CHAPITRE 35
L'appel devenait presque insupportable, et Severus réussit tout juste à s'emparer de ses robes de Mangemort, du récipient contenant l'huile de Lys du Diable, et à attacher une note pour Dumbledore à la jambe d'Elias, avant de trébucher dans les flammes vertes qui l'amenèrent au Manoir Malfoy. Lucius attendait déjà près de la cheminée, habillé en plein uniforme Mangemort, le masque mis, les bras croisés, et tapant un rythme impatient par terre avec sa botte droite.
"Pas trop tôt!" dit-il d'un ton rogue, et il transplana.
Severus s'habilla hâtivement, toucha sa Marque Sombre et le suivit. A sa surprise, il ne fut pas transporté en Albanie, comme il s'y était d'une manière ou d'une autre attendu, mais à l'Anneau de Brodgar. Le temps n'avait pas été trop amical à Poudlard, mais ici dans le nord il neigeait, et il y avait peu de lumière, à cause et de l'heure, et de la période de l'année-le solstice d'hiver avait été seulement hier. La demi lumière terne était suffisante, cependant, pour que Severus puisse voir que ceci était une petite réunion, avec seulement lui, les deux Lestranges, Lucius et Owen comme participants. Et le donneur. Severus sentit ses genoux s'affaibllir de soulagement à la vue de la silhouette vêtue de noir qui était couchée, sur le ventre et immobile, sur le bloc de pierre ressemblant à un autel au milieu du cercle. Qui que ce soit, les Phoenix avaient été épargnés.
"Vous pouvez ôter vos masques," retentit la voix de Voldemort venant de derrière eux, et ils se retournèrent tous pour le saluer, leurs visages maintenant visibles. Quand le dernier d'entre eux se fut remis sur ses pieds, le Seigneur des Ténèbres commença, "Aujourd'hui, mes fidèles serviteurs, vous allez être témoins d'un sacrifice. L'un de mes fidèles partisans va donner sa vie et son sang, pour augmenter le pouvoir de Son Maître" Lucius et Owen semblaient confus de manière appropriée. Lestrange et Tabitha souriaient et hochaient la tête. Voldemort alla à Severus et posa une main sur son épaule. "Sur mon ordre, Severus a développé la Potion Liberatio, dont un ingrédient fondamental est du sang de sorciers. Et, bien que je n'aie aucun doute quant à son efficacité, j'ai décidé tout de même que nous ferons le premier test dans ce cercle d'amis. Vous avez mérité d'être les premiers à être présents quand le pouvoir de Lord Voldemort atteindra de nouvelles hauteurs "
Le cinq inclinèrent leurs têtes et marmonnèrent leur remerciments. Voldemort retourna à l'autel de pierre et, d'un geste presque aimant, ôta le masque de la figure de la silhouette allongée. Du coin de l'oeil, Severus vit Lucius tituber légèrement. Un instant, les iris gris clair furent réduits à de simples anneaux étroits et argentés entourant des pupilles anormalement grandes. Peu étonnant, pensa Severus. Car la victime prévue était Thomas Mansfield, ex-gardien et capitaine de Quidditch de la Maison de Serpentard.
Comme un médecin soignant son patient, Voldemort s'assit sur le bord de la pierre et entoura la joue de Mansfield de sa main. Severus vit les paupières du jeune sorcier battre rapidement en une tentative de retenir des larmes-de joie ou de désespoir, il était impossible de le dire.
"Tu possèdes un grand pouvoir, enfant," dit doucement le Maître, se penchant au-dessus de Mansfield, si bien que sa voix était à peine audible pour les autres. "Et j'accepterai ce pouvoir de toi, comme un don volontaire " Un signe de tête à peine perceptible, un 'oui, Mon Seigneur' chuchoté, et Voldemort se leva, faisant geste à Severus d'approcher de la pierre. "St. Jean," appela-t-il par-dessus son épaule, "le scalpel et les fioles!"
Lestrange s'avança et sortit les articles exigés de sa poche, les ensorcela pour les faire passer du format miniature à leur taille originelle et les déposa sur la pierre. "A toi de jouer, Severus," dit-il, on ne pouvait pas se tromper à l'acide dans sa voix.
Si cela avait été possible, Severus lui aurait laissé la tâche avec joie. Pendant un bref moment, il considéra même l'option, mais la rejeta alors rapidement. Non seulement il serait puni, mais finalement il devrait le faire quand même. Le faire. Tuer de ses propres mains, sans utiliser de baguette. Mettre ses doigts sur la peau encore chaude, sentir son chemin jusqu'à l'artère battant. il sentit son estomac se souvlever et se maudit d'avoir pris un petit déjeuner. Il n'y avait pas d'issue possible cependant. Et donc il s'agenouilla.
"Mon Seigneur, puis je demander à St. Jean de m'aider? J'aurai besoin d'une autre main-"
Voldemort lui lança un bref sourire. Ses yeux luirent rouge. "Lucius, allez aider Severus "
"Oui, Mon Seigneur "
Severus connaissait trop bien Malfoy pour ne pas remarquer qu'il gardait son sang-froid simplement par une autodiscipline de fer. Sa démarche était trop raide et ses mouvements trop brusques. Quand il s'agenouilla sur le sol à côté de Severus, cela ressemblait plus à une chute qu'à un mouvement contrôlé. Il évitait les yeux de Mansfield. Mais ceci n'était pas le bon moment pour être sentimental-Voldemort et Lestrange se tenaient trop près pour que Severus puisse prononcer un seul mot ou même essayer un minuscule geste calmant. Donc il attrapa simplement la première fiole-elle pouvait contenir jusqu'à un demi-litre de liquide et devait être tenue à deux mains- et la poussa dans les mains de Lucius. "Tu dois la tenir juste là," dit-il, dirigeant les mains de l'autre tenant le récipient vers la gorge exposée de Mansfield. "Quand elle sera pleine, je fermerai la blessure et tu me la donneras simplement "
Lucius hocha la tête, muet et le visage pierreux. Severus prit le scalpel, remarquant que sa main droite tremblait. Avec une inspiration profonde, il se prépara à croiser le regard stable de Mansfield. Il aurait aimé lui hurler dessus, lui ordonner de fermer les yeux, parce qu'il était un lâche et n'avait pas besoin d'une autre paire d'yeux pour hanter ses rêves. Mais il resta silencieux dans le silence du cercle, dont les pierres étaient à peine visible à travers le rideau de flocons. Ils tombaient en dansant, et venaient se reposer sur les robes noires de la victime et du bourreau. Et avec un sourire qui pouvait exprimer le dédain ou le pardon, Mansfield ferma les yeux et tourna la tête de l'autre côté. L'artère pulsant était clairement visible sous son oreille. Très lentement, Severus éleva sa main gauche, l'index et le médium séparés comme les lames d'une paire de ciseaux, et les posa sur la chair palpitante qui semblait anormalement chaude dans l'air froid et mordant. Ecartant un peu plus ses doigts et exerçant une légère pression, il tendit la peau, inspira à fond et coupa.
Dans la fiole, le liquide rouge sombre s'élevait régulièrement, fumant et émettant une chaude odeur de métal et de vie. Quand elle fut presque pleine, Severus relâcha le scalpel, tira sa baguette et ferma la blessure. Lucius, aussi blême que Mansfield maintenant inconscient, semblait être gelé dans sa position, si bien que Severus dut forcer ses mains à lacher le cristal. Il ferma la fiole, marmonna un sortilège de verrou et de chauffage- le sang ne devait pas être coagulé par le froid-et la plaça soigneusement sur le sol. La procédure fut répétée six fois-par alors, ce qui avait été au début des jailissements de sang avait diminué à un simple filet. Six demi-litres étaient assez, cependant. Il n'y avait pas besoin de traiter Mansfield comme un cochon abattu, lui tranchant la gorge et le suspendant par les pieds pour attraper la dernière goutte de sang. Six demi-litres étaient assez. Six demi-litres étaient. Severus se reprit et baissa les yeux vers Lucius. Il était encore agenouillé et avait encore les bras tendus, comme s'il priait. Grinçant des dents parce qu'il avait entendu Tabitha rire tout bas, Severus s'efforça de transformer la colère qu'il sentait en simple détermination, inséra son bras droit sous le bras gauche de Lucius et le remit sur ses pieds, en sifflant "Reprends-toi, merde!" sous son souffle. Puis il se tourna vers les autres. "Mon Seigneur," dit- il, "Où voulez-vous que je prépare la potion?"
Voldemort inclina légèrement la tête. "Avez-vous le Lys du Diable?"
"Oui, Mon Seigneur " Sa main alla à la poche où le petit récipient ressemblant à une amphore était rangé en sûreté.
"Alors donnez la à St. Jean, il préparera la potion "
Trop étonné pour garder son sang-froid, Severus émit une objection, "Mais, Mon Seigneur-"
"Insubordination?" Voldemort inspira et s'avança plus près, "je me serais attendu à mieux de votre part, Severus "
Lucius, qui avait regagné son sang-froid, prit une inspiration rapide. L'expression d'anticipation cruelle sur le visage de Tabitha était assez pour que Severus rétablisse son équilibre dangereusement oscillant, afin de pouvoir répondre calmement. "Cela n'était pas mon intention, Mon Seigneur. Si vous êtes convaincu que St. Jean peut compléter la potion, je lui laisserai avec joie cette tâche " Il extrait le récipient de sa poche et le tendit à Lestrange. "Vous pourriez vouloir-"
"Merci, Severus," l'interrompit froidement Lestrange, "je pense que je peux suivre la recette sans plus ample conseils"
Severus inclina la tête. "Bien sûr, St Jean " Alors il allait gaspiller plus d'huile de Lys du Diable que nécessaire-d'autant mieux pour les Phoenix.
"Owen," appela Voldemort, "vous liquiderez les. les rebuts " Un geste négligent de sa main indiqua le corps mort de Mansfield. Severus vit la mâchoire de Lucius se serrer. "Venez, St. Jean, Tabitha. Vous-" son regard passa d'Owen à Lucius et Severus "-nous rejoindrez ce soir en Albanie. Huit heures. Soyez pontcuels " Une seconde plus tard, ils étaient partis tous les trois.
Les trois autres restèrent, d'abord immobile et sans parler. L'esprit de Severus marchait à toute vitesse, et tout ce qu'il pouvait faire était de se concentrer sur la mince couche de neige qui se formait sur le capuchon et les épaules d'Owen. Il avait été forcé à commettre un meurtre de ses mains nues, avec un scalpel au lieu d'une baguette; avait été forcé à commettre un acte qui le dégoûtait profondément mais aurait encore été supportable, parce que c'était seulement la première étape vers quelque chose de plus grand et de plus important. Et alors, Voldemort. Maintenant il devait lutter pour respirer. L'assaut absolu de désappointement, de révulsion, de fureur et de jalousie était comme une main de fer autour de son cou. Parce que Voldemort le conaissait, savait ce que préparer cette potion avait voulu dire pour lui. Sans même battre d'une paupière, il avait pris ce trésor des mains de Severus et, dans un geste de cruauté soigneusement préméditée et espiègle, l'avait mis dans les mains de Lestrange. Dégradant Severus au rang de simple bourreau, assez bon pour couper la gorge des victimes. Pourquoi cette humiliation délibérée? Quelle était la raison de tant de méchanceté ?
Quand il entendit un cri de rage, suivit d'un bruit sourd, Severus leva les yeux et vit Owen étendu sur le sol, du sang coulant abondamment de son nez, et Lucius se tenant au-dessus lui, pointant sa baguette vers l'autre sorcier. Un moment, il pensa que son imagination lui jouait des tours, mais alors Owen s'assit avec un gémissement et dévisagea incrédule la pointe de la baguette qui tremblait légèrement. Les contusions qui avaient déjà commencé à apparaître sur les articulations des doigts de Lucius étaient suffisantes pour convaincre Severus que ceci n'était pas un rêve ou une illusion, et donc il lui lança un "Expelliarimus! " . A la seconde suivante, il dut aussi désarmer Owen. Sachant qu'il valait mieux ne pas se placer entre les deux antagonistes, qui se tenaient à moins de trois pas l'un de l'autre, prêts à s'engager dans un combat physique, il lança simplement deux sortilèges étourdissants. Après un moment d'hésitation, il conjura un linceul pour couvrir le corps mort de Mansfield, puis fit leviter les deux sorciers inconscients, les retournant, pour qu'ils soient dos à l'autel quand il les reposa au sol. Un court sortilège de guérison s'occupa du nez d'Owen, et quand les deux se furent finalement réveillés, ils se trouvèrent assis sur l'herbe morte, les pieds et les mains magiquement liés, et un Severus très fâché leur jetant un regard noir d'en haut.
