CHAPITRE 38

"Et tu es sûr que ceci fera exactement ce que tu veux?" demanda Lucius, examinant sceptiquement la petite fiole que Severus lui tendait.

"Bien sûr que j'en suis sûr. Le principe est assez simple. Cela ne marche pas de la même manière que les vaccinations moldues, en créant des anticorps à quoi que ce soit qui envahisse le système. Ceci," et il souleva un deuxième récipient contenant le même liquide argenté, "est basé sur le principe que les potions magiques, contrairement aux virus, visent simplement les thaumatocytes. Appelle cela un bénéfice marginal de ma recherche pour la Potion Liberatio. Donc je devais simplement altérer l'antidote légèrement pour le faire. eh bien, s'accrocher aux thaumatocytes. Ce qu'il fait "

"Hmm." Lucius roula la fiole de long en large dans la paume de sa main. "La question est: cela s'accroche-t-il de manière permanente? Et l'accroche a-t- elle des effets secondaires?"

"Tu crains pour ta beauté angélique?" demanda Severus avec un sourire moqueur.

Lucius renifla. "Eh bien, admets le -j'ai plus à perdre que toi "

"Vanité, ton nom est Lucius. Mais ne t'inquiètes pas, il n'y a pas d'effet secondaire. La seule insécurité qui reste est si l'effet est vraiment permanent. Alors je suggérerais que tu essayes environ une fois par semaine "

"Quelle idée brillante! Narcissa adorera simplement cela!"

"Considère cela comme un moyen de fortifier le lien entre vous. Il n'y a rien de tel qu'un peu de vérité à l'occasion pour ranimer un mariage de plus de trois ans. En plus, tu développeras une résistance au Veritaserum au cours du processus. De n'importe côté que tu regardes cela, tu ne peux que gagner "

Lucius lui fit un demi sourire tordu, déboucha la fiole et vida le contenu. "Dieux," dit-il, quand il eut fini de lutter contre l'envie de vomir, "c'est pire que n'importe quoi que tu ais jamais proposé. Tu pourrais lui donner un meilleur goût, n'est-ce pas?"

"Le commentaire d'Owen était très similaire," remarqua Severus. "Maintenant prends cela "

Avec un regard interrogateur, Lucius prit la deuxième fiole. "Je pensais qu'une dose était suffisant "

"Ce l'est. Celle ci est pour Narcissa. Elle ne doit pas la prendre tant qu'elle est enceinte, cependant, car je n'ai aucune idée de ce que cela pourrait faire à l'enfant. Considérant notre plan, et espérant que le résultat soit aussi prospère que le début, cependant, elle devra le prendre dès que le bébé sera sorti. Si nous réussissons, Voldemort va être furieux, et je suppose qu'il ne serait pas incapable d'interroger ta femme sous l'influence de Veritaserum. Alors nous ferions mieux de prévenir. "

"Je suppose que tu as raison. Comment vont les préparatifs pour l'attaque de demain?"

Severus roula ses yeux. "Ne pose simplement pas la question. Depuis que j'en suis venu à connaître un peu mieux la mère de Cédric, je ne me demande plus pourquoi il est un tel idiot. Et bien sûr elle est completément hors d'elle-compréhensible, d'une certaine façon. Après tout, elle doit participer au meurtre de son propre frère "

"Maintenant n'exagère pas,"dit Lucius. "D'abord, elle et son frère n'ont jamais été trop proches-il y a une grande différence d'âge. Et elle ne me frappe pas comme étant une personne exceptionnellement émotive, non plus. Et ensuite, c'est de sa faute. Pourquoi ne l'a-t-elle pas convaincu de se joindre à nous? Maintenant elle doit se coucher dans le lit qu'elle a fait. J'espère seulement qu'elle sera capable d'accompir cette tâche. Et Barty?"

"Idiot emmerdant," cracha Severus, fronçant les sourcils. "Il n'arrête pas de babiller au sujet de combien cette mission est importante-comme si je ne le savais pas. Et quel honneur c'est d'avoir été choisi " Il fit un sourire moqueur à Lucius. "J'ai été tenté de lui dire comment et pourquoi il a été choisi au moins une centaine de fois. Simplement pour qu'il la ferme. Mais finalement, j'ai décidé de ne pas le faire, simplement parce que je peux presque être sûr que, d'une manière ou d'une autre, cette information réussira à revenir à St Jean, pimentée de quelques détails supplémentaires. Et je préférerais éviter cela "

"Une très sage décision " Lucius fit signe à la serveuse de leur apporter un autre verre.

Les vacances de Pâques avaient commencé il y a presque huit jours, et beaucoup d'élèves restaient à Poudlard, si bien qu'il était impossible à Severus de partir, bien qu'il eût aimé partir quelques jours. Comme l'avait mentionné Voldemort, quelque temps avait en effet passé depuis qu'il avait dirigé sa dernière opération, et il aurait eu un grand besoin d'un peu de paix pour se préparer mentalement. Dans l'état des choses, il devait paraître dans la Grande Salle pour le déjeuner et le dîner. En plus, les examens des B.U.S.E.s et des A.S.P.I.C.s n'étaient pas loin, et ainsi il était assez souvent dérangé par des élèves soucieux. Mais il avait fini de travailler sur la vaccination au Veritaserum le jour d'avant, et avait ainsi consenti à retrouver Lucius aux Trois Balais.

Les boissons arrivèrent, et ils levèrent leurs verres. "Et comment vas-tu te débrouiller avec le vieil homme?" demanda Lucius, posant son verre. "Il va être incroyablement furieux "

Severus haussa les épaules. "Je pense que je devrai voir comment il réagit puis me débrouiller en conséquence. J'espère seulement qu'il ne va pas me mettre à la porte "

"Le Bureau des Gouverneurs pourra l'empêcher de le faire, si on devait vraiment en arriver là "

"Tu sais comment il est. Il se fiche éperdument des gouverneurs "

"Oh, il ne s'en fichera plus " sourit Lucius. "Imagine seulement ce qui arriverait si Nathalie Pierson balançait tous ses scrupules par-dessus bord et décidait de faire savoir que Black est un Mangemort. Dumbledore ne peut pas se permettre de mauvaise presse maintenant "

La mâchoire de Severus tomba. "Lucius, c'est brillant. Cela me rappelle comment tu as fait chanter Tabitha pour lui faire continuer avec la farce avec Black."

