CHAPITRE 27
Dans la vie de chaque jeune sorcier, les anniversaires les plus importants étaient le onzième et le dix-huitième. Ou plutôt, c'était la onzième année de leur vie qui était si conséquente, parce que c'était l'année où leur formation magique institutionnalisée commençait, bien que quelques uns d'entre eux célèbrassent leur anniversaire quand l'école avait déjà commencé. A dix-huit ans, cependant, c'était le jour qui comptait. Avoir dix-huit ans signifiait qu'ils avaient le droit de faire de la magie partout-tant que les directives du Ministère le permettaient, bien sûr-et pouvaient recevoir un Permis de Transplanage dans le cas où ils pouvaient transplaner. Il y avait, cependant, un autre anniversaire important, à savoir le vingt-et-unième. Un sorcier ne pouvait obtenir certains postes dans la communauté magique qu'à vingt et un ans ou plus: il était impossible de devenir Chef de Service au Ministère de la Magie, Auror ou- comme dans le cas de Lucius- membre du Bureau des Gouverneurs de Poudlard avant son vingt-et-unième anniversaire.
Les trois phoenix préparaient déjà le terrain pour l'étape suivante de leur projet. Lucius allait avoir vingt et un ans le 19 mars; la réunion suivante du Bureau des Gouverneurs était prévue pour le 20 avril; alors il prendrait la place de son défunt père. Quand Severus rapporta à Lucius et Owen que Voldemort avait été satisfait des résultats qu'il avait atteint jusqu'ici dans sa recherche sur la potion et n'avait pas montré plus de doutes évidents quant à sa loyauté, les trois sorciers se rencontrèrent au Manoir Malfoy pour discuter les étapes suivantes.
"Cela veut dire que nous pouvons poursuivre nos propres buts en paix au moins jusqu' au solstice d'été?" dit Owen après que Severus leur ait parlé du Lys du Diable dont il allait avoir besoin pour compléter la formule.
"Eh bien, fondamentalement oui. Et même un peu plus longtemps, car je ne peux pas continuer mes expériences jusqu'à ce que j'aie obtenu des Thaumatocytes sous forme pure. Ils semblent très instables et devront probablement être liés à une autre substance pour que la potion marche. Je peux faire un peu de recherche théorique entretemps, mais pour voir quels ingrédients ont le meilleur effet stabilisant, je dois utiliser la vraie substance "
"Alors, qu'est-ce que cela veut dire, en terme de temps que nous avons à notre disposition?" demanda Lucius .
"Je ne peux pas le dire exactement. Septembre, peut-être octobre. Cela pourrait prendre plus longtemps, cependant "
"Bien," dit Lucius, hochant la tête de satisfaction évidente. "Plus ce sera long, mieux ce sera. Alors je suppose qu'il est temps que Owen joue son rôle "
Owen remua la tête. "Vous savez," dit-il, "cela pourrait aider d'avoir une raison concrète pour mes rodomontades Nous-Avons-Besoin-De-Quelqu'Un-A- Poudlard. Autrement, elles pourraient apparaître un peu exagérées. Je veux dire, pourquoi devrais-je commencer maintenant? Il n'y a pas de motif apparent "
"Mmh " Severus frotta le dessus de son nez. "Je vois ce que tu veux dire. Tu veux dire que la résistance devrait jouer l'agresseur, seulement pour une fois, au lieu de garder son rôle essentiellement défensif "
"Exactement. Si nous pourrions mettre en scène quelque chose . je ne sais pas. comme. comme attaquer la famille de l'un de leurs membres, et ils appellent de l'aide. quelque chose du genre, vous comprenez?"
Un sourire malicieux se dessina sur le visage de Lucius. "Que diriez vous des Blacks?"
Severus soupira d'exaspération. "Lucius, s'il te plaît! Sois raisonnable! Essaye, du moins. Si nous attaquons les Blacks, ils pourraient faire des dommages réels-"
"Je ne pense pas," l'interrompit Lucius, son ricanement devenant de plus en plus sauvage à chaque seconde. "Parce qu'ils seraient, bien sûr, avertis à l'avance par Dumbledore. Nous pourrions-oui," dit-il, frappant l'accoudoir de sa chaise avec son poing droit, "Oui, c'est brillant. Nous pourrions prévoir tout cela pour les vacances de Pâques. Pâques est le 15 avril, donc les élèves quittent Poudlard le sept. Si Black rentre aussi chez lui, nous pourrions exécuter l'assaut le huit ou le neuf et il nous resterait douze jours jusqu'à la réunion des Gouverneurs. Ceci est absolument parfait "
Owen hocha la tête avec ferveur.
"Lucius, je ne critiquais pas ton plan qui, à ce propos, est brillant. J'exprimais mes doutes concernant la cible "
"La cible," dit Lucius d'une voix trainante, "rend tout cela encore plus intéressant. Parce qu'il leur serait bien sûr donné l'instruction de ne pas tuer ni d'arrêter. Tandis que nous." Il éleva ses paumes de main et leva les yeux vers le plafond. "Nous pourrions simplement être un peu. eh bien, trop zélés "
"Et oublier notre collaboration avec Dumbledore. Non, Lucius, cela est absolument absolument hors de question "
Lucius le dévisagea avec des yeux rétrécis, le visage blanc, la bouche une ligne mince. "Tu n'es pas obligé de mener l'opération," dit-il finalement.
"Non, mais un de nous doit le faire. Ou Lestrange. Imaginez seulement ce qui arriverait s'il devait être responsable de l'attaque "
"Qui que nous attaquions," dit Owen, "l'un de nous doit être responsable. Et nous pourrions le faire plus facilement si nous choisissions les Blacks. Après tout, Lucius a des comptes à régler avec eux "
"C'est exactement ce que je veux dire, Owen. Il a tellement de comptes à règler avec eux que je ne parierais pas un seul gallion sur son sang-froid. Ils ont tué son père, pour l'amour de Merlin! C'est à cause d'eux que sa mère n'habite plus ici. Et la dernière chose dont j'ai besoin est trois Blacks morts- que diable devrais-je dire à Dumbledore? Il ne continuerait jamais à travailler avec nous si nous lui donnions des raisons de soupçonner que nous n'avons pas un minimum de contrôle!"
"Alors suggère une autre cible," dit Lucius d'un ton rogue.
Severus le regarda d'un air maussade. Bien sûr, ce bâtard vaniteux avait vu qu'il avait raison, mais se mordrait la langue jusqu'à l'enlever plutôt que de l'admettre. "Le problème est que nous ne conaissons pas les membres du groupe de Dumbledore. Nous n'avons que de pures suppositions. Je suppose qu'il pourrait avoir rappelé Lupin. Les Potters sont certainement avec lui. Figg. Maugrey. Ou avez-vous de meilleures idées?" Il regarda les deux autres sorciers.
Owen secoua la tête. "Non. Mais c'est seulement un argument en faveur de Lucius, bien que je sois d'accord avec toi sur le fait qu'il ne devrait pas diriger l'attaque " Lucius grogna quelque chose d'inintelligible. "Ne sois pas si stupide, Lucius, tu sais qu'il a raison. D'autre part, nous avons besoin d'adversaires forts, et pas en trop petit nombre. Les Potters sont seulement deux. Je ne sais rien de la famille de Lupin, alors il pourrait n'y avoir que lui. Figg et Maugrey semblent être solitaires. Ce qui nous laisse avec les Blacks, il n'y a pas moyen de l'éviter "
"Merde!" siffla Severus, et il lança son verre dans la cheminée.
"Ceci était Baccarat antique, Rogue," dit Lucius, levant un sourcil vers lui. "Soit gentil de contrôler ton humeur, ou au moins de ne pas briser les possessions de la famille. Je suis conscient que tu ne sais pas vraiment ce que cela signifie de les posséder-"
Severus s'avança rapidement vers lui et se pencha sur sa chaise, ses mains sur les accoudoirs et son nez à seulement quelques centimètres de celui de Lucius. "Ferme la, Malfoy!" siffla-t-il. "C'est moi qui risque mes cheveux et ma peau ici. Et je sais que tu veux te venger des Blacks. Je ne te crois pas incapable de mettre en danger notre plan tout entier simplement pour le plaisir de les torturer à mort. Mais tu sais aussi bien que moi ce qui arriverait alors. Les Blacks sont les stars du Ministère. Les répressions seraient terribles, et nous perdrions notre chance avec Dumbledore. Veux-tu cela? Cela me va. Mais ne comptez plus sur moi "
Un moment, ils se dévisagèrent simplement l'un l'autre. Puis, sans jamais rompre le contact occulaire, Lucius dit, "Ne me menace pas, Severus. Tu sais que cela ne passe pas particulièrement bien avec moi "
"Je ne te menace pas, je t'avertis des conséquences de toute action inconsidérée de ta part " Il se redressa. "Et ce n'est pas seulement à ton sujet que je m'inquiète. Pour dire la vérité, je suis bien plus préoccupé par Sirius Black. Bien sûr, il recevra des ordres de Dumbledore, mais il est impossible que Dumbledore puisse garantir qu'il les suivra. Et s'il a des arrières pensées comme toi? Et s'il contre attaque sérieusement? Es-tu vraiment impatient de mourir ou de passer ta vie à Azkaban? Ferais-tu vraiment cela à Narcissa?"
"Cela," dit Lucius d'une voix rauque, "était un coup très bas"
"Bas ou pas, tu dois reconnaître que j'ai raison "
"Va en enfer, Rogue!"
Severus acquiesça sinistrement. "C'est exactement où nous finirons tous les trois à moins que nous ne concevions un meilleur plan "
"Avez-vous fini de vous chamailler?" demanda Owen.
Une tête blonde et une tête noire se tournèrent vivement. "Oui!" crachèrent Lucius et Severus à l'unisson.
"Super. Alors nous pourrions continuer notre discussion. Annulons l'option Black. C'est trop. eh bien, dramatique, et si nous n'avons pas de chance, Lestrange pourrait se porter volontaire pour diriger l'attaque. Il a un ou deux os à disputer avec Black aussi, alors il est assez probable qu'il le fasse. Je dis : essayons Lupin. Je pense que je me souviens qu'il est un demi-sang "
"Pas un sang-de-bourbe?" demanda Lucius.
