CHAPITRE 39

"Oh, par les hémorroïdes sanglantes trois fois maudites de Merlin," gémit Lucius, quand Severus le fit lever et le mena à une chaise. "C'était pire que même Doloris. Comment va Narcissa?"

"Assez bien, considérant les circonstances. Ils vont aller chercher le bébé par césarienne, alors tu ne pourrais pas être avec elle de toute façon. Comment te sens-tu?"

"Comme si j'avais été empoisonné," dit faiblement Lucius, lui faisant un sourire de travers. "Mais l'antidote a marché, du moins assez bien pour m'empêcher de mourir "

"Tu en étais assez près. Maintenant, nous devons prendre des échantillons de la nourriture et des boissons, et les donner aux médisorciers à Ste. Mangouste. Je suggère que tu restes aussi là-bas, jusqu'à ce qu' ils découvrent quel poison a été utilisé, et préparent le bon antidote "

"Merde," dit Lucius avec sentiment. "Penser que tu pourrais. eh bien, inutile de s'attarder sur ce qui ne peut pas être changé. Vas-tu informer Voldemort?"

Severus hocha la tête. "Oui, mais d'abord j'essaierai de joindre Owen et Lestrange, et alors nous déciderons quoi faire. Cependant, nous devons préparer les échantillons d'abord, et ensuite je t'amène à l'hôpital. Oh, et tu devrais dire aux Elfes de Maison de tout laisser tel quel. Les médisorciers devront probablement alerter le Ministère, et ils n'aiment pas que les preuves soient touchées"

Lucius roula ses yeux. "Pour une fois, l'Application de la Loi viendra chez moi parce que je suis la victime au lieu du suspect, et je ne serai pas là pour le voir. C'est d'autant plus dommage "

"En effet. Maintenant reste ici, je dois aller chercher quelques fioles pour les échantillons "

"Comme si je pouvais faire autre chose," répondit Lucius d'un ton rogue et il s'appuya plus lourdement contre le dossier de sa chaise.

Vingt minutes plus tard, les deux sorciers quittèrent la salle à manger, Lucius ferma et scella la porte, et Severus les fit Transplaner tous les deux à Ste. Mangouste. Voyager par Cheminette était tout à fait hors de question, étant donné que la condition de Lucius était pire qu'il ne le laissait voir à Severus.

Aucun d'entre eux n'avait été préparé à la vue les attendant à leur arrivée. Le vestibule de l'hôpital était assez encombré, et ils furent salués par un chaos de voix, ponctué de bruyantes petites explosions et de nuages de fumée violette émises par les divers appareil-photos. "Que diable." marmonna Lucius entre des dents serrées, et il protégea ses yeux des éclats aveuglants.

"Quelqu'un doit avoir alerté la presse," chuchota Severus, sentant que son commentaire était assez redondant. "Oh, et le Ministère, aussi," ajouta-t- il, en voyant un groupe mélangé de silhouettes vêtues de blanc et de bleu sombre s'avancer vers eux.

"M. Malfoy, M. Malfoy!" appela un jeune homme, parchemin en main et plume à papote prête à écrire, par-dessus les têtes des photographes. "Pensez-vous que vous avez été victime d'une attaque de Mangemorts?"

"Je-" Lucius se redressa pour faire sa pleine taille et, avec un seul geste impérieux de sa main, fit considérablement tomber le niveau sonore. "Je suis venu ici voir ma femme, qui est en grave danger, puisqu'elle est en état avancé de grossesse et aurait mis au monde notre enfant dans environ deux semaines. Sans mentionner que j'étais moi-même près de mourir il y a une demi-heure. Alors s'il vous plaît, mesdames et messieurs, respectez mon souhait d'être avec ma femme le plus tôt possible. Mon ami ici-" et il poussa Severus en avant "-vous dira tout ce qu'il sait. Il m'a sauvé la vie "

Severus ouvrit la bouche pour s'opposer, mais Lucius lui fit simplement un clin d'oeil et s'avança à grands pas à travers les masses qui s'ouvrirent pour le laisser passer, vers un groupe de médisorciers attendant à l'arrière-plan. De manière peu surprenante, les vautours de presse foncèrent immédiatement sur L'Homme Qui Avait Sauvé la Vie de Lucius Malfoy. Complètement ébloui par le bruit, la chaleur et par le soulagement l'inondant, Severus essaya de comprendre les questions lancées à lui depuis toutes les directions, quand la foule s'écarta à nouveau. Moins volontiers que pour Lucius, pensa-t-il. Plus d'une personne prenait un air maussade devant le groupe d'Aurors et de Représentants de la Loi bataillant leur chemin vers lui. Ils avaient quelques mètres à couvrir, et ainsi Severus put se préparer à la vue et à la voix d'Alastor Maugrey.

"Silence!" rugit l'Auror, à l'évidence pas trop préoccupé du fait que le Ministère paraisse bien ou mal pour les gens de la presse. Il ne les chassa pas, cependant-autant qu'il haisse les chichis qu'ils faisaient, Severus était assez soulagé qu'il y ait des témoins tandis qu'il devait affronter l'Auror borgne. "Que s'est-il passé?" aboya Maugrey, et les journalistes tendirent l'oreille.

"M. Lucius Malfoy, un de mes anciens camarades d'école et un de mes amis proches----"

"Et qui êtes-vous exactement?" croassa une jeune sorcière avec des cheveux très évidemment teints en blond, de quelque part derrière ses confrères. Elle agitait sa main avec véhémence, et Severus remarqua que ses ongles étaient longs, ressemblaient à des griffes, et étaient peints d'une couleur fuchia violente.

Maugrey tournoya sur place, son oeil artificiel complètement anarchique. "Et qui êtes vous, Mademoiselle?" beugla-t-il, "Soyez gentille de vous avancer et de vous identifier!"

Il y eut une légère agitation parmi les journalistes, et la femme tissa son chemin à travers les masses jusqu'à ce que Severus et Maugrey puissent la voir. Autant que Severus puisse en juger, elle avoir la trentaine bien sonnée, et apparemment son goût pour les couleurs insultant l'oeil s'étendait à plus que seul son vernis à ongles. Elle portait des robes d'un rouge si impertinent qu'il devait presque fermer les yeux. Cet équipement voyant était complété par une paire de lunettes qui pouvaient le mieux être décrites par le terme 'incongrues'.

