verres de la cuisine, et ils dispersaient bientôt les derniers frissons de froid avec de larges doses de Firewhisky.
" Et mainteant , " Severus rompit le silence, " j'aimerais entendre pourquoi nous avons fait cette petite excursion."
" Owen et moi avons parlé, " dit lentement Lucius, regardant fixement son verre.
" Comme c'est merveilleux. Je suis content que vous ayiez développé une relation de si grande qualité que vous parliez même. Recevoir cette information intéressante valait certainement la peine de transplaner en Italie au beau milieu de la nuit. Bravo!"
Owen fit un de ses sourires lents. " Ne sois pas idiot, Sev. Bien sûr qu'il y a quelque chose d'autre." Puis il redevint silencieux.
"Il y a en effet autre chose, "reprit encore une fois Lucius. " Je pense, en fait nous pensons, que nous devrions réunir nos forces tous les trois, étant donné que d'autres personnes semblent l'avoir fait aussi."
Severus hoqueta. " Aie pitié de moi, lui criai-je, qui que tu sois, ou ombre d'homme, ou homme véritable.!" Dit-il.
Lucius le regarda avec des sourcils levés. " Tu deviens fou?"
" Je citais Dante. Mais sérieusement, Lucius, c'est insensé! Owen! Vous ne pouvez pas vouloir dire ce que vous avez dit! Avez-vous une idée-"
" Ne babille pas, Severus, " l'interrompit Lucius, "Ce n'est pas la première fois que nous aiguisons nos compétences d'insubordination comme tu le sais bien."
Severus poussa un soupir profond et posa sa main libre sur ses yeux. Dans l'autre, le verre de whisky tremblait joyeusement.
" Severus, "dit Owen, " tu ne peux pas prétendre ne pas voir ce qui se passe! Voldemort et Tabitha-c'est tellement évident que diable!"
La tête de Severus se releva de nouveau. " Bien sûr que je le vois, Owen. Et crois-moi, je suis profondément troublé. Mais cela ne veut pas dire-"
" Eh bien, qu'est ce que cela veut dire alors ?" l'interrompit Lucius en pleine phrase. " Devons-nous regarder, silencieusement, acceptant chaque ordre, aussi absurde qu'il puisse être, jusqu'à ce qu'il nous envoie à nos morts? Sous peu il nous ordonnera de faire exploser le ministère en solitaire! Il a changé, Severus! Je sais que tu as des difficultés à le reconnaître mais c'est vrai!"
" Et il est évident, de manière flagrante, " interrompit Owen, " que St. Jean essaye de l'emporter sur nous, aidé par l'adorable Tabitha. Je n'ai aucune idée de ce qui se passe exactement entre eux trois-pas que je veuille le savoir, honnêtement-mais les évènements récents montrent que M. et Mme Lestrange ne sont pas trop enthousiastes d'avoir de la compagnie au centre du pouvoir. Nous devons faire quelque chose et vite."
" D'accord, " dit Severus, et il vida son verre d'un trait, seulement pour immédiatement le remplir à nouveau. Il avait le pressentiment qu'il allait en avoir besoin. " Une idée sur ce que nous pouvons faire?"
C'était complètement irréel, pensa-t-il. Ceci ne pouvait pas vraiment se produire. Cela devait être un rêve, un rêve ridiculement réaliste, dans lequel le whisky lui brûlait la gorge, et les vieux fauteuils de cuir émettaient pile la bonne odeur.
" Nous devons approvisionner l'autre côté en informations, " déclara Lucius. " A moins que-" et il remplit à nouveau son propre verre -"l'un d'entre vous ait envie de tuer Voldemort."
Dieux! En était-ce venu là ? Comment pouvait-il rester assis ici, en apparence calme, à discuter de comment trahir son maître? Même de le tuer? Où était sa foi, sa loyauté, son. amour? A quel endroit de la route les avait-il perdus, irrémédiablement perdus, si bien qu'était maintenant nu et avait les mains vides? Mais ils avaient raison. Ils devaient faire quelque chose, sinon ils allaient tous être sacrifiés.