Gardant son niveau de voix bas, comme il avait l'habitude de le faire dans la salle de classe, il demanda, "Etes vous devenus completément fous? Vous vous comportez comme des première année, pas comme des adultes. Quel est ton problème, Lucius?"
Quand Malfoy répondit, sa voix était du pur venin. "Tu ne le sais que trop bien, Rogue, alors n'essaye même pas de faire le Dumbledore ici. Cet idiot- " il pencha la tête vers Owen "-a donné la potion d'augmentation de pouvoir à Mansfield, entre tous "
"C'est toi l'idiot ici, Malfoy, et un idiot sentimental en plus!" répliqua Owen. "Si tu avais daigné penser logiquement seulement un instant, tu aurais vu que je n'avais pas d'autre choix: je pouvais la donner à Travers, mais il était extrêmement peu probable que Voldemort sacrifie l'un de nos qulques alliés précieux au Ministère. Ou à Cedric, mais il aurait eu besoin de dix doses au lieu d'une seule, pour être même vaguement éligible. Ce qui me laissait le choix entre Thomas et mon propre père. Alors pardonne moi si je mets mes propres sentiments au-dessus de ta délicate-"
"Ferme la!" hurla Malfoy, "Ferme la, ou je jure que je te tuerai dès que mes mains seront libres. Et toi-" il leva les yeux vers Severus "-détâche ces liens à l'instant!"
Severus secoua la tête. "Je suis désolé, Lucius, mais je ne peux pas. Vous devez vous calmer d'abord, tous les deux. Nous devons parler de ceci avant que-"
"Il n'y a rien de quoi parler!" cracha Lucius, se tortillant en une vaine tentative de libérer ses mains.
"Si. Et arrête de lutter, c'est inutile. Ecoutez," dit-il, s'accroupissant et regardant d'yeux gris orageux à des yeux brillants brun orange, "Nous devons résoudre ceci, ou nous perdrons tout, tous les trois " Lucius pressa ses lèvres l'une contre l'autre et détourna les yeux. Owen grogna simplement "Ne voyez vous pas," continua-t-il, sa voix enrouée d'exaspération, "que c'est exactement ce qu'il veut? Nous ne pouvons pas nous permettre de conflits ou de rancunes -c'est simplement trop dangereux"
"Ce n'est pas moi qui crée de conflit ici," répondit Owen d'un ton bourru.
Fermant les yeux, Severus pria pour avoir de la patience. "Le sujet n'est pas de mettre le blâme sur l'en d'entre nous, Owen. C'est au sujet d'un intérêt commun, éviter le concept sentimental de la loyauté. Si nous voulons atteindre notre but commun, nous devons mettre de coté ce genre de conflits internes. Au moins pour le moment. Quand ceci sera terminé, vous pourrez vous battre aussi longtemps et aussi souvent que vous le voudrez. Je ne pourrais pas moins m'en soucier. Mais maintenant, ces différences doivent être oubliées "
"D'accord, d'accord" dit Owen, roulant ses yeux. "Nul besoin de devenir entièrement pathétique, je ne lui ferai pas de mal "
"Bien. Dans ce cas, je vais retirer les liens et te donner ta baguette, pour que tu puisses t'occuper de Mansfield. Je resterai ici avec Lucius un peu plus longtemps "
Quand Owen fut parti, prenant avec lui le cadavre, Severus s'assit en tailleur sur le sol. "Voudrais-tu expliquer cette explosion?"
Quand Lucius parla, sa voix était dépourvue de fureur, ou de toute autre émotion. Elle était plate, et fatiguée. "Enlève ces liens, pour l'amour de Merlin "
Severus l'examina avec doute, puis décida qu'il pourrait l'étourdir de nouveau si nécessaire, et prononça le contre sort. Les cordes magiquement conjurées se dissourent, mais Lucius ne bougea pas. Il couvrit simplement son visage de ses mains.
"Lucius, je n'a pas l'intention de rester ici toute la journée. En plus, je ne me sens pas au sommet du monde moi-même. Alors sois gentil d'expliquer ce qui t'es arrivé. Où est ce célèbre sang-froid?"
Avec lassitude, Lucius se remit sur ses pieds et tendit sa main. "Donne moi ma baguette, Sev. Je. je n'ai vraiment pas envie de parler maintenant. Laisse moi simplement-je promets de ne pas poursuivre Owen. C'était. c'était un moment de. je ne sais pas. Nous pourrons parler le lendemain de Noël, si tu veux. Je te verrai ce soir en Albanie "
Seul, Severus décida qu'il devrait transplaner aux portes de Poudlard plutôt que dans le bureau de Lucius maintenant. Au moins il aurait une demi heure pour lui, en revenant au château, pour au moins pouvoir essayer de se recomposer. Le coup émotif qu'il avait reçu aurait été assez dur en lui- même. Mais voir Lucius perdre le contrôle comme cela-il était profondément préoccupé. Une scène comme celle qu'il venait d'observer n'était pas un présage de nouvelles heureuses.
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"Mansfield? Il était un merveilleux jeune homme." Dumbledore regardait par la fenêtre, sur laquelle son souffle se condensait en une une petite tâche laiteuse qui s'élargissait et rétrécissait avec le rythme de la respiration du vieil homme.
"Je sais, Directeur. Mais nous n'avions pas le choix "
"Je ne vous en blâme pas, Severus. Et je sais que, avant que cette folie s'achève, beaucoup plus de merveilleux jeunes sorciers et jeunes sorcières devront mourir. Quand préparerez-vous la potion?"
Content que Dumbledore lui tourne le dos, Severus essaya de garder une voix stable quand il répondit, "Je ne la préparerai pas, Directeur. St Jean le fera " Admettre la défaite à soi-même était mauvais. L'admettre à Dumbledore, ici dans ce bureau, où il avait souffert l'une des défaites les plus humiliantes de sa vie des mains du Directeur, n'était rien de moins que de la torture.
"Il met votre loyauté à l'épreuve"
"En effet. Bien que je ne sache absolument pas s'il pourrait utiliser cela contre moi ou non "
Dumbledore se retourna et retourna s'asseoir derrière son bureau. "J'ai peur de ne pas tout à fait comprendre "
"Ma. loyauté pourrait être véritable, mais cela pourrait tout aussi bien être le souhait déguisé de rester dans son cercle intérne à tout prix, pour engranger autant d'informations que possible "
"Ce qui. est le cas "
"Ce qui est le cas" Quelle était l'utilité d'expliquer au vieil homme que c'était aussi l'espoir désespéré d'être réadmis dans cette confiance et cette chaleur qu'il ne méritait plus? Ce souhait fervent d'être reconnu, d'être chéri pour ce qu'il était? "Je devrai aller à lui ce soir, pour être présent quand il prendra la potion. Et, bien sûr," ajouta-t-il après une courte pause, " pour prendre le blâme pour n'importe quelle erreur que Lestrange puisse commettre " Dumbledore hocha gravement la tête. "À propos, Directeur, il y a au moins un aspect favorable au fait que Lestrange doive préparer la potion "
Dumbledore lui fit un faible sourire. "Si vous le dites "
"Oui. Ce n'est pas lui qui a développé la formule, alors il ne pensera probablement pas à cette possibilité-et je ne vous ennuierai pas avec les détails maintenant-en un mot, il aura besoin de plus d'huile de Lys du Diable que j'en aurai eu besoin "
"Ah," dit le Directeur, "c'est en effet une bonne nouvelle "
"Si je vous l'avais dit. Il n'en restera qu'assez pour deux doses de plus. Du moins jusqu' au prochain solstice d'été"
Dumbledore soupira. "Et après cela."
"Après cela." répéta Severus et il haussa les épaules. "J'ai peur que nous ne devions trouver quelque incantation. peut-être que Professeur Chourave pourrait avoir une idée de comment empêcher cette fichue fleur de fleurir. Si nous pouvions diminuer le nombre de Lys du Diable à une quantité raisonnable "
Dans le silence qui tomba, le bruissement des ailes de Fumseck retentit comme une forte rafale de vent. Le Phoenix quitta son perchoir et navigua vers son maître. Après un atterrissage un peu gauche qui balaya une pile de parchemins du bureau, il tituba près de Dumbledore, poussant les mains noueuses de sa tête. "C'est un oiseau très perspicace," dit le Directeur, s'excusant presque, et il caressa le plumage ardent. "Voyant que l'humeur a atteint un record minimum sans précédent, pourquoi ne me donneriez vous pas quelques informations sur la situation générale?" Severus éleva les sourcils. "Pas de noms, Severus. Pas même de chiffres, si vous sentez que c'est trop ou trop risqué. Inutile de vous assurer que quoi que vous choisissez de me dire restera entre nous. Vous avez ma promesse solennelle que je ne ferai allusion à quelque élément de cela, que ce soit au Ministère ou à la résistance. Mais vous devez comprendre que je dois savoir, Severus. A moins que je ne sache où est l'ennemi, je continuerai faire des erreurs stratégiques. Et cela, comme même vous devrez l'admettre, n'est ni dans votre intérêt, ni dans le mien"
Severus sentit une envie de rire, hystériquement, jusqu'à ce que le rire se change en sanglots qui l'étoufferaient, il l'espérait, une fois pour toutes, pour que personne ne puisse plus rien lui demander. "Le moment est bien choisi," dit-il, lançant un regard perçant au Directeur.
Dumbledore soupira. "Non, Severus. Le moment est simplement un moment de désespoir. Rien d'autre. Et si vous choisissez de ne rien dévoiler, j'accepterai, bien sûr, et je respecterai votre décision "
Se penchant en avant dans sa chaise, Severus captura le regard bleu dans le sien. "Personne ne respecte mes décisions, Directeur," dit-il, lentement et avec moins d'émotion qu'il n'en ressentait vraiement. "Parce que je ne peux pas les respecter. Parce que je ne peux pas me respecter pour ce que je fais. Et ne-" il leva la main, car Dumbledore avait évidemment l'intention de l'interrompre "-n'essayez pas de me servir ces bétises de Lumière et de Ténèbres ou du Bien et du Mal. Il y a deux côtés, et ni vous ni moi ne pouvons juger lequel est meilleur ou pire "
"Nous ne tuons pas, Severus "
"Vous ne tuez pas, Directeur. Et quand vous l'estimez nécessaire, vous prenez des vies. Cependant, j'ai décidé de me mettre de votre côté, et vous recevrez les informations que vous avez demandées. Mais pas maintenant. Je suis." Il prit une respiration déchiquetée. "Je ne suis absolument pas en état de vous le dire maintenant. Donnez moi quelques jours"
Dumbledore hocha la tête. "Bien sûr, Severus. Je. j'apprécie cela "
Les larmes vinrent quand, sur le chemin de la porte, Severus sentit le phoenix se poser sur son épaule un bref instant, et triller une seule note paradisiaque à son oreille. Heureusement pour lui, les couloirs étaient vides.
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J'aurais pu jurer que la lune était pleine il y a seulement huit jours. Mais elle pend là-bas, si brillante et ronde-parfaite et argentée, transformant la forêt en un paysage de contes de fées. Pourquoi devrais-je remettre en question quelque chose de si parfait? Il fait sombre ici. Pourquoi Lord Voldemort n'a-t-il pas allumé les bougies? Veut-il l'obscurité complète quand il prendra sa potion? Alors il devra éteindre d'une manière ou d'une autre la lune. probablement qu'il peut faire cela. Son pouvoir est immense-il peut obscurcir la lune et le soleil, arracher les étoiles du ciel, une à une, comme autant de pâquerettes argentées. Regardez, la lune s'assombrit. maintenant elle ressemble au soleil couchant, rouge sang et violette.
"Severus, enfant, viens à moi!"
Tom. il m'appelle. Comme j'aime sa voix. Comme j'aime être près de lui. Quand il touche mon épaule, je sens que j'ai ma place.