"Oh, c'est vous, Skeeter," dit Maugrey d'un ton bourru.

Severus leva simplement un sourcil vers elle et les informa, elle et les autres, de sa manière la plus hautaine, qu'il était Severus Rogue, Maître de Potions et Professeur de Potions à l'Ecole de Sorcellerie et de Magie de Poudlard. "Comme je le disais," continua-t-il, "M Malfoy m'a appelé-" il regarda sa montre "-il y a un peu moins d'une heure. Les seuls mots qu'il a pu prononcer étaient 'poison' et 'antidote'. A cause de ma profession, qui est plutôt sujette aux accidents, je garde toujours une réserve abondante d'un antidote basique à la maison, et ainsi j'ai pu les secourir juste à temps, lui et sa femme"

Il y eut une brève pause, remplie seulement du grattement frénétique de plumes d'oie sur le parchemin. Alors, Maugrey demanda, "Des idées sur qui pourrait être le coupable?"

Un moment, Severus se demanda s'il devait déjà leur donner l'histoire de Skimpy l'Elfe de Maison maintenant, mais décida de ne pas le faire. "Non," répondit-il, "je n'en ai aucune idée. Il n'y avait pas de Marque Sombre, cependant, si c'est d'une quelconque indication "

"Comment ont-ils administré le poison?" demanda un autre journaliste. Maugrey semblait le connaître, car il grogna simplement.

"Cela reste encore à découvrir, mais je suppose qu'il a été mélangé à leur nourriture ou à leur boisson. J'ai apporté des échantillons," dit-il, s'adressant maintenant à Maugrey, "pour que les médisorciers les examinent. Mais la salle à manger est fermée et protégée, donc il en reste plein pour vous "

Maugrey hocha simplement la tête et grogna à nouveau. Si possible, cet homme était devenu encore plus désagréable depuis l'été dernier, quand il était venu à Poudlard pour fouiller les quartiers de Severus. "Bien," dit- il finalement, "C'est tout pour l'instant. Nous aurons besoin de vous pour plus ample interrogation, cependant, alors vous feriez mieux de rester à notre disposition " Severus lui adressa un bref signe de tête, acquiesçant. "Et vous," beugla-t-il-les journalistes n'étaient pas trop impressionnés, apparemment ils s'étaient habitués à ce genre de traitement, "vous feriez mieux de ficher le camp maintenant. Le spectacle est terminé!"

La plupart d'entre eux parurent légèrement mécontents, mais ne s'opposèrent pas et Transplanèrent, un par un, suivis par les Forces de l'Ordre, qui quittèrent les lieux simulatnément, après que le dernier journaliste soit parti. Severus se dirigea vers la réception et demanda où il pourrait trouver M. et Mme Malfoy. La jeune sorcière assise derrière le comptoir, qui avait assisté à toute la scène, lui fit un sourire rayonnant et fit signe à un Elfe de Maison qui se tenait dans le coin à côté d'elle. "Elle va vous mener à M. et Mme Malfoy," trilla-t-elle, et l'elfe partit.

Severus ne put pas cacher un sourire moqueur quand il entra dans les salles que l'elfe avait indiquées. Ste. Mangouste pourvoyait certainement aux demandes spéciales de ses malades les plus illustres, pensa-t-il, examinant la. eh bien, la suite, que Lucius et Narcissa occupaient. Le salon dans lequel il venait d'entrer n'avait aucune ressemblance avec une salle d'hôpital, avec ses rideaux, tapisseries et capitonnages abricots et beiges. Il avait frappé à la porte, mais n'avait pas reçu de réponse; comme il n'avait pas envie de déranger l'intimité du couple en faisant irruption dans leurs chambres sans être annoncé, il appela, "Lucius?"

Une tête blonde émergea d'une des portes à demi ouvertes de l'autre côté du salon. "Ah, Sev! Finalement! Viens, viens, je dois te montrer."

Il avait déjà l'air beaucoup mieux, et souriait d'agitation. "Es-tu sûr?" dit Severus, un peu incertain. "Peut-être devrais-tu d'abord demander à Narcissa "

"Elle a déjà demandé que tu viennes. Viens !"

Les chambres à coucher avaient une apparence plus ressemblante à celles d'un hôpital. Les murs et le sol étaient blancs, et seuls les rideaux jaunes, flottant dans la légère brise d'été, ajoutaient une touche de couleur. Narcissa, toujours très pâle et fatiguée, était assise dans son lit, appuyée contre un tas de coussins blancs, et tenant un petit paquet blanc qui émettait de doux bruits de sucion. La dose de poison qu'elle avait reçue avait été largement neutralisée par l'antidote de Severus, et grâce à la césarienne que les médisorciers avaient effectuée elle n'était pas épuisée par des heures de travail, mais rayonnante et visiblement heureuse. "Bonjour Severus! Viens faire connaissance de notre fils "

Pas tout à fait sûr de quoi faire, Severus s'approcha du lit et jeta un coup d'?il dans le paquet blanc. Bien qu'il n'apprécie pas les enfants en général et les bébés nouveau-nés en particulier, il devait reconnaître que celui ci était tout à fait agréable. "Quel est son nom?" demanda-t-il, prenant avec précaution l'enfant que Narcissa lui tendait.

"Drago Julius," répondirent les fiers parents à l'unisson.

"Drago." Il examina les minuscules traits. Comme tous les nouveau-nés, Drago Julius Malfoy avait des yeux bleus. Pas comme ceux de sa mère, cependant, qui étaient d'un bleu clair, comme un ciel d'été après une lourde pluie. Non, ceci était un peu plus sombre, nuageux et incertain, un présage du changement à venir, qui rendrait probablement ses iris gris ou bleu pâle. Le visage de l'enfant était seulement légèrement rosé-peu surprenant, puisque à lui aussi, les ennuis du travail avaient été épargnés. Assez drôle-parce que cela rappelait à Severus la malheureuse St Valentin de Black-la petite tête de Drago arborait une touffe de cheveux blanc blond. Eh bien, pensa-t-il, la caressant doucement du bout de son index, c'était plutôt du duvet . "Mes compliments," dit-il, rendant la petite créature à son père, "Il paraît vraiment gentil "Il s'assit sur le bord du lit. "Et toi, Narcissa, comment te sens-tu ?"