Sa voix était très rauque quand il demanda, " Et comment exactement avez- vous l'intention d'alimenter l'autre côté en informations? Et quel autre côté, pour simplement compliquer les choses?"
"Bonne question, " dit Lucius, " le ministère ou Dumbledore?"
" Dumbledore, " dit Owen. " absolument. Il peut être un vieux fou imbécile, mais c'est un sorcier puissant, aucun sens à nier cela. Et beaucoup plus capable d'utiliser des informations classifiées sans tout nous faire exploser à la figure."
" Je suis d'accord " dit Severus. "Surtout parce que Dumbledore et son joyeux petit groupe n'attaquent jamais visiblement. Si nous les mettons en garde contre les attaques, ils ne nous tendraient pas d'embuscade, je suppose, mais ils évacueraient plutôt nos cibles. Connaissant le ministère, ils enverraient probablement les Aurors, et nous serions tués. Mais qu'espérez-vous gagner à lui passer des informations?"
"Eh bien, " dit Lucius d'une voix traînante, penché en arrière dans son siège, se sentant à l'évidence tout à fait dans son élément, " il y a pas mal de possibilités. Tout d'abord, l'autre côté gagne du temps et des alliés, et donc en fin de compte ils pourraient être assez forts pour vaincre Voldemort par un seul coup concentré. Ensuite, il y a la perspective séduisante de coincer Lestrange."
"Tu veux dire que tu veux le faire accuser de tout cela ?" damenda Severus, les yeux grand ouverts d'incrédulité devant cette intrigue plus que Serpentard.
" Bien sûr. Troisièmement, si nous leur parlons de la potion-" Severus fit un geste comme pour le faire taire -"Non, Sev. Si nous faisons ceci, nous jouons cartes sur table. De telle sorte que chacun de nous en connaisse assez au sujet des autres pour faire face à une destruction certaine s'il essaye de détruire. Notre cher Owen ici présent a détourné un peu d'argent qui aurait dû aller à notre maître. En échange, il saît tout au sujet de la blague de la vierge. Et au sujet de Clarissa. D'autre part, je sais que très profond dans les boyaux de Gringott, il y a un coffre qui contient des pensines remplies de souvenirs précautionneusement édités de réunions stratégiques-"
Owen émit un bruit étranglé. "Comment diable-"
" Il est suffisant que tu sâches que je le sais" l'interrompit brusquement Lucius. " D'autres secrets que vous aimeriez partager, Severus? Owen?"
" Pas exactement un secret, " dit Severus après un moment. " mais je crois que vous devriez savoir ceci à propos d'une potion que j'ai développée il y a un certain temps." et il leur parla du Falsitaserum. " Je crois que nous devrions tous en garder une provision suffisante, juste par précaution. Je joue avec l'idée d'en métamorphoser de petites doses en quelque chose commes des Dragées Surprises ou des Sorbets Citrons, quelque chose d'inoffensif en tout cas, qui puisse être ingéré sans élever de soupçon."
Ils continuèrent à discuter de ceci un moment jusqu'à ce que Lucius, déjà après son cinquième whisky et donc brillant en conséquence, lança " Et comment, je vous prie, faisons nous pour faire parvenir les informations à Dumbledore?"
" Euh."dit Owen. Severus resta silencieux, fouillant dans son cerveau.
" Parce que, " dit Lucius, " je crois que je pourrais avoir une idée."
" Alors pourquoi ne l'as-tu pas dit tout de suite?" demanda Owen, déjà un peu indistinct dans ses paroles.
" Juste pour l'effet, Owen, juste pour l'effet. Ecoutez, Messieurs. Voici ce qui je crois pourrait avoir une chance de marcher: Poudlard manque tristement d'un maître de potions, vrai?"
" Lucius, nous n'allons pas applaudir à la fin de chaque phrase, " dit Severus avec colère" alors crache simplement le morceau. Il est tard!"