Qui a allumé les bougies? Je ne veux pas de compagnie, je veux rester avec Tom, seulement nous deux. Tom, s'il te plaît, dis aux autres de partir. Je ne peux pas parler, mais tu me connais, Tom, tu sais ce que je désire le plus, alors s'il te plaît dis leur de partir. Pourquoi leur permets-tu d'entrer? Ils vont remarquer comme nous sommes proches, toi et moi, et ils seront jaloux. J'apprécierais même leur jalousie, si j'étais sûr qu'ils ne me fassent pas de mal. Ils voudront m'écarter, Tom, ils te veulent pour eux- mêmes.
Regarde, il y a Black. S'il te plaît, Tom, s'il te plaît dis que tu me préféres à lui, tu me préféres à lui, n'est-ce pas, Tom? C'est moi qui prépare tes potions, les potions qui te rendront encore plus fort, pour que tu puisses non seulement prendre la lune et la briser comme une bille de verre sur un plancher de sang devenu pierre; non, tu atteindras plus haut, plus haut que n'importe qui ait jamais étendu ses mains, et tu prendras le soleil entre ton pouce et ton index, et après un dernier regard, tu le moucheras comme la flamme d'une bougie. Toutes les étoiles seront tiennes, Tom; comme un râteau dans les eaux insondables, tes mains erreront à travers le ciel de nuit, moissonnant les étoiles, des milliers d'étoiles. Me tenant à tes côtés, je regarderai l'obscurité tomber jusqu'à ce qu'elle soit complète; ensemble nous écouterons les gémissements désespérés autour de nous-ils seront pleins de crainte, comme les petits enfants qu'ils sont. Ils ne savent rien, Tom. Rien. Parce qu'ils ne te connaissent pas. Mais je te connais, et je tiendrai ta main avec crainte pendant que t'étendras de nouveau vers le haut et, d'une seule poigne énergique, défonceras le firmament sombre, pour que la lumière inonde de nouveau le monde.
Pourquoi est-il ici, Tom? Pourquoi Dumbledore? Pourquoi tient-il le calice et pourquoi te le donne-t-il? C'était moi qui devais le donner, Tom. Dumbledore avec les yeux rouges et le pince nez pendillant de son nez. je ne peux pas croire que tu me repousses! Silencieusement, je dois me tapir à vos pieds, levant les yeux vers le trône que vous partagez avec Dumbledore, endurant ton rire cruel et le regard moqueur de tes yeux bleus. Tu bois la potion que j'ai faite, et tes cheveux deviennent blanc tout d'un coup. Ce n'est pas ma faute, Tom, tu sais que ce n'étais pas moi qui te l'a fait boire, c'était Lestrange, pas moi! Lestrange, qui m'enveloppe maintenant de chaînes. non, ce sont des serpents, sifflants vers moi et découvrant leurs crocs. Que me fais-tu, Tom? Ton bras est enroulé autour des épaules de Dumbledore, et vous me regardez tous les deux avec un intérêt détaché, comme si j'étais quelque animal étrange.
Le calice est vide maintenant. Ne le jette pas, Tom! Où est-il? Je ne l'ai pas entendu tomber, quelqu'un doit l'avoir attrapé. vous lui faisez signe, là-bas dans l'obscurité où il se tient, grand et gris et spectral. Pas un Détraqueur, Tom! J'ai déjà perdu mon âme, il n'y a rien pour le nourrir! S'il te plaît, Tom, épargne moi car j'ai péché-permets moi au moins d'avouer, avant qu'il ne me touche de ces mains froides! Ne lui permets pas de s'approcher de moi! Partir. je veux partir, même si cela signifie obscurité et séparation éternelle entre nous; mais les serpents me tiennent fermement en place, je ne peux pas m'échapper. Le froid s'approche de plus en plus. je n'aurais jamais pensé qu'un tel froid existe. maintenant il abaisse sa bouche vers la mienne. Je peux sentir l'oscillation soucieuse de mon âme, elle a peur de tant de froid. Tom, s'il te plaît, Tom. Mais tu ne fais que rire, un rire froid, coassant, caquetant-
"Professeur!" Le Baron Sanglant flotta à nouveau à travers Severus. "Je m'excuse de cette manière un peu brutale de vous réveiller, mais vous sembliez faire un cauchemar terrible. Elias ici-" il indiqua le corbeau qui battait hystériquement des ailes "-est tout à fait bouleversé "
"Tout va bien, Baron " Ayant l'impression que tous ses muscles étaient faits de plomb, Severus s'assit et frissonna, quand l'air frais transforma son pyjama trempé de sueur en une compresse froide de peur. "J'ai simplement. comme vous l'avez dit. C'était un cauchemar. Viens ici!" appela- t-il Elias, qui s'était arrêté sur le rebord de la fenêtre et regardait la scène avec un intérêt soucieux. L'oiseau émit un coassement aigu et traversa la salle pour atterrir sur l'avant-bras de son maître. "Là, là. Je vais très bien, tu vois? -Merci, Baron," dit-il, levant les yeux vers l'endroit où le fantôme flottait près du baldaquin, "C'était. une interruption très agréable"
"Je suppose que oui," répliqua le spectre avec un sourire sardonique. "Je vous ai souvent vu en plein cauchemar, mais jamais comme ce soir. Cependant, vous semblez allez bien maintenant, et ainsi je vais vous laisser" Il flotta directement à travers le baldaquin puis s'en alla.
Extrêmement reconnaisant que le Baron n'ait pas posé plus de questions, Severus sortit du lit et alla à la salle de bains, s'empara d'un pyjama propre en passant par la lingerie. Quand les bougies et les torches s'éclairèrent et illuminèrent les tableaux sur les murs et le plafond, Severus sentit qu'il était entièrment retourné à la réalité . Etrange, pensa-t-il, qu'un paysage d'été de fantaisie dusse avoir le pouvoir de le rassurer et le calmer. Il ôta son pyjama et pointa sa baguette au plafond, en murmurant "Tempesta calda! ", après quoi les nuages flottant à travers le ciel d'été planèrent lentement vers un endroit directement au-dessus de la baignoire et se rassemblèrent en un nuage gris orageux et sombre. Quelques moments après que Severus soit entré dans la baignoire, il commença à relâcher une pluie dense et chaude. Avec un gémissemnt de plaisir, il s'assit, les genoux repliées et les épaules voûtées, exposant les muscles tendus de son dos à l'averse chaude. C'était mieux que n'importe quelle douche.
Tout en se relâchant peu à peu, il permit à ses pensées de retourner aux évènements d'hier soir. Bien que son subconscient les ait changés en cauchemar, ils n'avaient nullement été si dramatiques. Au contraire: en dehors de son humiliation encore brûlante, parce que il avait été permis à St. Jean de préparer la potion, les choses s'étaient passées beaucoup mieux que n'importe lequel d'entre eux-voulant dire Lucius, Owen et lui-l'avait prévu. Voldemort les avait attendu, apparemment calme, mais ses yeux avaient trahi son attente fiévreuse. La même expression avait prévalu sur les visages de St Jean et Tabitha, bien que Lestrange ait été aussi clairement soucieux. Quand il avait présenté le calice à leur Maître, agenouillé avec une fière docilité, ils avaient tous retenu leur souffle. Comme toujours dans les moments émotifs, le pouvoir magique de Voldemort avait été tangible, presque comme une autre personne. En haletant, ils l'avaient tous regardé boire. La tension avait été insupportable pendant les secondes suivantes; même pour Severus, qui savait que la préparation devait marcher, du moins théoriquement. Alors, tout d'un coup, il avait senti quelque chose comme un changement du pouvoir qui pénétrait la salle. Un regard de côté aux autres lui dit qu'eux aussi l'avaient senti.
Soulevant la tête pour accorder à la pluie chaude l'accès à son visage, pour qu'elle puisse laver les traces de sel de sa peau, Severus ferma les yeux et sourit. Il avait toutes les raisons de le faire. Car, pendant la courte période de temps entre la dernière petite gorgée de Voldemort et les premiers mots qu'il dit, Severus s'était rendu compte que le venin de serpents purifié que Lestrange utilisait pour ses potions d'augmentation de pouvoir neutraliserait probablement partiellement l'impact de la Potion Liberatio. Il y aurait une augmentation du pouvoir du Seigneur des Ténèbres, peut-être même une augmentation perceptible, mais elle ne ferait jamais plein effet. Et Lestrange avait utilisé plus d'un tiers de l'huile de Lys du Diable.
Néanmoins, Voldemort avait été extrêmement satisfait. Se réjouissant silencieusement de cette réalisation, Severus s'avoua à lui-même que sa fierté avait relativement peu souffert quand Lestrange avait moissonné toutes les louanges.
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Depuis le 22 décembre, Severus n'avait plus été appelé. Se levant d'habitude tôt, il avait, pour une fois, pris plein avantage des vacances et dormi presque jusqu'au déjeuner du jour suivant. Après l'interruption que son cauchemar et la douche suivante avaient causée, il avait véritablement eu besoin de repos. Il avait passé le 23 à faire peu de chose d'autres que lire, manger et dormir, et ainsi se sentait entièrement frais et dispos quand il descendit pour le petit déjeuner dans la Grande Salle la veille de Noël.
Pendant les deux derniers jours, les nuages de neige avaient été soufflés vers le sud par un vent du nord vicieux qui sifflait et gémissait par dans les combles et autour des murs de Poudlard. A travers le voile épais de flocons, les contours des autres tours avaient été à peine visibles quand Severus avait regardé par la fenêtre de sa chambre à coucher après s'être réveillé. Le plafond enchanté de la Grande Salle montrait un tournoiement de gris et de blanc qui donnait à la douce lumière jaune des centaines de bougies un air encore plus chaud et plus accueillant.
Cela ne ressemblait pas du tout à Severus d'entrer dans une salle completément relâché et avec sa garde baissée. Il la releva précipitamment quand il vit la femme assise à côté de Dumbledore à la Grande Table. Reconnaisant pour sa vue aquiline qui le rendait capable de reconnaître les gens, même à une grande distance, avant qu'ils ne le voient clairement, il mit un masque d'indifférence polie sur ses traits et continua à avancer vers la table. Se rapprochant du petit groupe-il était bien avant huit heures, et ainsi seuls Dumbledore et McGonagall étaient là pour tenir compagnie à Nathalie Pierson -il scruta soigneusement le visage du Directeur, se détectant du plaisir de voir que le vieux sorcier ne semblait pas très joyeux de la présence du visiteur. Ceci n'était pas une surprise; après tout, la Gazette des Sorciers faisait subtilement mais constamment allusion à qui avait vraiment le pouvoir dans ce pays. Sans dire que le journal avait joué un rôle principal pour anéantir les possibilités qu'avait Dumbledore de devenir Ministre de la Magie après que Windham ait été tué.
Visiblement soulagé de pouvoir laisser la meilleure partie de la conversation à Severus, le Directeur dit cordialement, "Ah, Severus, vous voilà. C'est si bien que vous soyez venu. Mme Pierson, que voici est-"
"Nous nous sommes rencontrés " La voix de contralto n'avait pas changé, mais son visage était devenu plus dur. Quelques lignes de plus autour des yeux. Les coins de sa bouche légèrement pincés. Les iris plus gris que bleus maintenant-mais cela pourrait aussi être un effet de la lumière d'hiver entrant à flots par le plafond, pensa Severus.
"En effet. Comment allez-vous, Mme Pierson?"
Le regard qu'elle lui lança était glacé. "Aussi bien que vous pouvez vous y attendre dans des temps comme ceux-ci. Vous êtes le Directeur de Maison de ma fille ?"
"Et son professeur de Potions, oui " Severus s'assit et se versa calmement un peu de café. Tou en en prenant une première petite gorgée brûlante, il était poignamment conscient de ses yeux posés sur lui. Il n'avait pas du tout l'intention de lui rendre son regard bientôt, cependant. Du coin de ses yeux, il vit Dumbledore observer l'interaction-ou plutôt le manque d'interraction-avec quelque chose de très apparenté à de l'amusement. Il réemplit calmement sa tasse, sentant son impatience fâchée.
"Eh bien?" dit-elle finalement.
Aussi lentement que possible, il laissa son regard se diriger premièrement vers ses mains et puis, presque se traîner jusqu'à son visage. "Je vous demande pardon?"