"En dehors de la nausée que ta vaccination m'a donnée, encore un peu étourdie," répondit-elle avec un sourire et elle prit sa main. "Compréhensible, n'est-ce pas? Il y a deux heures, j'étais encore enceinte, et maintenant je l'ai."

"Je peux m'imaginer. Qu'ont dit les médecins à son sujet?"

"Ils ont dit qu'il était en parfaite santé," dit Lucius. Severus secoua la tête d'incrédulité, en le voyant chatouiller le nez du bébé et sourire à son fils. "Le poison n'a pas agi assez rapidement pour lui nuire. Mais ils ont pris un échantillon de sang et feront un test, juste par sécurité "

"En parlant de tests," dit Severus, se levant du lit et relâchant la main de Narcissa. "Je pense que nous devrions aller voir les médisorciers un moment, ne penses-tu pas, Lucius?"

"Oui, bien sûr " Il mit Drago dans les bras tendus de sa mère . "Je serai de retour dans quelques minutes, ma chère "

Ils prirent congé de Narcissa, sortirent et traversèrent à grands pas le salon, pour chercher quelqu'un du personnel. A l'extérieur dans le couloir, Lucius s'arrêta un instant et attrapa le coude de Severus. "Ceci." commença- t-il et il se racla la gorge.

"Oh, ferme la, Malfoy," dit Severus d'un ton rogue, se sentant extrêmement gêné.

Lucius lui lança un coup d'oeil à moitié vicieux et à moitié amusé. "Merci de me rendre cela si facile, Rogue," grogna-t-il, et Severus renifla. "Eh bien. Je dis ceci maintenant, et je ne le redirai plus jamais. Merci. Je te dois une dette de vie"

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"Empoisonné?" siffla Voldemort, ses yeux fixant alternativment Lucius et Severus.

"Oui, Mon Seigneur. Hier à l'heure du déjeuner-les journaux étaient tout à fait précis à ce sujet " Les mots avaient à peine quitté sa bouche, que Lucius grognait déjà de douleur-la botte en peau de dragon du Maître avait frappé sa cuisse gauche.

"On ne me parle pas comme cela, Lucius. Je veux un rapport détaillé de votre part, pas les bétises dont les journaux nourrissent leur lecteurs "

"B bien sûr, Mon Seigneur. Je. vous présente mes excuses. Ma femme et moi avions commencé à manger notre déjeuner et en étions arrivé au plat principal-"

Un autre coup de pied, cette fois la botte entra en contact avec la cheville droite de Malfoy. "Pas le menu, Lucius, je veux un rapport sur ce qui est arrivé "

"Oui." Lucius prit une respiration en loques. "Oui, Mon Maître. Ma femme est soudain devenue mortellement pâle, et j'ai pensé que peut-être que le travail commençait. Alors je me suis levé pour la secourir-"

Severus put distinctement entendre les tendons du poignet droit de Lucius claquer quand il reçut le coup suivant. Il combattit la bile s'élevant dans sa gorge et se força à ne pas regarder à gauche, où il voyait la silhouette allongée s'affaisser légèrement. Ce n'était pas le bon moment pour montrer de la loyauté, et bientôt, cela allait être son tour de toute façon. Ils pourraient tous les deux remercier les Dieux s'ils sortaient de cette maison vivants et respirant.

"Lucius, si votre intention est de tester les limites de ma patience, vous pourriez vouloir considérer que vous les avez déjà dépassées. Qu' est-il arrivé?"

"J'essaie d'expliquer, Mon Seigneur. S'il vous plaît, pardonnez moi si j'échoue. Quand je me suis levé j'ai remarqué que je me sentais malade moi aussi. La seule raison à laquelle je pouvais penser était que nous avions tous les deux ingéré du poison. Les symptômes étaient certainement là. Alors je suis allé appeler Severus."

"Ah," dit Voldemort, sa voix pleine de surprise exagérée, "vous avez appelé Severus. Pourquoi lui? Pourquoi pas les médisorciers?"

"Parce qu'ils arrivent d'habitude très tard, Mon Seigneur. J'étais inquiet pour ma femme et je ne voulais pas qu'elle perde l'enfant "

"Intéressant. Et alors?"

"Pendant que je l'attendais, les Elfes de Maison ont amené un autre elfe en le traînant, un efle à qui j'avais donné des vêtements au début de cette année. Il. elle tenait encore une fiole et-"

"Et vous avez trouvé approprié de tuer cette créature. Comme c'est commode. Pourquoi ne l'avez vous pas simplement assomée?"

"Mon Seigneur, je. je vraiment. j'étais sur le point de mourir, et."

Severus, prostré à la droite de Lucius, sentait ses mains devenir moites de transpiration. non, pensa-t-il, avalant convulsivement, ce n'était pas de la transpiration. Trop chaud et collant. Ceci devait venir du poignet de Lucius. Tabitha defait passer du bon temps.

"Assez," l'interrompit brusquement Voldemort. "Maintenant à vous, Severus, le vaillant sauveur de la famille Malfoy. Vous aviez par hasard l'antidote dans votre maison?"

