CHAPITRE 37
Chère Sibylle,
Ce que je suis sur le point de faire maintenant pourrait très bien se révèler être l'erreur la plus conséquente de ma vie entière, et par conséquent la dernière. Cependant, je suis arrivé à un point où j'ai peu de choses à perdre. Pas beaucoup plus que ma vie, à bien y penser. Et ce n'est pas une possession que je chéris.
Pour racourcir une longue histoire: j'ai rejoint Voldemort immédiatement après l'école et j'ai été son loyal partisan jusqu' à il y a un an. Pour des raisons qui prendraient trop de temps à expliquer, j'ai décidé de changer de côtés, et j'enseigne maintenant les Potions à Poudlard. Voldemort croit que je suis son espion, tandis qu'en réalité j'espionne pour Dumbledore. Cela semble facile, n'est-ce pas? Peut-être que c'est facile, et que c'est moi qui crée des problèmes là où il n'y en a aucun en réalité.
La lettre que tu as écrite à Dumbledore et les informations qu'elle contenaient seront vitales dans le combat qu'il mène contre les forces de Voldemort. J'espère que ces nouvelles te satisfont.
Ce n'est pas au sujet de cette prédiction, cependant, que je t'écris maintenant. C'est au sujet de celle que tu m'as donnée lors de notre dernière soirée à Poudlard. Pour un long moment, je l'avais presque oubliée. Puis, un événement tragique me l'a remise en mémoire, et depuis lors elle a été constamment dans mon esprit.
Tu conais mon opinion en ce qui concerne la Divination. Nous n'avons jamais été amis, ou même particulièrement proche. Ces deux faits me donnent une certaine répugnance à te demander s'il y a une possibilité que tu expliques ce que tu as vu exactement dans mon avenir. Les mots sont vagues et ambigus. Mort et renaissance. parfois je pense que je suis déjà mort, d'autre part je suis convaincu que la mort dont tu parles est encore lointaine, et que je vais être transformé en fantôme. Bien sûr, je n'aurais jamais dû te parler de mon espionnage. D'autre part, cela t'aidera peut- être à localiser le point de la prophétie auquel je suis arrivé.
Je suis conscient que toute communication avec le monde hors de l'Académie n'est pas regardée avec bienveillance par tes enseignants. Mais peut-être qu'il y a une possibilité que tu répondes. J'ai l'impression d'être un idiot. Probablement que je brûlerai cette lettre dès que je l'aurai terminée. Au cas où je l'envoie vraiment, je suppose qu'il est inutile de te dire que tu dois la détruire immédiatement, sans mentionner le contenu à qui que ce soit. (Aussi dramatique que cela semble, mais c'est une époque dangereuse)
Sincèrement tien
Severus Rogue
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Son état était très critique en effet, se dit Severus, quand il posa la plume d'oie. Ecrire à Sibylle Trelawney, cette libellule chargée de bijoux, était vraiment le sommet de la folie. D'autre part. Exactement. D'autre part. C'était un fait irréfutable qu'il ne s'était jamais senti plus épuisé et vide. Pas qu'il eut réclamé du bonheur, ou de la gaieté, ou n'importe laquelle de ces âneries que les gens désiraient d'habitude; mais ce sentiment de plomb d'être enfoncé dans de la mélasse visqueuse et grise, presque incapable de résister à la succion le tirant vers le bas, chaque jour un peu plus-il était impossible d'endurer cette sensation longtemps. Cela avait commencé il y a quelque temps, et il l'avait ignoré. A chaque obstacle qu'il rencontrait, à chaque potion que ses élèves loupaient, à chaque chamaillerie insensée pendant les réunions du personnel, la pression était devenue plus lourde, cependant. Jusqu'à ce qu'au point où il ne pouvait plus nier plus longtemps qu'il était proche du suicide.
Certainement, il y avait des choses qui apportaient quelque gaité à son existence-il n'était pas assez idiot pour nier cela. Travailler sur la potion d'immunité, par exemple. Bien qu'elle soit destinée au môme pas encore né de Potter. Mais c'était un défi intéressant. Concocter ce stratagème avec Lucius et Owen, et en exécuter la première partie, avait été. eh bien, une sorte d'amusement. Voir Mathilda énerver ce rustre de Black avait une certaine valeur de divertissement. Vrai. Tout cela était vrai. Mais finalement, tout cela était des divertissements simplement peu profonds. Car le vide qu'il sentait en lui et autour de lui ne pouvait pas être rempli avec des petits moments à demi agréables. Il avait essayé de le remplir de haine, mais même cela avait échoué, parce que finalement cela manquait de sens. Incapable de véritablement détester Voldemort, sa réalisation que le Seigneur des Ténèbres n'était pas vraiment différent de ceux qui détenaient actuellement le pouvoir dans le monde des sorciers lui avait simplement laissé un arrière-goût amer. Cela avait été un long processus, dont il était incapable de trouver précisément le début-peut- être que c'était arrivé quand il avait aidé Lucius avant la noce-une croissance lente de la conscience que, finalement, Voldemort avait uniquement envie de pouvoir pour lui-même et n'allait jamais le partager avec qui que ce soit. Si Lestrange avait encore cette illusion, tant pis pour lui. Il se réveillerait bien assez tôt.
Mais Severus était suffisamment honnête avec lui-même pour reconnaître que, s'il était incapable de haïr Voldemort, il était aussi incapable de développer quelque sentiment fort que ce soit au sujet de Dumbledore. Ni amour ni haine. L'amour était absolument impossible de toute manière, parce que cela le rendait vulnérable et faible. Et la haine. Non, il était impossible de haïr le vieux sorcier. Ce qui servait simplement à rendre plus importante une question déjà brûlante: où tout cela le laissait-il, lui, Severus Rogue? Il était un vide, un vide qui fonctionnait et accomplissait ce qu'on attendait de lui. Il avait perdu sa jeunesse, son enthousiasme, son énergie, parce qu'il n'y avait aucun but qui vaille la peine d'être poursuivi. Peut-être, pensa-t-il, serait-ce mieux pour lui s'il était moins intelligent. Car il pourrait peut-être se persuader qu'empêcher Voldemort de se transformer en quelque genre de super sorcier avec des pouvoirs sans précédent était un but. Il était plus intelligent que cela, néanmoins. C'était au mieux une tâche, une qui pourrait très bien lui coûter la vie. Elle pourrait même donner à sa vie la valeur d'être vécue aussi longtemps que cela lui prendrait pour l'accomplir-mais après cela?
Il savait que ce qu'il avait dit à Elias il y a quelques mois, après trop de whisky sur un estomac vide, n'était rien d'autre que la vérité: il avait perdu son point d'ancrage. Son effet de levier. Il aurait eu besoin d'appartenir à quelque chose ou à quelqu'un, quoi que ce soit, pour que cette confusion se termine. De jour en jour, il bataillait son chemin avec les dents serrées, luttant contre ce sentiment de plomb qui le tirait vers le bas. Les Moldus appelaient cela de la dépression. Seulement nommer une chose ne rendait pas plus facile le fait d'y faire face. Ce qu'il avait écrit à Sibylle disait tout, vraiment. Et il s'était fait une promesse: jusqu'à ce que Voldemort soit parti, il supporterait cela. A partir de ce jour là, il serait libre de se tuer quand il se sentirait incapable de continuer. Ce n'était pas grand chose, mais d'une manière ou d'une autre cela aidait.
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"Mademoiselle Reynolds semble tout à fait apprécier sa petite croisade," remarqua le Baron Sanglant. Ils étaient maintenant bien avancés dans le mois de février, l'école avait repris il y a un peu plus d'un mois, et Mathilda avait respecté son voeu de faire payer à Black chaque moment de souffrance qu'il lui avait causé.
Severus hocha la tête, faisant un sourire sinistre au fantôme. "Je mentirais si je disais que je n'apprécie pas cela. Et j'ai finalement compris pourquoi elle a été répartie à Serpentard. L'astuce dont elle fait preuve dans ses farces est considérable "
"Oui," consentit le Baron, "Et sa soif de vengeance est encore plus étonnante. Bien que je doive dire que, si le Directeur reçoit jamais de preuve concrète-en dehors des plaintes constantes de Black contre son ancienne flamme, bien sûr-cela sera très certainement la fin de sa carrière enseignante"
Il était tard dans la matinée, un samedi. Severus s'était retiré dans ses quartiers immédiatement après le petit déjeuner, pour finir de corriger un tas de devoirs avant le match de Quidditch de cet après-midi. Serdaigle jouait contre Gryffondor, mais le Directeur avait rendu très clair le fait que tous les Directeurs de Maisons devaient assister à tous les matchs. Une autre tentative inutile pour encourager l'amitié inter-maisons-comme si une telle chose existait même-selon l'opinion de Severus. Mais il avait appris à utiliser son énergie plus économiquement; et ainsi, au lieu de s'engager dans une discussion stérile, il avait obéi, comme tous les autres. Reconnaisant pour la pause que l'apparition du Baron fournissait, il pensa quelques instants à cette dernière phrase. "Elle est très circonspecte, cependant," remarqua-t-il finalement. "Ou avez-vous des raisons de craindre qu'elle puisse être découverte?"
"Non. Pas pour le moment. Mais vous savez comment c'est avec le succès-tôt ou tard il monte à la tête des gens. Vous pourriez vouloir la raisonner un peu, Professeur. En tant que simple mesure de précaution "
Severus savait qu'il ne fallait pas ignorer un avertissement prononcé par le Baron Sanglant comme étant sans importance et donc, après que le match se soit terminé avec un spectaculaire 220 à 30 pour les Gryffondors-Black jubilait d'une manière très insupportable-il invita Mathilda à boire un verre aux Trois Balais. C'était une belle journée ensoleillée, et l'air sentait déjà la terre mouillée et les nouvelles plantes, impatientes de pousser à travers le sol humide, et donc l'idée d'une promenade jusqu'à Pré- au-Lard sembla tout à fait attrayante. Cette allusion de printemps était traître, cependant, car la brise légère qui froissait leurs cheveux avait encore un froid d'hiver, et donc ils furent contents de la chaleur, sinon du bruit, qui les accueillit dans le pub. Les deux jeunes enseignants se retirèrent dans une cabine calme, suivis par un coup d'oeil malveillant de Madame Rosmerta-elle n'avait pas oublié la rebuffade que Lucius lui avait adressée quand elle avait osé les appeler, lui et Severus 'garçons'. La serveuse apporta leurs boissons, et, après les premières petites gorgées revigorantes, Severus aborda le sujet de Sirius Black. Au départ, Mathilda semblait être assez disposée à parler, mais une fois qu'elle se fut rendue compte de ses intentions elle devint têtue.
" Tu m'as trouvée , Severus!" dit-elle, se penchant en avant pour mieux le regarder dans les yeux. Ses joues étaient rougies, et les mains tenant sa bouteille de bièraubeurre tremblaient légèrement. "Tu m'as trouvée," répéta- t-elle, "et tu as vu de première main ce que ce bâtard m'a fait!"
Severus la dévisagea, secouant la tête d'incrédulité. C'était absurde- maintenant il devait défendre Black! "Mathilda, le suicide est appelé suicide parce que tu te le fais à toi-même. Je consens qu'il t'a traité comme le bâtard qu'il est, mais c'est toi qui a tenté de te tuer "
Elle lui rendit son regard, ses yeux soudain durs. "Pourquoi, Severus? Pourquoi le défends-tu?"
Là-il l'avait vu venir. De toutes les stupides-"Je ne défends pas Black! Mais ne peux-tu pas voir, mince, qui ce que tu fais met sérieusement en danger ta place ici? Tôt ou tard tu feras forcément une erreur. Et considérant l'opinion pas exactement favorable que Black a de moi, il va probablement insinuer que c'est moi qui suis à l'origine de ta petite campagne de vengeance. C'est la dernière chose dont j'ai besoin, je t'assure "
"Tu as peur de lui," dit-elle lentement, se renversant dans son siège et lui lançant un sourire tordu. "Severus Rogue a peur de Sirius Black. Qui l'eut pensé?"
Il lui fallut tout son sang-froid pour ne pas exploser là et maintenant. "Ne parle pas de choses que tu ne comprends pas," dit-il d'un ton rogue. Puis le verre qu'il venait tout juste de vider cèda à la pression de ses doigts avec un 'crack'argenté. Avec un grognement furieux, Severus résista à l'envie enfantine de dire quelque chose comme 'regarde ce que tu as fait', tira sa baguette et répara le verre et soigna sa main. Levant les yeux, il vit que Mathilda le regardait avec quelque chose de très apparenté à de l'amusement dans ses yeux. "Quoi?" beugla-t-il.
"Rien, vraiment. je viens de me souvenir que." Mathilda pencha sa tête de côté et le scruta avec une expression perspicace sur son visage.