" J'aurai vingt et un ans dans environ quatre mois, " continua Lucius, imperturbable, " et j'ai déjà été invité à prendre la place de mon père au bureau des gouverneurs de l'école. Nous savons tous que Voldemort veut infiltrer Poudlard mais qu'il n'y a pas une seule chance de faire passer qui que ce soit sous le nez de Dumbledore. Severus devra rencontrer Dumbledore et offrir ses services comme espion-"
" C'est de la folie!" s'exclama Severus, " Voldemort saurait immédiatement que quelque chose va de travers et-"
" Je n'avais pas encore fini. Premièrement, tu devras rencontrer Dumbledore et voir s'il accepte ta proposition. Si oui, Owen commence à laisser tomber des allusions pour Voldemort au sujet de la situation ennuyeuse à Poudlard, combien nous avons besoin de faire entrer quelqu'un là bas. vous voyez l'idée générale. Un peu plus tard, lors de ma première réunion des gouverneurs, je convaincrai les autres-par quelque moyen que ce soit-que le manque d'un professeur de potions est un défaut considérable auquel il faut remédier dès que possible. Je leur dirai qu'ils doivent exercer de la pression sur Dumbledore. Et-miracle des miracles-il cèdera. Il refusera de plus Lestrange, juste au cas où celui-ci devait se présenter, et engagera Severus. Ceci-attends, laisse moi simplement terminer, j'ai presque fini- ceci garantira la sécurité de Severus au cas où Voldemort ait vent de sa trahison et Severus obtiendra en retour que Dumbledore garantisse notre sécurité au cas où le soi-disant côté lumineux gagnerait, ce que j'espère fortement, aussi absurde que cela puisse sembler."
" C'est.brillant, " dit Severus après un moment de silence muet. "C'est brillant, mais vous savez ce qui se passera si nous sommes découverts. Il nous torturera, nous tuera, nous brûlera, et éparpillera nos cendres sur toute l'Angleterre."
" Qu'est-ce qu'il y a de si mauvais au sujet des cendres?" demanda Owen, d'un ton ivre " nous pourrions même en renaître."
Lucius rit tout haut. " Oui, " dit-il, " C'est comme cela que je nous vois! Trois phénix, liés par nos crimes!"
Severus hocha la tête. " Le Très Secret Ordre du Phénix. L'ordre à l'intérieur de l'ordre. Très approprié."
" A l'Ordre du Phénix, alors, " s'exclama Owen, se levant de son siège, titubant un peu.
" L'Ordre du Phénix " répétèrent les deux autres à l'unisson, et ils firent tinter leurs verres contre celui de McNair.
~~~~*~~~~
Un peu plus de trois mois après avoir reçu les livres et les notes de Grindelwald, Severus fut appelé par Lord Voldemort. Après leur excursion italienne il y a quatre jours, Severus-ayant maintenant vingt ans et étant encore vivant, à son grand soulagement-avait prudemment préparé sa stratégie pour exactement ce scénario. Il n'avait jamais cru que le seigneur des ténèbres le laisserait simplement à ses propres moyens pour faire des recherches sur la potion à son aise; mais avant que l'Ordre du Phénix n'ait été fondé, il n'avait jamais vu la nécessité de dire autre chose que la vérité, si Voldemort devait l'interroger sur le progrès de sa recherche. Maintenant, cependant, il était une nécessité essentielle de gagner autant de temps que possible, même au prix du Doloris occasionnel. Voldemort avait besoin de lui, et c'était le pivot du plan de Severus. Même s'il ne produisait pas de résultats satisfaisants, il n'allait probablement pas être tué, simplement parce qu'il était meilleur maintenant que Lestrange, qui aurait été la seule alternative.
" Comment avance la potion?" demanda Voldemort, immédiatement après l'avoir accueilli.
Les jours étaient très lointains où Severus avait été autorisé à s'asseoir en présence du maître; maintenant tout le monde devait rester prostré et Voldemort ne permettait que très rarement que qui que ce soit le regarde en face en parlant. Pas une chose très sage à faire, pensa Severus, inhalant l'odeur du bois qui montait des lattes du plancher, cela rendait trop facile de cacher ses émotions. D'autre part, Voldemort n'avait aucun besoin d'examiner l'expression de qui que ce soit. Ses paroles faisaient loi, et personne n'aurait rêvé de se rebeller contre lui. Ou c'est ce qu'il pensait.