"Non, je suis assez sûr que sa mère est ou était une Moldue "
"Pourquoi ne regardons nous pas dans le 'Qui Est Qui'?" dit Severus. "Il y est obligatoirement, et donc nous verrons aussi qui sont ses parents "
Lucius lui lança un regard indigné, auquel Severus répondit par un sourire rusé. Il savait combien Lucius détestait reconnaître qui n'importe qui dont le nom n'était pas Lucius Malfoy avait eu une bonne idée. Mais il se leva tout de même, tira sa baguette et appela le tome. "Voyons voir. Ludlum. Luzco, non c'est trop loin. nous y sommes. Lupin, Remus Jean, né à Pickering, le 4 octobre 1958 , Balance.blablabla, fils d'Arsène Lupin (pour plus amples renseignements, voir " Qui est Qui en France Magique " ) et Emma Watson (Moldue). 1969- 1976 Poudlard. eh bien, nous savons certainement cela! Qui diable est Arsène Lupin? Maudits français!"
"C'est toi qui parle!" dit Owen, "Si je me souviens bien, les Malefois-"
"Attendez, attendez, attendez!" dit Severus, "Arsène Lupin? Il était tout à fait célèbre! Des ennuis infinis avec le Ministère français de la Magie, je rappelle tout à fait de cela. Il utilisait ses capacités magiques pour commettre les vols les plus scandaleux. je me souviens faiblement de quelque chose au sujet d'un collier. qui avait appartenu à quelque reine française. Mais-" il leva sa moin droite, l'index pointant vers Lucius "-le nom de Watson me rappelle aussi quelque chose. Tu te souviens de Sherlock Holmes, le Maître d'Arithmancie?"
"Faiblement," dit Owen, "ne me dis pas que tu écoutais Binns!"
"Bien sûr que non. J'ai lu à son sujet dans un autre contexte. Cependant, je pense que je me rappelle que Holmes et Lupin n'étaient pas très amis. Pas exactement des ennemis, plutôt des concurrents. D'autant plus que Holmes avait l'habitude de travailler avec la police moldue et les aidait à résoudre quelques affaires complexes en utilisant son savoir-faire en Arithmancie "
"Severus," interrompit Lucius, "Ceci devient extrêmement ennuyeux "
"Patience, Malfoy, j'arrive au but. Holmes avait un acolyte, appelé Watson, qui était un cracmol. Il l'utilisait pour faire le travail servile tandis qu'il jouait lui-même le grand génie. Alors je pense que cette Emma Watson pourrait être. attendez. elle devrait être sa fille "
"S'il était un cracmol et a épousé une Moldue," dit Lucius, "la fille pourrait être une Moldue. Seulement dans ce cas, nous sommes incapables de découvrir si elle est toujours en vie. Mais je vais Transplaner jusqu'au Château** et jeter un coup d'?il au vieux Arsène Lupin "
"Oh, Malfoy, cela à l'air vraiment tellement grandiose," dit Severus, "je vais Transplaner jusqu'au Château**. Jusqu'où peux-tu devenir blasé**?"
"Ce n'est pas vraiment ma faute si je possède un château en france," grogna Lucius en réponse. "Tu devrais en être reconnaissant, au lieu de jouer l'âne-savant ici. Après tout, c'est toi qui t'oppose à attaquer les Blacks et nous force à déterrer des informations sur d'obscurs sorciers français "
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"Quel est le problème avec Lupin?" demanda Lestrange, quand Lucius suggéra qu'ils attaquent la maison familiale à Pickering.
"Vraiment, Lucius," fit ch?ur Severus, roulant ses yeux de fausse contrariété, "Est-ce nécessaire? Je veux dire, oui, j'ai entendu une rumeur comme quoi il fait partie du groupe de Dumbledore, mais c'est seulement une rumeur. Ou est-ce que c'est un de tes stratagèmes privés? Utilisant notre mouvement pour tes propres projets de vengeance?"
"Eh bien, nous faisons tous cela, n'est-ce pas?" dit Tabitha avant que son mari puisse ouvrir la bouche. "Mais je ne vois pas tout à fait la nécessité "
Owen, comme ils s'étaient précédemment entendus, évitait ce débat et jouait le spectateur silencieux. Son rôle allait arriver plus tard.
"Vous pourriez vouloir vous rendre compte," répliqua acidement Lucius, "que si la rumeur est vraie, nous sommes tous en grave danger. Et si Dumbledore le lache pendant la pleine lune? Il serait une arme dangereuse, pire même que mortelle "
"Mmh " Lestrange sembla méditer ceci. "C'est bien sûr vrai. Bien que je doute que Dumbledore ait vraiment recours à une telle mesure "
"Exactement ce que je pense," dit Severus. "Dumbledore, utilisant un loup- garou contre des camarades sorciers! Vraiment, Lucius, ceci est simplement absurde "
"Absurde?" grogna Lucius, "Vraiment? Nous l'avons conduit dos au mur, et tôt ou tard, il pourrait devoir avoir recours à des mesures bien plus radicales. De plus, vous ne devriez pas oublier que Lupin est un maudit Gryffondor et ainsi il est assez probable qu'il ait ses propres idées"
"Cela," Lestrange a dit, "est certainement digne de considération. Lupin pourrait ne pas être aussi imprudent que Black ou Potter, mais il est certainement capable de faire quelque chose d'inconsidéré. Mais s'il est vraiment dans le groupe de résistance, comment pouvez-vous l'atteindre? Je suppose qu'il sera à Poudlard, la plupart du temps "
"Ce ne serait pas la première fois que nous attirions quelqu'un chez lui," dit Lucius. "Ses parents sont très vieux, alors j'imagine qu'il ne serait pas trop difficile de le faire aller où nous le voulons. Avec le profit supplémentaire d'avoir aussi ses parents "
Lestrange hocha la tête, jetant un coup d'oeil de côté à Tabitha, qui signala son consentement. Severus sentit une vague de colère s'élever en lui- qu'est ce qui diable lui donnait le droit d'interférer? Et pourquoi Voldemort le permettait-il? Quant à Lestrange, Severus n'avait aucun doute qu'il n'était pas grand chose de plus que l'obéissant esclave sexuel de sa femme, mais le fait que le Seigneur des Ténèbres tolère ses interventions constantes était véritablement au delà de sa compréhension. Peut-être même l'encourageait-il? C'était certainement la manière parfaite de contrôler St. Jean, bien que seulement si Voldemort pouvait être sûr que la loyauté de la jeune sorcière envers lui était plus forte que les liens la liant à son mari. D'autre part, Tabitha était peut-être plus Serpentard que eux tous réunis. Sa volonté de réussir, son envie de pouvoir et son manque absolu de scrupules était probablement égalé par seul ceux de Voldemort. Tant qu'elle recevait ce qu'elle voulait, elle était l'outil parfait pour faire faire à St. Jean ce qui lui était demandé, quoi que ce soit.
"Très bien,"dit Lestrange après une brève pause, "Alors visons Lupin. Lucius, tu sembles un peu trop émotif sur la question, cependant. Je conseillerais vivement que Owen ou Severus mène l'opération. Un volontaire?"
Personne ne prononça une seule syllabe. Severus et Owen évitèrent les yeux de leur ex-professeur.
"On dirait que ce sera moi après tout," grogna Lucius, "Considérant que Messieurs Rogue et McNair ne montrent aucune inclination à faire le travail "
"J'ai dit non," répliqua nettement Lestrange, "Severus, tu y vas "
Severus prit un air maussade. "Pourquoi devrais-je-"
"Parce que je l'ai dit. La discussion est terminée, messieurs. Y-a-t'il autre chose dont nous devrions débattre?" tout le monde secoua la tête. "Bon. Dans ce cas, nous allons partir. J'ai un cours à donner tôt demain matin. Bonne nuit, messieurs. Viens, Tabitha "
Les trois autres saluèrent le couple partant; Lestrange prit la main de Tabitha, et ils Transplanèrent.
"Je ne peux plus le supporter!" cracha Lucius. Il se leva de sa chaise et ouvrit les agrafes de sa robe, impatiemment et précipitamment, défoulant sa colère sur le vêtement. La troisième agrafe était coincée-un problème d'habitude résolu par un simple sortilège. Mais Lucius, le visage soudainement rouge et couvert de marbrure, tira violemment le tissu si bien qu'il se déchira finalement avec un mauvais bruit crissant. L'agrafe, toujours fermée, pendillait du velours non-endomagé à gauche. Il ôta la robe et la jeta par terre. "Je ne peux pas supporter cette. cette petite salope et ses regards impertinents, et je ne peux pas supporter l'attitude servile de St.Jean envers elle," il continua sa tirade, faisant les cent pas dans la pièce.
"Aucun de nous ne peut la supporter, Lucius,"dit Owen, se levant aussi et se débarassant de ses robes. "Sev, attends-tu quelqu'un, ou pouvons-nous rester pour boire un verre du soir?"
"Vous pouvez rester à moins que Lucius ne démolisse mes meubles dans sa fureur vertueuse," répondit Severus. "Mais croyez-moi, j'en ai autant assez d'elle que vous. Seulement il n'y a absolument aucun moyen de se débarasser d'elle, à moins de commettre un meurtre "
Lucius arrêta de faire les cents pas et lui lança un regard mutin. "Je sais. Et s'il y avait une possibilité de l'éliminer, croyez moi, je le ferais "
"Comme nous le ferions tous," acquiesça Owen. Il se versait déjà un verre plutôt généreux. "Cependant, cette réunion s'est plutôt bien passée, je dirais. Alors tu peux informer Dumbledore "
Severus hocha la tête. "En effet. Et m'assurer qu'il n'envoie pas cet idiot de Black "
"Qui vas-tu emmener ?" demanda Lucius après une première petite gorgée qui semblait l'avoir calmé un peu.
"Bonne question. Les pires duellistes que nous ayons, je dirais "
"Ce qui veut dire Cedric," dit Owen avec un sourire moqueur.
"Sans aucun doute. Dommage que Tabitha soit si douée, autrement je pourrais l'enrôler et insinuer à Dumbledore qu'ils n'ont pas besoin d'être cléments pour le plus petit du groupe "
Lucius renifla. "Cela serait formidable. Malheureusement, elle ne manque ni de technique ni de scrupules. Qui d'autre?"
"Mmh." Severus remua sa tête et tourna lentement le verre entre ses doigts. "Difficile. Cameron, je dirais, considérant qu'il y aura aussi des femmes. Il n'est jamais capable de se persuader de les frapper convenablement, cet idiot stupide "
"Vous savez," dit Owen, "que ceci signifie une autre mission loupée et donc encore un peu de Doloris?"
"Je pense qu'il est accoutumé à Doloris comme à une drogue maintenant," dit Lucius, souriant.