Ses yeux se rétrécirent. "J'attends "
"Vous donnez certainement cette impression. Puis-je demander ce que vous attendez exactement?" *
A cela, ses doigts se convulsèrent brièvement. "Une réponse, Professeur Rogue"
"Oh?" Il éleva ses sourcils et lui fit un presque-sourire. "Je n'étais pas conscient que vous aviez posé une autre question que celle à laquelle j'ai déjà répondu. Pourriez-vous me passer le beurre, s'il vous plaît?"
Le plat tremblait dans ses mains. Mais elle évita ses yeux. "Ma fille. Comment va-t-elle?"
"Ah, je vois. Bien, je dirais " Severus se beurra un morceau de pain grillé.
"Bien?" de la colère à peine contenue vibrait dans sa voix. "Est-ce tout ce que vous avez à dire? Quel genre d'enseignant êtes-vous ? Elle a été sous votre responsabilité pendant presque quatre mois, et vous me dites simplement qu'elle va bien ?"
Trempant soigneusement une cuillère dans la gelée d'orange, Severus en prit un peu et la transféra sur son pain grillé. "Il n'y a pas grand chose à dire de plus, Mme Pierson. Gwendolyn est une enfant très. discrète" Oui, cela piquerait, pensa-t-il. Dites à une Serpentard ambitieuse que son enfant ne se détache pas de la foule, et elle serait totalement choquée. Peut-être encore un peu ? "Agréablement dans la moyenne, si je puis dire " Il prit une bouchée de son pain grillé et la regarda droit dans les yeux.
Les narines flamboyantes, sa posture tout entière exprimant une politesse forcée, tendue à ses extremes, elle lui rendit directement son regard. Tout en tamponnant délicatement sa bouche de sa serviette de table, Severus jetta un coup d'?il derrière Nathalie à McGonagall. L'expression sur le visage de la Directrice de Gryffondor était, pour ne pas dire plus, maléfique. Autrement que Dumbledore, elle avait un dégoût général et sans discernement des Serpentards; cela et la loyauté douteuse de la Gazette des Sorciers était assez pour allumer une antipathie immédiate. Une fois de plus, elle allait être son alliée, bien que leurs motifs ne puissent pas être plus différents. "Je suis d'accord avec Professeur Rogue, Mme Pierson "
Nathalie se tourna de l'autre côté si brusquement qu'elle renversa presque la tasse de thé de Dumbledore. Elle ne s'excusa pas . "Je vous demande pardon?"
S'il n'avait pas su, d'expérience personnelle-bien que simplement comme spectateur, jamais à la réception lui-même-que McGonagall était capable de rire chaleureux, il aurait certainement déclaré qu'elle ne l'était pas; le sourire frigide qu'elle envoya à la plus jeune sorcière érigeait une barrière presque tangible entre les deux femmes. "J'ai exprimé la conformité de ma propre évaluation à celle du Professeur Rogue, Mme Pierson. Votre fille-" avec plaisir, Severus remarqua l'accent oh si insignifiant sur 'votre', presque digne d'un Serpentard, qui faisait allusion à la naissance illégitime de Gwendolyn "-est, et vous devriez prendre cela comme un compliment, une élève discrète. Des capacités moyennes, des notes moyennes. Je ne peux pas me souvenir d'avoir ôté des points à Serpentard à cause d'elle "
"Et ce n'est pas peu dire," interrompit soyeusement Severus, lui faisant son meilleur faux sourire.
La tension à la table avait atteint un point où un seul mot imprudent pourrait très bien provoquer une petite catastrophe, et Dumbledore était juste sur le point de calmer les eaux, quand une autre voix de contralto, plus rauque et moins agréable que celle de Nathalie prononça un amical "Bonjour tout le monde!" et Amanda Bibine s'assit à la gauche de Severus. "Eh, bonjour Sev!" dit-elle, lui souriant. "Tu as l'air bien mieux. Il semble que tu sois humain après tout-même toi, tu as besoin d'un peu de sommeil et de détente "
Le regard sur le visage de Natalie, causé à la fois par le ton amical et l'absence de colère à l'abréviation du nom de Severus, était inestimable. Pour mettre la cerise sur le gâteau, Severus se tourna vers sa voisine de gauche et dit, "Bonjour, Amanda. La façon avec laquelle ton esprit semble marcher est véritablement admirable: la moitié française fait un compliment, et la moitié anglaise le tempère avec du sarcasme "
Bibine eut un large sourire, tandis que Natalie prenait une inspiration rapide.
"Euh. Severus," dit Dumbledore, "je vais amener Mme Pierson à mon bureau maintenant. Pourriez-vous s'il vous plait vous joindre à nous une fois que vous aurez fini votre. petit déjeuner?"
"Bien sûr, Directeur. Dois-je amener la fille de Mme Pierson?"
"Cela," dit Dumbledore, avec un soupir soulagé, "serait une excellente idée, je pense "
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En dépit de l'humeur de fête, les cadeaux et les décorations que Severus avait haï depuis aussi longtemps qu'il pouvait s'en souvenir, ces trois jours d'indolence calme pensés à Poudlard-à l'exception de la visite de Nathalie, mais même cela avait eu un certain aspect hilarant-avaient fait des prodiges pour Severus. Quand il arriva au Manoir Malfoy dans l'après- midi du lendemain de Noël, le constraste entre son propre bien-être et la consternation évidente de ses hôtes le frappa comme un coup de poing. Il était un invité, et ainsi avait préféré aujourd'hui marcher jusqu'au portail puis transplaner à voyager par Cheminette jusqu'au bureau de Lucius. Un Elfe de Maison visiblement affligé ouvrit la porte et prit son manteau. Puis il fut accueilli par une Narcissa encore plus affligée.
"Severus, je suis si contente que tu aies pu venir," dit-elle quand il se pencha au dessus de sa main pour l'embrasser.
Il se redressa et lui lança un regard confondu. "Y a t'il un problème, Narcissa? Tu as l'air un peu inquiête." Il avait exprimé ses pensées très soigneusement, mais tout de même ses yeux devinrent très brillants tout d'un coup. "Narcissa," dit-il, s'emparant à nouveau de sa main, "je ne veux pas être indiscret. mais as-tu des ennuis avec Lucius? Il était un peu. eh bien, étrange, la dernière fois que je l'ai vu, et-"
Elle secoua la tête. "Je. pas vraiment, non. Suis moi, Lucius attend déjà dans la bibliothèque "
Pas vraiment? Qu'est-ce que c'était censé vouloir dire? Secouant la tête, Severus la suivit dans la bibliothèque. Comme elle l'avait dit, Lucius était déjà là-bas. Il n'avait pas l'air bien mieux qu'il y a quatre jours, quand ils avaient pris le sang de Mansfield. Quand Narcissa et Severus entrèrent dans la salle, il posa le verre qu'il tenait sur une table de côté et se leva. A en juger par la teinte rosâtre baignant son visage, le verre avait été réempli plus d'une fois. "Bonjour, Sev," dit-il, "Ca fait du bien de te voir " Le manque d'expression dans sa voix contredisait ses mots, cependant.
Non, pensa Severus, ils ne semblaient pas se disputer. Sinon autre chose, ils partageaient quelque chagrin commun. "Lucius," dit-il, un soupçon terrible se formant dans son esprit, "Est-ce que quelque chose est arrivé à ta mère?"
Lucius lui lança un regard étonné. "Non, bien sûr que non. Pourquoi poses- tu la question?"
Severus émit un reniflement impatient. "Peut-être que tu n'en es plus conscient, Lucius, mais l'atmosphère est franchement déprimante ici. D'abord, j'ai pensé que c'était seulement toi. Mais Narcissa à l'air au moins aussi sombre que toi-alors quel est le problème? Si vous préferiez être seuls, ce n'est pas un problème, dites le moi seulement et-"
"Non!" la main de Narcissa vint se poser sur son épaule, et elle lui sourit tendrement. "S'il te plaît, Severus. Ceci n'a rien à voir avec toi. Vraiment. Nous sommes tous les deux contents que tu sois là. Voudrais-tu quelque chose à boire ?"
"Tu vas en avoir besoin ," dit Lucius sinistrement.
Ne sachant absolument pas quoi dire, Severus hocha simplement la tête et s'assit dans le fauteuil qu'il occupait d'habitude. Lucius lui apporta son whisky puis rejoint Narcissa sur le divan. Ils levèrent silencieusement leurs verres et prirent une première petite gorgée. Se sentant légèrement plus à son aise, Severus se renversa en arrière et croisa les jambes.
Après un court silence, Narcissa dit, "Ne penses-tu pas que nous devrions le lui dire, Lucius?"
"Oui, je suppose qu'il vaut mieux s'en débarasser maintenant. Narcissa est enceinte "
"Oh," dit Severus, maintenant vraiment complètement perdu, "Félicitations- c'est une heureuse. quoi . oh, merde !"
"Presque exactement mes mots," observa sèchement Lucius. "Et s'il te plaît ne demande pas pour quand l'enfant est prévu "
Severus avala son whisky d'un coup et alla réemplir le verre. Ses mains tremblaient. "Je suppose," dit-il, retournant à sa chaise, "que, considérant ton expérience passée, tu n'envisagerais pas-"
"Non!" dit nettement Narcissa. "En aucune façon. Je veux avoir cet enfant, même si cela veut dire que nous devons aller nous cacher au bout du monde "
"Je ne pense pas que cela soit très utile," commenta Severus. "S'il veut vous trouver, il vous trouvera, où que vous soyez "
"Comme c'est vrai," acquiesça Lucius. "Nous ne pouvons pas nous cacher, et nous voulons tous les deux que cet enfant vive. Alors nous allons devoir penser à autre chose "
Severus hocha lentement la tête. "Et vous ne pouvez pas vous fier à la discrétion du medisorcier ou de la médisagefemme. Autrement, ce serait simple. Ils peuvent faire commencer le travail avec quelques jours d'avance, simplement en lui donnant une potion, mais-Non!" s'écria-t-il, interprétant correctement le regard du couple, "Désolé, mais je ne peux pas. ceci est simplement trop dangereux-"
"Oh, vraiment?" grogna Lucius , "Et que penses-tu que ce soit pour nous?"
"Je sais, Lucius. Mais quel serait le sens d'attirer une fin certaine sur vous, moi et l'enfant?"
Avec un bruit de choc, Lucius écrasa son verre sur la table. "Espèce de maudit, fichu lâche, que-"
"S'il te plaît, Lucius," dit Narcissa, attrapant son avant-bras gauche et jetant un regard plein d'excuses à Severus, "Ceci ne changera rien. Discutons ceci aussi calmement et raisonablement que nous le pouvons. s'il te plaît!" répéta-t-elle, des larmes coulant déjà sur ses joues.
Le visage toujours rouge, Lucius fit un effort visible pour se calmer et, d'un geste presque hésitant, essuya les larmes de son visage avec son pouce. Ce court intermezzo avait donné à Severus du temps pour rassembler ses propres esprits. "Ecoutez," dit-il, avec autant de sang-froid qu'il le pouvait, "je veux bien aider. Mais vous devez m'écouter jusqu'au bout. Vous ne pouvez aucunement garder la grossesse de Narcissa secrète. Et il n'y absolument aucun sens à mentir sur la date de naissance prévue-il est suffisant qu'il s'empare de votre medisorcier et le torture. Des objections?"
"Non!" dit Lucius d'un ton bourru, apparemment calmé par la détresse de sa femme.
"Je suis content de l'entendre. Maintenant, s'il sait que l'enfant naîtra vers la fin juillet, il déplacera ciel et terre pour faire en sorte qu'il voie le jour exactement le 31 juillet. Ce qui veut dire que, quoi que nous décidions de faire, nous devons le faire beaucoup plus tôt. Et ce doit être quelque chose de spectaculaire, quelque chose d'absolument pas suspicieux que personne ne puisse connecter avec vous, moi ou une de mes potions "
"Severus." la voix de Narcissa était très petite. "Si tu suggères quelque chose de similaire à. l'incident, je. je vraiment je ne peux pas traverser cette épreuve à nouveau, pas même pour cet enfant."