Déterminé à ne pas demander ce dont elle s'était souvenue, Severus fit signe à la serveuse et commanda de nouvelles boissons. Son humeur et sa voix étaient de nouveau sous contrôle, et il décida d'essayer une autre approche. "Si tu préféres ne pas suivre mon avis, puis je te rappeler que tu es mon assistante. Ce qui fait de moi ton supérieur. En tant que tel, j'exige par la présente que ces farces ridicules s'achèvent. Ceci est un ordre, au cas où tu l'ais mal compris "
"Et si-"
"Si tu continues, ceci sera considéré comme un acte d'insubordination, dont je devrai informer le Directeur. Désolé, mais tu ne me laisses pas le choix "
"Et tous ces ennuis parce que tu es amoureux de Black." répondit-elle, d'un chant moqueur.
Severus était ébahi. "De toutes les idées absurdes-Mathilda, es-tu folle? Qu'est-ce qui diable t'a donné l'idée-"
"Il joue pour les deux équipes, n'est-ce pas? Tu te souviens de notre cinquième année?"
"Bien sûr, mais-"
"Ecoute, Severus, je ne suis pas idiote. Chaque Serpentard est son propre meilleur ami, alors pourquoi irais-tu si loin pour protéger Sirius? Il doit y avoir quelque chose d'autre."
Content d'avoir appris, sur de nombreuses années, à maintenir un calme extérieur pendant que son esprit travaillait furieusement, Severus se renversa en arrière, le visage impassible, les doigts tournant lentement le verre qui reposait sur la table en bois poli. D'une certaine façon, sa réaction était compréhensible. Pour elle, la tension entre lui et Black n'était rien qu'une antipathie profonde mais essentiellement peu-dramatique entre deux confrères. Impossible de lui dire pourquoi il voulait éviter Black autant que possible-ce Gryffondor odieux avait provoqué la fuite de Poudlard précipitée de Karkaroff en l'espionnant. Bien sûr, Severus était beaucoup plus intelligent et mieux préparé que le Mangemort maintenant fugitif, mais cela ne voulait certainement pas dire qu'il voulait attirer l'attention de Black sur lui. Si Mathilda était découverte, Black n'hésiterait pas un seul instant à l'accuser d'être le cerveau qui se cachait derrière les farces-et certaines d'entre elles avaient été vraiment méchantes-profitant simplement de la rancune de Mathilda et l'utilisant comme un outil pratique. Par conséquent, les soupçons maintenant dormants pourraient éclater de nouveau, et Severus aurait plus de mal que jamais à éviter d'être espionné. Non, cela était la dernière chose dont il avait besoin. Involontairement, Mathilda lui avait fournie une explication plausible, sinon entièrement importune. La question était: pouvait-ce lui nuire de quelque façon si cette rumeur se répandait par les murs toujours à l'écoute de Poudlard? Et si une partie des étudiants en avait vent et qu'ils le disaient à leurs parents? Et si les rumeurs atteignaient Voldemort? Finalement, tout se réduisait à ce seul problème. La rumeur pourrait-elle nuire à sa position dans les rangs du Seigneur des Ténèbres? L'homosexualité n'était pas été considérée comme une maladie ou un défaut répulsif, comme dans le monde des Moldus. Elle était tolérée avec des sourcils haussés, pour ainsi dire. A bien y penser, Voldemort-s'il le croyait du tout-pourrait vouloir utiliser la prétendue préférence sexuelle de Severus comme une arme contre Black, dont la présence à Poudlard était continuellement une épine dans son pied. Ou, s'il le voulait, le Maître pourrait suggérer qu'il gagne Black à leur cause au moyen de chantage ou au moyen d'asservissement sexuel. Et c'était quelque que Severus ne pouvait absolument pas se permettre, parce qu'il serait obligé, soit d'échouer soit de perdre sa couverture-il n'avait aucune envie de se demander laquelle de ces alternatives était pire. Sa décision était prise.
Avec un demi sourire à Mathilda, il se pencha légèrement en avant, pour que ses avant-bras et ses mains soient cachés à sa vue par la table, et tira rapidement sa baguette, la pointant vers elle. Ses lèvres se déplacèrent à peine quand il marmonna "Oubliette! ", effaçant simplement la seconde partie, plus échauffée, de leur discussion. "Bien," dit-il alors, hochant comme s'il était d'accord, "Essayons avec un compromis: une vengeance de plus, et puis tu arrêtes. Qu'en penses tu?"
Son expression était légèrement confuse, et Severus attendit avidement qu'elle réponde-il était extrêmement adroit aux sortilèges de mémoire, mais annuler une seule mémoire très courte était toujours très difficile. "Ehh -bien, oui, cela semble. raisonnable," répondit-elle. "Après tout."
"Exactement. Après tout, il y a assez de tension comme cela, et nous n'avons pas besoin que Black perde le peu de sang-froid qu'il possède. Tu sais comment il est."
Mathilda hocha docilement la tête. Il avait des difficultés à résister au sourire moqueur qui voulait faire friser ses lèvres. Car ceci était une technique que seul très peu de gens possédaient: vous deviez utiliser les quelques secondes après que le sortilège de mémoire avait fait effet, et vous deviez être convaincant. C'était presque comme remplacer la mémoire anéantie avec un autre, plus appropriée, pendant le court temps où l'esprit frémissait et se recomposait. Maintenant elle croyait qu'elle avait accepté le compromis qu'il avait offert. Vraiment, se dit-il quand ils se levèrent et se dirigèrent vers la porte, il aurait dû penser à cela dès le début. D'autre part, il n'aurait jamais pensé que qui que ce soit puisse penser qu'il était épris de Black .C'était passé près, mais maintenant il était conscient de cette possibilité, prêt à l'utiliser si nécessaire. Et l'essentiel, comme l'avait si sagement observé le Prince du Danemark, était d'être prêt.
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Ironiquement, ce fut exactement la dernière action de Mathilda qui diminua considérablement les soupçons galopants qu'avait Black sur le fait que Severus soit un Mangemort.
Le jour de la St Valentin, une fête purement Moldue, et une qui ne s'était insérée furtivement dans la tradition britannique que très récemment, était un événement que presque tous les enseignants détestaient absolument. Non seulement les élèves, surtout les plus vieux, étaient presque incontrôlables pendant plus de vingt-quatre heures, il y avait aussi une augmentation perceptible dans les activités de duels et de combats entre les jeunes hommes pleins de testostérone. Les quatre Directeurs de Maisons s'étaient opposés à l'idée du Directeur d'organiser un autre bal, et pour une fois il avait entendu raison. Rien ni personne ne put le dissuader, cependant, de faire décorer la Grande Salle de bougies roses-au lieu des blanches habituelles-parsemer les tables de pétales de rose et de chocolats en forme de coeurs, emballés dans de l'affreux papier rose, et ensorceler les statues et les armures pour qu'elles chantent des chansons d'amour de leurs époques. Il était strictement défendu aux élèves d'utiliser les hiboux de l'école pour délivrer des lettres d'amour et des cartes de St Valentin, mais beaucoup d'entre eux avaient leurs propres hiboux de toute manière, et ceux qui n'en avaient pas trouvaient toujours des moyens de se faufiler dans la volière.
Les nerfs de Severus étaient déjà aussi tendus que des cordes, parce que l'attaque de Peter McDonald, Chef du Comité de Contrôle des Aurors et aspirant allié d'Albus Dumbledore, était prévue pour le soir du quatorze. C'était un mercredi, et ainsi il était, bien sûr, exempté de participer à l'opération. Mais il savait que Lucius menait l'assaut, et qu'il ne lui avait été permis que d'emmener trois hommes-Voldemort n'avait nullement renoncé à son habitude d'envoyer ses partisans à des missions presque suicides, surtout Lucius. McDonald avait une femme-elle était une confrère de Roberta Rosier, travaillant à Ste. Mangouste comme guérisseuse d'âme- deux filles jumelles, Melanie et Natalie, qui avaient reçu leur diplôme il y a deux ans et habitaient toujours chez leurs parents, et un fils, Arthur, qui avait été un Serdaigle deux années au-dessus de Severus. Ceci voulait dire que le groupe de quatre de Lucius devrait faire face à cinq sorciers adultes entièrement entraînés. Six, si la petite amie de Arthur McDonald était présente. Les trois Mangemorts que Lucius avait choisi étaient expérimentés et, surtout, c'étaient des combattants impitoyables, mais tout de même Severus sentait son estomac se tordre en un noeud inconfortable d'anxiété.
Le petit déjeuner avait été une affaire très tendue, avec un nombre démesuré de hiboux entrant et sortant en volant de la Grande Salle pendant la plus grande partie du repas. Lui et les trois autres Directeurs de Maisons n'avaient vraiment pas apprécié manger, parce qu'ils contrôlaient constamment les oiseaux, identifiant ceux de l'école et notant les noms des destinataires pour plus ample interrogation des expéditeurs. Ses classes du matin n'avaient rien été de moins qu'une catastrophe, comme les élèves étaient distraits, riaient nerveusement et chuchotaient à tous moments, ne faisant presque pas attention à leurs potions et les loupant par conséquent. Pas même Minerva ne s'était plainte quand ils étaient passés devant les sabliers indiquant les points de maison sur le chemin du déjeuner. Toutes les maisons avaient souffert des pertes considérables, et elle avait elle-même ôté une quantité substantielle de points à ses propres Gryffondors, comme elle le dit à Severus.
Comme il fallait le prévoir, les choses empirèrent l'après-midi. Par alors, les émotions qui avaient commencé à frissonner le matin étaient arrivées au point d'ébullition, et deux garçons de sixième année, un Serdaigle et un Poufsouffle, eurent même le culot de faire louper la potion de l'autre, à cause de leurs sentiments partagés pour une fille de cinquième année de Serdaigle. Heureusement, les conséquences n'étaient pas trop dramatiques; Severus les envoya à l'infirmerie sous la garde d'un préfet de Poufsouffle, leurs mains et leurs visages couverts de brûlures multicolores.
Il savait qu'il devrait aller diner dans la Grande Salle-même uniquement pour confirmer son alibi pour ses confrères odieux-mais c'était simplement au delà de ses forces. Donc, après avoir nettoyé les restes du combat de coqs Serdaigle-Poufsouffle, il retourna avec lassitude à ses quartiers et appela Peggy.
"Maître Severus, êtes-vous malade?" demanda-t-elle, le regardant avec inquiétude.
"Pas malade, non. Seulement malade de ces marmots hormonaux. Et je ne descends pas dîner "
L'elfe hocha sagement la tête. "Je les vois et je les entend toute la journée ; pas étonnant que vous êtes fatigué, Maître Severus. Vous savez ce dont vous avez besoin ?"
"D'un Sortilège de Mort multiple pour me débarasser de mes soi-disant élèves. Autrement que cela, je ne pourrais pas vraiment le dire "
"Les élèves appellent cela nourriture de réconfort," dit-elle et elle lui sourit d'en bas.
"Ah!" Severus éleva ses sourcils. "Et que serait-ce exactement?"
"Eh bien, ils mangent surtout du chocolat-"
"Ca c'est Lucius," l'interrompit-il, secouant la tête, "pas moi "
Elle imita son geste, les oreilles battantes. "Pas pour vous, Maître Severus, je sais cela. Vous voulez un bon bouillon de poule chaud, puis de la purée de pommes de terre avec des oignons rôtis dessus et beaucoup de jus de viande, et une bouteille de Bordeaux. Je l'ai déjà ouverte "
"Peggy, Peggy," soupira-t-il, "Que ferais-je sans toi?"
L'elfe sourit simplement et disparut de sa vue. Un peu plus tard, il était confortablement assis près de la cheminée, appréciant le bouillon de poule et le vin, et s'avouant qu'il se sentait déjà beaucoup mieux. Il avait même réussi à se distraire des pensées le harcelant au sujet de l'opération de ce soir, qui devait commencer-il regarda sa montre-dans environ une demi- heure.
"Dois-je traiter votre cou et vos épaules, Maître Severus?" demanda Peggy, quand il eut fini son dîner.
"Excellente idée," dit-il et il se redressa un peu, pour qu'elle puisse atteindre facilement les muscles tendus en se perchant sur le dos de sa chaise.
Ainsi bercé dans un état de confort et de félicité physiques, il s'endormit presque.
"Severus?"
Sa tête se releva et se dirigea vers la cheminée, d'où le visage de Dumbledore le regardait, portant une expression de détresse mêlée d'amusement. "Oui, Directeur?"
"Pourriez vous. euh, me rejoidre dans mon bureau un moment? Nous semblons avoir un. un problème qui exige votre assistance "
Cela pouvait-il déjà être au sujet de McDonald? Pensa Severus. Un autre un coup d'oeil à sa montre lui dit qu'il était trop tôt-l'attaque n'avait pas même encore commencé. Encore trois minutes. En plus, l'étincelle d'amusement dans les yeux du Directeur indiquait clairement que 'le problème' ne pouvait pas avoir quelque chose à voir avec des activités de Mangemort. "Bien sûr,"dit-il, se levant de sa chaise et réajustant ses robes. "Est-ce urgent, ou puis-je marcher?"