"C'était le seul que j'avais, Mon Seigneur, un simple antidote de base. J'espérais que cela marche "

"Et cela a marché, n'est-ce pas? Quelle coïncidence heureuse. Pile le bon poison, pile le bon antidote. Et le pauvre petit elfe a attendu presque six mois pour avoir sa vengeance " Il claqua sa langue et arrêta de faire les cent pas. Severus sentit son coeur commencer à battre la chammade. "Pourquoi, " continua Voldemort, sa voix maintenant presque inaudible mais d'autant plus menaçante, "est-ce que quand je désire quelque chose que Lucius Malfoy veut me refuser, il réussit? Et pourquoi Severus Rogue joue-t- il toujours un rôle dans le jeu? J'ai besoin du sang de Narcissa Lestrange, le sang d'une vierge sang-pure, mais elle n'est plus vierge. J'ai besoin du sang d'un enfant né fin juillet, et l'enfant nait trois semaines trop tôt. Et les deux fois-" il s'accroupit près de la tête de Severus et caressa doucement ses cheveux "-les deux fois Severus Rogue se trouve par hasard être vital pour contrecarrer mes projets"

Les mots étaient probablement aussi incriminants que le silence, mais Severus décida de parler. "Mon Seigneur, cela pourrait certainement paraître ainsi-"

"Enfant." Il pouvait sentir le souffle du Maître caresser son oreille. "Suggérez-vous que j'ai tort?"

Oh, Dieux. Il aurait dû prévoir la question. La seule question à laquelle il ne pourrait pas répondre avec un oui ou un non. Peu importe lequel des deux il choisissait, cela signifiait une fin certaine. "Je ne suggère rien, mon Seigneur, que la vérité-"

"La vérité." La main continua à caresser ses cheveux, lentement et doucement, appelant des larmes à ses yeux et faisant sa respiration haleter dans sa poitrine. A chacun quelque chose de correspondant. pour Lucius l'humiliation pénible, pour lui une simple allusion à ce qui avait été autrefois. "Pourquoi ne me dites vous pas la vérité alors, enfant? C'est si simple. je pourrais même vous pardonner."

L'envie de se lever et de cracher au visage de Voldemort pour ce mensonge flagrant était forte et brûlante, mais il la combattit. "Je vous ai dit la vérité, Mon Seigneur. Je le jure "

Et après les caresses, la douleur. Pas de bottes pour lui. Seulement Cruciatus, simple, ordinaire et propre. Pas de flaques rouges par terre, pas de tendons ou d'os brisés. Seulement cette douleur admirablement pure. Pendant un temps qui sembla si long et interminable, et avec une intensité qui lui faisait jouer à cache-cache avec la folie-elle était là-bas, tout juste hors de sa portée, mais il pouvait sentir combien elle était légère et douce et chaude, elle était. elle entrera en scène avant la fin de cette année. ceci était-il son âme soeur, sa bien-aimée, qu'il reconnaîtrait une fois que leurs yeux se rencontreraient? Peut-être que ses embrassades étaient brutales et que ses baisers déchiraient des fragments de ses lèvres, mais, oh, se reposer dans ses bras. il se jeta en avant pour la rejoindre et elle était partie. A jamais partie, elle l'avait laissé reposer sur des éclats de glace criante. Il se sentit être tiré vers le haut et transporté sur une chaise. Une main-il pouvait dire que ce n'était pas celle de Voldemort-prit sa mâchoire et le força à ouvrir la bouche. Le liquide qui était versé sur sa langue était probablement tiède, mais il avait l'impression que d'abord un fer rouge, puis un glaçon avaient été appuyés contre ses dents. Ses papilles gustatives, en état d'alerte rouge comme le reste de son corps, n'enregistrèrent rien. Veritaserum. Et pas quelques gouttes -ceci était une lourde overdose. Severus n'était pas tout à fait sûr que la vaccination y résiste, mais trouva, à sa grande surprise, qu'il ne s'en souciait pas vraiment.

Un gémissement bas venant de sa droite lui dit que Lucius recevait le même traitement. Les pas de Voldemort, retentissant sur le plancher de bois, s'approchèrent. "Eh bien, les enfants, il est temps de dire la vérité. Lucius, qui vous a donné le poison et dans quoi l'ont-ils mis?"

"Un de mes anciens Elfes de Maison , Mon Seigneur, et les médisorciers m'ont dit que c'était dans l'eau. Toute la réserve d'eau était empoisonnée "

Severus ouvrit ses yeux un peu et vit Voldemort, un simple contour sombre contre le mur blanchi à la chaux et la fenêtre. Le Seigneur des Ténèbres se tenait immobile. S'il tremblait vraiment, Severus ne pouvait pas le distinguer. Peut-être était-ce seulement un tour que ses nerfs lui jouaient. Alors un flou blanc apparut dans la silhouette sombre-Voldemort avait tourné son visage vers lui.

"Que savez-vous de cet arrangement, Severus?"

"Il n'y avait pas d'arrangement, Mon Seigneur. Je." Il sentait qu'il glissait de la chaise et essaya de se redresser un peu, les muscles hurlant de protestation. "J'ai juste reçu l'appel de Lucius," continua-t-il, "et je suis allé là-bas aussi rapidement que je le pouvais "

Le flou blanc disparut brusquement, et la forme noire devint un peu plus petite. Voldemort leur avait tourné le dos. Bien que la vaccination marche à l'évidence, Severus était loin d'être triomphant. Le rebord sur lequel ils marchaient était trop étroit, et l'abîme des deux côtés était sans fond. Le Maître s'était attendu à ce que ceci soit son occasion pour se débarasser au moins de Lucius, et maintenant il semblait qu'il n'ait aucune raison de ce faire. Ceci était, bien sûr, une source de soulagement, mais Severus était bien conscient que, pour Voldemort, c'était surtout une source de colère. Si leur Maître avait été moins vaniteux, il les aurait simplement bannis de ses rangs, avec ou sans raison, et certainement sans plus de cérémonie. Mais il voulait être admiré non seulement pour son pouvoir, mais aussi pour beaucoup d'autres qualités, parmi elles la justice. Seulement il n'y avait aucun moyen de punir ou de tuer deux loyaux partisans, qui venaient de nier les accusations élevées contre eux sous l'influence de Veritaserum, sans faire assez mauvaise figure. Voldemort avait voulu un public, il avait eu besoin de Owen et des Lestranges comme témoins pendant qu'il montrait un autre exemple de juste punition, et maintenant ce bel arrangement avait l'effet inverse. Severus pouvait seulement essayer d'imaginer l'agitation des émotions que le Seigneur des Ténèbres devait traverser en ce moment, la rage, la frustration. Et il trouverait un moyen de l'évacuer sur eux, sans doute.