"Eh bien," commenta Owen en se versant un autre verre, "vous pouvez dire la même chose de moi. Seulement je suis rarement celui qui le reçoit "
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Ses yeux lui faisaient encore mal-comme son corps tout entier-à cause de la Malédiction de Doloris que Voldemort lui avait lancée. Mais il se força à les ouvrir, les focaliser, parce que la précision physique l'aidait, et espérons-le l'aiderait à atteindre la précision mentale dont il avait tellement besoin actuellement. Ses paupières suivirent avec réticence l'ordre péremptoire de son cerveau de s'élever, de dépouiller ses globes oculaires nus de leur coquille douce mais protectrice qui les protégeait, même si de manière incomplète, contre les poignards trompeusement doux de la lumière des chandelles. De ce point de vue, les pieds de la table semblaient être les colonnes d'un temple si haut qu'il ne pouvait pas distinguer où était son toit; peut-être qu'il s'était perdu dans les nuages de douleur, parce que ceci était un temple de douleur, dans la cellule la plus intérieure duquel était assis un Dieu cruel, sur son trône, le Maître de Douleur, le Fournisseur d'Agonie, dont le coeur de Severus désirait toujours désespérément l'amour. Les robes cramoisies et sombres du Maître, le rideau de ce théâtre d'humiliation. Le décor de la scène était une toile d'araignée, tissée de manière si complexe de fils d'amour, de haine et de mensonges, tant de mensonges en brins soyeux, si séduisants à l'oeil, si mortels, si magnifiquement et hypnotiquement collants du sirop pourissant d'une voix qui contenait encore toutes les promesses. Le théâtre de sa vie, où le rideau tombait quand la pièce commençait, où les spectateurs étaient assis dans leur fauteuils en peluche dans l'obscurité complète qui était éclairée par des paquets de lumières sifflant dès que les acteurs prononçaient le premier mot. C'était un théâtre de vérité devenue mensonge devenu vérité, plus absurde qu'absurde, et sous les pieds des spectateurs, des Cupidons roses, obèses et baroques dansaient un minuet insensé autour de la Muse, perdue dans une mer de ciel bleu et de nuages errants. Peut- être y avait-il eu autrefois une vérité, l'illusion d'une vérité qui était l'amour, flottant vers lui et l'enveloppant dans une chaleur trompeuse. Maintenant, la vérité n'était plus. Même les Cupidons le savaient, s'en moquaient et la froissaient en une balle de papier jauni par le temps qu'ils se lançaient l'un l'autre-mais elle laissait des contusions sur leur peau saine et tumescente, là où elle frappait.
Severus se força à respirer de manière égale, pour ne pas se perdre dans ces conséquences du Sortilège de Torture semblable à la drogue. C'était presque au delà de sa force de se démêler de ce cauchemar heureux qui, s'il s'y complaisait, le mènerait tout droit à la folie. Ainsi, il ferma les yeux et poignarda ses propres poumons avec des gorgées profondes d'air froid, pour que son coeur puisse ralentir sa course pour trouver de l'oxygène. Il avait besoin de garder tous ses sens. Il devait donner les bonnes réponses. C'était un jeu, simplement un jeu, un ballet truculent d'esprits et de pouvoir.
"Pourquoi avez vous échoué?" siffla Voldemort.
"Mon Seigneur, je-" ses cordes vocales lui donnaient l'impression d'être pincées par des scorpions de feu "-j'ai une explication, si vous deignez l'écouter "
Le tissu rouge sombre bruissa devant ses yeux. "Une explication, Severus, ou une justification?"
"Une explication, Mon Maitre. Ai-je la permission de vous la dire?"
Les bottes de Voldemort s'arrêtèrent pile devant le visage de Severus, et un éclat de crainte le traversa. Elles étaient faites de peau de Boutefeu Chinois, avec des écailles aussi chaudes et tranchantes que du verre. "Dis moi, enfant. Raconte, et avoue "
Maintenant la douleur dans sa gorge devenait insupportable, comme si les larmes étaient vraiment là-bas, bouillonnant et sifflant sur la chair enflammée. Pardonnez moi, mon père, car j'ai péché. Une formule Moldue, mais puissante. Si puissante. Pardonnez moi, mon père, et caressez moi de votre punition, lancez moi dans de l'huile bouillante, pour que mon dernier cri puisse être 'je vous aime! Pourquoi ne pouvez-vous pas m'aimer?' "Mon Maitre, il y avait plus de gens dans la maison de Lupin que je n'avais de raison d'en prévoir."
La botte droite eut un tic infinitésimal, et en dépit de la douleur que cela lui causait Severus serra les yeux fermés, s'attendant à ce que le coup fore son crâne. Il ne vint pas. "Plus de gens? Dites-vous que vous avez été embusqués?"
"Pas embusqués, mon Maitre." Il veut avoir un traitre dans ses rangs. La réalisation fit frissonner Severus. De tout son pouvoir, il veut que se débarasser de Lucius ou Owen. Probablement aussi de moi, mais seulement quand j'aurai fini la potion pour lui. Il veut prouver son pouvoir en faisant un exemple flamboyant, en tuant l'un de ses lieutenants puissants. "Il n'y avait pas d'Aurors. Et personne ne nous attendait. Mais le groupe de résistance de Dumbledore tenait une réunion là-bas "
Soulagement frissonnant, parce que la botte recommença à faire les cents pas. "Combien étaient-ils?"
"Je ne peux pas le dire exactement, Mon Maitre. Vingt-cinq, peut-être. Peut- être trente. Nous étions seulement trois."
Ceci avait été l'idée de Dumbledore, acceptée avec joie par Severus. Dans un combat à trois contre deux-parce que la mère de Lupin était moldue-cela aurait fait une histoire extrêmement improbable à raconter à Voldemort, si les deux adversaires avaient eu le temps d'appeler leurs amis à l'aide. Mais si le groupe entier était présent, tenant une réunion, non seulement Dumbledore serait là pour garantir que ceux du genre Black et Potter ne réagissaient pas de manière excessive, la force des adversaires serait aussi tellement écrasante que tous ce que les agresseurs pourraient faire serait de Transplaner immédiatement, avant que le premier sort ait même été lancé.
"Qui vous avez reconnu?"
"Ils avaient lancé des sortilèges de Confundus, Mon Maitre, donc leurs visages étaient flous et inintelligible. J'ai vu distinctement les cheveux et la barbe de Dumbledore, cependant. Et j'ai immédiatement donné l'ordre de Transplaner -autrement il y aurait eu un carnage. Nous n'avions aucune chance contre un si grand nombre. Pardonnez-moi, Mon Maitre. J'ai échoué dans cette mission "
"Oui, enfant," chuchota Voldemort, traçant doucement le cadre de la mâchoire de Severus de la pointe de sa botte, coupant profondément, "Mais vous avez aussi apporté des nouvelles importantes. Des nouvelles qui rendent cela plus évident que jamais: nous avons besoin d'un espion à Poudlard "
Il était difficile de résister à l'envie de se relâcher de soulagement. "Oui, Mon Maitre "
"Oui, Mon Maitre? C'est tout ce que vous avez à dire?" la voix de Voldemort dégouttait d'ironie.
"Mon Maitre, si vous aviez la gentillesse de me laisser penser un peu à la question ."
Il sentit les tendons de son épaule gauche claquer quand la botte en peau de dragon frappa. Finalement, les larmes avaient le droit de couler, peu nombreuses, et plus des larmes de remords aimant. Seulement de douleur. Des larmes de douleur se mêlant au sang qui suintait à travers ses robes. "Pensez-vous que vous pourriez réussir là où j'ai échoué, enfant?" La voix caressa son visage. Si près, si chaleureux, si impitoyable.
Dans cette fugue de sang et de terreur, Severus avait besoin d'une autre voix, un contrepoint à la douleur et au doux poison de la voix de Voldemort. Il se mordit la lèvre inférieure. Une note aiguë, tranchante et picotant vibra au-dessus de la mélodie palpitante de cramoisi. "Pardonnez moi, Mon Maitre. Je ne voulais pas suggérer."
"Enfant irréfléchi" Un index osseux glissa sur sa lèvre mordue. "Laissez moi maintenant à mes réflexions "
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"Maintenant essaye de bouger le bras!" Narcissa se tenait au-dessus lui, les sourcils froncés de concentration, son beau visage déchiré par l'anxiété.
Severus souleva son bras gauche avec obéissance. En dehors d'une légère douleur brûlant dans son épaule, c'était comme neuf. "Tu es stupéfiante," dit-il, essayant de sourire. Le mouvement de ses muscles du visage refit saigner les coupures sur sa mâchoire et sa lèvre mordue. Il tressaillit.
"Chut," elle sourit. "Attends que j'aie fini pour les compliments "
Severus ferma les yeux et la laissa nettoyer et guérir ses blessures. Les doigts frais de Narcissa s'attardèrent sur son front un instant.
"Terminé," dit-elle. "Maintenant reste là, je vais aller chercher la potion "
Il entendit ses pas sur le tapis, puis sur le sol, il entendit la porte s'ouvrir et les voix étouffées au dehors. Quand la porte se rouvrit quelques secondes plus tard, les pas étaient plus lourds. Une voix familière et trainante marmonna "Accio! " et il y eut le bruit sourd et doux d'une chaise atterrissant sur le tapis. Le tissu se froissa, et la chaise émit un doux grincement.
"Etait-ce très mauvais?" demanda Lucius.
Severus se racla la gorge, mais il était trop épuisé pour réouvrir ses yeux. De plus, la lumière lui faisait toujours mal. "Si c'était du gâteau, c'en était un gros "
Lucius renifla. "Vu comme tu aimes les sucreries. Comment cela s'est il passé, alors?"
"L'assaut s'est passé exactement comme nous avions planifié. Ou plutôt, le non assaut. J'ai immédiatement Transplané en Albanie. Il était. furieux "
"Je peux imaginer. Qu'a-t-il dit d'autre?"
En dépit de la douleur persistant encore dans ses muscles, un sourire scintilla sur le visage de Severus. "Que nous avons besoin d'un espion à Poudlard "
Il put entendre l'inspiration rapide de Lucius. "Vraiment? C'est ce que j'appelle de bonnes nouvelles. Considérant que tu as payé le prix."
"Réjouis-toi, réjouis-toi!" répondit Severus. "Mais je dois t'avertir: il m'a pratiquement incité à lui dire que nous étions tombés dans une embuscade "
Lucius rit tout bas. "St. Jean doit être vraiment en rogne "
"Je suppose que oui. Mais ne le sous-estime pas. S'il vraiment veut se débarasser de toi."
