CHAPITRE 29
Etre appelé un garçon par Madame Rosmerta n'était évidemment pas du goût de Lucius.
"Les garçons, Madame Rosmerta," répondit-il à sa question, la regardant d'un air menaçant, "voudraient une bouteille de whisky et deux verres. Mais vous pourriez vouloir considérer que vous parlez à un Directeur de Maison et à un Gouverneur d'Ecole de Poudlard, et vous adresser à eux en conséquence "
L'ample poitrine de la propriétaire se gonfla, mais l'éclat d'acier du regard de Lucius ne souffrait aucune objection. "Bien sûr, M. Malfoy," dit- elle brusquement, sa jovialité précédente partie sans laisser de trace. Elle envoya sa serveuse à leur table avec le plateau, une jeune fille avec des cheveux blond or et le teint rosé, qui regarda Lucius avec plus qu'un simple intérêt passager. Il la dévisagea jusqu'à ce qu'elle baisse les yeux et, rougissant profondément, quitte leur table.
"Seclusio Arcana!" dit Lucius, puis il se tourna vers Severus, souriant et mettant sa baguette dans sa poche. "C'était le bon vieux temps, hein? Quand nous avions l'habitude de lancer le sortilège d'intimité dans la Salle Commune. Alors, comment vont les choses?"
Severus secoua la tête. "Pire que je ne le pensais. Je sais que je survivrai jusqu'aux vacances d'été, mais ne me demande pas comment je me remettrai de l'année scolaire suivante "
"Tiens," dit Lucius, lui offrant un verre à moitié rempli de whisky, "La panacée pour tout. A ta santé!" Et il leva son propre verre.
Severus savoura quelque temps la sensation de l'alcool fort brûlant son oesophage et son estomac; lentement, la chaleur s'étendit de son centre à travers son corps tout entier. Il ouvrit les yeux. "Black est absolument insupportable," commença-t-il.
"Pourquoi ne suis-je pas surpris? Que fait-il, cependant?" demanda Lucius, se renfonçant dans son siège et croisant ses jambes, faisant attention de ne pas froisser ses robes bleu sombre.
"Eh bien," dit Severus avec un sourire moqueur, "sa simple existence serait suffisante pour m'irriter. Mais, en plus de respirer et de bouger, il parle aussi. Surtout en phrases héroiques de Gryffondor, dites à plein poumons "
"Est-ce qu'il t'a déjà traité de Mangemort?"
"Tu paries. Les premiers mots qu'il m'a adressés étaient 'Alors tu es de retour, Mangemort dégoûtant? Tu ne resteras pas longtemps, retiens ce que je dis!' A bien y penser, c'était pathétique. D'autre part, je dois vivre et travailler là-bas, sans la possibilité de l'éviter complètement. Dumbledore n'a pas réagi trop bien à son explosion, mais Black ne semblait pas du tout intimidé "
"Black ne sera jamais intimidé avant sa mort," remarqua Lucius. "Rien n'est plus résistant que la stupidité. En parlant de stupidité: comment sont les élèves?"
"Mmmh." Severus prit une autre gorgée de whisky. "Maintenant, je dois seulement m'occuper des septième année, qui n'ont pas vu de chaudron depuis leurs B.U.S.E.s . Alors tu peux imaginer. Les Serpentards se souviennent bien sûr de moi, ce qui est, je suppose, une bonne chose. Ils avaient fini leur quatrième année quand nous avons reçu nos diplômes, et ainsi il est forcé qu'il aient quelques souvenirs désagréables des tactiques d'intimidation les plus raffinées de Owen"
"Quatrième année," marmonna Lucius, apparemment profondément dans ses pensées. "Ah, oui, bien sûr! Comment va la douce Mademoiselle Madison?"
Severus rit tout bas. "Toujours douce. Seulement maintenant elle semble désirer Black. Il a une communauté de fans assez conséquente chez les filles "
Les yeux de Lucius s'éclairèrent. "Fait-il usage de sa popularité?"
"Tu aimerais bien! Ne penses-tu pas que cela aurait été la première chose que j'utiliserais contre lui? Mais soit il est extrêmement prudent, soit il ne baise vraiment pas ses élèves. C'est est d'autant plus dommage. J'aurais apprécié le faire renvoyer à cause d'une relation illicite "
"Eh bien, je suppose qu'il y a encore de l'espoir," dit philosophiquement Lucius, et il leur versa un autre verre. "Et le groupe de résistance, alors?"
"Pensais-tu honnêtement que Dumbledore enverrait une invitation?"
Lucius haussa les épaules. "On ne sait jamais avec cette vieille chèvre toquée."
"Vrai, mais pas même Dumbledore n'irait aussi loin. Je n'ai aucune idée de l'endroit où ils se rencontrent-c'est plus ou moins comme pendant notre septième année. D'autant plus que je ne peux pas me permettre d'espionner, du moins pas encore. Tu sais," dit-il, faisant tournoyer le verre entre ses doigts, "pas que je regrette d'avoir choisi la Tour Serpens comme quartiers d'habitation, au contraire. Mais d'autre part, c'est très isolé du reste du château, et, à moins de découvrir un passage secret caché, je dois traverser les parties les plus fréquentées de l'école si je veux aller où que ce soit d'autre que dans les quartiers de Serpentard ou dans mon bureau "
"Comme c'est ingénieux de la part du vieil homme. Mais pour le moment, il n'y a pas besoin de s'inquiéter, je pense. Voldemort ne s'attend pas à des révélations sensationnelles. Sauf pour la potion, bien sûr. En as-tu déjà parlé à Dumbledore?"
Severus sourit et secoua la tête. "Je ne suis pas idiot, Lucius. C'est un atout que je compte garder dans ma manche le plus longtemps possible. La première nouvelle lune après le solstice d'été est heureusement aussi le deuxième jour des vacances d'été, alors je n'aurai pas besoin de demander un congé. Owen et toi, avez-vous déjà commencé la Dicussion sur l'Astrologie?"
"Pas encore. Mais j'ai invité St. Jean et Tabitha à dîner vendredi prochain, et Owen sera aussi là. Je suppose que tu préférerais ne pas être présent?"
"En dehors du fait que je le devrais vraiment pas, n'oublie pas que je suis maintenant Directeur de Maison. Je peux m'échapper quelques heures un samedi après-midi, mais vendredi soir est absolument impossible. Tu devrais te rappeler que, du moins du point de vue d'un enseignant, c'est le pire jour de la semaine "
"Comme c'est ennuyeux," dit Lucius et il roula ses yeux. "Mais dans ce cas particulier, cela fournit le prétexte idéal pour ton absence. Qu'en penses- tu, devrais-je inviter quelque femelle étourdissante pour Owen?"
"Mieux vaudrait étourdie qu'étourdissante," répliqua Severus, et les deux rirent. "Penses-tu que Heather lui manque?"
"Tu dois plaisanter," dit Lucius, se versant le troisième whisky. "Il avait l'habitude de la baiser, rien de plus, et pas de la manière la plus. euh appétissante, si je puis dire "
"Je sais. Cependant, il pourrait .eh bien , s'être habitué à elle "
"Bien sûr qu'il s'était habitué à elle-après tout, elle était disponible quand il en avait besoin. Mais de là à vraiment porter son deuil. Non, non, Severus. Il va parfaitement bien, si ce n'est qu'il lui manque une. comment Tabitha l'exprimait-elle si élégamment ?"
"Toilette éjaculatrice "
"Exactement. Quelqu'un qui pourrait l'attirer ? Il devient un peu susceptible ces jours ci. Surcharge d'hormone, je dirais. Violer non seulement les femmes mais récemment aussi les garçons à chaque opération qu'il mène ne semble pas aider. Il a besoin d'une femme, et d'une femme de constitution solide. Des idées?"
Severus laissa errer son esprit. "Difficile." dit-il après quelque temps. "Et la mère de Stuart? Je crois me rappeler qu'elle est assez costaude "
"Sev, elle a plus de vingt ans de plus que lui! Costaude ou pas, il y a des limites même aux appétits d'Owen "
"Tu m'avais parlé de la centenaire!"
"Oui, mais c'était un viol! Une occasion unique, pour s'amuser. Il ne prendrait pas une maîtresse centenaire, pour l'amour de Merlin!"
"Lucius, cette discussion devient de plue en plus absurde à chaque seconde. Pas que je ne l'apprécie pas, mais c'est totalement insensé "
"Ca," répondit joyeusement Lucius, "c'est probablement dû à l'alcool "
"En effet. Oh, attends! Et Mathilda? Elle doit avoir un terrible besoin de sexe! Quand a-t-elle rompu l'engagement avec Barty? Il y a un an ? Deux?"
"C'est toi qui parle d'avoir besoin de sexe," dit Lucius , haussant un sourcil. "Cependant, Mathilda. non. Certainement pas. Il n'irait jamais après elle. A propos as-tu entendu quelque chose à son sujet depuis?"
"Non " Severus secoua la tête et repoussa ses cheveux de son front. "Et je n'ai aucune idée de pourquoi elle m'est soudain venue à l'esprit. Honnêtement, je pense que Owen devra se chercher une femme tout seul. A moins d'une Valkyrie, je ne peux pas penser à une femelle qui pourrait survivre à ses attentions "
"Oui," remarqua Lucius, "les soutiens-gorges en bronze sont des choses merveilleuses en effet. D'accord, donc nous serons cinq à table à moins que je ne trouve une partenaire de jeu convenable. Peut-être est-ce même mieux ainsi. Après tout, Narcissa, Owen et moi savons exactement à quel jeu nous jouons. Un étranger pourrait être un facteur dérangant. Et nous voulons transmettre le message, n'est-ce pas?"
Severus poussa un soupir profond. "Oui," dit-il, " Et j'espère véritablement que nous réussirons "
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La rencontre avec Lucius samedi après-midi avait été le premier contact humain véritablement agréable depuis que Severus avait commencé d'enseigner à Poudlard. Considérant le fait que le Baron Sanglant était un fantôme; autrement les rencontres avec lui auraient aussi compté. Il était entré en flottant par le mur du salon de Severus le soir de son arrivée, après le dîner. Severus était occupé à écrire le programme pour les septième année, quand il sentit un froid soudain s'avancer discrètement dans son dos. Fronçant les sourcils, il se retourna pour jeter un coup d'?il aux fenêtres, bien qu'il soit convaincu qu'elles étaient toutes fermées, pour voir en face de lui le visage à demi translucide, et étroit du fantôme de maison de Serpentard.