"Je pense qu'il serait préférable que vous utilisiez la Cheminette, seulement pour cette fois "
La vue qui accueillit Severus quand il sortit de la cheminée de Dumbledore faisait plus qu'expliquer le combat entre angoisse et hilarité qui se jouait actuellement sur le visage ridé du vieux sorcier. Il semblait que Mathilda ait donné son coup de grâce**, et Severus devait concéder que c'était extrêmement drôle. Black avait l'air de la pire fantaisie d'un biologiste fou: au lieu de cheveux, sa tête était couverte de plumes, avec une petite touffe sur le sommet, comme un cacatoès. A travers la barbe verte qui lui était poussée, se montrait un énorme bec, et ses mains s'étaient transformées en sabots de cochon. Luttant pour garder un visage serieux et empêcher sa voix de grincer de gaieté réprimée, Severus réussit à demander, "Ai-je raison de supposer que ceci est Professeur Black?"
La créature dans le fauteuil, fumace, ouvrit son bec et. rota. Dumbledore tourna le dos aux deux enseignants et toussa discrètement. Severus regarda par la fenêtre, dans la nuit noire, et essaya désespérément de concentrer sur l'attaque en cours chez McDonald, pour ne pas perdre son sang-froid. "O oui," dit Dumbledore, après que son 'accès de toux' se soit achevé. "C'est en effet Professeur Black. Avant qu'il ait reçu ce. bec, il a accusé Mademoiselle Reynolds d'être la coupable. Et il. euh, a suggéré que, finalement, vous pourriez être l'auteur de cette farce habile mais essentiellement inopportune"
Rassemblant toute sa dignité, Severus lui dit qu'il n'avait rien du tout à faire avec les diverses excroissances de Black. "Comment est-ce arrivé, à propos?" demanda-t-il à Dumbledore, qui hochait son accord.
"Quelques hiboux de l'école ont délivré des cartes de St Valentin à Sirius. Il semble que les sorts aient été emballés dedans, avec un léger effet retardant, pour qu'il en ouvre le plus possible avant qu'ils ne fassent effet "
"Je vois," dit Severus. "Vraiment, Directeur, si j'étais assez enfantin pour faire ce genre de farce, j'utiliserais des potions "
Les sabots fendus de Black volèrent en l'air en un geste d'accusation fervente, et un autre rot échappa de son bec. "Je pense," dit prudemment Dumbledore, la voix tremblante, "que Professeur Black veut suggérer que vous utiliseriez des sorts plutôt que des potions, pour mieux couvrir vos traces "
La situation commençait sans aucun doute à ennuyer Severus-même pour l'amour d'un alibi en béton, il ne pouvait supporter qu'un certain nombre d'insultes. Maintenant, l'attaque devait être terminée de toute manière, donc il pouvait terminer cette pièce de deuxième classe. "Tenez!" dit-il brusquement, lançant sa baguette dans les mains du Directeur. "Essayez Priori Incantatem dessus, autant que vous le voudrez, puis soyez gentil de me permettre de prendre congé "
Dumbledore lui lança un regard à moitié triste, à moitié plein d'excuses et fit ce que Severus lui avait dit. "Eh bien, Sirius," dit-il, se tournant vers son professeur de Défense Contre les forces du mal, dont les traits ensorcelés commençaient lentement à disparaître, "J'ai peur que vous deviez des excuses à Severus. Il n'a certainement rien à voir avec . ceci " Il indiqua les attributs d'animaux de Black, qui rétrécissaient rapidement.
"Ne prenez pas cette peine, Directeur," dit Severus d'un ton glacial, se tourant déjà vers la cheminée, "La dernière chose dont j'ai besoin ou que je désire est des excuses de la part du Professeur Black. Des excuses hypocrites sont pires que l'insulte d'origine. Bonne nuit, Monsieur "
Son premier geste après être retourné dans ses appartements, fut d'appeler Mathilda. "Tu n'as pas utilisé ta propre baguette, n'est-ce pas? Tu aurais de grands ennuis, bien que tu l'eût mérité "
"Bien sûr que non. Ce matin, j'ai vu McGonagall confisquer la baguette d'une deuxième année de Serdaigle, et elle l'a mise dans son tiroir dans la salle des professeurs. Alors je l'ai empruntée pendant que je corrigeais des devoirs avant le déjeuner. Elle est retournée en sûreté dans son tiroir, et personne ne le saura "
Déchiré entre l'exaspération et le rire, Severus secoua la tête. "Très bien, Mathilda. Mais souviens-toi: c'était la dernière. Très imaginatif, cependant, même si un peu théâtral "
"Un cochon, un cacatoès qui se lisse et un idiot qui rote-cela le résume assez bien, n'est-ce pas?" dit-elle. "Mais je tiendrai ma promesse. C'était la dernière "
Cependant, les ennuis que le destin avait en réserve pour Severus ce jour là étaient loin d'être terminés. Il venait seulement de se verser un autre verre de vin, pour se relâcher un moment avant de monter à son laboratoire et de continuer à travailler sur la potion d'immunité, quand la tête de Dumbledore apparut à nouveau. Aucun doute n'était possible cette fois ci quant à la nature de son appel: le vieux sorcier paraissait triste et fâché. "Je suis désolé de vous déranger encore, Severus," dit-il, mais son ton de voix suggérait que ceci était simplement une formule polie, "Mais j'aimerais vous reparler un instant. Le mot de passe est Tarte à la Mélasse "
Pas sans satisfaction, Severus remarqua que, lors d'une occasion comme celle-ci, même le Directeur semblait trouver ses mots de passe un tantinet incongrus. "Bien sûr, Directeur," dit-il. "Je serai avec vous dans un instant."
Au moins, pensa-t-il en avançant à grands pas dans les couloirs, ceci était une confrontation qu'il avait prévue, donc il était préparé. Bien qu'il doute que la réaction de Dumbledore à son maniement de cette affaire soit très compréhensive. En voyant la fureur flamboyant dans les yeux du Directeur, quand il entra dans le bureau, Severus se dit que 'pas très compréhensif' ne commençait même pas à décrire cela.
Le vieux sorcier se tenait derrière son bureau, des mains aux articulations blanches empoignant le bord de la table. "Etiez vous au courant de ceci?" demanda-t-il.
"Si vous faites allusion à l'attaque des McDonalds, oui, j'étais au courant "
A l'évidence, Dumbledore s'était attendu à ce qu'il demande pardon ou se justifie, car il le scruta longtemps en silence. "Pourquoi n'ai-je pas été informé?"
"Parce que j'ai choisi de ne pas vous informer," répondit calmement Severus.
Prenant une respiration déchiquetée, Dumbledore essaya évidemment de se recomposer. "Vous avez choisi de ne pas m'informer. Je vois. Etes-vous conscient que votre choix a coûté la vie à quatre personnes?"
"J'étais conscient qu'ils allaient mourir. Bien que je m'attende à cinq morts, pas quatre "
"Arthur McDonald était sorti dîner avec son amie. Peter, sa femme et les deux filles sont mortes. Et tout ce que vous avez à dire est que vous vous attendiez à ce qu' un cadavre de plus soit trouvé?"
"Non, Directeur. Ce n'est pas tout ce que j'ai à dire. Mais d'une manière ou d'une autre vous ne semblez pas très disposé à écouter "
Les épaules de Dumbledore s'affaissèrent, et il se laissa tomber dans son fauteuil. "Ces gens étaient mes amis, Severus. Et Peter aurait été un allié de très grande valeur. Vous pouvez difficilement vous attendre à ce que j'applaudisse cette vaillante action, n'est-ce pas?"
"Bien sûr que non. Mais vous pourriez essayer de prendre un point de vue plus objectif. Je ne peux pas risquer de perdre ma couverture, ni mettre en danger Lucius ou Owen. Ce plan avait été établi avec une méticulosité extrême-s'il avait échoué, Voldemort aurait su exactement qu'il y a un traitre. Et l'un de nous aurait payé le prix. Que McDonald soit votre ami ou pas, aucun de nous n'aurait voulu payer sa vie avec la nôtre. L'héroïsme n'a pas de place dans ce jeu, surtout pas quand c'est complètement l'inutile "
"Je." Dumbledore était sur le point de répliquer, puis à l'évidence il changea d'avis. "Nous discuterons de ceci une autre fois. Maintenant allez, Severus. Partez simplement "
En dépit de tout son pouvoir et de ses supposées qualités de direction, pensa Severus, Dumbledore n'était rien qu'un faible et vieil idiot. Il y a quelques semaines, il avait platement demandé à Severus s'il y avait une possibilité de tuer Lestrange, sans même considérer le fait que St. Jean avait été autrefois l'ami de Severus, son mentor et son gardien. Mais quand il s'agissait de ses propres copains, il pensait à l'évidence que les règles devaient être changées.
Il passa la tapisserie et monta lentement les escaliers vers ses appartements. Finalement, pensa-t-il, tout revenait aux émotions et aux préférences personnelles: 'chaque Serpentard est son propre meilleur ami' étaient les mots d'une vieille maxime. C'était sans aucun doute vrai. Ce que les gens choisissaient de négliger, cependant, était que ce n'était pas seulement vrai pour les Serpentards. Homo homini lupus-c'était la quintessence de tout.
"Qu'est-ce qui ne va pas, Elias?" dit-il à son corbeau, qui atterrit sur son épaule immédiatement après qu'il eut ouvert la porte. L'oiseau émit un coassement aigu et lui tira les cheveux. "Oh, arrête, ennuyeux volatile! J'ai assez de choses à l'esprit sans-" Puis il l'entendit. Un hibou cognait à la fenêtre.
Craignant le pire, il alla l'ouvrir, et libéra un soupir de soulagement quand l'oiseau qui entra en volant dans son salon se révèla être un faucon pélerin, pas le hibou grand-duc de Lucius. Son soulagement céda la place à la confusion, cependant, parce qu'aucune des personnes qu'il connaissait n'utilisait de faucon pélerin pour livrer son courrier. Secouant la tête d'étonnement, il détacha un petit rouleau de parchemin de la jambe de l'oiseau. Il n'était pas scellé. Severus le déroula, et lut:
Elle entrera en scène avant la fin de cette année.
Sibylle
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La lettre qu'il avait reçue le jour de la Saint Valentin avait été rétrécie et avait trouvé sa place dans le médaillon de Severus. Chaque fois qu'il le touchait il sentait un éclair chaud d'anticipation parcourir son corps entier. Il était inutile de se gronder, de répéter maintes et maintes fois que ceci était fou, que Sibylle n'était rien de plus qu'un charlatan, et qu'il n'avait absolument pas de raison de croire en cette prédiction ridicule. La flamme qui avait brillé timidement depuis la mort du père de Clarissa avait été doucement attisée par le Destin dans un de ses caprices insondables, et Severus attendait. Il savait qu'il ne pouvait rien y faire. Du moment qu'il avait lu ces quelques mots fatals, la tentation de se suicider n'avait plus refait surface. Avec la perspective d'un salut imminent, aussi vague qu'il soit, sa vie de tous les jours devenait beaucoup plus supportable, bien qu'il ait des difficultés à s'admettre cela.
Pas que la vie soit devenue facile. Sa relation déjà fragile avec Dumbledore avait été encore plus tendue depuis l'attaque sur les McDonalds- la cerise sur le gâteau étant bien sûr qu'aucun successeur n'avait été nommé pour le poste de Chef du Comité de Contrôle des Aurors, si bien que, au moins du point de vue de Voldemort, la situation était pire maintenant qu'elle ne l'avait été avant. Les Aurors, qui avaient depuis lors été une unité plus ou moins indépendante, avaient immédiatement été incorporés dans le Service d'Application de la loi Magique et ainsi sous les ordres de Bartemius Croupton. C'étaient de mauvaises nouvelles pour Dumbledore et Voldemort, car le père de Barty-en dépit de son erreur malheureuse après l'attaque sur l'Académie des Aurors- était encore un des membres les plus influents du Ministère, et un ennemi fervent du Seigneur des Ténèbres. Il était parfaitement conscient de l'antagonisme entre les Représentants de la Loi et les Aurors, et avait rendu clair dès le début que ces hostilités devaient être immédiatement arrêtées. Ses subalternes nouvellement acquis étaient placés sous proche surveillance, et ainsi, ceux qui avaient des sympathies pour Dumbledore plutôt que pour le Ministère devaient utiliser plus de précautions que jamais en suivant ses ordres. Les méthodes de Croupton pour discipliner ses subordonnés pouvaient être discutables, mais elles étaient aussi très efficaces; par conséquent, la mort de McDonald n'avait pas affaibli l'ennemi, comme avait été l'intention de Voldemort. Au contraire: maintenant que Bartemius Croupton régnait sur et les Aurors et les Représentants de la Loi, il était devenu la figure la plus puissante du pays, tandis que les Ministres temporaires de la Magie avaient été réduits à de simples figures de carton. Pour les trois phoenixs, il était dur de déterminer s'ils devaient être contents ou ennuyés de ce nouveau développement; d'une part, les opérations qu'ils devaient planifier et mettre en action devenaient de plus en plus périlleuses de jour en jour, mais d'autre part, le régime mené par la main de fer de Croupton avait empêché les forces anti Voldemort d'être fragmentées et ainsi plus affaiblies.