"Politique-l'art du possible," remarqua sèchement Lucius. "En parlant de Tabitha: penses-tu que nous saurons jamais de qui est l'enfant qu'elle porte?"

"Hmm." Severus médita ceci. "Tu sais, je ne pense pas que, avec la pléthore de préparations différentes que Voldemort ingère, il soit capable d'engendrer un enfant "

"Suggères-tu qu'il est impotent?"

"Ca, et tu dois considérer ces changements anatomiques que nous avons tous remarqué. Je parie qu'ils ne sont pas limités à sa peau et à ses os. Mais avec un peu de patience, nous devrions pouvoir voir de qui est l'enfant. Si Voldemort était le père, il devrait avoir des cheveux noirs et des yeux noirs. Alors s'il ou elle se révèle avoir une coloration différente, nous pouvons être assez sûrs que c'est un enfant légitime"

"Probablement " Lucius vida son verre. "J'espère seulement que l'enfant de St. Jean et le mien seront de même sexe. Autrement il va être difficile d'éviter un mariage arrangé, voyant que Voldemort choisira la seconde meilleure option s'il ne peut pas utiliser mon fils ou ma fille comme ingrédient de potions"

"Comme tu le sais bien, tous les mariages arrangés ne sont pas malheureux," dit Severus explicitement.

"Bien sûr que non, si tu fais allusion à Narcissa et moi. Mais, aucun de nous n'a été élevé par un couple de maniaques "

"C'est vrai. Penses-tu que ta mère pourrait revenir quand l'enfant sera né?"

Lucius soupira. "Je souhaite qu'elle le fasse. Je lui ai écrit, mais tu sais qu'elle ne répond jamais "

"Je ne savais même pas que tu lui écrivais. Eh bien, peut-être que l'arrivée d'un petit-enfant pourra la faire revenir "

"Peut-être. Si nous sommes encore vivants à ce moment là "

"Comment c'est incroyablement gentil de ta part de mentionner cela " Severus regarda sa montre. "Ce qui me rappelle. je dois y aller. J'aurai besoin de toute ma force et de tous mes esprits demain, donc il faut que je me couche tôt "

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Pour ne pas risquer la couverture de Severus plus que nécessaire, l'attaque devait avoir lieu à 2 heures 30 du matin le dimanche de Pâques. Il était peu probable que qui que ce soit vienne dans ses quartiers à cette heure- là, et le Baron Sanglant avait consenti à s'occuper tout seul des difficultés potentielles dans les quartiers de Serpentard, ce dont il était bien capable. Pas que des ennuis dussent être prévus- peu d'élèves de Serpentard restaient, puisque, grâce à l'allégeance de le plupart de leurs parents, ils ne devaient pas craindre d'attaques de Mangemorts sur leurs maisons et par conséquent avaient moins besoin de la protection que Poudlard pouvait offrir.

D'habitude, Severus s'absteignait de prendre des potions somnifères, à cause du risque de dépendance; hier soir, cependant, il avait approfondi son sommeil artificiellement et se sentait maintenant reposé et énergique. Considérant que des visites surprises dans ses quartiers étaient improbables mais pas impossibles, bien que le risque soit infinitésimal, ses robes de Mangemort étaient encore rétrécies et rangées en sûreté dans une poche de ses robes normales d'enseignant, quand il s'approcha de la cheminée. Une dernière caresse pour Elias, un dernier regard vers son salon, un soupir profond et revigorant, un dernier toucher à son médaillon- elle entrera en scène avant la fin de cette année.oh, Merlin, faites que cela soit plus tôt que tard, s'il vous plaît!- et il s'avança dans les flammes, appelant "Manoir Malfoy!"

Le bureau de Lucius était sombre, et la maison était calme sous la nuit froide de printemps. Regardant dehors les terrains, qui étaient faiblement illuminés par la lune déjà décroissante qui venait tout juste de s'élever au-dessus des collines environnantes, Severus échangea ses robes de Poudlard contre l'habit de Mangemort et Transplana vers l'endroit de rencontre.

Les Bones habitaient à la périphérie de Canterbury, où ils avaient déménagé peu après l'attaque de l'Académie des Aurors. Dirk Bones, qui avait été l'instructeur de Techniques d'Interrogatoires, avait remis sa démission immédiatement après le désastre, refusant de continuer à enseigner quand l'école avait repris ses activités. Avec sa femme, ils étaient partis de Cardiff, qui était à l'évidence trop plein de souvenirs pour que Bones se remette de son traumatisme, pour aller à Canterbury. Pendant cinq mois- c'était l'histoire racontée par les fichiers du Ministère que Barty avait copiés-Dirk Bones n'avait rien fait. Il était seulement resté chez lui, à regarder stupidement par la fenêtre, sans parler ni bouger. Ce qui exactement avait provoqué un changement dans son comportement était incertain, mais un peu plus qu'un an après l'attaque, Dirk Bones était à nouveau très vivant, et sa femme attendait un enfant. Cela avait heureusement épargné à Severus l'ennui d'une enquête très longue au sujet de ses horaires de travail à Ste. Mangouste, car elle restait encore à la maison, puisque la naissance avait eu lieu début mars. Le bébé n'avait qu'environ quatre semaines.

Aussi content que Severus soit de pouvoir être sûr de trouver et Dirk et Helen Bones chez eux, il était aussi conscient du fait qu'un nouveau-né dans la maison pouvait tenir les parents éveillés à des heures bizarres. Et il n'avait pas d'illusion quant au genre d'adversaires que seraient deux personnes défendant leur enfant. Cette mission n'allait certainement pas être du gâteau, si la petite Susan-c'était le nom de l'enfant-avait décidé qu'elle voulait être nourrie à 2 heures 30 du matin.

Fiona Nott et Barty Croupton l'attendaient déjà sous un petit groupe d'arbres près de la maison de leurs cibles. "Ils sont éveillés," chuchota frénétiquement Fiona Nott, indiquant le bâtiment. "Regardez, il y a de la lumière dans une des chambres!"

Tout comme il l'avait redouté. Eh bien, il ne pouvait rien y faire. "Oui," répliqua Severus brusquement, "je peux voir cela par moi même. Mais cela ne change pas nos plans. Vous, Barty, devrez vous occuper de lui, je m'occupe d'elle, et vous, Fiona, devrez éliminer l'enfant. Est-ce clair?"