"Bien sûr qu'il en a envie. Ou plutôt, Tabitha en a envie. Elle veut un esclave qui a du pouvoir, autrement où est l'amusement ? Cette petite chienne. Penses-tu que je devrais essayer une calomnie subtile sur Lestrange?"
Severus soupira. "Je t'en dissuaderais si j'étais dans une quelconque condition de discuter. Alors je vais seulement dire non et te laisser faire ce que tu veux "
"Pourquoi pas, oh fleur délicate?"
"Parce que je pense qu'il serait mieux d'attendre que nous en sachions un peu plus sur cet étrange triangle. Tôt ou tard, il transpirera quelque chose "
"Oui, quand la Reine des Salopes sera assise sur un trône, maniant le sceptre de torture. Pour mon compte, je n'ai aucune envie de laisser les choses en venir là "
"Lucius, nous ne sommes pas en position pour commencer une révolution de palais. Mieux vaudrait demander immédiatement à Voldemort si tu peux le voir et faire ta suggestion avant que St. Jean ne la fasse. Il est plus familier avec tout ce qui concerne Pouldard et pourrait avoir la même idée brillante que nous "
"Je vais attendre quelques heures, cependant," dit Lucius, se levant de sa chaise, parce que Narcissa était entrée dans la pièce, "pour qu'il semble plus plausible que tu puisses m'avoir déjà parlé. En parlant de brillant." Une note plus chaude se faufila dans sa voix. "Et que dis tu des capacités de medisorcière de ma femme?"
"Elles sont stupéfiantes," dit Severus, faisant une tentative de sourire. "Et maintenant arrête de me taquiner, et donne moi cette maudite potion "
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"M. Malfoy a fait un travail très minutieux, je dois le dire "Dumbledore, cette fois sans son bonnet de nuit, mais vêtu d'une magnifique robe de chambre damassée d'un bleu de minuit, posa sa tasse de thé.
Severus tenait encore la sienne, reconnaissant pour la chaleur s'infiltrant dans ses mains. Il avait utilisé le retourneur de temps et était retourné à une heure du matin, ce qui, du moins à l'opinion de Dumbledore, était encore une heure très raisonnable pour prendre le thé. Severus soupçonnait que le thé n'était qu'un prétexte pour le gateau au chocolat à l'air très riche qu'il avait refusé poliment.
"Je suis content de l'entendre. En dehors de notre plan, il était plutôt. euh, motivé par Lord Voldemort lui-même"
"Bien sûr," Dumbledore hocha la tête et transféra adroitement un autre morceau de gâteau au chocolat sur son assiette. "Bien que vous puissiez dire à M. Malfoy qu'il n'y a nul besoin de constamment remettre en question mon autorité, la légitimité de ma naissance et mes compétences magiques, autant qu'il semble l'apprécier "
Severus supprima un reniflement de gaieté. Qu'est ce que Dumbledore attendait après tant d'années de discrimination plus ou moins ouverte contre Serpentard? Bien sûr que Lucius sauterait sur la première possibilité de lui rendre tout cela. "Je transmettrai le message, Directeur, mais s'il vous plaît considérez qu'il n'a aucune obligation de suivre ce conseil "
Dumbledore lui fit un sourire serein . "Je sais. Cependant, aujourd'hui il était très serviable. Clément sur plusieurs autres questions mais inflexible sur celle-ci. Les autres gouverneurs pas n'ont pas manqué de voir l'urgence de la demande, et donc j'ai déjà envoyé divers hiboux aux Maitres de Potions que vous m'avez indiqué. Le paiement et les conditions que j'ai offertes sont si risibles que j'ai bon espoir que personne les ne considérera même. Et pour exclure Lestrange, j'ai ajouté une condition sine qua non: le nouvel enseignant de Potions sera aussi Directeur de Serpentard et ne doit donc pas être marié "
"Bien pensé," dit Severus admirativement. "Je suis assez sûr que St Jean ne resterait jamais séparé de Tabitha plus que quelque jours " Il prit une autre petite gorgée de thé. "À propos, vous ne voulez pas que je devienne Directeur de Serpentard, n'est-ce pas?"
"Bien sûr que si. Professeur Sinistra a pris ses devoirs très sérieusement, mais elle n'est plus assez jeune pour inspirer le genre de confiance dont nous avons besoin en ce moment "
"Pardonnez-moi si je diffère, Directeur, mais je n'inspire nullement la confiance. Sans mentionner que je suis moins que disposé à jouer le remplaçant de père à un paquet d'adolescents, conduits par leurs hormones et-"
"Mais vous devez le faire!" la voix de Dumbledore avait perdu sa douceur. "Vous devez essayer et les empêcher de rejoindre Voldemort. Il n'y a aucun besoin d'être un remplaçant de père. Au contraire. Ce dont ils ont besoin est d'une main forte. J'irais même jusqu'à dire qu'ils ont besoin d'être intimidés "
"Etes-vous en train de dire que je dois discriminer ma propre maison? Si vous voulez que je les discipline, je les disciplinerai tous, sans tenir compte de leur affiliation de maison. Sans intervention, surtout de votre part "
"Vous demandez beaucoup, Severus "
"Vous aussi. Le fait qu'enseigner les Potions à Poudlard est la seule possibilité pour moi d'essayer d'arrêter cette folie ne me fait pas aimer l'enseignement plus que je ne le fais déjà. Je suis tout sauf un professeur, et vous savez cela. Mais tout de même je traiterai mes élèves avec impartialité et justice "
"Justice." dit Dumbledore en se levant de sa chaise. Il se dirigea vers une des fenêtres et regarda dans la nuit. "Justice,"répéta-t-il, "je me demande si nous savons ce que cela signifie "
Severus sentit la fureur monter incontrôlablement en lui. "Vous vous demandez si je sais ce que cela signifie, n'est-ce pas, Directeur? Parce que je suis un Serpentard. Parce que je suis du mauvais côté "
"Suis?" fit écho Dumbledore, "j'avais l'impression-"
"Non " Le mot retentit dans la chambre faiblement éclairée. "Non, Directeur. Ne vous faites pas d'illusions. Je ne suis pas un pécheur repentant ni un Fils Prodigue. J'ai pris une décision et je ferai tout ce qui est nécessaire pour la faire aboutir. Mais il n'y a pas de culpabilité impliquée. Aucun regret et pas de sentimentalité. Autant que vous l'apprécieriez sans aucun doute. La morale est tellement plus facile à contrôler que la raison, du moins pour les gens comme vous "
Encore dos à Severus, le Directeur répondit, "Je n'ai pas demandé vos raisons, Severus, et je n'ai pas l'intention de le faire. Peut-être-" il se retourna pour faire face au plus jeune sorcier "- que la raison pure est préférable aux émotions dans cette situation. Alors je vous accorderai votre souhait. Je n'interférerai pas avec votre enseignement. Cependant, je ne prendrai pas votre défense s'il devait y avoir des conflits avec les autres Directeurs de Maisons "
"En effet. Vous continuez une tradition très noble," mordit Severus. Il se sentait enfantin et mesquin, mais les blessures, bien que refermées, brûlaient toujours.
Dumbledore soupira lourdement. "Ceci ne va pas être facile pour qui que ce soit d'entre nous, Severus. Je comprends vos ressentiments. Peut-être-" il retourna à sa chaise et s'assit "-peut-être qu'ils sont ce qui vous a conduit à Voldemort "
"Je peux me payer un Guérisseur d'Ame si nécessaire, Directeur. Vous n'avez nul besoin de jouer ce rôle, surtout parce que vous le faites pour votre propre confort. Qu'il soit assez pour vous que je ne vous trahirai pas parce que ce serait contre mes propres intérêts. Cela devrait être une base suffisamment forte de coopération "
"Que vous puissiez me trahir est le moindre de mes soucis. Ceci-" et il lança un regard aigu à Severus "-est un des préjugés les plus actuels contre Serpentard, que je ne partage certainement pas. La trahison n'est pas une des caractéristiques de votre maison. Mais je suggère que nous terminions cette discussion particulière à ce point, car il est peu probable qu'elle nous mène quelque part. Quand pouvez-vous commencer à enseigner ici?"
Severus se versa une autre tasse de thé, plus pour se donner du temps pour se calmer et se concentrer sur la question de Dumbledore, que pour étancher une soif qu'il ne ressentait pas. Mais cette brève dispute avec le Directeur avait ouvert une fenêtre sur l'avenir qui l'attendait ici. "Quand vous aurez besoin de moi. Je suppose que Voldemort voudra que je commence mon espionnage le plus tôt possible. Et le personnel enseignant?"
"Vous voulez dire leurs réactions à votre engagement?" Severus hocha la tête. Pas qu'il ait de quelconques illusions. "Eh bien, " dit Dumbledore, "la plupart d'entre eux seront soulagés que nous ayions finalement un Maître de Potions-"
"Soulagés? Directeur, ceci est absurde. Je ne suis pas seulement Maître de Potions. Je suis Severus Rogue, un Serpentard qui tient une très haute position sur la liste des suspects du Ministère. Suggérez-vous sérieusement que cette information a été tenue secrète? Il est aussi clair que la lumière du jour qu'il y a des fuites-je supposerais même que ceci est un procédé très intentionnel-et que beaucoup de gens savent. Certainement que votre personnel enseignant n'est pas une exception "
"Quand j'ai dit que je ne prendrai pas votre défense dans les conflits s'élevant avec les autres Directeurs de Maison, ce qui s'étend bien sûr à tous les membres du personnel, je ne voulais pas dire que vous alliez être entièrement seul, Severus. Je faisais simplement référence aux questions d'enseignement. Vous m'avez demandé de ne pas interférer, et c'est exactement ce que je compte faire. Mais si quelqu'un osait lancer même la calomnie la plus insignifiante sur vous, vous auriez certainement mon soutien tout entier. Si j'engage un enseignant, quel que soit son âge, son histoire ou sa réputation personnelle, il est égal à tous les autres enseignants sous tout aspect. Surtout s'il est aussi Directeur de Maison "
"C'est quelque chose que je croirai seulement quand Black me traitera de sale Mangemort pour la première fois et que vous le remettrez à sa place," dit Severus avec colère et d'un ton rogue.