"Baron!" s'écria-t-il en se levant de sa chaise. "Quelle surprise agréable. Merci d'être venu "
Le spectre hocha la tête, ses lèvres se bouclant en un sourire mince aussi volatil qu'une raie de fumée. "Bienvenue, pour votre retour, Professeur Rogue. Cela fait longtemps "
"Trois ans," dit Severus. "Cela ne peut pas vous avoir semblé long, à vous "
"Cela," concéda le Baron de sa voix rauque, "est vrai. Cependant, les fantômes ne mesurent plus le temps en minutes et secondes-ce serait tout à fait futile, considérant que nous avons franchi d'un pied le seuil de l'éternité . Mais j'ai observé tant de changements depuis votre départ." Sa voix se perdit en un simple chuchotement.
"Des changements." répéta Severus. "Comme c'est vrai " Et plus que ceux auxquels le fantôme faisait allusion. Son propre monde avait tant de fois été boulversé de fond en comble qu'il avait completément perdu son orientation.
"Alors," continua le fantôme, transperçant Severus d'un regard aigu, "Qu'est-ce qui vous amené ici?"
"J'ai fait une demande pour la position de Professeur de Potions et j'ai été accepté," répondit Severus, avec autant de calme qu'il le put.
"Bien sûr, cela était évident. Bien que ce ne soit nullement la réponse à ma question," remarqua le Baron . "Ce sont vos raisons qui m'intéressent "
"Mes raisons. Je ne suis pas sûr-"
Le spectre fronça les sourcils. "Professeur Rogue, vous vous souvenez certainement d'où va ma loyauté? Ce n'étais pas moi qui a parlé au Directeur des activités clandestines de St Jean Lestrange, si je peux vous le rappeler "
"Je ne suis pas inquiet au sujet du Directeur, Baron. Mais vous étiez alors en termes tout à fait aimables avec des élèves, entre eux M. Malfoy, M. McNair et moi "
Le sourire mince apparut à nouveau. "Cela répond plus ou moins à ma question," dit le fantôme, se déplaçant en flottant pour se percher sur le bureau.
Severus le suivit et s'assit dans la chaise qu'il avait occupée précédemment. "Plus ou moins," consentit-il.
Le silence s'ensuivit, et, comme les secondes passaient, le Baron regarda simplement le jeune sorcier avec des yeux rétrécis. "Laissez moi simplement vous dire ceci," dit-il finalement, "je suis uniqument loyal envers le Directeur de Maison. Et envers le Directeur, dans une certaine mesure. Mais le Directeur de Serpentard peut me confier sa vie. Sans condition. Ce n'est pas. un choix. Appelez-cela ma punition si vous voulez. Cependant, je suis lié par. eh bien, par des pouvoirs d'un plus haut ordre. Même si je le voulais, je ne pourrais pas agir autrement "
Severus se souvint faiblement de leur première conversation il y a des années dans la Salle Commune de Serpentard. A cette époque, le Baron avait parlé d'amour. "Etiez-vous." Il hésita. Ce n'était pas une question appropriée. D'autre part, sa curiosité avait été stimulée. "Étiez-vous amoureux de la femme du Directeur de Serpentard?"
Le fantôme secoua la tête. "Non, la Directrice de Serpentard était une femme à ce moment-là. Mais je l'aimais, alors votre supposition n'était pas entièrement fausse "
"Oh!" fut tout ce que Severus put dire.
Le teint spectral du Baron prit une teinte de faible gris perlé. "C'étais moi qui était marié. Très malheureusement d'ailleurs, car j'avais épousé cette femme par simple nécessité, pour joindre les lignées de nos familles. Sans mentionner les propriétés," ajouta-t-il sèchement. "Je me suis épris de Gwydhwen à vingt-trois ans et j'avais été marié depuis plus de six ans. Ma femme m'avait déjà donné quatre enfants-il n'y avait aucun moyen de s'échapper de ce mariage, car cela aurait mené à des conséquences imprévisibles à propos de l'héritage de la famille. Donc je devais rester, et je devais me contenter de voir ma bien-aimée une fois toutes les trois ou quatre semaines "
"Et. qu'est-il arrivé?"
Une main mince et spectrale couvrit brièvement les paupières lourdes du fantôme. "Gwydhwen m'a dit qu'elle attendait un enfant. Et elle ne voulait pas que ce soit un bâtard. Même il y a cent ans, les enfants illégitimes n'avaient pas une vie facile dans la communauté des sorciers, même si c'était pour des raisons différentes que de nos jours. Elle a exigé que je divorce de ma femme et l'épouse. C'était impossible, bien sûr "
Completément fasciné par le conte, Severus se pencha en avant. "Et vous. l'avez tuée?"
"La tuer?" Le baron émit un rire rauque. "Mon cher jeune homme, je me serais tué plutôt que ne serait-ce qu'abimer un cheveu de sa tête. Bien que, d'une certaine façon, je l'ai tuée, même si par inadvertance. Sans qu'elle le sache, je lui ai donné une potion pour terminer la grossesse. Cela. a été sa mort. Elle est morte de perte de sang et d'épuisement. La Potion Sanguiplenus n'avait pas encore été inventée "
"Je sais," dit Severus, plus pour lui même que pour le fantôme, "Elle a été créé à la fin du dix-septième siècle."
"Beaucoup trop tard pour Gwydhwen, de toute façon. J'ai avoué ce que j'avais fait, et elle m'a pardonné sur son lit de mort. Mais elle était une puissante sorcière . Et donc elle m'a lié au Directeur et à la Maison de Serpentard, sous la forme d'un fantôme, à partir du jour de ma propre mort, pour aussi longtemps que les murs de Poudlard tiendront " Ses paroles se réverbérèrent sur les pierres, l'horizon gris de son existence spectrale, et il les regarda, se souvenant probablement de la femme qui avait lié leurs existences, à lui et à elles, en un noeud magique qu'elle avait emporté avec elle dans l'éternité.
"Alors vous devez souhaiter qu'ils soient détruits,"remarqua silencieusement Severus.
"Croyez moi, c'est le cas. Mais comme je suis inexorablement lié à cette Maison, je ne peux rien faire pour provoquer sa chute. Et tous mes souvenirs sont ici."
Severus hocha la tête. "Je comprends," dit-il lentement. "Et si le Directeur de Serpentard travaille activement contre l'école et donc contre sa propre maison?"
"Il y toujours a toujours une manière d'agir pour un Serpentard," répondit le Baron avec un sourire mystérieux. "Cependant, je suis content d'entendre que je ne devrai en utiliser aucun dans votre cas "
"Non," aquiesça Severus, "vous n'y serez pas obligé. En fait, je suis venu ici pour faire cesser cette folie, autant que cela me coûte "
"Vous l'aimez ." c'était une simple déclaration, dépourvue d'émotion ou de jugement.
"L'aimer. je suppose que oui. Je l'aime encore, en dépit de tout. Et c'est en train de briser mon coeur "
"Et votre âme se meurt "
"Oui, Baron. Mon âme se meurt. Je peux la sentir se flétrir, et rien ne pourra jamais réparer cela "
"Ne faites pas de prédictions hâtives, Professeur Rogue. Souvenez vous de ce que je vous ai dit, quand vous n'étiez encore qu'un petit quatrième année décharné."
Instinctivement, Severus toucha le medallion. "Vous n'êtes pas le seul à me l'avoir dit, Baron. Bien que je doive reconnaître que j'aie mes doutes "
"Vos doutes," répondit sombrement le Baron, "ne changeront pas le destin. Bonne nuit, Professeur Rogue. Dormez bien "
Et il flotta à travers le mur.
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Albus Dumbledore regarda avec lassitude de Black à Severus. Il était très près d'épuiser sa patience, pensa Severus, et ce naturellement. Il était lui-même au bord de l'explosion. C'était la sixième fois en seulement quatre semaines que les deux plus jeunes membres du corps enseignant se battaient dans le bureau du Directeur.
"J'exige du respect, c'est tout!" cria Black.
"Dans ce cas," dit Severus d'une voix trainante-il n'avait nullement oublié que rester calme en dehors était le meilleur moyen de rendre le Gryffondor à demi fou de rage, "je peux suggérer que vous le gagniez, estimé confrère. Le respect n'est pas quelque chose qui peut vous être livré sur demande, au cas où vous ne le sachiez pas "
"Espèce de maudit-"
"Sirius!" la voix de Dumbledore ne contenait pas de douceur; c'était de l'acier pur et froid. Encore froid, heureusement pour Black. "Range cette baguette immédiatement!"
"Albus, je-"
Dumbledore se leva de sa chaise. "J'ai dit range cette baguette, Sirius. Ceci est un ordre. Fais-le. Maintenant "
Très amusé, Severus regarda son antagoniste de longtemps fourrer sa baguette dans sa manche à nouveau. Comme un chien, pensa-t-il. Oui, Black avait quelque chose d'un chien, à bien y penser. C'était le replis sur soi instinctif, abaissant sa tête et inclinant légèrement ses hanches vers l'avant, cela lui rappelait un chien batard, en apparence sauvage mais essentiellement inoffensif, qui ramenait sa queue entre ses pattes de derrière au premier signe de désapprobation de son maître.
Le Directeur se rassit. "Et maintenant, pourrions-nous s'il vous plait discuter du problème comme des sorciers civilisés? Asseyez vous, Severus, Sirius "
Les deux jeunes hommes poussèrent leurs chaises aussi loin que possible l'un de l'autre et s'assirent-Severus croisant confortablement les jambes, Black perché avec réticence sur le bord.
"Severus, voudriez-vous commencer?"