"Bien sûr!" Barty semblait. eh bien, aussi pompeux que toujours. Severus ne s'était pas attendu à autre chose. Au moins il ferait son travail, s'il n'était pas trop nerveux. Avec Barty, on ne savait jamais.

Le hochement de tête silencieux de Mme Nott manquait d'enthousiasme, cependant. "Fiona, y a-t-il un problème?"

"N non," dit-elle, sa voix légèrement enrouée. "Je vais. je vais bien. Je vais tuer ma." Sa voix se perdit dans le lointain.

Ce n'était pas ce dont il avait besoin, certainement pas. "Elle n'est pas votre quoi que ce soit, Fiona, c'est simplement un enfant. Un enfant que vous ne connaissez même pas, si mes informations sont exactes "

"Oui, Severus. Je suis désolée "

"Bien," dit'il d'un ton bourru, pas entièrement convaincu. "Laissez moi jeter un coup d'?il à vos baguettes, et nous pouvons y aller "

Ils lancèrent les sortilèges d'altération de voix et s'avancèrent dans l'herbe encore courte vers la maison, en premier Severus, puis Fiona Nott, Barty aux arrières. La presque demi-lune argentée s'était élevée un peu plus haut dans un ciel de nuit clair et presque noir, et sa faible lumière était réfléchie par leurs masques. C'était un paysage paisible, un peu trop sérènement bucolique au goût de Severus. Il détestait cela quand les choses se passaient trop facilement avant une attaque. Il préférait infiniment que quelque chose aille de travers avant-un masque oublié, une baguette ne marchant pas, une arrivée tardive, quoi que ce soit-parce que cela le rassurait d'une manière ou d'une autre que tout marcherait sans accroc quand la perfection était vraiment essentielle.

L'entrée s'ouvrit à un simple sortilège "Exaperiemus!" -pas de protections, rien. Pendant un moment fugace, Severus pensa qu'ils pourraient être embusqués, mais bannit instantanément cette idée. Non, les occupants de cette maison étaient simplement des idiots confiants. Probablement que Dirk Bones n'avait pas parlé à sa femme de l'invitation pour rejoindre Voldemort qu'il avait reçue et déclinée, pour ne pas l'inquiéter. Une telle discrétion aimante, cependant, l'avait privé de la possibilité de mettre des sortilèges de protection ou de bouclier sur sa maison. Pas que ceci eut beaucoup gêné le groupe de Mangemorts-Rookwood, leur contact au Service des Mystères, les tenait à jour de chaque nouvelle découverte et de chaque nouvelle invention que le Ministère et les autres institutions de recherche affiliées inventaient-mais entrer était certainement plus facile comme ceci. Et, par-dessus tout, plus discret, car démanteler ou neutraliser des protections mettait d'habitude en marche quelque genre d'alarme dans la maison. Tout de même, Severus aurait préféré d'être obligé de percer des protections magiques lourdes. L'accès facile à la maison de leurs cibles servait simplement à faire peser plus lourdement sur lui la sensation de pressentiment.

Ils s'avancèrent dans le couloir et entendirent immédiatement les cris furieux du nouveau-né, souligné par les deux voix calmantes des parents. "Tenez vos baguettes prêtes," marmonna Severus par-dessus son épaule, et les deux autres hochèrent la tête. Une autre respiration profonde, et Severus traversa le couloir, dirigeant ses pas vers une porte fermée, où un petit rayon de lumière entre le sol carrelé et le bois indiquait dans quelle salle la famille était assemblée.

M. et Mme Bones, tous deux en pyjamas, occupaient un petit divan-elle, appuyée contre le dossier et donnant le sein au bébé maintenant silencieux, lui, perché sur l'accoudoir, la regardant. Dirk Bones n'était pas un Auror expérimenté pour rien: il tira instantanément sa baguette et commença à attaquer les visiteurs masqués. Severus esquiva son premier sortilège, à la fois pour entrer plus avant dans la salle, et donner aux deux autres la possibilité d'entrer, puis se concentra sur Mme Bones, qui, serrant toujours solidement l'enfant contre sa poitrine avec son bras gauche, s'était déjà emparée de sa baguette. Mais le poids mort, bien que relativement léger, et sa crainte pour son nouveau-né l'empêchaient de bouger librement-elle tomba sous le deuxième Sortilège de Mort de Severus.

Pendant ce temps, les choses n'allaient pas aussi bien pour Fiona Nott et Barty Croupton. La vue de sa femme, tombant inanimée sur le sol, fit prononcer à Bones un hurlement de fureur, qui fit que sa s?ur se gela un court instant. Assez longtemps pour qu'il lui lance un Avada Kedavrae. Il la frappa directement en pleine poitrine.

"L'enfant! Occupez vous de l'enfant!" hurla Severus à Barty. Il aurait eu besoin d'aide contre Bones, mais ses ordres étaient d'éliminer tous les membres de la famille, et les Aurors arriveraient d'une seconde à l'autre maintenant. Ils n'avaient vraiment pas de temps à perdre. Avec un adversaire comme les Dirk Bones, Severus devait se concentrer entièrement sur le duel en cours, et il n'avait aucun doute qu'il se terminerait mortellement pour lui s'il manquait un seul battement -Bones n'avait absolument plus rien à perdre, et il avait déjà démontré son empressement à tuer.

Pendant qu'un combat était en cours, il n'était jamais possible de déterminer combien de temps il durait. Les sens de Severus étaient trop aiguisé, trop d'adrénaline parcourait son corps-il aurait pu durer dix secondes ou une demi heure. Il était si concentré sur le duel qu'il n'entendit même pas Barty crier "Expelliarimus! " et remarqua seulement que, finalement, il avait réussi à abattre Bones.

"Et elle?" demanda Barty, désignant le cadavre de Fiona Nott.

Au lieu de répondre, Severus pointa sa baguette vers le cadavre et marmonna un rapide "Immolatio! " Pendant les quelques secondes qu'il utilisa pour lancer la Marque Sombre, le corps avait été consumé par les flammes qui l'avaient incinéré du dedans au dehors. Ils ne pouvaient pas se permettre de laisser quoi que ce soit qui puisse aider les Aurors à l'identifier, surtout puisque son mari et son fils étaient des Mangemorts. C'étaient les règles, et Severus n'avait aucune intention de les enfreindre. Carl Nott devrait trouver une explication convenable pour la mort de sa femme, et enterrer un cercueil vide. Avec un dernier regard à la salle, Severus hocha la tête et dit, "Partons avant que-" Il fut interrompu par un pleur, et tourna brusquement la tête en direction de Barty. "L'enfant," hoqueta-t-il, "Ne l'avez-vous pas-" Mais c'était trop tard. Quand le premier Auror se matérialisa devant eux, tout ce qu'ils purent faire fut Transplaner.