Severus devait toujours faire son rapport à Voldemort le treize de chaque mois, mais voyant que le Maître semblait être tout à fait satisfait de l'effet des potions fortifiantes qu'il recevait régulièrement par hibou, ces rendez-vous avaient perdu une partie de leur menace. De plus, Severus avait maintenant perfectionné ses manières de courtisan-il était profondément dégoûté de lui-même mais devait concéder que c'était une technique très utile-et donc il ne dépassait presque jamais ses limites. Le froid maintenant son coeur dans une poigne engourdissante, et le peu de valeur qu'il attribuait à sa propre vie aidaient à maintenir une façade impeccablement composée en se tenant devant le Seigneur des Ténèbres. Pas qu'il soit immunisé aux surprises; le choc qu'il reçut en rencontrant Voldemort le 13 mars fut assez pour lui rappeler combien sa position était fragile.
Comme d'habitude, Voldemort le reçut au quartier général d'Albanie. Mais il n'était pas seul cette fois ci-Lucius, Owen et les deux Lestranges étaient aussi présent. Après avoir délivré son rapport mensuel, qui contenait de fausses informations sur un contre-sort au Cruciatus sur lequel l'autre côté travaillait prétendument, Severus ne fut pas congédié. Un furtif coup d'?il à Lucius et Owen lui dit qu'eux aussi étaient étonnés d'avoir été appelés,. Leur étonnement ne dura pas longtemps, cependant.
"Il y a deux heures," commença Voldemort, "j'ai reçu un message du jeune Barty Croupton"
Cinq ricanements suivirent cette annonce-le mépris de Barty, dont les tentatives continues pour être réadmis dans les grâces de Son Maître étaient plutôt pathétiques, était l'un des quelques sentiments qu'ils partageaient tous. Il semblait, cependant, que ces tentatives n'étaient pas entièrement stériles, surtout parce que le père du jeune Mangemort disgracié avait gagné tant d'importance pendant les dernières semaines. Etant donné la pression constante sous laquelle Barty était, constamment surveillé de près par son père, il était seulement logique qu'il ne désire rien de plus que Voldemort prenne finalement le dessus, pour qu'il puisse montrer ses vraies couleurs. D'où ses tentatives persistantes d'extorquer des informations vitales de Croupton Sr., aussi discrètement que possible. Paradoxalment, il réussissait légèrement plus maintenant, simplement parce que la surveillance paternelle s'était un peu relâchée, à cause de son énorme quantité de travail. De plus, un faible reflet du respect que chaque employé du Ministère était obligé de ressentir pour le Chef de l'Application de la Loi Magique, éclairait le fils, qui utilisait ce nouvel avantage plus subtilement que la plupart l'en auraient cru capable. Si Barty avait envoyé un message directement à Voldemort, cela voulait dire que ce qu'il avait à dire était urgent en effet.
Voldemort prit une feuille de parchemin de la table, la déplia et lut, "Mon Seigneur, s'il vous plaît pardonnez mon audace-" Severus et Owen échangèrent un coup d'oeil sous des paupières à demi fermées "-mais j'ai des nouvelles importantes. Demain, le Ministère va officiellement annoncer que Lionel Chaucer, le gouverneur actuel d'Azkaban, prend sa retraite, et que Dirk Bones, un ancien instructeur de l'Académie des Aurors, prendra sa place " Voldemort posa la lettre et leur donna à chacun un regard perçant. "Bones, comme vous pourriez l'avoir présumé, est férocement loyal envers le Ministère, peut-être même plus que Chaucer. Ceci signifie que nous devons agir, et rapidement "
Cinq têtes furent abaissées en consentement. "Mon Seigneur," demanda St. Jean, "avez-vous l'intention de lui envoyer une demande pour qu'il se joigne à nous, ou voulez vous qu'il soit tué tout de suite?"
Pendant que Voldemort méditait cette question, Severus l'observa discrètement. Il était très évident qu'il continuait à ingérer les potions que Lestrange préparait. Peut-être que les changements subtils dans ses traits semblaient plus prononcés parce que Severus le voyait seulement une fois par mois. Mais il était sûr que le Seigneur des Ténèbres parcourrait un chemin très dangereux en effet, et compromettait sa santé de manière très imprudente.
"Tout le monde mérite une chance," répondit finalement Voldemort, faisant à Lestrange un sourire mince. "Alors nous l'inviterons poliment à reconsidérer sa loyauté. Au cas où il refuse. Severus?"
"Oui, Mon Maître?" Il avait le sentiment qu'il n'allait pas aimer ce que son Maître était sur le point de dire, et se prépara mentalement pour la surprise à venir.
"Cela fait très longtemps que vous n'avez pas commandé d'opération "
"En effet, Mon Seigneur. Ma position actuelle à Poudlard me défend certainement de participer activement plus souvent, mais j'avais déjà commencé à me demander si je vous avais mécontenté de quelque façon " Soigneusement, il ajouta une dose d'anxiété polie au mélange d'intérêt et de docilité au masque qu'il avait mis sur son visage. Et rencontra les yeux de Voldemort. Une chose folle à faire- une partie de la chaleur et de l'affection était de retour dans ces globes rouge noir, une partie de l'appréciation qui l'avait si irrévocablement lié au mage noir. Severus réprima un frisson et réussit une simple allusion de sourire.
"Non, Severus " du coin de son oeil, Severus vit le visage de Tabitha retomber. Cette petite chienne se nourissait littéralement de l'humiliation des autres et était véritablement déçue quand cela n'arrivait pas. Une délicate, petite Détrqueur dans une très séduisante forme humaine. Penser qu'une telle créature allait mettre au monde un enfant. "Vous ne m'avez pas déçu," continua Voldemort, fronçant légèrement des sourcils vers Tabitha. Evidemment son changement d'expression ne lui avait pas échappé. "Et c'est exactement la raison pour laquelle je vais vous confier cette opération très délicate "
"M mon Seigneur. je-je ne sais pas que dire." bégaya Severus, disant pour une fois la vérité. C'était pire que le problème McDonald. Il devrait choisir encore, et la décision était claire dès le début: il ne pourrait risquer aucune adversité dans l'exécution de cette tâche. C'était un test, et il le savait. Un test qu'il devait passer haut la main.
"Vous pouvez me remercier en planifiant et exécutant avec succès votre mission," dit Voldemort. "A cause de votre situation un peu délicate, elle devra avoir lieu pendant les vacances de Pâques. Vous pouvez choisir l'heure et le jour, et la décision de qui prendre avec vous est aussi la vôtre. J'insiste simplement pour que Fiona Nott fasse partie du groupe "
"Bien sûr, Mon Seigneur " du point de vue de Voldemort, cette demande était seulement logique. Fiona Nott, née** Bones, était la soeur aînée de Dirk Bones, et être incluse dans l'opération était clairement voulu comme punition pour son incapacité à leur faire rejoindre leur côté. "Combien de personnes puis-je emmener?"
La colère monta en lui, quand il vit Voldemort lancer un regard interrogateur à Tabitha. Faites confiance à cette sadique petite Manticore pour suggérer qu'il le fasse tout seul. "Deux?" dit-elle, avec un sourire charmeur vers son Seigneur et Maître.
"Tabitha, Tabitha " Voldemort secoua la tête et caressa affectueusement sa main. "Parfois tu vas vraiment trop loin. Les envies des femmes enceintes." Lucius et Owen produisirent des sourires polis, et Severus réussit même un petit rire bas. Il mourut, cependant, quand Voldemort continua, "Très bien, alors c'est deux, et l'un d'entre eux doit être Fiona Nott "
Lançant à Severus un coup d'?il de côté diabolique, Tabitha fredonna, "Mon Seigneur, ne devrions nous pas récompenser Barty pour avoir fourni une information si vitale?"
"Nous l'aurions lu dans les journaux demain de toute manière," dit Lucius brusquement, "je ne vois pas l'importance vitale de cela, vraiment " Dix secondes plus tard, il se tordait par terre, avidement regardé par Tabitha.
Quel idiot, pensa Severus, il devrait savoir qu'il ne fallait pas attaquer l'animal favori de Voldemort. Mais leur Maître était d'une humeur clémente- Lucius dut souffrir la Malédiction de Cruciatus pendant moins qu'une demie minute. Pendant qu'il se remettait hâtivement sur ses pieds, tremblant de partout et un petit filet de sang coulant sur son menton, car il avait mordu sa lèvre inférieure pour s'empêcher de crier, la participation de Barty dans la mission fut confirmée. Pas que Severus ait eu le moindre doute à ce sujet.
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La deuxième moitié de mars apporta une nouvelle attaque de froid mouillé. Cela rappela à Severus sa quatrième année, quand la pluie et le brouillard constants enveloppant le château et les terrains avaient plongé tout le monde dans une humeur d'une profondeur historique. Les élèves, habitués à passer leurs pauses dehors dans les cours dès que possible, devaient rester à l'intérieur; il n'y avait pas de possibilité de promenades avant ou après dîner, pas même des promenades courtes; et seuls les joueurs de Quidditch s'aventuraient hors du château pour leurs entraînements. La plupart de leurs condisciples les enviaient, mais seulement jusqu'à ce qu'ils reviennent, trempés, le nez rouge et les côtes engourdie. Personne ne fut donc étonné, quand dans ce climat d'esprits bas et de réclusion forcée, Poudlard fut frappé par une véritable épidémie de grippe.
Malheureusement, Madame Pomfresh, d'habitude un parangon de prévoyance circonspecte, n'avait pas demandé assez de réserves de Pimentine à Severus, et ainsi le virus s'empara de la moitié des élèves et du personnel avant que la préparation soit prête. Aussi content qu'il soit d'avoir à enseigner à de plus petites classes, Severus regrettait aussi l'effet inévitable que l'absence de tant d'élèves aurait sur leur progrès général. Avec l'emploi du temps serré qu'il devait faire respecter, rattraper allait être difficile pour eux, sinon franchement impossible pour les moins doués. D'autre part, il y avait aussi un bon côté à cette situation: avec seulement cinq élèves à surveiller, il pouvait corriger des devoirs pendant les leçons, un privilège qu'il estimait véritablement, car cela lui permettait de dédier plus de son temps libre à son propre projet.
Une Poufsouffle de quatrième année, tout à fait habile à faire des potions et née de Moldus, fournit de manière inattendue une révélation au Maître de Potions, et par conséquent une autre tâche.
Severus regardait sa tentative-très réussie-pour produire un antidote à plusieurs poisons à base d'arsenic, quand il remarqua que les joues et le front de la fille étaient trop rouges pour que cela soit simplement dû à la vapeur émergeant de son chaudron. A plus proche inspection, il vit que ses yeux étaient légèrement vitreux.
"Mademoiselle Archer!" dit-il d'un ton rogue. La tête de la fille se releva brusquement; elle était clairement terrifiée. "Venez ici!" ordonna-t-il, et elle obéit avec une répugnance visible. Sa terreur augmenta quand il étendit son bras pour prendre son pouls. Il battait la chammade. "Allez à l'infirmerie, immédiatement!"
"Je-je me sens tout à fait bien, Monsieur," grinça-t-elle.
"Bêtise. Vous avez de la fièvre et gâterez probablement votre potion si vous devez vous tenir sur vos pieds plus longtemps. Faites ce que je vous ai dit, et allez voir Madame Pomfresh!" Il revint à la pile de parchemins attendant d'être examinés.
"Mais. mais Monsieur," dit la fille, "Cela ne peut pas être la grippe. J'ai été vaccinée-"
Severus sentit son subconscient lui donner un net coup de coude. "Voulez vous répérer ce que vous venez de dire?"
Les yeux de mademoiselle Archer s'agrandirent de crainte, et sa voix devint encore plus grinçante. "Je suis désolé, Monsieur, je ne voulais pas vous contredire-"
"Répétez seulement ce que vous avez dit, Mademoiselle Archer. Sans les ornements, si possible "
"O oui, Monsieur. J'ai dit que cela ne pouvait pas être la grippe, parce que j'ai été vaccinée, et-"
"Cela sera assez, Mademoiselle Archer. Maintenant allez à l'infirmerie. Et j'enlève cinq points à Poufsouffle pour questionner ma décision "
Il se rendit à peine compte que la fille avait quitté la salle de classe et avait des difficultés à se concentrer sur le travail des autres élèves. Vaccination-c'était la réponse à un problème brûlant. Il avait déjà développé un antidote au Veritaserum. Il n'y avait qu'une petit pas à faire pour arriver à une formule un peu améliorée, qui garantissait une immunité à vie. Ses lèvres formèrent un sourire menaçant. Comme c'était ironique, pensa-t-il, que ce soit une Née de Moldus qui lui donne une telle inspiration.