"Les .recherches, mon maître, " répondit prudemment Severus, mettant l'accent sur le mot 'recherches, ' afin de rectifier le terme sans vraiment corriger Voldemort, " sont très difficiles en effet. Quelques uns des volumes que vous m'avez donnés ont réagi aux sortilèges de traduction, mais deux d'entre eux ne l'ont pas fait. J'ai donc-"
Il entendit les pas de Voldemort s'arrêter brusquement, puis le vif bruissement du textile sur le bois. Il s'était retourné, et très brusquement. " Pourquoi n'en ai-je pas été immédiatement informé?" lui demanda-t-il, la colère bouillant dans sa voix.
" Je. mon maître, je n'aurais jamais osé vous agacer avec cette sorte de problème, je pensais-"
Les robes touchaient presque son front maintenant. "Pourquoi, " chuchota Voldemort-un son qui fit frissonner Severus , "Pourquoi est-ce qu'à chaque fois que vous pensez, Severus, quelque chose va ou est allé de travers? Vous devez poursuivre ces recherches à une vitesse extrême. Aucun délai ne peut être toleré."
" Mon maître, je suis infiniment désolé. Vraiment, je regrette. je n'ai simplement pas tenu compte de la possibilité-"
"Assez, Severus. Vos excuses mèneront nulle part. Qu'avez vous fait de ces textes?"
" Je. je les ai traduits, mon maître. Moi-même, du mieux que je le pouvais. Ils n'ont pas révélé grand chose d'importance, au contraire de ce que je croyais."
" Impliquez-vous " dit Voldemort, sa voix un venin mortel, " que vous travaillez depuis presque trois mois, sans un seul résultat tangible?"
"Pas vraiment, mon maître. Le travail théorique m'a aidé à exclure certaines possibilités qui auraient mené à des impasses. Alors la longueur du travail théorique pourrait être compensée par un raccourcissement considérable des expériences véritables."
" Quelles possibilités?"
Severus serra les dents, ferma les yeux, et se lança dans un rapport sur des hypothèses potentiellement trompeuses, en essayant d'avoir l'air aussi soumis et ennuyeux que possible. Pendant qu'il parlait, il était de nouveau inondé par la culpabilité, et la raison combattait la culpabilité, essayant de l'abattre avec l'argument qu'il était inconcevable, inadmissible qu'un homme dût gagner tant de puissance, quels que soient ses buts, aussi louables soient-ils. Cela ne devait pas se produire. Que ce soit Voldemort ou Dumbledore, Dieu ou Diable ou ange ou démon. Cela ne devait pas se produire. Il devait l'empêcher, même si cela lui coûtait sa vie et son âme. Il ne s'en remettrait probablement jamais. On ne se remettait jamais d'avoir trahi quelqu'un que l'on aimait. Et il aimait Voldemort, cela n'avait jamais été aussi clair que maintenant, quand il était sur le point de plonger dans le bain de la trahison-pas tremper un doigt ou une main, comme il l'avait fait avant. Non, il allait se tremper dans la trahison, être imprégné par la trahison et devenir la trahison.
Voldemort, cependant, semblait moyennement satisfait par ses explications. " Combien de temps pensez-vous que cela vous prendra?" demanda-t-il.
" Je ne peux pas dire, mon maître. Quelques mois, je suppose."
"Des mois? J'en ai besoin avant le solstice d'hiver!"
Severus sentit le plancher fondre sous son corps, prêt à l'avaler. Même sans arrières pensées et stratagèmes, c'était impossible. " Puis-je demander pourquoi, mon maître?"
"Oui Severus, vous pouvez demander pourquoi. Parce que quelque enfant magique qui naisse le 21 décembre servira nos buts."
" Et, pardonnez-moi ma demande, mon maître et si je ne réussis pas avant un mois? Que se passera-t-il alors?"
La semelle de la botte de Voldemort vint se poser légèrement sur sa main droite. Severus sentit son estomac se serrer et ses battements de coeur accélérer. " Si vous ne réussissez pas --" la pression augmenta -" alors ma fureur -"encore plus de poids " vous frappera comme elle ne l'a encore jamais fait."
Severus cria.
" En effet, enfant. Criez. Vous devez apprendre à hurler, tout comme vous devez apprendre à obéir. Je vous enseignerai les deux. Maintenant partez, Severus partez et travaillez. Jour et nuit. Travaillez pour moi, et craignez moi."