"Non!" dit Severus, roulant ses yeux, "je ne suis pas un monstre, n'est-ce pas? Lucius me transformerait en viande hachée si je suggérais une telle chose. Non, je pensais à autre chose. Et," ajouta-t-il avec un sourire moqueur à Lucius, "il devra supporter sa juste part de douleur cette fois "
"Merveilleux," répondit Lucius. "J'espère seulement que cet enfant ne créera pas autant d'ennuis après sa naissance qu'avant "
L'appel devenait presque insupportable, et Severus réussit tout juste à s'emparer de ses robes de Mangemort, du récipient contenant l'huile de Lys du Diable, et à attacher une note pour Dumbledore à la jambe d'Elias, avant de trébucher dans les flammes vertes qui l'amenèrent au Manoir Malfoy. Lucius attendait déjà près de la cheminée, habillé en plein uniforme Mangemort, le masque mis, les bras croisés, et tapant un rythme impatient par terre avec sa botte droite.
"Pas trop tôt!" dit-il d'un ton rogue, et il transplana.
Severus s'habilla hâtivement, toucha sa Marque Sombre et le suivit. A sa surprise, il ne fut pas transporté en Albanie, comme il s'y était d'une manière ou d'une autre attendu, mais à l'Anneau de Brodgar. Le temps n'avait pas été trop amical à Poudlard, mais ici dans le nord il neigeait, et il y avait peu de lumière, à cause et de l'heure, et de la période de l'année-le solstice d'hiver avait été seulement hier. La demi lumière terne était suffisante, cependant, pour que Severus puisse voir que ceci était une petite réunion, avec seulement lui, les deux Lestranges, Lucius et Owen comme participants. Et le donneur. Severus sentit ses genoux s'affaibllir de soulagement à la vue de la silhouette vêtue de noir qui était couchée, sur le ventre et immobile, sur le bloc de pierre ressemblant à un autel au milieu du cercle. Qui que ce soit, les Phoenix avaient été épargnés.
"Vous pouvez ôter vos masques," retentit la voix de Voldemort venant de derrière eux, et ils se retournèrent tous pour le saluer, leurs visages maintenant visibles. Quand le dernier d'entre eux se fut remis sur ses pieds, le Seigneur des Ténèbres commença, "Aujourd'hui, mes fidèles serviteurs, vous allez être témoins d'un sacrifice. L'un de mes fidèles partisans va donner sa vie et son sang, pour augmenter le pouvoir de Son Maître" Lucius et Owen semblaient confus de manière appropriée. Lestrange et Tabitha souriaient et hochaient la tête. Voldemort alla à Severus et posa une main sur son épaule. "Sur mon ordre, Severus a développé la Potion Liberatio, dont un ingrédient fondamental est du sang de sorciers. Et, bien que je n'aie aucun doute quant à son efficacité, j'ai décidé tout de même que nous ferons le premier test dans ce cercle d'amis. Vous avez mérité d'être les premiers à être présents quand le pouvoir de Lord Voldemort atteindra de nouvelles hauteurs "
Le cinq inclinèrent leurs têtes et marmonnèrent leur remerciments. Voldemort retourna à l'autel de pierre et, d'un geste presque aimant, ôta le masque de la figure de la silhouette allongée. Du coin de l'oeil, Severus vit Lucius tituber légèrement. Un instant, les iris gris clair furent réduits à de simples anneaux étroits et argentés entourant des pupilles anormalement grandes. Peu étonnant, pensa Severus. Car la victime prévue était Thomas Mansfield, ex-gardien et capitaine de Quidditch de la Maison de Serpentard.
Comme un médecin soignant son patient, Voldemort s'assit sur le bord de la pierre et entoura la joue de Mansfield de sa main. Severus vit les paupières du jeune sorcier battre rapidement en une tentative de retenir des larmes-de joie ou de désespoir, il était impossible de le dire.
"Tu possèdes un grand pouvoir, enfant," dit doucement le Maître, se penchant au-dessus de Mansfield, si bien que sa voix était à peine audible pour les autres. "Et j'accepterai ce pouvoir de toi, comme un don volontaire " Un signe de tête à peine perceptible, un 'oui, Mon Seigneur' chuchoté, et Voldemort se leva, faisant geste à Severus d'approcher de la pierre. "St. Jean," appela-t-il par-dessus son épaule, "le scalpel et les fioles!"
Lestrange s'avança et sortit les articles exigés de sa poche, les ensorcela pour les faire passer du format miniature à leur taille originelle et les déposa sur la pierre. "A toi de jouer, Severus," dit-il, on ne pouvait pas se tromper à l'acide dans sa voix.
Si cela avait été possible, Severus lui aurait laissé la tâche avec joie. Pendant un bref moment, il considéra même l'option, mais la rejeta alors rapidement. Non seulement il serait puni, mais finalement il devrait le faire quand même. Le faire. Tuer de ses propres mains, sans utiliser de baguette. Mettre ses doigts sur la peau encore chaude, sentir son chemin jusqu'à l'artère battant. il sentit son estomac se souvlever et se maudit d'avoir pris un petit déjeuner. Il n'y avait pas d'issue possible cependant. Et donc il s'agenouilla.
"Mon Seigneur, puis je demander à St. Jean de m'aider? J'aurai besoin d'une autre main-"
Voldemort lui lança un bref sourire. Ses yeux luirent rouge. "Lucius, allez aider Severus "
"Oui, Mon Seigneur "
Severus connaissait trop bien Malfoy pour ne pas remarquer qu'il gardait son sang-froid simplement par une autodiscipline de fer. Sa démarche était trop raide et ses mouvements trop brusques. Quand il s'agenouilla sur le sol à côté de Severus, cela ressemblait plus à une chute qu'à un mouvement contrôlé. Il évitait les yeux de Mansfield. Mais ceci n'était pas le bon moment pour être sentimental-Voldemort et Lestrange se tenaient trop près pour que Severus puisse prononcer un seul mot ou même essayer un minuscule geste calmant. Donc il attrapa simplement la première fiole-elle pouvait contenir jusqu'à un demi-litre de liquide et devait être tenue à deux mains- et la poussa dans les mains de Lucius. "Tu dois la tenir juste là," dit-il, dirigeant les mains de l'autre tenant le récipient vers la gorge exposée de Mansfield. "Quand elle sera pleine, je fermerai la blessure et tu me la donneras simplement "
Lucius hocha la tête, muet et le visage pierreux. Severus prit le scalpel, remarquant que sa main droite tremblait. Avec une inspiration profonde, il se prépara à croiser le regard stable de Mansfield. Il aurait aimé lui hurler dessus, lui ordonner de fermer les yeux, parce qu'il était un lâche et n'avait pas besoin d'une autre paire d'yeux pour hanter ses rêves. Mais il resta silencieux dans le silence du cercle, dont les pierres étaient à peine visible à travers le rideau de flocons. Ils tombaient en dansant, et venaient se reposer sur les robes noires de la victime et du bourreau. Et avec un sourire qui pouvait exprimer le dédain ou le pardon, Mansfield ferma les yeux et tourna la tête de l'autre côté. L'artère pulsant était clairement visible sous son oreille. Très lentement, Severus éleva sa main gauche, l'index et le médium séparés comme les lames d'une paire de ciseaux, et les posa sur la chair palpitante qui semblait anormalement chaude dans l'air froid et mordant. Ecartant un peu plus ses doigts et exerçant une légère pression, il tendit la peau, inspira à fond et coupa.
Dans la fiole, le liquide rouge sombre s'élevait régulièrement, fumant et émettant une chaude odeur de métal et de vie. Quand elle fut presque pleine, Severus relâcha le scalpel, tira sa baguette et ferma la blessure. Lucius, aussi blême que Mansfield maintenant inconscient, semblait être gelé dans sa position, si bien que Severus dut forcer ses mains à lacher le cristal. Il ferma la fiole, marmonna un sortilège de verrou et de chauffage- le sang ne devait pas être coagulé par le froid-et la plaça soigneusement sur le sol. La procédure fut répétée six fois-par alors, ce qui avait été au début des jailissements de sang avait diminué à un simple filet. Six demi-litres étaient assez, cependant. Il n'y avait pas besoin de traiter Mansfield comme un cochon abattu, lui tranchant la gorge et le suspendant par les pieds pour attraper la dernière goutte de sang. Six demi-litres étaient assez. Six demi-litres étaient. Severus se reprit et baissa les yeux vers Lucius. Il était encore agenouillé et avait encore les bras tendus, comme s'il priait. Grinçant des dents parce qu'il avait entendu Tabitha rire tout bas, Severus s'efforça de transformer la colère qu'il sentait en simple détermination, inséra son bras droit sous le bras gauche de Lucius et le remit sur ses pieds, en sifflant "Reprends-toi, merde!" sous son souffle. Puis il se tourna vers les autres. "Mon Seigneur," dit- il, "Où voulez-vous que je prépare la potion?"
Voldemort inclina légèrement la tête. "Avez-vous le Lys du Diable?"
"Oui, Mon Seigneur " Sa main alla à la poche où le petit récipient ressemblant à une amphore était rangé en sûreté.
"Alors donnez la à St. Jean, il préparera la potion "
Trop étonné pour garder son sang-froid, Severus émit une objection, "Mais, Mon Seigneur-"
"Insubordination?" Voldemort inspira et s'avança plus près, "je me serais attendu à mieux de votre part, Severus "
Lucius, qui avait regagné son sang-froid, prit une inspiration rapide. L'expression d'anticipation cruelle sur le visage de Tabitha était assez pour que Severus rétablisse son équilibre dangereusement oscillant, afin de pouvoir répondre calmement. "Cela n'était pas mon intention, Mon Seigneur. Si vous êtes convaincu que St. Jean peut compléter la potion, je lui laisserai avec joie cette tâche " Il extrait le récipient de sa poche et le tendit à Lestrange. "Vous pourriez vouloir-"
"Merci, Severus," l'interrompit froidement Lestrange, "je pense que je peux suivre la recette sans plus ample conseils"
Severus inclina la tête. "Bien sûr, St Jean " Alors il allait gaspiller plus d'huile de Lys du Diable que nécessaire-d'autant mieux pour les Phoenix.
"Owen," appela Voldemort, "vous liquiderez les. les rebuts " Un geste négligent de sa main indiqua le corps mort de Mansfield. Severus vit la mâchoire de Lucius se serrer. "Venez, St. Jean, Tabitha. Vous-" son regard passa d'Owen à Lucius et Severus "-nous rejoindrez ce soir en Albanie. Huit heures. Soyez pontcuels " Une seconde plus tard, ils étaient partis tous les trois.
Les trois autres restèrent, d'abord immobile et sans parler. L'esprit de Severus marchait à toute vitesse, et tout ce qu'il pouvait faire était de se concentrer sur la mince couche de neige qui se formait sur le capuchon et les épaules d'Owen. Il avait été forcé à commettre un meurtre de ses mains nues, avec un scalpel au lieu d'une baguette; avait été forcé à commettre un acte qui le dégoûtait profondément mais aurait encore été supportable, parce que c'était seulement la première étape vers quelque chose de plus grand et de plus important. Et alors, Voldemort. Maintenant il devait lutter pour respirer. L'assaut absolu de désappointement, de révulsion, de fureur et de jalousie était comme une main de fer autour de son cou. Parce que Voldemort le conaissait, savait ce que préparer cette potion avait voulu dire pour lui. Sans même battre d'une paupière, il avait pris ce trésor des mains de Severus et, dans un geste de cruauté soigneusement préméditée et espiègle, l'avait mis dans les mains de Lestrange. Dégradant Severus au rang de simple bourreau, assez bon pour couper la gorge des victimes. Pourquoi cette humiliation délibérée? Quelle était la raison de tant de méchanceté ?
Quand il entendit un cri de rage, suivit d'un bruit sourd, Severus leva les yeux et vit Owen étendu sur le sol, du sang coulant abondamment de son nez, et Lucius se tenant au-dessus lui, pointant sa baguette vers l'autre sorcier. Un moment, il pensa que son imagination lui jouait des tours, mais alors Owen s'assit avec un gémissement et dévisagea incrédule la pointe de la baguette qui tremblait légèrement. Les contusions qui avaient déjà commencé à apparaître sur les articulations des doigts de Lucius étaient suffisantes pour convaincre Severus que ceci n'était pas un rêve ou une illusion, et donc il lui lança un "Expelliarimus! " . A la seconde suivante, il dut aussi désarmer Owen. Sachant qu'il valait mieux ne pas se placer entre les deux antagonistes, qui se tenaient à moins de trois pas l'un de l'autre, prêts à s'engager dans un combat physique, il lança simplement deux sortilèges étourdissants. Après un moment d'hésitation, il conjura un linceul pour couvrir le corps mort de Mansfield, puis fit leviter les deux sorciers inconscients, les retournant, pour qu'ils soient dos à l'autel quand il les reposa au sol. Un court sortilège de guérison s'occupa du nez d'Owen, et quand les deux se furent finalement réveillés, ils se trouvèrent assis sur l'herbe morte, les pieds et les mains magiquement liés, et un Severus très fâché leur jetant un regard noir d'en haut.