** en français dans le texte
Chère Sibylle,
Ce que je suis sur le point de faire maintenant pourrait très bien se révèler être l'erreur la plus conséquente de ma vie entière, et par conséquent la dernière. Cependant, je suis arrivé à un point où j'ai peu de choses à perdre. Pas beaucoup plus que ma vie, à bien y penser. Et ce n'est pas une possession que je chéris.
Pour racourcir une longue histoire: j'ai rejoint Voldemort immédiatement après l'école et j'ai été son loyal partisan jusqu' à il y a un an. Pour des raisons qui prendraient trop de temps à expliquer, j'ai décidé de changer de côtés, et j'enseigne maintenant les Potions à Poudlard. Voldemort croit que je suis son espion, tandis qu'en réalité j'espionne pour Dumbledore. Cela semble facile, n'est-ce pas? Peut-être que c'est facile, et que c'est moi qui crée des problèmes là où il n'y en a aucun en réalité.
La lettre que tu as écrite à Dumbledore et les informations qu'elle contenaient seront vitales dans le combat qu'il mène contre les forces de Voldemort. J'espère que ces nouvelles te satisfont.
Ce n'est pas au sujet de cette prédiction, cependant, que je t'écris maintenant. C'est au sujet de celle que tu m'as donnée lors de notre dernière soirée à Poudlard. Pour un long moment, je l'avais presque oubliée. Puis, un événement tragique me l'a remise en mémoire, et depuis lors elle a été constamment dans mon esprit.
Tu conais mon opinion en ce qui concerne la Divination. Nous n'avons jamais été amis, ou même particulièrement proche. Ces deux faits me donnent une certaine répugnance à te demander s'il y a une possibilité que tu expliques ce que tu as vu exactement dans mon avenir. Les mots sont vagues et ambigus. Mort et renaissance. parfois je pense que je suis déjà mort, d'autre part je suis convaincu que la mort dont tu parles est encore lointaine, et que je vais être transformé en fantôme. Bien sûr, je n'aurais jamais dû te parler de mon espionnage. D'autre part, cela t'aidera peut- être à localiser le point de la prophétie auquel je suis arrivé.
Je suis conscient que toute communication avec le monde hors de l'Académie n'est pas regardée avec bienveillance par tes enseignants. Mais peut-être qu'il y a une possibilité que tu répondes. J'ai l'impression d'être un idiot. Probablement que je brûlerai cette lettre dès que je l'aurai terminée. Au cas où je l'envoie vraiment, je suppose qu'il est inutile de te dire que tu dois la détruire immédiatement, sans mentionner le contenu à qui que ce soit. (Aussi dramatique que cela semble, mais c'est une époque dangereuse)
Sincèrement tien
Severus Rogue
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Son état était très critique en effet, se dit Severus, quand il posa la plume d'oie. Ecrire à Sibylle Trelawney, cette libellule chargée de bijoux, était vraiment le sommet de la folie. D'autre part. Exactement. D'autre part. C'était un fait irréfutable qu'il ne s'était jamais senti plus épuisé et vide. Pas qu'il eut réclamé du bonheur, ou de la gaieté, ou n'importe laquelle de ces âneries que les gens désiraient d'habitude; mais ce sentiment de plomb d'être enfoncé dans de la mélasse visqueuse et grise, presque incapable de résister à la succion le tirant vers le bas, chaque jour un peu plus-il était impossible d'endurer cette sensation longtemps. Cela avait commencé il y a quelque temps, et il l'avait ignoré. A chaque obstacle qu'il rencontrait, à chaque potion que ses élèves loupaient, à chaque chamaillerie insensée pendant les réunions du personnel, la pression était devenue plus lourde, cependant. Jusqu'à ce qu'au point où il ne pouvait plus nier plus longtemps qu'il était proche du suicide.
Certainement, il y avait des choses qui apportaient quelque gaité à son existence-il n'était pas assez idiot pour nier cela. Travailler sur la potion d'immunité, par exemple. Bien qu'elle soit destinée au môme pas encore né de Potter. Mais c'était un défi intéressant. Concocter ce stratagème avec Lucius et Owen, et en exécuter la première partie, avait été. eh bien, une sorte d'amusement. Voir Mathilda énerver ce rustre de Black avait une certaine valeur de divertissement. Vrai. Tout cela était vrai. Mais finalement, tout cela était des divertissements simplement peu profonds. Car le vide qu'il sentait en lui et autour de lui ne pouvait pas être rempli avec des petits moments à demi agréables. Il avait essayé de le remplir de haine, mais même cela avait échoué, parce que finalement cela manquait de sens. Incapable de véritablement détester Voldemort, sa réalisation que le Seigneur des Ténèbres n'était pas vraiment différent de ceux qui détenaient actuellement le pouvoir dans le monde des sorciers lui avait simplement laissé un arrière-goût amer. Cela avait été un long processus, dont il était incapable de trouver précisément le début-peut- être que c'était arrivé quand il avait aidé Lucius avant la noce-une croissance lente de la conscience que, finalement, Voldemort avait uniquement envie de pouvoir pour lui-même et n'allait jamais le partager avec qui que ce soit. Si Lestrange avait encore cette illusion, tant pis pour lui. Il se réveillerait bien assez tôt.
Mais Severus était suffisamment honnête avec lui-même pour reconnaître que, s'il était incapable de haïr Voldemort, il était aussi incapable de développer quelque sentiment fort que ce soit au sujet de Dumbledore. Ni amour ni haine. L'amour était absolument impossible de toute manière, parce que cela le rendait vulnérable et faible. Et la haine. Non, il était impossible de haïr le vieux sorcier. Ce qui servait simplement à rendre plus importante une question déjà brûlante: où tout cela le laissait-il, lui, Severus Rogue? Il était un vide, un vide qui fonctionnait et accomplissait ce qu'on attendait de lui. Il avait perdu sa jeunesse, son enthousiasme, son énergie, parce qu'il n'y avait aucun but qui vaille la peine d'être poursuivi. Peut-être, pensa-t-il, serait-ce mieux pour lui s'il était moins intelligent. Car il pourrait peut-être se persuader qu'empêcher Voldemort de se transformer en quelque genre de super sorcier avec des pouvoirs sans précédent était un but. Il était plus intelligent que cela, néanmoins. C'était au mieux une tâche, une qui pourrait très bien lui coûter la vie. Elle pourrait même donner à sa vie la valeur d'être vécue aussi longtemps que cela lui prendrait pour l'accomplir-mais après cela?
Il savait que ce qu'il avait dit à Elias il y a quelques mois, après trop de whisky sur un estomac vide, n'était rien d'autre que la vérité: il avait perdu son point d'ancrage. Son effet de levier. Il aurait eu besoin d'appartenir à quelque chose ou à quelqu'un, quoi que ce soit, pour que cette confusion se termine. De jour en jour, il bataillait son chemin avec les dents serrées, luttant contre ce sentiment de plomb qui le tirait vers le bas. Les Moldus appelaient cela de la dépression. Seulement nommer une chose ne rendait pas plus facile le fait d'y faire face. Ce qu'il avait écrit à Sibylle disait tout, vraiment. Et il s'était fait une promesse: jusqu'à ce que Voldemort soit parti, il supporterait cela. A partir de ce jour là, il serait libre de se tuer quand il se sentirait incapable de continuer. Ce n'était pas grand chose, mais d'une manière ou d'une autre cela aidait.
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"Mademoiselle Reynolds semble tout à fait apprécier sa petite croisade," remarqua le Baron Sanglant. Ils étaient maintenant bien avancés dans le mois de février, l'école avait repris il y a un peu plus d'un mois, et Mathilda avait respecté son voeu de faire payer à Black chaque moment de souffrance qu'il lui avait causé.
Severus hocha la tête, faisant un sourire sinistre au fantôme. "Je mentirais si je disais que je n'apprécie pas cela. Et j'ai finalement compris pourquoi elle a été répartie à Serpentard. L'astuce dont elle fait preuve dans ses farces est considérable "
"Oui," consentit le Baron, "Et sa soif de vengeance est encore plus étonnante. Bien que je doive dire que, si le Directeur reçoit jamais de preuve concrète-en dehors des plaintes constantes de Black contre son ancienne flamme, bien sûr-cela sera très certainement la fin de sa carrière enseignante"
Il était tard dans la matinée, un samedi. Severus s'était retiré dans ses quartiers immédiatement après le petit déjeuner, pour finir de corriger un tas de devoirs avant le match de Quidditch de cet après-midi. Serdaigle jouait contre Gryffondor, mais le Directeur avait rendu très clair le fait que tous les Directeurs de Maisons devaient assister à tous les matchs. Une autre tentative inutile pour encourager l'amitié inter-maisons-comme si une telle chose existait même-selon l'opinion de Severus. Mais il avait appris à utiliser son énergie plus économiquement; et ainsi, au lieu de s'engager dans une discussion stérile, il avait obéi, comme tous les autres. Reconnaisant pour la pause que l'apparition du Baron fournissait, il pensa quelques instants à cette dernière phrase. "Elle est très circonspecte, cependant," remarqua-t-il finalement. "Ou avez-vous des raisons de craindre qu'elle puisse être découverte?"
"Non. Pas pour le moment. Mais vous savez comment c'est avec le succès-tôt ou tard il monte à la tête des gens. Vous pourriez vouloir la raisonner un peu, Professeur. En tant que simple mesure de précaution "
Severus savait qu'il ne fallait pas ignorer un avertissement prononcé par le Baron Sanglant comme étant sans importance et donc, après que le match se soit terminé avec un spectaculaire 220 à 30 pour les Gryffondors-Black jubilait d'une manière très insupportable-il invita Mathilda à boire un verre aux Trois Balais. C'était une belle journée ensoleillée, et l'air sentait déjà la terre mouillée et les nouvelles plantes, impatientes de pousser à travers le sol humide, et donc l'idée d'une promenade jusqu'à Pré- au-Lard sembla tout à fait attrayante. Cette allusion de printemps était traître, cependant, car la brise légère qui froissait leurs cheveux avait encore un froid d'hiver, et donc ils furent contents de la chaleur, sinon du bruit, qui les accueillit dans le pub. Les deux jeunes enseignants se retirèrent dans une cabine calme, suivis par un coup d'oeil malveillant de Madame Rosmerta-elle n'avait pas oublié la rebuffade que Lucius lui avait adressée quand elle avait osé les appeler, lui et Severus 'garçons'. La serveuse apporta leurs boissons, et, après les premières petites gorgées revigorantes, Severus aborda le sujet de Sirius Black. Au départ, Mathilda semblait être assez disposée à parler, mais une fois qu'elle se fut rendue compte de ses intentions elle devint têtue.
" Tu m'as trouvée , Severus!" dit-elle, se penchant en avant pour mieux le regarder dans les yeux. Ses joues étaient rougies, et les mains tenant sa bouteille de bièraubeurre tremblaient légèrement. "Tu m'as trouvée," répéta- t-elle, "et tu as vu de première main ce que ce bâtard m'a fait!"
Severus la dévisagea, secouant la tête d'incrédulité. C'était absurde- maintenant il devait défendre Black! "Mathilda, le suicide est appelé suicide parce que tu te le fais à toi-même. Je consens qu'il t'a traité comme le bâtard qu'il est, mais c'est toi qui a tenté de te tuer "
Elle lui rendit son regard, ses yeux soudain durs. "Pourquoi, Severus? Pourquoi le défends-tu?"
Là-il l'avait vu venir. De toutes les stupides-"Je ne défends pas Black! Mais ne peux-tu pas voir, mince, qui ce que tu fais met sérieusement en danger ta place ici? Tôt ou tard tu feras forcément une erreur. Et considérant l'opinion pas exactement favorable que Black a de moi, il va probablement insinuer que c'est moi qui suis à l'origine de ta petite campagne de vengeance. C'est la dernière chose dont j'ai besoin, je t'assure "
"Tu as peur de lui," dit-elle lentement, se renversant dans son siège et lui lançant un sourire tordu. "Severus Rogue a peur de Sirius Black. Qui l'eut pensé?"
Il lui fallut tout son sang-froid pour ne pas exploser là et maintenant. "Ne parle pas de choses que tu ne comprends pas," dit-il d'un ton rogue. Puis le verre qu'il venait tout juste de vider cèda à la pression de ses doigts avec un 'crack'argenté. Avec un grognement furieux, Severus résista à l'envie enfantine de dire quelque chose comme 'regarde ce que tu as fait', tira sa baguette et répara le verre et soigna sa main. Levant les yeux, il vit que Mathilda le regardait avec quelque chose de très apparenté à de l'amusement dans ses yeux. "Quoi?" beugla-t-il.
"Rien, vraiment. je viens de me souvenir que." Mathilda pencha sa tête de côté et le scruta avec une expression perspicace sur son visage.