Le vieil homme essayait vraiment de le mettre à son aise, pensa Severus. Ceci, cependant, n'était pas une situation critique ou dangereuse. Il restait encore à voir ce qui arriverait si la situation s'emballait, un de ces jours. "Je pense que Professeur Black devrait parler le premier," dit- il aimablement, "Après tout, c'est lui qui se plaint-je suis simplement ici à sa demande "
"Très bien," dit Dumbledore, fronçant les sourcils vers lui, "Sirius, vous avez entendu Severus. S'il vous plaît dites moi ce qui vous a causé une telle fureur "
"A la dernière réunion du personnel, vous nous avez dit de mettre nos noms dans le calendrier provisoire pour l'année prochaine," commença Black, maussade, "Et ce matin, j'ai voulu ajouter le mien "
"Ou-oui?" dit Dumbledore, déballant soigneusement une Chocogrenouille. Severus avait des difficultés à garder un visage sérieux.
"Mais quand j'ai regardé l'emploi du temps, j'ai remarqué qu'il-" il désigna Severus de manière accusatrice "-avait déjà occupé une quantité démesurée de leçons. Beaucoup plus qu'il ne mérite, en tout cas" ajouta-t- il.
Severus leva ses sourcils. "Mon cher Professeur Black, le nombres d'heures que je vais enseigner n'est pas calculé en se basant sur le mérite personnel, autant que cela puisse vous étonner. Je me suis inscrit pour le nombre exact d'heures sur lequel je m'étais précédemment entendu avec le Directeur "
"Ceci est insensé!" siffla Black, "Qui a besoin de Potions de toute façon? Nous n'avons pas eu de professeur de Potions pendant deux ans, et je vous assure que nous n'avons rien manqué. Alors pourquoi-"
"Sirius!" l'interrompit Dumbledore à nouveau, "c'était une décision du Bureau des Gouverneurs : que cette école a besoin d'un Maître de Potions. Et j'approuve sincèrement cette décision "
"Ha!" cracha Black. "Bien sûr! Vous avez consenti seulement parce que ce bâtard visqueux de Malfoy aurait-"
Cette fois, ce fut Severus qui l'interrompit. "Auriez-vous la gentillesse de limiter vos insultes insupportables aux personnes présentes dans cette pièce, Professeur Black? Si vous avez les tripes d'insulter M. Malfoy en face, en le traitant de bâtard visqueux, alors faites le, ne vous en privez pas. Et ne pensez-vous pas que vous surestimez un peu son influence?"
"Non, je ne le pense honnêtement pas," répliqua Black avec passion. "C'est un maudit Mangemort, et il a probablement menacé tous les autres et leurs familles pour qu'ils se soumettent. Et oui, je le lui dirais personnellement, si cet idiot gluant n'était pas trop lâche pour montrer son visage ici "
Severus haussa simplement les épaules. "Si vous le dites. Bien que je semble me rappeler que le genre d'accusation que vous venez de prononcer a été expressément défendu par le Directeur " Dumbledore hocha simplement la tête, et Black grinça distinctement des dents. "Pourrions-nous s'il vous plait maintenant revenir au problème? Cette discussion devient légèrement ennuyeuse "
Dumbledore prit une bouchée de la Chocogrenouille et reprit le fil où Severus l'avait laissé. "Oui, je pense qu'il est inutile de discuter le sens ou le manque de sens des décisions des Gouverneurs. Pour clarifier le problème, Sirius: la plupart des heures de Potions vacantes vous avaient été données pour la Défense Contre les Forces du Mal, en plus de celles que vous aviez déjà. Maintenant nous revenons au statu quo-Minerva a du aussi rendre les siennes. Et c'est tout ce qu'il y a à cela. En plus, je pense nous devrions tous apprécier le fait que Severus enseigne maintenant en dehors de l'emploi du temps régulier , ce qui est extrêmement pénible, et pour lui, et pour les élèves"
"Oh, bien sûr," dit Black, avec un geste théâtral de sa main droite, "Nous devrions être éternellement reconnaisants que Professeur Rogue enseigne la moitié des heures que nous devons faire. Tout en recevant un plein salaire, bien sûr. Comme cela il peut corrompre les septième année et assister à des Fêtes Sombres pendant ses temps de loisir. Remarquable, véritablement remarquable!"
"Je vous assure qui tout ce que je fais pendant mes heures de loisirs est préparer des devoirs de vacances et les questionnaires des A.S.P.I.Cs, essayant de faire passer trois années de programme de Potions en une seule sans perdre trop, et préparer des potions thérapeutiques à la demande de Madame Pomfresh. Beaucoup d'entre elles pour les élèves qui sont blessés pendant vos leçons, simplement pour ajouter un petit détail piquant. Quant aux Fêtes Sombres, elles semblent être un figment de votre imagination, Professeur Black. Ou parlez-vous par expérience personnelle?"
"Par expérience-Espèce de bâtard!" cria Black, il s'élança de sa chaise comme une vipère qui frappe et, sans même prendre la peine de tirer sa baguette, envoya son poing dans le visage de Severus. Une seconde plus tard, il était allongé par terre, frappé par le sortilège étourdissant de Dumbledore.
Maintenant encore sa façade parfaitement calme, Severus sortit un mouchoir blanc de sa poche, le déplia, le froissa en boule et le porta à ses lèvres. Il était trempé de sang quand il le retira. Avec précaution, il poussa ses dents de sa langue. Tout comme il l'avait prévu-il avait entendu le craquement révélateur quand les articulations de Black avaient pris contact avec sa joue gauche. La dent se détacha, et il la cracha dans le tissu trempé de rouge. Le côté gauche de son visage lui faisait un mal d'enfer, et ses oreilles tintaient encore de la force du coup. Lentement il leva les yeux pour regarder Dumbledore.
Le Directeur se tenait encore debout derrière son bureau, portant une expression de défaite totale. "Je. suis désolé, Severus "
Severus renifla. "Je ne pense pas que ce soit vous qui deviez demander pardon ici, Directeur " La dent n'était partie que partiellement, ses restes étaient encore enfoncés dans la peau et l'os; ils avaient des bords aigus qui écorchaient sa langue quand il parlait.
"Pas pour vous avoir frappé, non. J'aurais dû réagir un peu plus vite. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il attaque sans tirer sa baguette "
"Les Aurors sont un groupe ingénieux," dit Severus, haussant les épaules.
"Oui, je suppose que oui " Dumbledore lui fit un demi-sourire tordu. "Severus, je sais que je vous demande beaucoup, mais s'il vous plaît essayez de ne pas réagir à ses provocations "
Il ne pouvait lever que son sourcil droit; cela faisait trop mal du côté gauche. "Ai-je l'air de quelqu'un qui a réagi à une provocation?"
Le regard régulier de Dumbledore soutint le sien en une poigne tendue. "Je pense que vous m'avez compris, Severus. Je voulais dire cette provocation " Il désigna le côté gauche du visage de Severus qui enflait constamment. "Puis-je suggérer que vous alliez à l'infirmerie par Cheminette? Cela ne serait pas respectable si le Directeur de Serpentard était vu errer dans les couloirs avec un ?il au beurre noir "
"Donné par le professeur de Défense Contre les Forces du Mal," ajouta Severus. "Je suppose que vous voulez que je sois parti avant que vous ne rameniez ce morceau d'ordure à la vie?"
Se tendant visiblement, Dumbeldore acquiesça. "Je pense que ce serait préférable " Il alla à la cheminée et lança une pincée de poudre de Cheminette dans les flammes, en appelant "Pompom!"
Le visage rond de Madame Pomfresh apparut dans l'âtre. "Oui, Directeur?"
"Avez-vous des malades à l'instant?"
"Vous plaisantez?" répondit-elle d'un ton bourru, "Sirius avait trois classes de Défense aujourd'hui, sixième- et septième année. Je considère sérieusement d'ajouter une Salle Sirius Black à l'infirmerie. Et dites à Severus-"
Severus s'avança. "Vous m'avez appelé, Madame Pomfresh?"
Ses mains volèrent à sa bouche pour la couvrir. "Doux Merlin, qu'est-il arrivé?"
"Black est arrivé. Pourriez-vous venir ici un moment pour me racommoder? Je ne veux pas être guéri en présence d'élèves-à moins que Black ne leur ait enseigné la Malédiction de Excaveo Vista, bien sûr "
Elle fronça les sourcils. "C'est une Malédiction Sombre, Severus, et une très mauvaise à cela. Mais je vais vous rejoindre immédiatement. Avez-vous perdu des dents?"
"Une seule," dit-il, la soulevant pour qu'elle la voie. "Un peu de Poussos devrait faire l'affaire "
"Nul besoin de m'enseigner les bases," répondit-elle d'un air guindé, puis elle lui sourit. "Vous serez comme neuf en un rien de temps "
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Il pouvait peut-être feindre la réserve, pensa Severus, mais c'était épuisant. Une bonne dose de Doloris pour Black aurait fait des miracles pour son propre sang-froid. Mais cela n'était pas une option maintenant, malheureusement. Il devait garder son calme et attendre que Dumbledore distribue les punitions à la louche. Pas que Black reçoive jamais ce qu'il méritait; en plus, Lucius avait eu raison: il n'y avait rien d'aussi persistant que la stupidité, et Black en avait plus que son bon compte. Tout ce qu'il pouvait faire était attendre, en serrant les dents-celle que Black avait cassée avait re grandi maintenant-jusqu'à ce que vienne le temps de se venger. Tôt ou tard, l'occasion se présenterait d'elle-même.
Il soupira et essaya de se concentrer. Des livres et des feuilles de parchemins étaient étalés devant lui sur le bureau-bientôt, le programme de deuxième année, avec tous ses plans de leçons, serait fini. Cinq de plus à faire. Il avait de la chance en effet que, pour le moment, il n'y ait pas de possibilité de travailler sur une formule pour la potion que Voldemort était si impatient d'essayer. Double chance, car l'étape suivante de ses expériences pourrait seulement commencer après qu'il ait trouvé le Lys du Diable et ainsi quand les vacances auraient déjà commencé. Il n'était pas sûr, cependant, de que faire au cas où il n'obtiendrait pas de résultat plus ou moins final avant le début du trimestre d'automne. Cela le mettrait devant un dilemme auquel il ne voulait vraiment pas penser. Soit il devait parler à Dumbledore de la potion plus tôt qu'il n'en avait l'intention, soit il devait demander de la patience à Voldemort. A bien y penser , ce n'était pas un tel dilemme après tout.