~~~~*~~~~
Les jours de novembre en Italie du nord pouvaient être d'une étrange beauté surnaturelle . Il était tôt ce matin du 27 novembre, environ huit heures, et le soleil se levait tout juste au-dessus des cîmes des arbres du parc. Il avait beaucoup plu ces dernières semaines, si bien que la terre était détrempée et fortement riche d'eau. Mais la nuit avait été claire et froide, mordant durement la terre riche, lui faisant expirer dans l'extase une partie de l'humidité qu'elle conservait pour l'hiver. Maintenant son souffle flottait parmi les arbres, encore bas; les cîmes des arbres au- dessus de lui étaient immobiles, quelques uns d'entre eux portant encore des feuilles. Le ciel était d'un bleu pâle, cristallin, pur, avec des vestiges de rose qui étaient déjà lavés par la lumière du soleil. Elle teignait la brume d'un or argenté, la rendait plus tangible et plus immatérielle en même temps, lui donnait une qualité irréelle, de rêve; des elfes auraient pu en sortir en dansant à tout moment.
Severus se tenait à la fenêtre de la bibliothèque vide, regardant fixement la beauté des environs avec un sentiment lourd dans son coeur, parce qu'aujourd'hui était Le Jour. Le jour qui s'avérerait probablement être un autre tournant dans sa vie. A partir d'aujourd'hui, il serait un traître. Il travaillerait contre un homme qu'il avait appris à aimer et à craindre, qui lui avait tout donné, seulement pour lui en reprendre la plupart. Il mettrait en danger les vies d'autres mangemorts. Et sauverait les vies d'autres à la place, et, il l'espérait, aussi la sienne. Quelle vie était plus importante ou digne d'être sauvée? Mais cela, se dit-il, n'était certainement pas la question. Il n'y avait aucune sentimentalité impliquée dans cette décision, pas de sa part, et certainement pas de celles de Lucius et d'Owen. Ceci n'était pas à propos d'humanité ou d'honneur ou d'héroïsme. C'était du business froid, délibéré. Rationnel et sec. Pas d'exaltation larmoyante au sujet d'enfants morts et de personnes vomissant leurs intestins sur les tapis de leurs petites existences bien propres, pas de séparation des gens entre victimes et coupables, parce que tout le monde était les deux. C'était simplement des affaires.
S'appuant lourdement contre le rebord de la fenêtre, il regardait fixement cette paix d'or qui restait inchangée, quelles que soient ses pensées. Cela ne le calma pas, cependant. Si cela fit quelque chose, cela mit l'accent sur le trouble de son âme. Ce sont des affaires, Severus. Des affaires. Et tu vivras une vie en enfer. il allait négocier pour plonger plus profondément en enfer, si possible. Cela faisait déjà mal. Le feu brûlait, le chien à trois têtes le rongeait .
Il était si absorbé par ses pensées et ses émotions qu'il n'entendit pas le faible 'plop' de transplanage derrière lui et sursauta quand une main vint se poser sur son épaule, et une voix douce qu'il aurait reconnue entre mille, bien qu'il ne l'ait pas entendue depuis plus de deux ans, dit " Severus."
Lentement, il se retourna. "Directeur. Merci d'être venu."
Le vieil homme n'avait pas changé. Ou avait-il changé? Il semblait plus sérieux maintenant, moins porté à sourire mais on devait seulement s'y attendre lors d'une telle occasion .
" J'étais. intrigué par votre missive. Comment aurais-je pu ne pas venir?"
" Je l'apprécie tout de même. S'il vous plaît, asseyez-vous, Directeur. Ceci va être une discussion assez longue. Voudriez-vous du thé et des biscuits?"
Dumbledore regarda la pièce alentour. " Oui, merci. S'il c'est euh, faisable."
" J'ai amené mon elfe de maison. La maison est habituellement inhabitée, mais je pourrais en avoir beaucoup plus besoin à l'avenir. Alors je l'ai amenée avec moi-elle peut la rendre un peu plus habitable pendant que nous parlons."