"Severus." La voix semblait un peu lointaine maintenant, et Severus essaya de concentrer ses yeux sur la silhouette noire. Voldemort se tenait à la fenêtre, appuyé sur le rebord avec son dos toujours tourné vers eux.

"Oui, Mon Seigneur?"

"A qui avez vous parlé de la potion?"

"A personne, Mon Seigneur, sauf Tabitha, la fois où elle était présente quand je suis venu à vous pour vous demander conseil. Et puis, quand Mansfield-"

"Lucius?" Le nom sonna comme le craquement d'un fouet.

"Oui. Mon Seigneur?"

Severus tourna la tête pour regarder l'autre sorcier. Il était tout à fait pâle, probablement de la perte de sang, et visiblement il souffrait.

"Que signifie pour vous la date du 31 juillet?"

"Rien, Mon Seigneur. Rien de quoi je sois conscient"

"Savez-vous si un antidote au Veritaserum existe?"

"Certainement pas, Mon Seigneur. Je regrette qu'il n'y en ait pas, cela rendrait notre vie beaucoup plus facile "

Voldemort sembla avoir épuisé ses questions, et Severus se prépara pour l'inévitable. Une autre attaque de Doloris, et vous ne saviez jamais si ceci allait être celle qui vous enlèverait votre santé d'esprit une fois pour toutes. Mais l'imprévisibilité du Maître avait aussi ses avantages. Le mot qu'ils entendirent après un silence prolongé et insupportable ne fut pas "Endoloris!" mais "Partez! Partez à l'instant, vous tous!"

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A la consternation de Severus, son progrès avec la potion d'immunité était lent. Avec Owen, qui était un partenaire plus enthousiaste pour ce genre de tentative que Lucius, il avait commencé une série d'expériences, qui consistaient principalement à tuer deux spécimens du même genre d'animal, l'un avec un poison rapide et l'autre avec le Sortilège de Mort. Puis Severus, qui avait été forcé d'agrandir son répertoire déjà impressionnant de connaissance non liée aux potions et de fouiller profondément dans les sortilèges de diagnostic, essayait d'établir la cause exacte de leur mort. Avec les potions, c'était toujours relativement facile. Mais le Sortilège de Mort restait un mystère. Les sortilèges ne donnaient aucun résultat, les victimes étaient aussi intactes à l'intérieur qu'elles en avaient l'air à l'extérieur. Elles cessaient simplement d'être, sans aucune raison apparente ou reconnaissable.

"Ceci ne mène absolument nulle part!"dit Severus, lançant à Owen un regard frustré. Ils se tenaient dans un endroit isolé sur les terrains entourant le manoir des McNairs, des animaux morts étalés dans l'herbe.

"Eh bien, non," admit Owen. "Mais il doit y avoir quelque chose qui cause leur mort. Et si la raison n'est pas physiologique, alors." Il s'assit dans l'herbe, enserrant ses genoux et apparemment perdu dans des pensées profondes.

Severus lui fit un sourire moqueur d'en haut. "Exactement. Alors quoi?"

"Je ne sais pas." répondit lentement Owen. "Mais. peut-être que cela à quelque chose à voir avec la raison pour laquelle le sortilège est imbloquable. Je veux dire."

S'asseyant à côté de Owen, Severus le scruta attentivement. L'autre sorcier avait certainement une expérience plus profonde avec le Sortilège de Mort que lui. Alors peut-être pouvait-il trouver un indice. "Es-tu en train de dire qu'il est imbloquable parce qu'il n'y a rien à bloquer?"

"Hmm. pas exactement. Mais ne t'es-tu jamais posé de question au sujet du son?"

"Quel son?" demanda Severus, perplexe.

"Il y a un son, comme. eh bien, je suppose qu'on pourrait comparer cela à la rumeur d'ailes. comme un oiseau vraiment grand qui plongerait à grande vitesse."

"L'envol de la mort." murmura Severus.

"Huh?"

"Rien. je-je pensais seulement au nom de Voldemort, qui peut être traduit comme 'l'envol de la mort'. Intéressant, n'est-ce pas?"

"Cela semble un peu poétique,"remarqua Owen. "Mais cependant, j'ai toujours eu l'impression qu'il y avait. eh bien, quelque chose. quelque chose qui vient parce que tu l'appelles "

"Maintenant qui est poétique? Tu veux dire que tu appelles la Mort? La Mort n'est pas quelque chose, c'est simplement l'absence de vie "

Owen secoua lentement la tête. "Je ne serais pas si sûr de cela. Si la Mort n'était rien, pourquoi les gens l'auraient-ils imaginée? Comme une personne, en plus?"

"Owen, ceci est insensé!" Mais d'une manière ou d'une autre, son coeur n'y était pas. Et si Owen avait raison? Il était une brute sans sentiments, d'accord, mais il avait un certain. eh bien, faible pour l'action de tuer et pour la mort, si on pouvait appeler cela comme cela. Il pencha sa tête, pour regarder dans les yeux orange brun de l'autre. Ils ne contenaient pas une trace d'ironie. "D'accord," dit-il, "alors essayons de suivre cette ligne de pensée. Si la Mort est un. une entité, il doit y avoir quelque chose. attends voir!"

"Quoi?" dit Owen, élevant ses sourcils. "Une grande onde cérébrale?"

"Je suppose que tu pourrais dire cela. C'est pathétique, mais. tu sais, lors de notre quatrième année, quand je suis resté à Poudlard pendant les vacances de Noël, j'ai eu cette conversation étrange avec le Baron Sanglant."

Les mots réapparaissaient dans son esprit.

"Un miracle? Quel genre de miracle?"

"L'Amour. Oh, vous ne devriez pas sourire, mon garçon. Que pouvez-vous savoir au sujet de l'Amour?"

"L'Amour?" dit Owen, "Eh bien, cela. je veux dire, c'est une possibilité. Et on dirait une magie très ancienne"

"Je suppose que oui. Et je ne suis pas sûr de comment faire entrer cela dans une potion "

"Je peux imaginer cela. C'est ton domaine d'expertise, après tout. Comment va Lucius ?"