Elias, perché sur son bureau et suivant attentivement les mouvements de la plume d'oie avec ses yeux noirs et brillants, sa tête légèrement penchée, émit un coassement aigu.
"Quoi?" dit Severus, levant la tête. "Ai-je commis une erreur?"
Puis il l'entendit. Quelqu'un frappait à sa porte. Impossible, pensa-t-il, personne en dehors de lui ne connaissait le mot de passe. Secouant la tête d'étonnement, il se leva et alla ouvrir la porte. Seulement pour poser ses yeux sur 'la douce Mademoiselle Madison', comme l'avait appelée Lucius. Elle portait ses robes d'école, mais plus en manière de formalité-elles étaient déboutonnées, et au-dessous, une chemise de nuit qui ne méritait même pas l'attribut 'insuffisante' montrait beaucoup de peau douce et crémeuse.
Severus avala convulsivement. Ceci n'était pas une situation dans laquelle il voulait se trouver. Seul avec une élève à moitié nue dans quelque partie éloignée du château. "Mademoiselle Madison," dit-il , aussi sévèrement que possible, "Comment êtes-vous arrivée ici et que voulez-vous? Le couvre-feu est passé depuis longtemps "
Il devait reconnaître qu'elle était très jolie en effet, même si de manière légèrement vulgaire. Ses cheveux étaient de la mauvaise nuance de rouge par une simple fraction de ton; son nez était seulement un peu trop court; les lèvres un peu trop boudeuses. La chemise de nuit était franchement bon marché, et le parfum donnait légèrement la nausée.
"Je suis tellement désolée, Monsieur," dit-elle, battant des paupières, "Mais j'ai un mal de tête tellement bestial"
"En effet?" grogna-t-il, "Alors pourquoi n'êtes-vous pas allé à l'infirmerie? Si je me souviens bien, Madame Pomfresh est l'infirmière et je suis le Maître de Potions-ou ai-je manqué des développements récents?"
"N non, Professeur, bien sûr que non " Elle fit une tentative à demi décente pour produire un sourire éblouissant. "Mais vous êtes toujours debout si tard-"
"Et comment avez vous trouvé cette information particulière, si je puis le demander?"
Maintenant elle était confondue, et cela fit s'encastrer les morceaux du puzzle dans son esprit avec un 'click' tranchant-l'image résultante montrait le visage de Sirius Black, se moquant de lui. Black, ce bâtard. Toujours si habile à faire faire ce qu'il voulait aux femelles.
"Je. j'ai vu de la lumière à vos fenêtres l'autre nuit."
"Cela veut-il dire que vous étiez dehors après le couvre-feu?" ronronna-t- il.
Son visage rougit d'une nuance sombre de violet. "Je. eh bien."
"Je prendrai cela comme un oui. J'enlève dix points à Serpentard "
Les yeux aussi grands et circulaires que ceux d'un chiot, elle lui lança un regard horrifié. "Mais. mais Monsieur, de votre propre maison!"
"Oui, Mademoiselle Madison, de ma propre maison. Pensée très rapide, mes compliments. Comment avez-vous trouvé mon mot de passe?"
Il semblait qu'elle soit de nouveau en terrain sûr. "J'ai simplement dit aux dames-"
"Les dames, Mademoiselle Madison, sont des nymphes, des dryades, pour être exact "
"Euh, oui, Monsieur. Je leur ai dit que j'avais tellement mal, et elles m'ont laissée passer "
"Comme c'est intéressant. Et. avez-vous toujours mal?"
Maintenant qu'il avait vu à travers son petit jeu, la lueur soudaine de triomphe dans ses yeux le dégouta simplement . "Oui, Monsieur," chuchota-t- elle, "Cela fait très mal. Je pense que cela irait mieux si je m'allongeais un moment " Ses yeux se dirigèrent vers le divan.
"Absolument. Je vous en prie," dit-il, faisant un geste en direction du Chesterfield. "Je reviens dans une minute, je dois simplement aller chercher la potion appropriée pour vous "
"Merci," souffla-t-elle de ce qu'elle pensait probablement être un ton de voix passionné, et se glissa jusqu'au divan.
Le potion appropriée, en effet, pensa-t-il, tout en montant les escaliers jusqu'à son laboratoire au deuxième étage. Si elle n'était pas si abominablement stupide, elle pourrait avoir compris la menace cachée. Mais il n'y avait rien que du coton dans cette jolie petite tête de poupée en porcelaine, et pas une seule cellule de cerveau. Il traversa son laboratoire en quelques pas déterminés, ouvrit un placard et attrapa une fiole de Veritaserum. Avant de quitter la salle, il ensorcela l'étiquette. Mieux valait prévenir que guérir, au cas où son soupçon était infondé, ce dont il doutait beaucoup.
Quand il rentra à nouveau dans le salon, où elle s'était arrangée sur le divan entretemps, il envoya un sourire rassurant vers sa forme étendue sur le dos. Elle ne portait rien sous cette excuse légère de chemise de nuit. Sur une table basse près de la cheminée se tenait une bouteille de vin; il l'avait déjà ouverte pour plus tard, comme le vin devait s'éventer au moins une heure pour devenir buvable. Pas que cela fasse une différence quelconque pour Mademoiselle Madison, bien sûr. Il versa un demi gobelet et ajouta quatre gouttes du serum de vérité.
"Voilà," dit-il, forçant son visage à sourire, et il lui tendit le gobelet. "Videz le, tout entier. Cela devrait faire effet dans a peu près dix minutes "
Elle s'assit, hocha la tête et but. Ses petites mains grasouillettes tenaient le verre d'une façon bizarrement enfantine. Il ne trouvait pas cela très attendrissant cependant. Il reprit le gobelet présenté, maintenant vide, et dit, "je pense qu'il serait mieux que vous restiez ici jusqu'à ce que vous sentiez que cela fait effet. On ne sait jamais, vous pourriez faire une réaction allergique"
Quand elle hocha la tête, elle lui rappela encore plus une poupée de porcelaine. Un jouet superflu, inutile et vide, dont la tête se détachait, dodelinant d'avant en arrière. Comment Lucius avait jamais pu supporter sa présence était un mystère pour lui. Peut-être avait-elle été un peu plus supportable à quatorze ans. Il regarda sa montre. Une minute avait passé- l'interrogation pouvait commencer.
"Mademoiselle Madison, avez-vous un mal de tête?"
"Non, Monsieur " Un petit poing poing potelé plané à mi-distance entre ses genoux et sa figure, gelé de confusion.
"Qui vous a donné l'information pour accédre à mes quartiers?"
"Professeur Black "Maintenant des larmes s'accumulaient dans ces yeux bleu délavé. L'eau retournait à l'eau, la terre à la terre, la poussière à la poussière. quel plaisir de briser cette tête de porcelaine vide.
"Quelqu'un vous a-t-il dit mon mot de passe?"
"Non, Monsieur, j'ai demandé aux dry-" elle trébucha sur le mot inconnu "- aux deux dames de me laisser passer.je leur ai dit que j'avais si mal à la tête "
"Et pourquoi êtes vous venue ici en premier lieu?"
Les larmes, aussi rondes que tout chez cette fille, glissèrent sur ses joues. "Professeur Black m'a dit que cela allait être une blague. seulement une blague amicale qu'il voulait vous jouer. il a dit que c'était assez si je réussissais à enlever votre chemise. il ferait le reste "
Ignorant complètement les sanglots de la fille, Severus lui tourna le dos- il ne pouvait en aucune façon contrôler son visage maintenant. Trop écrasante était sa colère. Enlever sa chemise, en effet. La Marque Sombre n'était pas éminente, mais certainement visible. Ce bâtard! Cela total, total bâtard! Utiliser un élève de la propre maison de Severus!
Il l'entendit juste à temps pour la rattraper avant qu'elle ne puisse s'échapper. "Oh, non, Mademoiselle Madison," dit-il, la traînant à la cheminée derrière lui. "Vous allez rester ici, le Directeur se sera extrêmement intéressé par votre histoire "
Elle gémit simplement, quand ses doigts s'enfoncèrent dans la chair douce du haut de son bras.
"Oui, Severus?" Dumbledore était encore dans ses robes magnifiques. "Severus, que-est-ce une élève?"
Severus acquiesça sinistrement. "Oui, Directeur. Et elle aimerait vous raconter une fascinante petite histoire. Pourriez-vous venir ici un moment? Je ne veux pas la manutentionner par cheminette "
"Bien sûr," dit brièvement Dumbledore et, quelques secondes plus tard, il sortit du foyer.
L'interrogation de la malheureuse Mademoiselle Madison fut répétée, à la grande consternation du Directeur. Quand elle eut fini, Dumbledore ôta ses lunettes et, dans un geste de fatigue immense, couvrit ses yeux de ses mains.
"Dois-je la mettre sous oubliette?" demanda Severus. Au consentement hoché de Dumbledore, il guida la fille dehors, lui fit descendre les escaliers et passer la porte de la tapisserie, puis la fit avancer un peu plus loin dans le couloir, où il lança le sortilège de mémoire. "J'enlève cinq points à Serpentard pour être dehors après le couvre-feu, Mademoiselle Madison," dit- il brusquement. "Retournez immédiatement à vos quartiers "
Elle lui lança un regard vexé et fuit. Severus revint vers l'entrée à sa tour. "Montrez-vous!" appela-t-il les dryades. Quand elles se montrèrent finalement, l'expression sur leurs visages était coupable et gênée. "Je vois que vous avez reconnu votre erreur," leur dit-il sévèrement, "Et j'espère sincèrement que cela n'arrivera plus jamais. Personne n'entre dans mes quartiers sans ma permission explicite. Compris?"
Elles hochèrent la tête et marmottèrent leurs excuses. Severus s'avança sur le sentier et retourna vers Dumbledore, anticipant son triomphe imprévu sur Sirius Black.