Dumbledore hocha la tête, et Severus appela Peggy pour lui donner des instructions pour un petit petit-déjeuner.
" Votre oncle vous a légué cette propriété, si je me souviens bien?"
"Oui. Je ne l'utilise pas néanmoins. Ou ne l'ai pas utilisée, plutôt."
Le thé et le gâteau furent apportés, et Severus versa une tasse de thé pour chacun d'eux.
" Alors, Severus, " dit Dumbledore, posant sa tasse, " pourquoi m'avez-vous demandé de venir ici?"
Alors c'était le moment. Si prosaïque. La destruction et la trahison étaient discutées au-dessus d'une tasse de thé et d'un gâteau. Du gâteau, comme c'était approprié.
" Je dois proposer un marché, Directeur."
Dumbledore leva ses sourcils. " Un marché?"
" Comme je l'ai dit." Il tira vers le haut la manche de sa robe, déboutonna le poignet de sa chemise et en roula la manche vers le haut. " Je suppose que vous reconnaissez ceci."
Oh perverse satisfaction de voir le tout-puissant Albus Dumbledore reculer. Seulement un instant, néanmoins. Quand il parla, sa voix était parfaitement contrôlée. "Oui. Bien que ce soit la première fois que je la voie sous cette forme."
" Vous savez ce que je suis, alors."
" Je n'irais pas si loin que cela, Severus. Mais cela vous marque clairement comme l'un des partisans de Voldemort. Etant donné que je suis encore en vie-c'est-à-dire à moins que le thé ne contienne un poison lent- vous ne semblez pas avoir quelque intention que ce soit de me tuer. Et vous avez dit que vous étiez sur le point de proposer un marché."
" En effet. En très peu de mots, ma proposition est la suivante: Je vous donnerai autant d'informations que je peux en recevoir afin de consolider votre position dans ce combat, en échange de ma sécurité et de celle de deux autres personnes, au cas où votre côté dût gagner."
Dumbledore considéra ces paroles pendant longtemps. " C'est bien sûr une proposition très tentante, " dit-il finalement. " Je n'ai aucun besoin de vous dire que nous sommes désespérés. Peut-être pas aussi désespérés que le ministère, mais dans un besoin urgent de toute aide que nous puissions recevoir. A la différence de Lord Voldemort, cependant, je ne suis pas le seul à décider des problèmes d'une telle conséquence. Cependant, pour pouvoir délibérer de cette question avec les autres, j'ai besoin d'un peu plus d'information."
" Bien sûr Directeur. Je dois insister, cependant, pour que mon nom ne leur soit pas révélé, du moins pour l'instant. Vous pouvez être sûr de la loyauté de vos collaborateurs, mais je ne le suis pas."
" Cela semble seulement raisonnable, étant donné la précarité de votre situation. Faites-moi confiance pour ne pas divulguer de détails qui puissent vous mettre plus en danger. Quelle est exactement votre position parmi les partisans de Voldemort?"
" Je fais partie du cercle interne, qui se compose de quatre personnes."
" Puis-je avoir les noms des trois autres?"
Vous allez recevoir un vilain coup, vieil homme. " Certainement. Lucius Malfoy, Owen McNair, St.Jean Lestrange."
Dumbledore pâlit visiblement et pendant un moment Severus crut qu'il allait s'évanouir. " Je. vois. Lestrange.oh, Merlin." Il se maîtrisa et fit un faible sourire à Severus. " Mes propres émotions n'ont bien sûr aucune importance en ce moment. Vous parliez de deux autres personnes dont la sécurité devrait être garantie."
" Malfoy et McNair, oui. Ils collaboreront avec moi, s'assurant que je reçois toutes les informations-il est toujours possible que je puisse rater quelque chose d'important."
" Et comment projetez-vous de me faire passer ces informations? Et quelles sortes d'informations?"
" Surtout les raids que nous préparons. Pour que vous puissiez avertir les victimes, les évacuer. C'est la raison pour laquelle je me suis tourné vers vous, pas vers le ministère. Je ne désire pas risquer les vies d'autres mangemorts, à moins que ce soit strictement nécessaire. Par conséquent je m'attends à ce que vous empêchiez des morts, plutôt que de tendre des embuscades à nos gens. Quant à la manière de vous faire parvenir des informations, c'est assez facile: Je deviendrai le nouveau Maître de Potions de Poudlard ."