Gardant son niveau de voix bas, comme il avait l'habitude de le faire dans la salle de classe, il demanda, "Etes vous devenus completément fous? Vous vous comportez comme des première année, pas comme des adultes. Quel est ton problème, Lucius?"
Quand Malfoy répondit, sa voix était du pur venin. "Tu ne le sais que trop bien, Rogue, alors n'essaye même pas de faire le Dumbledore ici. Cet idiot- " il pencha la tête vers Owen "-a donné la potion d'augmentation de pouvoir à Mansfield, entre tous "
"C'est toi l'idiot ici, Malfoy, et un idiot sentimental en plus!" répliqua Owen. "Si tu avais daigné penser logiquement seulement un instant, tu aurais vu que je n'avais pas d'autre choix: je pouvais la donner à Travers, mais il était extrêmement peu probable que Voldemort sacrifie l'un de nos qulques alliés précieux au Ministère. Ou à Cedric, mais il aurait eu besoin de dix doses au lieu d'une seule, pour être même vaguement éligible. Ce qui me laissait le choix entre Thomas et mon propre père. Alors pardonne moi si je mets mes propres sentiments au-dessus de ta délicate-"
"Ferme la!" hurla Malfoy, "Ferme la, ou je jure que je te tuerai dès que mes mains seront libres. Et toi-" il leva les yeux vers Severus "-détâche ces liens à l'instant!"
Severus secoua la tête. "Je suis désolé, Lucius, mais je ne peux pas. Vous devez vous calmer d'abord, tous les deux. Nous devons parler de ceci avant que-"
"Il n'y a rien de quoi parler!" cracha Lucius, se tortillant en une vaine tentative de libérer ses mains.
"Si. Et arrête de lutter, c'est inutile. Ecoutez," dit-il, s'accroupissant et regardant d'yeux gris orageux à des yeux brillants brun orange, "Nous devons résoudre ceci, ou nous perdrons tout, tous les trois " Lucius pressa ses lèvres l'une contre l'autre et détourna les yeux. Owen grogna simplement "Ne voyez vous pas," continua-t-il, sa voix enrouée d'exaspération, "que c'est exactement ce qu'il veut? Nous ne pouvons pas nous permettre de conflits ou de rancunes -c'est simplement trop dangereux"
"Ce n'est pas moi qui crée de conflit ici," répondit Owen d'un ton bourru.
Fermant les yeux, Severus pria pour avoir de la patience. "Le sujet n'est pas de mettre le blâme sur l'en d'entre nous, Owen. C'est au sujet d'un intérêt commun, éviter le concept sentimental de la loyauté. Si nous voulons atteindre notre but commun, nous devons mettre de coté ce genre de conflits internes. Au moins pour le moment. Quand ceci sera terminé, vous pourrez vous battre aussi longtemps et aussi souvent que vous le voudrez. Je ne pourrais pas moins m'en soucier. Mais maintenant, ces différences doivent être oubliées "
"D'accord, d'accord" dit Owen, roulant ses yeux. "Nul besoin de devenir entièrement pathétique, je ne lui ferai pas de mal "
"Bien. Dans ce cas, je vais retirer les liens et te donner ta baguette, pour que tu puisses t'occuper de Mansfield. Je resterai ici avec Lucius un peu plus longtemps "
Quand Owen fut parti, prenant avec lui le cadavre, Severus s'assit en tailleur sur le sol. "Voudrais-tu expliquer cette explosion?"
Quand Lucius parla, sa voix était dépourvue de fureur, ou de toute autre émotion. Elle était plate, et fatiguée. "Enlève ces liens, pour l'amour de Merlin "
Severus l'examina avec doute, puis décida qu'il pourrait l'étourdir de nouveau si nécessaire, et prononça le contre sort. Les cordes magiquement conjurées se dissourent, mais Lucius ne bougea pas. Il couvrit simplement son visage de ses mains.
"Lucius, je n'a pas l'intention de rester ici toute la journée. En plus, je ne me sens pas au sommet du monde moi-même. Alors sois gentil d'expliquer ce qui t'es arrivé. Où est ce célèbre sang-froid?"
Avec lassitude, Lucius se remit sur ses pieds et tendit sa main. "Donne moi ma baguette, Sev. Je. je n'ai vraiment pas envie de parler maintenant. Laisse moi simplement-je promets de ne pas poursuivre Owen. C'était. c'était un moment de. je ne sais pas. Nous pourrons parler le lendemain de Noël, si tu veux. Je te verrai ce soir en Albanie "
Seul, Severus décida qu'il devrait transplaner aux portes de Poudlard plutôt que dans le bureau de Lucius maintenant. Au moins il aurait une demi heure pour lui, en revenant au château, pour au moins pouvoir essayer de se recomposer. Le coup émotif qu'il avait reçu aurait été assez dur en lui- même. Mais voir Lucius perdre le contrôle comme cela-il était profondément préoccupé. Une scène comme celle qu'il venait d'observer n'était pas un présage de nouvelles heureuses.
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"Mansfield? Il était un merveilleux jeune homme." Dumbledore regardait par la fenêtre, sur laquelle son souffle se condensait en une une petite tâche laiteuse qui s'élargissait et rétrécissait avec le rythme de la respiration du vieil homme.
"Je sais, Directeur. Mais nous n'avions pas le choix "
"Je ne vous en blâme pas, Severus. Et je sais que, avant que cette folie s'achève, beaucoup plus de merveilleux jeunes sorciers et jeunes sorcières devront mourir. Quand préparerez-vous la potion?"
Content que Dumbledore lui tourne le dos, Severus essaya de garder une voix stable quand il répondit, "Je ne la préparerai pas, Directeur. St Jean le fera " Admettre la défaite à soi-même était mauvais. L'admettre à Dumbledore, ici dans ce bureau, où il avait souffert l'une des défaites les plus humiliantes de sa vie des mains du Directeur, n'était rien de moins que de la torture.
"Il met votre loyauté à l'épreuve"
"En effet. Bien que je ne sache absolument pas s'il pourrait utiliser cela contre moi ou non "
Dumbledore se retourna et retourna s'asseoir derrière son bureau. "J'ai peur de ne pas tout à fait comprendre "
"Ma. loyauté pourrait être véritable, mais cela pourrait tout aussi bien être le souhait déguisé de rester dans son cercle intérne à tout prix, pour engranger autant d'informations que possible "
"Ce qui. est le cas "
"Ce qui est le cas" Quelle était l'utilité d'expliquer au vieil homme que c'était aussi l'espoir désespéré d'être réadmis dans cette confiance et cette chaleur qu'il ne méritait plus? Ce souhait fervent d'être reconnu, d'être chéri pour ce qu'il était? "Je devrai aller à lui ce soir, pour être présent quand il prendra la potion. Et, bien sûr," ajouta-t-il après une courte pause, " pour prendre le blâme pour n'importe quelle erreur que Lestrange puisse commettre " Dumbledore hocha gravement la tête. "À propos, Directeur, il y a au moins un aspect favorable au fait que Lestrange doive préparer la potion "
Dumbledore lui fit un faible sourire. "Si vous le dites "
"Oui. Ce n'est pas lui qui a développé la formule, alors il ne pensera probablement pas à cette possibilité-et je ne vous ennuierai pas avec les détails maintenant-en un mot, il aura besoin de plus d'huile de Lys du Diable que j'en aurai eu besoin "
"Ah," dit le Directeur, "c'est en effet une bonne nouvelle "
"Si je vous l'avais dit. Il n'en restera qu'assez pour deux doses de plus. Du moins jusqu' au prochain solstice d'été"
Dumbledore soupira. "Et après cela."
"Après cela." répéta Severus et il haussa les épaules. "J'ai peur que nous ne devions trouver quelque incantation. peut-être que Professeur Chourave pourrait avoir une idée de comment empêcher cette fichue fleur de fleurir. Si nous pouvions diminuer le nombre de Lys du Diable à une quantité raisonnable "
Dans le silence qui tomba, le bruissement des ailes de Fumseck retentit comme une forte rafale de vent. Le Phoenix quitta son perchoir et navigua vers son maître. Après un atterrissage un peu gauche qui balaya une pile de parchemins du bureau, il tituba près de Dumbledore, poussant les mains noueuses de sa tête. "C'est un oiseau très perspicace," dit le Directeur, s'excusant presque, et il caressa le plumage ardent. "Voyant que l'humeur a atteint un record minimum sans précédent, pourquoi ne me donneriez vous pas quelques informations sur la situation générale?" Severus éleva les sourcils. "Pas de noms, Severus. Pas même de chiffres, si vous sentez que c'est trop ou trop risqué. Inutile de vous assurer que quoi que vous choisissez de me dire restera entre nous. Vous avez ma promesse solennelle que je ne ferai allusion à quelque élément de cela, que ce soit au Ministère ou à la résistance. Mais vous devez comprendre que je dois savoir, Severus. A moins que je ne sache où est l'ennemi, je continuerai faire des erreurs stratégiques. Et cela, comme même vous devrez l'admettre, n'est ni dans votre intérêt, ni dans le mien"
Severus sentit une envie de rire, hystériquement, jusqu'à ce que le rire se change en sanglots qui l'étoufferaient, il l'espérait, une fois pour toutes, pour que personne ne puisse plus rien lui demander. "Le moment est bien choisi," dit-il, lançant un regard perçant au Directeur.
Dumbledore soupira. "Non, Severus. Le moment est simplement un moment de désespoir. Rien d'autre. Et si vous choisissez de ne rien dévoiler, j'accepterai, bien sûr, et je respecterai votre décision "
Se penchant en avant dans sa chaise, Severus captura le regard bleu dans le sien. "Personne ne respecte mes décisions, Directeur," dit-il, lentement et avec moins d'émotion qu'il n'en ressentait vraiement. "Parce que je ne peux pas les respecter. Parce que je ne peux pas me respecter pour ce que je fais. Et ne-" il leva la main, car Dumbledore avait évidemment l'intention de l'interrompre "-n'essayez pas de me servir ces bétises de Lumière et de Ténèbres ou du Bien et du Mal. Il y a deux côtés, et ni vous ni moi ne pouvons juger lequel est meilleur ou pire "
"Nous ne tuons pas, Severus "
"Vous ne tuez pas, Directeur. Et quand vous l'estimez nécessaire, vous prenez des vies. Cependant, j'ai décidé de me mettre de votre côté, et vous recevrez les informations que vous avez demandées. Mais pas maintenant. Je suis." Il prit une respiration déchiquetée. "Je ne suis absolument pas en état de vous le dire maintenant. Donnez moi quelques jours"
Dumbledore hocha la tête. "Bien sûr, Severus. Je. j'apprécie cela "
Les larmes vinrent quand, sur le chemin de la porte, Severus sentit le phoenix se poser sur son épaule un bref instant, et triller une seule note paradisiaque à son oreille. Heureusement pour lui, les couloirs étaient vides.
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J'aurais pu jurer que la lune était pleine il y a seulement huit jours. Mais elle pend là-bas, si brillante et ronde-parfaite et argentée, transformant la forêt en un paysage de contes de fées. Pourquoi devrais-je remettre en question quelque chose de si parfait? Il fait sombre ici. Pourquoi Lord Voldemort n'a-t-il pas allumé les bougies? Veut-il l'obscurité complète quand il prendra sa potion? Alors il devra éteindre d'une manière ou d'une autre la lune. probablement qu'il peut faire cela. Son pouvoir est immense-il peut obscurcir la lune et le soleil, arracher les étoiles du ciel, une à une, comme autant de pâquerettes argentées. Regardez, la lune s'assombrit. maintenant elle ressemble au soleil couchant, rouge sang et violette.
"Severus, enfant, viens à moi!"
Tom. il m'appelle. Comme j'aime sa voix. Comme j'aime être près de lui. Quand il touche mon épaule, je sens que j'ai ma place.