Etre appelé un garçon par Madame Rosmerta n'était évidemment pas du goût de Lucius.
"Les garçons, Madame Rosmerta," répondit-il à sa question, la regardant d'un air menaçant, "voudraient une bouteille de whisky et deux verres. Mais vous pourriez vouloir considérer que vous parlez à un Directeur de Maison et à un Gouverneur d'Ecole de Poudlard, et vous adresser à eux en conséquence "
L'ample poitrine de la propriétaire se gonfla, mais l'éclat d'acier du regard de Lucius ne souffrait aucune objection. "Bien sûr, M. Malfoy," dit- elle brusquement, sa jovialité précédente partie sans laisser de trace. Elle envoya sa serveuse à leur table avec le plateau, une jeune fille avec des cheveux blond or et le teint rosé, qui regarda Lucius avec plus qu'un simple intérêt passager. Il la dévisagea jusqu'à ce qu'elle baisse les yeux et, rougissant profondément, quitte leur table.
"Seclusio Arcana!" dit Lucius, puis il se tourna vers Severus, souriant et mettant sa baguette dans sa poche. "C'était le bon vieux temps, hein? Quand nous avions l'habitude de lancer le sortilège d'intimité dans la Salle Commune. Alors, comment vont les choses?"
Severus secoua la tête. "Pire que je ne le pensais. Je sais que je survivrai jusqu'aux vacances d'été, mais ne me demande pas comment je me remettrai de l'année scolaire suivante "
"Tiens," dit Lucius, lui offrant un verre à moitié rempli de whisky, "La panacée pour tout. A ta santé!" Et il leva son propre verre.
Severus savoura quelque temps la sensation de l'alcool fort brûlant son oesophage et son estomac; lentement, la chaleur s'étendit de son centre à travers son corps tout entier. Il ouvrit les yeux. "Black est absolument insupportable," commença-t-il.
"Pourquoi ne suis-je pas surpris? Que fait-il, cependant?" demanda Lucius, se renfonçant dans son siège et croisant ses jambes, faisant attention de ne pas froisser ses robes bleu sombre.
"Eh bien," dit Severus avec un sourire moqueur, "sa simple existence serait suffisante pour m'irriter. Mais, en plus de respirer et de bouger, il parle aussi. Surtout en phrases héroiques de Gryffondor, dites à plein poumons "
"Est-ce qu'il t'a déjà traité de Mangemort?"
"Tu paries. Les premiers mots qu'il m'a adressés étaient 'Alors tu es de retour, Mangemort dégoûtant? Tu ne resteras pas longtemps, retiens ce que je dis!' A bien y penser, c'était pathétique. D'autre part, je dois vivre et travailler là-bas, sans la possibilité de l'éviter complètement. Dumbledore n'a pas réagi trop bien à son explosion, mais Black ne semblait pas du tout intimidé "
"Black ne sera jamais intimidé avant sa mort," remarqua Lucius. "Rien n'est plus résistant que la stupidité. En parlant de stupidité: comment sont les élèves?"
"Mmmh." Severus prit une autre gorgée de whisky. "Maintenant, je dois seulement m'occuper des septième année, qui n'ont pas vu de chaudron depuis leurs B.U.S.E.s . Alors tu peux imaginer. Les Serpentards se souviennent bien sûr de moi, ce qui est, je suppose, une bonne chose. Ils avaient fini leur quatrième année quand nous avons reçu nos diplômes, et ainsi il est forcé qu'il aient quelques souvenirs désagréables des tactiques d'intimidation les plus raffinées de Owen"
"Quatrième année," marmonna Lucius, apparemment profondément dans ses pensées. "Ah, oui, bien sûr! Comment va la douce Mademoiselle Madison?"
Severus rit tout bas. "Toujours douce. Seulement maintenant elle semble désirer Black. Il a une communauté de fans assez conséquente chez les filles "
Les yeux de Lucius s'éclairèrent. "Fait-il usage de sa popularité?"
"Tu aimerais bien! Ne penses-tu pas que cela aurait été la première chose que j'utiliserais contre lui? Mais soit il est extrêmement prudent, soit il ne baise vraiment pas ses élèves. C'est est d'autant plus dommage. J'aurais apprécié le faire renvoyer à cause d'une relation illicite "
"Eh bien, je suppose qu'il y a encore de l'espoir," dit philosophiquement Lucius, et il leur versa un autre verre. "Et le groupe de résistance, alors?"
"Pensais-tu honnêtement que Dumbledore enverrait une invitation?"
Lucius haussa les épaules. "On ne sait jamais avec cette vieille chèvre toquée."
"Vrai, mais pas même Dumbledore n'irait aussi loin. Je n'ai aucune idée de l'endroit où ils se rencontrent-c'est plus ou moins comme pendant notre septième année. D'autant plus que je ne peux pas me permettre d'espionner, du moins pas encore. Tu sais," dit-il, faisant tournoyer le verre entre ses doigts, "pas que je regrette d'avoir choisi la Tour Serpens comme quartiers d'habitation, au contraire. Mais d'autre part, c'est très isolé du reste du château, et, à moins de découvrir un passage secret caché, je dois traverser les parties les plus fréquentées de l'école si je veux aller où que ce soit d'autre que dans les quartiers de Serpentard ou dans mon bureau "
"Comme c'est ingénieux de la part du vieil homme. Mais pour le moment, il n'y a pas besoin de s'inquiéter, je pense. Voldemort ne s'attend pas à des révélations sensationnelles. Sauf pour la potion, bien sûr. En as-tu déjà parlé à Dumbledore?"
Severus sourit et secoua la tête. "Je ne suis pas idiot, Lucius. C'est un atout que je compte garder dans ma manche le plus longtemps possible. La première nouvelle lune après le solstice d'été est heureusement aussi le deuxième jour des vacances d'été, alors je n'aurai pas besoin de demander un congé. Owen et toi, avez-vous déjà commencé la Dicussion sur l'Astrologie?"
"Pas encore. Mais j'ai invité St. Jean et Tabitha à dîner vendredi prochain, et Owen sera aussi là. Je suppose que tu préférerais ne pas être présent?"
"En dehors du fait que je le devrais vraiment pas, n'oublie pas que je suis maintenant Directeur de Maison. Je peux m'échapper quelques heures un samedi après-midi, mais vendredi soir est absolument impossible. Tu devrais te rappeler que, du moins du point de vue d'un enseignant, c'est le pire jour de la semaine "
"Comme c'est ennuyeux," dit Lucius et il roula ses yeux. "Mais dans ce cas particulier, cela fournit le prétexte idéal pour ton absence. Qu'en penses- tu, devrais-je inviter quelque femelle étourdissante pour Owen?"
"Mieux vaudrait étourdie qu'étourdissante," répliqua Severus, et les deux rirent. "Penses-tu que Heather lui manque?"
"Tu dois plaisanter," dit Lucius, se versant le troisième whisky. "Il avait l'habitude de la baiser, rien de plus, et pas de la manière la plus. euh appétissante, si je puis dire "
"Je sais. Cependant, il pourrait .eh bien , s'être habitué à elle "
"Bien sûr qu'il s'était habitué à elle-après tout, elle était disponible quand il en avait besoin. Mais de là à vraiment porter son deuil. Non, non, Severus. Il va parfaitement bien, si ce n'est qu'il lui manque une. comment Tabitha l'exprimait-elle si élégamment ?"
"Toilette éjaculatrice "
"Exactement. Quelqu'un qui pourrait l'attirer ? Il devient un peu susceptible ces jours ci. Surcharge d'hormone, je dirais. Violer non seulement les femmes mais récemment aussi les garçons à chaque opération qu'il mène ne semble pas aider. Il a besoin d'une femme, et d'une femme de constitution solide. Des idées?"
Severus laissa errer son esprit. "Difficile." dit-il après quelque temps. "Et la mère de Stuart? Je crois me rappeler qu'elle est assez costaude "
"Sev, elle a plus de vingt ans de plus que lui! Costaude ou pas, il y a des limites même aux appétits d'Owen "
"Tu m'avais parlé de la centenaire!"
"Oui, mais c'était un viol! Une occasion unique, pour s'amuser. Il ne prendrait pas une maîtresse centenaire, pour l'amour de Merlin!"
"Lucius, cette discussion devient de plue en plus absurde à chaque seconde. Pas que je ne l'apprécie pas, mais c'est totalement insensé "
"Ca," répondit joyeusement Lucius, "c'est probablement dû à l'alcool "
"En effet. Oh, attends! Et Mathilda? Elle doit avoir un terrible besoin de sexe! Quand a-t-elle rompu l'engagement avec Barty? Il y a un an ? Deux?"
"C'est toi qui parle d'avoir besoin de sexe," dit Lucius , haussant un sourcil. "Cependant, Mathilda. non. Certainement pas. Il n'irait jamais après elle. A propos as-tu entendu quelque chose à son sujet depuis?"
"Non " Severus secoua la tête et repoussa ses cheveux de son front. "Et je n'ai aucune idée de pourquoi elle m'est soudain venue à l'esprit. Honnêtement, je pense que Owen devra se chercher une femme tout seul. A moins d'une Valkyrie, je ne peux pas penser à une femelle qui pourrait survivre à ses attentions "
"Oui," remarqua Lucius, "les soutiens-gorges en bronze sont des choses merveilleuses en effet. D'accord, donc nous serons cinq à table à moins que je ne trouve une partenaire de jeu convenable. Peut-être est-ce même mieux ainsi. Après tout, Narcissa, Owen et moi savons exactement à quel jeu nous jouons. Un étranger pourrait être un facteur dérangant. Et nous voulons transmettre le message, n'est-ce pas?"
Severus poussa un soupir profond. "Oui," dit-il, " Et j'espère véritablement que nous réussirons "
ßßßß*ßßßß
La rencontre avec Lucius samedi après-midi avait été le premier contact humain véritablement agréable depuis que Severus avait commencé d'enseigner à Poudlard. Considérant le fait que le Baron Sanglant était un fantôme; autrement les rencontres avec lui auraient aussi compté. Il était entré en flottant par le mur du salon de Severus le soir de son arrivée, après le dîner. Severus était occupé à écrire le programme pour les septième année, quand il sentit un froid soudain s'avancer discrètement dans son dos. Fronçant les sourcils, il se retourna pour jeter un coup d'?il aux fenêtres, bien qu'il soit convaincu qu'elles étaient toutes fermées, pour voir en face de lui le visage à demi translucide, et étroit du fantôme de maison de Serpentard.