De retour dans le bureau de Lucius, Severus ôta rapidement ses robes et son masque de Mangemort, les fit rétrécir et se changea dans ses robes d'école. Deux minutes après son départ de la maison des Bones, il était de retour dans ses appartements.

"Vous semblez. fâché," remarqua le Baron Sanglant.

"Bonsoir, Baron " Severus se versa un verre de whisky après qu'il eut banni les robes et la baguette incriminantes dans leur cachette coutumière. "Oui, je suis en effet fâché, parce que non seulement je dois faire face à la fureur de Dumbledore pour ne pas lui avoir parlé de l'attaque, je serai aussi puni par Voldemort. Cet idiot de Croupton l'a fait rater " Il s'effondra dans son fauteuil préféré près de la cheminée et prit une grande gorgée de sa boisson.

"Fait rater? Et comment?"

Severus lui parla de l'enfant. "Je me serais attendu à n'importe quoi de la part de Barty," conclut-il, "Il est habituellement nerveux et ce n'est pas le meilleur des duellistes. Mais laisser vivre cet enfant était une grande erreur, et une que je devrai payer " Il claqua son verre sur la table. "Premièrement ils me chargent avec deux idiots absolument incompétents, puis ils me blâment quand les choses vont de travers "

"Hmm." Le Baron flotta plus loin de la cheminée-les fantômes n'étaient pas exactement amateurs de chaleur. "Et le Directeur? Allez-vous lui dire que vous avez mené l'attaque?"

Severus lança au spectre un regard incrédule. "Non, bien sûr que non! Cela ne serait rien d'autre que fou!"

"Alors comment pensez-vous pouvoir expliquer le fait que vous ne l'avez pas informé? Votre participation aurait été au moins une raison plausible"

"Je sais!" dit Severus impatiemment d'un ton rogue. "Mais que puis-je faire? Si je lui dis que je ne savais rien de l'attaque, il commencera à douter de ma crédibilité et de mon utilité. Et si j'admets ma participation, essayez seulement de vous imaginer comment il réagira. Il y a une limite à sa tolérance, et j'ai peur que ceci veuille dire la dépasser "

"Je pense que vous sous-estimez votre importance pour lui," objecta le Baron un peu plus tard. "Il ne peut pas renoncer aux informations que vous fournissez "

"Peut-être qu'il a besoin de ces informations maintenant, mais essayez de penser un peu plus en avant. Si je lui laisse savoir que j'ai mené cette mission, il n'y aura pas moyen de le nier plus tard "

Ils discutèrent de la situation un peu plus longtemps, et finalement Severus s'excusa et alla se coucher. Peut-être, pensa-t-il, tirant les couvertures autour de lui, que le sommeil lui apporterait quelque inspiration. Et il avait besoin de son sommeil, car demain il devrait faire face au courroux de Voldemort.

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Quand les élèves retournèrent à Poudlard après les vacances de Pâques, Severus Rogue était toujours leur professeur de Potions. Lucius et le Baron Sanglant avaient eu raison-il était indispensable à Dumbledore. La scène entre eux avait été échauffée, et la confrontation avec Voldemort ne s'était passée qu'un peu mieux que Severus l'avait redouté, mais à tout prendre, il s'en était tiré beaucoup plus facilement qu'il ne s'y était attendu.

Ce qui l'ennuyait le plus était Barty Croutpon. Pour une fois, Voldemort, dont les caprices devenaient plus imprévisibles de jour en jour, n'avait pas puni Severus pour l'échec de l'autre-le morceau de Cruciatus qu'il dut endurer était voulu comme punition pour avoir perdu Fiona Nott-mais l'avait simplement mis en garde. Mais il avait aussi précisé que Barty devrait souffrir des conséquences de sa faiblesse qui l'avait mené à laisser l'enfant en vie.

"La survie des enfants de nos ennemis," avait-il dit, fronçant des sourcils, à Severus, "est l'une des adversités les plus indésirables. Ces enfants grandiront pour nous détester, et tôt ou tard nous devrons les éliminer à cause de leur obstination "

Alors Severus avait accepté l'inévitable et rencontré Barty. Comme aucun d'entre eux ne pouvait risquer d'être vu avec l'autre dans leurs maisons respectives, Lucius leur avait offert l'usage de ses vastes cachots, qui contenaient, entre autres salles, les coffre-forts où la fortune de Severus maintenant considérable était dirigée en un petit filet discret. Pas même cette conscience ne pouvait rendre sa tâche plus agréable. Discipliner les Mangemorts indisciplinés ou simplement moins doués avait été tout à fait agréable au départ, quand il pensait encore que ce pouvoir était quelque chose qu'il pourrait obtenir. Maintenant, il ne croyait plus au pouvoir, et trouvait toute ces affaires simplement désagréables. Ce qui rendait cela franchement catastrophique était l'attitude de Barty.

"Bien," dit Severus, fermant la porte derrière lui et examinant la salle d'un regard dégoûté, "Débarassons nous de ceci. Je suppose qu'il n'y a pas besoin de vous dire combien votre performance a déplu à notre Maître. Non seulement vous n'avez pas su protéger Fiona, vous avez aussi mis en danger notre sûreté en épargnant la vie de l'enfant. C'est passé près, et c'était entièrement de votre faute. Avez-vous quoi que ce soit à dire?"

La salle avait des murs de pierre nus, un plafond bas, légèrement vouté; le sol était de bois rude et non traité. Elle était complètement vide à l'exception de deux crochets, à gauche et à droite de la lourde porte de fer; ils tenaient des torches qui jetaient une lumière scintillante, incertaine qui n'atteignait pas les coins de l'espace plutôt grand. Barty, bien que l'aîné de Severus par seulement deux ans, déjà avait des rides profondes traversant son front et courant de ses narines aux coins de sa bouche. C'était un visage étrange, pensa Severus, encore enfantin, mais dissimulant des émotions qui étaient bien trop fortes et impétueuses, sinon fanatiques, à son goût. Dans la lumière tremblante qui ne venait que d'un côté, les ombres et les lignes étaient encore plus soulignées. La bouche de l'autre sorcier, normalement une mince, ligne presque sans lèvres, était bouclée vers le bas en une grimace de dédain, et ses cheveux couleur de sable étaient plaqués sur son visage par un éclat de transpiration.