"Bien. Il a récupéré, bien que j'aie dû lui donner une quantité démesurée de potion Sanguiplenus. C'était sa cuisse-Voldemort a frappé une artère "

Owen hocha sinistrement la tête. "Ces bottes. J'adorerais les incinérer "

"Oui," consentit Severus, riant tout bas, "ce serait une bonne action. Mais il est bien réparé, et completément fou de joie parce qu'il a un héritier. As-tu déjà vu l'enfant?"

"Nan. D'autre part, qui me laisserait près de ses enfants? Mais je le verrai quand même à la cérémonie de nomination. As-tu une idée de qui va être le parrain?"

"Il m'a demandé, mais j'ai refusé, simplement parce que je ne pense pas que nous devions agir comme de trop bons copains dans l'avenir proche. Voldemort a déjà ses soupçons, il n'y a pas besoin de les nourrir plus. Bien sûr, St. Jean serait le choix logique, étant l'oncle de Narcissa et tout, mais je pense que Lucius préfèrerait demander à Black "

Owen renifla. "Je ne peux pas l'en blâmer. Eh bien, Sev, j'ai du travail à faire, alors je vais te laisser avec l'Amour et la Mort "

"Très drôle!" marmonna Severus en direction de sa silhouette s'éloignant.

ßßßß*ßßßß

Sur 28 juillet, Severus fut éveillé par une Peggy très contrariée. "Maître Severus, je vois un chat dans le jardin, et je veux le nourrir, mais il me dit-"

"Quoi?" Severus s'assit tout droit d'un coup. "Tu peux parler aux animaux? Et tu ne me l'as jamais dit?"

"Non, Maître Severus, c'est pour cela que je suis si vexée. J'entends celui- là dans mon esprit, et ce n'est jamais arrivé avant, alors j'ai peur."

McGonagall. Bien sûr. Il avait oublié complètement son arrivée imminente, car ils ne s'étaient pas entendus sur une date particulière. "Tout va bien, Peggy. Ce n'est pas un chat, c'est un Animagus. Quelles étaient exactement ses plaintes au sujet de la nourriture?"

Les yeux de Peggy s'élargirent. "Un Animagus? Oh, maintenant je reconnais sa voix, c'est le Professeur McGonagall, n'est-ce pas?" Il hocha la tête et balança ses jambes par-dessus le bord du lit. "Elle ne se plaint pas, elle me dit simplement de vous informer qu'elle est là "

"Comme c'est prévenant de sa part. Dis lui que je serai en bas dans une demi-heure. Elle peut prendre le petit déjeuner avec moi, si elle veut-sous sa forme animale, bien sûr "

Il n'était certainement pas content de devoir permettre la présence de McGonagall dans sa maison. Il ne pouvait pas toujours surveiller ses déplacements, et donc elle pourrait profiter de son séjour ici pour l'espionner. Pas qu'il fasse quoi que ce soit d'illicite en ce moment-la prochaine fournée de Falsitaserum pour les Mangemort ne devait pas être prête avant milieu août, et il avait détruit la recette écrite il y a longtemps-mais il se sentait quand même mal à l'aise. Il entra dans la salle de bains et, avec un froncement de sourcils à son reflet dans le miroir, appliqua le charme de rasage. Probablement, pensa-t-il, tapant l'éponge enchantée avec sa baguette avant d'ouvrir les robinets et d'avancer sous la douche, qu'il ne se débarasserait jamais de la répugnance à toucher son propre corps. Premièrement, il y avait eu l'expérience traumatisante avec son oncle qui l'avait empêché de le faire, et, après un sursis court, il avait repris l'habitude parce que son corps n'était rien qu'un moyen d'être torturé. Pendant que l'eau chaude coulait à flots sur sa peau pâle, il repensa à sa brève rencontre charnelle avec Amanda Bibine le soir d'Halloween. Aucun plaisir là-bas. D'une certaine façon, cela avait été assez similaire à sa perte de contrôle avec Barty Croupton-seulement une manière de lâcher physiquement de la vapeur, de diminuer d'une manière ou d'une autre la pression surchargeant son esprit et son âme. Grâce au sortilège de mémoire, Amanda ne s'était souvenue de rien de cela; néanmoins il y avait eu des tentatives fréquentes de sa part pour l'attirer dans ses quartiers. Il n'avait jamais montré quelque intérêt que ce soit, cependant, surtout parce qu'il était sûr que les choses n'allaient probablement pas prendre une autre tournure que la première fois, et il n'avait pas l'intention de la mettre plus d'une fois sous oubliette. En dehors du fait qu'il ne désirait pas de relation-du moins pas avec Amanda Bibine, et la seule autre option était beaucoup trop vague pour y penser plus qu'occasionnellement et fugacement-il n'en voyait pas tout à fait le sens: il n'avait aucun plaisir à la sauter distraitement, et pour alléger la tension il pouvait tout aussi bien penser à autre chose.

Quand il sentit qu'il avait passé assez de temps sous la douche, il sortit, exécuta un sortilège de séchage sur ses cheveux et son corps, et, vêtu d'un peignoir, alla dans sa chambre à coucher pour s'habiller.

A Poudlard, son corps était protégé du contact avec ses environs par la double couche de ses vêtements et des robes d'enseignant. Il s'était habitué à cette protection et se sentait plutôt nu maintenant, avec seulement sa chemise et son pantalon. Mais l'idée de porter des robes à la maison ne l'attirait vraiment pas, et il se sentait encore trop jeune pour l'habit qu'une partie des sorciers d'un certain âge avaient l'habitude de porter sous leurs robes. C'était une espèce de manteau soutane, rappelant vaguement la fin du dix-neuvième siècle; car le noir était son seul choix de couleur, cela lui donnerait une apparence encore plus austère. Peut-être plus tard, pensa-t-il. Pour le moment, il devrait essayer de s'habituer à se déplacer sans sa coquille extérieure. Mieux valait cela que faire deux fois son âge.