"Baron!" s'écria-t-il en se levant de sa chaise. "Quelle surprise agréable. Merci d'être venu "
Le spectre hocha la tête, ses lèvres se bouclant en un sourire mince aussi volatil qu'une raie de fumée. "Bienvenue, pour votre retour, Professeur Rogue. Cela fait longtemps "
"Trois ans," dit Severus. "Cela ne peut pas vous avoir semblé long, à vous "
"Cela," concéda le Baron de sa voix rauque, "est vrai. Cependant, les fantômes ne mesurent plus le temps en minutes et secondes-ce serait tout à fait futile, considérant que nous avons franchi d'un pied le seuil de l'éternité . Mais j'ai observé tant de changements depuis votre départ." Sa voix se perdit en un simple chuchotement.
"Des changements." répéta Severus. "Comme c'est vrai " Et plus que ceux auxquels le fantôme faisait allusion. Son propre monde avait tant de fois été boulversé de fond en comble qu'il avait completément perdu son orientation.
"Alors," continua le fantôme, transperçant Severus d'un regard aigu, "Qu'est-ce qui vous amené ici?"
"J'ai fait une demande pour la position de Professeur de Potions et j'ai été accepté," répondit Severus, avec autant de calme qu'il le put.
"Bien sûr, cela était évident. Bien que ce ne soit nullement la réponse à ma question," remarqua le Baron . "Ce sont vos raisons qui m'intéressent "
"Mes raisons. Je ne suis pas sûr-"
Le spectre fronça les sourcils. "Professeur Rogue, vous vous souvenez certainement d'où va ma loyauté? Ce n'étais pas moi qui a parlé au Directeur des activités clandestines de St Jean Lestrange, si je peux vous le rappeler "
"Je ne suis pas inquiet au sujet du Directeur, Baron. Mais vous étiez alors en termes tout à fait aimables avec des élèves, entre eux M. Malfoy, M. McNair et moi "
Le sourire mince apparut à nouveau. "Cela répond plus ou moins à ma question," dit le fantôme, se déplaçant en flottant pour se percher sur le bureau.
Severus le suivit et s'assit dans la chaise qu'il avait occupée précédemment. "Plus ou moins," consentit-il.
Le silence s'ensuivit, et, comme les secondes passaient, le Baron regarda simplement le jeune sorcier avec des yeux rétrécis. "Laissez moi simplement vous dire ceci," dit-il finalement, "je suis uniqument loyal envers le Directeur de Maison. Et envers le Directeur, dans une certaine mesure. Mais le Directeur de Serpentard peut me confier sa vie. Sans condition. Ce n'est pas. un choix. Appelez-cela ma punition si vous voulez. Cependant, je suis lié par. eh bien, par des pouvoirs d'un plus haut ordre. Même si je le voulais, je ne pourrais pas agir autrement "
Severus se souvint faiblement de leur première conversation il y a des années dans la Salle Commune de Serpentard. A cette époque, le Baron avait parlé d'amour. "Etiez-vous." Il hésita. Ce n'était pas une question appropriée. D'autre part, sa curiosité avait été stimulée. "Étiez-vous amoureux de la femme du Directeur de Serpentard?"
Le fantôme secoua la tête. "Non, la Directrice de Serpentard était une femme à ce moment-là. Mais je l'aimais, alors votre supposition n'était pas entièrement fausse "
"Oh!" fut tout ce que Severus put dire.
Le teint spectral du Baron prit une teinte de faible gris perlé. "C'étais moi qui était marié. Très malheureusement d'ailleurs, car j'avais épousé cette femme par simple nécessité, pour joindre les lignées de nos familles. Sans mentionner les propriétés," ajouta-t-il sèchement. "Je me suis épris de Gwydhwen à vingt-trois ans et j'avais été marié depuis plus de six ans. Ma femme m'avait déjà donné quatre enfants-il n'y avait aucun moyen de s'échapper de ce mariage, car cela aurait mené à des conséquences imprévisibles à propos de l'héritage de la famille. Donc je devais rester, et je devais me contenter de voir ma bien-aimée une fois toutes les trois ou quatre semaines "
"Et. qu'est-il arrivé?"
Une main mince et spectrale couvrit brièvement les paupières lourdes du fantôme. "Gwydhwen m'a dit qu'elle attendait un enfant. Et elle ne voulait pas que ce soit un bâtard. Même il y a cent ans, les enfants illégitimes n'avaient pas une vie facile dans la communauté des sorciers, même si c'était pour des raisons différentes que de nos jours. Elle a exigé que je divorce de ma femme et l'épouse. C'était impossible, bien sûr "
Completément fasciné par le conte, Severus se pencha en avant. "Et vous. l'avez tuée?"
"La tuer?" Le baron émit un rire rauque. "Mon cher jeune homme, je me serais tué plutôt que ne serait-ce qu'abimer un cheveu de sa tête. Bien que, d'une certaine façon, je l'ai tuée, même si par inadvertance. Sans qu'elle le sache, je lui ai donné une potion pour terminer la grossesse. Cela. a été sa mort. Elle est morte de perte de sang et d'épuisement. La Potion Sanguiplenus n'avait pas encore été inventée "
"Je sais," dit Severus, plus pour lui même que pour le fantôme, "Elle a été créé à la fin du dix-septième siècle."
"Beaucoup trop tard pour Gwydhwen, de toute façon. J'ai avoué ce que j'avais fait, et elle m'a pardonné sur son lit de mort. Mais elle était une puissante sorcière . Et donc elle m'a lié au Directeur et à la Maison de Serpentard, sous la forme d'un fantôme, à partir du jour de ma propre mort, pour aussi longtemps que les murs de Poudlard tiendront " Ses paroles se réverbérèrent sur les pierres, l'horizon gris de son existence spectrale, et il les regarda, se souvenant probablement de la femme qui avait lié leurs existences, à lui et à elles, en un noeud magique qu'elle avait emporté avec elle dans l'éternité.
"Alors vous devez souhaiter qu'ils soient détruits,"remarqua silencieusement Severus.
"Croyez moi, c'est le cas. Mais comme je suis inexorablement lié à cette Maison, je ne peux rien faire pour provoquer sa chute. Et tous mes souvenirs sont ici."
Severus hocha la tête. "Je comprends," dit-il lentement. "Et si le Directeur de Serpentard travaille activement contre l'école et donc contre sa propre maison?"
"Il y toujours a toujours une manière d'agir pour un Serpentard," répondit le Baron avec un sourire mystérieux. "Cependant, je suis content d'entendre que je ne devrai en utiliser aucun dans votre cas "
"Non," aquiesça Severus, "vous n'y serez pas obligé. En fait, je suis venu ici pour faire cesser cette folie, autant que cela me coûte "
"Vous l'aimez ." c'était une simple déclaration, dépourvue d'émotion ou de jugement.
"L'aimer. je suppose que oui. Je l'aime encore, en dépit de tout. Et c'est en train de briser mon coeur "
"Et votre âme se meurt "
"Oui, Baron. Mon âme se meurt. Je peux la sentir se flétrir, et rien ne pourra jamais réparer cela "
"Ne faites pas de prédictions hâtives, Professeur Rogue. Souvenez vous de ce que je vous ai dit, quand vous n'étiez encore qu'un petit quatrième année décharné."
Instinctivement, Severus toucha le medallion. "Vous n'êtes pas le seul à me l'avoir dit, Baron. Bien que je doive reconnaître que j'aie mes doutes "
"Vos doutes," répondit sombrement le Baron, "ne changeront pas le destin. Bonne nuit, Professeur Rogue. Dormez bien "
Et il flotta à travers le mur.
ßßßß*ßßßß
Albus Dumbledore regarda avec lassitude de Black à Severus. Il était très près d'épuiser sa patience, pensa Severus, et ce naturellement. Il était lui-même au bord de l'explosion. C'était la sixième fois en seulement quatre semaines que les deux plus jeunes membres du corps enseignant se battaient dans le bureau du Directeur.
"J'exige du respect, c'est tout!" cria Black.
"Dans ce cas," dit Severus d'une voix trainante-il n'avait nullement oublié que rester calme en dehors était le meilleur moyen de rendre le Gryffondor à demi fou de rage, "je peux suggérer que vous le gagniez, estimé confrère. Le respect n'est pas quelque chose qui peut vous être livré sur demande, au cas où vous ne le sachiez pas "
"Espèce de maudit-"
"Sirius!" la voix de Dumbledore ne contenait pas de douceur; c'était de l'acier pur et froid. Encore froid, heureusement pour Black. "Range cette baguette immédiatement!"
"Albus, je-"
Dumbledore se leva de sa chaise. "J'ai dit range cette baguette, Sirius. Ceci est un ordre. Fais-le. Maintenant "
Très amusé, Severus regarda son antagoniste de longtemps fourrer sa baguette dans sa manche à nouveau. Comme un chien, pensa-t-il. Oui, Black avait quelque chose d'un chien, à bien y penser. C'était le replis sur soi instinctif, abaissant sa tête et inclinant légèrement ses hanches vers l'avant, cela lui rappelait un chien batard, en apparence sauvage mais essentiellement inoffensif, qui ramenait sa queue entre ses pattes de derrière au premier signe de désapprobation de son maître.
Le Directeur se rassit. "Et maintenant, pourrions-nous s'il vous plait discuter du problème comme des sorciers civilisés? Asseyez vous, Severus, Sirius "
Les deux jeunes hommes poussèrent leurs chaises aussi loin que possible l'un de l'autre et s'assirent-Severus croisant confortablement les jambes, Black perché avec réticence sur le bord.
"Severus, voudriez-vous commencer?"