Dumbledore regarda dans sa tasse de thé et secoua lentement la tête. "Ne pensez pas que je ne sois pas entièrement conscient de ce que cela signifie de vous avoir tous les deux comme enseignants, vous et Black. Cela ne va pas être facile "
"Non," acquiesça Severus d'un air sinistre, "Cela ne va certainement pas être facile "
** en français dans le texte
Dans la vie de chaque jeune sorcier, les anniversaires les plus importants étaient le onzième et le dix-huitième. Ou plutôt, c'était la onzième année de leur vie qui était si conséquente, parce que c'était l'année où leur formation magique institutionnalisée commençait, bien que quelques uns d'entre eux célèbrassent leur anniversaire quand l'école avait déjà commencé. A dix-huit ans, cependant, c'était le jour qui comptait. Avoir dix-huit ans signifiait qu'ils avaient le droit de faire de la magie partout-tant que les directives du Ministère le permettaient, bien sûr-et pouvaient recevoir un Permis de Transplanage dans le cas où ils pouvaient transplaner. Il y avait, cependant, un autre anniversaire important, à savoir le vingt-et-unième. Un sorcier ne pouvait obtenir certains postes dans la communauté magique qu'à vingt et un ans ou plus: il était impossible de devenir Chef de Service au Ministère de la Magie, Auror ou- comme dans le cas de Lucius- membre du Bureau des Gouverneurs de Poudlard avant son vingt-et-unième anniversaire.
Les trois phoenix préparaient déjà le terrain pour l'étape suivante de leur projet. Lucius allait avoir vingt et un ans le 19 mars; la réunion suivante du Bureau des Gouverneurs était prévue pour le 20 avril; alors il prendrait la place de son défunt père. Quand Severus rapporta à Lucius et Owen que Voldemort avait été satisfait des résultats qu'il avait atteint jusqu'ici dans sa recherche sur la potion et n'avait pas montré plus de doutes évidents quant à sa loyauté, les trois sorciers se rencontrèrent au Manoir Malfoy pour discuter les étapes suivantes.
"Cela veut dire que nous pouvons poursuivre nos propres buts en paix au moins jusqu' au solstice d'été?" dit Owen après que Severus leur ait parlé du Lys du Diable dont il allait avoir besoin pour compléter la formule.
"Eh bien, fondamentalement oui. Et même un peu plus longtemps, car je ne peux pas continuer mes expériences jusqu'à ce que j'aie obtenu des Thaumatocytes sous forme pure. Ils semblent très instables et devront probablement être liés à une autre substance pour que la potion marche. Je peux faire un peu de recherche théorique entretemps, mais pour voir quels ingrédients ont le meilleur effet stabilisant, je dois utiliser la vraie substance "
"Alors, qu'est-ce que cela veut dire, en terme de temps que nous avons à notre disposition?" demanda Lucius .
"Je ne peux pas le dire exactement. Septembre, peut-être octobre. Cela pourrait prendre plus longtemps, cependant "
"Bien," dit Lucius, hochant la tête de satisfaction évidente. "Plus ce sera long, mieux ce sera. Alors je suppose qu'il est temps que Owen joue son rôle "
Owen remua la tête. "Vous savez," dit-il, "cela pourrait aider d'avoir une raison concrète pour mes rodomontades Nous-Avons-Besoin-De-Quelqu'Un-A- Poudlard. Autrement, elles pourraient apparaître un peu exagérées. Je veux dire, pourquoi devrais-je commencer maintenant? Il n'y a pas de motif apparent "
"Mmh " Severus frotta le dessus de son nez. "Je vois ce que tu veux dire. Tu veux dire que la résistance devrait jouer l'agresseur, seulement pour une fois, au lieu de garder son rôle essentiellement défensif "
"Exactement. Si nous pourrions mettre en scène quelque chose . je ne sais pas. comme. comme attaquer la famille de l'un de leurs membres, et ils appellent de l'aide. quelque chose du genre, vous comprenez?"
Un sourire malicieux se dessina sur le visage de Lucius. "Que diriez vous des Blacks?"
Severus soupira d'exaspération. "Lucius, s'il te plaît! Sois raisonnable! Essaye, du moins. Si nous attaquons les Blacks, ils pourraient faire des dommages réels-"
"Je ne pense pas," l'interrompit Lucius, son ricanement devenant de plus en plus sauvage à chaque seconde. "Parce qu'ils seraient, bien sûr, avertis à l'avance par Dumbledore. Nous pourrions-oui," dit-il, frappant l'accoudoir de sa chaise avec son poing droit, "Oui, c'est brillant. Nous pourrions prévoir tout cela pour les vacances de Pâques. Pâques est le 15 avril, donc les élèves quittent Poudlard le sept. Si Black rentre aussi chez lui, nous pourrions exécuter l'assaut le huit ou le neuf et il nous resterait douze jours jusqu'à la réunion des Gouverneurs. Ceci est absolument parfait "
Owen hocha la tête avec ferveur.
"Lucius, je ne critiquais pas ton plan qui, à ce propos, est brillant. J'exprimais mes doutes concernant la cible "
"La cible," dit Lucius d'une voix trainante, "rend tout cela encore plus intéressant. Parce qu'il leur serait bien sûr donné l'instruction de ne pas tuer ni d'arrêter. Tandis que nous." Il éleva ses paumes de main et leva les yeux vers le plafond. "Nous pourrions simplement être un peu. eh bien, trop zélés "
"Et oublier notre collaboration avec Dumbledore. Non, Lucius, cela est absolument absolument hors de question "
Lucius le dévisagea avec des yeux rétrécis, le visage blanc, la bouche une ligne mince. "Tu n'es pas obligé de mener l'opération," dit-il finalement.
"Non, mais un de nous doit le faire. Ou Lestrange. Imaginez seulement ce qui arriverait s'il devait être responsable de l'attaque "
"Qui que nous attaquions," dit Owen, "l'un de nous doit être responsable. Et nous pourrions le faire plus facilement si nous choisissions les Blacks. Après tout, Lucius a des comptes à régler avec eux "
"C'est exactement ce que je veux dire, Owen. Il a tellement de comptes à règler avec eux que je ne parierais pas un seul gallion sur son sang-froid. Ils ont tué son père, pour l'amour de Merlin! C'est à cause d'eux que sa mère n'habite plus ici. Et la dernière chose dont j'ai besoin est trois Blacks morts- que diable devrais-je dire à Dumbledore? Il ne continuerait jamais à travailler avec nous si nous lui donnions des raisons de soupçonner que nous n'avons pas un minimum de contrôle!"
"Alors suggère une autre cible," dit Lucius d'un ton rogue.
Severus le regarda d'un air maussade. Bien sûr, ce bâtard vaniteux avait vu qu'il avait raison, mais se mordrait la langue jusqu'à l'enlever plutôt que de l'admettre. "Le problème est que nous ne conaissons pas les membres du groupe de Dumbledore. Nous n'avons que de pures suppositions. Je suppose qu'il pourrait avoir rappelé Lupin. Les Potters sont certainement avec lui. Figg. Maugrey. Ou avez-vous de meilleures idées?" Il regarda les deux autres sorciers.
Owen secoua la tête. "Non. Mais c'est seulement un argument en faveur de Lucius, bien que je sois d'accord avec toi sur le fait qu'il ne devrait pas diriger l'attaque " Lucius grogna quelque chose d'inintelligible. "Ne sois pas si stupide, Lucius, tu sais qu'il a raison. D'autre part, nous avons besoin d'adversaires forts, et pas en trop petit nombre. Les Potters sont seulement deux. Je ne sais rien de la famille de Lupin, alors il pourrait n'y avoir que lui. Figg et Maugrey semblent être solitaires. Ce qui nous laisse avec les Blacks, il n'y a pas moyen de l'éviter "
"Merde!" siffla Severus, et il lança son verre dans la cheminée.
"Ceci était Baccarat antique, Rogue," dit Lucius, levant un sourcil vers lui. "Soit gentil de contrôler ton humeur, ou au moins de ne pas briser les possessions de la famille. Je suis conscient que tu ne sais pas vraiment ce que cela signifie de les posséder-"
Severus s'avança rapidement vers lui et se pencha sur sa chaise, ses mains sur les accoudoirs et son nez à seulement quelques centimètres de celui de Lucius. "Ferme la, Malfoy!" siffla-t-il. "C'est moi qui risque mes cheveux et ma peau ici. Et je sais que tu veux te venger des Blacks. Je ne te crois pas incapable de mettre en danger notre plan tout entier simplement pour le plaisir de les torturer à mort. Mais tu sais aussi bien que moi ce qui arriverait alors. Les Blacks sont les stars du Ministère. Les répressions seraient terribles, et nous perdrions notre chance avec Dumbledore. Veux-tu cela? Cela me va. Mais ne comptez plus sur moi "
Un moment, ils se dévisagèrent simplement l'un l'autre. Puis, sans jamais rompre le contact occulaire, Lucius dit, "Ne me menace pas, Severus. Tu sais que cela ne passe pas particulièrement bien avec moi "
"Je ne te menace pas, je t'avertis des conséquences de toute action inconsidérée de ta part " Il se redressa. "Et ce n'est pas seulement à ton sujet que je m'inquiète. Pour dire la vérité, je suis bien plus préoccupé par Sirius Black. Bien sûr, il recevra des ordres de Dumbledore, mais il est impossible que Dumbledore puisse garantir qu'il les suivra. Et s'il a des arrières pensées comme toi? Et s'il contre attaque sérieusement? Es-tu vraiment impatient de mourir ou de passer ta vie à Azkaban? Ferais-tu vraiment cela à Narcissa?"
"Cela," dit Lucius d'une voix rauque, "était un coup très bas"
"Bas ou pas, tu dois reconnaître que j'ai raison "
"Va en enfer, Rogue!"
Severus acquiesça sinistrement. "C'est exactement où nous finirons tous les trois à moins que nous ne concevions un meilleur plan "
"Avez-vous fini de vous chamailler?" demanda Owen.
Une tête blonde et une tête noire se tournèrent vivement. "Oui!" crachèrent Lucius et Severus à l'unisson.
"Super. Alors nous pourrions continuer notre discussion. Annulons l'option Black. C'est trop. eh bien, dramatique, et si nous n'avons pas de chance, Lestrange pourrait se porter volontaire pour diriger l'attaque. Il a un ou deux os à disputer avec Black aussi, alors il est assez probable qu'il le fasse. Je dis : essayons Lupin. Je pense que je me souviens qu'il est un demi-sang "
"Pas un sang-de-bourbe?" demanda Lucius.