"Non," cracha-t-il, "je n'ai rien à dire, espèce de petit bâtard vertueux "

Severus le gifla du dos de la main en plein visage. Cela ne fit rien pour lui ôter cette expression désapprobatrice. "Vous me montrerez du respect!" siffla-t-il. "Si vous n'avez rien à dire pour votre défense, dites le moi. Mais chaque insulte augmentera la durée de votre punition "

La poitrine de Barty se soulevait et retombait rapidement, et quelque temps il resta silencieux. "Du respect, eh?" dit-il finalement. "Sinon autre chose, je mérite du respect. Pas vous, dégoûtant le petit arriviste que vous êtes. Qu'avez-vous fait," et il s'avança plus près de Severus, "Qu'avez-vous fait," répéta-t-il, sa voix maintenant un simple chuchotement, " pour gagner les faveurs de notre Maître? Vous êtes vous offert à lui, aussi?"

Un moment, Severus était si a confondu qu'il négligea l'insulte et demanda simplement , "Pardon ?-"

"Oh, vous me comprenez très bien, n'est-ce pas Severus? Vous avez baisé votre chemin pour avoir les bonnes grâces de votre riche oncle, et je suppose que vous avez fait la même chose avec Lord Voldemort de Seigneur, espèce de-"

Sa baguette encore inutilisée dans sa main gauche, Severus mit toute sa rage et sa fureur dans le coup. Son poing frappa la joue gauche de Barty, et avec un gémissement le jeune sorcier alla au sol. Un "Expelliarimus! " aboyé plus tard, sa baguette était fermement saisie par la main de Severus, et la botte droite de Severus, reposant lourdement sur sa poitrine, le paralysait. "Comment osez vous suggérez une telle chose?" demanda Severus, livide de colère. Barty lui sourit simplement d'un air moqeur, tressaillant parce que la moitié gauche de son visage commençait rapidement à enfler. "Répondez à ma question!"

Il ne s'était pas senti si impuissant, étourdi, rouge-sang de fureur depuis longtemps, et seulement quand Croupton resta allongé immobile, roulé en boulle pour protéger son abdomen des coups de pied vicieux et gémissant, il recula. Voldemort avait voulu une punition, et Barty avait reçu une punition. Dans des circonstances normales, il aurait utilisé sa baguette; mais il ne pouvait pas nier que cette sortie physique de la frustration et de la colère accumulées depuis longtemps avait été bien plus satisfaisante. La respiration encore lourde de l'effort, il s'accroupit et se pencha jusqu'à ce que sa bouche ne soit qu'à deux centimètres de l'oreille de Barty. "Ecoutez moi, petite saleté," chuchota-t-il, son ton doux contredisant la menace que contenaient ses paroles. "Si je reçois un jour ne serait-ce qu'un regard ou un sourire étrange d'un autre Mangemort, je ne saurai que trop bien qui a commencé les rumeurs. Et alors, mon ami, Lord Voldemort entendra exactement ce que vous avez insinué aujourd'hui. Chaque mot, y compris les calomnies que vous lui avez lancées " Un gargouillement inarticulé lui dit que Barty avait compris, donc il se releva et réarrangea ses robes. "Oh," dit-il, "j'ai failli oublier " Et il lança la baguette de son adversaire à son visage, avec assez de force pour le faire tressaillir quand le morceau de bois frappa son nez endommagé.

Sans un autre regard derrière lui, Severus quitta la salle des cachots à grands pas et remonta dans le bureau de Lucius.

"Sev," s'écria Lucius, se levant de derrière son bureau, "Que diable est-il arrivé? Où est Barty?"

"Toujours en bas dans les cachots "

Lucius ferma rapidement la distance entre eux et attrapa le coude de Severus. "Sev. Tu as l'air. eh bien, terrible. Tu ne peux pas rentrer dans cet état "

Les braises de sa rage n'avaient pas encore arrêté de couver. Severus libéra brusquement son bras et se tourna vers l'autre sorcier. "Arrête de me dire ce que je peux faire ou ne peux pas faire!"

La bouche de Lucius se durcit. "Rogue, cesse de faire l'idiot et dis moi ce qui est arrivé. Si tu as tué Croupton, nous devons faire quelque chose à ce propos. Je ne garderai pas le cadavre du fils de M. Application de la Loi dans mon sous-sol, alors tu ferais mieux de parler rapidement!"

"Non, je ne l'ai pas tué. Et maintenant sois gentil de me laisser partir!" cria Severus, les yeux en feu.

"Très bien!" Lucius le rattrapa devant la cheminée. "Alors quoi? Peut-il transplaner? Tu ne peux pas simplement décharger tes déchets dans ma maison et partir, ne comprends-tu pas cela?" Il regarda Severus de haut en bas. Quand son regard tomba sur les mains de l'autre, ses yeux s'élargirent légèrement. "Oh, bonté divine," dit-il avec un ricanement dégoûté, "Tu ne l'as pas battu, n'est-ce pas, Sev? C'est terriblement de mauvais goût**! Regarde tes phalanges-elles commencent déjà à bleuir!"

A cette exposition de révulsion bien-élevée, Severus ne put pas s'empêcher de renifler moqueusement. "Malfoy, tu es absolument inestimable. Oui, je l'ai battu, et je t'assure que c'était une expérience incroyablement rafraîchissante. Tu devras simplement le racommoder un peu "

"Mon passe-temps préféré le dimanche de Pâques," grogna Lucius. "Racommoder Barty. D'accord, je le ferai. Fais seulement quelque chose à propos de ces bleus, et pars. Doux Merlin." marmonna-t-il, marchant vers la porte.