La famille de McGonagall avait fait un assez bon travail pour déguiser sa couleur, remarqua-t-il en entrant dans la cuisine. D'habitude un chat tigré aux yeux verts, l'Animagus arborait maintenant une fourrure gris bleuâtre et des yeux orange. "Bonjour, Professeur," la salua-t-il et il s'assit, l'invitant à sauter sur la table d'un geste de sa main.

Le chat pencha la tête et hésita, puis sembla avoir pris sa décision, s'accroupit et sauta. Ignorant de manière délibérée le bol de nourriture que Peggy avait préparé pour elle, elle parada à travers la table et renifla l'assiette de Severus. "Non," dit-il sévèrement, "Vous ne devez pas voler dans mon assiette. C'est très mal élevé, même pour un chat. Vous avez votre propre nourriture, et si elle ne vous va pas, dites le simplement à Peggy. Il semble que vous pouvez communiquer "

Le chat émit un court sifflement, puis se tourna et retourna majestueusement à son bol, où elle commença à déplacer les morceaux avec sa patte d'une manière qui exprimait clairement le dédain et le dégoût.

"Le professeur dit qu'elle veut la même chose que vous, Maître Severus ," l'informa Peggy.

Severus roula ses yeux. "Alors donne lui ce qu'elle veut " Il lança au chat un regard désapprobateur. "Je n'étais pas conscient que vous étiez une telle hédoniste, Professeur. Quoi qu'il en soit, il y a des problèmes plus importants auxquels nous devons penser en ce moment. Je suppose que le bébé de Potter n'est pas encore arrivé, n'est-ce pas?"

"Le professeur dit non," dit Peggy , appréciant apparemment sa nouvelle position de traductrice.

"Tout comme je le pensais. Ils se seraient vantés de leur réussite à procréer partout dans les journaux, sans penser aux conséquences," remarqua sinistrement Severus.

"Le professeur dit-non, Peggy ne répète pas ceci!" grinça furieusement l'elfe. "Je respecte mon maître et ne dirai pas de telles choses "

Severus renifla moqueusement. "Laisse, Peggy, je peux imaginer ce qu'elle disait. Ce que j'aimerais savoir, cependant, est si le Directeur a déjà parlé aux Potters, et s'il l'a fait, quelles ont été exactement les résultats de la discussion "

En dépit de toute la fourrure couvrant son visage, le chat avait certainement l'air embarassé.

"Le professeur dit que le Directeur Dumbledore va voir les Potters. Mais ils ne suivent pas son avis, surtout M.James Potter "

"Tout comme je le pensais. Alors ils n'iront pas se cacher. Dumbledore leur a-t-il donné des informations sur ce qui pourrait arriver si l'enfant naissait le 31 juillet?"

"Le professeur dit-attendez s'il vous plaît, Professeur McGonagall, vous parlez un peu trop vite " La queue du chat se convulsa légèrement. "Le professeur dit que le Directeur Dumbledore leur en dit un peu, mais pas trop. Mais M. Potter décide simplement de l'ignorer, parce que c'est simplement une superstition "

"Comme si Dumbledore faisait quoi que ce soit à cause d'une simple superstition,"marmonna Severus, secouant la tête. "Bien, Professeur, c'est vraiment mauvais. Cependant, nous nous étions attendus à cela. Et peut-être que j'ai quelque indice au sujet du Sortilège de Mort " Le chat leva les yeux de son bol et commença à ronronner.

"Le professeur dit-"

"Oui, Peggy," l'interrompit-il, "je peux voir par moi même qu'elle est contente. Cependant," continua-t-il, s'adressant de nouveau au chat, "j'ai dit que j'avais quelque indice. Et c'en est seulement un très vague. Je pense qu'il sera inévitable que vous vous retransformiez sous forme humaine quelque temps, peut-être tard cette nuit, parce que discuter de questions plus complexes avec Peggy comme traductrice serait plutôt ennuyeux. Nous risquerons cela, seulement cette fois-ci, et je lancerai des sortilèges d'invisibilité, comme cela nous pourrons nous déplacer partout dans la maison, si nécessaire, sans être vus de dehors "

"Le professeur demande si vous utilisiez ce sortilège quand vous étiez encore à l'école," dit Peggy et elle gloussa.

"Ceci," dit-il de manière tranchante, "n'est vraiment pas vos affaires, estimée confrère "

ßßßß*ßßßß

Une cérémonie de nomination était toujours une occasion très festive dans le monde des sorciers, considérant l'importance du nom d'un sorcier. Drago Julius Malfoy devait officiellement recevoir son nom le soir du 28 juillet, dans une cérémonie digne la tradition et de la situation de la famille.

Severus, qui détestait ce genre de festivités, ne pouvait pas vraiment éviter celle ci, et ainsi il arriva au Manoir Malfoy à l'heure fixée. La cérémonie elle-même commencerait à huit heures du soir, mais Lucius lui avait demandé d'être là déjà à sept heures. Un jour d'été raisonablement chaud et brillant se transformait en une soirée agréablement tiède, quand Severus franchit le seuil du bâtiment-il le trouvait toujours extrêmement impressionnant, peu importe le nombre de fois où il était venu ici. Tout en suivant un Elfe de Maison vers le salon, il médita brièvement l'effet que cela pouvait avoir sur un enfant de grandir dans cette forteresse de basalte. Lui et Lucius n'avait jamais partagé d'histoires d'enfance, mais d'une manière ou d'une autre Severus aurait aimé savoir quelle impression la porte d'entrée avait fait sur un Lucius de quatre ans. Lui avait-elle donné des cauchemars? Ou l'avait-il simplement trouvée intéressante?

Quand il fut arrivé à ce point de ses méditations, il avait aussi atteint le salon. Comme d'habitude, quand il était perdu dans l'une de ses rêveries, son regard avait été fixé par terre, et donc il leva la tête et les yeux pour saluer ses hôtes. Et rencontra une paire d'iris mal assortis, un bleu et un vert. Sa première impulsion fut d'embrasser la créature toujours exquise qui lui souriait, mais il se reprit et tendit simplement la main. "Mme. Malfoy," dit-il, avec plus de chaleur dans sa voix qu'il n'en avait utilisé de très longtemps. "Je suis enchanté de vous voir-cela fait si longtemps."