Le vieil homme essayait vraiment de le mettre à son aise, pensa Severus. Ceci, cependant, n'était pas une situation critique ou dangereuse. Il restait encore à voir ce qui arriverait si la situation s'emballait, un de ces jours. "Je pense que Professeur Black devrait parler le premier," dit- il aimablement, "Après tout, c'est lui qui se plaint-je suis simplement ici à sa demande "
"Très bien," dit Dumbledore, fronçant les sourcils vers lui, "Sirius, vous avez entendu Severus. S'il vous plaît dites moi ce qui vous a causé une telle fureur "
"A la dernière réunion du personnel, vous nous avez dit de mettre nos noms dans le calendrier provisoire pour l'année prochaine," commença Black, maussade, "Et ce matin, j'ai voulu ajouter le mien "
"Ou-oui?" dit Dumbledore, déballant soigneusement une Chocogrenouille. Severus avait des difficultés à garder un visage sérieux.
"Mais quand j'ai regardé l'emploi du temps, j'ai remarqué qu'il-" il désigna Severus de manière accusatrice "-avait déjà occupé une quantité démesurée de leçons. Beaucoup plus qu'il ne mérite, en tout cas" ajouta-t- il.
Severus leva ses sourcils. "Mon cher Professeur Black, le nombres d'heures que je vais enseigner n'est pas calculé en se basant sur le mérite personnel, autant que cela puisse vous étonner. Je me suis inscrit pour le nombre exact d'heures sur lequel je m'étais précédemment entendu avec le Directeur "
"Ceci est insensé!" siffla Black, "Qui a besoin de Potions de toute façon? Nous n'avons pas eu de professeur de Potions pendant deux ans, et je vous assure que nous n'avons rien manqué. Alors pourquoi-"
"Sirius!" l'interrompit Dumbledore à nouveau, "c'était une décision du Bureau des Gouverneurs : que cette école a besoin d'un Maître de Potions. Et j'approuve sincèrement cette décision "
"Ha!" cracha Black. "Bien sûr! Vous avez consenti seulement parce que ce bâtard visqueux de Malfoy aurait-"
Cette fois, ce fut Severus qui l'interrompit. "Auriez-vous la gentillesse de limiter vos insultes insupportables aux personnes présentes dans cette pièce, Professeur Black? Si vous avez les tripes d'insulter M. Malfoy en face, en le traitant de bâtard visqueux, alors faites le, ne vous en privez pas. Et ne pensez-vous pas que vous surestimez un peu son influence?"
"Non, je ne le pense honnêtement pas," répliqua Black avec passion. "C'est un maudit Mangemort, et il a probablement menacé tous les autres et leurs familles pour qu'ils se soumettent. Et oui, je le lui dirais personnellement, si cet idiot gluant n'était pas trop lâche pour montrer son visage ici "
Severus haussa simplement les épaules. "Si vous le dites. Bien que je semble me rappeler que le genre d'accusation que vous venez de prononcer a été expressément défendu par le Directeur " Dumbledore hocha simplement la tête, et Black grinça distinctement des dents. "Pourrions-nous s'il vous plait maintenant revenir au problème? Cette discussion devient légèrement ennuyeuse "
Dumbledore prit une bouchée de la Chocogrenouille et reprit le fil où Severus l'avait laissé. "Oui, je pense qu'il est inutile de discuter le sens ou le manque de sens des décisions des Gouverneurs. Pour clarifier le problème, Sirius: la plupart des heures de Potions vacantes vous avaient été données pour la Défense Contre les Forces du Mal, en plus de celles que vous aviez déjà. Maintenant nous revenons au statu quo-Minerva a du aussi rendre les siennes. Et c'est tout ce qu'il y a à cela. En plus, je pense nous devrions tous apprécier le fait que Severus enseigne maintenant en dehors de l'emploi du temps régulier , ce qui est extrêmement pénible, et pour lui, et pour les élèves"
"Oh, bien sûr," dit Black, avec un geste théâtral de sa main droite, "Nous devrions être éternellement reconnaisants que Professeur Rogue enseigne la moitié des heures que nous devons faire. Tout en recevant un plein salaire, bien sûr. Comme cela il peut corrompre les septième année et assister à des Fêtes Sombres pendant ses temps de loisir. Remarquable, véritablement remarquable!"
"Je vous assure qui tout ce que je fais pendant mes heures de loisirs est préparer des devoirs de vacances et les questionnaires des A.S.P.I.Cs, essayant de faire passer trois années de programme de Potions en une seule sans perdre trop, et préparer des potions thérapeutiques à la demande de Madame Pomfresh. Beaucoup d'entre elles pour les élèves qui sont blessés pendant vos leçons, simplement pour ajouter un petit détail piquant. Quant aux Fêtes Sombres, elles semblent être un figment de votre imagination, Professeur Black. Ou parlez-vous par expérience personnelle?"
"Par expérience-Espèce de bâtard!" cria Black, il s'élança de sa chaise comme une vipère qui frappe et, sans même prendre la peine de tirer sa baguette, envoya son poing dans le visage de Severus. Une seconde plus tard, il était allongé par terre, frappé par le sortilège étourdissant de Dumbledore.
Maintenant encore sa façade parfaitement calme, Severus sortit un mouchoir blanc de sa poche, le déplia, le froissa en boule et le porta à ses lèvres. Il était trempé de sang quand il le retira. Avec précaution, il poussa ses dents de sa langue. Tout comme il l'avait prévu-il avait entendu le craquement révélateur quand les articulations de Black avaient pris contact avec sa joue gauche. La dent se détacha, et il la cracha dans le tissu trempé de rouge. Le côté gauche de son visage lui faisait un mal d'enfer, et ses oreilles tintaient encore de la force du coup. Lentement il leva les yeux pour regarder Dumbledore.
Le Directeur se tenait encore debout derrière son bureau, portant une expression de défaite totale. "Je. suis désolé, Severus "
Severus renifla. "Je ne pense pas que ce soit vous qui deviez demander pardon ici, Directeur " La dent n'était partie que partiellement, ses restes étaient encore enfoncés dans la peau et l'os; ils avaient des bords aigus qui écorchaient sa langue quand il parlait.
"Pas pour vous avoir frappé, non. J'aurais dû réagir un peu plus vite. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il attaque sans tirer sa baguette "
"Les Aurors sont un groupe ingénieux," dit Severus, haussant les épaules.
"Oui, je suppose que oui " Dumbledore lui fit un demi-sourire tordu. "Severus, je sais que je vous demande beaucoup, mais s'il vous plaît essayez de ne pas réagir à ses provocations "
Il ne pouvait lever que son sourcil droit; cela faisait trop mal du côté gauche. "Ai-je l'air de quelqu'un qui a réagi à une provocation?"
Le regard régulier de Dumbledore soutint le sien en une poigne tendue. "Je pense que vous m'avez compris, Severus. Je voulais dire cette provocation " Il désigna le côté gauche du visage de Severus qui enflait constamment. "Puis-je suggérer que vous alliez à l'infirmerie par Cheminette? Cela ne serait pas respectable si le Directeur de Serpentard était vu errer dans les couloirs avec un ?il au beurre noir "
"Donné par le professeur de Défense Contre les Forces du Mal," ajouta Severus. "Je suppose que vous voulez que je sois parti avant que vous ne rameniez ce morceau d'ordure à la vie?"
Se tendant visiblement, Dumbeldore acquiesça. "Je pense que ce serait préférable " Il alla à la cheminée et lança une pincée de poudre de Cheminette dans les flammes, en appelant "Pompom!"
Le visage rond de Madame Pomfresh apparut dans l'âtre. "Oui, Directeur?"
"Avez-vous des malades à l'instant?"
"Vous plaisantez?" répondit-elle d'un ton bourru, "Sirius avait trois classes de Défense aujourd'hui, sixième- et septième année. Je considère sérieusement d'ajouter une Salle Sirius Black à l'infirmerie. Et dites à Severus-"
Severus s'avança. "Vous m'avez appelé, Madame Pomfresh?"
Ses mains volèrent à sa bouche pour la couvrir. "Doux Merlin, qu'est-il arrivé?"
"Black est arrivé. Pourriez-vous venir ici un moment pour me racommoder? Je ne veux pas être guéri en présence d'élèves-à moins que Black ne leur ait enseigné la Malédiction de Excaveo Vista, bien sûr "
Elle fronça les sourcils. "C'est une Malédiction Sombre, Severus, et une très mauvaise à cela. Mais je vais vous rejoindre immédiatement. Avez-vous perdu des dents?"
"Une seule," dit-il, la soulevant pour qu'elle la voie. "Un peu de Poussos devrait faire l'affaire "
"Nul besoin de m'enseigner les bases," répondit-elle d'un air guindé, puis elle lui sourit. "Vous serez comme neuf en un rien de temps "
ßßßß*ßßßß
Il pouvait peut-être feindre la réserve, pensa Severus, mais c'était épuisant. Une bonne dose de Doloris pour Black aurait fait des miracles pour son propre sang-froid. Mais cela n'était pas une option maintenant, malheureusement. Il devait garder son calme et attendre que Dumbledore distribue les punitions à la louche. Pas que Black reçoive jamais ce qu'il méritait; en plus, Lucius avait eu raison: il n'y avait rien d'aussi persistant que la stupidité, et Black en avait plus que son bon compte. Tout ce qu'il pouvait faire était attendre, en serrant les dents-celle que Black avait cassée avait re grandi maintenant-jusqu'à ce que vienne le temps de se venger. Tôt ou tard, l'occasion se présenterait d'elle-même.
Il soupira et essaya de se concentrer. Des livres et des feuilles de parchemins étaient étalés devant lui sur le bureau-bientôt, le programme de deuxième année, avec tous ses plans de leçons, serait fini. Cinq de plus à faire. Il avait de la chance en effet que, pour le moment, il n'y ait pas de possibilité de travailler sur une formule pour la potion que Voldemort était si impatient d'essayer. Double chance, car l'étape suivante de ses expériences pourrait seulement commencer après qu'il ait trouvé le Lys du Diable et ainsi quand les vacances auraient déjà commencé. Il n'était pas sûr, cependant, de que faire au cas où il n'obtiendrait pas de résultat plus ou moins final avant le début du trimestre d'automne. Cela le mettrait devant un dilemme auquel il ne voulait vraiment pas penser. Soit il devait parler à Dumbledore de la potion plus tôt qu'il n'en avait l'intention, soit il devait demander de la patience à Voldemort. A bien y penser , ce n'était pas un tel dilemme après tout.