Déterminé à ne pas demander ce dont elle s'était souvenue, Severus fit signe à la serveuse et commanda de nouvelles boissons. Son humeur et sa voix étaient de nouveau sous contrôle, et il décida d'essayer une autre approche. "Si tu préféres ne pas suivre mon avis, puis je te rappeler que tu es mon assistante. Ce qui fait de moi ton supérieur. En tant que tel, j'exige par la présente que ces farces ridicules s'achèvent. Ceci est un ordre, au cas où tu l'ais mal compris "
"Et si-"
"Si tu continues, ceci sera considéré comme un acte d'insubordination, dont je devrai informer le Directeur. Désolé, mais tu ne me laisses pas le choix "
"Et tous ces ennuis parce que tu es amoureux de Black." répondit-elle, d'un chant moqueur.
Severus était ébahi. "De toutes les idées absurdes-Mathilda, es-tu folle? Qu'est-ce qui diable t'a donné l'idée-"
"Il joue pour les deux équipes, n'est-ce pas? Tu te souviens de notre cinquième année?"
"Bien sûr, mais-"
"Ecoute, Severus, je ne suis pas idiote. Chaque Serpentard est son propre meilleur ami, alors pourquoi irais-tu si loin pour protéger Sirius? Il doit y avoir quelque chose d'autre."
Content d'avoir appris, sur de nombreuses années, à maintenir un calme extérieur pendant que son esprit travaillait furieusement, Severus se renversa en arrière, le visage impassible, les doigts tournant lentement le verre qui reposait sur la table en bois poli. D'une certaine façon, sa réaction était compréhensible. Pour elle, la tension entre lui et Black n'était rien qu'une antipathie profonde mais essentiellement peu-dramatique entre deux confrères. Impossible de lui dire pourquoi il voulait éviter Black autant que possible-ce Gryffondor odieux avait provoqué la fuite de Poudlard précipitée de Karkaroff en l'espionnant. Bien sûr, Severus était beaucoup plus intelligent et mieux préparé que le Mangemort maintenant fugitif, mais cela ne voulait certainement pas dire qu'il voulait attirer l'attention de Black sur lui. Si Mathilda était découverte, Black n'hésiterait pas un seul instant à l'accuser d'être le cerveau qui se cachait derrière les farces-et certaines d'entre elles avaient été vraiment méchantes-profitant simplement de la rancune de Mathilda et l'utilisant comme un outil pratique. Par conséquent, les soupçons maintenant dormants pourraient éclater de nouveau, et Severus aurait plus de mal que jamais à éviter d'être espionné. Non, cela était la dernière chose dont il avait besoin. Involontairement, Mathilda lui avait fournie une explication plausible, sinon entièrement importune. La question était: pouvait-ce lui nuire de quelque façon si cette rumeur se répandait par les murs toujours à l'écoute de Poudlard? Et si une partie des étudiants en avait vent et qu'ils le disaient à leurs parents? Et si les rumeurs atteignaient Voldemort? Finalement, tout se réduisait à ce seul problème. La rumeur pourrait-elle nuire à sa position dans les rangs du Seigneur des Ténèbres? L'homosexualité n'était pas été considérée comme une maladie ou un défaut répulsif, comme dans le monde des Moldus. Elle était tolérée avec des sourcils haussés, pour ainsi dire. A bien y penser, Voldemort-s'il le croyait du tout-pourrait vouloir utiliser la prétendue préférence sexuelle de Severus comme une arme contre Black, dont la présence à Poudlard était continuellement une épine dans son pied. Ou, s'il le voulait, le Maître pourrait suggérer qu'il gagne Black à leur cause au moyen de chantage ou au moyen d'asservissement sexuel. Et c'était quelque que Severus ne pouvait absolument pas se permettre, parce qu'il serait obligé, soit d'échouer soit de perdre sa couverture-il n'avait aucune envie de se demander laquelle de ces alternatives était pire. Sa décision était prise.
Avec un demi sourire à Mathilda, il se pencha légèrement en avant, pour que ses avant-bras et ses mains soient cachés à sa vue par la table, et tira rapidement sa baguette, la pointant vers elle. Ses lèvres se déplacèrent à peine quand il marmonna "Oubliette! ", effaçant simplement la seconde partie, plus échauffée, de leur discussion. "Bien," dit-il alors, hochant comme s'il était d'accord, "Essayons avec un compromis: une vengeance de plus, et puis tu arrêtes. Qu'en penses tu?"
Son expression était légèrement confuse, et Severus attendit avidement qu'elle réponde-il était extrêmement adroit aux sortilèges de mémoire, mais annuler une seule mémoire très courte était toujours très difficile. "Ehh -bien, oui, cela semble. raisonnable," répondit-elle. "Après tout."
"Exactement. Après tout, il y a assez de tension comme cela, et nous n'avons pas besoin que Black perde le peu de sang-froid qu'il possède. Tu sais comment il est."
Mathilda hocha docilement la tête. Il avait des difficultés à résister au sourire moqueur qui voulait faire friser ses lèvres. Car ceci était une technique que seul très peu de gens possédaient: vous deviez utiliser les quelques secondes après que le sortilège de mémoire avait fait effet, et vous deviez être convaincant. C'était presque comme remplacer la mémoire anéantie avec un autre, plus appropriée, pendant le court temps où l'esprit frémissait et se recomposait. Maintenant elle croyait qu'elle avait accepté le compromis qu'il avait offert. Vraiment, se dit-il quand ils se levèrent et se dirigèrent vers la porte, il aurait dû penser à cela dès le début. D'autre part, il n'aurait jamais pensé que qui que ce soit puisse penser qu'il était épris de Black .C'était passé près, mais maintenant il était conscient de cette possibilité, prêt à l'utiliser si nécessaire. Et l'essentiel, comme l'avait si sagement observé le Prince du Danemark, était d'être prêt.
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Ironiquement, ce fut exactement la dernière action de Mathilda qui diminua considérablement les soupçons galopants qu'avait Black sur le fait que Severus soit un Mangemort.
Le jour de la St Valentin, une fête purement Moldue, et une qui ne s'était insérée furtivement dans la tradition britannique que très récemment, était un événement que presque tous les enseignants détestaient absolument. Non seulement les élèves, surtout les plus vieux, étaient presque incontrôlables pendant plus de vingt-quatre heures, il y avait aussi une augmentation perceptible dans les activités de duels et de combats entre les jeunes hommes pleins de testostérone. Les quatre Directeurs de Maisons s'étaient opposés à l'idée du Directeur d'organiser un autre bal, et pour une fois il avait entendu raison. Rien ni personne ne put le dissuader, cependant, de faire décorer la Grande Salle de bougies roses-au lieu des blanches habituelles-parsemer les tables de pétales de rose et de chocolats en forme de coeurs, emballés dans de l'affreux papier rose, et ensorceler les statues et les armures pour qu'elles chantent des chansons d'amour de leurs époques. Il était strictement défendu aux élèves d'utiliser les hiboux de l'école pour délivrer des lettres d'amour et des cartes de St Valentin, mais beaucoup d'entre eux avaient leurs propres hiboux de toute manière, et ceux qui n'en avaient pas trouvaient toujours des moyens de se faufiler dans la volière.
Les nerfs de Severus étaient déjà aussi tendus que des cordes, parce que l'attaque de Peter McDonald, Chef du Comité de Contrôle des Aurors et aspirant allié d'Albus Dumbledore, était prévue pour le soir du quatorze. C'était un mercredi, et ainsi il était, bien sûr, exempté de participer à l'opération. Mais il savait que Lucius menait l'assaut, et qu'il ne lui avait été permis que d'emmener trois hommes-Voldemort n'avait nullement renoncé à son habitude d'envoyer ses partisans à des missions presque suicides, surtout Lucius. McDonald avait une femme-elle était une confrère de Roberta Rosier, travaillant à Ste. Mangouste comme guérisseuse d'âme- deux filles jumelles, Melanie et Natalie, qui avaient reçu leur diplôme il y a deux ans et habitaient toujours chez leurs parents, et un fils, Arthur, qui avait été un Serdaigle deux années au-dessus de Severus. Ceci voulait dire que le groupe de quatre de Lucius devrait faire face à cinq sorciers adultes entièrement entraînés. Six, si la petite amie de Arthur McDonald était présente. Les trois Mangemorts que Lucius avait choisi étaient expérimentés et, surtout, c'étaient des combattants impitoyables, mais tout de même Severus sentait son estomac se tordre en un noeud inconfortable d'anxiété.
Le petit déjeuner avait été une affaire très tendue, avec un nombre démesuré de hiboux entrant et sortant en volant de la Grande Salle pendant la plus grande partie du repas. Lui et les trois autres Directeurs de Maisons n'avaient vraiment pas apprécié manger, parce qu'ils contrôlaient constamment les oiseaux, identifiant ceux de l'école et notant les noms des destinataires pour plus ample interrogation des expéditeurs. Ses classes du matin n'avaient rien été de moins qu'une catastrophe, comme les élèves étaient distraits, riaient nerveusement et chuchotaient à tous moments, ne faisant presque pas attention à leurs potions et les loupant par conséquent. Pas même Minerva ne s'était plainte quand ils étaient passés devant les sabliers indiquant les points de maison sur le chemin du déjeuner. Toutes les maisons avaient souffert des pertes considérables, et elle avait elle-même ôté une quantité substantielle de points à ses propres Gryffondors, comme elle le dit à Severus.
Comme il fallait le prévoir, les choses empirèrent l'après-midi. Par alors, les émotions qui avaient commencé à frissonner le matin étaient arrivées au point d'ébullition, et deux garçons de sixième année, un Serdaigle et un Poufsouffle, eurent même le culot de faire louper la potion de l'autre, à cause de leurs sentiments partagés pour une fille de cinquième année de Serdaigle. Heureusement, les conséquences n'étaient pas trop dramatiques; Severus les envoya à l'infirmerie sous la garde d'un préfet de Poufsouffle, leurs mains et leurs visages couverts de brûlures multicolores.
Il savait qu'il devrait aller diner dans la Grande Salle-même uniquement pour confirmer son alibi pour ses confrères odieux-mais c'était simplement au delà de ses forces. Donc, après avoir nettoyé les restes du combat de coqs Serdaigle-Poufsouffle, il retourna avec lassitude à ses quartiers et appela Peggy.
"Maître Severus, êtes-vous malade?" demanda-t-elle, le regardant avec inquiétude.
"Pas malade, non. Seulement malade de ces marmots hormonaux. Et je ne descends pas dîner "
L'elfe hocha sagement la tête. "Je les vois et je les entend toute la journée ; pas étonnant que vous êtes fatigué, Maître Severus. Vous savez ce dont vous avez besoin ?"
"D'un Sortilège de Mort multiple pour me débarasser de mes soi-disant élèves. Autrement que cela, je ne pourrais pas vraiment le dire "
"Les élèves appellent cela nourriture de réconfort," dit-elle et elle lui sourit d'en bas.
"Ah!" Severus éleva ses sourcils. "Et que serait-ce exactement?"
"Eh bien, ils mangent surtout du chocolat-"
"Ca c'est Lucius," l'interrompit-il, secouant la tête, "pas moi "
Elle imita son geste, les oreilles battantes. "Pas pour vous, Maître Severus, je sais cela. Vous voulez un bon bouillon de poule chaud, puis de la purée de pommes de terre avec des oignons rôtis dessus et beaucoup de jus de viande, et une bouteille de Bordeaux. Je l'ai déjà ouverte "
"Peggy, Peggy," soupira-t-il, "Que ferais-je sans toi?"
L'elfe sourit simplement et disparut de sa vue. Un peu plus tard, il était confortablement assis près de la cheminée, appréciant le bouillon de poule et le vin, et s'avouant qu'il se sentait déjà beaucoup mieux. Il avait même réussi à se distraire des pensées le harcelant au sujet de l'opération de ce soir, qui devait commencer-il regarda sa montre-dans environ une demi- heure.
"Dois-je traiter votre cou et vos épaules, Maître Severus?" demanda Peggy, quand il eut fini son dîner.
"Excellente idée," dit-il et il se redressa un peu, pour qu'elle puisse atteindre facilement les muscles tendus en se perchant sur le dos de sa chaise.
Ainsi bercé dans un état de confort et de félicité physiques, il s'endormit presque.
"Severus?"
Sa tête se releva et se dirigea vers la cheminée, d'où le visage de Dumbledore le regardait, portant une expression de détresse mêlée d'amusement. "Oui, Directeur?"
"Pourriez vous. euh, me rejoidre dans mon bureau un moment? Nous semblons avoir un. un problème qui exige votre assistance "
Cela pouvait-il déjà être au sujet de McDonald? Pensa Severus. Un autre un coup d'oeil à sa montre lui dit qu'il était trop tôt-l'attaque n'avait pas même encore commencé. Encore trois minutes. En plus, l'étincelle d'amusement dans les yeux du Directeur indiquait clairement que 'le problème' ne pouvait pas avoir quelque chose à voir avec des activités de Mangemort. "Bien sûr,"dit-il, se levant de sa chaise et réajustant ses robes. "Est-ce urgent, ou puis-je marcher?"