De deux mois avaient passé depuis ce jour, et Barty avait évidemment compris la menace. Pas un seul sourire impudique, pas un regard étrange de n'importe quel autre Mangemort. Severus se sentait encore légèrement troublé, mais Owen l'avait assuré que Barty avait été le seul à qui il s'était vanté de son premier meurtre, qui avait été le garçon qu'ils avaient trouvé dans le lit de l'Oncle Ettore. Donc Severus pouvait au moins ôter ce problème de son esprit et se dédier aux problèmes liés à l'école. En dehors des réunions normales chaque treize du mois, ses devoirs de Mangemort ne pesaient pas trop lourdement sur lui. Surtout puisque Voldemort n'avait pas trouvé approprié d'exécuter plus d'attaques majeures pour le moment, du moins jusqu'à ce que la situation avec les Aurors, l'Application de la Loi et Azkaban-que Croupton avait d'une manière ou d'une autre réussi à aussi mettre sous sa responsabilité-soit devenue un peu plus claire. Même Lestrange avait été suffisament raisonnable pour se joindre à l'effort des trois phoenix pour convaincre Voldemort que quelques choses étaient mieux apprises des journaux que d'expérience pratique. La réorganisation et la coopération entre Représentants de la Loi et Aurors était certainement une telle chose. Alors Severus pouvait se concentrer sur les A.S.P.I.C.s et les B.U.S.E.s qui approchaient, et préparer tout ce dont ils avaient besoin pour la seconde et dernière étape de leur plan, qui devait être exécutée bientôt.

Ses relations avec Dumbledore s'étaient légèrement améliorées pendant les dernières semaines, ce qui, d'une certaine façon, était un grand soulagement. Il était assez pour lui de se battre sur un front. Mais le manque d'assauts avait allégé d'une manière ou d'une autre l'humeur du Directeur, et son groupe de résistance avait réussi à détruire la plupart des Lys du Diable, si bien que dans deux semaines, seuls un ou deux allaient fleurir. Cela avait été une tâche énorme, mais en avait bien valu la peine. Considérant le fait que Lestrange était toujours L'Elu qui préparait la Potion Liberatio, utilisant libéralement l'huile précieuse, Voldemort ne pourrait pas prendre plus que six doses jusqu' à l'année prochaine. C'était une petite consolation, mais quand même une pensée réconfortante.

Ce qui était légèrement moins satisfaisant était les tentatives de Severus pour créer une potion d'immunité qui pourrait protéger l'enfant des Potters, et peut-être aussi d'autres, contre le Sortilège de Mort. Il barra partiellement cela pour l'impossibilité de se dédier entièrement à la recherche. Peut-être, se dit-il, y aurait-il une avancée majeure pendant les vacances d'été. Les vacances d'été. Quand elles commenceraient, cela signifierait que la première moitié de l'année serait terminée. Et si Sibylle avait raison. Elle entrera en scène avant la fin de cette année. Deux cent quatre jours à venir, et cent et soixante deux de passés.

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De la fenêtre de son salon, où il choisissait les livres qu'il voulait prendre avec lui pour les vacances d'été, Severus vit la longue file d'attelages sans chevaux osciller le long du chemin vers les portes. Aussi dur qu'il soit de le croire, sa première pleine année scolaire à Poudlard s'était achevée. Considérant combien elle lui avait semblé interminable en septembre dernier, elle s'était tout à fait bien passée. Il y devait y avoir une autre rencontre avec Dumbledore et McGonagall, pour faire des projets pour les deux mois suivants-cet été, ils devraient rester en contact-et alors il pourrait rassembler ses bagages et son corbeau et partir. Peggy l'avait déjà précédé deux jours plus tôt, pour rendre sa maison aussi habitable que possible.

C'était un jour chaud, et il était fatigué, mais la Tour Serpens restait relativement fraîche, même pendant les mois d'été. Choisir les livres dont il avait besoin lui prit plus de temps qu'il ne l'avait prévu, surtout parce qu'il se fit attraper à les lire alors qu'il aurait dû seulement leur donner un coup d'oeil superficiel, et donc il avait déjà travaillé pendant plus de deux heures, quand la voix de Dumbledore l'appela de la cheminée.

"Oui, Directeur?" ¨Puis il se souvint qu'ils avaient un rendez-vous et regarda sa montre. Il aurait dû arriver dans le bureau de Dumbledore il y a une demi heure. "Désolé," dit-il, fâché contre lui-même parce que sa distraction l'avait mis dans une situation où il devait présenter des excuses, ce qu'il détestait, "j'ai peur d'avoir completément oublié l'heure "

"Ce qui est seulement trop probable d'arriver quand vous vous occupez de livres," répondit Dumbledore. "Ne vous inquiétez pas, c'est les vacances et nous ne devons pas coller à un emploi du temps serré. Pensez-vous que Minerva et moi puissions venir dans vos quartiers? Je semble me rappeler que vous avez mentionné qu'ils sont agréablement frais. Fumseck ne réagit pas trop bien aux sortilèges de refroidissement, et donc mes pièces sont actuellement un peu désagréables "

"Bien sûr, Directeur. Laissez moi seulement enlever les Objets Sombres et les images de femmes nues "

Dumbledore rit tout bas, et un peu plus tard lui et McGonagall se tenaient dans le salon de Severus. "C'est vraiment agréable," remarqua McGonagall, donnant à la salle un regard appréciatif.

"Ne le dites simplement pas à Black," dit Severus ironiquement et il se gagna promptement un froncement de sourcils. "J'ai peur de ne pas être en condition de jouer l'hôte aujourd'hui, car Peggy est déjà rentrée."

"Tant pis," dit Dumbledore, et il conjura une cruche de limonade glacée et trois verres. "Ceci fera l'affaire pour le moment, et il n'y a qu'un peu plus d'une heure jusqu' au déjeuner "

Ils s'assirent et remplirent leurs verres.

"Maintenant," commença le Directeur, "il y a quelques sujets dont nous avons besoin de discuter, et donc nous devrions commencer in medias res. Au sujet des initiations?"

Severus hocha la tête. "Oui. Comme je le pensais, elles auront lieu le 31 juillet, à cause de la conjonction Mars Jupiter. Il y a deux semaines, quand je devais faire mon rapport à Voldemort, il était assez mécontent du petit nombre de nouvelles recrues, alors je présume que nos mesures ont réussi "

Cela avait été une tâche délicate de découvrir lesquels des septième année voulaient se joindre aux rangs du Seigneur des Ténèbres, et encore plus difficile d'identifier ceux qui étaient assez malléables pour être dissuadés de poursuivre leur décision. Il avait transmis une liste à Dumbledore avant la fin mai, et les membres les plus dignes de confiance de son groupe de résistance s'étaient immédiatement embarqués dans une mission pour rendre visite à aux parents qui étaient considérés comme des sympathisants tièdes ou purement et simplement des adversaires de Voldemort- ces informations avaient été recueillies par Lucius et Owen. Quelques discussions approfondies et sortilèges de mémoire soigneusement appliqués plus tard, les parents étaient prêts à empêcher leur progéniture de recevoir la Marque Sombre à tout prix. Etant donné la date de l'initiation, il était probable qu'ils puissent même réussir.