Dumbledore hocha la tête, caressant sa barbe. "Oui, ce serait la méthode la plus simple. Je suppose que vous et messieurs Malfoy et McNair avez conçu un plan pour que ceci se produise sans que Voldemort ait de soupçons?"
" Bien sûr. Il sera suffisant que vous cèdiez à la pression exercée par le Bureau des Gouverneurs."
" Très bien. Cela semble faisable. Ce qui va probablement me donner plus de difficultés est votre requête-entièrement compréhensible- au sujet de l'utilisation des informations que vous me donnerez. Comme vous pouvez l'imaginer, plus nous devenons désespérés, plus il est difficile pour moi de. retenir quelques uns de mes alliés. Il faudra bien des efforts pour les convaincre ne pas simplement vous tendre une embuscade et vous tuer tous."
" Black, " dit Severus, avec un sourire serré.
" Black, oui, " aquiesça Dumbledore " mais il n'est pas le seul. Cela exige une grande force d'esprit et de coeur de voir vos aimés se faire assassiner et de ne pas vous venger, une fois que vous en avez la possibilité. Mais je ferai bien sûr de mon mieux. Et je n'accepterai pas ce marché à moins d'être sûr que cette condition puisse être remplie. J'espère que la prochaine fois que nous nous rencontrerons j'aurai de bonnes nouvelles. Comment est-ce que je vous contacte?"
" Vous devriez éviter de me contacter, si possible. Deux semaines seront- elles suffisantes pour que vous débattiez de ceci avec vos collaborateurs?"
"Oui, certainement. Suggérez-vous que nous nous rencontrions de nouveau ici le 11 décembre, même heure?"
" Je crois que ce serait le mieux. Comme cela il n'y a aucun besoin d'un échange de lettres qui puisse me mettre en danger. En cas d'urgence-avez- vous quelqu'un à qui vous faites confiance, et qui connaît le monde Moldu?"
"Oui. Lily Potter est née de Moldus."
" Bien. Si n'importe quelle urgence surgissait, envoyez-la me laisser une note à Foyle. C'est une librairie. Elle la connaîtra. Une dernière chose, Directeur. Y a-t-il un Auror à qui vous faites confiance?"
"Il y en à quelques uns, oui. Pourquoi?"
" J'ai besoin que vous l'ameniez avec vous la prochaine fois. Il est d'importance vitale que je sois gravement blessé peu après notre prochaine réunion. Blessé mais pas tué. Et je veux le ou la voir en personne. Ce qui veut dire que, à notre prochaine réunion, je porterai mon équipement de mangemort complet, avec masque et sortilège de changement de voix. Simplement pour que vous le sachiez, " ajouta-t-il avec un sourire mince.
" Je comprends. Accepteriez-vous Alastor Maugrey?"
Vive prise de respiration. "Non, pas Maugrey. Ni les Blacks . Si je devais faire face à l'un d'eux, je ne pourrais pas être tenu responsable de mes actions. Et épargnez-moi les Potters, si possible."
" Très bien. J'amènerai Arabella Figg alors. Elle est plus vieille que James et Lily et de tempérament moins ardent que les Blacks. Je crois qu'elle fera parfaitement l'affaire."
Severus hocha la tête avec raideur. " Je me conformerai à votre décision, Directeur."
Dumbledore sortit une montre de poche. " Il est temps pour moi de partir "dit-il. " J'utilise un retourneur de temps, par simple précaution. Au revoir, Severus-" il lui tendit la main -"et.eh bien, faites attention à vous."
Severus prit la main et la pressa brièvement. " Je le ferai Directeur. Au revoir."
Le vieil homme ne lui avait pas demandé pourquoi il avait fait cette décision, pensa Severus après que Dumbledore eut transplané. Etrange. Mais absolument pas importun.
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Note du traducteur : Comme Severus Rogue, j'aurai vingt ans demain. mais j'espère que, moins durs que Voldemort, vous serez satisfaits de mes efforts de traduction ! ;-)