"Je pense qu'il serait préférable que vous utilisiez la Cheminette, seulement pour cette fois "
La vue qui accueillit Severus quand il sortit de la cheminée de Dumbledore faisait plus qu'expliquer le combat entre angoisse et hilarité qui se jouait actuellement sur le visage ridé du vieux sorcier. Il semblait que Mathilda ait donné son coup de grâce**, et Severus devait concéder que c'était extrêmement drôle. Black avait l'air de la pire fantaisie d'un biologiste fou: au lieu de cheveux, sa tête était couverte de plumes, avec une petite touffe sur le sommet, comme un cacatoès. A travers la barbe verte qui lui était poussée, se montrait un énorme bec, et ses mains s'étaient transformées en sabots de cochon. Luttant pour garder un visage serieux et empêcher sa voix de grincer de gaieté réprimée, Severus réussit à demander, "Ai-je raison de supposer que ceci est Professeur Black?"
La créature dans le fauteuil, fumace, ouvrit son bec et. rota. Dumbledore tourna le dos aux deux enseignants et toussa discrètement. Severus regarda par la fenêtre, dans la nuit noire, et essaya désespérément de concentrer sur l'attaque en cours chez McDonald, pour ne pas perdre son sang-froid. "O oui," dit Dumbledore, après que son 'accès de toux' se soit achevé. "C'est en effet Professeur Black. Avant qu'il ait reçu ce. bec, il a accusé Mademoiselle Reynolds d'être la coupable. Et il. euh, a suggéré que, finalement, vous pourriez être l'auteur de cette farce habile mais essentiellement inopportune"
Rassemblant toute sa dignité, Severus lui dit qu'il n'avait rien du tout à faire avec les diverses excroissances de Black. "Comment est-ce arrivé, à propos?" demanda-t-il à Dumbledore, qui hochait son accord.
"Quelques hiboux de l'école ont délivré des cartes de St Valentin à Sirius. Il semble que les sorts aient été emballés dedans, avec un léger effet retardant, pour qu'il en ouvre le plus possible avant qu'ils ne fassent effet "
"Je vois," dit Severus. "Vraiment, Directeur, si j'étais assez enfantin pour faire ce genre de farce, j'utiliserais des potions "
Les sabots fendus de Black volèrent en l'air en un geste d'accusation fervente, et un autre rot échappa de son bec. "Je pense," dit prudemment Dumbledore, la voix tremblante, "que Professeur Black veut suggérer que vous utiliseriez des sorts plutôt que des potions, pour mieux couvrir vos traces "
La situation commençait sans aucun doute à ennuyer Severus-même pour l'amour d'un alibi en béton, il ne pouvait supporter qu'un certain nombre d'insultes. Maintenant, l'attaque devait être terminée de toute manière, donc il pouvait terminer cette pièce de deuxième classe. "Tenez!" dit-il brusquement, lançant sa baguette dans les mains du Directeur. "Essayez Priori Incantatem dessus, autant que vous le voudrez, puis soyez gentil de me permettre de prendre congé "
Dumbledore lui lança un regard à moitié triste, à moitié plein d'excuses et fit ce que Severus lui avait dit. "Eh bien, Sirius," dit-il, se tournant vers son professeur de Défense Contre les forces du mal, dont les traits ensorcelés commençaient lentement à disparaître, "J'ai peur que vous deviez des excuses à Severus. Il n'a certainement rien à voir avec . ceci " Il indiqua les attributs d'animaux de Black, qui rétrécissaient rapidement.
"Ne prenez pas cette peine, Directeur," dit Severus d'un ton glacial, se tourant déjà vers la cheminée, "La dernière chose dont j'ai besoin ou que je désire est des excuses de la part du Professeur Black. Des excuses hypocrites sont pires que l'insulte d'origine. Bonne nuit, Monsieur "
Son premier geste après être retourné dans ses appartements, fut d'appeler Mathilda. "Tu n'as pas utilisé ta propre baguette, n'est-ce pas? Tu aurais de grands ennuis, bien que tu l'eût mérité "
"Bien sûr que non. Ce matin, j'ai vu McGonagall confisquer la baguette d'une deuxième année de Serdaigle, et elle l'a mise dans son tiroir dans la salle des professeurs. Alors je l'ai empruntée pendant que je corrigeais des devoirs avant le déjeuner. Elle est retournée en sûreté dans son tiroir, et personne ne le saura "
Déchiré entre l'exaspération et le rire, Severus secoua la tête. "Très bien, Mathilda. Mais souviens-toi: c'était la dernière. Très imaginatif, cependant, même si un peu théâtral "
"Un cochon, un cacatoès qui se lisse et un idiot qui rote-cela le résume assez bien, n'est-ce pas?" dit-elle. "Mais je tiendrai ma promesse. C'était la dernière "
Cependant, les ennuis que le destin avait en réserve pour Severus ce jour là étaient loin d'être terminés. Il venait seulement de se verser un autre verre de vin, pour se relâcher un moment avant de monter à son laboratoire et de continuer à travailler sur la potion d'immunité, quand la tête de Dumbledore apparut à nouveau. Aucun doute n'était possible cette fois ci quant à la nature de son appel: le vieux sorcier paraissait triste et fâché. "Je suis désolé de vous déranger encore, Severus," dit-il, mais son ton de voix suggérait que ceci était simplement une formule polie, "Mais j'aimerais vous reparler un instant. Le mot de passe est Tarte à la Mélasse "
Pas sans satisfaction, Severus remarqua que, lors d'une occasion comme celle-ci, même le Directeur semblait trouver ses mots de passe un tantinet incongrus. "Bien sûr, Directeur," dit-il. "Je serai avec vous dans un instant."
Au moins, pensa-t-il en avançant à grands pas dans les couloirs, ceci était une confrontation qu'il avait prévue, donc il était préparé. Bien qu'il doute que la réaction de Dumbledore à son maniement de cette affaire soit très compréhensive. En voyant la fureur flamboyant dans les yeux du Directeur, quand il entra dans le bureau, Severus se dit que 'pas très compréhensif' ne commençait même pas à décrire cela.
Le vieux sorcier se tenait derrière son bureau, des mains aux articulations blanches empoignant le bord de la table. "Etiez vous au courant de ceci?" demanda-t-il.
"Si vous faites allusion à l'attaque des McDonalds, oui, j'étais au courant "
A l'évidence, Dumbledore s'était attendu à ce qu'il demande pardon ou se justifie, car il le scruta longtemps en silence. "Pourquoi n'ai-je pas été informé?"
"Parce que j'ai choisi de ne pas vous informer," répondit calmement Severus.
Prenant une respiration déchiquetée, Dumbledore essaya évidemment de se recomposer. "Vous avez choisi de ne pas m'informer. Je vois. Etes-vous conscient que votre choix a coûté la vie à quatre personnes?"
"J'étais conscient qu'ils allaient mourir. Bien que je m'attende à cinq morts, pas quatre "
"Arthur McDonald était sorti dîner avec son amie. Peter, sa femme et les deux filles sont mortes. Et tout ce que vous avez à dire est que vous vous attendiez à ce qu' un cadavre de plus soit trouvé?"
"Non, Directeur. Ce n'est pas tout ce que j'ai à dire. Mais d'une manière ou d'une autre vous ne semblez pas très disposé à écouter "
Les épaules de Dumbledore s'affaissèrent, et il se laissa tomber dans son fauteuil. "Ces gens étaient mes amis, Severus. Et Peter aurait été un allié de très grande valeur. Vous pouvez difficilement vous attendre à ce que j'applaudisse cette vaillante action, n'est-ce pas?"
"Bien sûr que non. Mais vous pourriez essayer de prendre un point de vue plus objectif. Je ne peux pas risquer de perdre ma couverture, ni mettre en danger Lucius ou Owen. Ce plan avait été établi avec une méticulosité extrême-s'il avait échoué, Voldemort aurait su exactement qu'il y a un traitre. Et l'un de nous aurait payé le prix. Que McDonald soit votre ami ou pas, aucun de nous n'aurait voulu payer sa vie avec la nôtre. L'héroïsme n'a pas de place dans ce jeu, surtout pas quand c'est complètement l'inutile "
"Je." Dumbledore était sur le point de répliquer, puis à l'évidence il changea d'avis. "Nous discuterons de ceci une autre fois. Maintenant allez, Severus. Partez simplement "
En dépit de tout son pouvoir et de ses supposées qualités de direction, pensa Severus, Dumbledore n'était rien qu'un faible et vieil idiot. Il y a quelques semaines, il avait platement demandé à Severus s'il y avait une possibilité de tuer Lestrange, sans même considérer le fait que St. Jean avait été autrefois l'ami de Severus, son mentor et son gardien. Mais quand il s'agissait de ses propres copains, il pensait à l'évidence que les règles devaient être changées.
Il passa la tapisserie et monta lentement les escaliers vers ses appartements. Finalement, pensa-t-il, tout revenait aux émotions et aux préférences personnelles: 'chaque Serpentard est son propre meilleur ami' étaient les mots d'une vieille maxime. C'était sans aucun doute vrai. Ce que les gens choisissaient de négliger, cependant, était que ce n'était pas seulement vrai pour les Serpentards. Homo homini lupus-c'était la quintessence de tout.
"Qu'est-ce qui ne va pas, Elias?" dit-il à son corbeau, qui atterrit sur son épaule immédiatement après qu'il eut ouvert la porte. L'oiseau émit un coassement aigu et lui tira les cheveux. "Oh, arrête, ennuyeux volatile! J'ai assez de choses à l'esprit sans-" Puis il l'entendit. Un hibou cognait à la fenêtre.
Craignant le pire, il alla l'ouvrir, et libéra un soupir de soulagement quand l'oiseau qui entra en volant dans son salon se révèla être un faucon pélerin, pas le hibou grand-duc de Lucius. Son soulagement céda la place à la confusion, cependant, parce qu'aucune des personnes qu'il connaissait n'utilisait de faucon pélerin pour livrer son courrier. Secouant la tête d'étonnement, il détacha un petit rouleau de parchemin de la jambe de l'oiseau. Il n'était pas scellé. Severus le déroula, et lut:
Elle entrera en scène avant la fin de cette année.
Sibylle
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La lettre qu'il avait reçue le jour de la Saint Valentin avait été rétrécie et avait trouvé sa place dans le médaillon de Severus. Chaque fois qu'il le touchait il sentait un éclair chaud d'anticipation parcourir son corps entier. Il était inutile de se gronder, de répéter maintes et maintes fois que ceci était fou, que Sibylle n'était rien de plus qu'un charlatan, et qu'il n'avait absolument pas de raison de croire en cette prédiction ridicule. La flamme qui avait brillé timidement depuis la mort du père de Clarissa avait été doucement attisée par le Destin dans un de ses caprices insondables, et Severus attendait. Il savait qu'il ne pouvait rien y faire. Du moment qu'il avait lu ces quelques mots fatals, la tentation de se suicider n'avait plus refait surface. Avec la perspective d'un salut imminent, aussi vague qu'il soit, sa vie de tous les jours devenait beaucoup plus supportable, bien qu'il ait des difficultés à s'admettre cela.
Pas que la vie soit devenue facile. Sa relation déjà fragile avec Dumbledore avait été encore plus tendue depuis l'attaque sur les McDonalds- la cerise sur le gâteau étant bien sûr qu'aucun successeur n'avait été nommé pour le poste de Chef du Comité de Contrôle des Aurors, si bien que, au moins du point de vue de Voldemort, la situation était pire maintenant qu'elle ne l'avait été avant. Les Aurors, qui avaient depuis lors été une unité plus ou moins indépendante, avaient immédiatement été incorporés dans le Service d'Application de la loi Magique et ainsi sous les ordres de Bartemius Croupton. C'étaient de mauvaises nouvelles pour Dumbledore et Voldemort, car le père de Barty-en dépit de son erreur malheureuse après l'attaque sur l'Académie des Aurors- était encore un des membres les plus influents du Ministère, et un ennemi fervent du Seigneur des Ténèbres. Il était parfaitement conscient de l'antagonisme entre les Représentants de la Loi et les Aurors, et avait rendu clair dès le début que ces hostilités devaient être immédiatement arrêtées. Ses subalternes nouvellement acquis étaient placés sous proche surveillance, et ainsi, ceux qui avaient des sympathies pour Dumbledore plutôt que pour le Ministère devaient utiliser plus de précautions que jamais en suivant ses ordres. Les méthodes de Croupton pour discipliner ses subordonnés pouvaient être discutables, mais elles étaient aussi très efficaces; par conséquent, la mort de McDonald n'avait pas affaibli l'ennemi, comme avait été l'intention de Voldemort. Au contraire: maintenant que Bartemius Croupton régnait sur et les Aurors et les Représentants de la Loi, il était devenu la figure la plus puissante du pays, tandis que les Ministres temporaires de la Magie avaient été réduits à de simples figures de carton. Pour les trois phoenixs, il était dur de déterminer s'ils devaient être contents ou ennuyés de ce nouveau développement; d'une part, les opérations qu'ils devaient planifier et mettre en action devenaient de plus en plus périlleuses de jour en jour, mais d'autre part, le régime mené par la main de fer de Croupton avait empêché les forces anti Voldemort d'être fragmentées et ainsi plus affaiblies.