"Elles ont en effet réussi," confirma Dumbledore. "Et les autres?"

Severus soupira. "J'ai peur qu'il n'y ait pas grand chose que nous puissions faire. J'ai discuté du problème avec Lucius et Owen, et nous avons consenti qu'il serait mieux que, pendant l'année prochaine plus ou moins, une partie de nos missions soient embusquées. Vous savez que Voldemort est enchanté de nous donner des tâches presque impossibles. S'il continue, et je n'ai aucun doute à ce sujet, nous essayerons d'exécuter des attaques à deux, emmenant quelques uns des nouveaux, pour que les Aurors ou vos gens puissent en attraper quelques uns "

"Dans l'état des choses," remarqua McGonagall, "je pense qu'il serait imprudent de se fier aux Aurors, du moins pour le moment. Croupton a brisé les vieux partenariats, parce qu'il ne se fie à personne. Nous avons suffisament peu d'alliés parmis eux, et ces quelques uns ne pourront pas échapper au contrôle constant"

"Eh bien," dit Dumbledore, "notre groupe grandit, et nous pourrons nous occuper de ceci nous-même, je suppose. Connaissant Croupton, je n'aurais pas confiance en sa générosité de toute manière. Cet homme est capable de donner ces jeunes aux Détraqueurs sans leur donner une chancer de reconnaître leurs erreurs. Mais je pense que votre stratégie est faisable, Severus. Et M. Malfoy?"

"Si tout va bien, l'enfant naitra le 8 juillet. Trois semaines trop tôt, peut-être seulement deux, alors j'espère que ses capacités magiques ne souffriront pas trop. Ce qui m'inquiète plus est le problème des réfugiés. Voldemort sait qu'ils sont ici, sur les terrains de Poudlard, et Lestrange n'arrête pas de l'agacer à leur sujet "

"Lestrange," dit Dumbledore. Le verre dans sa main tremblait légèrement, et il ne regardait pas les deux autres mais dehors, vers les tourelles et les pinacles du château. "Lestrange-et je n'aurais jamais pensé que je puisse dire ceci un jour d'un être humain-devrait être éliminé. Je sais-" Severus avait ouvert la bouche pour objecter "-je sais que cela ne peut pas être fait. Du moins pas maintenant. Et je reconnais qu'une partie de la rancune devrait être plutôt dirigée contre moi, pour avoir été un tel idiot " Ses yeux continuèrent à suivre les quelques nuages plumeux dérivant dans le ciel d'été. Alors, se reprenant, il continua, "Les réfugiés, alors. Je m'y étais attendu. Connaissez-vous Solange Delacour?"

"Euh." dit Severus, complètement déséquilibré par la question en apparence faite au hasard.

Dumbledore lui sourit, les yeux scintillant. "Elle est professeur de Charmes à Beauxbatons, et si notre Gideon Flitwick est un atout en Charmes, elle est.eh bien, presque un déesse " McGonagall renifla moqueusement, et Severus lui lança un regard interrogateur. "Minerva," dit Dumbledore et il rit tout bas, "fait. euh, allusion au fait que Solange est à moitié Vélane. Mais faites moi confiance, elle est aussi un sorcière incroyablement puissante"

"Et?" l'incita Severus à continuer.

"Et elle m'a aidé à rendre une région, qui convient parfaitement à nos buts, incartable. Les réfugiés seront transférés là-bas, attirant aussi peu d'attention que possible. Quand vous reviendrez fin août, ils seront simplement partis "

"Eh bien, c'est un soulagement," dit Severus. "Maintenant, et la communication? Nous aurons besoin de rester en contact, parce qu'il est possible, même si c'est extrêmement improbable, que Voldemort puisse devenir impatient. Si-et j'espère que cela n'arrivera pas-mais si l'enfant des Potters nait le 31 juillet, il pourrait vouloir précipiter les événements et prendre son sang tout de suite. Si cela devait être le cas, je devrai vous avertir, et rapidement "

McGonagall le regarda avec alarme. "Mais je pensais qu'il voulait attendre que-"

"Oui, je sais. C'est ce que nous pensons tous, et c'est probablement ce qu'il fera. Mais il est devenu de plus en plus imprévisible, et je ne veux pas ne pas être préparé "

"Hmm." Dumbledore caressa sa barbe. "Vous avez raison, bien sûr, Severus. Nous devons considérer cette possibilité. Eh bien, alors, Minerva, je suppose que vous devrez passer quelques jours chez Severus "

"Quoi?" s'écrièrent les deux enseignants, également contrariés.

"Directeur," dit Severus, "Ma maison pourrait être sous surveillance et-"

"Oh, mais un chat errant qui erre dans votre jardin n'attirera probablement pas l'attention de qui que ce soit," dit Dumbledore, avec un coup d'?il perspicace à sa sous-directrice.

McGonagall lui lança un regard sombre. "Ma forme d'Animagus est connue, Albus "

"Je sais, mais vous aviez l'intention de passer l'été chez vous, et quelqu'un de votre famille pourrait changer votre couleur, n'est-ce pas?"

Elle hocha la tête. "Oui, je suppose qu'ils pourraient le faire," dit-elle avec regret. "Et cela semble en effet être une bonne idée. Après tout, ce sera seulement pour quelques jours"

Essayer de repousser des pensées d'Esmeralda, Severus lui fit un sourire tordu. "Peggy sera en extase," offrit-il. "Vous devrez faire un régime quand vous vous retransformerez "

Dumbledore rit tout bas. "Et moi" dit-il, soudain de nouveau sérieux, "je ferai de mon mieux pour convaincre les Potters d'aller se cacher"

"S'il veut les trouver, il les trouvera," objecta Severus, secouant la tête.

"Pas si nous utilisons le Sortilège de Fidelius"

"Vous ne pouvez pas être sérieux!" Severus lança ses mains en l'air d'exaspération. "Non seulement Potter est bien trop têtu pour entrer en dissimulation-je parie qu'il considère cela comme lâche et vil. Il y a aussi la question du Gardien Secret. Qui diable voudrait accepter ce fardeau dans des temps comme ceux-ci?"