"Non, je suis assez sûr que sa mère est ou était une Moldue "
"Pourquoi ne regardons nous pas dans le 'Qui Est Qui'?" dit Severus. "Il y est obligatoirement, et donc nous verrons aussi qui sont ses parents "
Lucius lui lança un regard indigné, auquel Severus répondit par un sourire rusé. Il savait combien Lucius détestait reconnaître qui n'importe qui dont le nom n'était pas Lucius Malfoy avait eu une bonne idée. Mais il se leva tout de même, tira sa baguette et appela le tome. "Voyons voir. Ludlum. Luzco, non c'est trop loin. nous y sommes. Lupin, Remus Jean, né à Pickering, le 4 octobre 1958 , Balance.blablabla, fils d'Arsène Lupin (pour plus amples renseignements, voir " Qui est Qui en France Magique " ) et Emma Watson (Moldue). 1969- 1976 Poudlard. eh bien, nous savons certainement cela! Qui diable est Arsène Lupin? Maudits français!"
"C'est toi qui parle!" dit Owen, "Si je me souviens bien, les Malefois-"
"Attendez, attendez, attendez!" dit Severus, "Arsène Lupin? Il était tout à fait célèbre! Des ennuis infinis avec le Ministère français de la Magie, je rappelle tout à fait de cela. Il utilisait ses capacités magiques pour commettre les vols les plus scandaleux. je me souviens faiblement de quelque chose au sujet d'un collier. qui avait appartenu à quelque reine française. Mais-" il leva sa moin droite, l'index pointant vers Lucius "-le nom de Watson me rappelle aussi quelque chose. Tu te souviens de Sherlock Holmes, le Maître d'Arithmancie?"
"Faiblement," dit Owen, "ne me dis pas que tu écoutais Binns!"
"Bien sûr que non. J'ai lu à son sujet dans un autre contexte. Cependant, je pense que je me rappelle que Holmes et Lupin n'étaient pas très amis. Pas exactement des ennemis, plutôt des concurrents. D'autant plus que Holmes avait l'habitude de travailler avec la police moldue et les aidait à résoudre quelques affaires complexes en utilisant son savoir-faire en Arithmancie "
"Severus," interrompit Lucius, "Ceci devient extrêmement ennuyeux "
"Patience, Malfoy, j'arrive au but. Holmes avait un acolyte, appelé Watson, qui était un cracmol. Il l'utilisait pour faire le travail servile tandis qu'il jouait lui-même le grand génie. Alors je pense que cette Emma Watson pourrait être. attendez. elle devrait être sa fille "
"S'il était un cracmol et a épousé une Moldue," dit Lucius, "la fille pourrait être une Moldue. Seulement dans ce cas, nous sommes incapables de découvrir si elle est toujours en vie. Mais je vais Transplaner jusqu'au Château** et jeter un coup d'?il au vieux Arsène Lupin "
"Oh, Malfoy, cela à l'air vraiment tellement grandiose," dit Severus, "je vais Transplaner jusqu'au Château**. Jusqu'où peux-tu devenir blasé**?"
"Ce n'est pas vraiment ma faute si je possède un château en france," grogna Lucius en réponse. "Tu devrais en être reconnaissant, au lieu de jouer l'âne-savant ici. Après tout, c'est toi qui t'oppose à attaquer les Blacks et nous force à déterrer des informations sur d'obscurs sorciers français "
ßßßß*ßßßß
"Quel est le problème avec Lupin?" demanda Lestrange, quand Lucius suggéra qu'ils attaquent la maison familiale à Pickering.
"Vraiment, Lucius," fit ch?ur Severus, roulant ses yeux de fausse contrariété, "Est-ce nécessaire? Je veux dire, oui, j'ai entendu une rumeur comme quoi il fait partie du groupe de Dumbledore, mais c'est seulement une rumeur. Ou est-ce que c'est un de tes stratagèmes privés? Utilisant notre mouvement pour tes propres projets de vengeance?"
"Eh bien, nous faisons tous cela, n'est-ce pas?" dit Tabitha avant que son mari puisse ouvrir la bouche. "Mais je ne vois pas tout à fait la nécessité "
Owen, comme ils s'étaient précédemment entendus, évitait ce débat et jouait le spectateur silencieux. Son rôle allait arriver plus tard.
"Vous pourriez vouloir vous rendre compte," répliqua acidement Lucius, "que si la rumeur est vraie, nous sommes tous en grave danger. Et si Dumbledore le lache pendant la pleine lune? Il serait une arme dangereuse, pire même que mortelle "
"Mmh " Lestrange sembla méditer ceci. "C'est bien sûr vrai. Bien que je doute que Dumbledore ait vraiment recours à une telle mesure "
"Exactement ce que je pense," dit Severus. "Dumbledore, utilisant un loup- garou contre des camarades sorciers! Vraiment, Lucius, ceci est simplement absurde "
"Absurde?" grogna Lucius, "Vraiment? Nous l'avons conduit dos au mur, et tôt ou tard, il pourrait devoir avoir recours à des mesures bien plus radicales. De plus, vous ne devriez pas oublier que Lupin est un maudit Gryffondor et ainsi il est assez probable qu'il ait ses propres idées"
"Cela," Lestrange a dit, "est certainement digne de considération. Lupin pourrait ne pas être aussi imprudent que Black ou Potter, mais il est certainement capable de faire quelque chose d'inconsidéré. Mais s'il est vraiment dans le groupe de résistance, comment pouvez-vous l'atteindre? Je suppose qu'il sera à Poudlard, la plupart du temps "
"Ce ne serait pas la première fois que nous attirions quelqu'un chez lui," dit Lucius. "Ses parents sont très vieux, alors j'imagine qu'il ne serait pas trop difficile de le faire aller où nous le voulons. Avec le profit supplémentaire d'avoir aussi ses parents "
Lestrange hocha la tête, jetant un coup d'oeil de côté à Tabitha, qui signala son consentement. Severus sentit une vague de colère s'élever en lui- qu'est ce qui diable lui donnait le droit d'interférer? Et pourquoi Voldemort le permettait-il? Quant à Lestrange, Severus n'avait aucun doute qu'il n'était pas grand chose de plus que l'obéissant esclave sexuel de sa femme, mais le fait que le Seigneur des Ténèbres tolère ses interventions constantes était véritablement au delà de sa compréhension. Peut-être même l'encourageait-il? C'était certainement la manière parfaite de contrôler St. Jean, bien que seulement si Voldemort pouvait être sûr que la loyauté de la jeune sorcière envers lui était plus forte que les liens la liant à son mari. D'autre part, Tabitha était peut-être plus Serpentard que eux tous réunis. Sa volonté de réussir, son envie de pouvoir et son manque absolu de scrupules était probablement égalé par seul ceux de Voldemort. Tant qu'elle recevait ce qu'elle voulait, elle était l'outil parfait pour faire faire à St. Jean ce qui lui était demandé, quoi que ce soit.
"Très bien,"dit Lestrange après une brève pause, "Alors visons Lupin. Lucius, tu sembles un peu trop émotif sur la question, cependant. Je conseillerais vivement que Owen ou Severus mène l'opération. Un volontaire?"
Personne ne prononça une seule syllabe. Severus et Owen évitèrent les yeux de leur ex-professeur.
"On dirait que ce sera moi après tout," grogna Lucius, "Considérant que Messieurs Rogue et McNair ne montrent aucune inclination à faire le travail "
"J'ai dit non," répliqua nettement Lestrange, "Severus, tu y vas "
Severus prit un air maussade. "Pourquoi devrais-je-"
"Parce que je l'ai dit. La discussion est terminée, messieurs. Y-a-t'il autre chose dont nous devrions débattre?" tout le monde secoua la tête. "Bon. Dans ce cas, nous allons partir. J'ai un cours à donner tôt demain matin. Bonne nuit, messieurs. Viens, Tabitha "
Les trois autres saluèrent le couple partant; Lestrange prit la main de Tabitha, et ils Transplanèrent.
"Je ne peux plus le supporter!" cracha Lucius. Il se leva de sa chaise et ouvrit les agrafes de sa robe, impatiemment et précipitamment, défoulant sa colère sur le vêtement. La troisième agrafe était coincée-un problème d'habitude résolu par un simple sortilège. Mais Lucius, le visage soudainement rouge et couvert de marbrure, tira violemment le tissu si bien qu'il se déchira finalement avec un mauvais bruit crissant. L'agrafe, toujours fermée, pendillait du velours non-endomagé à gauche. Il ôta la robe et la jeta par terre. "Je ne peux pas supporter cette. cette petite salope et ses regards impertinents, et je ne peux pas supporter l'attitude servile de St.Jean envers elle," il continua sa tirade, faisant les cent pas dans la pièce.
"Aucun de nous ne peut la supporter, Lucius,"dit Owen, se levant aussi et se débarassant de ses robes. "Sev, attends-tu quelqu'un, ou pouvons-nous rester pour boire un verre du soir?"
"Vous pouvez rester à moins que Lucius ne démolisse mes meubles dans sa fureur vertueuse," répondit Severus. "Mais croyez-moi, j'en ai autant assez d'elle que vous. Seulement il n'y a absolument aucun moyen de se débarasser d'elle, à moins de commettre un meurtre "
Lucius arrêta de faire les cents pas et lui lança un regard mutin. "Je sais. Et s'il y avait une possibilité de l'éliminer, croyez moi, je le ferais "
"Comme nous le ferions tous," acquiesça Owen. Il se versait déjà un verre plutôt généreux. "Cependant, cette réunion s'est plutôt bien passée, je dirais. Alors tu peux informer Dumbledore "
Severus hocha la tête. "En effet. Et m'assurer qu'il n'envoie pas cet idiot de Black "
"Qui vas-tu emmener ?" demanda Lucius après une première petite gorgée qui semblait l'avoir calmé un peu.
"Bonne question. Les pires duellistes que nous ayons, je dirais "
"Ce qui veut dire Cedric," dit Owen avec un sourire moqueur.
"Sans aucun doute. Dommage que Tabitha soit si douée, autrement je pourrais l'enrôler et insinuer à Dumbledore qu'ils n'ont pas besoin d'être cléments pour le plus petit du groupe "
Lucius renifla. "Cela serait formidable. Malheureusement, elle ne manque ni de technique ni de scrupules. Qui d'autre?"
"Mmh." Severus remua sa tête et tourna lentement le verre entre ses doigts. "Difficile. Cameron, je dirais, considérant qu'il y aura aussi des femmes. Il n'est jamais capable de se persuader de les frapper convenablement, cet idiot stupide "
"Vous savez," dit Owen, "que ceci signifie une autre mission loupée et donc encore un peu de Doloris?"
"Je pense qu'il est accoutumé à Doloris comme à une drogue maintenant," dit Lucius, souriant.