"Pas si longtemps, Severus " Sa voix était toujours aussi enchanteresse qu'il s'en souvenait. "Deux ans et demi font difficilement longtemps. Mais il est bon d'être de retour. Et je pense que vous pourriez m'appeler Yelena. Cela me fait me sentir moins grand-mère "

Sa main était toujours posée dans la sienne, et Severus la pressa légèrement. "Cela devrait être le moindre de vos soucis," dit-il, lui souriant.

"Eh bien, Sev," dit Lucius, s'avançant derrière sa mère, "c'était une belle surprise, n'est-ce pas?"

"Oui," acquiesça Severus, "et une bonne, simplement pour changer. Comment va le Vénérable Héritier?"

"Le Vénérable Héritier est en train d'être nourri, pour ne pas déranger la cérémonie par des hurlements inopportuns. Venez," dit Lucius, passant un bras autour des épaules de sa mère et l'autre autour des épaules de Severus en une rare démonstration d'affection, "asseyons nous pour avoir un moment d'intimité avant que les invités arrivent. Et pour boire à la santé de Drago "

Même Severus, qui d'habitude n'aimait pas le champagne, devait reconnaître que ceci était très bon.

"Bien sûr," dit Lucius a dit, avec un sourire moqueur "cette bouteille est aussi vieille que ma mère-non, je ne le dirai pas!" ajouta-t-il, tapotant la main de Yelena . "Les invités devront se satisfaire avec le millésime de cinquante-huit. Encore trop bon pour eux, considérant combien d'idiots j'ai dû inviter, mais je ne donnerai à personne l'occasion de faire des potins comme quoi ils auraient été mal traités au Manoir Malfoy "

Yelena fit un signe de tête appréciatif, et Severus lui demanda, "Comment êtes-vous allée tout ce temps, Yelena? Avez-vous. avez vous guéri?"

Maintenant qu'elle sourait de ce demi-sourire triste qu'il avait vu pour la première fois la nuit de son départ, il remarqua qu'elle avait vieilli un peu. Pas beaucoup, et certainement pas d'une mauvaise façon. Mais il y avait des rides insignifiantes au coin de ses yeux, et une ligne profonde de chagrin s'était gravée entre ses sourcils. Elle était toujours la femme la plus belle sur laquelle il ait jamais posé ses yeux, cependant. "Oui et non,"répondit-elle. "Disons que j'en suis venu à accepter le fait que personne ne se relève jamais véritablement d'une telle perte. Cela fait certainement moins mal maintenant, bien que parfois, je pleure encore Julius. Mais," continua-t-elle après une pause, prenant la main de Lucius, "j'ai aussi reconnu que j'ai une responsabilité envers mon fils. C'était difficile d'entrer dans cette maison, mais la joie de l'arrivée de Drago pèse plus que ces émotions "

Severus hocha la tête. "Je suis content que vous vous sentiez ainsi. Cela signifie-t-il que vous projetez de rester?"

"Je ne suis pas sûre," dit-elle. "Mais je resterai certainement en Angleterre, pas trop loin d'ici. Après tout, mon petit-fils sera aussi mon filleul-"

"Excellente idée!" dit Severus. "Désolé, je ne voulais pas vous interrompre, mais. je suis content que vous ayiez trouvé une solution," ajouta-t-il, s'adressant à Lucius, qui paraissait tout à fait suffisant.

"En effet," consentit-il. "Et, bien que certaines personnes puissent ne pas être contentes de cela, c'est une tradition de famille et ainsi inattaquable. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser un moment, je vais aller chercher Narcissa "

Il quitta le salon, et après un court silence, Yelena dit, "De ce que Lucius m'a dit, je le comprends que vous avez pris très au sérieux ma demande de prendre soin de lui " Ne sachant pas quoi dire, car il pouvait difficilement croire que Lucius puisse lui avoir dévoilé sa fidélité à Voldemort, il hocha simplement la tête. Avec une étincelle d'humour dans ses yeux, elle continua, "Il n'y a pas de besoin de s'inquiéter, Severus. Je sais. Tout comme je savais pour Julius. Il ne me l'a jamais dit, cependant, mais Lucius. Eh bien," dit-elle, prenant pensivement une petite gorgée de champagne, "je suppose qu'il ne m'a pas dit la vérité entière, mais une grande partie. Je dois vraiment vous remercier et-"

"S'il vous plaît, Yelena," l' interrompit-il, car ce genre de conversation l'embarassait infiniment, "vous ne devez pas me remercier. Disons simplement que nous avons plutôt pris soin l'un de l'autre. Nous sommes à égalité, je suppose"

Souriant, elle secoua la tête. "Entre vous et lui, peut-être. Mais Drago."

"C'était simplement une mesure prophylactique, pour ainsi dire. Peut-être serait-il né un autre jour de toute façon, et tout cet affairement était pour rien. N'en parlez pas, vraiment "

Il se sentait très mal à l'aise maintenant, et fut véritablement reconnaisant de l'appartion de Narcissa et Lucius. Ce dernier portait son fils-ou plutôt, on pouvait seulement conclure que le petit Drago devait être quelque part dans la création soignée qui rappelait un tournesol à Severus.

"Jaune?" dit-il, levant ses sourcils, "Pourquoi diable avez vous choisi du jaune? Voulez-vous qu'il devienne un Poufsouffle?"

Lucius soupira. "Stupide, n'est-ce pas? Mais sa pierre porte-bonheur de naissance est le jaspe, alors quel choix avions nous?"

"Oh la la," dit Severus, regardant à la dérobée dans la masse de plis et de dentelles, "Ce n'est pas vraiment sa couleur, n'est-ce pas? Cela donne à sa peau un air légèrement violet." Le petit Drago répondit à cette remarque désapprobatrice par un rot délicat. "Maintenant vraiment, M. Malfoy. J'enlève cinquante points à Serpentard "

Narcissa lui sourit. "J'espère, pour vous deux, que tu n'enseigneras plus dans cette école quand il commencera "

Oui, pensa Severus, c'était aussi son propre souhait. Peut-être que tout serait bientôt fini. Peut-être. encore cent cinquante six jours .