Severus devait toujours faire son rapport à Voldemort le treize de chaque mois, mais voyant que le Maître semblait être tout à fait satisfait de l'effet des potions fortifiantes qu'il recevait régulièrement par hibou, ces rendez-vous avaient perdu une partie de leur menace. De plus, Severus avait maintenant perfectionné ses manières de courtisan-il était profondément dégoûté de lui-même mais devait concéder que c'était une technique très utile-et donc il ne dépassait presque jamais ses limites. Le froid maintenant son coeur dans une poigne engourdissante, et le peu de valeur qu'il attribuait à sa propre vie aidaient à maintenir une façade impeccablement composée en se tenant devant le Seigneur des Ténèbres. Pas qu'il soit immunisé aux surprises; le choc qu'il reçut en rencontrant Voldemort le 13 mars fut assez pour lui rappeler combien sa position était fragile.
Comme d'habitude, Voldemort le reçut au quartier général d'Albanie. Mais il n'était pas seul cette fois ci-Lucius, Owen et les deux Lestranges étaient aussi présent. Après avoir délivré son rapport mensuel, qui contenait de fausses informations sur un contre-sort au Cruciatus sur lequel l'autre côté travaillait prétendument, Severus ne fut pas congédié. Un furtif coup d'?il à Lucius et Owen lui dit qu'eux aussi étaient étonnés d'avoir été appelés,. Leur étonnement ne dura pas longtemps, cependant.
"Il y a deux heures," commença Voldemort, "j'ai reçu un message du jeune Barty Croupton"
Cinq ricanements suivirent cette annonce-le mépris de Barty, dont les tentatives continues pour être réadmis dans les grâces de Son Maître étaient plutôt pathétiques, était l'un des quelques sentiments qu'ils partageaient tous. Il semblait, cependant, que ces tentatives n'étaient pas entièrement stériles, surtout parce que le père du jeune Mangemort disgracié avait gagné tant d'importance pendant les dernières semaines. Etant donné la pression constante sous laquelle Barty était, constamment surveillé de près par son père, il était seulement logique qu'il ne désire rien de plus que Voldemort prenne finalement le dessus, pour qu'il puisse montrer ses vraies couleurs. D'où ses tentatives persistantes d'extorquer des informations vitales de Croupton Sr., aussi discrètement que possible. Paradoxalment, il réussissait légèrement plus maintenant, simplement parce que la surveillance paternelle s'était un peu relâchée, à cause de son énorme quantité de travail. De plus, un faible reflet du respect que chaque employé du Ministère était obligé de ressentir pour le Chef de l'Application de la Loi Magique, éclairait le fils, qui utilisait ce nouvel avantage plus subtilement que la plupart l'en auraient cru capable. Si Barty avait envoyé un message directement à Voldemort, cela voulait dire que ce qu'il avait à dire était urgent en effet.
Voldemort prit une feuille de parchemin de la table, la déplia et lut, "Mon Seigneur, s'il vous plaît pardonnez mon audace-" Severus et Owen échangèrent un coup d'oeil sous des paupières à demi fermées "-mais j'ai des nouvelles importantes. Demain, le Ministère va officiellement annoncer que Lionel Chaucer, le gouverneur actuel d'Azkaban, prend sa retraite, et que Dirk Bones, un ancien instructeur de l'Académie des Aurors, prendra sa place " Voldemort posa la lettre et leur donna à chacun un regard perçant. "Bones, comme vous pourriez l'avoir présumé, est férocement loyal envers le Ministère, peut-être même plus que Chaucer. Ceci signifie que nous devons agir, et rapidement "
Cinq têtes furent abaissées en consentement. "Mon Seigneur," demanda St. Jean, "avez-vous l'intention de lui envoyer une demande pour qu'il se joigne à nous, ou voulez vous qu'il soit tué tout de suite?"
Pendant que Voldemort méditait cette question, Severus l'observa discrètement. Il était très évident qu'il continuait à ingérer les potions que Lestrange préparait. Peut-être que les changements subtils dans ses traits semblaient plus prononcés parce que Severus le voyait seulement une fois par mois. Mais il était sûr que le Seigneur des Ténèbres parcourrait un chemin très dangereux en effet, et compromettait sa santé de manière très imprudente.
"Tout le monde mérite une chance," répondit finalement Voldemort, faisant à Lestrange un sourire mince. "Alors nous l'inviterons poliment à reconsidérer sa loyauté. Au cas où il refuse. Severus?"
"Oui, Mon Maître?" Il avait le sentiment qu'il n'allait pas aimer ce que son Maître était sur le point de dire, et se prépara mentalement pour la surprise à venir.
"Cela fait très longtemps que vous n'avez pas commandé d'opération "
"En effet, Mon Seigneur. Ma position actuelle à Poudlard me défend certainement de participer activement plus souvent, mais j'avais déjà commencé à me demander si je vous avais mécontenté de quelque façon " Soigneusement, il ajouta une dose d'anxiété polie au mélange d'intérêt et de docilité au masque qu'il avait mis sur son visage. Et rencontra les yeux de Voldemort. Une chose folle à faire- une partie de la chaleur et de l'affection était de retour dans ces globes rouge noir, une partie de l'appréciation qui l'avait si irrévocablement lié au mage noir. Severus réprima un frisson et réussit une simple allusion de sourire.
"Non, Severus " du coin de son oeil, Severus vit le visage de Tabitha retomber. Cette petite chienne se nourissait littéralement de l'humiliation des autres et était véritablement déçue quand cela n'arrivait pas. Une délicate, petite Détrqueur dans une très séduisante forme humaine. Penser qu'une telle créature allait mettre au monde un enfant. "Vous ne m'avez pas déçu," continua Voldemort, fronçant légèrement des sourcils vers Tabitha. Evidemment son changement d'expression ne lui avait pas échappé. "Et c'est exactement la raison pour laquelle je vais vous confier cette opération très délicate "
"M mon Seigneur. je-je ne sais pas que dire." bégaya Severus, disant pour une fois la vérité. C'était pire que le problème McDonald. Il devrait choisir encore, et la décision était claire dès le début: il ne pourrait risquer aucune adversité dans l'exécution de cette tâche. C'était un test, et il le savait. Un test qu'il devait passer haut la main.
"Vous pouvez me remercier en planifiant et exécutant avec succès votre mission," dit Voldemort. "A cause de votre situation un peu délicate, elle devra avoir lieu pendant les vacances de Pâques. Vous pouvez choisir l'heure et le jour, et la décision de qui prendre avec vous est aussi la vôtre. J'insiste simplement pour que Fiona Nott fasse partie du groupe "
"Bien sûr, Mon Seigneur " du point de vue de Voldemort, cette demande était seulement logique. Fiona Nott, née** Bones, était la soeur aînée de Dirk Bones, et être incluse dans l'opération était clairement voulu comme punition pour son incapacité à leur faire rejoindre leur côté. "Combien de personnes puis-je emmener?"
La colère monta en lui, quand il vit Voldemort lancer un regard interrogateur à Tabitha. Faites confiance à cette sadique petite Manticore pour suggérer qu'il le fasse tout seul. "Deux?" dit-elle, avec un sourire charmeur vers son Seigneur et Maître.
"Tabitha, Tabitha " Voldemort secoua la tête et caressa affectueusement sa main. "Parfois tu vas vraiment trop loin. Les envies des femmes enceintes." Lucius et Owen produisirent des sourires polis, et Severus réussit même un petit rire bas. Il mourut, cependant, quand Voldemort continua, "Très bien, alors c'est deux, et l'un d'entre eux doit être Fiona Nott "
Lançant à Severus un coup d'?il de côté diabolique, Tabitha fredonna, "Mon Seigneur, ne devrions nous pas récompenser Barty pour avoir fourni une information si vitale?"
"Nous l'aurions lu dans les journaux demain de toute manière," dit Lucius brusquement, "je ne vois pas l'importance vitale de cela, vraiment " Dix secondes plus tard, il se tordait par terre, avidement regardé par Tabitha.
Quel idiot, pensa Severus, il devrait savoir qu'il ne fallait pas attaquer l'animal favori de Voldemort. Mais leur Maître était d'une humeur clémente- Lucius dut souffrir la Malédiction de Cruciatus pendant moins qu'une demie minute. Pendant qu'il se remettait hâtivement sur ses pieds, tremblant de partout et un petit filet de sang coulant sur son menton, car il avait mordu sa lèvre inférieure pour s'empêcher de crier, la participation de Barty dans la mission fut confirmée. Pas que Severus ait eu le moindre doute à ce sujet.
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La deuxième moitié de mars apporta une nouvelle attaque de froid mouillé. Cela rappela à Severus sa quatrième année, quand la pluie et le brouillard constants enveloppant le château et les terrains avaient plongé tout le monde dans une humeur d'une profondeur historique. Les élèves, habitués à passer leurs pauses dehors dans les cours dès que possible, devaient rester à l'intérieur; il n'y avait pas de possibilité de promenades avant ou après dîner, pas même des promenades courtes; et seuls les joueurs de Quidditch s'aventuraient hors du château pour leurs entraînements. La plupart de leurs condisciples les enviaient, mais seulement jusqu'à ce qu'ils reviennent, trempés, le nez rouge et les côtes engourdie. Personne ne fut donc étonné, quand dans ce climat d'esprits bas et de réclusion forcée, Poudlard fut frappé par une véritable épidémie de grippe.
Malheureusement, Madame Pomfresh, d'habitude un parangon de prévoyance circonspecte, n'avait pas demandé assez de réserves de Pimentine à Severus, et ainsi le virus s'empara de la moitié des élèves et du personnel avant que la préparation soit prête. Aussi content qu'il soit d'avoir à enseigner à de plus petites classes, Severus regrettait aussi l'effet inévitable que l'absence de tant d'élèves aurait sur leur progrès général. Avec l'emploi du temps serré qu'il devait faire respecter, rattraper allait être difficile pour eux, sinon franchement impossible pour les moins doués. D'autre part, il y avait aussi un bon côté à cette situation: avec seulement cinq élèves à surveiller, il pouvait corriger des devoirs pendant les leçons, un privilège qu'il estimait véritablement, car cela lui permettait de dédier plus de son temps libre à son propre projet.
Une Poufsouffle de quatrième année, tout à fait habile à faire des potions et née de Moldus, fournit de manière inattendue une révélation au Maître de Potions, et par conséquent une autre tâche.
Severus regardait sa tentative-très réussie-pour produire un antidote à plusieurs poisons à base d'arsenic, quand il remarqua que les joues et le front de la fille étaient trop rouges pour que cela soit simplement dû à la vapeur émergeant de son chaudron. A plus proche inspection, il vit que ses yeux étaient légèrement vitreux.
"Mademoiselle Archer!" dit-il d'un ton rogue. La tête de la fille se releva brusquement; elle était clairement terrifiée. "Venez ici!" ordonna-t-il, et elle obéit avec une répugnance visible. Sa terreur augmenta quand il étendit son bras pour prendre son pouls. Il battait la chammade. "Allez à l'infirmerie, immédiatement!"
"Je-je me sens tout à fait bien, Monsieur," grinça-t-elle.
"Bêtise. Vous avez de la fièvre et gâterez probablement votre potion si vous devez vous tenir sur vos pieds plus longtemps. Faites ce que je vous ai dit, et allez voir Madame Pomfresh!" Il revint à la pile de parchemins attendant d'être examinés.
"Mais. mais Monsieur," dit la fille, "Cela ne peut pas être la grippe. J'ai été vaccinée-"
Severus sentit son subconscient lui donner un net coup de coude. "Voulez vous répérer ce que vous venez de dire?"
Les yeux de mademoiselle Archer s'agrandirent de crainte, et sa voix devint encore plus grinçante. "Je suis désolé, Monsieur, je ne voulais pas vous contredire-"
"Répétez seulement ce que vous avez dit, Mademoiselle Archer. Sans les ornements, si possible "
"O oui, Monsieur. J'ai dit que cela ne pouvait pas être la grippe, parce que j'ai été vaccinée, et-"
"Cela sera assez, Mademoiselle Archer. Maintenant allez à l'infirmerie. Et j'enlève cinq points à Poufsouffle pour questionner ma décision "
Il se rendit à peine compte que la fille avait quitté la salle de classe et avait des difficultés à se concentrer sur le travail des autres élèves. Vaccination-c'était la réponse à un problème brûlant. Il avait déjà développé un antidote au Veritaserum. Il n'y avait qu'une petit pas à faire pour arriver à une formule un peu améliorée, qui garantissait une immunité à vie. Ses lèvres formèrent un sourire menaçant. Comme c'était ironique, pensa-t-il, que ce soit une Née de Moldus qui lui donne une telle inspiration.
** en français dans le texte