Qui a allumé les bougies? Je ne veux pas de compagnie, je veux rester avec Tom, seulement nous deux. Tom, s'il te plaît, dis aux autres de partir. Je ne peux pas parler, mais tu me connais, Tom, tu sais ce que je désire le plus, alors s'il te plaît dis leur de partir. Pourquoi leur permets-tu d'entrer? Ils vont remarquer comme nous sommes proches, toi et moi, et ils seront jaloux. J'apprécierais même leur jalousie, si j'étais sûr qu'ils ne me fassent pas de mal. Ils voudront m'écarter, Tom, ils te veulent pour eux- mêmes.
Regarde, il y a Black. S'il te plaît, Tom, s'il te plaît dis que tu me préféres à lui, tu me préféres à lui, n'est-ce pas, Tom? C'est moi qui prépare tes potions, les potions qui te rendront encore plus fort, pour que tu puisses non seulement prendre la lune et la briser comme une bille de verre sur un plancher de sang devenu pierre; non, tu atteindras plus haut, plus haut que n'importe qui ait jamais étendu ses mains, et tu prendras le soleil entre ton pouce et ton index, et après un dernier regard, tu le moucheras comme la flamme d'une bougie. Toutes les étoiles seront tiennes, Tom; comme un râteau dans les eaux insondables, tes mains erreront à travers le ciel de nuit, moissonnant les étoiles, des milliers d'étoiles. Me tenant à tes côtés, je regarderai l'obscurité tomber jusqu'à ce qu'elle soit complète; ensemble nous écouterons les gémissements désespérés autour de nous-ils seront pleins de crainte, comme les petits enfants qu'ils sont. Ils ne savent rien, Tom. Rien. Parce qu'ils ne te connaissent pas. Mais je te connais, et je tiendrai ta main avec crainte pendant que t'étendras de nouveau vers le haut et, d'une seule poigne énergique, défonceras le firmament sombre, pour que la lumière inonde de nouveau le monde.
Pourquoi est-il ici, Tom? Pourquoi Dumbledore? Pourquoi tient-il le calice et pourquoi te le donne-t-il? C'était moi qui devais le donner, Tom. Dumbledore avec les yeux rouges et le pince nez pendillant de son nez. je ne peux pas croire que tu me repousses! Silencieusement, je dois me tapir à vos pieds, levant les yeux vers le trône que vous partagez avec Dumbledore, endurant ton rire cruel et le regard moqueur de tes yeux bleus. Tu bois la potion que j'ai faite, et tes cheveux deviennent blanc tout d'un coup. Ce n'est pas ma faute, Tom, tu sais que ce n'étais pas moi qui te l'a fait boire, c'était Lestrange, pas moi! Lestrange, qui m'enveloppe maintenant de chaînes. non, ce sont des serpents, sifflants vers moi et découvrant leurs crocs. Que me fais-tu, Tom? Ton bras est enroulé autour des épaules de Dumbledore, et vous me regardez tous les deux avec un intérêt détaché, comme si j'étais quelque animal étrange.
Le calice est vide maintenant. Ne le jette pas, Tom! Où est-il? Je ne l'ai pas entendu tomber, quelqu'un doit l'avoir attrapé. vous lui faisez signe, là-bas dans l'obscurité où il se tient, grand et gris et spectral. Pas un Détraqueur, Tom! J'ai déjà perdu mon âme, il n'y a rien pour le nourrir! S'il te plaît, Tom, épargne moi car j'ai péché-permets moi au moins d'avouer, avant qu'il ne me touche de ces mains froides! Ne lui permets pas de s'approcher de moi! Partir. je veux partir, même si cela signifie obscurité et séparation éternelle entre nous; mais les serpents me tiennent fermement en place, je ne peux pas m'échapper. Le froid s'approche de plus en plus. je n'aurais jamais pensé qu'un tel froid existe. maintenant il abaisse sa bouche vers la mienne. Je peux sentir l'oscillation soucieuse de mon âme, elle a peur de tant de froid. Tom, s'il te plaît, Tom. Mais tu ne fais que rire, un rire froid, coassant, caquetant-
"Professeur!" Le Baron Sanglant flotta à nouveau à travers Severus. "Je m'excuse de cette manière un peu brutale de vous réveiller, mais vous sembliez faire un cauchemar terrible. Elias ici-" il indiqua le corbeau qui battait hystériquement des ailes "-est tout à fait bouleversé "
"Tout va bien, Baron " Ayant l'impression que tous ses muscles étaient faits de plomb, Severus s'assit et frissonna, quand l'air frais transforma son pyjama trempé de sueur en une compresse froide de peur. "J'ai simplement. comme vous l'avez dit. C'était un cauchemar. Viens ici!" appela- t-il Elias, qui s'était arrêté sur le rebord de la fenêtre et regardait la scène avec un intérêt soucieux. L'oiseau émit un coassement aigu et traversa la salle pour atterrir sur l'avant-bras de son maître. "Là, là. Je vais très bien, tu vois? -Merci, Baron," dit-il, levant les yeux vers l'endroit où le fantôme flottait près du baldaquin, "C'était. une interruption très agréable"
"Je suppose que oui," répliqua le spectre avec un sourire sardonique. "Je vous ai souvent vu en plein cauchemar, mais jamais comme ce soir. Cependant, vous semblez allez bien maintenant, et ainsi je vais vous laisser" Il flotta directement à travers le baldaquin puis s'en alla.
Extrêmement reconnaisant que le Baron n'ait pas posé plus de questions, Severus sortit du lit et alla à la salle de bains, s'empara d'un pyjama propre en passant par la lingerie. Quand les bougies et les torches s'éclairèrent et illuminèrent les tableaux sur les murs et le plafond, Severus sentit qu'il était entièrment retourné à la réalité . Etrange, pensa-t-il, qu'un paysage d'été de fantaisie dusse avoir le pouvoir de le rassurer et le calmer. Il ôta son pyjama et pointa sa baguette au plafond, en murmurant "Tempesta calda! ", après quoi les nuages flottant à travers le ciel d'été planèrent lentement vers un endroit directement au-dessus de la baignoire et se rassemblèrent en un nuage gris orageux et sombre. Quelques moments après que Severus soit entré dans la baignoire, il commença à relâcher une pluie dense et chaude. Avec un gémissemnt de plaisir, il s'assit, les genoux repliées et les épaules voûtées, exposant les muscles tendus de son dos à l'averse chaude. C'était mieux que n'importe quelle douche.
Tout en se relâchant peu à peu, il permit à ses pensées de retourner aux évènements d'hier soir. Bien que son subconscient les ait changés en cauchemar, ils n'avaient nullement été si dramatiques. Au contraire: en dehors de son humiliation encore brûlante, parce que il avait été permis à St. Jean de préparer la potion, les choses s'étaient passées beaucoup mieux que n'importe lequel d'entre eux-voulant dire Lucius, Owen et lui-l'avait prévu. Voldemort les avait attendu, apparemment calme, mais ses yeux avaient trahi son attente fiévreuse. La même expression avait prévalu sur les visages de St Jean et Tabitha, bien que Lestrange ait été aussi clairement soucieux. Quand il avait présenté le calice à leur Maître, agenouillé avec une fière docilité, ils avaient tous retenu leur souffle. Comme toujours dans les moments émotifs, le pouvoir magique de Voldemort avait été tangible, presque comme une autre personne. En haletant, ils l'avaient tous regardé boire. La tension avait été insupportable pendant les secondes suivantes; même pour Severus, qui savait que la préparation devait marcher, du moins théoriquement. Alors, tout d'un coup, il avait senti quelque chose comme un changement du pouvoir qui pénétrait la salle. Un regard de côté aux autres lui dit qu'eux aussi l'avaient senti.
Soulevant la tête pour accorder à la pluie chaude l'accès à son visage, pour qu'elle puisse laver les traces de sel de sa peau, Severus ferma les yeux et sourit. Il avait toutes les raisons de le faire. Car, pendant la courte période de temps entre la dernière petite gorgée de Voldemort et les premiers mots qu'il dit, Severus s'était rendu compte que le venin de serpents purifié que Lestrange utilisait pour ses potions d'augmentation de pouvoir neutraliserait probablement partiellement l'impact de la Potion Liberatio. Il y aurait une augmentation du pouvoir du Seigneur des Ténèbres, peut-être même une augmentation perceptible, mais elle ne ferait jamais plein effet. Et Lestrange avait utilisé plus d'un tiers de l'huile de Lys du Diable.
Néanmoins, Voldemort avait été extrêmement satisfait. Se réjouissant silencieusement de cette réalisation, Severus s'avoua à lui-même que sa fierté avait relativement peu souffert quand Lestrange avait moissonné toutes les louanges.
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Depuis le 22 décembre, Severus n'avait plus été appelé. Se levant d'habitude tôt, il avait, pour une fois, pris plein avantage des vacances et dormi presque jusqu'au déjeuner du jour suivant. Après l'interruption que son cauchemar et la douche suivante avaient causée, il avait véritablement eu besoin de repos. Il avait passé le 23 à faire peu de chose d'autres que lire, manger et dormir, et ainsi se sentait entièrement frais et dispos quand il descendit pour le petit déjeuner dans la Grande Salle la veille de Noël.
Pendant les deux derniers jours, les nuages de neige avaient été soufflés vers le sud par un vent du nord vicieux qui sifflait et gémissait par dans les combles et autour des murs de Poudlard. A travers le voile épais de flocons, les contours des autres tours avaient été à peine visibles quand Severus avait regardé par la fenêtre de sa chambre à coucher après s'être réveillé. Le plafond enchanté de la Grande Salle montrait un tournoiement de gris et de blanc qui donnait à la douce lumière jaune des centaines de bougies un air encore plus chaud et plus accueillant.
Cela ne ressemblait pas du tout à Severus d'entrer dans une salle completément relâché et avec sa garde baissée. Il la releva précipitamment quand il vit la femme assise à côté de Dumbledore à la Grande Table. Reconnaisant pour sa vue aquiline qui le rendait capable de reconnaître les gens, même à une grande distance, avant qu'ils ne le voient clairement, il mit un masque d'indifférence polie sur ses traits et continua à avancer vers la table. Se rapprochant du petit groupe-il était bien avant huit heures, et ainsi seuls Dumbledore et McGonagall étaient là pour tenir compagnie à Nathalie Pierson -il scruta soigneusement le visage du Directeur, se détectant du plaisir de voir que le vieux sorcier ne semblait pas très joyeux de la présence du visiteur. Ceci n'était pas une surprise; après tout, la Gazette des Sorciers faisait subtilement mais constamment allusion à qui avait vraiment le pouvoir dans ce pays. Sans dire que le journal avait joué un rôle principal pour anéantir les possibilités qu'avait Dumbledore de devenir Ministre de la Magie après que Windham ait été tué.
Visiblement soulagé de pouvoir laisser la meilleure partie de la conversation à Severus, le Directeur dit cordialement, "Ah, Severus, vous voilà. C'est si bien que vous soyez venu. Mme Pierson, que voici est-"
"Nous nous sommes rencontrés " La voix de contralto n'avait pas changé, mais son visage était devenu plus dur. Quelques lignes de plus autour des yeux. Les coins de sa bouche légèrement pincés. Les iris plus gris que bleus maintenant-mais cela pourrait aussi être un effet de la lumière d'hiver entrant à flots par le plafond, pensa Severus.
"En effet. Comment allez-vous, Mme Pierson?"
Le regard qu'elle lui lança était glacé. "Aussi bien que vous pouvez vous y attendre dans des temps comme ceux-ci. Vous êtes le Directeur de Maison de ma fille ?"
"Et son professeur de Potions, oui " Severus s'assit et se versa calmement un peu de café. Tou en en prenant une première petite gorgée brûlante, il était poignamment conscient de ses yeux posés sur lui. Il n'avait pas du tout l'intention de lui rendre son regard bientôt, cependant. Du coin de ses yeux, il vit Dumbledore observer l'interaction-ou plutôt le manque d'interraction-avec quelque chose de très apparenté à de l'amusement. Il réemplit calmement sa tasse, sentant son impatience fâchée.
"Eh bien?" dit-elle finalement.
Aussi lentement que possible, il laissa son regard se diriger premièrement vers ses mains et puis, presque se traîner jusqu'à son visage. "Je vous demande pardon?"