"Eh bien," commenta Owen en se versant un autre verre, "vous pouvez dire la même chose de moi. Seulement je suis rarement celui qui le reçoit "
ßßßß*ßßßß
Ses yeux lui faisaient encore mal-comme son corps tout entier-à cause de la Malédiction de Doloris que Voldemort lui avait lancée. Mais il se força à les ouvrir, les focaliser, parce que la précision physique l'aidait, et espérons-le l'aiderait à atteindre la précision mentale dont il avait tellement besoin actuellement. Ses paupières suivirent avec réticence l'ordre péremptoire de son cerveau de s'élever, de dépouiller ses globes oculaires nus de leur coquille douce mais protectrice qui les protégeait, même si de manière incomplète, contre les poignards trompeusement doux de la lumière des chandelles. De ce point de vue, les pieds de la table semblaient être les colonnes d'un temple si haut qu'il ne pouvait pas distinguer où était son toit; peut-être qu'il s'était perdu dans les nuages de douleur, parce que ceci était un temple de douleur, dans la cellule la plus intérieure duquel était assis un Dieu cruel, sur son trône, le Maître de Douleur, le Fournisseur d'Agonie, dont le coeur de Severus désirait toujours désespérément l'amour. Les robes cramoisies et sombres du Maître, le rideau de ce théâtre d'humiliation. Le décor de la scène était une toile d'araignée, tissée de manière si complexe de fils d'amour, de haine et de mensonges, tant de mensonges en brins soyeux, si séduisants à l'oeil, si mortels, si magnifiquement et hypnotiquement collants du sirop pourissant d'une voix qui contenait encore toutes les promesses. Le théâtre de sa vie, où le rideau tombait quand la pièce commençait, où les spectateurs étaient assis dans leur fauteuils en peluche dans l'obscurité complète qui était éclairée par des paquets de lumières sifflant dès que les acteurs prononçaient le premier mot. C'était un théâtre de vérité devenue mensonge devenu vérité, plus absurde qu'absurde, et sous les pieds des spectateurs, des Cupidons roses, obèses et baroques dansaient un minuet insensé autour de la Muse, perdue dans une mer de ciel bleu et de nuages errants. Peut- être y avait-il eu autrefois une vérité, l'illusion d'une vérité qui était l'amour, flottant vers lui et l'enveloppant dans une chaleur trompeuse. Maintenant, la vérité n'était plus. Même les Cupidons le savaient, s'en moquaient et la froissaient en une balle de papier jauni par le temps qu'ils se lançaient l'un l'autre-mais elle laissait des contusions sur leur peau saine et tumescente, là où elle frappait.
Severus se força à respirer de manière égale, pour ne pas se perdre dans ces conséquences du Sortilège de Torture semblable à la drogue. C'était presque au delà de sa force de se démêler de ce cauchemar heureux qui, s'il s'y complaisait, le mènerait tout droit à la folie. Ainsi, il ferma les yeux et poignarda ses propres poumons avec des gorgées profondes d'air froid, pour que son coeur puisse ralentir sa course pour trouver de l'oxygène. Il avait besoin de garder tous ses sens. Il devait donner les bonnes réponses. C'était un jeu, simplement un jeu, un ballet truculent d'esprits et de pouvoir.
"Pourquoi avez vous échoué?" siffla Voldemort.
"Mon Seigneur, je-" ses cordes vocales lui donnaient l'impression d'être pincées par des scorpions de feu "-j'ai une explication, si vous deignez l'écouter "
Le tissu rouge sombre bruissa devant ses yeux. "Une explication, Severus, ou une justification?"
"Une explication, Mon Maitre. Ai-je la permission de vous la dire?"
Les bottes de Voldemort s'arrêtèrent pile devant le visage de Severus, et un éclat de crainte le traversa. Elles étaient faites de peau de Boutefeu Chinois, avec des écailles aussi chaudes et tranchantes que du verre. "Dis moi, enfant. Raconte, et avoue "
Maintenant la douleur dans sa gorge devenait insupportable, comme si les larmes étaient vraiment là-bas, bouillonnant et sifflant sur la chair enflammée. Pardonnez moi, mon père, car j'ai péché. Une formule Moldue, mais puissante. Si puissante. Pardonnez moi, mon père, et caressez moi de votre punition, lancez moi dans de l'huile bouillante, pour que mon dernier cri puisse être 'je vous aime! Pourquoi ne pouvez-vous pas m'aimer?' "Mon Maitre, il y avait plus de gens dans la maison de Lupin que je n'avais de raison d'en prévoir."
La botte droite eut un tic infinitésimal, et en dépit de la douleur que cela lui causait Severus serra les yeux fermés, s'attendant à ce que le coup fore son crâne. Il ne vint pas. "Plus de gens? Dites-vous que vous avez été embusqués?"
"Pas embusqués, mon Maitre." Il veut avoir un traitre dans ses rangs. La réalisation fit frissonner Severus. De tout son pouvoir, il veut que se débarasser de Lucius ou Owen. Probablement aussi de moi, mais seulement quand j'aurai fini la potion pour lui. Il veut prouver son pouvoir en faisant un exemple flamboyant, en tuant l'un de ses lieutenants puissants. "Il n'y avait pas d'Aurors. Et personne ne nous attendait. Mais le groupe de résistance de Dumbledore tenait une réunion là-bas "
Soulagement frissonnant, parce que la botte recommença à faire les cents pas. "Combien étaient-ils?"
"Je ne peux pas le dire exactement, Mon Maitre. Vingt-cinq, peut-être. Peut- être trente. Nous étions seulement trois."
Ceci avait été l'idée de Dumbledore, acceptée avec joie par Severus. Dans un combat à trois contre deux-parce que la mère de Lupin était moldue-cela aurait fait une histoire extrêmement improbable à raconter à Voldemort, si les deux adversaires avaient eu le temps d'appeler leurs amis à l'aide. Mais si le groupe entier était présent, tenant une réunion, non seulement Dumbledore serait là pour garantir que ceux du genre Black et Potter ne réagissaient pas de manière excessive, la force des adversaires serait aussi tellement écrasante que tous ce que les agresseurs pourraient faire serait de Transplaner immédiatement, avant que le premier sort ait même été lancé.
"Qui vous avez reconnu?"
"Ils avaient lancé des sortilèges de Confundus, Mon Maitre, donc leurs visages étaient flous et inintelligible. J'ai vu distinctement les cheveux et la barbe de Dumbledore, cependant. Et j'ai immédiatement donné l'ordre de Transplaner -autrement il y aurait eu un carnage. Nous n'avions aucune chance contre un si grand nombre. Pardonnez-moi, Mon Maitre. J'ai échoué dans cette mission "
"Oui, enfant," chuchota Voldemort, traçant doucement le cadre de la mâchoire de Severus de la pointe de sa botte, coupant profondément, "Mais vous avez aussi apporté des nouvelles importantes. Des nouvelles qui rendent cela plus évident que jamais: nous avons besoin d'un espion à Poudlard "
Il était difficile de résister à l'envie de se relâcher de soulagement. "Oui, Mon Maitre "
"Oui, Mon Maitre? C'est tout ce que vous avez à dire?" la voix de Voldemort dégouttait d'ironie.
"Mon Maitre, si vous aviez la gentillesse de me laisser penser un peu à la question ."
Il sentit les tendons de son épaule gauche claquer quand la botte en peau de dragon frappa. Finalement, les larmes avaient le droit de couler, peu nombreuses, et plus des larmes de remords aimant. Seulement de douleur. Des larmes de douleur se mêlant au sang qui suintait à travers ses robes. "Pensez-vous que vous pourriez réussir là où j'ai échoué, enfant?" La voix caressa son visage. Si près, si chaleureux, si impitoyable.
Dans cette fugue de sang et de terreur, Severus avait besoin d'une autre voix, un contrepoint à la douleur et au doux poison de la voix de Voldemort. Il se mordit la lèvre inférieure. Une note aiguë, tranchante et picotant vibra au-dessus de la mélodie palpitante de cramoisi. "Pardonnez moi, Mon Maitre. Je ne voulais pas suggérer."
"Enfant irréfléchi" Un index osseux glissa sur sa lèvre mordue. "Laissez moi maintenant à mes réflexions "
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"Maintenant essaye de bouger le bras!" Narcissa se tenait au-dessus lui, les sourcils froncés de concentration, son beau visage déchiré par l'anxiété.
Severus souleva son bras gauche avec obéissance. En dehors d'une légère douleur brûlant dans son épaule, c'était comme neuf. "Tu es stupéfiante," dit-il, essayant de sourire. Le mouvement de ses muscles du visage refit saigner les coupures sur sa mâchoire et sa lèvre mordue. Il tressaillit.
"Chut," elle sourit. "Attends que j'aie fini pour les compliments "
Severus ferma les yeux et la laissa nettoyer et guérir ses blessures. Les doigts frais de Narcissa s'attardèrent sur son front un instant.
"Terminé," dit-elle. "Maintenant reste là, je vais aller chercher la potion "
Il entendit ses pas sur le tapis, puis sur le sol, il entendit la porte s'ouvrir et les voix étouffées au dehors. Quand la porte se rouvrit quelques secondes plus tard, les pas étaient plus lourds. Une voix familière et trainante marmonna "Accio! " et il y eut le bruit sourd et doux d'une chaise atterrissant sur le tapis. Le tissu se froissa, et la chaise émit un doux grincement.
"Etait-ce très mauvais?" demanda Lucius.
Severus se racla la gorge, mais il était trop épuisé pour réouvrir ses yeux. De plus, la lumière lui faisait toujours mal. "Si c'était du gâteau, c'en était un gros "
Lucius renifla. "Vu comme tu aimes les sucreries. Comment cela s'est il passé, alors?"
"L'assaut s'est passé exactement comme nous avions planifié. Ou plutôt, le non assaut. J'ai immédiatement Transplané en Albanie. Il était. furieux "
"Je peux imaginer. Qu'a-t-il dit d'autre?"
En dépit de la douleur persistant encore dans ses muscles, un sourire scintilla sur le visage de Severus. "Que nous avons besoin d'un espion à Poudlard "
Il put entendre l'inspiration rapide de Lucius. "Vraiment? C'est ce que j'appelle de bonnes nouvelles. Considérant que tu as payé le prix."
"Réjouis-toi, réjouis-toi!" répondit Severus. "Mais je dois t'avertir: il m'a pratiquement incité à lui dire que nous étions tombés dans une embuscade "
Lucius rit tout bas. "St. Jean doit être vraiment en rogne "
"Je suppose que oui. Mais ne le sous-estime pas. S'il vraiment veut se débarasser de toi."