"Nous verrons, nous verrons. Maintenant je suggère que nous allions déjeuner. Je sens sans aucun doute que j'ai besoin de sole de Douvre avec un accompagnement de raiforts "

Echangeant des regards exaspérés, à cause à la fois de l'énormité de leurs tâches et de la combinaison dégoûtante de raifort avec du poisson, Severus et McGonagall suivirent le Directeur hors des quartiers de Severus et descendirent à la Grande Salle.

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Riant presque de leur propre paranoïa, Lucius et Severus avaient consenti à rendre la deuxième étape de leur plan pour sauver le Malfoy pas encore né la plus réaliste possible. Après tout, les admonitions répétées par Voldemort et Lestrange de surveiller de près chacun des autres faisait paraître la crainte d'être surveillés par une troisième personne moins sans fondement. Et donc ils avaient décidé de diminuer le risque autant que possible.

Par conséquent, Severus ne faisait pas les cent pas nerveusement devant la cheminée-bien que ce soit ce qu'il aurait eu envie de faire-mais travaillait dans son laboratoire en haut, quand Peggy apparut et dit "M. Malfoy appelle par Cheminette, et je pense que c'est urgent, Maître Severus!"

Fronçant les sourcils, Severus se leva et descendit. Lucius avait en effet l'air horrible-son visage pâle maintenant d'un blanc jaunâtre maladif, les cheveux décoiffés, de la transpiration coulant sur son front. "Lucius, que diable-" Savoir que Lucius ne faisait nullement semblant, mais était en danger très grave et très réel apportait un tremblement correspondant à sa voix.

"Poison. antidote." fut tout ce que Lucius réussit à dire en étouffant avant que sa tête ne disparaisse de la grille de l'âtre.

Avec un signe de tête sinistre pour lui-même, Severus courut à l'étage, fouilla ses placards à la recherche d'un antidote de base-ils avaient décidé qu'ils ne pouvaient pas risquer d'utiliser quoi que ce soit de plus spécial, car il était peu probable que même un Maître de Potions ait un assortiment d'antidotes stockés chez lui-et retourna au galop dans son salon. "Va à Ste. Mangouste," dit-il d'un ton rogue à Peggy, qui le regardait, les oreilles tiquant d'inquiétude, "et dis leur de se préparer pour deux patients. Et probablement une naissance " Peggy hocha la tête, et il s'avança dans la cheminée.

"Où sont-ils?" cria-t-il à un Elfe de Maison terrifié qui vint en détalant vers lui quand il arriva au Manoir Malfoy.

"Maître Lucius et Maîtresse-"

"Ne parle pas, montre moi!"

L'elfe détala, suivi de près par Severus.

Narcissa était encore assise à la table, tombée en avant si bien que sa tête était venue se reposer dans son assiette. Elle devait être traitée en premier. Severus la tira par les cheveux, pêchant la fiole dans sa poche et la débouchant avec ses dents. "Merlin soit loué," marmonna-t-il, quand elle commença à marmonner après qu'il eut donné un coup sec à ses boucles blondes. Il porta la fiole à ses lèvres et, ses mains tremblant d'impatience et d'agitation, attendit qu'elle ait avalé un tiers du contenu. La plus grande dose était pour Lucius, qui avait-selon leur plan- bu plus de l'eau empoisonnée, car il était plus grand et plus lourd que sa femme.

Il laissa la tête de Narcissa retomber en glissant sur la table et s'avança à grands pas vers Lucius. Jurant silencieusement, il lutta avec le bouton du haut de la chemise de l'autre sorcier, qui refusait de s'ouvrir, réussit finalement et sentit le pouls. Il était faible et palpitant, le mouvement à peine reconnaissable sous la peau humide de sa gorge. Et il était étendu le nez par-terre sur le tapis. "Idiot!" grogna Severus, car il eut l'impression que son dos allait se casser quand il souleva le poids mort de Lucius. "Et maintenant bois, pour l'amour de Merlin!"

Pendant que Lucius avalait le liquide en petite gorgées péniblement lentes, Severus regarda alentour et, finalement et à son grand soulagement, détecta le cadavre de Skimpy l'Elfe de Maison. Alors Lucius avait réussi à le tuer avant de s'évanouir. La scène avait été montée à la perfection. Severus se permit un soupir de soulagement.

"Bien," dit-il, plus pour lui-même que pour Lucius, qui montrait les premiers signes d'amélioration après avoir vidé la fiole, "Et maintenant je vais m'occuper de Narcissa " Il reposa Lucius sur le tapis de cheminée, retourna à la table et, avec une difficulté considérable, tira une Narcissa récupérant lentement de sa chaise. Il s'était, bien sûr, attendu à ce que le travail commence-après tout, ceci avait été le but de leur plan-mais la laissa presque tomber quand elle se plia en deux, frappée par la douleur de la première contraction.

Ses paupières s'ouvrirent en palpitant, et elle le regarda, apparemment pas tout à fait sûre de ce qui s'était passé. "Sev. Severus?" dit-elle d'un ton brouillé.

"Oui," dit-il, tapotant son épaule, "je suis là. Maintenant accroche toi, je dois nous faire Transplaner à Ste. Mangouste et je ne veux pas nous désartibuler "

Elle hocha la tête, refermant les yeux. "Lucius."

"Oui, Lucius va bien " Il la serra plus près de lui et Transplana.

Peggy avait à l'évidence réussi à alarmer le personnel entier de Ste. Mangouste, car quand Severus Transplana dans le vestibule avec son fardeau, pas moins de dix médisorciers les attendaient déjà. Le nom de Malfoy ne manquait jamais d'avoir son effet, pensa Severus. Narcissa fut mise sur un brancard, et les médisorciers écoutèrent avec reconnaissance son rapport sur l'incident. "Je ne sais pas quel poison a été utilisé," dit-il, "mais ceci-" il tira la fiole vide de sa poche "-semblait neutraliser les effets, du moins partiellement. Mme Malfoy est enceinte de plus de huit mois, alors il ne devrait pas y avoir de problème-"

"Nous ferons une Césarienne," l'interrompit un des médisorciers. "L'enfant devrait aller bien "

"Excellent. Je vas retourner vers M. Malfoy alors, et voir si j'ai besoin de l'amener ici, aussi "

Le personnel assemblé hocha la tête avec fausse modestie, et, avec un dernier regard à Narcissa dont le brancard était en train d'être sorti en flottant par la porte, il transplana.

** en français dans le texte