Ses yeux se rétrécirent. "J'attends "
"Vous donnez certainement cette impression. Puis-je demander ce que vous attendez exactement?" *
A cela, ses doigts se convulsèrent brièvement. "Une réponse, Professeur Rogue"
"Oh?" Il éleva ses sourcils et lui fit un presque-sourire. "Je n'étais pas conscient que vous aviez posé une autre question que celle à laquelle j'ai déjà répondu. Pourriez-vous me passer le beurre, s'il vous plaît?"
Le plat tremblait dans ses mains. Mais elle évita ses yeux. "Ma fille. Comment va-t-elle?"
"Ah, je vois. Bien, je dirais " Severus se beurra un morceau de pain grillé.
"Bien?" de la colère à peine contenue vibrait dans sa voix. "Est-ce tout ce que vous avez à dire? Quel genre d'enseignant êtes-vous ? Elle a été sous votre responsabilité pendant presque quatre mois, et vous me dites simplement qu'elle va bien ?"
Trempant soigneusement une cuillère dans la gelée d'orange, Severus en prit un peu et la transféra sur son pain grillé. "Il n'y a pas grand chose à dire de plus, Mme Pierson. Gwendolyn est une enfant très. discrète" Oui, cela piquerait, pensa-t-il. Dites à une Serpentard ambitieuse que son enfant ne se détache pas de la foule, et elle serait totalement choquée. Peut-être encore un peu ? "Agréablement dans la moyenne, si je puis dire " Il prit une bouchée de son pain grillé et la regarda droit dans les yeux.
Les narines flamboyantes, sa posture tout entière exprimant une politesse forcée, tendue à ses extremes, elle lui rendit directement son regard. Tout en tamponnant délicatement sa bouche de sa serviette de table, Severus jetta un coup d'?il derrière Nathalie à McGonagall. L'expression sur le visage de la Directrice de Gryffondor était, pour ne pas dire plus, maléfique. Autrement que Dumbledore, elle avait un dégoût général et sans discernement des Serpentards; cela et la loyauté douteuse de la Gazette des Sorciers était assez pour allumer une antipathie immédiate. Une fois de plus, elle allait être son alliée, bien que leurs motifs ne puissent pas être plus différents. "Je suis d'accord avec Professeur Rogue, Mme Pierson "
Nathalie se tourna de l'autre côté si brusquement qu'elle renversa presque la tasse de thé de Dumbledore. Elle ne s'excusa pas . "Je vous demande pardon?"
S'il n'avait pas su, d'expérience personnelle-bien que simplement comme spectateur, jamais à la réception lui-même-que McGonagall était capable de rire chaleureux, il aurait certainement déclaré qu'elle ne l'était pas; le sourire frigide qu'elle envoya à la plus jeune sorcière érigeait une barrière presque tangible entre les deux femmes. "J'ai exprimé la conformité de ma propre évaluation à celle du Professeur Rogue, Mme Pierson. Votre fille-" avec plaisir, Severus remarqua l'accent oh si insignifiant sur 'votre', presque digne d'un Serpentard, qui faisait allusion à la naissance illégitime de Gwendolyn "-est, et vous devriez prendre cela comme un compliment, une élève discrète. Des capacités moyennes, des notes moyennes. Je ne peux pas me souvenir d'avoir ôté des points à Serpentard à cause d'elle "
"Et ce n'est pas peu dire," interrompit soyeusement Severus, lui faisant son meilleur faux sourire.
La tension à la table avait atteint un point où un seul mot imprudent pourrait très bien provoquer une petite catastrophe, et Dumbledore était juste sur le point de calmer les eaux, quand une autre voix de contralto, plus rauque et moins agréable que celle de Nathalie prononça un amical "Bonjour tout le monde!" et Amanda Bibine s'assit à la gauche de Severus. "Eh, bonjour Sev!" dit-elle, lui souriant. "Tu as l'air bien mieux. Il semble que tu sois humain après tout-même toi, tu as besoin d'un peu de sommeil et de détente "
Le regard sur le visage de Natalie, causé à la fois par le ton amical et l'absence de colère à l'abréviation du nom de Severus, était inestimable. Pour mettre la cerise sur le gâteau, Severus se tourna vers sa voisine de gauche et dit, "Bonjour, Amanda. La façon avec laquelle ton esprit semble marcher est véritablement admirable: la moitié française fait un compliment, et la moitié anglaise le tempère avec du sarcasme "
Bibine eut un large sourire, tandis que Natalie prenait une inspiration rapide.
"Euh. Severus," dit Dumbledore, "je vais amener Mme Pierson à mon bureau maintenant. Pourriez-vous s'il vous plait vous joindre à nous une fois que vous aurez fini votre. petit déjeuner?"
"Bien sûr, Directeur. Dois-je amener la fille de Mme Pierson?"
"Cela," dit Dumbledore, avec un soupir soulagé, "serait une excellente idée, je pense "
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En dépit de l'humeur de fête, les cadeaux et les décorations que Severus avait haï depuis aussi longtemps qu'il pouvait s'en souvenir, ces trois jours d'indolence calme pensés à Poudlard-à l'exception de la visite de Nathalie, mais même cela avait eu un certain aspect hilarant-avaient fait des prodiges pour Severus. Quand il arriva au Manoir Malfoy dans l'après- midi du lendemain de Noël, le constraste entre son propre bien-être et la consternation évidente de ses hôtes le frappa comme un coup de poing. Il était un invité, et ainsi avait préféré aujourd'hui marcher jusqu'au portail puis transplaner à voyager par Cheminette jusqu'au bureau de Lucius. Un Elfe de Maison visiblement affligé ouvrit la porte et prit son manteau. Puis il fut accueilli par une Narcissa encore plus affligée.
"Severus, je suis si contente que tu aies pu venir," dit-elle quand il se pencha au dessus de sa main pour l'embrasser.
Il se redressa et lui lança un regard confondu. "Y a t'il un problème, Narcissa? Tu as l'air un peu inquiête." Il avait exprimé ses pensées très soigneusement, mais tout de même ses yeux devinrent très brillants tout d'un coup. "Narcissa," dit-il, s'emparant à nouveau de sa main, "je ne veux pas être indiscret. mais as-tu des ennuis avec Lucius? Il était un peu. eh bien, étrange, la dernière fois que je l'ai vu, et-"
Elle secoua la tête. "Je. pas vraiment, non. Suis moi, Lucius attend déjà dans la bibliothèque "
Pas vraiment? Qu'est-ce que c'était censé vouloir dire? Secouant la tête, Severus la suivit dans la bibliothèque. Comme elle l'avait dit, Lucius était déjà là-bas. Il n'avait pas l'air bien mieux qu'il y a quatre jours, quand ils avaient pris le sang de Mansfield. Quand Narcissa et Severus entrèrent dans la salle, il posa le verre qu'il tenait sur une table de côté et se leva. A en juger par la teinte rosâtre baignant son visage, le verre avait été réempli plus d'une fois. "Bonjour, Sev," dit-il, "Ca fait du bien de te voir " Le manque d'expression dans sa voix contredisait ses mots, cependant.
Non, pensa Severus, ils ne semblaient pas se disputer. Sinon autre chose, ils partageaient quelque chagrin commun. "Lucius," dit-il, un soupçon terrible se formant dans son esprit, "Est-ce que quelque chose est arrivé à ta mère?"
Lucius lui lança un regard étonné. "Non, bien sûr que non. Pourquoi poses- tu la question?"
Severus émit un reniflement impatient. "Peut-être que tu n'en es plus conscient, Lucius, mais l'atmosphère est franchement déprimante ici. D'abord, j'ai pensé que c'était seulement toi. Mais Narcissa à l'air au moins aussi sombre que toi-alors quel est le problème? Si vous préferiez être seuls, ce n'est pas un problème, dites le moi seulement et-"
"Non!" la main de Narcissa vint se poser sur son épaule, et elle lui sourit tendrement. "S'il te plaît, Severus. Ceci n'a rien à voir avec toi. Vraiment. Nous sommes tous les deux contents que tu sois là. Voudrais-tu quelque chose à boire ?"
"Tu vas en avoir besoin ," dit Lucius sinistrement.
Ne sachant absolument pas quoi dire, Severus hocha simplement la tête et s'assit dans le fauteuil qu'il occupait d'habitude. Lucius lui apporta son whisky puis rejoint Narcissa sur le divan. Ils levèrent silencieusement leurs verres et prirent une première petite gorgée. Se sentant légèrement plus à son aise, Severus se renversa en arrière et croisa les jambes.
Après un court silence, Narcissa dit, "Ne penses-tu pas que nous devrions le lui dire, Lucius?"
"Oui, je suppose qu'il vaut mieux s'en débarasser maintenant. Narcissa est enceinte "
"Oh," dit Severus, maintenant vraiment complètement perdu, "Félicitations- c'est une heureuse. quoi . oh, merde !"
"Presque exactement mes mots," observa sèchement Lucius. "Et s'il te plaît ne demande pas pour quand l'enfant est prévu "
Severus avala son whisky d'un coup et alla réemplir le verre. Ses mains tremblaient. "Je suppose," dit-il, retournant à sa chaise, "que, considérant ton expérience passée, tu n'envisagerais pas-"
"Non!" dit nettement Narcissa. "En aucune façon. Je veux avoir cet enfant, même si cela veut dire que nous devons aller nous cacher au bout du monde "
"Je ne pense pas que cela soit très utile," commenta Severus. "S'il veut vous trouver, il vous trouvera, où que vous soyez "
"Comme c'est vrai," acquiesça Lucius. "Nous ne pouvons pas nous cacher, et nous voulons tous les deux que cet enfant vive. Alors nous allons devoir penser à autre chose "
Severus hocha lentement la tête. "Et vous ne pouvez pas vous fier à la discrétion du medisorcier ou de la médisagefemme. Autrement, ce serait simple. Ils peuvent faire commencer le travail avec quelques jours d'avance, simplement en lui donnant une potion, mais-Non!" s'écria-t-il, interprétant correctement le regard du couple, "Désolé, mais je ne peux pas. ceci est simplement trop dangereux-"
"Oh, vraiment?" grogna Lucius , "Et que penses-tu que ce soit pour nous?"
"Je sais, Lucius. Mais quel serait le sens d'attirer une fin certaine sur vous, moi et l'enfant?"
Avec un bruit de choc, Lucius écrasa son verre sur la table. "Espèce de maudit, fichu lâche, que-"
"S'il te plaît, Lucius," dit Narcissa, attrapant son avant-bras gauche et jetant un regard plein d'excuses à Severus, "Ceci ne changera rien. Discutons ceci aussi calmement et raisonablement que nous le pouvons. s'il te plaît!" répéta-t-elle, des larmes coulant déjà sur ses joues.
Le visage toujours rouge, Lucius fit un effort visible pour se calmer et, d'un geste presque hésitant, essuya les larmes de son visage avec son pouce. Ce court intermezzo avait donné à Severus du temps pour rassembler ses propres esprits. "Ecoutez," dit-il, avec autant de sang-froid qu'il le pouvait, "je veux bien aider. Mais vous devez m'écouter jusqu'au bout. Vous ne pouvez aucunement garder la grossesse de Narcissa secrète. Et il n'y absolument aucun sens à mentir sur la date de naissance prévue-il est suffisant qu'il s'empare de votre medisorcier et le torture. Des objections?"
"Non!" dit Lucius d'un ton bourru, apparemment calmé par la détresse de sa femme.
"Je suis content de l'entendre. Maintenant, s'il sait que l'enfant naîtra vers la fin juillet, il déplacera ciel et terre pour faire en sorte qu'il voie le jour exactement le 31 juillet. Ce qui veut dire que, quoi que nous décidions de faire, nous devons le faire beaucoup plus tôt. Et ce doit être quelque chose de spectaculaire, quelque chose d'absolument pas suspicieux que personne ne puisse connecter avec vous, moi ou une de mes potions "
"Severus." la voix de Narcissa était très petite. "Si tu suggères quelque chose de similaire à. l'incident, je. je vraiment je ne peux pas traverser cette épreuve à nouveau, pas même pour cet enfant."
"Non!" dit Severus, roulant ses yeux, "je ne suis pas un monstre, n'est-ce pas? Lucius me transformerait en viande hachée si je suggérais une telle chose. Non, je pensais à autre chose. Et," ajouta-t-il avec un sourire moqueur à Lucius, "il devra supporter sa juste part de douleur cette fois "
"Merveilleux," répondit Lucius. "J'espère seulement que cet enfant ne créera pas autant d'ennuis après sa naissance qu'avant "