Elias, perché sur son bureau et suivant attentivement les mouvements de la plume d'oie avec ses yeux noirs et brillants, sa tête légèrement penchée, émit un coassement aigu.
"Quoi?" dit Severus, levant la tête. "Ai-je commis une erreur?"
Puis il l'entendit. Quelqu'un frappait à sa porte. Impossible, pensa-t-il, personne en dehors de lui ne connaissait le mot de passe. Secouant la tête d'étonnement, il se leva et alla ouvrir la porte. Seulement pour poser ses yeux sur 'la douce Mademoiselle Madison', comme l'avait appelée Lucius. Elle portait ses robes d'école, mais plus en manière de formalité-elles étaient déboutonnées, et au-dessous, une chemise de nuit qui ne méritait même pas l'attribut 'insuffisante' montrait beaucoup de peau douce et crémeuse.
Severus avala convulsivement. Ceci n'était pas une situation dans laquelle il voulait se trouver. Seul avec une élève à moitié nue dans quelque partie éloignée du château. "Mademoiselle Madison," dit-il , aussi sévèrement que possible, "Comment êtes-vous arrivée ici et que voulez-vous? Le couvre-feu est passé depuis longtemps "
Il devait reconnaître qu'elle était très jolie en effet, même si de manière légèrement vulgaire. Ses cheveux étaient de la mauvaise nuance de rouge par une simple fraction de ton; son nez était seulement un peu trop court; les lèvres un peu trop boudeuses. La chemise de nuit était franchement bon marché, et le parfum donnait légèrement la nausée.
"Je suis tellement désolée, Monsieur," dit-elle, battant des paupières, "Mais j'ai un mal de tête tellement bestial"
"En effet?" grogna-t-il, "Alors pourquoi n'êtes-vous pas allé à l'infirmerie? Si je me souviens bien, Madame Pomfresh est l'infirmière et je suis le Maître de Potions-ou ai-je manqué des développements récents?"
"N non, Professeur, bien sûr que non " Elle fit une tentative à demi décente pour produire un sourire éblouissant. "Mais vous êtes toujours debout si tard-"
"Et comment avez vous trouvé cette information particulière, si je puis le demander?"
Maintenant elle était confondue, et cela fit s'encastrer les morceaux du puzzle dans son esprit avec un 'click' tranchant-l'image résultante montrait le visage de Sirius Black, se moquant de lui. Black, ce bâtard. Toujours si habile à faire faire ce qu'il voulait aux femelles.
"Je. j'ai vu de la lumière à vos fenêtres l'autre nuit."
"Cela veut-il dire que vous étiez dehors après le couvre-feu?" ronronna-t- il.
Son visage rougit d'une nuance sombre de violet. "Je. eh bien."
"Je prendrai cela comme un oui. J'enlève dix points à Serpentard "
Les yeux aussi grands et circulaires que ceux d'un chiot, elle lui lança un regard horrifié. "Mais. mais Monsieur, de votre propre maison!"
"Oui, Mademoiselle Madison, de ma propre maison. Pensée très rapide, mes compliments. Comment avez-vous trouvé mon mot de passe?"
Il semblait qu'elle soit de nouveau en terrain sûr. "J'ai simplement dit aux dames-"
"Les dames, Mademoiselle Madison, sont des nymphes, des dryades, pour être exact "
"Euh, oui, Monsieur. Je leur ai dit que j'avais tellement mal, et elles m'ont laissée passer "
"Comme c'est intéressant. Et. avez-vous toujours mal?"
Maintenant qu'il avait vu à travers son petit jeu, la lueur soudaine de triomphe dans ses yeux le dégouta simplement . "Oui, Monsieur," chuchota-t- elle, "Cela fait très mal. Je pense que cela irait mieux si je m'allongeais un moment " Ses yeux se dirigèrent vers le divan.
"Absolument. Je vous en prie," dit-il, faisant un geste en direction du Chesterfield. "Je reviens dans une minute, je dois simplement aller chercher la potion appropriée pour vous "
"Merci," souffla-t-elle de ce qu'elle pensait probablement être un ton de voix passionné, et se glissa jusqu'au divan.
Le potion appropriée, en effet, pensa-t-il, tout en montant les escaliers jusqu'à son laboratoire au deuxième étage. Si elle n'était pas si abominablement stupide, elle pourrait avoir compris la menace cachée. Mais il n'y avait rien que du coton dans cette jolie petite tête de poupée en porcelaine, et pas une seule cellule de cerveau. Il traversa son laboratoire en quelques pas déterminés, ouvrit un placard et attrapa une fiole de Veritaserum. Avant de quitter la salle, il ensorcela l'étiquette. Mieux valait prévenir que guérir, au cas où son soupçon était infondé, ce dont il doutait beaucoup.
Quand il rentra à nouveau dans le salon, où elle s'était arrangée sur le divan entretemps, il envoya un sourire rassurant vers sa forme étendue sur le dos. Elle ne portait rien sous cette excuse légère de chemise de nuit. Sur une table basse près de la cheminée se tenait une bouteille de vin; il l'avait déjà ouverte pour plus tard, comme le vin devait s'éventer au moins une heure pour devenir buvable. Pas que cela fasse une différence quelconque pour Mademoiselle Madison, bien sûr. Il versa un demi gobelet et ajouta quatre gouttes du serum de vérité.
"Voilà," dit-il, forçant son visage à sourire, et il lui tendit le gobelet. "Videz le, tout entier. Cela devrait faire effet dans a peu près dix minutes "
Elle s'assit, hocha la tête et but. Ses petites mains grasouillettes tenaient le verre d'une façon bizarrement enfantine. Il ne trouvait pas cela très attendrissant cependant. Il reprit le gobelet présenté, maintenant vide, et dit, "je pense qu'il serait mieux que vous restiez ici jusqu'à ce que vous sentiez que cela fait effet. On ne sait jamais, vous pourriez faire une réaction allergique"
Quand elle hocha la tête, elle lui rappela encore plus une poupée de porcelaine. Un jouet superflu, inutile et vide, dont la tête se détachait, dodelinant d'avant en arrière. Comment Lucius avait jamais pu supporter sa présence était un mystère pour lui. Peut-être avait-elle été un peu plus supportable à quatorze ans. Il regarda sa montre. Une minute avait passé- l'interrogation pouvait commencer.
"Mademoiselle Madison, avez-vous un mal de tête?"
"Non, Monsieur " Un petit poing poing potelé plané à mi-distance entre ses genoux et sa figure, gelé de confusion.
"Qui vous a donné l'information pour accédre à mes quartiers?"
"Professeur Black "Maintenant des larmes s'accumulaient dans ces yeux bleu délavé. L'eau retournait à l'eau, la terre à la terre, la poussière à la poussière. quel plaisir de briser cette tête de porcelaine vide.
"Quelqu'un vous a-t-il dit mon mot de passe?"
"Non, Monsieur, j'ai demandé aux dry-" elle trébucha sur le mot inconnu "- aux deux dames de me laisser passer.je leur ai dit que j'avais si mal à la tête "
"Et pourquoi êtes vous venue ici en premier lieu?"
Les larmes, aussi rondes que tout chez cette fille, glissèrent sur ses joues. "Professeur Black m'a dit que cela allait être une blague. seulement une blague amicale qu'il voulait vous jouer. il a dit que c'était assez si je réussissais à enlever votre chemise. il ferait le reste "
Ignorant complètement les sanglots de la fille, Severus lui tourna le dos- il ne pouvait en aucune façon contrôler son visage maintenant. Trop écrasante était sa colère. Enlever sa chemise, en effet. La Marque Sombre n'était pas éminente, mais certainement visible. Ce bâtard! Cela total, total bâtard! Utiliser un élève de la propre maison de Severus!
Il l'entendit juste à temps pour la rattraper avant qu'elle ne puisse s'échapper. "Oh, non, Mademoiselle Madison," dit-il, la traînant à la cheminée derrière lui. "Vous allez rester ici, le Directeur se sera extrêmement intéressé par votre histoire "
Elle gémit simplement, quand ses doigts s'enfoncèrent dans la chair douce du haut de son bras.
"Oui, Severus?" Dumbledore était encore dans ses robes magnifiques. "Severus, que-est-ce une élève?"
Severus acquiesça sinistrement. "Oui, Directeur. Et elle aimerait vous raconter une fascinante petite histoire. Pourriez-vous venir ici un moment? Je ne veux pas la manutentionner par cheminette "
"Bien sûr," dit brièvement Dumbledore et, quelques secondes plus tard, il sortit du foyer.
L'interrogation de la malheureuse Mademoiselle Madison fut répétée, à la grande consternation du Directeur. Quand elle eut fini, Dumbledore ôta ses lunettes et, dans un geste de fatigue immense, couvrit ses yeux de ses mains.
"Dois-je la mettre sous oubliette?" demanda Severus. Au consentement hoché de Dumbledore, il guida la fille dehors, lui fit descendre les escaliers et passer la porte de la tapisserie, puis la fit avancer un peu plus loin dans le couloir, où il lança le sortilège de mémoire. "J'enlève cinq points à Serpentard pour être dehors après le couvre-feu, Mademoiselle Madison," dit- il brusquement. "Retournez immédiatement à vos quartiers "
Elle lui lança un regard vexé et fuit. Severus revint vers l'entrée à sa tour. "Montrez-vous!" appela-t-il les dryades. Quand elles se montrèrent finalement, l'expression sur leurs visages était coupable et gênée. "Je vois que vous avez reconnu votre erreur," leur dit-il sévèrement, "Et j'espère sincèrement que cela n'arrivera plus jamais. Personne n'entre dans mes quartiers sans ma permission explicite. Compris?"
Elles hochèrent la tête et marmottèrent leurs excuses. Severus s'avança sur le sentier et retourna vers Dumbledore, anticipant son triomphe imprévu sur Sirius Black.