"Bien sûr qu'il en a envie. Ou plutôt, Tabitha en a envie. Elle veut un esclave qui a du pouvoir, autrement où est l'amusement ? Cette petite chienne. Penses-tu que je devrais essayer une calomnie subtile sur Lestrange?"
Severus soupira. "Je t'en dissuaderais si j'étais dans une quelconque condition de discuter. Alors je vais seulement dire non et te laisser faire ce que tu veux "
"Pourquoi pas, oh fleur délicate?"
"Parce que je pense qu'il serait mieux d'attendre que nous en sachions un peu plus sur cet étrange triangle. Tôt ou tard, il transpirera quelque chose "
"Oui, quand la Reine des Salopes sera assise sur un trône, maniant le sceptre de torture. Pour mon compte, je n'ai aucune envie de laisser les choses en venir là "
"Lucius, nous ne sommes pas en position pour commencer une révolution de palais. Mieux vaudrait demander immédiatement à Voldemort si tu peux le voir et faire ta suggestion avant que St. Jean ne la fasse. Il est plus familier avec tout ce qui concerne Pouldard et pourrait avoir la même idée brillante que nous "
"Je vais attendre quelques heures, cependant," dit Lucius, se levant de sa chaise, parce que Narcissa était entrée dans la pièce, "pour qu'il semble plus plausible que tu puisses m'avoir déjà parlé. En parlant de brillant." Une note plus chaude se faufila dans sa voix. "Et que dis tu des capacités de medisorcière de ma femme?"
"Elles sont stupéfiantes," dit Severus, faisant une tentative de sourire. "Et maintenant arrête de me taquiner, et donne moi cette maudite potion "
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"M. Malfoy a fait un travail très minutieux, je dois le dire "Dumbledore, cette fois sans son bonnet de nuit, mais vêtu d'une magnifique robe de chambre damassée d'un bleu de minuit, posa sa tasse de thé.
Severus tenait encore la sienne, reconnaissant pour la chaleur s'infiltrant dans ses mains. Il avait utilisé le retourneur de temps et était retourné à une heure du matin, ce qui, du moins à l'opinion de Dumbledore, était encore une heure très raisonnable pour prendre le thé. Severus soupçonnait que le thé n'était qu'un prétexte pour le gateau au chocolat à l'air très riche qu'il avait refusé poliment.
"Je suis content de l'entendre. En dehors de notre plan, il était plutôt. euh, motivé par Lord Voldemort lui-même"
"Bien sûr," Dumbledore hocha la tête et transféra adroitement un autre morceau de gâteau au chocolat sur son assiette. "Bien que vous puissiez dire à M. Malfoy qu'il n'y a nul besoin de constamment remettre en question mon autorité, la légitimité de ma naissance et mes compétences magiques, autant qu'il semble l'apprécier "
Severus supprima un reniflement de gaieté. Qu'est ce que Dumbledore attendait après tant d'années de discrimination plus ou moins ouverte contre Serpentard? Bien sûr que Lucius sauterait sur la première possibilité de lui rendre tout cela. "Je transmettrai le message, Directeur, mais s'il vous plaît considérez qu'il n'a aucune obligation de suivre ce conseil "
Dumbledore lui fit un sourire serein . "Je sais. Cependant, aujourd'hui il était très serviable. Clément sur plusieurs autres questions mais inflexible sur celle-ci. Les autres gouverneurs pas n'ont pas manqué de voir l'urgence de la demande, et donc j'ai déjà envoyé divers hiboux aux Maitres de Potions que vous m'avez indiqué. Le paiement et les conditions que j'ai offertes sont si risibles que j'ai bon espoir que personne les ne considérera même. Et pour exclure Lestrange, j'ai ajouté une condition sine qua non: le nouvel enseignant de Potions sera aussi Directeur de Serpentard et ne doit donc pas être marié "
"Bien pensé," dit Severus admirativement. "Je suis assez sûr que St Jean ne resterait jamais séparé de Tabitha plus que quelque jours " Il prit une autre petite gorgée de thé. "À propos, vous ne voulez pas que je devienne Directeur de Serpentard, n'est-ce pas?"
"Bien sûr que si. Professeur Sinistra a pris ses devoirs très sérieusement, mais elle n'est plus assez jeune pour inspirer le genre de confiance dont nous avons besoin en ce moment "
"Pardonnez-moi si je diffère, Directeur, mais je n'inspire nullement la confiance. Sans mentionner que je suis moins que disposé à jouer le remplaçant de père à un paquet d'adolescents, conduits par leurs hormones et-"
"Mais vous devez le faire!" la voix de Dumbledore avait perdu sa douceur. "Vous devez essayer et les empêcher de rejoindre Voldemort. Il n'y a aucun besoin d'être un remplaçant de père. Au contraire. Ce dont ils ont besoin est d'une main forte. J'irais même jusqu'à dire qu'ils ont besoin d'être intimidés "
"Etes-vous en train de dire que je dois discriminer ma propre maison? Si vous voulez que je les discipline, je les disciplinerai tous, sans tenir compte de leur affiliation de maison. Sans intervention, surtout de votre part "
"Vous demandez beaucoup, Severus "
"Vous aussi. Le fait qu'enseigner les Potions à Poudlard est la seule possibilité pour moi d'essayer d'arrêter cette folie ne me fait pas aimer l'enseignement plus que je ne le fais déjà. Je suis tout sauf un professeur, et vous savez cela. Mais tout de même je traiterai mes élèves avec impartialité et justice "
"Justice." dit Dumbledore en se levant de sa chaise. Il se dirigea vers une des fenêtres et regarda dans la nuit. "Justice,"répéta-t-il, "je me demande si nous savons ce que cela signifie "
Severus sentit la fureur monter incontrôlablement en lui. "Vous vous demandez si je sais ce que cela signifie, n'est-ce pas, Directeur? Parce que je suis un Serpentard. Parce que je suis du mauvais côté "
"Suis?" fit écho Dumbledore, "j'avais l'impression-"
"Non " Le mot retentit dans la chambre faiblement éclairée. "Non, Directeur. Ne vous faites pas d'illusions. Je ne suis pas un pécheur repentant ni un Fils Prodigue. J'ai pris une décision et je ferai tout ce qui est nécessaire pour la faire aboutir. Mais il n'y a pas de culpabilité impliquée. Aucun regret et pas de sentimentalité. Autant que vous l'apprécieriez sans aucun doute. La morale est tellement plus facile à contrôler que la raison, du moins pour les gens comme vous "
Encore dos à Severus, le Directeur répondit, "Je n'ai pas demandé vos raisons, Severus, et je n'ai pas l'intention de le faire. Peut-être-" il se retourna pour faire face au plus jeune sorcier "- que la raison pure est préférable aux émotions dans cette situation. Alors je vous accorderai votre souhait. Je n'interférerai pas avec votre enseignement. Cependant, je ne prendrai pas votre défense s'il devait y avoir des conflits avec les autres Directeurs de Maisons "
"En effet. Vous continuez une tradition très noble," mordit Severus. Il se sentait enfantin et mesquin, mais les blessures, bien que refermées, brûlaient toujours.
Dumbledore soupira lourdement. "Ceci ne va pas être facile pour qui que ce soit d'entre nous, Severus. Je comprends vos ressentiments. Peut-être-" il retourna à sa chaise et s'assit "-peut-être qu'ils sont ce qui vous a conduit à Voldemort "
"Je peux me payer un Guérisseur d'Ame si nécessaire, Directeur. Vous n'avez nul besoin de jouer ce rôle, surtout parce que vous le faites pour votre propre confort. Qu'il soit assez pour vous que je ne vous trahirai pas parce que ce serait contre mes propres intérêts. Cela devrait être une base suffisamment forte de coopération "
"Que vous puissiez me trahir est le moindre de mes soucis. Ceci-" et il lança un regard aigu à Severus "-est un des préjugés les plus actuels contre Serpentard, que je ne partage certainement pas. La trahison n'est pas une des caractéristiques de votre maison. Mais je suggère que nous terminions cette discussion particulière à ce point, car il est peu probable qu'elle nous mène quelque part. Quand pouvez-vous commencer à enseigner ici?"
Severus se versa une autre tasse de thé, plus pour se donner du temps pour se calmer et se concentrer sur la question de Dumbledore, que pour étancher une soif qu'il ne ressentait pas. Mais cette brève dispute avec le Directeur avait ouvert une fenêtre sur l'avenir qui l'attendait ici. "Quand vous aurez besoin de moi. Je suppose que Voldemort voudra que je commence mon espionnage le plus tôt possible. Et le personnel enseignant?"
"Vous voulez dire leurs réactions à votre engagement?" Severus hocha la tête. Pas qu'il ait de quelconques illusions. "Eh bien, " dit Dumbledore, "la plupart d'entre eux seront soulagés que nous ayions finalement un Maître de Potions-"
"Soulagés? Directeur, ceci est absurde. Je ne suis pas seulement Maître de Potions. Je suis Severus Rogue, un Serpentard qui tient une très haute position sur la liste des suspects du Ministère. Suggérez-vous sérieusement que cette information a été tenue secrète? Il est aussi clair que la lumière du jour qu'il y a des fuites-je supposerais même que ceci est un procédé très intentionnel-et que beaucoup de gens savent. Certainement que votre personnel enseignant n'est pas une exception "
"Quand j'ai dit que je ne prendrai pas votre défense dans les conflits s'élevant avec les autres Directeurs de Maison, ce qui s'étend bien sûr à tous les membres du personnel, je ne voulais pas dire que vous alliez être entièrement seul, Severus. Je faisais simplement référence aux questions d'enseignement. Vous m'avez demandé de ne pas interférer, et c'est exactement ce que je compte faire. Mais si quelqu'un osait lancer même la calomnie la plus insignifiante sur vous, vous auriez certainement mon soutien tout entier. Si j'engage un enseignant, quel que soit son âge, son histoire ou sa réputation personnelle, il est égal à tous les autres enseignants sous tout aspect. Surtout s'il est aussi Directeur de Maison "
"C'est quelque chose que je croirai seulement quand Black me traitera de sale Mangemort pour la première fois et que vous le remettrez à sa place," dit Severus avec colère et d'un ton rogue.
Dumbledore regarda dans sa tasse de thé et secoua lentement la tête. "Ne pensez pas que je ne sois pas entièrement conscient de ce que cela signifie de vous avoir tous les deux comme enseignants, vous et Black. Cela ne va pas être facile "
"Non," acquiesça Severus d'un air sinistre, "Cela ne va certainement pas être facile "
** en français dans le texte
